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Sorbonne
Être Parisien | Claude Gauvard, Jean-Louis Robert
Texte intégral
1 Les tavernes étaient si nombreuses à Paris vers 1425 qu’un
contemporain a pu avancer le chiffre de 4 000 établissements1, ce
qui est invérifiable faute d’archives suffisantes. Il n’existe en effet
pas de documents notariés pour la capitale médiévale, pas de
registres fiscaux entre 1313 et 1421, pas de séries continues de
documents fonciers ou de sources comptables. En outre, les
Parisiens de la fin du Moyen Age n’emploient pas le mot taverne
mais disent hôtel en ajoutant le nom de l’enseigne ou du tavernier
car le mot taverne relève seulement du vocabulaire de la
répression. Il n’est mentionné que dans les sources religieuses ou
réglementaires produites par la royauté ou la prévôté qui,
stigmatisant la taverne comme le « lieu de tous les péchés »,
présentent tous ses clients comme des « vagabonds et gens de petit
état » aux goûts grossiers.
2 Après avoir expliqué les origines du topos de la taverne comme une
menace à l’ordre social, je proposerai une étude de ce commerce et
de ses clients à travers des sources variées, censiers, dépositions de
témoins devant les justices parisiennes, littérature de
divertissement, poésie ou théâtre profane qui utilisent la taverne
comme argument scénique. En décrivant l’intérieur des
établissements de la capitale, les services qu’y recherchaient les
clients, j’étudierai un exemple de conversation de taverne pour me
demander si les propos échangés en ces lieux ne représentaient pas
le plaisir majeur des habitués et la meilleure manière de se sentir
parisien.
LES CLIENTS
10 Ceux qui boivent ensemble se disent compagnons - expression qui
désigne le partage - même s’il ne dure que le temps d’une chopine
(demi-pinte). Les membres d’un même métier se retrouvent à la
taverne20, on peut y recruter un valet ou le hotteur dont on a
immédiatement besoin. C’est à la taverne la plus proche, celle de la
rue, « selon l’usage », note le procureur de la nation allemande,
qu’il donne rendez-vous à son maçon ; c’est à l’hôtel de Jehan
Trottin que se conclut l’achat d’un cheval21. Tous les voisins s’y
côtoient. Les clercs de l’église des Blancs-Manteaux eux-mêmes
fréquentent l’Hôtel de « l’Omme Anne » tout proche où ils
retrouvent les serviteurs du duc de Bedford venus en voisins à 10
heures du soir. Il y a même un « chien là présent »22. Je n’ai pas
trouvé dans les sources mention de repas de noces, de funérailles
ou de fêtes calendaires organisés à la taverne, mais cela se
pratiquait régulièrement dans la banlieue de Paris23.
11 Les femmes, autres que les prostituées, sont absentes des sources,
comme les vieillards et les enfants. On sait que les travailleuses
urbaines s’y restauraient, s’y distrayaient comme leurs maris et
avec eux. Elles s’y arrêtaient quand elles étaient en pèlerinage mais
sous protection masculine. Gilles le Muisit qui a vu des épouses
fréquenter les tavernes de Tournai leur reproche, sans les qualifier
de prostituées, de ne pas s’occuper de leur maison. La jeune femme
qui fréquente seule la taverne est en général considérée comme une
fille de mauvaise vie parce qu’elle n’est pas protégée par un homme
de sa famille. Le Dit de Watriquet de Couvin (1321) racontant que
trois dames de la bourgeoisie parisienne vont manger et boire
seules à la taverne participe au comique du conte mais relève de
l’imaginaire24. Les riches bourgeoises en effet ne pouvaient pas
circuler librement dans l’espace public car le souci de la distinction
sociale imposait un enfermement toujours plus strict des filles et
épouses au fur et à mesure qu’on s’élevait dans la société, comme le
montre Le Livre des Trois Vertus de Christine de Pizan. C’est
pourquoi on doit penser que les femmes de la bourgeoisie se
réunissaient chez elles pour boire, comme s’en plaignent leurs
maris dans Le livre de Matheolus ou dans les Caquets de
l’accouchée.
