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AERONAUTIQUE DEFENSE, samedi 23 juillet 2022 - 08:00 UTC +02:00 866 mots

La France, major de la première promotion du


Fonds européens de défense
Michel Cabirol
À la suite des premiers appels à propositions dans le cadre du Fonds
européen de la défense (FED), 61 projets de recherche et
développement dans le domaine de la défense, vont bénéficier dans le
cadre de coopérations d'un soutien financier de l'Union européenne à
hauteur de 1,2 milliard d'euros. Les industriels français ont été
sélectionnés à 178 reprises, devant les italiens et les espagnols.

La Commission européenne va accorder un financement de près de 1,2 milliard d'euros en faveur de 61


projets de recherche et de développement dans le domaine de la défense dans le cadre de coopérations
entre industriels européens. Elle a dû faire un tri sur un total de 142 propositions. Près de 700 sociétés venant
de 26 pays européens et de Norvège, dont 43% de PME, seront concernés par les 61 projets sélectionnés à la
suite des premiers appels à propositions lancés au titre du Fonds européen de la défense (FED), doté de près
de 8 milliards sur la période 2021-2027. "Avec un investissement de 1,2 milliard d'euros, le Fonds européen de
la défense présente aujourd'hui des résultats concrets en vue d'une industrie européenne de la défense plus
intégrée à même de favoriser l'innovation et de fournir des capacités de pointe à nos forces armées", a estimé
le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, cité dans le communiqué publié mercredi par la
Commission.

"Grâce au Fonds européen de la défense, la coopération européenne dans le domaine de la défense devient
de plus en plus la norme. Nous dépensons mieux en dépensant collectivement. Les États membres et
l'industrie européenne de la défense en bénéficieront tous, quelle que soit leur taille", a assuré Thierry Breton.

Ces choix ont été effectués a priori en cohérence avec la coopération structurée permanente (CSP ou
PESCO), qui prévoit des coopérations entre pays européens dans le domaine de la défense dans le cadre du
Traité de Lisbonne. Les services de la Commission vont maintenant entamer la préparation des conventions
de subvention avec les consortiums candidats sélectionnés. Une fois cette préparation menée et après
l'adoption d'une décision d'attribution de la Commission, les conventions de subvention seront signées avant
la fin de l'année. "L e fait que les PME représentent 43 % des entités participant aux projets sélectionnés
montre que le programme du Fonds européen de la défense concerne bel et bien toute la chaîne de valeur
industrielle de l'UE" , a estimé pour sa part la vice-présidente exécutive de la commission, Margrethe
Vestager. Elles recevront près de 20 % du financement.

Les industriels français bien représentés

La France est la nation la mieux représentée dans cette sélection. Ce qui n'est pas illogique au regard des
lourds investissements qu'elle a consenti depuis plus 60 ans pour son industrie de l'armement et des
compétences et des savoir-faire qu'elle a su développer tout au long de cette période. Ainsi les industriels
français ont été sélectionnés à 178 reprises devant leurs homologues italiens (156), espagnols (147), allemands
(113) et grecs (75). Sur le montant alloué, 322 millions d'euros serviront à financer 31 projets de recherche et
845 millions 30 projets visant à développer des capacités de défense.

L'un des projets les plus emblématiques, les futures corvettes européennes (European patrol corvette), doté
de 60 millions pour financer les études et le design de ces navires (sur 65,8 millions) réunit parmi les
principaux acteurs de l'industrie navale européenne : Naviris, la filiale entre Fincantieri et Naval Group, mais
aussi Fincantieri, Navantia et Naval Group. En outre, le programme HEROIC, doté de 18 millions d'euros et
dont le chef de file est Lynred, filiale à 50-50 entre Safran et Thales, fournira de nouveaux composants
électriques avancés pour la prochaine génération de capteurs infrarouges. Enfin, Airbus Helicopters sera le
coordinateur du projet ENGRT dont les études (40 millions d'euros) serviront à développer la prochaine
génération d'hélicoptères militaires de l'UE.
Des choix discutables sur l'hypersonique

Le FED a fait le choix de soutenir des projets de capacités de défense tels que la prochaine génération
d'avions (projet EICACS, chef de file Dassault Aviation), de chars et de navires de combat, ainsi que des
technologies critiques pour la défense, telles que le cloud de combat, l'intelligence artificielle, les semi-
conducteurs, l'espace, le cyberespace ou les innovations médicales. Il constituera également le fer de lance
des technologies de rupture, notamment dans le domaine des technologies quantiques et des nouveaux
matériaux. Ainsi, plus de 5 % du budget seront consacré au financement d'idées de rupture, qui pourrait
"permettre de changer radicalement les concepts et la conduite des activités de défense" , a estimé la
commission.

Pour autant, certains choix apparaissent très discutables. Confier le projet stratégique d'hypersonique
européen doté de 100 millions d'euros (sur 109 millions) à l'industriel espagnol Sener en tant que
coordinateur dans un consortium qui exclue toute participation française (notamment ArianeGroup et
MBDA) apparait irréaliste. Ce projet doit développer un intercepteur européen ayant la capacité à répondre
aux menaces à grande vitesse. MBDA avait proposé dans le cadre du Fonds européen de défense et de
"Twister", le projet Aquila, qui devait fédérer plusieurs pays européens dont l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie
et la France.

Cet article est paru dans La Tribune (site web) (http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-


defense/la-france-major-de-la-premiere-promotion-du-fonds-europeens-de-defense-926826.html)

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Mis à jour : 2022-07-22 19:01 UTC +02:00

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