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fr/106999524
Naissance 4 septembre 1892
Marseille, France
Décès 22 juin 1974 (à 81 ans)
Genève, Suisse
Activité
Compositeur
principale
Formation Conservatoire de Paris
Enseignement Gustave Leroux, André Gédalge,
Charles-Marie Widor, et Paul Dukas
Sommaire
1 Biographie
2 L'œuvre musicale
3 Principales œuvres
4 Liste des œuvres
5 Études sur Darius Milhaud
6 Filmographie
7 Notes et références
8 Liens externes
Biographie[modifier]
Darius Milhaud est né le 4 septembre 1892, à Marseille1. Il est issu de l’une des plus vieilles
familles juives de Provence, originaire du Comtat Venaissin. Cette région du Vaucluse abrite
depuis des siècles de nombreuses familles juives, dont la famille Milhaud, particulièrement
reconnue pour avoir engendré Joseph Milhaud, fondateur en 1840 de la synagogue d’Aix-en-
Provence. Parmi les membres de sa famille, on compte également José de Bérys, Francine
Bloch (qui l'invitera, en 1961, à devenir le premier président de la Société des amis de la
Phonothèque nationale de France et établira sa phonographie), Marcel Dassault et Pierre
Vidal-Naquet.
Darius Milhaud est l’unique fils d’un négociant en amandes et d’une mère née à Marseille.
Ses parents sont musiciens amateurs. Son père fonde la Société Musicale d’Aix-en-Provence,
et sa mère connaît bien les chants religieux. Darius montre des dons précoces, tout d’abord
pour le violon et la composition. A 17 ans, en 1909, il va à Paris pour étudier au
Conservatoire de Paris, jusqu’en 1915. Ses professeurs ont pour nom Gustave Leroux en
harmonie, André Gedalge pour le contrepoint, Charles-Marie Widor pour la composition et
surtout Paul Dukas pour l'orchestration.
Ces années sont l’occasion de multiples rencontres sur le plan musical et littéraire : il se lie
d’amitié avec les musiciens Georges Auric et Arthur Honegger, et avec le poète Léo Latil, tué
en 1915 lors de la Première Guerre mondiale. Il fait également la connaissance de Francis
Jammes et de Paul Claudel en 1912, auteurs dont il mettra les textes en musique. La rencontre
avec André Gide exerce aussi une influence importante.
Atteint de rhumatismes, Darius Milhaud est réformé. Il compose dans ces années des
musiques de scène, notamment sur la trilogie Orestie d’Eschyle, traduite par Claudel. Il
recourt alors à la polytonalité, ce qui devra rester comme l’une des caractéristiques principales
de sa musique. Cette amitié entre les deux artistes évolue dans le sens d’une collaboration :
Claudel, nommé ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, propose à Milhaud de devenir son
secrétaire. Milhaud accepte. Il s’enthousiasme alors pour les musiques sud-américaines, qu’il
insère dans les ballets L'Homme et son désir (1918-1921) et Le Bœuf sur le toit (1919-1920),
ainsi que dans la suite de danses Saudades do Brasil (1920-1921).
De retour à Paris, il est associé par le critique Henri Collet au Groupe des Six, constitué de
Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre. Le
mentor de toute cette équipe est Jean Cocteau. Fort de cette association, avec laquelle il écrit
notamment la musique des Mariés de la Tour Eiffel (1921), unique œuvre collective du
Groupe des Six, sur un argument de Cocteau, Milhaud est également reconnu dans le milieu
parisien pour ses œuvres de jeunesse imprégnées d’influences sud-américaines.
Il officie en tant que chef d’orchestre, critique musical, ou même conférencier, et voyage
abondamment, notamment à Londres en 1920, et aux États-Unis en 1922, où il découvre les
rythmes du jazz qui vont profondément l’influencer pour son ballet La Création du monde
(1923). Il continue à écrire plusieurs opéras sur des livrets de ses amis : Le Pauvre Matelot en
1926 sur un texte de Cocteau, et Christophe Colomb en 1930 sur un texte de Claudel. Il
s’intéresse également au cinéma et compose pour le cinéma. Toutefois, ses compositions
jouissent d’un succès mitigé, et son opéra Maximilien (1932) est accueilli fraîchement à
l’Opéra Garnier. Parallèlement, sa vie sentimentale est comblée par son mariage avec
Madeleine, une cousine actrice. Ensemble, ils ont un fils, Daniel, né en 1930.
Sa production reste prolifique jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle
il doit fuir la France occupée, cumulant "l'inscription sur deux listes de proscription : comme
juif et comme compositeur d'art dégénéré". En 1940, il part pour les États-Unis, où le chef
d'orchestre Pierre Monteux l'aide à trouver un poste de professeur de composition au Mills
College d’Oakland (Californie). Milhaud y aura notamment comme élèves le pianiste de jazz
Dave Brubeck, le compositeur de variétés Burt Bacharach, et les fondateurs du minimalisme
américain Steve Reich et Philip Glass.
Sa carrière est couronnée en 1971 par un fauteuil à l’Académie des Beaux-Arts. Il s’éteint le
22 juin 1974 à Genève, à l’âge de 81 ans. Selon ses souhaits, il est enterré à Aix-en-Provence.