12 Les bourgeois de Paris, comme les nobles, ne sont pas mentionnés
dans les sources judiciaires fréquentant les tavernes. Ils ne
demandent jamais à bénéficier d’une grâce royale pour des faits
commis en ces lieux25. Ils ont la réputation de boire chez eux et du
« meilleur » comme le dit Georges Chastellain26. Les riches
marchands qui dorment, mangent, boivent ou s’y distraient sont
des étrangers à la ville27.
13 La coutume veut que les domestiques urbains boivent du vin
comme leurs maîtres, à la différence des valets de ferme qui n’y ont
pas droit, même s’ils servent un « coq de village ». Les paysans sont
d’ailleurs réputés ne boire que de l’eau, comme le mentionnent
Froissart, Christine de Pizan, Chaucer ou encore Villon qui les
plaint : « Et boivent de l’eau tout au long de l’année ». Les
domestiques représentaient alors environ un tiers des travailleurs
parisiens28. Les servantes fréquentaient elles aussi les tavernes
selon Christine de Pizan qui, dans son mépris à leur égard, les
assimile à des femmes de mauvaise vie. Christine les accuse en
outre d’y colporter les secrets de leurs maîtres à l’image des valets
du roi qui, selon Philippe de Mézières, y divulguaient la vie privée
de Charles VI29.
14 Depuis le début de la guerre de Cent Ans, militaires, chevaliers à la
recherche de profits, mercenaires en quête d’une solde, avec leurs
nombreux valets fréquentent avec assiduité les tavernes
parisiennes30. Le mouvement s’accélère au moment de la guerre
civile et pendant l’occupation anglaise comme le révèlent les lettres
de rémission des rois anglais octroyées à Paris entre 1422 et 1435.
Les professionnels de la guerre rencontrent en ces lieux des clercs :
moines gyrovagues, pèlerins, quêteurs ou membres du clergé en
déplacement, y compris des frères mendiants qui, selon leurs
coutumes, ont le droit de s’y désaltérer.
15 Tous les conciles depuis le haut Moyen Âge interdisent pourtant
aux prêtres la fréquentation des tavernes. Si les clercs mentionnés
dans les sources judiciaires sont toujours des faux prêtres ou faux
lettrés qui utilisent mal leur science pour y forger des faux
documents31, le clergé fournit les clients les plus assidus des
tavernes avec les étudiants. Étrangers à la ville, les étudiants sont
accusés de passer chaque jour tellement de temps à la taverne
qu’ils semblent y avoir élu domicile. Parmi les poèmes latins qu’ils
ont laissés, le plus célèbre d’entre eux commençant par « Quand
nous sommes à la taverne »32 les montre, ouvrant grande leur
gueule gourmande (de gula qui donne goliard, mot qui sert à les
désigner au xiie siècle). En 1349 Alvarez Pais, grand pénitencier
d’Avignon accuse toujours les étudiants parisiens de déserter les
cours de leurs maîtres pour se retrouver à la taverne33. Le topos
accompagne toujours au xve siècle la mauvaise réputation des
« martinets », ces étudiants libres non inscrits à une Nation et
immortalisés par François Villon34. Il ne semble d’ailleurs pas que
les étudiants aient eu des tavernes spécifiques selon leur origine
géographique ou leur cursus universitaires si l’on en croit le
registre de la nation allemande de la faculté des Arts. Celui-ci
mentionne une soixantaine d’établissements fréquentés par ses
membres, où maîtres et étudiants ont organisé leurs beuveries et
banquets entre 1333 et 1466. L’étude pionnière d’Emile Châtelain
utilise le mot taverne pour désigner les lieux de ces agapes alors
qu’il n’apparaît pas dans la source35, Le mot est certes commode
pour les historiens mais il recouvre d’autres réalités qu’une étude
du vocabulaire permettra peut-être de résoudre36.
LES PLAISIRS
24 Quels services, quelles satisfactions, quels plaisirs en attendaient
les clients en passant la porte d’une taverne ? Y a-t-il des plaisirs
parisiens ?
25 La littérature de divertissement aide à répondre à cette question
tant à travers la poésie que le théâtre profane qui fleurit à la fin du
xve siècle. On sait que les tavernes ont abrité les premiers
tréteaux68. C’est donc tout naturellement que les auteurs qui
voulaient faire rire, comme les clercs de la Basoche, en ont fait un
espace scénique.
