| GUIDE DÉCOUVERTE | 1
| ÉDITO | GUIDE DÉCOUVERTE | 3
Laissez-vous plonger
au cœur de l’histoire et de la nature !
Partagez vos expériences avec le #Loverdun.
9 MOIS, 3 SEMAINES ET 6 JOURS
PENDANT LESQUELS LES COUPS DE FEU ONT RETENTI
Depuis, le nom de Verdun résonne dans l’Histoire de
l’humanité comme une des plus grandes et tragiques
des batailles de la Première Guerre Mondiale.
Ce guide historique est un guide pratique qui vous permettra de
préparer vos itinéraires et vos visites selon vos envies. Il s’adresse
autant aux familles qu’aux passionnés d’Histoire. Fonctionnel et
astucieux, il vous invite à découvrir les plus grands sites 14-18
de la Meuse. Au fil des pages, laissez-vous guider de manière
chronologique à travers l’Histoire de la Grande Guerre, découvrez
nos visites guidées dans les musées et les monuments et laissez-
nous vous transporter à travers les époques et dans les grands
moments de Verdun et de ses environs.
De l’Argonne au Saillant de St-Mihiel, en passant par l’Arrière Front
allemand et Verdun, ce guide vous accompagnera partout afin
de ne rien louper de la Première Guerre Mondiale et de découvrir
tous ses secrets.
Vadrouillez et sillonnez entre les vestiges de cette bataille. Dans
ce guide qui nous rappelle le centenaire de la Grande Guerre,
redécouvrez Verdun et ses monuments incontournables qui font
vivre la mémoire nationale, les combats, la réconciliation et la
paix.
La nature s’est reconstruite autour de l’Histoire nous offrant des
paysages aussi étonnants les uns que les autres et s’associant
avec une biodiversité rare. C’est pourquoi, ce guide vous
emmènera également dans nos sorties natures et nos excursions
à travers les plus beaux endroits du territoire.
Let yourself be immersed
in the heart of history and nature !
Share your experiences with the #Loverdun.
9 MONTHS, 3 WEEKS AND 6 DAYS
PENDANT TO THE SHOTS SOUNDED
Since then, the name of Verdun resonates in the history
of humanity as one of the greatest and tragic battles of
the First World War.
This visitor's guide is a practical guide that allows you to prepare
your itineraries and visits as you wish. It is aimed at families as
well as history buffs. Functional and clever, invites you to discover
the largest sites 14-18 of the Meuse. Throughout the pages, let
yourself be chronologically guided through the history of the
Great War, discover our guided tours in museums and monuments
and let us transport you through the times and in the great
moments of Verdun and from its surroundings.
From the Argonne to the St-Mihiel Salient, through the Rear Front
German and Verdun, this guide accompanies you everywhere in
not missing anything from the First World War and discovering
all its secrets.
Wander and roam between the remnants of this battle. In this
guide, which reminds us of the centenary of the Great War,
rediscover Verdun and its must-see monuments that bring
national memory, fighting, reconciliation and peace to life.
Nature has been reconstituted around History offering us
landscapes as amazing as each other and associating with a
rare biodiversity. That's why this guide will also take you on our
outings and our excursions through the most beautiful places in
the area.
 6 | GUIDE DÉCOUVERTE | SOMMAIRE |
LÉGENDES DES PICTOS
Ossuaire
Ossuary
Monuments
The monuments
Forts/ouvrages
Forts / structures
Villages détruits
Destroyed villages
Cimetière
Cemetery
Tranchée
Trench
Musée
Museum
Abri/camp
Shelter / Camp
22 | ANNÉE 1916 / THE YEAR 1916 |
P.23 Arrière-front Allemand
Behind the German Lines
P.24 Le Camp Marguerre / Camp Marguerre
P.24 Canon d'Herméville
The Herméville Cannon
P.25 Canon de Duzey / The Duzey Cannon
P.27 Le Cimetière allemand de Consenvoye
Consenvoye German Cemetery
P.27 Le P.C. du Lieutenant-colonel Driant
Lieutenant-Colonel Driant’s Command Post
P.29 Driant & le Bois des Caures
Driant and the Bois des Caures
P.31 Le Monument des chasseurs
et la tombe de Driant
The Chasseurs’ Monument
and Driant’s Grave
P.31 Beaumont (village détruit)
Beaumont (Destroyed Village)
50 | A
 NNÉE 1917
THE YEAR 1917 |
P.51 Ouragan sur la rive gauche
Thunder on the Left Bank
P.52 Les Américains arrivent
The Americans Arrive
SOMMAIRE / SUMMARY
09 | ANNÉE 1914
THE YEAR 1914 |
P.11 Saillant de Saint-Mihiel
Saint-Mihiel Salient
P.11 Fort de Troyon / Fort de Troyon
P.13 Fort de Liouville / Fort of Liouville
P.13 Fosse Alain-Fournier
The Burial Site of Alain-Fournier
P.14 Argonne / The Argonne
P.14 Le Bois-Brûlé / The Bois Brûlé
P.15 Haute-Chevauchée
Haute-Chevauchée
P.15 Romagne 14-18
Romagne 14-18
P.33 Ornes (village détruit)
Ornes (Destroyed Village)
P.33 Haumont (village détruit)
Haumont (destroyed village)
P.34 Louvemont (village détruit)
Louvemont (destroyed village)
P.35 Fort de Douaumont / Fort de Douaumont
P.37 La Voie Sacrée
& l’Arrière-front Français
The Voie Sacrée
and the French Rear Areas
P.38 La Citadelle souterraine de Verdun
The Underground Citadel of Verdun
P.41 Ouvrage de la Falouse
Falouse Fort
P.41 Douaumont (village détruit)
Douaumont (Destroyed Village)
53 | ANNÉE 1918
THE YEAR 1918 |
P.54 Butte du Montsec / Butte de Montsec
P.54 Tour de Montfaucon / Montfaucon Tower
P.55 Cimetière de Romagne / Romagne-sous-
Montfaucon American Cemetery
P.56 Mémorial de Pennsylvanie
Pennsylvania Memorial
P.56 Monument de la Grande Montagne
The Grande Montagne Monument
P.56 Monument du Missouri
The Missouri Monument
P.57 Armistice / The Armistice
| SOMMAIRE | GUIDE DÉCOUVERTE | 7
Guide édité par Tourisme Grand Verdun
Édition 2023 - Édité en 30 000 exemplaires
contact@tourisme-verdun.com
www.tourisme-verdun.com
Directeur de la publication : Joël NOGIER
16 | ANNÉE 1915 63 | V
 ISITES GUIDÉES 14-18 / GUIDED TOURS 14-18 | Directeur de l’Office de Tourisme du Grand Verdun
THE YEAR 1915 | P.63 Circuit champ de bataille P.63 Visites Rando 2h
Rédaction : Maxime BASCHIROTTO
Guide à l’Office de Tourisme du Grand Verdun
P.18 Vauquois / Vauquois
Traduction : Roger COOK
P.19 Les Éparges / Les Eparges
Conception graphique : Éditions Municipales de France
P.20 La Tranchée de la Soif
The Tranchée de la Soif 64 | ÉVÉNEMENT & SPECTACLE / EVENT - SHOW | Crédits photos :
(The Trench of Thirst) • JM PERRAUX • Jean-Jacques WEIMERSKIRCH
P.21 Ravin du Génie P.64 Spectacle "Flammes à la lumière" / Show "From the flames to the light" • Michel PETIT • M. COLNET
The Ravin du Génie P.65 Vieux métiers / Village of traditional crafts • Luc HEINRICH • Connaissance
(The Engineers’ Ravine)
• Editions Flohic de la Meuse
P.21 Monument des Garibaldiens • Office de Tourisme • Vieux Métiers d’Azannes
The Garibaldian Monument
• Coeur de Lorraine • Valérie GUILLAUME
66 | À VÉLO / BY BIKE | • Jean Paul DEVRIES • Charlotte DE IRIO
• TOURISME GRAND VERDUN : • Zentao
P.66 Tourisme à vélo P.67 Véloroute Voie Verte - Maxime BASCHIROTTO • Freepik
Tourist visits by cycle Véloroute green way - Cécile THOUVENIN • CPIE de Bonzee
P.66 Un vélo pour tous P.67 Charme et tranquilité - Marie JACQUINET • Jessica Renaud
Cycling for everyone Charm and tranquility - Camille FLOREMONT - La Tranchée de Chattancourt
P.67 Des circuits thématiques • Guittot CDT MEUSE • ©Grand Verdun / Anne Schwab-
P.43 Vaux (village détruit)
Vaux (Destroyed Village) Thematic circuits • Guillaume RAMON Nodée
• J.L. Kaluzko • © Frontières du Nord-Est
P.43 Bezonvaux (village détruit)
Bezonvaux (Destroyed Village) • Patrick A. MARTIN • F ort de Liouville
• David HAUSSARD
P.45 Fort de Vaux / Fort de Vaux
P.46 Fleury-devant-Douaumont 69 | EN
 FAMILLE / WITH MY FAMILY |
(village détruit)
Fleury-devant-Douaumont P.69 Vadrouille la Grenouille à la recherche de la baïonnette perdue
(Destroyed Village) Og the frog, where has his bayonet gone ?
P.47 La crête de Thiaumont
The crest of Thiaumont
P.47 Les Quatre-Cheminées
Abri des Quatre Cheminées
70 | PRATIQUE / CONVENIENT |
P.48 L’ouvrage de Froideterre
Ouvrage de Froideterre P.70 Contacts utiles > Offices de Tourisme
P.49 Massif fortifié de Souville, Useful contacts > Tourist Offices
le dernier bastion
Souville, the Last Bastion
58 | APRÈS-GUERRE
THE POST-WAR PERIOD |
P.59 Mémorial de Verdun / Mémorial de Verdun
P.59 Tranchée des Baïonnettes
Tranchée des Baïonnettes
P.60 Ossuaire de Douaumont
Ossuaire de Douaumont
P.61 Centre Mondial de la Paix
The World Centre for Peace
P.61 Tranchée de Chattancourt
Tranchée de Chattancourt
P.62 Monument Maginot / Maginot Monument
 | 1914 | GUIDE DÉCOUVERTE | 9

1914
UN SIÈCLE TOURNÉ VERS LE PROGRÈS, C’EST DU MOINS CE
QU'ANNONÇAIT LE PREMIER ÉLECTROCARDIOGRAMME Pourtant, l’Europe va brusquement préci-
EN 1906, ET LA PREMIÈRE CAMÉRA COULEUR EN 1908. piter le monde entier dans la guerre. Entre
1905 et 1911, deux crises marocaines
A FORWARD-LOOKING CENTURY ; THAT WHICH WAS
contribuent à dégrader les relations entre la
ANNOUNCED, AT LEAST, WITH THE FIRST ELECTROCARDIOGRAM France et l’Allemagne. En métropole, alors
IN 1906, OR THE FIRST COLOUR CAMERA IN 1908. que les instituteurs évoquent les provinces
perdues d’Alsace-Moselle, les écoliers de la
Troisième République apprennent à manier
les armes dès l’âge de six ans. L’été 1914
fait disparaître tous les espoirs de paix et
d’apaisement lorsque le 28 juin, un natio-
naliste serbe de dix-neuf ans, assassine
l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie.
Inexorablement, le jeu des alliances se
concrétise.

But, Europe will suddenly throw the

entire world into the war. Between 1905
and 1911, two moroccan crisis make
franco-german relations turning bad. In
metropol, whereas teachers talks about
annexed territories of Alsace-Moselle,
young pupils of the third Republic learns
W Cavalerie lourde française. 1914 : deux cuirassiers s’entretiennent avec la population locale. to handle firearms starting from six years
W French heavy cavalry. 1914 : two cuirassiers are chatting with locals. old. 1914 summer erase all hopes for
peace when, on the 28th of June, a 19
years-old serb nationalist kill the heir to
the Austro-Hungarian throne.

Le 1er août, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, qui vient

W Unité d’infanterie française lors d’une halte.
de se mobiliser pour son allié serbe. Le 2, la France placarde son Les uniformes sont ceux de l’entrée en guerre.
ordre de mobilisation générale. Le lendemain, l’Allemagne lui W A French infantry unit at rest.
déclare la guerre. Prévu de longue date, le plan Schlieffen est Their uniforms are those worn at the beginning of the war.
mis en application par les armées allemandes qui s’engouffrent
en Belgique le 4 août. Rapidement, les premiers affrontements
tournent au bain de sang et préfigurent une guerre industrielle.

On the first of August, Germany declares war to Russia which

enlisting volunteers to support Serbia. On the 2nd, France stick up
his enlistment poster. On the next day, Germany declares war
on her. Immediately, German armies applies Schlieffen, planned
since a long time ago and cross Belgium on the 4th of August.
Quickly, first struggles turns into a blood bath and figures an
industrial war.

SAILLANT DE ST-MIHIEL / SAINT-MIHIEL SALIENT
Couronnée par une ceinture de forts et
protégée par la barrière naturelle des côtes
de Meuse, la ville de Verdun est un des
principaux verrous du territoire. Alors que
les armées françaises subissent des pertes
catastrophiques au cours du mois d’août
1914, les troupes de Guillaume II échouent
devant Nancy à l’est, puis sont rejetées sur
la rive droite de la Marne, à l’ouest, après
le 14 septembre. Aussi, Verdun constitue
un objectif majeur pour l’armée impériale
qui prépare un encerclement en fran-
chissant la Meuse au sud. C’est sous le
commandement du prince de Bavière Von
Rupprecht que la VIe armée tente d’isoler
Verdun en s’attaquant d’abord au rideau
défensif des Hauts-de-Meuse. En dépit
de la situation, Joffre, général en chef des
armées françaises, entend sauver Verdun
par l’ouest, et réduit ses effectifs dans la
région de Saint-Mihiel. Pourtant, après la
résistance du fort de Troyon, le IIIe corps
d’armée bavarois occupe Saint-Mihiel le
25 septembre, formant un saillant de vingt
FORT DE TROYON
Sur la D964
Entre Lacroix sur Meuse et Troyon
55300 LACROIX SUR MEUSE
Tél. : +33 (0)7 89 84 64 08
+33 (0)6 75 23 11 09
fort-de-troyon@orange.fr
www.fort-de-troyon.com
| 1914 | GUIDE DÉCOUVERTE | 11
kilomètres dans le dispositif français. Cette unexpected resistance of fort Troyon, the
conjoncture épineuse occasionnera de third bavarian army corp enters in Saint-
violents combats jusqu’aux offensives de Mihiel on the 25th of september, shaping a
l’automne 1918. 20 kilometers-long salient into the French
device. That thorny situation will be the
Surround with a forts belt, and cause of many fights until the offensives
naturally protected by the Meuse Heights, of the autumn 1918.
Verdun is one of the stronghold in eastern
France. While the French army suffers of
catastrophic losses during august 1914,
troops of Wilhelm II fails ahead Nancy at
the east, and are finally pushed back on
the left side of Marne river, after the 14th of
september. Also, Verdun is a major target
for the imperial Army which is preparing
an encirclement passing over Meuse river,
to the south. Under the command of the
Bavaria prince Rupprecht, the sixth army
try to isolate the town, attacking first,
forts between Toul and Verdun. In spite
of the situation, Joffre, commander-in-
chief of the french armies, intends saving
Verdun to the west, and reduce his units
in the Saint-Mihiel area. However, after an
W Installation d’un “minenwerfer” (mortier), utilisé dans les combats de tranchée.
W Positioning a « minenwerfer » (heavy mortar), used in trench warfare.
Fort de Troyon / Fort de Troyon
Epaulé par les forts du Camp des Romains au sud, et Génicourt au nord, Troyon
sauve la mise de Verdun après le 13 septembre 1914. Pourtant sommé de se
rendre sans conditions, le fort respecte la devise propre aux fortifications :
« s’ensevelir sous les ruines plutôt que de se rendre ». Cinq jours durant, Troyon
encaisse le choc de l’artillerie allemande. De ce sacrifice consenti par toute la
garnison, dépendait l’intégrité de Verdun, et par conséquent de la suite du conflit.
Shouldered by Camp-des-Romains fort to the south, and Génicourt to the
north, Troyon save the day of Verdun, over the 13th of september 1914. Called
on to surrender unconditionally, the commander of Troyon decided to stand by
the motto of the fortress troops: “Better to be buried beneath the ruins of the
fort rather than surrender”. Troyon would suffer under furious German artillery
bombardment for five whole days. Of that sacrifice, was depending the integrity
of Verdun, and so the continuation of the conflict.

