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1.DEFINITION ET CONCEPTE
ensemble des moyens engagés dans les restaurants (gestion, cuisine,
etc.)
La restauration est aussi le métier de restaurateur et des
établissements qui permettent de prendre des repas.
2.EVOLUTION HISTORIQUE
1
Auberge, maison et café
Hōshi Ryokan, ouverte en 717 au Japon, est la plus ancienne auberge du monde
encore en activité. Le Stiftskeller St. Peter à Salzbourg aurait été citée pour la
première fois d'après un document d'Alcuin datant de 803[2]. Si cette citation est
avérée, il est probablement le plus ancien restaurant du monde encore en
activité ; initialement monastère puis auberge, elle n'a néanmoins plus d'activité
hôtelière. En France, La Couronne, auberge normande située à Rouen ouvre en
1345 ; l'hostellerie de la Croix d'Or (Provins), encore en activité, ouvre en tant
qu'auberge en 1575[3].
2.Histoire du restaurant
2
Boulanger, qui fut appelé « restaurateur », avait mis sur sa porte la devise Venite
ad me, omnes qui stomacho laboratis, et ego restaurabo vos (« Venez tous à
moi, vous dont l’estomac crie misère, et je vous restaurerai »). Il inventa le nom
de « restaurant » dans son sens actuel car on trouvait à manger chez lui quand on
voulait de la nourriture servie sur table à prix fixé à l'avance et à toute heure
proposée sur une carte, mais n’étant pas traiteur, il ne pouvait servir de ragoûts.
Il donnait des volailles au gros sel avec des œufs frais, et tout cela était servi
proprement, sur de petites tables de marbre. Il préparait aussi des pieds de
mouton à la sauce blanche, ce qui portait atteinte au monopole des traiteurs.
Ceux-ci lui intentèrent un procès qu'ils perdirent[10].
3
Le service rendu se différencie des :
4
Les restaurants se sont rapidement multipliés à travers le monde, le premier
restaurant ouvrant aux États-Unis dès 1794, à Boston. Le type de service restera
longtemps fondé sur le principe du « service à la française » où les plats étaient
posés à table, les convives se servant eux-mêmes. Cependant, ce service rendait
la facturation difficile pour les restaurateurs. La forme actuelle de service, où le
convive reçoit un repas dressé sur assiette, appelé « service à la russe », fut
introduit en France par le prince russe Kourakine dans les années 1810 d'où il se
répandit progressivement.]
Auberge à la ferme[
Restaurant gastronomique
Pizzeria
5
Des dérivés tels que des stands à pizzas (généralement montés sur le châssis
d'un véhicule à moteur…) ont vu le jour en France dans les années 1980 et
rencontrent toujours le succès à l'heure actuelle, leur implantation étant de ce fait
mobile. D'autres produits tels que les sandwiches ou des gâteaux peuvent être
proposés en sus.
Cette formule permet la fabrication et la vente des pizzas d'un lieu à l'autre
suivant des périodes fixes établies à l'avance, afin d'être connues par la
population.
Relais routier
6
Les relais routiers sont considérés comme le lieu idéal des retrouvailles entre
conducteurs même si cette image tend à s'estomper de nos jours, en raison de
leurs propres impératifs de délais ou rendez-vous pris auprès de leurs clientèle.
De plus en plus de conducteurs préfèrent en effet prendre les repas (composés
sur place ou emportés…) à bord de leur véhicule, tant par volonté de solitude
que pour des raisons pratiques.
7
remorque combinés qui sont, à ce jour, hors normes selon la législation
européenne[17].
Restaurant rapide[.
Restaurant à service rapide où l'on peut consommer le plus souvent des frites,
des hamburgers, des glaces et des boissons gazeuses. Toute commande
s'effectue au comptoir où on retire son plateau-repas avant de se mettre à table.