26 La taverne offre d’abord « l’aise du corps ». A la fois espace privé et
lieu public, bouge enfumé donnant sur la rue ou chambre haute à
l’abri des regards, les consommateurs y ressentaient une sorte
d’intimité, une protection corporelle et un bien-être qui varie selon
les saisons.
« A-t-on froid ? on s’i chauffera
Ou chault ? on s’y rafreschira »69.
27 Il semble qu’à Paris l’espérance d’un feu ait été considérée comme
un plaisir majeur70. Eustache Deschamps dans un texte dédié à une
société de buveurs de sa ville natale de Vertus décrit le feu de la
taverne qui chauffe le dos et « se fait sentir aux os »71. François
Villon montre le geste de celui qui se brûle la plante des pieds72.
Est-ce la flamme d’un feu de cheminée ? Les bûches conservées
dans le grenier de l’hôtel de la Limace73 le laisseraient supposer.
Les archives foncières révèlent peu de cheminées dans les maisons
courantes parisiennes mais le brasero était courant comme le
révèle cet ordre d’un tavernier : « Et fit du charbon au feu
mettre »74. Comme la coutume voulait qu’on mange toujours un
peu quand on buvait, les taverniers parisiens avaient le droit de
vendre du pain qu’ils offraient avec différents accompagnements
qui ressemblaient aux tapas espagnols actuels, sauf que le
tavernier devait aller chercher ces mets dans d’autres commerces
de sa rue. Le fromage est le plus souvent cité. Ainsi un témoin en
justice décrit un accusé consommant à la taverne du pain et du
fromage à la pointe de son couteau75 Le fromage est réputé être
aliment de paysan76 mais le hareng est le mets de taverne par
excellence qu’il soit fumé (sors) ou salé (caque). Il donne toujours
soif. Ainsi les « Trois dames de Paris » commandent-elles d’entrée
« trois harengs salez » et un pot du vin le plus fort.
28 La gourmandise est au Moyen Âge liée au cuit et au chaud. Vu le
faible équipement technique des maisons pour la cuisson, c’est à la
taverne que la plupart des Parisiens pouvaient satisfaire leurs
papilles. Le tavernier faisait crier son pain chaud, proposait du
fromage cuit ou des harengs chauds pour mieux attirer les
chalands. Souvent les clients apportaient leur nourriture de
l’extérieur, déjà cuite comme ces accusés du Parlement de 1328 qui
mentionnent le pain, le poisson, ou encore une oie cuite achetés
avant d’entrer à la taverne77. En concurrence avec les cuisiniers,
charcutiers et pâtissiers qui faisaient ces petits pâtés « escaudés »78
si recherches par les étudiants, les taverniers proposaient aussi des
plats chauds préparés sur la braise. Parmi ceux-ci les
« carbonnées » sont des grillades de « bacon ou autres bouchées de
viande », « bons morceaux » qui font le « déduit » de la taverne
selon Renart le Contrefait et que François Villon qualifie de
« savoureux, friants, ou chiers »79. Certains clients apportent des
aliments crus, à cuire au gril, mais aussi des denrées nécessitant
une longue cuisson comme ces lamproies que le voyageur
Hieronimus Münzer s’est procuré aux halles des Champeaux en
149580. Tout ceci suppose donc la présence à la taverne d’une
personne affectée à cette cuisson et au lavage de la vaisselle81. Ces
préparations grillées sur des braises donnaient aux tavernes une
atmosphère enfumée caractéristique qui participait des délices du
lieu comme les vante la « Devise aus lecheors » : « Bon mange /
andouilles salées / tripes enfumées »82. Les tripes sont au xive
siècle le plat le plus apprécié des habitués parisiens, au point que
selon Philippe Ménard, l’expression « aller à la tripe » désigne la
taverne du xive siècle. C’était au xiiie siècle le plat des portefaix de
la place de Grève selon le Roman de la Rose, celui des couvreurs du
« Renart le Contrefait » qui en mangeaient dès le matin, celui que
réclame la bourgeoise parisienne Tiphaine dans son ivresse
comateuse. A la fin du xive siècle, Eustache Deschamps écrit une
ballade contre les tripes qu’il n’aime pas, quoiqu’elles soient
devenues en son temps au goût de tout le monde : clercs, nobles,
princes et « petits compagnons », « chascun veut des tripes
manger ». Il s’agit selon sa description de tous les abats : tête de
veau, trotignons (pieds), rognons, gras double, etc. qui dégagent
une forte odeur en cuisant « s’elles flairent sur le rostier »83. Les
tripières les vendaient déjà cuites à l’eau dans des bassines selon
« La farce nouvelle de la tripière à trois personnages »84. Les
taverniers se chargeaient de les apprêter au gril.