Fort de Liouville / Fort of Liouville
Autre témoin de la puissance de feu allemande, ce fort de
seconde génération bâti en moellons de pierres calcaire reçoit
une avalanche de projectiles monstrueux entre le 23 septembre
et le 16 octobre 1914. Malgré cette épreuve et les dégâts qui
lui sont causés, Liouville continue de harceler ses adversaires.
Longtemps abandonné, il fait aujourd’hui depuis 1988, l’objet
d’une importante restauration grâce à une association proposant
des visites guidées gratuites tous les troisièmes dimanche de
chaque mois.
Fosse Alain-Fournier / The Burial Site of Alain-Fournier
Monument de la littérature française, Alain Fournier est l’auteur
du Grand Meaulnes, un roman à succès qui mit en lumière la
vie rurale française, marquant ainsi une rupture avec la littéra-
ture bourgeoise du siècle précédent. Comme d’autres écrivains, il
sera jeté dans la tourmente de la guerre. Le 22 septembre 1914,
alors qu’il mène une reconnaissance offensive dans les bois de
Saint-Rémy infestés d’Allemands, il est tué et porté disparu avec
ses camarades de la 23e compagnie du 288e R.I. Soixante-dix-
sept ans après cette disparition énigmatique, les squelettes de
Fournier et ses compagnons d’infortune sont exhumés dans une
clairière. Depuis, une pyramide de verre matérialise l’emplace-
ment de la fosse d’où les corps ont été extraits.
An influential French author, Alain-Fournier wrote the famous
novel The Grand Meaulnes, extolling the virtues of country life,
contrasting with the bourgeois literature of the preceding century.
Like many other authors, he would be caught up in the hell of
war. On 22 September 1914, he was taking part in an armed
reconnaissance in the Bois de Saint-Rémy which was full of
German troops, when he was killed. Along with his comrades
| 1914 | GUIDE DÉCOUVERTE | 13
Another site bearing witness to overwhelming German artillery
firepower, between 23 September and 16 October 1914 this
second generation fort, built of masonry and covered with earth,
was struck by an avalanche of huge shells. Despite this ordeal and
the massive damage it caused, Liouville continued to fight back.
Abandoned for many years, today it is, since 1988, undergoing
substantial renovation at the hands of an association, which offers
free guided tours of the fort on the third Sunday of each month.
Musée/Mairie - Marbotte
55300 APREMONT LA FORET
Tél. : +33 (0)7 83 36 05 25
contact@fortdeliouville.fr
fortdeliouville.canalblog.com
 Libre accès
 Free access
from the 23rd Company of the 288th Infantry Regiment, he would
be posted missing for the next seventy-seven years, until a
researcher found the mass grave of Alain-Fournier and his men
in a clearing in the woods. Today a glass pyramid marks the
site from which their remains were removed, and alongside is a
monument to Alain-Fournier representing a flame, together with
carvings representing his officer’s képi and famous novel. Recent
excavations in the wood have also opened up two subterranean
German bunkers.
 14 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1914 |
ARGONNE / THE ARGONNE
L’ARRESTATION DE LOUIS XVI À VARENNES EN 1791 LAISSE PLANER LE DOUTE QUANT À L’EXISTENCE
D’UNE CURIEUSE MALÉDICTION ; L’ARGONNE SERAIT-ELLE UNE CONTRÉE INEXTRICABLE ?
THE SEIZURE OF LOUIS XVI AND HIS FAMILY AT VARENNES IN 1791 MIGHT MAKE ONE
WONDER IF THE ARGONNE IS A REGION IT IS DIFFICULT TO PASS THROUGH.
Quoiqu’il en soit, les combattants de 14-18 en feront l’amère Certainly the four years of bitter combat between 1914 and
expérience durant les quatre années de guerre. Bordant la plaine 1918 would seem to bear this out. Situated between the plain
de Champagne à l’ouest et les Ardennes au nord, cet épais massif of Champagne to the West and the Ardennes to the North, the
forestier de l’Argonne est un véritable terrain accidenté pour les thickly-wooded forest of the Argonne created serious problems
manœuvres militaires. En dépit de ces conditions, le XVIe corps for manoeuvring large bodies of troops. Despite this, the XVIth
allemand s’y organise défensivement au lendemain de la Marne. German Army Corp organizes his sector defensively, and
L’objectif est de déboucher dans la plaine à l’ouest de Verdun attempted to break through in the plain to the West of Verdun, to
pour refermer le piège sur les Français. Pour les combattants, complete the encirclement of the fortress.
l’Argonne est un nom assimilé à l’Enfer. Les nombreuses For the combatants of both sides, the name of Argonne would mean
opérations qui s’y déroulent pataugent dans les fondrières hell on earth. The various offensives which would take place there
et nécessitent des aménagements hors-normes. Dès lors, la in the thick mud would call for extreme efforts. The slightest rise,
moindre crête, le moindre passage fait l’objet de sanglants duels the narrowest trench, would become the scene of bloody infantry
d’infanterie. Aujourd’hui, cette majestueuse forêt d’Argonne clashes. Today the depths of the magnificent forest of the Argonne
porte encore jusque dans ses entrailles les cicatrices d’une lutte still bear the scars of this deadly struggle, doomed to failure, at the
perdue d’avance, au prix de 150 000 morts, blessés et disparus. price of 150,000 men killed, wounded or missing.
 Libre accès
W Des sapeurs français creusent et étayent une  Free access
galerie à la lumière d’une lampe à carbure.
W French sappers are excavating and shoring up an
underground gallery by the light of an acetylene lamp. Le Bois-Brûlé / The Bois Brûlé
Préoccupé par la formation du saillant de Saint-Mihiel depuis le 25
septembre, l’état-major français place ses ressources dans la défense
du Bois-Brûlé. Vers 1880, une redoute fut construite pour surveiller
la route de Saint-Mihiel à Apremont. Elle va devenir l’enjeu d’une
lutte sans précédent. A la Noël 1914, entre 7 000 et 8 000 hommes
ont déjà perdu la vie dans ce secteur. Avant d’être à l’origine du
ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe, l’adjudant Jacques
Péricard se distingue dans l’enfer du Bois-Brûlé lorsqu’il exhorte
des hommes à terre, blessés ou moribonds. En hurlant “Debout les
morts !”, il donne naissance à l’une des phrases les plus célèbres
de la Grande Guerre.
Responding to the creation of the Saint-Mihiel Salient on 25
September, the French High Command poured men into the defence
of the Bois-Brûlé. A redoubt built in the 1880s to command the
road from Saint-Mihiel and Apremont became the scene of bitter
combats, and by Christmas 1914, between 7,000 and 8,000 men
had lost their lives in this sector. Adjudant Jacques Péricard, later
well-known for relighting the flame beneath the Arc de Triomphe,
made his name in the hellishfighting in the Bois Brûlé, when he
encouraged his wounded men to further efforts by his famous cry
of “Stand up, you Dead Men!”, one of the most famous sentences
of the Great War is born.
| 1914 | GUIDE DÉCOUVERTE | 15
 Libre accès
 Free access
Haute-Chevauchée
Haute-Chevauchée
A l’ombre des sapins, un ossuaire a été inauguré en
1922 sur la crête meurtrie qui surplombe le ravin de
la Fille-Morte. Il abrite les restes de 10 000 soldats
inconnus, tombés au cours des combats. La lutte atteint
son paroxysme au mois de juillet 1915. Alors que les
tranchées ne sont parfois distantes que de quelques
dizaines de mètres l’une de l’autre, par un déferlement Romagne 14-18
d’acier puis de gaz asphyxiants, les troupes allemandes
tentent de forcer le passage le 13 juillet. Elles ne Romagne 14-18
pourront pourtant pas exploiter leur succès, à cause d’un
Comme une plaie se régénère tout en expulsant les corps
adversaire qui se cramponne au terrain. L’avortement des
étrangers, la terre se libère lentement de ses déchets de guerre. A
opérations de l’été 15 laissera alors place à une activité
Romagne-sous-Montfaucon, un passionné accumule depuis des
strictement défensive jusqu’en 1918.
années les vestiges du conflit. Son impressionnante collection est
rassemblée dans un musée à deux pas du cimetière américain.
In the shade of the pines, an ossuary was consecrated
Qu’ils évoquent l’alimentation sur le front, le culte ou encore la
in 1922 on the shattered crest which overlooks the ravine
destruction, ces objets ont été cueillis à même la terre, celle qui
of the Fille Morte. It contains the remains of 10,000
a vu tomber des soldats par milliers. Cette visite hors du temps
unknown soldiers, who fell in the course of the vicious
permet aussi de mettre en exergue l’histoire personnelle qui se
fighting, which reached a peak in July 1915. With the
cache derrière une gamelle, un casque, un soulier.
front-line trenches separated only by dozens of yards,
on 13 July the Germans launched a furious artillery
As a wound regenerates, removing foreign matters, the
and gas attack in an attempt to break through, only to
ground liberates itself, slowly, of its war wastes. To Romagne-sous-
finally fail, facing opponents who held on to every inch
Montfaucon, and for over thirty years, an enthusiast gathered up
of ground. From the Summer of 1915 when the Germans
the vestiges of the conflict. His impressive collection is housed
abandoned their offensive, up to the Autumn of 1918,
in a private museum just a short distance from the American
the combatants remained strictly on the defensive.
Cemetery. Whether they involved the soldiers’ eating utensils,
or religious objects, or mementoes of the warlike madness of
the human race, these artefacts have been harvested from the
very ground which saw thousands of soldiers fall in
battle. Visitors can appreciate the personal history
which lies behind each
food bowl, helmet
or shoe.
MUSÉE ROMAGNE 14-18
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 16 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1915 |
A L’EXCEPTION DE QUELQUES GÉNÉRAUX
INTOXIQUÉS PAR LEUR PROPRE PROPAGANDE,
L’ANNÉE 1915 INCARNE LE DÉSARROI DES
1915
BELLIGÉRANTS, LE SPECTRE DE LA VICTOIRE
S’ÉLOIGNE ALORS QUE LE FRONT OCCIDENTAL
SE STABILISE ENTRE LES PLAGES DE LA MER
DU NORD ET LA FRONTIÈRE SUISSE.
LEAVING ASIDE SEVERAL GENERALS CARRIED AWAY
BY THEIR OWN PROPAGANDA, THE YEAR 1915
WAS ONE OF DESPAIR FOR THE BELLIGERENTS,
AS THE PROSPECT OF VICTORY EVAPORATED, WHILE
THE FRONT LINE STABILISED FROM THE BEACHES
OF THE CHANNEL TO THE SWISS FRONTIER.
W Des troupes françaises s’exercent au port de cagoules anti-gaz suite aux premières attaques d’avril 1915.
W French troops practise putting on anti-gas hoods following the first gas attacks of April 1915.
| 1915 | GUIDE DÉCOUVERTE | 17
W Debout dans une
tranchée, un fantassin
français s’apprête à lancer
un pétard artisanal.
W Standing in a trench,
a French infantryman
prepares to throw a
makeshift grenade.
La guerre en rase campagne et ses
cortèges de soldats fauchés comme
des blés mûrs n’est qu’un lointain
souvenir lorsque les premiers coups
de pelle s’enfoncent dans la terre
de Meuse.
Pourtant, la valeur indiscutable de
l’offensive sera à l’origine d’hé-
catombes plutôt que d’un succès
durable. La Woëvre, la Champagne,
l’Artois : partout, c’est l’échec. De-
vant l’enlisement de la situation,
les forces de l’Entente cherchent
même des solutions en Orient. Le
Ier Lord de l’Amirauté britannique,
Winston Churchill monte une expédi-
tion dans le détroit des Dardanelles.
Après Pâques 1915, alors que des mil-
liers d’Anglais, Néozélandais, Austra-
liens et Français sont tombés sur les
plages de la presqu’île impénétrable
de Gallipoli, l’Entente peut désormais
compter sur son nouvel allié italien
qui interdit les passages montagneux
des Alpes aux Autrichiens.
The war of movement across
open fields, with thousands of
men cut down like corn, was a
distant memory when the first
entrenching shovels were driven
into the soil of the Meuse.
Nevertheless, the undeniable offensive
value led to much slaughter but no
lasting successes. In the Woëvre, in
Champagne, or Artois, every offensive
failed. Unable to break the stalemate,
the forces of the Entente even sought
victory in the Near East. The First Lord
of the Admiralty, Winston Churchill,
would launch an expedition to
seize the Dardanelles, which led to
the deaths of thousands of British,
Australian, New Zealand and French
troops on the impregnable Gallipoli
Peninsula. Following Easter 1915 there
was one bright spot for the Entente,
when its new ally Italy blocked the
Austro-Hungarian advance through
the Alpine mountain passes.
 18 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1915 |
Vauquois / Vauquois
Niché à 290 mètres d’altitude, sur un
promontoire naturel, Vauquois surveille la
vallée de l’Aire, et contrôle les accès de
Verdun par l’ouest. L’enjeu majeur que
représente le village attire les combats. La
Xe division du général Valdant prend pied
sur les pentes sud alors que les Allemands
s’agrippent au versant nord. La guerre
descend dans les couches géologiques et
la butte se transforme en termitière. Dans
cet univers souterrain, c’est le règne du pic,
de la pioche qui entament la gaize jusqu’à
quarante mètres sous la surface du sol.
Au terme d’un étroit rameau, sapeurs
et pionniers creusent un fourneau qu’ils
bourrent d’explosifs. Après l’échec d’une
attaque au lance-flammes le 6 juin
1915, la mort de cinq sapeurs-pompiers,
spécialement détachés de la brigade de
Paris enterre définitivement les volontés de
percer en surface. Cette guerre des mines
atteindra son paroxysme le 14 mai 1916
avec l’explosion d’un fourneau chargé à 60
tonnes de westfalit, emportant tout l’ouest
de la butte ainsi que 108 malheureux. Le
caillou de Vauquois aurait pu disparaître
à jamais si les projets allemands avaient
aboutis. En effet, les crédits militaires
n’alloueront pas les 300 tonnes d’explosifs
escomptés car l’été 1918 marque la reprise
des offensives.
Vauquois est finalement libéré le 26
septembre 1918, en moins de vingt-
quatre heures, révélant aux « boys »
américains l’affreux chapelet de cratères,
au fond desquels gisent les débris de
l’ancien village.
Nestling at an altitude of 290
metres, on a natural promontory, the
ancient village of Vauquois overlooked
the Valley of the Aire, and dominated
the Western approaches to Verdun. This
strategic position acted as a magnet to
the combatants. The Tenth Division under
General Valdant dug in on the Southern
slopes while the Germans clung to the
Northern side. The warring sides burrowed
down through the geological layers, and
the Butte was transformed into a termite
colony. In this underground universe, the
pick and shovel ruled, carving through
the glaize to descend in places as deep
as 40 metres below the summit. At the
ends of narrow galleries, the miners and
engineers created a chamber which they
ures
 Libre accès
: Parties extérie
ac ce ss ou ts ide
 Free
BUTTE DE VAUQUOIS
55270 VAUQUOIS
Tél. : +33 (0)3 29 80 73 15
amis.vauquois@wanadoo.fr
www.butte-vauquois.fr
crammed with explosives.
Attempts to create a breakthrough on
the surface ended with an abortive attack
using primitive flamethrowers on 6th June
1915, which led to the death of five
firemen specially sent from the Paris Fire
Brigade. The war of the mines reached
a crescendo on 14th May 1916 with the
explosion of a chamber filled with 60 tons
of Westfalit, which blew off the whole
Western side of the Butte and killed 108
French soldiers. The stump of Vauquois
would have disappeared completely if
the Germans had been able to carry out
their plans for a final cataclysmic eruption,
but the 300 tons of explosives were
never delivered because, in the Summer
of 1918, the German Army was on the
offensive. The site of Vauquois was finally
liberated on 26 September 1918 after less
than 24 hours of fighting, revealing to
the astounded American Doughboys the
frightful series of craters, at the bottom
of which lay the shattered remains of the
former village.
LES ÉPARGES / LES EPARGES
« La pente est raide, et nous peinons à la gravir.
Malgré les clous dont nos semelles sont gar-
nies, le bout de nos souliers ne mord pas dans
ce sol inconsistant. Nous tombons sans cesse
sur les genoux, sur les mains : la boue claque
comme une gélatine. […] Nous y voilà.
Des hommes qui reposaient roulés dans les
couvertures se sont assis à notre approche.
Ils ont tous le visage creux, les yeux cernés et
meurtris, les joues sales de barbe et de terre ».
Voici comment, Maurice Genevoix, lieutenant au 106e R.I.,
décrit une relève sur la crête des Éparges, dans l’incroyable
Ceux de 14. Cet authentique témoignage relate les sacrifices
consentis par la Division de Fer (12e D.I.), pour le contrôle
d’une colline, au sud-est de Verdun. L’objectif pour le G.Q.G.
français début 1915 est de maîtriser les sommets des Hauts-
de-Meuse pour empêcher aux Allemands le franchissement
de la ligne des forts. Les opérations débutent le 17 du mois
de février. En dépit d’une préparation d’artillerie extraor-
dinaire, le 106e R.I. perd la moitié de son effectif. Adossés
aux pentes sud face au village de Combres-sous-les-Côtes,
les troupes allemandes s’organisent et s’enterrent dans des
abris bétonnés. Confiant, l’état-major français jette ses unités
dans la bataille les unes après les autres : 132e, 67e R.I., 25e
B.C.P… Après de nouvelles tentatives meurtrières au mois
de mars, les Français finissent par occuper la majeure partie
de la crête depuis le versant sud au début du mois d’avril
1915. Ces combats leur auront coûté 6 102 braves. Le volcan
des Éparges ne s’ensommeille pas pour autant. Mines, coups
de main, escarmouches sévissent jusqu’à la reconquête du
saillant de Saint-Mihiel en septembre 1918.
| 1915 | GUIDE DÉCOUVERTE | 19
“The slope was steep, and we had difficulty
in climbing. Despite the hobnails on the soles
of our boots, our toes could not get a grip in
the crumbling soil. We kept falling to our knees,
on our hands: the mud wobbled like jelly. […]
We arrived.
Men who were rolled up in blankets sat up
when we approached. They all had gaunt
faces, rings under their staring eyes, their
unshaven cheeks plastered with mud.”
Thus Maurice Genevoix, a lieutenant in the 106th Infantry
Regiment, described relieving the men on the crest of Les
Eparges, in his incredible book Ceux de 14. His testimony
goes on to relate the sacrifices of the Iron Division (12th
Infantry Division) attempting to seize the hill to the South-
East of Verdun. In early 1915 the French High Command
decided to take control of the Meuse Heights in order to
prevent the Germans from breaking through the line of forts.
The operation began on 17th February, and despite strong
artillery bombardment, the 106th Infantry Regiment suffered
50 percent casualties. Clinging to the Southern slope opposite
the village of Combres-sous-les-Côtes, the German troops
regrouped, and went to ground in concrete shelters. The
stubborn French High Command continued to throw its units
into the fight one after the other: the 132nd and 67th Infantry
Regiments, the 25th Chasseurs Battalion… After further costly
attacks on the Southern slope in the month of March, by
early April 1915 the French succeeded in occupying the major
part of the crest, at a cost of 6,102 men killed. However, the
volcano which was the Eparges did not remain dormant: mine
explosions, trench raids and skirmishes continued up until the
reconquest of the Saint-Mihiel Salient in September 1918.
 20 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1915 |
Tranchée de la Soif / The Trench of Thirst
De toutes les tragédies de la Première Guerre Mondiale
en Meuse, l’épopée de la Tranchée de la Soif est l’illus-
tration parfaite du sacrifice.
Pour un bataillon du 172e R.I., le bois d’Ailly va devenir l’expression
du cauchemar en seulement quelques jours. Composé de Franc-
Comtois, de Lyonnais et de Vosgiens, ce régiment arrive de Belfort
pour renforcer le VIIIe corps d’armée très éprouvé dans la défense
du saillant. Convaincu par ses supérieurs que cette hernie de Saint-
Mihiel doit être réduite, le général Dubail lance des opérations de
grignotage dès le printemps 1915. Le 20 mai, 2 compagnies du
172e bousculent le dispositif allemand. Dans sa course folle, la
7e compagnie emmenée par le commandant d’André dépasse
la 5e ligne allemande. L’élan magnifique des poilus va pourtant
leur être fatal. D’André ne s’est même pas aperçu qu’il avait
dangereusement distancé les hommes de la 5e compagnie. Les
fantassins allemands de la Garde réagissent immédiatement et
encerclent leurs assaillants. Débusqués par l’artillerie, les hommes
du 172e se replient sur la 4e ligne allemande. La lutte se poursuit
de nuit, sans relâche. Malgré les pourparlers de l’adversaire, une
consigne passe dans les rangs français : « on ne se rend pas ».
En cette première quinzaine du mois de mai, les températures
élevées vident rapidement les bidons et la 7e compagnie souffre
de nombreux cas de déshydratation. Cernés de toutes parts, à
cours de munitions, les combattants français ne parviennent pas
à enrayer une énième contre-attaque allemande le 22 mai. C’est
le terme de 3 jours de privations et de sacrifices pour ces hommes
qui partent en captivité en emportant avec eux le souvenir des
camarades disparus. En abandonnant la position, le commandant
d’André recommande à ses hommes de ne pas oublier la
« tranchée de la soif ».
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Of all the tragic events of the First World War in the
Meuse, the most poignant example of the troops’ sacri-
fice was the episode of the Tranchée de la Soif.
For one battalion of the 172nd 2 Infantry Regiment, in just a few
days the Bois d’Ailly would become the scene of a nightmare. Made
up of men from the Franche-Comté, from Lyons and the Vosges,
this Regiment arrived from Belfort to reinforce the VIII Army Corps
which had severely suffered in the defence of the Saint-Mihiel
Salient. Convinced by his superior officers that the Salient had to be
cut off, in Spring 1915 General Dubail launched operations aimed
at nibbling away parts of the ground held by the Germans. On 20
May two companies of the 172nd overran the German lines. In its
headlong advance, the 7th Company commanded by Commandant
d’André overran the fifth German trench line. The magnificent effort
by the Poilus would however have fatal results. D’André himself did
not note that a dangerous gap now separated him from the men
of the 5th Company, and the German infantry of the Imperial Guard
immediately reacted and surrounded the attackers. Harassed by
German artillery fire, the men of the 172nd withdrew to the fourth
German trench line. The fighting continued through the night,
without a pause. Despite enemy proposals that they lay down their
arms, the word passed around the French ranks “No surrender”.
The temperature was unusually high for the first half of the month
of May that year. With their water bottles empty, and food running
out, the 7th Company continued to fight on. Surrounded on all sides,
when their ammunition ran out the surviving French troops were
unable to resist the German counterattack of 22 May.
Thus ended three days of privation and sacrifice for these brave
men, who were led into captivity carrying with them their
thoughts for their fallen comrades. As he abandoned the position,
Commandant d’André gave to this place of suffering the name by
which it has been known ever since: the “Tranchée de la Soif”.
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Ravin du Génie
The Engineers’
Ravine
En bordure occidentale de la route de la
Haute-Chevauchée, l’état-major du 5e
corps d’armée exploite dès 1915 l’en-
caissement et le défilement du ravin des
Sept-Fontaines pour y stocker du matériel
et des munitions. Abrité des tirs de l’artil-
lerie allemande, les hommes du Génie mi-
litaire aménagent continuellement cette
base logistique. A partir du printemps
1915, le ravin des Sept-Fontaines accueille
désormais poudrières, matériaux, infirme-
rie, cuisines et d’importants systèmes de
captage d’eau, à seulement 1 200 m du
front. Le « ravin des Cuisines », tel qu’il
est nommé dans la correspondance, fait
actuellement l’objet d’une réhabilitation
alors que la plupart des entrées d’abris
avaient été volontairement dynamitées
par les Américains pour les rendre inuti-
lisables. Pour l’œil averti, le site présente
d’émouvantes traces de vie.
In 1915 the GHQ of the 5th Army
Corps exploited the site of the Seven-
Fountains Ravine, situated on the Western
side of the Haute-Chevauchée road, for
an equipment and munitions dump. There,
sheltered from German artillery fire, the
Military Engineers worked ceaselessly to
build up a logistic base. From the Spring
of 1915, the Seven-Fountains Ravine
accommodated ammunition dumps,
equipment supplies, a first aid post,
mess areas and important water storage
facilities, all situated just 1,200 metres
from the front lines. The “Kitchen Ravine”,
as it was referred to in contemporary
documents, is now being restored to a
semblance of its original condition, even
if most of the entrances to the shelters
were blown up by American troops to
prevent their possible use by the enemy.
For the observant visitor, the site reveals
interesting vestiges of the daily life.
| 1915 | GUIDE DÉCOUVERTE | 21
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Monument des Garibaldiens
The Garibaldian Monument
Sous l’œil bienveillant d’une abbaye cistercienne, le mât italien
flotte dans la commune meusienne de Lachalade. Sa présence
rappelle l’engagement des Garibaldini.
Héritiers du personnage le plus populaire de l’unification italienne, ces
combattants incarnent la reconnaissance immuable pour l’aide apportée par
la France en 1859 contre l’ennemi héréditaire de l’Italie : l’Autriche. Les 2 000
volontaires italiens sont incorporés au 4e régiment de marche de la Légion
étrangère et débarquent en Argonne à Noël 1914, conduits par 6 petits-
enfants de Giuseppe Garibaldi eux-mêmes. Entre le 26 décembre 1914 et le
5 janvier 1915, la mitraille aura raison de Bruno et Costante Garibaldi dont les
visages sont sculptés en bas-relief sur le monument actuel. Les camicie rosse
(chemises rouges), signe distinctif des légionnaires italiens du 4e R.M.L.E.
(Régiment de Marche de la Légion Etrangère) seront dissoutes le 5 mars 1915,
lors de l’entrée en guerre de l’Italie aux côtés de l’Entente, et après avoir subi
25% de pertes en Argonne.
Next to a Cistercian Abbey, the Italian flag flies over
the Meuse commune of Lachalade. Its presence recalls the
involvement of the Garibaldini in the Great War.
Inspired by the most popular leader of Italian unification, these fighting men
epitomised the continuing recognition of the aid given by France in 1859
in combating the hereditary enemy of the Italian states, Austria. The two
thousand Italian volunteers were formed into the 4th Regiment de Marche
of the Foreign Legion, and arrived in the Argonne at Christmas 1914, led
by six grandchildren of Giuseppe Garibaldi himself. In the fighting between
26 December 1914 and 5 January 1915, shrapnel shells led to the demise of
Bruno and Constante Garibaldi, whose likenesses are sculpted in bas relief on
the monument itself. The distinctive camicie rosse (red shirts), which
were the emblem of the Italian legionnaires of the 4th
RMLE, disappeared from the scene on 5 March
1915, when Italy join the Triple Entente, and after
the unit had suffered 25 percent casualties in the
Argonne battles.
 22 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 | | 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 23