Des cadeaux de bienvenue sont offerts à l'intention des plus jeunes
consommateurs. Mc Donald's et Quick sont les enseignes les plus connues en
France dans ce secteur.
p. 17-52
Texte Notes
Texte intégral
8
Antiquité et Haut Moyen Âge : une profession dénigrée et contrôlée
« Il était ainsi interdit aux sénateurs d’épouser une aubergiste ou une fille
d’aubergiste […]. Pour des raisons de contrôle, les aubergistes étaient tenus de
s’affilier à des associations de type corporatif, et les auberges, foyers de
criminalité et d’agitation, étaient surveillées de près. D’où les mises en garde
de l’Église chrétienne primitive, qui allait jusqu’à interdire la fréquentation des
tavernes aux membres du clergé. Ce fut du reste l’une des raisons de la
création d’une hôtellerie ecclésiastique et monastique ouverte aux voyageurs
chrétiens, aux pèlerins et, surtout, aux pauvres3. »
4Parce qu’ils étaient surtout fréquentés par les classes inférieures, tavernes et
hôtels avaient la réputation de coupe-gorge et de maisons de prostitution.
5C’est ainsi que coexistaient, dès à la fin de l’Antiquité, les formes primitives
d’hospitalisation réservées aux classes supérieures, l’hébergement obligatoire
des représentants du pouvoir, les hôtelleries de l’État et de l’Église, les
logements destinés aux marchands et, enfin, le vaste univers, méprisé mais
indispensable, des tavernes payantes.
4 NEIRINCK E., POULAIN J.-P., 1992 (2E ÉD.), HISTOIRE DE LA CUISINE ET DES
CUISINIERS : TECHNIQUES CU (...)
9
6En matière de cuisine, le plus ancien traité de cuisine est celui d’Apicius qui
donne des indications sur les préparations culinaires romaines pouvant dater du
er
I siècle de notre ère4. Nous savons par exemple que ce cuisinier se faisait aider
de beaucoup de personnel et créait des recettes témoignant d’une bonne
technique et d’un raffinement, comme les truies aux figues sèches servies avec
du vin miellé.
9Dès le début du Moyen Âge, l’hospitalité se développe pour les voyageurs sous
forme d’attribution quotidienne de pain, de piquette et d’un toit. Celle-ci était
traditionnellement assurée par les gargotes ou les tavernes, mais face à leurs
insuffisances, l’Église prit le relais. Couvents, monastères et châtelains
hébergèrent pèlerins et voyageurs. Cette hospitalité n’était pas totalement
10
désintéressée : ils en attendaient une contrepartie en informations et en
connaissances, un apport culturel.
11La confection de repas plus importants est attestée à la fin du XIVe siècle,
même dans les gargotes rudimentaires : le client emportait alors ses vivres et sa
vaisselle, ou achetait le nécessaire au marché le plus proche, pour faire ensuite
préparer son repas par ses gens, dans la cuisine du restaurant.
11
(pour 35 000 hommes et 4 500 chevaux) et la constitution de réserves de vivres
pour neuf mois.
15Entre le XIVe et le XVe siècle, au cours de la guerre dite « de Cent Ans », le
problème des subsistances se gère davantage au travers d’achats et de
réquisitions par lesquelles villes et abbayes se voient imposer par le pouvoir
royal la livraison aux armées en campagne d’un certain volume de vivres.
16En temps de paix, les garnisons royales (de « gens d’armes ») perçoivent une
solde mais ne disposent pas de casernes. Installées dans les hôtelleries ou
tavernes, souvent logées chez l’habitant, elles achètent leurs vivres sur les
marchés et dans les foires de la localité où elles se trouvent, avec interdiction de
recourir à des réquisitions forcées8.
18Au XIVe siècle, ces établissements sont au nombre d’une trentaine. Ils
accueillent à la fois des « caméristes » entretenus par leurs familles, qui peuvent
se louer une chambre ou un appartement et se faire servir leurs repas sur leurs
lieux de location, et des étudiants pauvres qui se muent en domestiques au
service des premiers.
