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Mathilde Fine
Ergothérapeute DE
3 impasse du Coporal
81100 CASTRES
Il s’agit de vous donner des idées d’adaptation de certains jeux ou de certaines activités que
vous pourrez faire à la maison, sans avoir besoin de matériel spécifique. L’idée étant de continuer à
stimuler les capacités de l’enfant, un peu comme je suis amenée à le faire pendant les séances au
cabinet.
Pendant les devoirs, certains enfants vont réussir à rester concentrés plus ou moins longtemps.
En effet, à la maison il y a beaucoup de distracteurs potentiels, sans compter que l’enfant a tous ses
jeux à disposition. Donc dans un premier temps, trouver ensemble l’endroit qui vous paraitra le plus
adapté pour les devoirs (le bureau dans la chambre, sur la table du séjour avec les autres frères/sœurs,
à côté du parent qui télétravaille, ...). Dans un 2ème temps, vous pouvez convenir ensemble du planning
des devoirs : cela permet de visualiser ce qu’il y a à faire dans la journée, et à votre enfant de choisir
ce par quoi il va commencer (commencer par ce qu’il préfère ou au contraire garder le meilleur pour
la fin). Il devrait être un peu plus motivé et cela le responsabilise aussi.
Il est conseillé de varier les postures de travail, surtout pour les enfants avec un trouble
attentionnel. Vous pouvez proposer de faire certains devoirs assis à la table, d’autre allongé au sol sur
le ventre, ... En fonction de l’âge, les enfants n’ont pas la même capacité à rester concentré : quinze
minutes vers trois à quatre ans, vingt minutes vers cinq ans, trente minutes vers sept ans, quarante
minutes à l'âge de dix ans. Faire des activités d’écriture allongé au sol, peut permettre à l’enfant de
stimuler l’extension de son poignet donc améliorer la qualité de son graphisme, et de stimuler le tonus
du tronc avec l’appui des deux bras au sol. Pour ceux qui disposent normalement d’un plan incliné en
classe, vous pouvez leur demander d’écrire sur un classeur pour reproduire l’effet incliné.
En fonction de l’âge de votre enfant, cela peut être intéressant de lui demander, selon lui,
comment est son niveau attentionnel. Pour l’aider, vous pouvez fabriquer une réglette de 1 à 10, ou
une jauge comme celle du niveau d’essence de la voiture, et lui demander de positionner son niveau
attentionnel sur le repère. Si vous trouvez que cela ne correspond pas à ce que vous pensez, discutez-
en et voyez si une pause s’impose.
Il peut être utile de faire des pauses « motrices ». L’idée est de faire bouger le corps pour
permettre ensuite au système attentionnel de se remobiliser (par exemple, la fameuse pause des 2h
de conduite sur l’autoroute, où on se dégourdit les jambes, prenons un café, ...).
Idées de pauses motrices :
➢ Le matin, choisir une chanson pour la journée, et demander à l’enfant/aux enfants de trouver
une petite chorégraphie simple en lui expliquant que cela servira de musique de pause
pendant les devoirs. Quand vous sentez qu’il(s) sature(nt), lancez la musique, défoulez-vous
tous ensemble, puis reprenez là où vous en étiez. Pour les parents qui télétravaillent, les
enfants seront ravis de vous voir participer.
A mon sens, les faire participer à l’élaboration des repas est la meilleure activité qui soit. Vous
pouvez vous baser sur ce que vos enfants ont appris en classe sur l’équilibre alimentaire, les
conversions, la proportionnalité, ... En décortiquant un peu :
➢ Planning des repas : repérage dans la semaine, découpage de la journée en trois ou quatre
parties, équilibre alimentaire, choix des recettes, ...
➢ Travail autour de la recette : en fonction du niveau scolaire, vous pouvez imprimer une recette
en modifiant l’unité de mesure des quantités (généralement en g ou kg, vous pouvez
demander à l’enfant d’harmoniser toutes les quantités 1kg de carottes devient 1000g de
carottes, ou alors vous changez les unités en milligrammes et il doit d’abord tout convertir en
grammes). Vous pouvez aussi imprimer les quantités pour 2 personnes, et demander à l’enfant
de trouver les quantités pour le nombre de personnes dans votre foyer (ou l’inverse, prendre
des quantités pour plus que ce que vous êtes).