29 Eustache Deschamps tenait ce plat pour méprisable parce qu’il y
voyait un aliment pour travailleurs, et non un plat pour nobles et
gens distingués. En effet, selon le schéma de la société tripartite, à
chaque catégorie sociale correspond une alimentation distincte.
Les nobles, et le haut de la société ne devaient consommer, selon
les « régimes de santé », que des aliments célestes comme les
oiseaux, des fruits qui poussent en haut des arbres et des vins
vermeils, clairs et transparents car leur plaisir alimentaire est
cérébral et lié à la vue. A l’opposé les travailleurs destinés par
nature aux tâches sales et terrestres n’appréciaient que les viandes
faites des ruminants, les légumes issus de la terre, les tripes et un
vin épais et foncé pour fortifier leur nature85. Le discours sur les
péchés de la taverne étudié plus haut n’envisageait d’ailleurs
l’ivresse que comme un vice des gens du peuple provoqué par les
vins locaux, lourds et bon marché comme si les travailleurs
n’avaient pu trouver leur plaisir dans les vins fins que buvaient les
princes et les riches bourgeois de Paris. Or les gens du peuple
connaissaient non seulement l’existence des vins de Saint-
Pourçain, de Beaune ou de la Méditerranée... qui étaient vendus
dans les tavernes parisiennes, mais ils savaient, à défaut de pouvoir
en consommer faute de moyens financiers suffisants, en parler,
comme un plaisir de la taverne qui distingue les habitués parisiens
de ces lieux des nouveaux immigrés.
30 En 1483, une lettre de rémission mentionne que trois compagnons
mécontents du mauvais vin que venait de leur servir un tavernier
parisien réclamèrent du vin de Beaune « fort et bon »86. Il ne s’agit
pas de la « bonté » du vin relativement aux humeurs comme le
mentionnent les traités d’œnologie, mais de la revendication d’un
plaisir gustatif qualifiable. Cette démarche est tout à fait nouvelle.
En effet pendant des siècles, d’Aristote à Thomas d’Aquin, le goût a
été considéré comme le plus terrestre des sens du corps parce que
lié au toucher87 (de la langue), forme la plus vile de la
concupiscence. Or la taverne a permis que se développe non
seulement un plaisir gustatif commun aux différents clients pour
des aliments comme les tripes ou les « vins fins », ce qui est à
proprement parler un scandale pour les moralistes, puisqu’il n’y a
plus de distinction sociale dans ce que les gens mangent ou
boivent, mais la taverne est devenue une école du goût où les
nouveaux immigrés à la capitale apprennent les sciences de la
dégustation et le vocabulaire correspondant. Pour le peuple
parisien, ces séances d’apprentissage ne pouvaient avoir lieu que
dans les tavernes, îlots de la gourmandise urbaine.
31 Quand le procureur de la nation allemande énumère les dépenses
faites dans les tavernes de la ville, il révèle que la recherche de la
qualité du vin propter bonitatem vint explique les changements
perpétuels d’établissements88. Les brèves mentions qualificatives
signalent l’importance du plaisir gustatif dans les démarches de
consommateurs quotidiennement sollicités dans leur gourmandise
par les crieurs de la ville qui annonçaient chaque arrivage de vin au
port de Grève. Seule la littérature permet d’appréhender cette
motivation du plaisir. Ainsi les scènes de taverne du théâtre
profane proposent des séances de dégustation pour reconnaître les
bons vins. Les clients imaginaires y sont de vrais œnologues qui
parlent du vin en faisant intervenir tous leurs sens corporels : la
vue, l’odorat mais aussi l’impression sur la langue. Dès le xiiie
siècle, Jean Bodel révélait la force des papilles en comparant la
sensation produite par le vin aux mouvements d’un écureuil sur la
langue. Un siècle plus tard, à Paris en 1321, l’une des Parisiennes
du conte de Watriquet de Couvin explique à sa compagne qu’il faut
garder longtemps le vin en bouche pour apprécier sa douceur et le
plaisir de la déglutition. Enfin dans une farce de 1480 qui se
déroule à la taverne, une chambrière propose du vin à un aveugle.