W Premier semestre 1916. Soldats français

dans un ravin dévasté du secteur de Douaumont.

1916
W In the first three months of 1916. French soldiers
in a devastated ravine in the Douaumont sector.
"Au tableau des records macabres de la Première Guerre Mondiale, l’armée du Roi Georges V
dénombre 60 000 hommes hors de combat rien que pour la journée du 1er juillet"
"In this third year of conflict, the troops of King George V would launch a disastrous offensive
on the Somme, suffering the staggering total of 60,000 casualties before midday on 1st July 1916,
representing 18 percent of the total of the men engaged on a front 32 kilometres long"

APRÈS LE RETRAIT DES DERNIÈRES

TROUPES ALLIÉES EN ORIENT, LE FRONT
OCCIDENTAL ENTRE DANS UNE ANNÉE
TERRIBLE QUE LE MONDE RETIENDRA
COMME L’ANNÉE DE VERDUN.
FOLLOWING THE FAILURE OF THE
WESTERN ALLIES AT GALLIPOLI, THE
WAR ON THE WESTERN FRONT IN 1916
DESCENDED INTO A TERRIBLE PERIOD
WHICH BECAME KNOWN WORLDWIDE
AS THE YEAR OF VERDUN.
W Sentinelle française en faction dans
les gaines bétonnées du fort de Vaux.
W A French sentry on guard in the
concrete tunnels of the Fort de Vaux.
1916 sonne le glas des grandes offensives, partout le front est
englué dans la boue des tranchées et les populations civiles se
lassent d’une guerre qui n’a plus rien de chevaleresque. Cette
troisième année de conflit connaîtra aussi le déclenchement
d’une offensive désastreuse dans la Somme. Au tableau des
records macabres de la première Guerre Mondiale, l’armée du Roi
Georges V dénombre 60 000 hommes hors de combat rien que
pour la journée du 1er juillet, soit 18% des effectifs engagés sur
un front de 32 kilomètres. Plus à l’Est et plus tôt dans l’année,
l’armée du Kaiser passera elle aussi à l’action. Embourbée sur
des fronts stériles en périphérie de Verdun depuis 1914, l’armée
impériale allemande profitera d’un désarmement progressif des
fortifications vieilles de presque quarante ans, pour monter une
offensive gigantesque. Verdun devient synonyme de l’Enfer par
la débauche de moyens mis en œuvre, la consommation hors-
normes des munitions et l’acharnement des deux adversaires. "Ils
ne passeront pas". Oui, mais à quel prix ?
In 1916 the bell would toll to mark gigantic offensives,
attempts to break the stalemate of a war bogged down in the
mud of the trenches, and raise the spirits of civilian populations
grown weary of a war which had lost any pretence of chivalry.
In this third year of conflict, the troops of King George V would
launch a disastrous offensive on the Somme, suffering the
staggering total of 60,000 casualties before midday on 1st July
1916, representing 18 percent of the total of the men engaged
on a front 32 kilometres long. Further East and much earlier in
the year, the Army of the Kaiser would also go into action. Pinned
down on a sterile front around Verdun ever since 1914, the
Imperial German Army mounted a massive offensive, unwittingly
helped by the progressive disarmament of the ring of fortifications
surrounding Verdun. Verdun would become synonymous with the
hell of modern warfare, through the means of destruction brought
into play, the stupendous quantities of shells fired, and the bitter
determination of the two adversaries. “They shall not pass”. All
well and good, but at what price?
ARRIÈRE-FRONT ALLEMAND
BEHIND THE GERMAN FRONT LINES
Habituellement, on crédite le peuple allemand de discipline et
d’organisation. C’est devant Verdun, à quelques dizaines de
kilomètres du front de la bataille qu’il est possible d’en saisir un
exemple. A l’ombre des forêts et dans la campagne verdoyante,
le temps épargne des multitudes de constructions bétonnées, là
où aucun projectile n’a froissé l’ombre d’un barbelé. A l’aube de
l’année 1916, le haut-commandement allemand planche sur les
cartes de la région de Verdun. L’opération d’envergure qui se
prépare pour l’hiver oblige les unités à échelonner le front en
profondeur. Méthodiquement, fantassins, artilleurs, pionniers et
soldats de la Garde impériale creusent, investissent et organisent
les forêts. Pendant des mois, les appareils emportés à bord des
avions et des ballons français ne photographient que la cime des
arbres.
Au nord-est de Verdun, sous un épais couvert végétal,
d’immenses abris-caserne accueillent des milliers d’hommes.
Par un réseau ferroviaire étonnamment dense, des centaines de
convois débarquent quantité de pièces d’artillerie. Environ 1 500
bouches à feu s’installent discrètement au Chêna, au Thillat, en
forêt de Spincourt, aux Jumelles d’Ornes. Ces noms de localités
– bois communaux, forêts de plus de cent hectares – ne seront
pas clairement pris au sérieux par l’état-major français alors qu’ils
sont justement les chevaux de Troie de l’adversaire. Enchevêtrés
de lierre, le béton armé des forêts meusiennes laisse aujourd’hui
la possibilité de comprendre la détermination, l’organisation
allemande dans la préparation de l’offensive sur Verdun. Souvent
éloignés des sentiers battus, ces vestiges auront pour effet de
surprendre le visiteur, par leur conservation et leur singularité.
Traditional qualities of the German people are discipline and
organisational skills. Examples of both can be seen some dozens
of kilometres behind the front lines at Verdun. In the shade of
the forests in the lush green countryside, the ravages of time
have spared a multitude of concrete constructions, where no
shell disturbed the shadow of a line of barbed wire. As the new
year 1916 dawned, the German High Command were poring
over maps of the Verdun region. The vast operation which was
planned to begin even before Winter ended, obliged their units
to construct in depth. Methodically the infantry, artillerymen,
sappers and members of the Imperial Guard dug, set up camp
and organised the forests. For months, the cameras carried
aloft by French aircraft and observation balloons photographed
nothing more than the treetops.
To the North-East of Verdun, under thick foliage, immense troop
shelters housed thousands of men. A dense military railway
network unloaded hundreds of trainloads of cannons and shells.
Some 1,500 guns were discretely installed at Chêna, Thillat, the
Forest of Spincourt and the Jumelles d’Ornes. The names of these
communal woods and forests of more than a hundred hectares
were not taken seriously by the French High Command, but
together they represented a Trojan Horse being built by the enemy.
Festooned with ivy, today the reinforced concrete remains in the
depths of the Meuse forests bear witness to the determination
and the organisation of the Germans in preparing their offensive
against Verdun. Often found some considerable distance from the
beaten tracks, these remains still have the power to surprise the
visitor, by their state of preservation and their unique forms.
W Unité allemande occupant des
positions calmes, à l’arrière du front.
W A German unit in a quiet zone behind the front.
 24 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 |
Le Camp Marguerre / Camp Marguerre
Frises à motifs, bacs à fleurs, messe avec salle de pro-
jection ; ces éléments évoquent une existence paisible.
Pourtant, il s’agit bien d’une base militaire perdue au milieu de
la plaine de la Woëvre, en forêt d’Hingry, 15 km au Nord-est
de Verdun. Cette cité pionnière accueille dès la fin de l’année
1915 une centrale à béton qui réalise des prototypes d’abris
préfabriqués. Sous la direction du capitaine Hans Marguerre,
le camp s’étend sur plus de 700 m2. En parcourant les allées
bétonnées que même les plus gros chênes ne disloquent pas, les
maisonnettes se comptent par dizaines, déclinant ainsi toute la
gamme de coffrages utilisés à l’époque. Avec le camp de la Côte
de Romagne, le camp Marguerre permet de mettre en lumière
l’un des soucis récurrent du commandement allemand : ôter toute
forme de stress aux combattants avant l’attaque en reconstituant
une bulle de confort aux portes de l’Enfer.
Après l’Armistice, les troupes françaises découvriront un camp
qu’ils baptiseront « village nègre ».
Utilisé comme refuge par les maquisards sous l’Occupation, il
deviendra, après-guerre, un réservoir en matières premières pour
la reconstruction des habitations sinistrées.
Le canon d’Herméville / The Herméville Cannon
Conservé après 1918 au polygone de Gâvres (Morbihan),
cette authentique pièce de marine de 14 centimètres
modèle 1910 est visible dans le bois communal
d’Herméville-en-Woëvre depuis 2015.
Vétéran de la bataille de Verdun, ce canon fut servi par une
section de canonniers marins entre 1915 et 1916 – lesquels
aménagèrent une casemate à encuvement bétonné, version
quasi-unique en son genre. Sabordé par ses propres servants, la
Friezes with patterns painted on the walls, flower pots, a
”kasino” with a film theatre, such features indicate some kind
of platonic existence. However, they are all part of an actual
military base lost in the middle of the Woëvre Plain, hidden in
the Forest of Hingry, just ten miles to the North-East of Verdun.
This engineer encampment was centred around an experimental
concrete factory, which from late 1915 was used to build
prototypes of prefabricated shelters. Commanded by Captain
Hans Marguerre, the camp grew to cover an area of more than
700 square metres. Lining the concrete pathways, which resist
the roots of the largest oak trees, the dozens of small buildings
represent practically the entire range of contemporary German
concrete constructions designed to be shell-proof. Along with the
Côte de Romagne Camp, Camp Marguerre is evidence of one of
the constant problems facing the German Army: how to help the
soldiers avoid all forms of stress prior to a major offensive, by
creating an island of peace and comfort right next to the Gates
of Hell. After the Armistice of 1918, the French troops discovered
the camp, which they called a “negro village”. Used as a refuge
by resistance fighters during the German Occupation 1940-1944,
in the post-war period it was pillaged by
local inhabitants anxious to repair their
damaged homes.
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pièce est capturée et ferraillée par les Allemands en 1916. Cet
armement appartenant d’abord aux défenses côtières françaises,
avait rejoint la Woëvre pour répondre à l’emploi massif de
l’artillerie lourde allemande. Certes moins puissant que la plupart
de ses adversaires, le 14 centimètres de marine offrait tout de
même de belles performances, tirant à plus de quinze kilomètres
des obus de 32 kilos.
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 25
Le canon de Duzey  Libre accès
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The Duzey Cannon
En lisière est de la forêt de Warphemont, il est un mys-
térieux logis que celui des tritons et des salamandres.
Une cuve en béton gigantesque accueille dès 1915 une
pièce de marine allemande de 38 centimètres. Le Lange Max
– pseudonyme dudit monstre d’acier – n’est autre que la réponse
aux progrès balistiques de la flotte britannique début XXe siècle.
Dans l’idée d’écraser des objectifs fortifiés, ces géants des mers
sont désaccouplés de leurs navires et rejoignent le front terrestre.
La pièce du bois de Warphemont est définitivement installée au
printemps 1915 et l’inclinaison de son affût à quarante-cinq
degrés rend possible le tir jusqu’à trente kilomètres. Verdun et Navy’s latest 15inch battleship guns. Their own comparable ships
taking longer to complete than anticipated, the Germans liberated
ses forts sont successivement touchés par des projectiles de
750 kilos, au grand désarroi des observateurs français, qui peinent several cannon barrels for use on land to bombard fortifications.
In all, three 38cm guns were installed to bombard Verdun and
à repérer les batteries allemandes. Ferraillé à la fin de la guerre, le
« 38 centimètres » a laissé place à une pièce de marine française its forts with projectiles weighing 750 and 900 kilos, beginning
in the Spring of 1915. French observers never located the 38cm
de 30,5 centimètres, à destination des visiteurs, matérialisant
ainsi les dimensions approximatives du canon d’origine. cannons, as the Germans used to fire them at the same time as
their 42cm siege howitzers. The cannon at Warphemont, capable
In the Eastern edge of the Forest of Warphemont is a of 45 degrees elevation, was finally installed in 1915 and opened
fire on Verdun for the first time on 1 October of that year. At the
curious construction which today is the home of tritons
and salamanders. end of the war, the cannon and mounting were scrapped, but the
38cm naval gun has now been replaced by a similar French naval
During the Great War an enormous concrete emplacement here gun of 30.5cm calibre, which gives an impression of the size of
housed a 38cm SKL/45 German naval cannon. These cannons, the original German weapon.
nicknamed Lange Max, were the German response to the Royal
Transported from the Polygone de Gâvres in
Morbihan where it was in store since the end of
the Great War, this authentic naval cannon, a
14cm Model 1910, was installed in 2015
in a bunker in the communal woods of
Herméville-en-Woëvre.
This bunker previously housed another 14cm
Model 1910 coastal defence gun, veteran of
the Battle of Verdun. In 1915 and 1916 it was
manned by a detachment of naval gunners, who
constructed the unique concrete emplacement for
it, in an attempt to answer the overwhelming weight
of German artillery fire. Although of smaller calibre
than many of the opposing German guns in the Woëvre,
the naval 14cm was a useful weapon, firing 32 kg shells
almost ten miles. The original gun was sabotaged by its
crew, then captured and scrapped by the Germans in
1916.

Le cimetière allemand de Consenvoye
Consenvoye German Cemetery
En bordure de la départementale 964, une enceinte aux
murets de grès interpelle par sa singularité.
Inhumés sous des croix ou en fosse commune, les 11 146 corps que
compte ce cimetière sont ceux des soldats allemands et autrichiens,
tués dans la région de Verdun. Aménagé en 1920 par les services
français, le cimetière accueille en 1943 six-mille corps de plus, issus
des carrés provisoires de la rive gauche. Consenvoye devient alors
le plus grand lieu d’inhumation allemand du département. A partir
de 1926, et par décision gouvernementale, le V.D.K. (Volksbund
Deutsche Kriegsgräberfürsorge), une association humanitaire dont
l’origine remonte à 1919, est autorisée à intervenir en France, pour
entretenir les lieux de mémoire allemands. Sans doute parce que le
traumatisme de la défaite ne s’efface pas, les cimetières des vaincus
arborent des croix noires, sans souci d’alignement, ni d’ornement.
Beside the D 964 road, an unusual enclosure with low
walls of pink granite attracts visitors’ attention.
Buried beneath the crosses or in communal graves lie the bodies of
11,146 Germans and Austro-Hungarians who died in the Verdun
Le P.C. du Lieutenant-colonel Driant
Lieutenant-Colonel Driant’s Command Post
Au carrefour des routes de Flabas et Vacherauville, apparaît
un abri de forme allongée. Cet étrange vaisseau, meurtri par
la guerre et les affres du temps, constitue la troisième ligne
de retranchements établie par Driant et ses chasseurs avant
le cataclysme. C’est depuis ce P.C. que le lieutenant-colonel
multipliait ses signaux d’alerte quant aux dangers pesant
sur Verdun. Sa lucidité légendaire lui avait même permis
de déterminer à quelques jours près, le déclenchement de
l’offensive : « […] Leur assaut peut avoir lieu cette nuit comme il
peut être encore reculé de quelques jours ». Avait-il écrit la veille
de l’attaque. Simple galerie semi-enterrée dont les accès se font
par quatre escaliers, le P.C. de Driant est le dernier témoin du
premier choc d’infanterie de la bataille. Le 21 Février à 7h15, le
« trommelfeuer » voulu par Guillaume II, se répand, entre Ornes
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 27
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region. Established in 1920 by the French, in 1943 6,000 additional
bodies were transferred here, mostly from temporary graves on the
Left Bank of the Meuse. Consenvoye therefore became the largest
German military cemetery in the Department, and has been visited
by several European Heads of State. Ever since 1966, the German
State, by a governmental decision, has cared for the military
cemeteries through the auspices of the VDK (Volksbund Deutsche
Kriegsgräberfürsorge), a humanitarian association whose origins
go back to 1919, when a clause of the Treaty of Versailles signed
on 28 June obliged the former countries of the Triple Alliance to
place black crosses in their military cemeteries.
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et Brabant-sur-Meuse. Depuis le ciel, les aviateurs ne distinguent
qu’une traînée lumineuse entrecoupée de fracas et de volutes de
fumée. En dix heures, presque un million d’obus mettent à sac les
défenses françaises. La bataille de Verdun vient de commencer.
Near the crossroads where the roads from Flabas and
Vacherauville meet, there lies a strange elongated structure.
Degraded by war and the passing years, this bunker was the key
element of the third line of defence established by Driant and his
Chasseurs before the cataclysm. It was from this Command Post
that the Lieutenant-Colonel despatched with increasing sense of
dread his messages warning of the danger looming over Verdun.
His legendary foresight led him to predict the launching of the
German offensive to within a few days: “Their assault could come
tonight or be just a few days away”, he wrote the day before the
attack. A simple linear gallery dug into the ground, accessed by
four staircases, Driant’s Command Post is one of the few remaining
witnesses to the first clash of infantry in the Battle. On 21 February
at 07.15, the “trommelfeuer” desired by Wilhelm II broke between
Ornes and Brabant-sur-Meuse. Seen from the sky, the airmen could
make out only a luminous streak interspersed with crashes and
swirls of smoke. In ten hours, almost a million shells crushed the
French defences. The Battle of Verdun had begun.