➢ Rangement : le rangement fait partie intégrante de chaque activité. Ici, l’enfant peut faire la
vaisselle, ou ranger les ustensiles dans le lave-vaisselle. Faire la vaisselle demande plus de
temps, mais requiert aussi plus de capacités (planification, coordination manuelle, délicatesse,
...). Avec le liquide vaisselle on peut s’amuser à faire des bulles avec ses doigts (au passage on
en profite pour travailler les oppositions pouce-index, pouce-majeur, ... mouvements qui sont
intéressants pour muscler les arches de la main).
Si vous disposez d’un jardin, et que vous avez la main verte, vous pouvez les mettre à contribution
également. Il est une fois encore possible de faire du lien avec les leçons de sciences, et travailler la
motricité globale et fine : transvaser de la terre en rempotant des fleurs, apprendre à faire des semis,
... Le bricolage est aussi un bon moyen pour les stimuler.
Les jeux
Les activités manuelles sont aussi l’occasion de stimuler la motricité fine, la créativité, la
concentration. En fonction de ce dont vous disposez à la maison, et si vous êtes en manque
d’inspiration, vous pouvez aller chercher des idées sur pinterest. Beaucoup d’activités sont possibles
avec de la récup’ (rouleaux de papiers toilettes, boites d’oeufs, boites de fromages, conserves, ...).
Pour les jeux de société et les activités manuelles, il peut être intéressant de disposer les objets
à l’opposé de la main dominante de votre enfant : il est droitier, placer les objets (dès de jeux, éléments
de construction) à sa gauche, et demander lui de les attraper avec la main droite. Cela va l’obliger à
venir croiser la ligne médiane (celle qui coupe le corps en deux). Souvent, les enfants qui ont du mal à
croiser la ligne peuvent être en difficulté pour la lecture et l’écriture. Vous pouvez aussi répartir les
éléments des deux côtés et demander à votre enfant d’attraper ce qui est à droite avec la main gauche,
et ce qui est à gauche avec la main droite.
Les activités de motricité globale vont aussi être importantes. D’habitude, les enfants
disposent des récréations pour courir, frapper dans un ballon, sauter à la corde, ... et des cours de
sport. Si vous êtes motivés, des coachs sportifs ont inventé des jeux de l’oie à faire en famille, avec des
gages sportifs. Vous pouvez également faire des duels parents/enfants en choisissant des exercices
simples à réaliser pendant un temps donner. Le duo qui fait le plus de répétitions à gagner. Vous
pouvez aussi prendre un jeu de cartes, et déterminer 4 mouvements différents à faire. Chaque
mouvement est associé à une famille de cartes (pique, trèfle, cœur, carreau).
Exemples d’exercices : jumping jack, saut à la corde, gainage, aller-retour en courant sur 10m (si vous
disposez d’un extérieur), montée de genoux, maintenir une position pendant 15secondes, tire à la
corde, sauter par-dessus un objet/obstacle,...
En plus d’être un bon défouloir, ce type d’activité permet de stimuler le système proprioceptif (sentir
son corps), le système vestibulaire (les mouvements de la tête : rotation, accélération, décélération) si
vous incluez des roulades par exemple, et de manière général le schéma corporel.
Une autre idée pour stimuler la motricité globale : si vous disposez d’un couloir, vous pouvez
déterminer des actions à réaliser pour la semaine. Par exemple : à chaque fois que je passe dans le
couloir, je marche en crabe/comme une poule/à quatre pattes/en rampant. Si vous avez du scotch
pour peintre (scotch de bricolage qui s’enlève facilement), vous pouvez dessiner un parcours au sol
avec des sauts à faire, marcher à cloche-pieds ... (à éviter si vous êtes en appartement, sinon les voisins
du dessous risque de ne pas apprécier). Vous pouvez aussi déterminer des actions par pièce : quand
j’arrive dans la salle de bain je tourne une fois sur moi-même, puis je viens toucher mon nez
alternativement avec ma main droite et ma main gauche 5 fois. Quand j’arrive dans le salon, je fais 5
grandes inspirations par le nez.... Ou encore des activités en passant devant une porte en particulier
ou un objet particulier (surtout si vous n’avez pas de couloir, ça peut remplacer). Ici, on va aussi
stimuler les capacités mnésiques de l’enfant : sa capacité à se souvenir des actions à réaliser en
fonction de l’endroit où il se trouve. S’il n’y arrive pas, vous pouvez placer un petit rappel papier à
l’endroit convenu.
Support réalisé par Mathilde Fine, ergothérapeute DE. Merci de ne pas faire circuler ce document.