Elle lui suggère de commencer par le sentir puis, une fois qu’il
l’aura bien réchauffé en bouche, de respirer un grand coup avant
d’avaler pour en éprouver toutes les saveurs89.
***
32 Ces cours de dégustation du vin transcendent les catégories
sociales et montrent que les habitués étaient des consommateurs
avertis, de fins connaisseurs bien éloignés de la caricature des
piliers de taverne aux goûts grossiers que colportaient les
littératures de la morale et de la répression sociale. Le plaisir des
clients des tavernes n’est donc pas seulement de satisfaire une
gourmandise individuelle mais de partager des connaissances et
des valeurs communes - ici sur la qualité des vins mais on pourrait
étudier d’autres thèmes. C’est donc dans les tavernes que les
récents immigrés à Paris faisaient cet apprentissage parce la ville
était un grand centre de commerce où transitaient les vins venus de
loin. Si le théâtre profane a mis en avant des scènes de taverne où
l’on échange des propos sur le vin c’est parce qu’elles offraient des
situations où les spectateurs pouvaient reconnaître leur propre
vécu. On peut donc raisonnablement penser que le plaisir le plus
grand qu’offrait la taverne était la conversation. N’est-ce pas en
parlant, par les propos qu’on échange en mangeant, en buvant ou
en jouant qu’on est reconnu comme un habitué des tavernes et
qu’on devient parisien ?
Notes
1. « Description de la ville de Paris sous Charles VI par Guillebert de Metz »,
dans Paris et ses historiens aux xive et xve siècles, Le Roux de Lincy éd. cl dans
L. M. Tisserand, Histoire générale de Paris. 1867. p. 232. rep. Caen, 1992, p.
162 ; J. Favier. Paris au xve siècle, Paris 1974, p. 53-93 ; S. Roux, Paris au
Moyen Âge, La vie quotidienne, Paris, 2003.
2. B. Geremek, Les marginaux parisiens aux xive et xve siècles, Paris, 1976, p.
31. n. 125-151.
3. Le Miroir du Monde, F. Chabannes éd., Lausanne. 1845, p. 164-172 ; M.
Vincent-Cassy, « Between sin and pleasure : Drunkness in France in the Late
Middle Ages », dans The garden of Evil. The vices and culture in the Middle
Ages, R. Newhauser dir., Toronto, sous presse.
4. L’ivresse est en outre une forme de la gourmandise : E. Brayer, « Contenu,
structure et combinaisons du Miroir du Monde et de la Somme le Roi »,
Romania, t. 79, 1958, p. 1-38, 433-470 ; Bibl. nat. de Fr., Ms fr 944, fol. 72 v-73 ;
Pseudo Vincent de Beauvais Speculum morale, 3. 8. 4, dans Vincentii Burgundi
speculum quadruplex sive maius, Douai, 1624, repr. Graz, 1964, t. 3, p. 1362.
5. Jean Gerson, Œuvres complètes, P. Glorieux éd., Paris, 1968, t. 7 (2), p. 809,
Petrus Boves, Bibliothèque universitaire de la Sorbonne, Ms Sorb 757, fol. 126-
127.
6. J.-M. Mehl, Les jeux dans le Royaume de Fiance du xiiie siècle au début du
xvie siècle, Paris, 1990, p. 247.
7. N. de La Mare. Traité de police. Paris, 1722, t. 3, p. 722 : Fr.-A. Isambert,
Recueil général des anciennes lois françaises, t. 1, Paris, 1821, N 170, art. 36.
8. R. de Lespinasse, Les métiers et corporations de la ville de Paris, Paris, 1886,
t. 1, p. 2 : Ordonnances des rovs de France de la troisième race. Paris, 1723, t. 2,
p. 564.