DRIANT ET LE BOIS DES CAURES
DRIANT AND THE BOIS DES CAURES
W Le lieutenant-colonel Emile Driant
pose devant ses quartiers en 1915.
W Lieutenant-Colonel EMILE DRIANT
in front of his quarters in 1915.
De toute évidence, le bois des
Caures et le nom de Driant sont
intrinsèquement liés. Acculée
aux bourgades de Flabas et Ville-
devant-Chaumont, le bois des
Caures est considéré comme le
premier théâtre d’affrontements de
la bataille de Verdun, c’est pourquoi
il doit constituer la première
halte d’un périple touristique.
Au cœur de l’avalanche de feu du 21 février
1916, les 1 300 chasseurs du Lieutenant-
colonel Driant le défendront jusqu’à
l’anéantissement. Considérés comme des
troupes d’élite, ces combattants hors-
pair arborent fièrement le cor de chasse,
depuis la bataille de Sidi-Brahim en
1845. Au fond des tranchées de première
ligne, c’est un officier de soixante ans qui
déambule, sereinement, parmi ceux qui lui
vouent presque un culte, une admiration
paternelle. Il est vrai qu’une carrière comme
celle d’Emile Driant force le respect. Sorti
quatrième de sa promotion à l’école de
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 29
Saint-Cyr en 1877, il sert dans l’infanterie,
jusqu’en Afrique du Nord, alors que le
gouverneur de Tunisie, un certain général
Boulanger, lui accorde la main de sa fille.
Il fut un temps homme de lettres, sous
le pseudonyme « Danrit ». Malgré ses
succès littéraires, il subira les contrecoups
de l’anticléricalisme ambiant des années
de la loi de séparation de l’Eglise et de
l’Etat, alors qu’il était engagé dans le
catholicisme de droite. Mis à l’amende,
Driant reviendra sous les drapeaux à la
déclaration de guerre pour défendre le sol
envahi. Déplorant l’impréparation générale
du front français, il clamera son inquiétude
à l’Assemblée en tant que parlementaire,
en vain. Il perdra la vie, au milieu de ses
Diables Bleus, le 22 février 1916, alors
qu’il était l’un des seuls officiers français à
croire en l’imminence d’un « grand coup »
à Verdun.
It is clear that the Bois des
Caures and the name of Driant will
forever be linked. Situated between
the villages of Flabas and Ville-
devant-Chaumont, the Bois des
Caures is considered to be the site
of the very first clash of the Battle
of Verdun, and thus it should be the
first stop on any tourist itinerary.
Under the avalanche of fire of 21 February
1916, the 1,300 Chasseurs commanded by
Lieutenant- Colonel Driant would defend
the woods to the very last. Held to be elite
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troops, these fearless fighters proudly wore
the hunting horn, which they had carried
since the Battle of Sidi-Brahm back in
1845. In the first line trenches in the Bois
des Caures walked an officer in his sixties,
a father figure passing serenely among the
men who gave him almost a cult following.
One must admit that a career such as Emile
Driant’s won him a great deal of respect.
Qualifying fourth in his year at Saint-Cyr in
1877, he had served in the infantry, then
the fortifications, before moving to North
Africa, where he won the hand of the
daughter of a certain General Boulanger,
at the time Governor of Tunisia. Sometime
man of letters, he wrote under the
pseudonym of “Danrit”. Despite his literary
successes, his strong right-wing Catholic
views brought attacks from the anticlerical
movement, in the turbulent years which
would lead to the law bringing about the
separation of Church and State. Having
fallen from official favour, Driant returned
to the Colours with the outbreak of war,
to defend his country against the invaders.
Continually complaining about the state of
unpreparedness which reigned in Verdun,
he declared his concerns in the Chamber
of Deputies as a member of Parliament,
but all in vain. He would die, surrounded
by his Blue Devils, on 22 February 1916,
ironically one of the very few French officers
to anticipate that the enemy was about to
strike a major blow at Verdun.

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Le Monument
des Chasseurs
et la tombe de Driant
The Chasseurs’
Monument and
Driant’s Grave
Beaumont (village détruit)
Beaumont (destroyed village)
Avant sa disparition, Beaumont était un
village d’environ deux-cents âmes dont
l’existence n’avait été rythmée que par
les ravages de la guerre de Trente Ans, et
l’épidémie de peste. Beaumont tombe le
24 février 1916, alors que, quelques jours
plus tôt, Driant mourrait glorieusement
au milieu de ses chasseurs. Les quelques
fractions françaises qui parviennent
à occuper le village contiennent les
vigoureuses contre-attaques du XVIIIe
corps allemand. Terrés dans les ruines, les
défenseurs étrillent les premières vagues
d’assaut avant de se replier, submergés
par le nombre. Profitant des succès sur la
rive gauche, le 32e corps français mènera
des escarmouches sur Beaumont en août
1917. Transformé en véritable forteresse
par les Allemands, le village tient bon et
n’est réoccupé par les Américains que
dans les premiers jours de novembre
1918.
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Malgré la lutte inégale que mènent les
56e et 59e bataillons de chasseurs à pied,
Driant ordonne la retraite vers le village
de Beaumont le 22 février à 16 heures.
Mortellement touché, il s’écroule au milieu
de ses hommes, sans être évacué. Les
Allemands gagnent du terrain, et enterrent
sa dépouille avec les honneurs. Le sentier
de découverte permet aujourd’hui de
cheminer au milieu des pins majestueux,
jusqu’à la stèle reprenant les mots d’Henri
Barbusse : « Ils sont tombés, silencieux
sous le choc, comme une muraille ».
Ce n’est qu’en 1922 que le corps de
Driant rejoindra son mausolée définitif,
en bordure de la D905. Les tombes de
treize chasseurs inconnus, issus des deux
bataillons décimés, entourent l’obélisque
central au pied duquel repose encore leur
chef bienaimé.
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Before it disappeared, Beaumont was
a village of some two hundred souls, and
its tranquillity had been perturbed only by
the ravages of the Thirty Years War and
a Plague epidemic. Beaumont fell to the
Germans on 24 February 1916, just two
days after Driant met a glorious death
at the head of his Chasseurs. The few
surviving French troops who managed to
retake the village held off the vigorous
counter-attacks of the German XVIII Corps.
At the height of the unequal struggle
of the 56th and 59th Chasseurs Battalions,
Driant ordered a withdrawal to set up a new
defensive line near the village of Beaumont.
It was then, bending down to tend to a
wounded Chasseur, that he fell, mortally
wounded. His body had to be left on the
field of battle, but the victorious Germans
buried his remains with full honours. Today
the discovery trail leads us through majestic
pine trees to the monument marking the
spot where Driant fell, which bears the
words of Henri Barbusse: “Under the shock
they fell in silence, like a wall”. It was only
in 1922 that Driant’s body was moved to
his definitive mausoleum, alongside the
D905 road. The graves of thirteen unknown
Chasseurs from both of the decimated
battalions surround the central obelisk, at
the foot of which rests their beloved chief.
Dug in among the ruins, the defenders
cut up the first attacking waves before
they were forced to retreat, submerged
by superior numbers. In August 1917,
profiting from successful actions on the
Right Bank, the French 32nd Army Corps
carried out raids on Beaumont. However,
transformed into a veritable fortress by its
German defenders, the village held out
and was only liberated by the Americans
in early November 1918.

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Ornes (village détruit)
Ornes (destroyed village)
Même vidé de ses habitants, Ornes ne demeure pas moins
occupé par les troupes françaises. Il est un avant-poste
remarquable face aux mamelons appelés « Jumelles
d’Ornes ». Le 21 février, le village est aux premières loges
et n’échappe pas à l’ouragan de feu. Alors que le front
est à deux doigts de céder, le 164e R.I. tient toujours les
ruines. Menacés d’enveloppement par l’ouest, depuis
la ferme des Chambrettes, les survivants évacuent leur
position le 24 février et se replient sur Bezonvaux.
Ornes ne sera repris que le 23 août 1917. Des villages
détruits, il était le plus grand. Les sources environnantes
étaient la cause de son développement. 718 habitants
ne reviendront jamais sur leurs terres, tandis que la
commission des villages détruits décidait de conserver
les ruines de l’église Saint-Martin. Aujourd’hui, quelques
familles ont réélu domicile à proximité de l’ancien village,
c’est le début d’un nouveau chapitre.
Even after it had been evacuated by its civilian
population, Orne remained in French hands. It was an
important forward position facing the two hills known
as the “Jumelles d’Ornes” (The Twins of Ornes). On 21
February the village was in the front line and was not
spared by the torrent of shells. With the front on the point
of collapsing, the men of the 164th Infantry Regiment
hung on in the ruins. Threatened with encirclement by
Germans coming from Chambrettes Farm to the West,
on 24 February the survivors abandoned the village and
withdrew to Bezonvaux. Ornes would not be recaptured
until 23 August 1917. Of all the destroyed villages, it was
by far the largest, and owed its growth to the abundant
nearby springs. 718 villagers would never return to their
land, but the Destroyed Villages Commission decided to
preserve the ruins of the Church of Saint Martin. Today,
several families have opted to move back to live near
the site of the former village, writing a new chapter in its
history.
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 33
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Haumont (village détruit)
Haumont (destroyed village)
La ferme d’Anglemont, le bois d’Haumont et le village, constituent
l’extrême ouest du dispositif français sur la rive droite de la Meuse.
Il est évident que ces positions sont les premiers objectifs de
l’offensive du 21. Comme les chasseurs au bois des Caures, les
éléments des 165e et 362e R.I. sont hachés, lentement, dans les
premières heures du bombardement. Le 22 février, leurs survivants
organisent la résistance au village. Au centre, à deux pas de l’église,
les hommes du lieutenant-colonel Bonviolle se retranchent au
presbytère. Par les soupiraux, les flammenwerfer crachent la mort.
Miraculeusement, Bonviolle s’échappe avec son état-major. Avec
douze hommes et l’uniforme brûlé, il rejoint Samogneux, que les
« 155 » du fort de Vacherauville bombardent par erreur, croyant
le village aux mains de l’ennemi. Dans la première quinzaine
d’octobre 1918, les tirailleurs sénégalais reprendront le village,
laissant derrière eux deux-mille cadavres.
Anglemont Farm, Haumont Woods and the village itself formed
the most Westerly French position on the right bank of the Meuse.
It was therefore obvious that they would be a primary objective of
the German offensive of 21 February. Just as with the Chasseurs
in the Bois des Caures, the 165th and 362nd Infantry Regiments
continued to be cut to pieces throughout the early hours of
the bombardment. On 22 February, the survivors set up their
defences in the village. In the centre, beside the church, the men
of Lieutenant-Colonel Bonviolle prepared to defend the Presbytery.
The German flammenwerfer spat flames through the basement
windows, but by a miracle Bonviolle, his uniform burned by the
flames, and his staff managed to escape. He led a dozen of his men
to Samogneux, only to suffer bombardment by their own 155s of
the turrets of Vacherauville, as the French mistakenly believed that
the village of Samogneux had fallen to the enemy. In the first half
of October 1918, the Tirailleurs Senegalais retook Haumont, at the
cost of 2,000 men killed.
 34 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 |
Louvemont (village détruit) / Louvemont (destroyed village)
Sur la route forestière qui mène à Ornes, le village de Louvemont
a, une fois encore, constitué un centre de résistance, dans les
premiers jours de la bataille. Cinq kilomètres séparent le village
d’une ferme isolée : les Chambrettes. Ce minuscule récif est occupé
par les troupes allemandes, le 24 février à quinze heures. Aussitôt,
en amont de la route, le front se stabilise grâce à la résistance des
365e, 273e R.I. et 2e Zouaves. Vers quatre heures du matin, alors
que tout le monde croit Louvemont perdu, les unités françaises,
dépouillées, brûlent fiévreusement leurs dernières cartouches,
retranchées dans les carrières et la ferme d’Haudromont. Plus
personne n’imagine que Louvemont puisse encore être tenu, pas
même le général Chrétien, qui prescrit aux unités de se replier sur
la côte du Poivre, la côte du Talou et Bezonvaux. Le sort en est
scellé, Louvemont ne sera pas secouru et ses défenseurs lutteront
jusqu’au dernier. Le 25, au matin, le village est aux mains de
l’ennemi. Il sera héroïquement reconquis par le 173e R.I, dit le
« régiment des Corses », le 15 décembre 1916.
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On the forest road which leads to Ornes, the village of
Louvemont was another centre of resistance during the first days
of the battle. Just five kilometres separated the village from an
isolated farm, Chambrettes. This small farm was occupied by the
Germans at 3 o’clock in the afternoon of 24 February, but then
the front stabilised thanks to the resistance of the 365th and
273rd Infantry Regiments and the 2nd Zouaves, dug in on the high
ground alongside the road. At around 4 o’clock the following
morning, while the rest of the French forces thought Louvemont
was lost, the depleted French units were desperately firing off
their remaining ammunition. No one on their side believed that
Louvemont was still holding out, including General Chrétian,
who ordered his units to pull back to the Côte du Poivre, the Côte
du Talou and Bezonvaux. The fate of Louvemont was therefore
sealed, no relief arrived, and the defenders fought to the last. By
the morning of the 25th, the village was in enemy hands. It would
be courageously liberated by the 173rd Infantry Regiment, “the
Corsicans”, on 15 December 1916.
Fort de Douaumont / Fort de Douaumont
Construit en 1885 tel un belvédère sur la Woëvre, et hexagone
de trois hectares recevra une chape de béton à la fin des
années 1880, alors que sa maçonnerie est menacée par l’obus-
torpille, chargé à la mélinite. Pour l’état-major allemand,
Douaumont est l’un des colosses les mieux armé du
secteur, au même titre que Moulainville et Vacherauville.
La « pierre angulaire » va connaître un véritable acharnement et
subir une épreuve du feu dantesque. Par son envergure, le fort
attire les calibres les plus gros comme les 420 Krupp, tirés par
des mortiers lourds : les fameuses « Bertha ».
Pour la postérité, quelques poilus posent devant
les impacts de 420, comme pour narguer la
mort. « Douaumont ist gefallen » (Douaumont
est tombé) titrent les journaux allemands du 26
février 1916. En effet, la veille, deux compagnies
d’un régiment de Brandebourg se faufilent à
travers les lignes françaises désorganisées, et se
frayent un passage dans les décombres du fort. En
quelques heures, quatre jeunes officiers et leurs
hommes se rendent maîtres des lieux, sans ouvrir
le feu. Sans pour autant être décisive, la chute de
Douaumont affecte le moral français, et dès le 22 mai 1916, le
général Mangin lance sa 5e division à la reconquête d’un fort
qui reçoit nuit et jour des pluies d’obus français. Echec. Mangin
ne renonce pas et prépare un ultime assaut. Le 24 octobre, par
un épais brouillard, alors que les positions de l’adversaire sont
matraquées au 400 millimètres, fantassins, coloniaux, zouaves et
tirailleurs lancent l’assaut. En fin de journée, Douaumont arbore
de nouveau le mât tricolore tandis que les premiers occupants
découvrent la chapelle édifiée en mémoire des 700 victimes
d’une explosion accidentelle, survenue dans la nuit du 7 au 8
mai 1916.
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 35
FORT DE DOUAUMONT
55100 DOUAUMONT VAUX
Tél. : +33 (0)3 55 25 01 16
info@memorial-verdun.fr
www.memorial-verdun.fr
Built in 1885 on a site giving a panoramic view over the Woëvre,
the vulnerable stonework of this hexagon covering some seven and
a half acres would receive a covering of special concrete, to protect
against the menace of the new torpedo shells filled with melanite.
For the German High Command, Douaumont was one
of the best-armed colossuses in the sector, along with
Moulainville and Vacherauville. The “angular stone block”
would be mercilessly pillaged, suffering a Dantonesque trial by
fire. Its impressive size would attract the largest calibre projectiles,
such as the 420mm Krupp shells fired by the heavy
howitzers, the famous Berthas. The trial and sighting-
in shots carried out in 1915 foretold that the
worst was yet to come. “Douaumont ist gefallen”
announced the German newspaper headlines of 26
February 1916. In effect, on the previous day, two
companies of a Brandenburg regiment had filtered
through the disorganised French lines and had forced
an entry into the fort. In just a few hours, four young
officers and their men had become the masters of
the fort, without firing a shot. Although far from a
fatal blow, the fall of Douaumont badly effected
French morale, and on 22 May 1916 General Mangin launched his
5th Division to reconquer the fort, which day and night suffered
from a rain of French shells. All their efforts failed. Mangin did not
give in, and prepared a final assault. On 24 October, in a thick fog,
while the German positions were pillaged by 400mm shells from
rail guns, infantry, colonial troops, Zouaves and North Africans
launched their attack. By the end of the day, the Tricolore once more
flew above Douaumont, while the first French troops to enter the
fort discovered with stupefaction the chapel built in memory of the
700 victims of the accidental explosion inside the fort which had
taken place during the night of 7-8 May 1916.

LA VOIE SACRÉE & L’ARRIÈRE-FRONT FRANÇAIS
THE VOIE SACRÉE AND THE FRENCH REAR AREAS
Installé dans les bureaux de la mairie de Souilly, depuis
sa prise de fonctions le 26 février, le général Pétain croit
en la victoire du matériel et des munitions.
Outre la lutte qu’il mène sur le front, il entend relever un défi
logistique et humain : maintenir l’approvisionnement quotidien
des troupes en ligne et les relever le plus régulièrement
possible. Pour échapper au canon, les Français n’ont guère le
choix que de s’échapper vers le Sud, par la vallée de la Meuse
et le plateau barrois. Une seule route le permet, jouxtée par le
« Petit Meusien », une voie métrique civile. Baptisée de « Voie
Sacrée » par Maurice Barrès à la Chambre des députés, cet axe
est en effet le cordon ombilical de Verdun. Par une organisation
extraordinaire et un entretien permanent de la chaussée
– notamment assuré par des milliers de soldats territoriaux –
3 500 camions font transiter quinze à vingt-milles hommes par
jour, ainsi que deux-mille tonnes de munitions et 800 tonnes de
matériel. Aujourd’hui jalonnée par des bornes kilométriques bien
reconnaissables, la nationale 1916 rejoint Bar-le-Duc, à soixante
kilomètres de Verdun.
W Chassé-croisé des relèves montantes et descendantes sur la Voie Sacrée.
W Reinforcements arriving and soldiers descending
pass one another on the Voie Sacrée.
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 37
Since taking command on 26 February, installed in
his office in Souilly Town Hall, General Pétain believed
firmly that equipment and munitions would be the keys
to victory.
In addition to directing the struggle on the front line, he intended
to overcome a logistic and human challenge: how to ensure the
daily resupply of the troops in the trenches while at the same
time organising the rotation of his units on as regular a basis
as possible. To get away from the cannon fire, the only choice
open to the French was to head South by the Valley of the Meuse
and the Bar Plateau. There was only one practicable road, which
ran alongside the “Petit Meusien”, a narrow-gauge 60mm rail
line. The road, named the “Voie Sacrée” by Maurice Barrès in the
Chamber of Deputies, was in effect the umbilical cord of Verdun.
Thanks to exceptional organisation and permanent maintenance
of the road surface – notably carried out by thousands of
Territorials – 3,500 trucks carried daily between fifteen to twenty
thousand men, along with 2,000 tons of munitions and 800
tons of supplies. Today distinguished by special kilometre marker
stones, the Route Nationale 1916 runs 60 kilometres from Bar-
le-Duc to Verdun.
 38 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 | | 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 39

DÉCOUVREZ UNE EXPÉRIENCE The Underground Citadel of Verdun

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“It is 13th September 1916, and day is breaking over the Citadel
Imagine you are the soldier called Jean. Meet his comrades to
share the experience of the Underground Citadel, and relive
of Verdun, a grey dawn with rain showers. A small group of tired the events which have made this place so symbolic, such as the
DISCOVER A UNIQUE poilus, coming from Fleury, are making their way towards Verdun.
Louis, Camille, Emile and Jean have been ordered to leave the
Choice of the Unknown Soldier.
At Verdun, travel back through time and space.