« La cuisine élaborée, en tant que métier spécifique, se rangeait parmi les
produits rares et somptuaires au Moyen Âge, tels ceux fabriqués par les
drapiers, les couturiers et les orfèvres. Les produits confectionnés étaient
appropriés par une classe. Leur consommation relevait d’un privilège. D’abord,
parce que les plats avaient pour origine des ingrédients hors de portée d’un
grand nombre de bourses […]. Ensuite, bon nombre d’entre eux étaient
interdits à la vente, tels les gibiers relevant du droit de chasse seigneurial9 ».
12
20La présence d’un cuisinier et la qualité de son savoir-faire dans les familles
nobles était alors un signe de distinction sociale. Les services du maître-queux et
de son équipe pouvaient également être loués en certaines occasions par le
seigneur à des bourgeois. Certains de ces professionnels s’enrichissaient et
trouvaient les moyens de s’équiper pour ouvrir un étal, mais la plupart étaient
misérables.
13
12 GIRODIN P., AVRIL 1995, RESTAURANTS ET RESTAURATION EN FRANCE, PARIS,
PUF, COLS. « QUE SAIS-JE ? », (...)
13 ARON J.-P., 1973 (RÉÉD. 1989), LE MANGEUR DU XIXE SIÈCLE, PARIS, ÉDITIONS
PAYOT, P. 221.
14
Les grands chefs ouvrent des restaurants
31Même les restaurants dits « populaires », servant des bouillons, n’étaient pas
accessibles à la majorité des Parisiens. Mais à côté de ces types
d’établissements, on trouvait le commerce des « regrats », restes des repas des
grandes maisons et restaurants de luxe qui, après une désinfection sommaire,
repassaient dans un second circuit commercial destiné à l’alimentation
populaire. Ces aliments qualifiés aussi de « débris » étaient vendus dans les
marchés ou les échoppes spécialisées de manière légale, après avoir fait l’objet
d’une vérification officielle. Leurs prix variaient selon l’état des victuailles, leur
qualité d’origine et l’apparence des plateaux. Ensuite se vendaient les restes des
restes… sans véritable limite. La vente des regrats permettait aux plus démunis,
non indigents, de goûter à certains produits rares. Elle approvisionnait aussi
certains restaurants17.
16
34Aujourd’hui, la « gastronomie » est définie comme « l’art de la bonne chère
(cuisine, vins, ordonnance des repas, etc.21 ) ». Issue de la « grande cuisine » du
e
XVII siècle, elle se développe dans un esprit très classique. Elle est acceptée au
nom du « bon goût », en tant qu’aptitude à distinguer le beau et le laid, en
référence aux œuvres d’art, alors que la gourmandise aurait été un pêché capital.
De ce fait, elle parvient à écarter pendant trois siècles22 le souci d’une
alimentation « diététique », c’est-à -dire en rapport avec des préoccupations
médicales ou des croyances particulièrement anciennes.
36Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour oser affirmer, au risque de choquer
de nombreux professionnels, que les « gastronomes » ne sont pas ceux qui en
savent le plus sur la cuisine, mais ceux qui savent le mieux en parler. Rien ne
prouve, en effet, que notre culture culinaire ait été un jour en mesure de
s’imposer à d’autres cultures.
37Après les discours philosophiques du XVIIIe siècle qui nous ont laissé espérer
avoir le goût le plus raffiné du monde, les Français risquent de faire preuve
d’ethnocentrisme. L’anthropologue Jack Goody26 incite à la prudence, en
apportant des éléments culturels comparatifs : la « grande cuisine » actuelle est
une création de la bourgeoisie qui a favorisé le développement de cultures
alimentaires différentes avec l’apparition des restaurants, alors qu’au Moyen
Âge de larges régions partageaient une alimentation somme toute assez proche
(par exemple, une étude sur la cuisine provençale au XIVe siècle a montré très
peu de différences entre les cuisines populaire et aristocratique). Mais en Asie,
17
et en particulier en Chine, une tradition très ancienne des restaurants a donné des
bases solides à des cultures culinaires nombreuses et diversifiées, alors qu’en
Europe les restaurants se sont développés beaucoup plus tardivement.
