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Année Scolaire 2022 – 2023

MATHÉMATIQUES MPSI1,2 et MP2I

DS N°8

Vendredi 07/04/2023 (4h)

Les candidats sont invités à composer avec une encre suffisamment visible (en bleu foncé ou en noir par
exemple), le bleu pâle est à proscrire. Les candidats sont également invités à porter une attention particulière
à la qualité de leurs raisonnements ainsi qu’à la rédaction (les copies illisibles ou mal présentées seront
pénalisées). La référence des questions doit obligatoirement être mentionnée et les résultats doivent être
encadrés ou soulignés à la règle.

Les différents problèmes doivent être rédigés sur des copies séparées.
La calculatrice, les formulaires et les téléphones sont interdits.

Problème 1 : Analyse
+∞
Étude de la fonction S ∶ 𝑥 ↦ 𝑥1 + ∑ 2𝑥
𝑥2 −𝑘2
.
𝑘=1
Les préliminaires seront utilisés dans la dernière partie du problème.

Partie I : Préliminaires
cos
Pour 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, on note C(𝑥) = π cotan(π𝑥), où cotan = sin
.

Q1) a) Montrer que la fonction C est bien définie sur ℝ ⧵ ℤ, continue, impaire, et qu’elle est 1-périodique.
b) Soit 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ.
𝑥 𝑥+1
i) Montrer que 2
et 2
sont encore dans ℝ ⧵ ℤ.
ii) Montrer que C( 𝑥2 ) + C( 𝑥+1
2
) = 2C(𝑥).
Q2) a) Calculer un dl3 (0) de π𝑥 cos(π𝑥) − sin(π𝑥). En déduire un équivalent en 0.
b) Déterminer une constante K telle que C(𝑥) − 𝑥1 ∼ K𝑥.
0
En déduire la limite en 0 de C(𝑥) − 𝑥1 .

Partie II : Définition de S
1
Q3) Soit 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, montrer que la série ∑ 𝑥2 −𝑘2
est bien définie et convergente.
𝑘⩾1
+∞ 𝑛
La fonction S est donc définie sur ℝ ⧵ ℤ, et S(𝑥) = 𝑥1 + ∑ 2𝑥
𝑥2 −𝑘2
= 𝑥1 + lim ∑ 2
2𝑥
2.
𝑘=1 𝑛→+∞ 𝑘=1 𝑥 −𝑘

Q4) Vérifier que S est impaire.


𝑛
Q5) Pour 𝑛 ∈ ℕ∗ et 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, on note S𝑛 (𝑥) = 𝑥1 + ∑ 2𝑥
𝑥2 −𝑘2
.
𝑘=1
𝑛
1
a) Montrer que S𝑛 (𝑥) = ∑ 𝑥+𝑘
.
𝑘=−𝑛
1 1
b) Montrer que S𝑛 (𝑥 + 1) − S𝑛 (𝑥) = 𝑥+𝑛+1
− 𝑥−𝑛 .

1
c) En déduire que la fonction S est 1-périodique.
d) Montrer que S(1 − 𝑥) = −S(𝑥). Qu’en déduisez-vous pour la valeur de S( 12 ) ?
Q6) Soit 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ.
a) En utilisant la formule de la question Q5a, montrer que pour 𝑛 ∈ ℕ∗ :

𝑥 𝑥+1 2
S𝑛 ( ) + S 𝑛 ( ) = 2S2𝑛 (𝑥) +
2 2 𝑥 + 2𝑛 + 1

b) En déduire que S( 𝑥2 ) + S( 𝑥+1


2
) = 2S(𝑥).

Partie III : Continuité de S

Q7) Soit 𝑎 et 𝑥 dans ]0 ; 1[.