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about which they know nothing…”

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1916, le petit matin se lève sur la Citadelle de Verdun. L’aube
grisâtre est striée de gouttes de pluie. Un petit groupe de poilus
harassés, en provenance de Fleury, se dirige vers Verdun. Louis,
Camille, Emile, et Jean ont reçu l’ordre de redescendre du front
et de rallier la Citadelle pour participer à une cérémonie dont ils
ignorent la teneur...”
Quatre hommes, quatre destins différents, quatre visions de la
guerre pour éclairer, à travers leurs regards et leurs émotions,
l’histoire d’un conflit qui hantera encore longtemps la mémoire
collective…
Incarnez le soldat Jean. Rencontrez ses camarades pour
partager la vie intense de la Citadelle Souterraine et revivez les
événements qui ont fait de ce lieu un symbole, comme le Choix
du Soldat Inconnu.
A Verdun, franchissez les barrières du temps.

 Nouveau circuit
 Nouveau accueil
 Nouvelle scénographie
 | 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 41

Ouvrage de la Falouse / Falouse Fort

Construit tardivement sur la rive gauche
de la Meuse, ce petit ouvrage présente
toutes les caractéristiques de l’architecture
militaire moderne. Un casernement
en béton armé accueille une centaine
d’hommes tout au plus, et leur offre
des conditions de vie rustiques mais
appréciables. La Falouse sera souvent une
échappatoire pour les troupes françaises
qui viendront y trouver une quiétude
relative pendant la bataille, alors que le
site est hors de portée des canons. Terminé
en 1908, l’ouvrage bénéficie des dernières
innovations en matière de cuirassement
avec une tourelle de 75 millimètres et une
tourelle de mitrailleuses GF4, garantissant
la défense à moyenne distance de l’ouvrage.
Pillé par les Allemands sous l’Occupation
de 1940, la Falouse est réhabilité depuis
2008 par des bénévoles. Reconstitué sans
aucune faute de goût, ces passionnés sont
à l’origine d’une scénographie authentique,
comptant une trentaine de mannequins
et du matériel d’époque. Par ailleurs, ils
reconstituent patiemment la tranchée de
défense, sur le pourtour de l’ouvrage.
Built a few years before the outbreak
of war, on the Right Bank of the Meuse,
this small ouvrage shows all the features
of contemporary military architecture. A
barrack block of reinforced concrete can
accommodate up to a hundred troops, in
pretty basic conditions, but which would
be greatly appreciated during the Battle.
For La Falouse could offer French troops
a relatively quiet refuge from the conflict,
as the site was out of range of virtually all
the German guns. Completed in 1908, the
ouvrage profited from the latest innovations
in terms of armoured elements, with a
twin 75mm turret and a GF4 machine
gun turret, both ensuring the close-in
protection of the work. Pillaged by the
Germans during the Occupation following OUVRAGE DE LA FALOUSE
1940, since 2008 La Falouse has been
restored by an association of enthusiastic Lieu dit Le plat d'Houillon
volunteers. The crowning achievement of
55100 DUGNY SUR MEUSE
their faultless reconstruction is a collection
of some thirty lifelike figures, surrounded Tél. : +33 (0)6 83 27 13 34
by original period equipment. Outside, ouvragedelafalouse@orange.fr
they are patiently recreating the external www.ouvragedelafalouse.fr
defence trench system.

Douaumont (village détruit) / Douaumont (destroyed village)

Modeste village de 280 habitants avant-guerre, Douaumont
est au cœur du cataclysme dès la première heure de l’attaque.
Jusqu’au 2 mars 1916, il sera l’un des secteurs les plus disputés
du front devant Verdun. Situé à moins de huit-cents mètres
du fort éponyme, le village est tenu par la 10e compagnie du
33e R.I. commandée par un certain capitaine de Gaulle. En ce
deuxième jour du mois de mars, alors que sa compagnie vient
tout juste d’être affectée à la défense de ce secteur, de Gaulle
émet de sérieux doutes quant à l’organisation de son propre
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périmètre. Ses inquiétudes sont confirmées lorsque ses hommes
et lui subissent un effroyable bombardement suivi d’un assaut.
A l’issu de cette échauffourée, de Gaulle est blessé, et capturé. Il
reviendra après trente-deux mois de détention en Allemagne et
cinq tentatives d’évasion.
A modest village of just 280 inhabitants before the war,
Douaumont was at the centre of the catastrophe from the very
first moment of the German attack. Up until 2 March 1916, it
would be one of the most fought-over sectors of the front to the
Verdun front line. Situated less than 800 metres from the Fort
of the same name, the village was held by the 10th Company of
the 33rd Infantry Regiment, commanded by a certain Captain de
Gaulle. On this second day of March, while his Company had just
taken up defensive positions in this sector, de Gaulle expressed
serious doubts as to the efficiency of the perimeter assigned to
him. His doubts were confirmed when he and his men suffered
a ferocious bombardment followed by an assault wave. At the
end of this sharp engagement, de Gaulle had been wounded and
captured. He would return home after 32 months of imprisonment
in Germany, having tried to escape no less than five times.

Vaux (village détruit)
Vaux (destroyed village)
En 1919, la renaissance du village de Vaux n’aurait
probablement jamais été possible si la Société générale
des chemins de fer économiques n’avait pas obtenu
l’autorisation de loger ses agents sur le site de l’ancien
village, alors que celui-ci jouxtait une voie ferrée en
service. En 1916, Vaux est un objectif important pour
la 121e division d’infanterie allemande. C’est justement
cette unité qui est désignée pour gagner les hauteurs
de Vaux par le plateau de la Caillette. Le 31 Mars, Vaux
tombe, suite à deux attaques méthodiques. Ces coups
de bélier n’auront pas été sans conséquences pour les
Allemands qui subissent de lourdes pertes entre l’étang,
et le ravin du Bazil. Aujourd’hui, une stèle rappelle la
résistance du 1er bataillon de chasseurs à pied.
In 1919, the rebirth of the village of Vaux would not
have been possible if it were not for the Chemin de Fer
de l’Est railway company, which obtained permission to
set up accommodation for its workers on the site of the
former village, adjacent to a working railway line. In 1916,
Vaux had been a principal objective of the German 121st
Infantry Division. This was the unit designated to conquer
the heights of Vaux by crossing the La Caillette Plateau.
On 31 March Vaux fell to the Germans, as the result of
two carefully planned assaults. These two hammer blows,
however, were not without serious consequences for
the attacking Germans, who suffered heavy losses near
the lake, the mill and also in the Ravin du Bazil. Today,
a monument commemorates the resistance of the 1st
Chasseurs Battalion here.
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| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 43
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Bezonvaux (village détruit)
Bezonvaux (destroyed village)
Rien n’est pire que la détresse des hommes du 4e B.C.P. et du 44e
R.I. le 25 février 1916. Depuis la veille, ils ont lutté au maintien de
leurs positions à Bezonvaux, dans les ruines de ce qui n’est plus
qu’un ancien village. Le 25, alors que Douaumont vient d’être
capturé, Bezonvaux tombe à son tour. Pour compléter les succès de
Mangin à la fin du mois d’octobre, les chefs à Verdun prévoient de
nouvelles opérations pour le 15 décembre. Solidement accrochés
aux ruines, les Allemands ne cèderont pas devant les multiples
tentatives d’un adversaire pourtant déterminé. Après ce dernier
échec, les positions resteront inchangées jusqu’à l’Armistice, en
témoigne une borne en granit au bord de la route d’accès actuelle
au village. Bezonvaux a récemment fait l’objet d’un aménagement
permettant de situer ou restituer l’emplacement de ses habitations.
No suffering could be worse than that of the men of the
4th Battalion of Chasseurs à Pied and the 44th Infantry Regiment
on 25 February 1916. They had struggled to hold their positions
in Bezonvaux, among the ruins which were all that was left of
the former village. But on the 25th, while Douaumont was being
captured, Bezonvaux in its turn fell to the Germans. Building on
the success of Mangin’s attacks in late October, the staff officers
at Verdun planned new operations for 15 December. Solidly
entrenched in the ruins of Bezonvaux, the Germans did not give
way to the repeated attempts to retake the village by their equally
determined adversaries. After the failure of the final assault, the
positions of the two sides remained unchanged up until the
Armistice, as recorded on a granite memorial beside the modern
road leading to the site of the village. Recent investigations have
discovered the site of the former buildings.
 | 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 45

Fort de Vaux / Fort de vaux
Depuis la fin des hostilités, il est
un lieu sur le champ de bataille
qui nourrit les fantasmes les plus
fous. Le fort de Vaux, objet de
toutes les attentions entre le 1er et
le 7 juin 1916, incarne à lui seul,
la résistance et l’abnégation de
l’armée française.
Bloqués au centre, devant une crête
hérissée de puissants ouvrages, les
Allemands cherchent, dès le mois de mars
1916, des solutions aux ailes du dispositif.
Après avoir relancé leur offensive sur la
rive gauche de la Meuse, les troupes du
Kronprinz se tournent vers le fort de Vaux
à l’Est. En avril et en mai, les abords de
l’ouvrage sont défendus corps et âme, et
le récit de cet affrontement immortalisé
dans les carnets du capitaine Delvert.
Malgré le bras de fer qui s’est engagé,
les redoutes tombent les unes après les
autres. Proches du but, les Allemands
déclenchent un assaut général sur le
fort de Vaux. Sans pouvoir réagir, les 250
défenseurs qui constituent sa garnison
voient le piège se refermer sur eux.
Au matin du 1er juin, la lutte s’enfonce
dans les gaines étroites. A coups de
grenades, de gaz et de lance-flammes, les
assaillants progressent. Le 7 juin 1916,
après une lente agonie, terrassés par la
soif, les défenseurs livrent Vaux, sur ordre
du commandant Raynal. Au-delà des
sacrifices humains, l’Histoire retiendra
l’exploit d’un pigeon, qui le 4 juin, avait
depuis Vaux assiégé, communiqué la
détresse de ses défenseurs, par message,
à la citadelle de Verdun.
Ever since the conflict
ended, there is one site on the
battlefield which most inspires
the imagination. The Fort de Vaux,
the scene of furious confrontations
between 1 and 7 June 1916, is the
place which most incarnates the
spirit of resistance and sacrifice
of the French Army.
Blocked in the centre before a crest
bristling with powerful ouvrages, from
the month of March 1916 the Germans
tried alternative avenues of advance
on the flanks of the battlefield. After
having relaunched their offensive on
FORT DE VAUX
55100 DOUAUMONT VAUX
Tél : +33 (0)3 55 25 01 18
info@memorial-verdun.fr
www.memorial-verdun.fr
the Left Bank of the Meuse, the troops
of the Kaiser turned towards the Fort de
Vaux to the East. In March and April the
ground around the fort was defended
tooth and nail, and this struggle has been
immortalised in the writings of Captain
Delvert. But despite the heroism of the
101st Infantry Regiment, the redoubts fell
one after the other. Nearing their ultimate
objective, the Germans launched a general
assault on the Fort de Vaux. Unable to
respond, the 250 defenders of the fort
watched as the trap closed around them.
On the morning of 1 June, the enemy broke
into the narrow underground corridors of
the fort. Using grenades, poison gas and
flame throwers, the attackers continued to
make progress. On 7 June, after suffering
a slow death, hastened by thirst, the
defenders surrendered Vaux, on the orders
of Commandant Raynal. In addition to the
tale of human agony, History recounts
also the exploits of a pigeon from Vaux,
which on 4 June carried to the Citadelle of
Verdun a last tense message relating the
suffering of the garrison.
 46 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 |
Fleury-devant-Douaumont (village détruit)
Fleury-devant-Douaumont (destroyed village)
Au mois de juin 1916, alors que vingt-six divisions françaises
et britanniques s’apprêtent à rompre le front dans la Somme,
la situation à Verdun bascule brusquement. Accablée par
les insuccès depuis l’hiver, l’armée allemande veut en finir
avant d’engager toutes ses forces dans la Somme. Sur les six
kilomètres de la ligne Froideterre-Souville, c’est à Fleury que
l’offensive de la « dernière chance » atteint son paroxysme.
Le 23 juin, dix-sept régiments allemands, dont les unités
d’élite de l’Alpenkorps (corps alpin) se ruent sur les positions
adverses. C’est une lutte à un contre dix qui s’engage à
Fleury, alors que d’épaisses nappes de gaz envahissent les
ruines du village. Figé à mi-pente du ravin des Vignes, le front
oscille entre attaques et contre-attaques pendant dix jours.
Après le dernier coup de bélier des 11 et 12 juillet, Erich Von
Falkenhayn conjure ses armées de se cantonner à une attitude
défensive. Le 18 août 1916, après une approche méthodique,
les marsouins du Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc
reprennent définitivement Fleury en entonnant la Marseillaise
et l’Hymne des troupes de marine. Dévasté, laminé, le village
n’est plus qu’un amas de cendres. Après guerre, ce bourg ne
retrouvera jamais ses habitants et une chapelle s’élèvera en
1934, à l’emplacement de l’ancienne église. Régulièrement,
Fleury est au cœur de l’actualité : en 2009 pour la création
d’un monument des fusillés Herduin et Millant, et en 2013
lors de la découverte de vingt-six soldats français.
In the month of June 1916, while 26 French and British
divisions prepared to break through the Front on the Somme,
the situation at Verdun changed sharply. Stung by its lack
of success since the previous Winter, the German Army
determined to finish the Battle before it had to withdraw
units to fight on the Somme. Over the six kilometres of the
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line between Froideterre and Souville, the main thrust of the
“last chance” offensive fell upon Fleury. On 23 June, seventeen
German regiments, including elite units of the Alpenkorps,
threw themselves against the opposing French positions. A
struggle with odds of ten to one took place in Fleury, while all
the time thick clouds of gas permeated the ruins of the village.
Stuck halfway down the Ravin des Vignes, the Front oscillated
between attacks and counter-attacks for ten days. After one
last hammer blow on 11 and 12 July, Erich Von Falkenhayn
ordered his troops to adopt a defensive posture. On 18 August
1916, after a well-thought-out plan of approach, the men of
the Moroccan Colonial Infantry Regiment finally recaptured
Fleury while singing the Marseillaise and the Hymne des
Troupes de Marine. Devastated, smashed to pieces, the village
was just a pile of ashes. After the war, its former inhabitants
never returned, and a chapel was built in 1934, near the site
of the old church. Fleury continues to make headlines: in 2009
with the creation of a monument to Herduin and Millant, made
an example and executed, and in 2013 when the remains of 26
French soldiers were uncovered.
La crête de Thiaumont
The crest of Thiaumont
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Les Quatre-Cheminées
Abri des Quatre Cheminées
Dans l’incroyable sursaut allemand du 23 juin, les vagues
d’assaut déferlent de Thiaumont jusqu’à l’ouvrage de
Froideterre. En chemin, elles se heurtent à d’importantes
poches de résistance. Sur la pente sud du ravin des Vignes,
quatre-cents poilus trouvent refuge dans une galerie voûtée,
percée à douze mètres sous terre. Dans les jours terribles de
juin, les conditions de vie y sont épouvantables. Blessés et
valides se côtoient dans une atmosphère irrespirable, face
au danger permanent d’être enseveli ou débusqué au lance-
flammes et par les gaz. Le 23 juin, les abords de l’abri seront
héroïquement dégagés à la baïonnette par le 114e bataillon
de chasseurs alpins.
In the incredible leap forward of the Germans on 23
June, the assault waves from the crest rolled forward passing
Fleury and reached as far as the ouvrage de Froidterre. In
their progress they met determined pockets of resistance.
On the Southern slope of the Ravin des Vignes, 400 Poilus
were sheltering in an arched gallery, buried 12 metres
below ground, which took its name from the four ventilation
chimneys which are all that can be seen from the higher
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 47
Maintes fois conquise puis abandonnée,
par les uns, et les autres, la crête de
Thiaumont est surmontée d’une ferme à
l’est et d’un ouvrage à l’ouest, construit
en 1887. Entre ces deux points se
dresse aujourd’hui le grand ossuaire de
Douaumont. De l’ouvrage pulvérisé par
l’artillerie allemande, il ne subsiste que
quelques tiges métalliques ainsi que des
blocs de béton épars. Le 23 juin, une
violente offensive allemande démarre de
cette crête, engloutissant l’ouvrage sous
une voûte d’obus.
Captured and lost again several times
by both sides, the crest of Thiaumont
featured a farm to the East, and an
ouvrage to the West built in 1887 and
later reinforced. Today between these
two points rises the great Ossuaire de
Douaumont. On 23 June, a massive
German offensive swept over the crest,
burying the ouvrage under a deluge of
shells. Today only metal rods and scattered
chunks of concrete remain.
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ground. During the terrible days of June, conditions inside
were atrocious. Wounded and unwounded men struggled to
breathe, in the knowledge that at any moment they could
be buried alive, or gassed, or burned alive by flamethrowers.
They were saved on 23 June when men of the 114th Chasseurs
Alpins Battalion courageously cleared the enemy away from
the entrances at bayonet point.
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 48 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1916 |
L’ouvrage de Froideterre
Ouvrage de Froideterre
Indéniablement, Verdun se trouve dans une situation critique
à la fin du mois de juin 1916. Le dégagement de l’ouvrage de
Froideterre contribue à redresser la situation in extremis. Les 130
hommes de sa garnison comprennent dès le 23 juin qu’ils risquent
l’encerclement. Qu’importe, ils tiendront jusqu’au bout, galvanisé
par le tir ininterrompu des tourelles. Malgré d’importants dégâts
et une cruelle exposition au feu ennemi, l’ouvrage parvient à
être secouru, puis ravitaillé. Jusqu’en 1917, Froideterre demeure
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à mille ou deux-mille mètres des lignes allemandes. Après
éloignement du danger, il fera l’objet d’importants travaux pour
sécuriser l’accès aux organes de combat. Après avoir échappé
au grand ferraillage allemand de 1940, l’ouvrage conserve
aujourd’hui encore l’intégralité de ses tourelles et cloches d’acier.
By the end of June 1916, the defence of Verdun had reached
a critical stage. Clearing the attackers in extremis from around the
ouvrage de Froideterre would greatly contribute to relieving the
overall situation. The 130 men of the garrison realised that, from 23
June, they were in serious danger of being encircled. Undaunted,
they determined to fight on, galvanised by the firepower of their
armoured turrets. Despite suffering heavy enemy fire, which caused
significant damage, the ouvrage held out until it was relieved and
resupplied. But up until the following year, Froideterre remained
only some 1,000 to 2,000 metres from the enemy front lines. When
the immediate threat had receded, significant efforts were taken
to improve the access to the ouvrage by means of underground
galleries. Having been spared during the massive German scrap
metal drive of 1940, today the ouvrage still possesses its armoured
turrets and lookout cloches, together with the only optical signal
post still visible on the Battlefield.
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Construit au lendemain de la guerre de 1870,
Souville n’était recouvert que de maçonnerie,
et dépourvu d’organes de flanquement.
Le fort avait été doté en 1890 d’un prototype de tourelle à
éclipse, abritant deux canons de 155 L. Mise hors de service en
avril 1916, elle était devenue un P.C. et un observatoire. Outre
les fonctions que remplit l’ouvrage pour les Français, il devient
rapidement l’enjeu de la dernière chance pour les troupes
du Kronprinz. Si la crête de Souville est emportée, il devient
inéluctable que les assaillants déferleront sur Verdun. Au matin
du 11 juillet, la 3e compagnie du 7e R.I. emmenée par le sous-
lieutenant Dupuy trouve à l’intérieur du fort une garnison hors
de combat. Les derniers hommes valides prennent les armes,
la défense s’organise. Plus bas, vers la chapelle Sainte-Fine,
d’autres éléments du 7e R.I. ne parviennent plus à endiguer
l’assaut. Heureusement, l’attaque ne débouche pas plus loin ;
les mitrailleuses du 7e R.I. balayent les pentes de Souville, depuis
les créneaux du fort. Le 12, Souville subit toujours un feu de
harcèlement mais la situation est rétablie et Verdun peut souffler.
Parsemé de sentiers carrossables, le massif fortifié de Souville
présente aujourd’hui de nombreux vestiges comme la batterie de
l’Hôpital, les casemates Pamart ainsi que les dessus de l’ouvrage,
avec l’impressionnante tourelle Bussières.
| 1916 | GUIDE DÉCOUVERTE | 49
Massif fortifié de Souville,
le dernier bastion
Souville, the Last Bastion
A large “First Generation” fort built following
the War of 1870-71, Souville later received concrete
protection only for its powder magazine, the remainder
of the work being of masonry covered with earth, which
rendered it terribly vulnerable to large German shells.
Although Souville never received Casemates de Bourges for
flanking fire, in 1890 it had been reinforced by the installation
of the prototype Bussières retracting turret, armed with two long
155mm cannons. Unfortunately the bursting of one of these in
April 1916 meant the turret then served only as a lookout and
command post for the remainder of the Battle. While possession
of the fort was crucial for the French, equally its capture would
allow the forces of the Crown Prince one last chance to descend
unchecked into the centre of Verdun. On the morning of 11 July,
the 3rd Company of the 7th Infantry Regiment commanded by
Sub-Lieutenant Dupuy entered the fort, only to find the survivors
of the garrison virtually incapacitated. The arrival of fresh troops
revived the spirits of those who remained unwounded, and
the defences were put in order. On the slope outside the fort,
other elements of the 7th Infantry Regiment gave way under
the ferocious German assault, but fortunately the enemy did
not make significant progress before the machine guns of the
7th, firing from the roof of the fort, brought them to a halt. The
following day, Souville remained under harassing fire by German
artillery, but the crisis had passed, and the defenders of Verdun
could catch their breath. Accessible by gravelled pathways, today
the fortified site of Souville offers the chance to examine remains
such as the Batterie de l’Hôpital, the Pamart Casemates and the
roof of the fort, plus of course the unique Bussières turret.
 50 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1917 |
Une nouvelle année s’ouvre
sur d’obscurs horizons.
Another year dawned, with ominous portents.
1917
LES BOUCHERIES DE VERDUN ET LA SOMME PLONGENT
DÉFINITIVEMENT LE MONDE DANS L’HORREUR DE LA GUERRE
MODERNE. LE CARNAGE N’EST PAS FINI POUR AUTANT.
THE MASS SLAUGHTER AT VERDUN AND ON THE SOMME FINALLY
EXPOSED TO THE WHOLE WORLD THE HORRORS OF MODERN
WARFARE. THE CARNAGE, HOWEVER, WOULD SOON BEGIN ANEW.
W Secteur de Cambrai en 1917. Soldat anglais et une mascotte de tranchées.
Une nouvelle année s’ouvre
sur d’obscurs horizons.
L’Allemagne reprend la guerre sous-
marine à outrance, ce qui provoque
à long-terme l’entrée en guerre des
États-Unis, dont les navires sont
régulièrement pris pour cible. A l’est,
le régime tsariste est renversé par les
Bolchéviques, Nicolas II abdique le
15 mars après plusieurs mois d’une
révolte sanglante. Alors que les
premières troupes fraîches de l’Oncle
Sam débarquent dans les ports de la
Manche au mois de juin, les généraux
français s’effraient des mutineries
sur le front. « C’est à Craonne, sur le
plateau, qu’on doit laisser sa peau »,
chantent les poilus. 1917 connaît
aussi le désastre de l’offensive Nivelle
sur le Chemin-des-Dames, dès le 16
avril. Même si la pression redescend
à Verdun, il convient aux vainqueurs
français de poursuivre l’effort pour
accélérer la fin du conflit.
Another year dawned,
with ominous portents.
Germany took up again unrestricted
submarine warfare, and the growing
numbers of American ships which
were sunk would soon provoke the
United States into joining in the war.
On the Eastern Front, the Tsarist
regime was overthrown by the
Bolsheviks, Nicholas II abdicating
on 15 March after several months
of bloody revolt. While the first
fresh troops of Uncle Sam landed
at the Channel Ports in the month
of June, the French generals were in
fear of mutinies breaking out along
the Front. “It’s at Craonne, on the
plateau, that to our deaths we must
go”, sang the Poilus. 1917 would
also see the catastrophic failure of
Nivelle’s offensive on the Chemin
des Dames, which began on 16
April. Even if Verdun was under less
German pressure, the French victors
of the battle were determined to
ramp up their efforts to put an end
to the conflict.
 Monument du Mort-Homme
| 1917 | GUIDE DÉCOUVERTE | 51
OURAGAN SUR LA RIVE GAUCHE
THUNDER ON THE LEFT BANK
Limitée en approvisionnement et en effectifs, l’armée du Kronprinz ne peut attaquer
simultanément sur les deux rives de la Meuse. Afin d’obtenir de meilleurs résultats
sur la rive droite, le C.Q.G. allemand prépare la seconde phase de son offensive dont
l’objectif principal est le contrôle des collines du Mort-Homme et de la cote 304. Ces
deux observatoires naturels règlent les feux de l’artillerie française, c’est de fait un
enjeu crucial pour la poursuite de l’offensive. L’assaut allemand est donné le 6 mars
après une préparation d’artillerie sans équivoque. Les combats y font rage pendant
des semaines, rasant les villages d’Esnes et Chattancourt. Rapidement, les sommets
deviennent des volcans intenables, les assauts suicidaires s’estompent pour laisser place
W Coiffés
à d’innombrables coups de main meurtriers. Pour se protéger des bombardements, les allemands du casque lourd, ces
leur positionobservent les lignes fantassins
deux camps se réfugient à flanc de colline, creusent des tunnels. Le 20 août 1917, les sur la cote
304.
adverses de
puis
généraux Guillaumat et Pétain entament une offensive victorieuse qui a pour effet de
mettre en déroute quatre divisions allemandes accrochées au secteur Mort-Homme-cote
304. Aux milliers de prisonniers, matériels et armements capturés, doivent aussi s’ajouter
plus de vingt-mille victimes dont les unités figurent sur les monuments actuels. Dans cette
fournaise, le village de Cumières disparaîtra totalement et ne sera jamais reconstruit. Fait
moins connu, un certain Mitterrand recevra une blessure dans les combats que mènent
son unité, le 23e R.I.C. le 14 juin 1940, sur la côte 304. W Wearing heavy helmets,
these German infantrymen
As the German High Command strictly limited his manpower and resources, in early observed the enemy lines from
their position on hill 304.
1916 the Army of the Crown Prince had not been able to attack simultaneously on both
banks of the Meuse. In order to prepare for success on the Right Bank, the Germans
had begun the second phase of their offensive by seizing the hills of Mort-Homme
and Côte 304. These two natural observation posts were being used by the French to
direct the fire of their artillery, and neutralising them became a primary objective. The
Germans had begun their attack on 6 March after a crushing artillery bombardment
which was the most furious seen to date. Fighting raged on for weeks, in the process
destroying the villages of Esnes and Chattancourt. The summits of the two hills quickly
became volcanoes to which it was impossible to cling, and
suicide mass attacks gave way to murderous hand-to-
 Libre accès
 Free access hand combat. To protect themselves from the continuous
bombardments, both sides took shelter on the opposite
flanks of the hills and furiously dug tunnels. The deadlock
lasted up until 20 August 1917, when General Guillaumat
and Pétain launched a successful offensive which routed
the four German divisions clinging onto the
Mort-Homme/Côte 304 sector. The French
captured thousands of prisoners, with large
quantities of guns and equipment, but the
butcher’s bill ran to more than 20,000 casualties,
whose units are listed on the monuments on both
hills. In the crucible of battle, the village of Cumières
disappeared completely and was never rebuilt. As
a footnote, a certain soldier by the name of
Mitterand was wounded during the fighting
by his unit, the 23rd RIC, on 14 June
1940 on Côte 304.
 52 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1917 | | 1918 | GUIDE DÉCOUVERTE | 53