38De même, Harvey A. Levenstein rappelle que, dans les années soixante, le
peuple américain a, lui aussi, été convaincu, tant par les éducateurs, les médias,
les producteurs et les industriels de l’alimentation, qu’il était « le peuple le
mieux nourri du monde ». Il est vrai que les saveurs alimentaires avaient cessé
d’être un signe de distinction sociale et que la « commodité » régnait aux dépens
du goût ou même de la santé27. Ces constats imposent donc un relativisme
culturel.
28 FISCHLER C., 1993, L’HOMNIVORE, PARIS, POINTS SEUIL, ODILE JACOB, P. 253-
254.
18
42Après l’apparition de la « nouvelle cuisine » dans les années 1970 et 1980
(avec des chefs comme Paul Bocuse, prônant le développement d’une cuisine du
marché, Michel Guérard réputé pour sa « cuisine minceur » ou Joël Robuchon),
la tendance serait à la « nouvelle cuisine du terroir », qui allie produits de nos
campagnes (ou produits susceptibles de paraître traditionnels) et raffinement
(avec notamment Roger Vergé, André Daguin, Lucien Vanel Bras)29.
« C’est cette mémoire fabuleuse et mythique du terroir ainsi recréé qui avive et
garantit le sentiment d’appartenance et de pérennité d’une population urbaine
qu’elle rend à ses racines et à son identité. Dans cette ré-appropriation et cette
revalorisation des cuisines traditionnelles et des savoir-faire locaux, le discours
contribue à l’élaboration de stéréotypes culinaires où la ruralité se voit
désormais intimement associée à une “qualité” apte à symboliser l’excellence
de la France dans toutes ses composantes, dans son sol comme dans ses
hommes. »
19
telle cotation. De même, le ministère de la Culture refuse de donner une
définition figée à la « culture », pour éviter d’exclure les créations
contemporaines.
47En effet, depuis le début des années 1960, une part croissante des services de
restauration est assurée par les chaînes de restaurants ou par les sociétés de
restauration collective. Le Groupe Jacques Borel, ancêtre du groupe Accor, a
rationalisé l’organisation du travail de ses restaurants en s’inspirant des modes
de gestion industriels observés aux États-Unis, notamment dans les fast-foods et
dans la restauration collective naissante, pour définir un système de gestion
budgétaire et des objectifs de rentabilités chiffrés sur chaque exploitation35. Son
fondateur, un ancien élève de l’école des Hautes études commerciales (HEC) de
Paris, a créé son premier self-service dans la même ville en 1957, qui lui valut la
résistance d’une clientèle non habituée à une dépersonnalisation du service
alimentaire. Il signa ensuite son premier contrat de restauration collective en
1959, qui devint le premier client de la société Générale de Restauration
(rebaptisée Avenance, suite à sa fusion avec Orly Restauration)36. Plusieurs
20
années après, Jacques Borel était encore exposé à de nombreuses parodies,
comme le film L’Aile ou la cuisse de Claude Zidi en 1976 qui stigmatise un
industriel dénommé Jean Tricatel exposé à une confrontation publique, face à
Louis de Funès jouant le rôle d’un critique gastronomique du nom de Charles
Duchemin (pour évoquer le Guide Michelin).
49Les chaînes ont toutefois remporté un succès croissant grâce à leurs prix
modérés, à la constance de leur offre et au gain de temps que permettait leur
prestation, mais aussi, grâce à certaines adaptations à notre culture (par exemple,
McDonald’s a modulé ses menus). Ce développement d’une restauration
fortement rationalisée a également été favorisé par la diffusion d’innovations en
matière de technologies culinaires, comme le développement des produits semi-
élaborés (conservés sous-vide, congelés, lyophilisés ou appertisés) qu’il suffisait
d’assembler. Aujourd’hui, ces produits permettent aux chaînes de décliner tout
type d’offre alimentaire, excepté la « véritable » gastronomie, c’est-à -dire la
restauration traditionnelle à vocation artistique, exclusivement artisanale.