1 1
a) Pour 𝑘 ∈ ℕ tel que 𝑘 ⩾ 2, montrer que 0 ⩽ 𝑘2 −𝑥2
⩽ 𝑘2 −1
.
b) Montrer pour 𝑛 ∈ ℕ∗ , montrer que :

|| 𝑛 2𝑥 𝑛 2𝑎 || 𝑛 𝑘2 + 1
|∑ 2 − ∑ | ⩽ 2|𝑥 − 𝑎| × ∑
|𝑘=2 𝑥 − 𝑘2 𝑘=2 𝑎 2 − 𝑘2 | 𝑘=2 (𝑘 − 1)
2 2

+∞
𝑘2 +1
c) En déduire que |S(𝑥) − S(𝑎)| ⩽ | 𝑥1 + 𝑥2𝑥 1 2𝑎
2 −1 − 𝑎 − 𝑎 2 −1 | + 2|𝑥 − 𝑎| × ∑ (𝑘2 −1)2
, en justifiant l’existence de
𝑘=2
la dernière somme.
d) Déduire de ce qui précède que la fonction 𝑥 ↦ S(𝑥) est continue sur ]0 ; 1[, puis sur ℝ ⧵ ℤ.
+∞
Q8) a) Pour 𝑥 ∈ ]0 ; 1[, montrer que |S(𝑥) − 𝑥1 − 𝑥2𝑥
2 −1 | ⩽ 2𝑥 × ∑
1
𝑘2 −1
.
𝑘=2
b) En déduire la limite en 0 de S(𝑥) − 𝑥1 (distinguer gauche et droite).
c) Déterminer un équivalent de S(𝑥) en 0.

Partie IV : Simplification de S

Pour 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, on note 𝑓(𝑥) = C(𝑥) − S(𝑥) (la fonction C a été définie dans la partie I).

Q9) a) Vérifier que la fonction 𝑓 est bien définie sur ℝ ⧵ ℤ, continue, impaire, et qu’elle est 1-périodique.
b) Montrer pour 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, que 𝑓( 𝑥2 ) + 𝑓( 𝑥+1
2
) = 2𝑓(𝑥).
c) Démontrer que lim 𝑓(𝑥) = 0.
𝑥→0
d) En déduire que 𝑓 est prolongeable par continuité sur ℝ (préciser le prolongement).
Q10) On suppose désormais que 𝑓 a été prolongée par continuité sur ℝ.
a) Montrer que ∀𝑥 ∈ [0 ; 1], 𝑓( 𝑥2 ) + 𝑓( 𝑥+1
2
) = 2𝑓(𝑥).
b) Justifier que 𝑓 possède un maximum (noté M) sur [0 ; 1].
𝑥 𝑥
c) Soit 𝑥0 ∈ [0 ; 1] tel que 𝑓(𝑥0 ) = M. Montrer que 𝑓( 20 ) = M, puis que ∀𝑘 ∈ ℕ, 𝑓( 2𝑘0 ) = M.
d) En déduire que 𝑓(0) = M. Que dire alors du signe de 𝑓 sur [0 ; 1] ?
e) Montrer que 𝑓 est nulle sur ℝ.

On a ainsi montré que pour tout 𝑥 ∈ ℝ ⧵ ℤ, on a :

1 +∞ 2𝑥
π cotan(π𝑥) = +∑ (formule due à Euler)
𝑥 𝑘=1 𝑥2 − 𝑘2

2
Problème 2 : Algèbre

Dans tout le problème, 𝑛 désigne un entier naturel.

Partie I : Préliminaires

Dans cette partie, on montre le résultat suivant, qui sera utilisé dans les deux parties suivantes :

« Si P0 , … , P𝑛 sont des polynômes de ℝ[X] tels que deg(P𝑘 ) = 𝑘 alors vect(P0 , … , P𝑛 ) = ℝ𝑛 [X]. »

(Attention ! ce résultat figure peut-être déjà dans votre cours sur la dimension des espaces vectoriels, mais il s’agit ici
d’en proposer une démonstration élémentaire.)
On raisonne par récurrence simple sur 𝑛.

Q1) Initialisation : soit P0 un polynôme de degré 0. Justifier que vect(P0 ) = ℝ0 [X].


Q2) Hérédité : soient P0 , … , P𝑛 , P𝑛+1 des polynômes de ℝ[X] tels que deg(P𝑘 ) = 𝑘. On suppose que vect(P0 , … , P𝑛 ) =
ℝ𝑛 [X].
a) Justifier que vect(P0 , … , P𝑛 , P𝑛+1 ) ⊂ ℝ𝑛+1 [X].
𝑛+1 𝑛+1
b) Soit A ∈ ℝ𝑛+1 [X]. On note A = ∑ 𝑎𝑘 X𝑘 et P𝑛+1 = ∑ 𝑝𝑘 X𝑘 .
𝑘=0 𝑘=0
Prouver qu’il existe un réel λ et un polynôme B ∈ ℝ𝑛 [X] tels que

A = λP𝑛+1 + B.