L’armée impériale, dans un ultime effort, a

presque retrouvé ses positions de 1914, et
marche sur la capitale. Compte-tenu de l’enjeu,
le dernier combat ne sera pas le moins sanglant.
En avril, le général Foch contre-attaque avec 211

LES AMÉRICAINS ARRIVENT divisions en Picardie. Les Marines écrivent leurs

lettres de noblesse dans le sang à Belleau en
juin. Le corps expéditionnaire français déployé

THE AMERICANS ARRIVE W Unité de chars d’assaut chevauchant un Schneider français.

W Tank unit riding a French Schneider.
en Grèce bouscule les Bulgares et libère la Serbie
et la Roumanie. Dans les Alpes, l’armée italienne
inflige une cuisante défaite aux Autrichiens à
Vittorio Veneto. L’Allemagne en difficulté sur
le front de l’ouest déplore l’échec de son allié

Le 6 avril 1917, le président Wilson déclare l’entrée en
guerre. Devant la recrudescence des torpillages de navires
alliés en mer du Nord, les citoyens des États-Unis votent la
sortie de leur neutralité. Quant en présence du charismatique
général Pershing, le 4 juillet 1917, le colonel Stanton
lance « Lafayette, nous voilà » au cimetière de Picpus,
la liesse est bien illusoire. La jeune armée américaine est
inexpérimentée et encore trop peu nombreuse. Sur modèle
de la campagne britannique, l’armée américaine recrute de
jeunes hommes ; « We want you for U.S. army », déclare
l’Oncle Sam sur une affiche. Dans les tranchées, Français
et Britanniques attendent l’aide américaine, mais celle-ci
se fait désirer. Si les premiers « sammies » débarquent à
Saint-Nazaire et Boulogne-sur-Mer en juin 17, il faudra
près d’un an pour que cette force venue d’outre-Atlantique
soit véritablement opérationnelle. Pendant des mois, des
milliers d’Américains sont formés, entraînés et encadrés
par des officiers et des soldats français. Si l’uniforme est
américain, le casque est britannique, les mitrailleuses et les
canons sont français. 1918 voit les premiers engagements
américains, toujours aux côtés des alliés, en attendant la
création de la première armée indépendante américaine,
pour les grandes offensives de septembre 1918 en Lorraine.
On 6 April 1917, President Wilson asked Congress to
declare war on Germany. Faced with the growing losses
of Allied ships to U-Boat torpedoes in the Atlantic, the
people of the United States clamoured for an end to their
neutrality status. When on 4 July 1917, in the presence of
the charismatic General Pershing at the Picpus Cemetery,
Colonel Stanton had let cry “Lafayette, here we are!”, the
jubilation was illusory. The young American Army lacked
experience and was few in numbers. Following the British
lead, they set to recruiting large numbers of young men
with a poster and a slogan: “We want you for U.S. Army”,
declared Uncle Sam. In the trenches, the British and French
hung on, waiting for help from the Americans, but they
had to keep waiting. Even if the first “Sammies” landed
at Saint-Nazaire and Boulogne-sur- Mer in June 1917, it
would take nearly a year until the forces coming across
the Atlantic could be considered as fully operational. For
months, thousands of Americans were drilled, trained and
instructed by French officers and men. If the uniforms
were American, their helmet was British, the cannons
and machine guns, and later the tanks, were French and
British. The Americans first went into action in 1918,
alongside their allies, while awaiting the creation of the
first independent American Army, which would undertake
the massive offensives of September 1918 in Lorraine.
1918
LE 29 MARS 1918, PENDANT LES VÊPRES DU VENDREDI
SAINT, DES PROJECTILES ALLEMANDS S’ABATTENT SUR
L’ÉGLISE SAINT-GERVAIS, AU CŒUR DE PARIS.
ON 29 MARCH 1918, DURING OF GOOD FRIDAY
VESPERS, GERMAN SHELLS STRUCK THE CHURCH
OF SAINT GERVAIS, IN THE HEART OF PARIS.
W Août 1918. Deuxième bataille de la Marne : troupes françaises au repos.
W August 1918. Second Battle of the Marne: French troops at rest.
le plus proche. Ses divisions squelettiques ne
sont plus en mesure de continuer les frais, sur
les 13 millions d’hommes mobilisés, presque un
million d’entre eux ont perdu la vie. La création
de la Société des Nations et la proclamation du
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes par
les États-Unis au début de l’année est peut-être
une première victoire quant, le 11 novembre, les
belligérants s’accordent sur un armistice de paix,
mettant fin à quatre années de carnage.
On 29 March 1918, during of Good Friday
vespers, German shells struck the Church of Saint
Gervais, in the heart of Paris. The Imperial German
Army, in a final desperate effort, had practically
returned to the same line it had reached in 1914,
and was threatening the French capital. Because
of what was at stake, the final battles of the war
would be no less bloody than previous efforts. In
April, General Foch counter-attacked in Picardy
with 211 divisions, while the US Marines wrote
a glorious episode of their history in blood at
Belleau Wood. The French Expeditionary Corps
sent to Greece brushed aside the Bulgarians and
freed Serbia and Romania. In the Alps, the Italian
Army won a crushing victory over the Austrians
at Vittorio Veneto. Germany, held in check on the
Western Front, could do little to help its closest
ally. The under-strength German divisions were
unable to keep up the fight: out of 13 million
Germans mobilised during the war, almost a
million were now dead. The formation of the
League of Nations early in the year, and the
declaration by the United States of the right of
all peoples to self-determination, were perhaps
harbingers of the victory which was achieved on
11 November, when the belligerents agreed to
the Armistice, which put an end to four years of
carnage.
 54 | GUIDE DÉCOUVERTE | 1918 |
Butte de Montsec
Butte de Montsec
Au sommet d’une butte ayant échappé à l’érosion, une
gigantesque rotonde à seize colonnes rappelle l’engagement
de dix divisions américaines dans la reconquête du saillant de
Saint-Mihiel, de Pont-à-Mousson aux confins de l’Argonne. Du 26
septembre au 11 novembre, les alliés reprennent ainsi pied sur les
positions perdues en 1914, et font reculer une armée allemande
exsangue. Désireux de rappeler leur contribution et leur tribut
humain, les États-Unis chargent une commission de réaliser
différents monuments sur le territoire français. En 1932, Egerton
Swartwout réalise le monument de Montsec. Ironie du sort, il
sera endommagé par les Américains en 1944, qui délogent ses
occupants allemands à coups de canon. Restauré, le monument
permet aujourd’hui d’apprécier un panorama exceptionnel ainsi
qu’une immense carte de bronze en relief.
On the summit of the hill which had escaped glacial erosion,
a gigantic rotunda with sixteen columns commemorates the
participation of ten American divisions in the liberation of the
Saint-Mihiel Salient, which for four years had stretched from
Pont-à-Mousson to the Argonne. Then between 26 September
and 11 November the Allies pushed back an exhausted German
Army to the positions it had held in 1914. Anxious to record
their contribution, and the human tribute they had paid, the
United States set up a Commission to build various monuments
on French soil. The Montsec Monument, designed by Egerton
Swartwout, was dedicated in 1932. By an irony of fate, it would
be damaged by the Americans in 1944 when they were forced to
dislodge its German defenders with artillery fire. Fully restored,
today visitors to the monument enjoy a magnificent panoramic
view, and can follow the progress of the battle on a huge relief
map in bronze.
 Libre accès
 Free access
 Libre accès
 Free access
Tour de Montfaucon
Montfaucon Tower
S’élevant à soixante-dix mètres, cette tour est sur-
montée d’une allégorie de la Liberté, brandissant une
torche enflammée. Par une allocution radiographiée,
le président Roosevelt inaugure lui-même le monu-
ment, le 1er août 1937. À l’arrière de l’imposante tour
et ses trois-cents marches, surgissent les ruines d’une
ancienne collégiale, celle du village de Montfaucon.
Détruit puis occupé par les Allemands, qui en font un
redoutable observatoire, Montfaucon est repris au
cours du mois de septembre 1918, grâce aux actions
du 5e corps U.S. Celui-ci reçoit l’appui des chars du 505e
régiment français.
Rising 70 metres high, this tower is topped by
an allegorical figure, the Spirit of Liberty, holding
a flaming torch. In 1937 President Roosevelt sent
a radio message across the Atlantic which was
broadcast on loudspeakers during the inauguration of
the monument, built on the summit of the Butte de
Montfaucon, the scene of much bitter fighting. Behind
the imposing tower and the 234 steps of its spiral
staircase lie the ruins of an ancient Monastery, which
lay at the heart of the former village of Montfaucon.
Destroyed during the German occupation of 1914-
1918, and converted into a key lookout position,
Montfaucon was liberated in September 1918 by the
79th Division of the American 1st Army, supported by
the French tanks of the 505th AS Regiment.
Cimetière de Romagne
Romagne-sous- Montfaucon American Cemetery
Gorgée du sang de milliers d’américains, la terre de Meuse
a tout naturellement accueilli dès 1918 une vaste nécropole
de 56 hectares. Les terres agricoles sont rachetées, leurs
propriétaires indemnisés à hauteur de douze-mille francs de
l’hectare. « Romagne cemetery » compte 14 246 croix de
marbre sous lesquelles reposent de jeunes américains, tués
au cours des mois de septembre, octobre et novembre 1918.
486 sépultures abritent des restes inconnus tandis que sur
les murs du cloître sont gravés 954 noms de soldats disparus
dans les combats. Comme tous les lieux de mémoire
élaborés à l’initiative américaine, le cimetière de Romagne
respecte de belles proportions et une linéarité qui convient à
la solennité du lieu. La somptueuse résidence qui surplombe
le cimetière accueille depuis 2016 un centre d’interprétation
mais aussi le domicile du surintendant américain. Il est
la personne désignée par l’A.B.M.C. (American Battle
Monuments Commission) pour la bonne gestion du
cimetière. Cet organisme gouvernemental concrétise les
vœux de son premier président le général John Pershing :
« Le temps ne ternirait pas la gloire de leurs actions ».
Stained with the blood of thousands of Americans,
it was fitting that the Meuse should be the site of a vast
| 1918 | GUIDE DÉCOUVERTE | 55
military cemetery covering almost 140 acres. The farm land
was purchased, and the owners were recompensed at the
rate of 4,800 francs per acre. Romagne Cemetery holds
14,246 marble crosses and stars of David, under which
lie the young Americans who died in September, October
and November 1918. 486 graves contain the remains of
unknown soldiers, while the names of 954 soldiers whose
last resting place has not been found, are engraved on
the walls of the chapel. As with similar contemporary
American memorials, the Romagne Cemetery impresses by
its proportions, the precise alignments of the gravestones
and the trees delineating the burial plots, the beauty of
the ornamental ponds with their 51 water lilies - one for
each state - which together bring an air of serenity of this
impressive site. Since 2016 the house, built originally for
General Pershing, which overlooks the cemetery contains a
visitor interpretation centre, and today is also the residence
of the American Superintendent. He is the official delegated
by the A.B.M.C. (American Battle Monuments Commission)
to ensure the smooth running of the cemetery. This
independent government agency enshrines the wish of its
first president, General John Pershing, who declared that
“Time will not tarnish the glory of their actions”.
 Libre accès
 Free access
Mémorial de
Pennsylvanie
Pennsylvania
Memorial
Le 26 septembre sonne comme le
jour de la délivrance pour la ville de
Varennes. Après d’âpres confronta-
tions avec un adversaire solidement
installé, la 28th Infantry Division libère
triomphalement Varennes. En 1928,
un monument sera inauguré, à deux
pas de la tour Louis XVI : il est dédié
aux soldats de Pennsylvanie, dont se
composait essentiellement la 28th I.D.
Une pelouse rectangulaire, encadrée
d’un muret en pierre d’Euville, guide le
visiteur vers une balustrade. Au-delà de
la prairie se profile la forêt d’Argonne.
26 September 1918 was the date
the inhabitants of Varennes were freed
from German occupation. The town
was triumphally liberated after bitter
fighting against well-entrenched
opponents, by the 28th Infantry
Division. In 1928 a monument would
be inaugurated just a short distance
from the Louis XVI Tower. Dedicated
to the soldiers from Pennsylvania,
who mostly made up the 28th Infantry
Division, a long rectangular lawn
leads to a walled enclosure built of
Euville stone. From the balustrade,
visitors can enjoy an impressive view
of the Argonne Forest.
| 1918 | GUIDE DÉCOUVERTE | 57
GUIDE DÉCOUVERTE | 1918
Le monument de la Grande Montagne
ARMISTICE
The Grande Montagne Monument
L’un des monuments américains les mieux intégrés au paysage
est celui placé au sommet d’une colline, et dédié au 316th I.R.
(79th I.D.). La mémoire de la 79th I.D. est assez particulière, la
société de cette division est constituée assez tôt, et définit
ses projets au cours d’une réunion exécutive. Le but de
cette société, sorte d’association d’Anciens Combattants
est d’organiser la mise en place des monuments et
mémoriaux appropriés outre-mer. Ce monument rappelle
les actions de la division, notamment la prise de
Montfaucon. Y figure son insigne, la croix de Lorraine,
rappelant son théâtre principal d’opération.
One of the American monuments which best fits in
with its surroundings is the one placed on the summit
of a hill near Sivry, and dedicated to the 316th Infantry
Regiment (part of the 79th Infantry Division). The
veterans association of the 79th Division is special in
that it was set up quite early after the war. Among
its aims, laid down during its first executive
meeting, was the installation overseas of suitable
monuments and memorials. The monument near
Sivry commemorates the actions of Armistice / The Armistice
the Division, notably the liberation
of Montfaucon, and bears the  Libre accès En cette fin d’année 1918, les armées allemandes sont en By the end of 1918, the German armies were suffering
badge of the 79th and the Cross  Free access mauvaise posture, rationnées et affaiblies. En Allemagne, badly from food rationing and exhaustion. Back in
of Lorraine, which symbolises its le peuple crie à la révolution. Des sentinelles françaises Germany, the population was crying out for revolution.
main theatre of operations. aperçoivent même, de leurs tranchées au Vieil-Armand, French sentries in their trenches at Vieil-Armand even saw
des fanions rouges s’agiter dans le camp adverse. La fin red banners fluttering in the opposing lines. The end was
est proche lorsque le 9 novembre, Guillaume II empereur near when, on 9 November, Kaiser Wilhelm II abdicated.
d’Allemagne abdique. Deux jours plus tard, en forêt de Two days later, in the Forest of Compiegne, representatives
Le monument du Missouri  Libre accès Compiègne, les représentants des différents belligérants of the various belligerents agreed to a peace settlement.
 Free access
The Missouri Monument signent un accord de paix. A Verdun, dans l’enceinte de la In Verdun, in the Citadelle, at 11 o’clock on 11 November,
citadelle, le 11 novembre à 11 h, les cameramen américains the cameramen of the American Signal Corps recorded the
A moins de deux kilomètres de Varennes, le village de Cheppy arbore lui aussi un souvenir du Signal Corps saisissent l’instant où les cloches et les moment when the bells and bugles sounded the Armistice.
du passage des armées américaines en 1918. Occupé par les Allemands pendant presque clairons sonnent l’Armistice. Pourtant, et pour beaucoup, However, for many participants, the Armistice interrupted
la totalité du conflit, Cheppy n’est libéré de son envahisseur qu’à partir du 26 septembre cet armistice vient avant une victoire qui se devait d’être the push for final, decisive victory on the battlefield. On
1918, quand les groupements de chars Renault FT17 devancent l’infanterie à l’approche totale. Un peu partout sur le front, l’éclatement des every sector of the Front, the explosions of the last shells
du village. Malgré la présence de défenses antichars, un certain colonel Patton encourage derniers obus laisse place à des scènes de liesse. Même si gave way to expressions of joy. But, even if in the streets of
la progression. Au soir, la place est investie. En mémoire de l’état dont sont issues les 35e dans les rues de Verdun, civils et militaires se saoulent, le Verdun, civilians and soldiers celebrated together, the cost
et 89e I.D. qui prirent part à la lutte, un monument est construit à l’entrée de Cheppy. bilan de 4 années de guerre leur assure un lendemain bien of four years of war would bring a difficult future for which
plus difficile que n’importe quelle ivresse. no amount of alcohol could compensate.
Less than two kilometres from Varennes is another memorial to the passage of the
American Army in 1918. Occupied by the Germans for practically the whole of the war,
Cheppy was only liberated on 26 September. It was here that the commander of the first
American tank force, a certain Lieutenant-Colonel George Patton, was wounded when
leading some of his men against German machine guns. By the evening Cheppy was
in the hands of the Americans. The monument, erected near the entry to the village, is
dedicated to the men from Missouri who served in the 35th and 89th Infantry Divisions
#Loverdun
which liberated Cheppy.
58 | GUIDE DÉCOUVERTE | APRÈS-GUERRE |
Alors que cinq mois après la fin des hostilités, on signale encore une odeur
APRÈS-GUERRE
THE POST-WAR PERIOD
cadavérique sur le site des Eparges, l’état français n’en n’est qu’à l’aube
du traitement des problématiques diverses, inhérentes aux anciens champs
de bataille. Devant l’urgence sanitaire naissent des centaines de cimetières
provisoires, aux quatre coins du front. L’impatience des familles, des veuves
et des orphelins favorisent un rapatriement clandestin des corps, une
pratique qui devient vite lucrative. Pour celles qui ont moins de chance, elles
s’en remettent à l’honnêteté d’interlocuteurs locaux qui les emmènent plus
ou moins précisément sur les lieux d’une disparition ou d’une inhumation.
Pour les populations sinistrées qui envisagent la reconstruction, tout est à
refaire. Avant de profiter à nouveau de leurs récoltes, elles doivent prendre
part au grand nettoyage. En 1919, les préfectures donnent 50 centimes pour
un kilo de fusées, trois francs pour un kilo de cartouches neuves, un pécule
bien maigre mais nécessaire pour les habitants qui reconstruisent les zones
dévastées. Verdun, par son aura internationale reçoit des témoignages de
soutien de toutes parts et accueille, à juste titre, la cérémonie choisissant
une dépouille de soldat inconnu le 10 novembre 1920. Celle-ci rejoint l’Arc
de triomphe en grandes pompes, le lendemain, à l’occasion du deuxième
anniversaire de l’Armistice. La même année, le gouvernement décide la
création à Verdun, d’une zone rouge. Dix ans plus tard, cette même zone de
25 000 hectares, rendue stérile par la mitraille, reçoit son linceul forestier,
avec un premier apport d’environ dix millions de pins noirs. Les neuf villages
compris sur cette zone ne reverront plus le jour, mais leur souvenir demeure
intact grâce à la nomination d’un maire par le préfet du département.
Even while, five months after the fighting ended, the stench of decaying
corpses still hung in the air over the Eparges, the French State was only
in the very initial stages of treating the different problems arising from
the former battlefields. Faced with an urgent sanitary need, hundreds of
temporary cemeteries sprang up all along the Front. The impatience of
the grieving families, widows and orphans were impatient to recover the
remains of their loved ones gave rise to clandestine repatriation of the
bodies, a practice which became quite lucrative. The less fortunate ones had
to trust in the honesty of locals who might lead them more or less to the site
where the soldier was known to have disappeared or been buried. For those
whose homes and farms had been more or less destroyed, and who planned
to reconstruct, they had to start again practically from scratch. And before
they could till their fields and plant the first harvest, they had to take part in
the great clean- up. In 1919, the Prefectures authorised the payment of 50
cents a kilo for recovered shell fuzes, and three francs for a kilo of unfired
cartridges. Even such modest sums could help a returning family who had
lost everything. Due to its international renown, Verdun received offers of
support from many quarters and, justly so, was chosen to host the ceremony
to choose the Unknown Soldier, which took place on 10 November 1920.
The next day, on the second anniversary of the Armistice, the body selected
was laid to rest beneath the Arc de Triomphe with full honours. In the same
year, the Government decided to create near Verdun a Zone Rouge. Marked
on the Land Registers, 25,000 hectares (almost 62,000 acres) rendered
sterile by exploded and unexploded munitions would be covered in forests
as a form of shroud. The nine villages situated inside this Zone would never
again see the light of day, but their memory survives intact thanks to the
nomination of a mayor for each one by the Prefect of the Department.
| APRÈS-GUERRE | GUIDE DÉCOUVERTE | 59
Tranchée des Baïonnettes
Tranchée des Baïonnettes
Les premiers visiteurs du champ de bataille de Verdun découvrent, en
bordure de la route qui gravit le ravin de la Dame, un lieu atypique. De
ce qui semble être une ancienne tranchée rebouchée, émergent des
fusils, comme si des malheureux avaient été ensevelis. Frappé par la
Mémorial de Verdun symbolique qui se dégage du site, un milliardaire américain finance la
construction d’un monument. Le 8 novembre 1920, en présence du
Mémorial de Verdun président de la République Millerand, un vibrant hommage est rendu
aux soldats du 137e R.I., ensevelis alors qu’ils attendaient fiévreusement
Après-guerre, certains récits d’anciens combattants
au fond de leur tranchée, fusil en mains. L’image héroïque de soldats
rencontrent un vif succès. L’un de ces auteurs, Maurice
impassibles devant la mort est pourtant le fruit d’une incroyable
Genevoix, est aussi l’un des fondateurs du premier
méprise. Les corps qui gisent au fond de cette tranchée ont été tout
musée, implanté au cœur du champ de bataille de
naturellement inhumés par les Allemands, après les affrontements de
Verdun, à l’emplacement de la station métrique de
Juin 1916. Par gain de temps, les fossoyeurs identifient l’emplacement
Fleury. En 1967, vingt-cinq ans après la publication
des corps par des fusils, jonchant le sol, sans se douter qu’ils préparent
de ses mémoires, Genevoix inaugure le mémorial de
involontairement l’un des grands mensonges de l’après-guerre.
