Vous êtes sur la page 1sur 3

Référence :

INTOXICATION CO GPO/FOD239-v05
MONOXYDE DE CARBONE Rédigée par Bureau Doctrine
opérationnelle
Vérifiée par Chef du GPO
Diffusion : Intranet, Compagnies, CIS Nbre pages : 3
Le 09/12/2020
GPO-service opérations Validée par DDSIS
FICHE OPERATIONNELLE Création le 23 / 07 / 2001
DEPARTEMENTALE Mise à jour du 09 /12 / 2020

Introduction
Propriétés physiques :
 GAZ : INCOLORE, INODORE, INSIPIDE
 DENSITE PROCHE DE CELLE DE L’AIR - INFLAMMABLE A FORTE CONCENTRATION.

Sources et causes :
Combustion incomplète : manque d’O2.
Inversion climatique : le CO2 + C → 2CO

Chauffe-eau : surtout à production instantanée, insuffisance de ventilation, appareil vétuste, dysfonctionnement.


Moteur thermique dans un local.
Chauffage d’appoint (6h/jour max. dans local ventilé) : poêle à pétrole, panneau radiant gaz, éthanol.
Conduit d’évacuation : mauvais état ou mauvais tirage.
Foyers d’incendies : opérations de déblai, feu couvant, joint de dilatation.
Fuite de CO sur un stockage.

Risques pour les personnes :


1ère cause d’intoxication domestique en France : 300 décès/an et 6000 intoxiqués déclarés, en réalité beaucoup plus.
o Intoxication aiguë : Risque de décès ou lésions permanentes, malgré des soins médicaux précoces.
CO dans l’air Symptômes (indicatif)
100 PPM Céphalées, fatigue, vertiges
200 PPM Céphalées, fatigue, vertiges, nausées, vomissements
500 PPM Céphalées, fatigue, vertiges, nausées, vomissements, perte de connaissance
1.000 PPM Coma intoxication grave
1.500 PPM Seuil létal
2.000 PPM Mortel en 4 à 5 heures
5.000 PPM Mortel en 20 minutes

o Intoxication chronique : migraines chroniques, troubles de la motricité, paralysie toutes formes, troubles de la
mémoire et de la personnalité, perturbation du fonctionnement cérébral et du développement intellectuel.
o Syndrome post-intervallaire : il peut survenir quelques jours ou semaines après une intoxication, indépendamment
de la gravité initiale. Il peut se traduire par des maux de tête, des troubles de la concentration ou de la mémoire,
une irritabilité. Il peut être invalidant. Ce syndrome impose de prendre en considération toutes les intoxications au
CO, même si les symptômes initiaux semblent bénins.
Conséquence : tous les impliqués doivent être considérés comme des victimes potentielles (bilan, établissement d’une
fiche bilan, traçabilité…)

Avertissement

Les appareils de cuisson au gaz sont parfois utilisés en chauffage d’appoint et sont responsables d’intoxications.
Les paramètres de l’intervention :
o Conditions atmosphériques, inversion climatique, plafond bas
o Zone urbaine, pollution automobile, parkings souterrains et tunnels

FOD 239 v05 - « INTOXICATION CO MONOXYDE DE CARBONE» Page 1 sur 3


o Ouverture de porte : soupçonner le risque CO face à un décès sans cause évidente, la source de
production de CO peut émettre par intermittence, ne plus être active, ou se trouver ailleurs. Effectuer
une levée de doute dans tous les locaux contigus.

Le COS : un chef de groupe

Trois situations :
1. Le chef de groupe est engagé au départ des secours
2. Le chef de groupe est demandé systématiquement en renfort dès détection CO
3. Le chef de groupe est engagé pour toute intervention où une émanation de CO doit être suspectée comme
origine d’une intoxication grave ou d’un décès inexpliqué, même si elle n’est plus perceptible.

Missions du COS :
1. Compléter la détection à l’aide d’un explosimètre multifonctions
2. Informer des dangers encourus et s’assurer de la bonne compréhension de la consigne (en présence des forces
de l’ordre si besoin)
3. Faire mettre les appareils hors service (le cas échéant, attendre le gestionnaire de réseau)
4. Message de compte-rendu au CODIS : avec mention des consignes transmises aux utilisateurs et demande
d’information de l’autorité de police municipale (Maire ou service d’hygiène municipal).

Conduite à tenir

Reconnaissance : avec moyens de détection :


Mise en œuvre impérative et systématique du détecteur CO ou de l’explosimètre multifonctions.

En cas de concentration importante, porter l’ARI.