9. N. de La Mare, Traité de police, op. cit., t. 3, p. 722.
10. Eustache Deschamps, Œuvres complètes, marquis Queux de Saint-Hilaire
éd., Paris, 1878-1904, t. I, ballade 163 ; M. Vincent-Cassy, « Quand les femmes
deviennent paresseuses », dans Femmes, mariages, lignages xiie-xve siècles,
Mélanges offerts à Georges Duhy, Bruxelles, t. 1, 1992, p. 430-447.
11. Salis habemus unde vivere, non est nobis necesse laborare. Bibliothèque
universitaire de la Sorbonne. Ms Sorb. 747, fol. 17.
12. R. DION, Histoire du vigne et du vin en France, Paris, 1959. p. 461-468 ;
Eustache Deschamps, Œuvres complètes, op. cit., t. 9, ballade 339 ; ordonnance
du duc de Bourgogne de 1395 reproduite par A. Gottoschal, Histoire de
l’alimentation el de la gastronomie, Paris, 1849, t. I, p. 393 ; M. Lachiver a
calculé, pour le xixe siècle, que le « gamais » ou « gouais » permettait ce
rendement de 50 hl à l’hectare contre 20 pour le « pinot » ou son appellation
parisienne de « morillon ».
13. Jacques de Cessoles, Le livre du jeu d’échecs, J.-M. Mehl éd. et trad., Paris,
1995, p. 109.
14. Par ex. : Jean Froissart, Chroniques, S. Luce et alii éd., 1. 10. Paris, 1970, p.
117 ; Michel Pintoin, Chronique du Religieux de Saint Denys contenant le règne
de Charles VI, L. Bellaguet éd. et trad., Paris, 1839-1852, repr. 1994. t. 1. p.
130. 142 ; Christine de Pizan, Le livre du Corps de Policie, R. H. Lucas éd.. p.
197.
15. G. Fourquin, Les campagnes de la région parisienne à la fin du Moyen Age,
Paris, 1964, p. 113, n. 277, cite une production de 460 0000 litres (pour 200 000
habitants) à la fin du xiiie siècle ; P. Thibaut, « Les Parisiens et le vin à la fin du
xve siècle », Paris et Ile-de-France, t. 35, 1984, p. 131-149.
16. Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, L. Douët D’arcq
éd., Paris. 1864, t. 2, pièce 117, p. 220.
17. N. de La Mare, Traité de police, op. cit.. t. 3, p. 760 : Ordonnances des rois
de France, op. cit.. t. 21, p. 26.
18. R. Dion, Histoire du vigne..., op. cit., p. 238-40 ; J. Lorenzi, « Le commerce
du vin à Paris au Moyen Âge », dans La Cité, Bulletin de la société historique du
IV arrondissement, 1938, p. 239-67.
19. Journal d’un bourgeois de Paris (1405-1449), Tuetey éd., rev. par C. Beaune,
1990 (index au mot vin) ; Journal de Jean de Roye. ou Chronique scandaleuse
(P. Mandrot éd., Paris, 1896, t. 2, p. 109) signale que la pinte de vin passe en
1481 de 4 à 12 deniers.
20. B. Geremek, Les marginaux, op. cit.. p. 312-313 ; C. Gauvard, « De grace es-
pecial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Age. Paris, 1991, p.
515-518.
21. Registre du Châle/et (1389). op. cit.. t. l, p. 128.
22. A. Longnon, Paris pendant la domination anglaise (1420-1436), Paris, 1878,
p. 345.
23. R. Vaultier, Le folklore pendant la guerre de Cent ans d’après les lettres de
rémission, Paris, 1965, p. 20-25, 43-47. 77-88.
24. Ph. Ménard, Fabliaux français du Moyen Âge, t. 1, Genève, 1979.
25. C. Gauvard, « De grace especial », op. cit., p. 450.
26. Georges Chastellain. Le Miroir de mort, T. Van Hemerlyck. éd., Louvain-la-
Neuve, 1995, vers 305. p. 74.
27. C. Gauvard, « De grace especial », op. cit., p. 501.
28. B. Geremek, Les marginaux..., op. cit., p. 284.
29. M. Vincent-Cassy, « Dedans dehors, les domestiques à la fin du Moye Âge »,
dans Das Öffentliche and Private in der Vormodeme, G. Melville et P. Von Moos
dir., Cologne-Weimar-Vicnne, 1998, p. 499-525.