On donnera l’expression de λ et B en fonction des coefficients 𝑎𝑘 et 𝑝𝑘 .


c) Conclure que vect(P0 , … , P𝑛 , P𝑛+1 ) = ℝ𝑛+1 [X].

Partie II

Q3) Pour tout polynôme P ∈ ℝ[X], on pose

Δ(P) = P(X + 1) − P(X).

a) Vérifier que Δ forme un endomorphisme de ℝ[X].


b) Calculer Δ(P) si le polynôme P est constant.
c) Calculer Δ(X𝑛 ) pour 𝑛 ∈ ℕ∗ , et préciser le degré de ce polynôme.
d) En déduire que, si P est un polynôme non constant, alors

deg(Δ(P)) = deg(P) − 1.

e) Prouver que
Ker(Δ) = ℝ0 [X].

f) Montrer que
vect(Δ(X), … , Δ(X𝑛+1 )) = ℝ𝑛 [X].

En déduire que l’endomorphisme Δ est surjectif.


Q4) On note E = {P ∈ ℝ[X] | P(0) = 0}.
a) Justifier que E est un sous-espace vectoriel de ℝ[X].
b) Prouver que ℝ[X] = ℝ0 [X] ⊕ E.

3
Q5) On note 𝑓 la restriction de Δ à E, c’est-à-dire

𝑓 ∶ E → ℝ[X]
.
P ↦ P(X + 1) − P(X)

a) Prouver que 𝑓 forme un isomorphisme de E dans ℝ[X].


b) On note alors ∇ = 𝑓 −1 ∶ ℝ[X] → E sa bijection réciproque.
(Le symbole Δ se lit « Delta » et le symbole ∇ se lit « Nabla ».)
Justifier que pour tout (P, Q) ∈ (ℝ[X])2

⎧ P = Δ(Q)
∇(P) = Q ⟺ ⎨ .
⎩ Q(0) = 0

c) Montrer que
𝑝
∀ P ∈ ℝ[X], ∀ 𝑝 ∈ ℕ, ∑ P(𝑖) = ∇(P)(𝑝 + 1).
𝑖=0

Partie III

Pour tout 𝑚 ∈ ℕ on pose


1 𝑚−1
P𝑚 = ∏ (X − 𝑘).
𝑚! 𝑘=0
(Notez que P0 = 1 car le produit vide vaut 1 par convention.)

Q6) a) Calculer Δ(P0 ), puis pour 𝑚 ∈ ℕ∗ exprimer Δ(P𝑚 ) en fonction de P𝑚−1 .


b) Pour 𝑘 ∈ ℕ, on rappelle que Δ𝑘 = Δ ∘ Δ ∘ … ∘ Δ si 𝑘 ⩾ 1 et Δ0 = idℝ[X] .
⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
𝑘 fois
Exprimer Δ𝑘 (P𝑚 ) en distinguant suivant que 𝑘 ⩽ 𝑚 ou 𝑘 > 𝑚.
c) En déduire que Δ𝑘 (P𝑚 )(0) = δ𝑘,𝑚 (où bien sûr δ𝑘,𝑚 désigne le symbole de Kronecker valant 1 si 𝑘 = 𝑚
et 0 sinon.)
Q7) a) Justifier que vect(P0 , P1 , … , P𝑛 ) = ℝ𝑛 [X].
b) En déduire que
𝑛
∀ P ∈ ℝ𝑛 [X], P = ∑ Δ𝑚 (P)(0) P𝑚 .
𝑚=0

c) Conclure que
𝑛+1
∀ P ∈ ℝ𝑛 [X], ∇(P) = ∑ Δ𝑚−1 (P)(0) P𝑚 .
𝑚=1

Partie IV

Dans cette partie, on propose une application des résultats des deux parties précédentes.
Q8) Déterminer sous forme factorisée ∇(X3 ).
Q9) Pour 𝑝 ∈ ℕ déduire des questions précédentes la valeur de la somme
𝑝
∑ 𝑖3 .
𝑖=0

– FIN –

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