Rappel : le masque à cartouche ne filtre pas le CO

Prise en charge des victimes et des impliqués :


Le CO se fixe sur l’hémoglobine environ 250 fois plus facilement que l’O2. Donc 50% d’HbCO = 50% de capacité de transport
d’O2 en moins (soit 1000 ppm de CO).
o Ventilation du local et extraction des occupants si nécessaire
o Traitement : oxygénation avec masque à haute concentration à 15 litres/min pour toutes les catégories de
victimes, pendant plusieurs heures (cf. FT M12 du guide SUAP)
o Détection systématique HbCO, ou SpCO (seuls les VSS, les PMA10 et les VRM sont équipés pour réaliser cette
mesure) de toutes les victimes. La mesure de l’HbCO doit être faite de façon rigoureuse pour être interprétable
(voir notice) : après une grande inspiration, suivie d’une courte apnée (10 secondes minimum), expirer lentement,
en continu et complètement, par la bouche, au travers de l’embout cartonné. La valeur maximale, lue après 30 à
45 secondes, caractérise la teneur en CO de l’air expiré, exprimée en ppm.
Prendre l’abaque pour effectuer la conversion ppm/HbCO.

FOD 239 v05 - « INTOXICATION CO MONOXYDE DE CARBONE» Page 2 sur 3


Mise hors service de l’appareil et information des dangers encourus :
1. Appareil alimenté par un réseau de distribution de gaz :
o Décret 2008-1231 du 27 novembre 2008 relatif à la prévention des intoxications par le monoxyde de
carbone précise : « Après une intoxication au CO due à une installation fixe de chauffage ou de
production d’eau chaude sanitaire, cette installation doit être mise à l’arrêt. Elle ne peut être réutilisée
qu’après remise en état par un organisme agréé… »
o Le COS sollicitera l’intervention du gestionnaire de réseau (ex : GrDF, Vialis, etc.)
o Le gestionnaire condamnera le compteur avec apposition de scellés et ne procédera à la remise en service
qu’après réception d’une attestation de contrôle de l’installation par un dépanneur ou organisme agréé.
2. Appareil autonome :
o Il faut impérativement indiquer aux occupants l’interdiction d’utiliser l’appareil et l’obligation de le faire
contrôler par un organisme agréé.

Matériels et niveaux de détection


1) Seuil olfactif :
Aucune alerte olfactive pour l’homme !
Il faut tenir compte des signes extérieurs, des symptômes, ou des comportements animaliers.
2) Détecteur CO embarqué sur VSAV (mise en œuvre par Chef d’Agrès) :
Destiné à la détection du monoxyde de carbone lors des missions SUAP.
Interférents : Butane, vapeurs essence, etc.
Seuil alarme basse : VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle, ancienne VME) 20 ppm (depuis le 01/07/2020)*
Seuil alarme haute : VLEP CT (valeur limite d’exposition professionnelle court terme, ancienne VLE) 100 ppm
3) Explosimètre multifonctions (mise en œuvre par chef d’agrès / chef de groupe) :
CO : alarme basse 20 ppm*, alarme haute 100 ppm
O2: alarme manque 19%, alarme excès 23%
Explosimétrie : alarme basse 20%, alarme haute 60%
LIE : 12,50% = 125.000 ppm
LSE : 75,00% = 750.000 ppm
*La nouvelle VLEP du CO est effective depuis le 1er juillet 2020. La reconfiguration du seuil d’alarme basse des matériels sera
effectuée de façon progressive, dans le cadre de la maintenance ou du remplacement, au courant des prochains mois.

Cas particuliers / Nombreuses victimes


La gestion médicale d’une intervention avec plusieurs victimes comprendra obligatoirement les éléments suivants :
o Avertissement de l’astreinte SSSM systématiquement et engagement de médecin(s) et infirmier(s) sapeurs-
pompiers
o Recensement de l’ensemble des victimes, au besoin en utilisant les fiches bilan de catastrophe
o Examen médical et mesure de l’HbCO ou de la SpCO chez tous les exposés au CO, y compris les premiers
intervenants
o Traitement de l’ensemble des victimes, comprenant toujours une oxygénothérapie.

Dès lors, la demande d’engagement des moyens du Plan Nombreuses Victimes (plan NOVI) est à envisager de façon à
obtenir notamment des moyens de secrétariat et de l’oxygène.

A noter :
o Le nombre de vecteurs d’évacuation nécessaires est à anticiper (transport sous O2)
o Un moyen PMA10 peut être engagé indépendamment du déclenchement d’un plan nombreuses victimes, sa
réserve d’O2 permet d’économiser celle des vecteurs d’évacuation. Il peut être déclenché indépendamment du
reste du module PMA
o Le déclenchement des moyens du Plan NOVI peut être anticipé par le CODIS, en fonction des éléments de l’appel,
ou demandé par le COS en relation avec le premier médecin sur les lieux.

Attention : bien entendu si le nombre de victime est important, avec des conditions environnementales particulières
(pas de lieux de repli, impossibilité de figer le risque, impossibilité d’aérer et de retrouver une atmosphère normale,
médiatisation, enjeux particuliers…) le déclenchement du plan NOVI doit être demandé d’emblée.

FOD 239 v05 - « INTOXICATION CO MONOXYDE DE CARBONE» Page 3 sur 3

Vous aimerez peut-être aussi