21
52Une étude sur les restaurants de Paul de Kock en 1834 donne une idée des
diverses formules à la mode dans Paris, certaines ayant été adoptées en province.
Les gargotiers servaient principalement des maçons, tailleurs de pierres ou
manœuvres ; les traiteurs à prix fixe offraient des repas complets ; les tables
d’hôtes atteignaient parfois une addition élevée quand elles étaient fréquentées
par des femmes galantes et des chevaliers d’industrie ; les pensions bourgeoises
servaient principalement les étudiants en droit ou en médecine ; chez certains
marchands de vins-traiteurs étaient commandés dîners de corps, banquets
patriotiques et repas de noce ; enfin, restaurants de haute propriété et traiteurs de
renom accueillaient la clientèle aisée nationale et internationale38.
53À Paris, dès 1846, un restaurant particulier baptisé « La Californie » assurait
même le service de près de 6 500 couverts par jour à des prix défiant toute
concurrence39, ce qui correspond à plus de deux fois le nombre de repas servis
actuellement par le restaurant interentreprises de la Tour Maine Montparnasse,
qui figure parmi les cantines les plus importantes.
54Bien que cette histoire soit inconnue des écoles hôtelières, les archives sur la
profession témoignent du fait que, les principales innovations en restauration
sont dues à Alexandre Duval, le célèbre fondateur des « Bouillons Duval » À
partir de 1854, il invente la carte fixe qui annonce clairement les tarifs
pratiqués, il parvient à pratiquer des prix abordables grâce à une échelle
industrielle de production, il crée une boulangerie centralisée desservant les
différents restaurants, et il organise la première chaîne de restauration
(dénommée « Compagnie anonyme des établissements Duval »)40.
56Entre 1870 et 1871, sous la Commune, Paris est même gangrené par une
tragique misère. Plus de la moitié des habitants est susceptible de recevoir des
22
secours publics extraordinaires en tant que « malaisés41 ». Mais, pour les
propriétaires, la misère est un signe du destin sur laquelle il est inutile de
s’apitoyer. La société dominante utilise alors la cuisine comme armoirie dont
l’aliment est l’anecdote, érigeant l’art, le style et le superflu en philosophie. Il
est vrai qu’à cette époque, la morale catholique apprenait fort heureusement à ne
pas regarder ce qu’il y avait dans l’assiette du voisin !
57Au début du XXe siècle, avec la fin des domestiques à demeure et le recours
aux « petites jeunes filles » sans formation et issues d’un milieu modeste42, puis
avec l’instauration des congés payés en 1936, la restauration connaît un succès
croissant. Mais son élaboration est de plus en plus transférée aux industries
agroalimentaires.
59La crainte que manifeste ce type de rejet correspond à la crainte d’une perte
identitaire ou d’une perte de repères culturels ou familiaux (avec le mythe d’un
terroir d’origine ou d’un savoir-faire domestique inégalé). Or il n’existe pas
d’identité « pure », puisque même la cuisine méditerranéenne, par exemple,
représente déjà une combinaison d’influences diverses (les pâtes sont apparues
23
avec les Arabes, de nombreux fruits et légumes sont venus d’Asie et la tomate
d’Amérique…).
45 FLANDRIN J.-L. ET MONTANARI M. (DIR.), 1996 (RÉÉD. 1997), OP. CIT., P. 881-
887.
« Les grands chefs ne se servent de la cuisine de terroir que pour diversifier leur
inspiration, mais la cuisine reste un “snobisme”. Le plaisir des bourgeois, c’est
de détruire en 5 minutes une œuvre faite en 25 heures. Nous, les cuisiniers, on
est payé par des riches pour faire des choses éphémères46 ».
62Il est clair que, de ce point de vue, les repas des cantines ne permettent pas de
tenter une démarcation sociale par des goûts particulièrement subtils, puisqu’ils
visent à satisfaire le plus grand nombre au plus bas prix.