Verdun. Enrichi par des dons et un fond archivistique
exceptionnel, ce musée historique présente un ensemble
Early visitors to the Verdun battlefield were often shown a curious
hétérogène d’objets, matériels et souvenirs relatant la
site. It is easy to understand that local guides, for the most part veterans
bataille de Verdun. Récemment doté d’une scénographie
of the conflict, were only too tempted to embroider certain aspects of
moderne, le mémorial de Verdun propose l’interprétation
what, for the most part, resembled the surface of the moon. Thus the
de la bataille par la mise en situation de deux-mille
visitors were regaled by the tale of a group of French soldiers who,
objets et un parcours immersif en trois niveaux.
standing upright in their trench with fixed bayonets, ready to repel a
German attack, were buried alive by the nearby explosions of several
In the post-war period, certain former combatants
shells. As evidence, the tips of the said bayonets could be seen, in the
committed their memories to print, and were duly
alignment of a filled-in trench, protruding from the tortured soil. Thus
acclaimed. Among these authors was Maurice Genevoix,
was born the legend of the Tranchée des Baïonnettes. On 8 November
who was also one of the founders of the first museum,
1920, a stirring eulogy to the men of the 137th Infantry Regiment who
built on the very battlefield of Verdun, on the site
were assumed to lie there, was pronounced on the site, in the presence
of the railway station of the disappeared village of
of none other than the President of the Republic. A rich American
Fleury. In 1967, twenty-five years after the publication
was sufficiently impressed to contribute out of his own pocket for the
of his memoires, Genevoix inaugurated the Mémorial
construction of a monument over the supposed trench to protect it and its
de Verdun. Enriched by donations, and housing an
occupants. The truth, revealed by Army investigators, is far more prosaic.
impressive archival collection, this historical museum
In fact the bodies were found to have been buried laid out horizontally,
relates the history of the Battle of Verdun through a
and the Germans had used the bayonets as temporary grave markers.
comprehensive collection of artefacts, equipment and
Nonetheless, the monument still stands today, and deserves visiting for
souvenirs. Recently updated with modern scenography,
what it actually does represent, namely a monument honouring brave
the museum now helps the visitor interpret the battle
soldiers, and witness to long-standing Franco-American friendship and
through the presentation of 2,000 objects,
souvenirs. Recently updated with modern scenography, the museum
displayed on three levels.
now helps the visitor interpret the battle through the presentation of
2,000 objects, displayed on three levels.
 Libre accès
MEMORIAL DE VERDUN  Free access
1 Avenue du Corps Européen
55100 FLEURY DEVANT DOUAUMONT
Tél. : +33 (0)3 29 88 19 16
info@memorial-verdun.fr
www.memorial-verdun.fr
 60 | GUIDE DÉCOUVERTE | APRÈS-GUERRE |
OSSUAIRE DE DOUAUMONT
55100 DOUAUMONT
Tél. : +33 (0)3 29 84 54 81
reservation.ossuaire@gmail.com
www.verdun-douaumont.com
| APRÈS-GUERRE | GUIDE DÉCOUVERTE | 61
Ossuaire de Douaumont Centre Mondial de la Paix
Ossuaire de Douaumont The World Centre for Peace
Sur l’immense charnier de Verdun, des milliers de corps ne rentreront jamais dans leurs Le Centre Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme est
foyers, pétrifiés à jamais dans l’argile et la glaise de Verdun. L’évêque Monseigneur Ginisty situé dans le prestigieux palais épiscopal de Verdun, dont Saint-Simon
est dès 1920, à l’initiative du monument le plus médiatisé aujourd’hui. Vainqueurs du qualifiait, dans ses mémoires, de plus splendide palais épiscopal qu’il y
concours, les architectes Léon Azémat et Max Edrei dessinent les plans d’une tour de ait en France.
46 mètres, comportant à sa base deux branches, formant la garde d’une épée, fichée Conçu en 1724 par Robert de Cotte, premier architecte de Louis XV, la rotule d’accès,
dans le sol. Cet émouvant symbole de fraternité rappelle que des caveaux abritent la cour d’honneur, les jardins, les salles d’apparat en font aujourd'hui un des joyaux
de l’art classique français. Depuis 30 ans, c'est un pôle mémoriel d'excellence (14-18
les restes de 130 000 combattants français et allemands, non identifiés. A l’intérieur
et franco-allemand), un lieu d'exposition, un espace de rencontres et d'échanges
d’un cloître inauguré en 1932, les noms de 5.000 disparus ponctuent les pierres. Ce (conférences, concerts, manifestations littéraires...) et un acteur du tourisme  Plusieurs parcours
monument d’où convergent les cérémonies annuelles se dresse à l’épicentre du champ d'affaires avec ses salles de réception de 20 à 300 places. de visite sont proposés.
de bataille : la crête de Thiaumont, si chèrement disputée, en 1916. En contrebas du
monument s’étale également l’immense nécropole française de quinze-mille tombes, The World Centre for Peace, Liberty and Human Rights (Centre
dont cinq-cents stèles musulmanes. Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme) is housed in CENTRE MONDIAL
the luxurious archbishop's palace in Verdun, described by Saint‑Simon DE LA PAIX, DES LIBERTÉS ET
In the immense charnel house which is the Verdun battlefield, still lie the remains of in his memoirs, as the most splendid such palace in the whole of France.
Designed in 1724 by Robert de Cotte, Louis XV's senior architect, the entrance, DES DROITS DE L'HOMME
thousands of men who will never find their way home, locked for eternity in the clay and
glaise of Verdun. As early as 1920, Monsignor Genisty, the Bishop of Verdun, worked to courtyard, gardens and ceremonial apartments now make this a supreme example
of French Classical architecture. Over the past twenty years, it has been a centre of Place Monseigneur Ginisty
bring about the building of the monument which is so widely known today. Winners of
excellence as a memorial to the First World War (1914-18) and Franco-Prussian War BP 10183 - 55105 VERDUN
the competition, architects Léon Azémat and Max Edrel drew up the plans of a tower (1870-71). It hosts exhibitions, acts as a place for meetings and discussions (talks, Tél. : +33 (0)3 29 86 55 00
46 metres high, including at its base two galleries representing the cross-guard of a sword concerts, literary events etc.), and is a player in the business tourism sector thanks to contact@cmpaix.eu
plunged into the soil. This moving symbol of reconciliation reminds us that the basements its reception rooms catering for 20 to 300 guests. www.cmpaix.eu
contain the remains of 130,000 French and German soldiers, recovered from 42 different
combat zones near Verdun. The stones of the cloisters, inaugurated in 1932, bear the
names of 5,000 missing soldiers. This monument, which houses annual remembrance
ceremonies, is sited at the very epicentre of the battlefield, on the crest of Thiaumont, so Tranchée de Chattancourt / Tranchée de Chattancourt
bitterly disputed in 1916. And it overlooks the vast French military cemetery containing
Située sur le champ de bataille de Verdun, la Tranchée de Located on the battlefield of Verdun, the Trench of Chattancourt
more than 15,000 tombs, including 500 Muslim gravestones inscribed in Arabic.
Chattancourt est un lieu unique en son genre. Reconstituée à is a unique place as it was rebuilt on the exact location of an active
proximité de l'endroit où se croisaient les tranchées de Toulouse WW1 front line trench. Capturing the original intersection where
et de Chattancourt en 1916, ce lieu permet au visiteur de se de Trench of Chattancourt and the Trench of Toulouse met, the
replonger dans la peau du Poilu. Chaque partie de la tranchée a reconstructed interior allows visitors to relive how French soldiers
été réalisée avec précision grâce aux manuels d'instruction, aux experienced life in the trenches in 1916.
photos d'époque et aux témoignages de soldats. Tout au long
du parcours - 100 mètres de tranchée et d'abris -, le visiteur
peut se projeter dans la peau d'un soldat grâce aux nombreuses
explications et objets exposés. Un cheminement qui permet de
comprendre la guerre des tranchées.
Tranchée
de Chattancourt
8 Rue de Baley - 55100 CHATTANCOURT
Tél. : +33 (0)6 64 77 04 67
+33 (0)6 76 22 12 26
contact@tranchee-verdun.com
www.tranchee-verdun.com
 62 | GUIDE DÉCOUVERTE | APRÈS-GUERRE
Monument Maginot
Maginot Monument
Contrairement au principe défini à la mobilisation, beaucoup
d’unités territoriales côtoieront leurs camarades d’active dans un
même contexte. Il est un régiment - le 44e R.I.T. - qui accueillera
dans ses rangs le député de la Meuse, un certain André Maginot.
Engagé volontaire en 1914, il gagne vite ses galons de sergent, et
mène des patrouilles en territoire hostile. Cette hardiesse manque
de lui coûter la vie, le 8 novembre 1914, devant le bois des Hayes.
Gravement atteint, il est sauvé de justesse par ses camarades et
soigné pendant de longs mois. Après l’Armistice, il reprend ses
activités parlementaires, en tant que ministre des pensions. Il pré-
side ainsi le 10 novembre 1920 la fameuse cérémonie du soldat
inconnu, entre les murs de la citadelle à Verdun. Atteint de fièvre
typhoïde, il s’éteint en 1932, alors qu’il venait de collaborer aux
travaux de fortifications dans l’Est. Trois ans après sa mort, le
président de la république Albert Lebrun, inaugure le monument
de Gaston Broquet, adossé au massif de Souville. Formé d’un
bouclier, la scène illustre le sauvetage héroïque du sergent André
Maginot, le 8 novembre 1914, par ses compagnons.
 Libre accès
 Free access
Contrary to the way the mobilisation plans were drawn
up, many soldiers in the reserve rubbed shoulders with their
comrades in the regular units. There was one regiment, the 44th
Territorial Infantry Regiment, which welcomed into its ranks the
Member of Parliament for the Meuse, a certain André Maginot.
Joining up as a volunteer in 1914, he quickly rose to the rank
of sergeant, and led patrols into enemy territory. His boldness
almost cost him his life, on 8 November 1914, near the Bois
des Hayes. Seriously wounded, he was saved with difficulty by
his men, but had to undergo medical treatment for many long
months. After the Armistice, he once more took up his role of
parliamentarian, as Minister for Pensions. Thus he presided over
the ceremony on 10 November 1920 within the tunnels of the
Underground Citadel of Verdun, when the Unknown Soldier was
chosen. Falling ill with typhoid fever, he passed away in 1932,
at the very time when he was busy preparing the ground for
the new line of fortifications, intended to defend the North-East
of the country – and which would be named after him. Three
years after his death, President of the Republic Albert Lebrun
inaugurated the monument by Gaston Broquet, which is let into
the massif de Souville. Against the background of a warrior’s
shield, the statuary group represents the scene on 8 November
1914, with two of his brave men carrying the wounded Maginot
to safety on a Lebel rifle.
| VISITES GUIDÉES | GUIDE DÉCOUVERTE | 63
VISITES
GUIDÉES 14-18
Visites RANDO 2h Circuit Champ de bataille
Profitez d’un bol d’air pour arpenter les sentiers de la forêt VOUS SOUHAITEZ ARPENTER LE CHAMP DE
domaniale de Verdun. En comité souvent restreint, vous ap-
précierez la richesse de la nature et des vestiges qui vous
BATAILLE DE VERDUN ? LAISSEZ-VOUS GUIDER
entourent, tout en suivant votre guide au fil d’une balade AVEC LE “CIRCUIT CHAMP DE BATAILLE”,
de deux heures.
UN INCONTOURNABLE DE VOTRE SÉJOUR !
 Circuit Souville : Le circuit vous emmènera essentiellement
au cœur du massif fortifié de Souville. Vous y découvrirez à la Pendant 4h, à bord d’un autocar, l’office de tourisme vous propose
fois le monument du Lion, les casemates modèle Pamart, les
un tour guidé à travers la « Zone Rouge ». Ponctuée d’arrêts sur
vestiges d’un des premiers forts construits sur la place de Ver-
dun, avec un modèle tout à fait unique de tourelle à éclipse. Lors les sites incontournables 14-18 (Fort de Douaumont, Ossuaire
de cette boucle d’environ 4 km, vous apprendrez les origines de de Douaumont et sa nécropole, village détruit de Fleury-
la zone rouge, ses caractéristiques et son étendue.
devant-Douaumont et quelques vestiges de guerre), cette visite
 Circuit THIAUMONT : Après un commentaire de cir- « clé-en-main » est une formidable manière de découvrir et de
constance sur la nécropole, vous découvrirez la topographie comprendre la Bataille de Verdun.
et l’histoire du plateau de Thiaumont, son ancienne ferme,
son ouvrage et aujourd’hui le grand ossuaire de Douaumont.
Votre chemin vous emmènera sur les traces des abris d’infan- Infos sur : www.tourisme-verdun.com
terie, codifiés PC (Poste de Commandement) 118, 119 et 120.
Circuit Voiture
Vous pouvez désormais suivre le guide, au volant de votre
véhicule, à la découverte des sites de la bataille de Verdun.
Pendant 3h, offrez-vous une balade historique, tantôt sur les
incontournables, tantôt sur les sentiers moins fréquentés.
 Bois des Caures : D’abord par les tranchées, les cratères et les
abris du bois des Caures, vous découvrirez les lieux authentiques
des premiers combats, avec le récit exceptionnel des chasseurs de
Driant. Plus au Nord, à quelques pas du front, apparaîtra ensuite
l’une des 30 nécropoles allemandes du département. De retour sur
le champ de bataille, la visite s’achèvera au cœur des ruines du vil-
lage de Ornes, au pied des colonnes miraculées d’une église romane.
 Circuit Vaux : En juin 1916, les forces allemandes assiègent
le fort de Vaux. Replongez dans les heures les plus sombres de
la résistance française, à travers la visite des galeries. De là, le
circuit vous emmènera sur les traces de Fleury, village de 420
âmes, disparu pendant la bataille. Au terme de ce parcours, vous
pourrez déambuler dans l’impressionnant cloître d’un des plus
grands ossuaires français, à Douaumont, où reposent les restes
de quelques 130 000 combattants anonymes.
INFOS SUR WWW.TOURISME-VERDUN.COM
 64 | GUIDE DÉCOUVERTE | ÉVÉNEMENT & SPECTACLE |
SPECTACLE / SHOW
" DES FLAMMES À LA LUMIÈRE "
"FROM THE FLAMES TO THE LIGHT"
LE PLUS GRAND SON ET LUMIÈRE D’EUROPE
SUR LA GRANDE GUERRE VOUS FERA
VIVRE UN HOMMAGE POIGNANT À CES
CENTAINES DE MILLIERS DE COMBATTANTS
QUI PÉRIRENT DANS UN FACE-À-FACE
TRAGIQUE EN CETTE TERRE DE MEUSE.
THE BIGGEST SON ET LUMIÈRE SHOW
ABOUT THE GREAT WAR IN EUROPE
GIVES YOU THE EXPERIENCE OF A
POIGNANT TRIBUTE TO THE HUNDREDS
OF THOUSANDS OF SOLDIERS WHO LOST
THEIR LIVES HERE IN THE MEUSE DURING
THE TRAGIC FACE-TO-FACE FIGHTING.
250 acteurs, 900 costumes, 1 000 projecteurs :
une fresque grandiose dans un site exceptionnel à
Verdun. Le spectacle débute à la nuit noire.
It involves 250 actors, 900 costumes and
1000 lamps, creating a grandiose spectacle at a
unique site in Verdun. The show starts at night-fall.
Possibilité de dîner sur place sous chapiteau sur réservation.
Dinner will be served at the site in a marquee upon reservation.
Connaissance de la Meuse
Carrières d’Haudainville
55100 VERDUN
+33 (0)3 29 84 50 00
www.spectacle-verdun.com
| ÉVÉNEMENT & SPECTACLE | GUIDE DÉCOUVERTE | 65
VIEUX MÉTIERS
VILLAGE OF TRADITIONAL CRAFTS
RECONSTITUTIONS HISTORIQUES D’UN VILLAGE MEUSIEN
SOUS L’OCCUPATION DE L’ARMÉE ALLEMANDE
HISTORICAL RECONSTRUCTION OF A MEUSE VILLAGE
UNDER OCCUPATION BY THE GERMAN ARMY.
Partez à la découverte de la vie du XIXème
siècle dans un village reconstruit avec
ses méthodes traditionnelles d’autrefois.
Vous y découvrirez près de 80 métiers anciens ou disparus animés
par plus de 400 bénévoles en costumes d’époques. Forgerons,
lavandières, meuniers, tailleurs de pierres et bien d’autres vous
attendent pour transmettre leurs savoir-faire ancestraux aux
nouvelles générations. Une journée pleine d’émotions et de
souvenirs, de ateliers, des jeux à la portée de tous sur un site de 17
ha. En outre, le village est installé au pied d'un site historique de la
première guerre mondiale. Vous pourrez découvrir les installations
fascinantes, imaginées par l'armée allemande à partir de 1914, pour
loger des centaines d'hommes à proximité du front. Baraquements,
citernes, abris et observatoires forment ce que les locaux appellent
"Camp Elisabeth", ou "Camp de la côte de Romagne".
Find out what life was like during the
19th century in a village reconstructed using
the traditional methods of he time.
Find out what life was like during the 19th century in a village
reconstructed using the traditional methods of he time.
Here you will discover almost 80 traditional or abandoned
crafts brought to life by over 400 volunteers in period costume.
Blacksmiths, lavender sellers, millers, stonemasons and many others
are waiting to greet you and pass on their ancestral know how to
new generations. A day full of emotion and memories, workshops
and games for everyone on a 17 ha site standing. In addition, the
village is located at the foot of a historical site of the First World
War. You can discover the fascinating installations, designed by the
German army from 1914 onwards, to house hundreds of men near
the front. Barracks, tanks, shelters and observatories form what
the locals call "Camp Elisabeth", or "Camp de la
côte de Romagne".
Association GEVO
Village des Vieux Métiers - Fermes
des Roises 55150 AZANNES
téléphone: +33 (0)3 29 85 60 62 -
+33 (0)6 85 26 66 69
www.vieuxmetiers.com
 66 | GUIDE DÉCOUVERTE | À VÉLO |
ÉLO
À ASSISTANCE
ÉLECTRIQUE
Tourisme à vélo
Tourist visits by cycle
Avec une innombrable variété de reliefs
et des parcours de qualité, le Grand
Verdun offre un terrain de jeu idéal pour
la découverte du VAE (Vélo à assistance
électrique). Il offre une alternative
évidente aux amateurs de vélo loisirs qui
souhaitent visiter Verdun et ses environs.
Ainsi tout au long de l’année, l’Office de
Tourisme du Grand Verdun proposera
aux vacanciers des circuits découvertes
du vélo à assistance électrique.
With a large number of hills and
good quality routes, the Greater Verdun
region offers an ideal playground
for discovering the VAE (Cycle with
Electric Assistance). This offers a serious
alternative to cycling enthusiasts who
wish to visit Verdun and its surroundings.
Throughout the year, the Greater
Verdun Tourist Office will suggest to
holidaymakers, circuits suitable for
cycles with electric assistance.
TOUTE LA FAMILLE PRATIQUE ENSEMBLE : LES PLUS SPORTIFS AVEC
LEUR VÉLO "CLASSIQUE", LES AUTRES SUIVENT EN VAE AU MÊME RYTHME. C’EST L’IDÉAL !
ALL THE FAMILY CAN TAKE PART TOGETHER, THE MORE SPORTING MEMBERS PEDALLING THEIR “CLASSIC”
CYCLES, WITH THE REST FOLLOWING AT THE SAME PACE ON THEIR VAE. AN IDEAL SOLUTION!
Infos sur : www.tourisme-verdun.com
Des circuits
thématiques /
Thematic circuits
Ces circuits thématiques permettront
aux vacanciers de découvrir la richesse
du Grand Verdun à travers une nouvelle
pratique du vélo, sans effort. Entre
campagne et centre ville, champ de
bataille et forêt, bord de fleuve ou
étangs, découvrir verdun deviendra un jeu
d’enfant !
The thematic circuits will allow
holidaymakers to discover the richness of
the Greater Verdun region by means of a
new way of cycling, with no hard effort.
From the countryside to the city centre,
from the battlefield to the centre of the
forest, along the river or around the lakes,
discovering Verdun becomes child’s play!
Un vélo pour tous / Cycling for everyone
L’objectif est de faire découvrir le territoire à vélo, en s’appuyant non seulement
sur la véloroute voie verte mais aussi sur des circuits reliant la ville de Verdun
et ses environs, destinés à faire découvrir l’intégralité du Champ de Bataille
mais aussi le Grand Verdun. Le vélo est ainsi une bonne alternative qui mélange
sport/détente, nature et découverte du patrimoine !
Our objective is to allow you to discover the region by cycle, using not
only the Veloroute Green Way, but also circuits joining the city of Verdun to
the surrounding countryside, taking in the whole 1916 Battlefield. The cycle is
a good alternative which mixes sport and leisure, nature and discovery of our
local heritage sites!
| À VÉLO | GUIDE DÉCOUVERTE | 67
Véloroute Voie Verte / Véloroute green way
La voie verte est une voie réservée The Green Way is a path
à la circulation non motorisée, reserved for pedestrians,
destinée aux piétons, cyclistes, cyclists, roller-skaters, joggers
rollers, joggers et personnes and handicapped persons, on
à mobilité réduite…Elle est which motor vehicles are not
aménagée sur les chemins de permitted. The route follows the
halage, le long du fleuve Meuse. towpaths along the River Meuse.
Au-delà de la pratique cycliste, cet
itinéraire « mode doux » est l’occasion
de développer un tourisme aux formes
As well as providing a cycle path,
this “easy going” route allows the
development of various different types of
très variées : de loisirs, naturel, familial, tourism: leisure, nature, family, heritage,
patrimonial, culturel et fluvial. cultural and riverine. The rich scope of this
tourism is enormous, from the meandering
Des paysages vallonnés aux berges
river valleys to the banks of the Meuse in
urbaines du cœur de Verdun, la richesse
touristique est infinie. Ainsi, la véloroute the heart of Verdun.
Voie verte met en valeur aussi bien les This Veloroute Green Way supports a
activités nautiques et fluviales que les range of activities, boating and riverside,
activités culturelles que naturelles. cultural and nature.
Elle reliera la commune de Samogneux It runs from the village of Samogneux, to
(au Nord de Verdun) et la commune de the North of Verdun, for 27km (almost 17
Haudainville au sud de Verdun d’une miles) to the village of Haudainville to the
distance de 27 km. South of Verdun.
La découverte de la région pourra se faire The Green Way allows visitors to discover
à loisir en itinérance le long du fleuve, soit the region in a leisurely manner, following
en séjour avec une possibilité de rayonner the river, stopping to take in the superb
sur le pays Verdunois et notamment sur le view over the Verdun countryside and in
champ de bataille de Verdun. particular the battlefield.
Charme et tranquilité
Charm and tranquility
Elle conduira le touriste, au fil du fleuve, dans la vallée de la Meuse, classée
“Natura 2000”, pour une découverte en toute tranquillité des paysages meusiens,
des méandres du fleuve, des écluses et d’une faune et d’une flore protégée. Profitez
des tables de pique-nique et des bancs le long de la Véloroute pour faire une petite
pause et apprécier le calme du fleuve.
It leads the visitor along the river, in the Valley of the Meuse, classed under the
Natura 2000 project, to discover in complete tranquillity the countryside, the twists
and bends of the river, the canal locks and the protected fauna and flora. Relax for
a moment at the picnic tables or on the benches arranged alongside the Veloroute,
and take in the calm and serenity of the River.
Infos sur : www.tourisme-verdun.com