30. C. Gauvard, « De grace especial », op. cit., p. 528.
31. P. Champion. « Notes pour servir à l’histoire des elasses dangereuses en
France des origines à la fin du xve siècle », dans L. Sénéan. Les sources de
l’argot ancien, 1. 1. Paris. 1912, p. 3X3.
32. In taberna quando suinus. attribué à Pierre de Blois (1135-1212), C. Wollin
éd., dans Petri Blesensis carmina. Corpus Christianorum cont. Mediev., vol.
12X, Turnhout 1998, p. 564-561.
33. Alvaro Pais, Status et planctus Ecclesiae, M. Pinto de Meneses éd., vol. 5,
Lisbonne, 1995. p. 334-335.
34. François Villon, Poésies complètes, C. Thiry éd., Paris, 1991, rééd. 2001 ; P.
Champion. Villon, sa vie et son temps (1913). Paris. 1984, p. 67-82 ; .1. Favier,
François Villon, Paris, 19X4, p. 163-191.
35. É. Châtelain, « Notes sur quelques tavernes fréquentées par l’Université de
Paris aux xive et xve siècles », dans Bulletin de la Société de I Histoire de Paris,
Paris, 1898, p. 87-109.
36. H. C. Peyer, Von der Gastfreundschaft zum Gasthaus, Studien zur
Gastlichkeit im Mittelalter, Hanovre, 1987 ; G. Paoli. La taverne au Moyen Age
à Arras et dans l’espace picard, thèse de lettres, Université Paris IV- Sorbonne,
1986.
37. C. Gurvil, La rue des juifs, élude socio-topographique d’une rue parisienne
(XIVe-XVe s.), maîtrise d’histoire, Université Paris VII, 1999, p. 54.
38. Études de microtopographie parisienne faites dans le cadre de leurs
maîtrises par H. Couot, S. Berthou, B. Montaner en 1999-2000, Université Paris
VII.
39. J. Dufournet, Nouvelles recherches sur Villon, Paris, 1980.
40. Apud Barbant auream, ad Castrum, dans Corona, 2, 900. 21 ; ad Malletos,
1, 28. 26.
41. Registre du Châtelet. op. cit., t. 1, p. 455 ; p. 61.
42. A. Longnon, Paris pendant la domination anglaise, op. cit., p. 344.
43. Registre du Châtelet. op. cit., t. 1, p. 34-35 ; t. 2. p. 252.
44. Le temps d’un procès au Parlement, par exemple : Confessions et jugements
de criminels au Parlement de Paris (1319-1350). M. Langlois et Y. Lanhers éd.,
Paris, 1971. p. 52.
45. R. de Lespinasse, Les métiers et corporations..., op. cit., t. 1, p. 42 ; Eustache
Deschamps, Œuvres complètes, op. cit., ballades 1246 et 1291, t. 6, p. 256 et
298 ; ballade 1374, t. 7, p. 69.
46. « Dedans le cabaret », Li Romans de Baudoin de Sebourc (début xive siècle),
L. BOCA éd., Valenciennes, 1841,p. 209, vers215.
47. J.-M. Mehl, Les jeux..., op. cit., p. 140-151.
48. Ordonnance de Charles VII de février 1415 : « Nul ne peut vendre à détail
sans cerceau » ; N. de La Mare, Traité de police, op. cit., t. 3, p. 763.
49. V. Terrasse. « Le réseau géographique des lieux de sociabilité, xiiie-xve
siècle », Sources, travaux historiques, n° 28, 1991-1992, p. 22.
50. J. Favier, Les contribuables parisiens à la fin de la guerre de Cent ans des
rôles d’impôts de 1421, 1423 et 143S, Paris, 1970.
51. J. Favier, Paris au xv siècle, op. cit.. p. 309 ; P. Champion, « Liste des
tavernes de Paris d’après des documents du xve siècle », Bulletin de la société de
I •Histoire de Paris et de l’Ile de France. 1912, p. 259-267.
52. Selon les recherches faites sur les censiers médiévaux du Temple et des
Billettes par les étudiants de maîtrise de l’Université Paris VII (voir ci-dessus, n.
38).