24
64La normalisation de nos comportements alimentaires n’a donc pas encore
atteint un point de non-retour, d’autant qu’une homogénéité plus grande des
comportements peut engendrer, par réaction, un fort attachement à notre identité
propre.
25
52 VANHOUTTE J.-M., 1982, op. cit., p. 307-308.
26
innovations technologiques et logistiques, la définition de principes
nutritionnels et l’expérimentation de la sous-traitance.
71Le terme « cantine » apparaît au XVIIe siècle pour désigner une réserve55. Les
dictionnaires s’accordent à lui donner pour origine le terme italien cantina
(cellier, petite cave), lui-même dérivé de canto (angle ou coin retiré). La
définition exacte de ce que l’on entendait autrefois par cantine le confirmait :
« coffret divisé en compartiments où l’on place des bouteilles et des fioles ». Par
extension, on aurait donc donné le nom de la cantine à l’endroit où se trouvait ce
coffret.
56 GRIGNON C., 1993 (rééd. 1994), art. cit., in AYMARD M. et al. (dir.), op.
cit., note p. 301.
27
58 MARTAYAN E., 1990, « L’ÉPHÉMÈRE DANS LA VILLE. PARIS ET LES EXPOSITIONS
UNIVERSELLES », PARIS, REVU (...)
77Depuis le Moyen Âge, l’action caritative envers les exclus s’étend aux
orphelins, aux « femmes en couches » et aux militaires. Parallèlement se
développe une stratégie d’enfermement dans les hôpitaux généraux des pauvres,
mendiants et vagabonds, considérés comme dangereux pour l’ordre public. Ce
sont donc plusieurs milliers d’individus que le gouvernement ou les communes
logent et nourrissent progressivement à leurs frais, conjuguant inclusion et
exclusion en imposant des formes de restauration collective de qualité très
inégale62Cette histoire des cantines hospitalières, très différente de celle de la
28
restauration seigneuriale, témoigne d’un héritage d’images particulièrement
négatives, liées à la fois au faible prestige de la population servie et aux faibles
qualités de la prestation. L’Hôpital et l’hospice symbolisaient la démission, la
tutelle consentie. Même si les besoins vitaux des pensionnaires étaient satisfaits
et si une diététicienne veillait déjà sur les rations administrées, les éventuels
Règlements sur le régime alimentaire des pensionnaires étaient peu fiables et la
« tambouille » consistait généralement en des légumes cuits à l’eau, des
fromages desséchés, des pruneaux coriaces et un peu de lait63
78Le recueil des « doléances des malades concernant la nourriture » n’a été
préconisé qu’en 194864. Et dans la loi du 31 décembre 1970 (réforme
hospitalière), un souci d’humanisation des hôpitaux les conduit enfin à
s’éloigner d’une fonction strictement médicale pour s’efforcer d’adopter un
aspect plus convivial, moins troublant65.
29
les conditions d’hygiène applicables dans le « secteur de la restauration
collective à caractère social ». Cet arrêté a permis de réviser la norme des + 65°
C à + 63° C. Par contre, il définit les obligations minimales en matière
d’hygiène alimentaire (comme l’adoption de plans de nettoyage et de
désinfection de l’ensemble des locaux qui mentionnent des modes opératoires
précis). Il vise à responsabiliser les établissements concernés en préconisant de
se référer au Guide des bonnes pratiques d’hygiène et l’adoption des principes
d’autocontrôles de la méthode HACCP66.
83Dans la marine, entre le XVIIe et le XVIIIe siècles, se mettent en place, sur les
flottes de guerre françaises et étrangères, des services de subsistance. Pour la
France, ce sont des commis assistés des maîtres-coq, de valets, d’un boulanger
et d’un tonnelier. Il faut en effet veiller à embarquer et à conserver
d’importantes réserves de vivres, et même toute une basse-cour et du gros bétail
sur pied, lorsqu’il s’agit de campagnes en mer.