 Gratuit
 Free
Vadrouille la Grenouille à la recherche de la baïonnette perdue
Og the frog, where has his bayonet gone ?
VIENS DÉCOUVRIR LE CHAMP DE BATAILLE DE
VERDUN AVEC VADROUILLE LA GRENOUILLE !
Ce jeu familial propose un produit touristique adapté aux familles,
permettant de créer un moment convivial entre les enfants et
adultes. Conçu à partir d’énigmes, ce jeu de piste se présente
sous la forme d’un livret de 28 pages permettant aux enfants
de franchir les différentes étapes. Vadrouille la grenouille vous
accompagnera sur un terrain de jeu grandeur nature de manière
récréative et pédagogique, sur un parcours de 13 km à faire en
voiture ou à vélo pour les plus courageux.
Des petits ateliers natures t'aideront à fabriquer des sifflets, des
catapultes ou apprendre la faune et la flore du champ de bataille
de Verdun !
Pour les enfants de 6 à 12 ans
 Livret gratuit disponible à l’Office de Tourisme
du Grand Verdun et à la Citadelle Souterraine.
EN FAMILLE | GUIDE DÉCOUVERTE | 69
COME AND DISCOVER THE VERDUN
BATTLEFIELD WITH OG THE FROG !
This family game offers a tourist product adapted to families, to
create a convivial moment between children and adults. Designed
from riddles, this treasure hunt comes in the form of a 28-page
booklet allowing children to go through the different stages.
Mop the frog will accompany you on a life-size playground in a
recreational and educational way, on a course of 13 km to do by
car or bike for the bravest.
Small nature workshops will help you make whistles, catapults or
learn the flora and fauna of the Verdun battlefield!
For children 6 to 12 years old
 Free booklet available at the Grand Verdun Tourist
Office and at the Underground Citadel.
Infos sur : www.tourisme-verdun.com
 70 | GUIDE DÉCOUVERTE | PRATIQUE |
CONTACTS UTILES
USEFUL CONTACTS
OFFICES DE TOURISME / TOURIST OFFICES
TOURISME GRAND VERDUN
Place de la Nation - 55100 VERDUN
+33 (0)3 29 86 14 18 contact@tourisme-verdun.com
www.tourisme-verdun.com
OFFICE DE TOURISME INTERCOMMUNAL
DU PAYS D'ARGONNE
6 Place de la République - 55120 CLERMONT EN ARGONNE
+33 (0)3 29 88 42 22 tourisme@argonne-meuse.fr
www.tourisme-argonne-meuse.fr
OFFICE DE TOURISME SUD MEUSE
7 Rue Jeanne d'Arc - 55000 BAR LE DUC
+33 (0)3 29 79 11 13 accueil@tourisme-barleduc.fr
www.tourisme-barleducsudmeuse.fr
OFFICE DE TOURISME CŒUR DE LORRAINE
Rue du Palais de Justice - 55300 SAINT MIHIEL
+33 (0)3 29 89 06 47 accueil@coeurdelorraine-tourisme.fr
www.coeurdelorraine-tourisme.fr
OFFICE DE TOURISME VAL DE MEUSE-VOIE SACRÉE
43 Rue du Rattentout - 55320 DIEUE SUR MEUSE
+33 (0)3 29 87 58 62 tourisme@valdemeuse.fr
www.tourismevaldemeusevoiesacree.fr
OFFICE DE TOURISME DES PORTES DE VERDUN
3 Place Louis Bertrand - 55230 SPINCOURT
+33 (0)3 29 85 56 26 tourisme@damvillers-spincourt.fr
www.portesdeverdun.com
OFFICE DE TOURISME MONTS ET VALLÉES DE MEUSE :
BUREAU D'INFORMATION TOURISTIQUE DE DOULCON
7 bis Rue de la Meuse - 55110 DOULCON
+33 (0)3 29 80 64 22 bonjour@montsetvalleesdemeuse.com
www.montsetvalleesdemeuse.com
OFFICE DE TOURISME MONTS ET VALLÉES DE MEUSE :
BUREAU D'INFORMATION TOURISTIQUE DE STENAY
Rue du Port - Capitainerie - 55700 STENAY
+33 (0)3 29 80 62 59 / 03 29 80 64 22
bonjour@montsetvalleesdemeuse.com
www.montsetvalleesdemeuse.com
OFFICE DE TOURISME SUD MEUSE
7 Rue Jeanne d'Arc - 55000 BAR LE DUC
+33 (0)3 29 79 11 13 accueil@tourisme-barleduc.fr
www.tourisme-barleducsudmeuse.fr
BUREAU D'INFORMATION TOURISTIQUE DE
LIGNY EN BARROIS
7 Rue de l'Asile - 55500 LIGNY EN BARROIS
+33 (0)3 29 78 06 15 bureau-info@tourisme-barleduc.fr
www.tourisme-barleducsudmeuse.fr
POINT D'INFORMATION TOURISTIQUE DE
REVIGNY SUR ORNAIN
Rue du Stade - 55800 REVIGNY SUR ORNAIN
+33 (0)3 29 78 73 34 otsi-ry@wanadoo.fr
www.revigny-sur-ornain.fr
OFFICE DE TOURISME
COMMERCY-VOID-VAUCOULEURS
15 Rue Jeanne d'Arc - 55140 VAUCOULEURS
+33 (0)3 29 89 51 82 tourisme.cc-cvv@orange.fr
tourisme-cc-cvv.fr
OFFICE DE TOURISME
COMMERCY-VOID-VAUCOULEURS
Château Stanislas - 55200 COMMERCY
+33 (0)3 29 91 33 16 tourisme.cc-cvv@orange.fr
https://tourisme-cc-cvv.fr
OFFICE DE TOURISME
TRANSFRONTALIER DU PAYS DE MONTMÉDY
Citadelle - Ville Haute - 55600 MONTMEDY
+33 (0)3 29 80 15 90 tourisme.otpaysdemontmedy@gmail.com
www.tourisme-paysdemontmedy.fr
BUREAU D'INFORMATION TOURISTIQUE D'AVIOTH
Place de l'Abbé Delhotel - 55600 AVIOTH
+33 (0)3 29 88 90 96 avioth.otpaysdemontmedy@gmail.com
www.avioth.fr
BUREAU D'INFORMATION
TOURISTIQUE DE MARVILLE
55600 MARVILLE
+33 (0)3 29 88 19 98 marville.otpaysdemontmedy@gmail.com
www.tourisme-montmedy.fr
MEUSE ATTRACTIVITÉ
Centre d'affaires Coeur de Meuse ZID Meuse TGV,
55220 Les Trois-Domaines
+33 (0)3 29 45 78 40
www.lameuse.fr