53. J. Toussaert, Le sentiment religieux en Flandre à la fin du Moyen Age.
Paris. 1963, p. 388.
54. 12 décembre 1377, Arch. nat., MM 132, fol. 66 v.
55. Registre du Châtelet. op. cit.. t. I. p. 138 . 181. 557 ; t. 2, p. 424.
56. Les déchargeurs de vin sont payés 9 deniers au lieu de 6 s’il y a des
« degrez » en 1351 : R. de Lespinasse, Les métiers et corporations.... op. cit.. t. 1,
p. 12.
57. Registre du Châtelet. op. cit., t. 1, p. 128.
58. Confessions et jugements de criminels..., op. cit., p. 64.
59. A. Longnon, Paris pendant la domination anglaise, op. cit.. p. 139.
60. Registre du Châtelet, op. cit., t. 2, p. 112.
61. Ibid., t. 2, p. 496.
62. J.-M. Mehl, Les jeux..., op. cit., p. 246-271.
63. A. Longnon. Paris pendant la domination anglaise, op. cit., p. 2.
64. Registre du Châtelet, op. cit., t. 1, p. 38 ; t. 2. p. 257.
65. Ibid., t. 2, p. 253.
66. C. Gauvard, « De grâce especial », op. cit., p. 211.
67. Cortebarde, « Les trois aveugles de Compiègne », dans Fabliaux français du
Moyen Âge, Ph. Ménard éd., Genève, 1979, t. 1, p. 112.
68. G. Paoli, « Taverne et théâtre au Moyen Âge ». dans 115e Congrès des
Sociétés Savantes d’Avignon, Paris, 1991, p. 76-82.
69. « Monologue d’un clerc de taverne » dans Anciennes poésies françaises, M.
D. Méon éd., Paris, 1870, t. 11, p. 48.
70. « La devise aux lecheors », ibid., t. 1, p. 302.
71. Eustache Deschamps, Œuvres complètes, op. cit., t. 7. p. 328, vers 157-168.
72. Ibid, « Le lais XX », vers 157-160.
73. Registre du Châtelet, op. cit., t. 1, p. 39.
74. Cortebarde, « Les Trois aveugles de Compiègne », op. cit., p. 112, vers 103.
75. Registre du Châtelet. op. cit., t. 1, p. 559. 561.
76. Eustache Deschamps. Œuvres complètes, op. cit., t. 5. ballade 1009. p. 269.
77. Confessions et jugements de criminels..., op. cit., p. 74.
78. Les rues et les cris de Paris, au xiiie siècle, a. Franklin éd., Paris, 1874, p.
157 (La vie privée d’autrefois).
79. Testament, vers 1132.
80. Itinerarium et peregrinationes llieronymi Monetarii, E. P. Goldschmitt
éd., Humanisme et Renaissance, vol. 6, 1939, p. 62.
81. Registre du Châtelet, op. cit., t. 2, p. 497.
82. D. M. Méon, Nouveau Recueil de Fabliaux, op. cit., t. 1, p. 303.
83. Eustache Deschamps, Œuvres complètes, op. cit.. ballade 1272, t. 7, p. 11.
84. G. Cohen. Recueil des farces inédites du xve siècle, Cambridge (MA), 1949.
n° 52. p. 430.
85. Al. J. Griego, dans Histoire de l’alimentation, J.-L. Flandrin et M.
Montanari dir., Paris, 1996, p. 479-490.
86. J. Favier, François Villon, op. cit.. p. 184-185.
87. Thomas d’Aquin, Somme théologique, la Ilae quest ; 30, art. 3 ad 2.
88. É. Châtelain, « Notes sur quelques tavernes... »,opcit.,p. 107, 90.
89. Jean Bodel. A. Jeanroy éd., Paris, 1925, vers 662-665 et 657 ; Ph. Ménard
éd., op. cit., vers 130-137 ; « Faree du goguelu », vers 49-51, G. Cohen éd., dans
Recueil de farces inédiles du XVe, op. cit., p. 357.
Auteur
Mireille Vincent-Cassy
Du même auteur
Être Parisien
Ce chapitre est cité par
(2015) Le Bourgeois de Paris au Moyen Âge. DOI:
10.3917/talla.favie.2015.01.0779