84En 1792 est créée, sous l’autorité du ministère de la Guerre, une direction
centrale des approvisionnements pour les armées de Terre et la Marine, ainsi que
pour le ministère de l’Intérieur. Mais en dépit de fortes « contributions de
guerre » qu’impose notamment Bonaparte aux villes conquises, il est nécessaire
30
de procéder à des achats massifs de blé et, criant famine, les soldats n’échappent
pas aux pillages des contrées qu’ils traversent67.
86En 1905, le service universel et obligatoire est instauré avec un brassage des
catégories économiques pouvant exaucer l’idéal égalitaire des paysans. Mais les
incorporés, en majorité originaires des campagnes, agriculteurs ou artisans des
bourgades, souffrent de sous-nutrition68.
89En 1996, l’armée comptabilise son effectif maximum avec près de 500 000
personnes (300 000 dans l’armée de Terre et 90 000 environ pour les armées de
l’Air et de la Marine). Cet effectif est représenté au tiers par des appelés. Au
total, les armées produisent environ 154 millions de repas par an (en 1997), ce
qui les rend comparables à l’une des trois premières sociétés de restauration
collective. Elles emploient 5 000 personnes dont des engagés (aux postes
d’encadrement), environ 1 000 appelés (qui travaillent presque exclusivement
dans les restaurants d’appelés) et des civils.
31
91Alimentation des casernes. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les hommes de troupe
sont soumis à un régime alimentaire à part, qui n’a rien de commun avec
l’alimentation bourgeoise réservée aux gradés :
69 GRIGNON C., 1993 (rééd. 1994), art. cit., in AYMARD M. et al. (dir.), op.
cit., p. 298- 299.
« L’obligation de vivre à l’ordinaire est d’autant plus stricte qu’on descend dans
la hiérarchie. Le caractère hiérarchique de l’alimentation est encore accentué
par l’opposition entre ceux qui servent et ceux qui sont servis, opposition qui
symbolise, à l’époque, le clivage entre la bourgeoisie et les classes dominées, et
que l’alimentation contribue à renforcer : servir comme soldat, c’est aussi
servir comme domestique, que ce soit auprès des officiers ou pour la cantine
des sous-officiers ; ce sont les hommes de troupe qui font le ménage et la
cuisine, qui servent à table, etc.69 »
92Comme c’est le cas pour les prisonniers, les « repas » des soldats ne sont ni
des déjeuners ni des dîners, mais des « soupes ». Les hommes de troupe
mangent dans des gamelles collectives (pour sept ou huit) jusqu’au milieu du
XIXe siècle, puisque le ministre n’autorisa l’usage de la gamelle individuelle
qu’en 1833, pour l’étendre en 1852.
94Le prestige des repas de l’armée n’a donc pas été longtemps supérieur à celui
des hôpitaux, deux secteurs qui représentent actuellement une part essentielle
des repas servis en restauration collective.
32
96L’approvisionnement alimentaire de ce secteur put être facilité et amélioré au
plan qualitatif suite à l’invention, par Nicolas Appert, de l’appertisation (ou
stérilisation), un nouveau procédé de conservation des aliments :
« En 1782, Nicolas Appert [fils d’hôtelier devenu confiseur] s’installe à Paris, rue
des Lombards, dans le quartier des Halles. Dans son laboratoire, il commence
ses premières recherches sur la conservation en bouteilles, exploitant des
travaux dont il a eu connaissance. Le gouvernement, soucieux d’une meilleure
alimentation de ses troupes en campagne, promet une prime de 12 000 francs
[ou 1 830 euros] à l’inventeur qui mettra au point un procédé pour la
conservation à long terme et sans altération des aliments. Alors Appert
redouble ses efforts ; il s’agrandit et s’installe en banlieue, d’abord à Ivry, puis à
Massy. Proche des lieux de production, il progresse rapidement et, en 1804, il
commence la commercialisation de ses produits71. »
97La conserve apparaît comme une véritable révolution par rapport aux
techniques médiévales de conservation des aliments (salage, fumage, alcool,
vinaigre…).