Sa femme, Madeleine Milhaud, lui survivra plus de trente ans. Elle est décédée le 17 janvier
2008, dans sa 106e année, et est enterrée aux côtés de son mari, à Aix-en-Provence.
L'œuvre musicale[modifier]
Darius Milhaud s’est intéressé à toutes les formes musicales imaginables : opéra, musique de
chambre, musique symphonique, concertos, ballets, musique vocale, musique pour piano,
musique pour guitare etc…En tout, on ne compte pas moins de 426 œuvres réparties en 354
opus, qui font de Milhaud l’un des compositeurs les plus prolifiques non seulement du
XXe siècle, mais aussi de toute l’histoire de la musique. Son style, mélange de lyrisme et de
gaieté emprunte beaucoup aux musiques folkloriques, et au jazz, qu’il affectionne
particulièrement pour ses rythmes syncopés. Milhaud explore toutes les possibilités de
l’écriture : à la fois fin contrapuntiste, il utilise fréquemment la polyrythmie et la polytonalité,
qui rendent son œuvre extrêmement riche et diverse. Quant au Groupe des Six, il s’agit
davantage d’un canular de journaliste que d’un vrai courant musical. Cette pseudo-école,
parrainée par Erik Satie, prône un retour à la musique légère, comique, et simple. Le cirque
n’est pas bien loin. D'ailleurs, la création du Bœuf sur le toit en 1920 se fait avec les frères
Fratellini sur scène. Georges Auric explique ces choix esthétiques ainsi : « Ayant grandi au
milieu de la débâcle wagnérienne et commencé d'écrire parmi les ruines du debussysme,
imiter Debussy ne me paraît plus aujourd'hui que la pire forme de la nécrophagie. » (revue le
Coq et l’Arlequin)
Principales œuvres[modifier]
Opéra
Les opéras sont au nombre de 16, dont trois opéras minute (environ 7 minutes chacun) :
L'Enlèvement d'Europe
L'Abandon d'Ariane
La Délivrance de Thésée.
Le Pauvre Matelot
Les Malheurs d'Orphée
Autres opéras :
Esther de Carpentras
Christophe Colomb
Maximilien
Bolivar
David
Saint Louis Roi de France
La Mère Coupable
Musique de scène
Les Choéphores
Les Euménides
Le Faiseur de Simone Jollivet, d'après Honoré de Balzac. Opus 145 pour flûte,
clarinette, saxophone et batterie. Paris, Théâtre de l'Atelier, 15 mars 1940
Christophe Colomb (1960 et 1975)
Ballets
Musique symphonique
Milhaud attend 1939 pour entamer l’écriture de symphonies. Elles seront au nombre de douze
entre 1939 et 1960. Il écrit également des suites de danses, et une variété de concertos, pour
piano, violon, violoncelle, alto, etc.
Concertos :
Musique de chambre
La production de musique de chambre de Milhaud est tout aussi prolifique : pas moins de dix-
huit quatuors à cordes, des quintettes et des suites pour vents, des sonates, des duos, et bien
d’autres pièces encore figurent au catalogue de l’artiste.
La Cheminée du roi René, pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson.
18 quatuors à cordes
Musique vocale
Milhaud a grandement contribué à élargir le répertoire vocal, autant pour voix solo que pour
chœur. Les textes mis en musique sont extrêmement divers, provenant aussi bien d’écrivains
comme André Gide que du Pape Jean XXIII, dont l’encyclique « Pacem in Terris » de 1963
sera mise en musique par le compositeur. C’est en effet dans la musique vocale que la religion
prend une place importante chez Milhaud. C’est là qu’il renoue avec la religion qui est la
sienne, le judaïsme. La toute dernière œuvre de Milhaud, qu’il compose l’année de sa mort,
est en effet une cantate « Ani Maamin », fondée sur un texte d’Elie Wiesel, déporté à l’âge de
quinze ans à Auschwitz. Les questions religieuses deviennent alors existentielles, et confinent
à la philosophie.
Orgue
Darius Milhaud n'a - apparemment - jamais joué d'orgue, mais trouvait l'instrument en soi
intéressant, pas seulement pour la multiplicité de ses plans sonores mais surtout pour la
grande variété de ses timbres/sonorités.
Filmographie[modifier]
Darius Milhaud et sa musique, film documentaire de Cécile Clairval-Milhaud, France,
2010, 60'
Notes et références[modifier]
1. ↑ Beaucoup des biographes de Milhaud le disent né à Aix-en-Provence, mais l'acte n° 514 en date du 6
septembre 1892 de l'état civil de Marseille (registre des naissances) indique qu'il est né dans cette ville
« avant-hier à 2 heures du soir, place Saint-Ferréol, 3, de Gad Gabriel Milhaud, âgé de trente-neuf ans,
banquier, et de Sophie Allatini, âgée de vingt-quatre ans, sans profession, mariés, et demeurant à Aix
(Bouches-du-Rhône) ». Le nom et l'adresse d'un des témoins (Emile Allatini demeurant place Saint-
Ferréol, 3) permettent de supposer que la future mère était revenue dans sa famille pour l'accouchement
Liens externes[modifier]
Darius Milhaud sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
Darius Milhaud sur le site de l'Ircam.