99La plupart des découvertes réalisées durant le XIXe siècle avaient été suscitées
par des besoins militaires73: invention de la conserve puis amélioration de la
marmite par la mise au point de l’autoclave (cuiseur vapeur sous pression), mise
au point de la margarine ou du procédé de fabrication industrielle du sucre de
betterave, potages en poudre, etc.
33
consommés dans le même emballage, et l’adjonction de conservateurs naturels,
tels que les vitamines C et E qui sont des anti-oxydants, renforce leurs
possibilités de conservation. Ou encore, il existe des systèmes de cuisson ou de
réfrigération mobiles, des équipements d’approvisionnement en eau ou de
compactage des déchets… et, bien sûr, des solutions logistiques de plus en plus
performantes.
101Une étude menée par l’armée américaine sur l’alimentation des troupes au
front rappelle en effet que les soldats peuvent être davantage épuisés et
démoralisés par l’absence de nourriture (et d’eau) que par n’importe quelle autre
privation, excepté le sommeil. La disponibilité de nourriture est en quelque sorte
un baromètre à travers lequel un soldat juge l’état de l’organisation de son unité.
Un manque d’alimentation signifie pour eux une désorganisation des moyens
logistiques, qui suppose le chaos74.
102Le terme « nutrition » nous paraît approprié pour décrire une évolution
fondamentale de la profession, même si la profession a généralement recours à
celui de « diététique »75. En effet, si l’évolution des connaissances
« nutritionnelles » est liée à l’évolution de la recherche médicale, celle de la
« diététique » est davantage liée à des effets sociétaux de rapports de l’homme à
son alimentation ou à son corps. L’évolution normative des discours en matière
de diététique a été analysée au travers de quatre grandes étapes du discours, nous
conduisant à vouloir maigrir à tout prix avant de revenir à une recherche
d’harmonie : il fallait « manger moins » dans les années 1970, « manger vite »
au début des années 1980, « manger sans » à la fin des années 1980, et il faut
« manger juste » dans les années 199076. pourquoi, seules l’évolution des
connaissances scientifiques et médicales et leurs applications en matière
d’alimentation nous paraissent susceptibles d’être analysées comme des
innovations.
34
103La satisfaction des besoins nutritionnels des jeunes est rapidement devenue
une préoccupation majeure pour les établissements scolaires. Dès le XVIe siècle,
les collèges, qui ne dépendent plus des universités mais le plus souvent de
congrégations religieuses, se développent et instituent une forme de restauration
collective avec des tables immenses (16 à 25 places), pour lesquelles un
religieux veille au silence77. Dans l’instruction primaire, le couvert apparaît au
XVIIIe siècle, avec la congrégation des Frères des Écoles chrétiennes, fondée en
1720 par Jean-Baptiste de la Salle.
105Il existait toutefois des exceptions, avec de bonnes rations alimentaires dans
les grandes écoles comme Polytechnique.
106Les écoles. Les lois Jules Ferry poussent à la fréquentation des écoles et à la
multiplication des cantines. Les soupes et aliments chauds, dont le ministre de
l’Instruction publique Victor Duruy demande, en 1869, qu’ils soient distribués
aux enfants des salles d’asile, représentent la forme initiale du repas.
35
108Certaines résistances enseignantes auraient pu déstabiliser l’édifice, mais le
repas pris à la cantine est plutôt devenu le repas le plus consistant de la journée,
pour de nombreux enfants. Le problème actuel de l’alimentation infantile est
moins celui d’une sous-alimentation qu’un souci d’apprentissage d’un bon
équilibre nutritionnel.
109La gestion des cantines a longtemps été confiée aux concierges des écoles,
en régie directe, même si les municipalités pouvaient avoir recours à des
« cantiniers ». Dans les collèges communaux et les institutions privées laïques,
cette responsabilité incombait au chef d’établissement, le principal ou le chef
d’institution ou de pension. En pratique, la femme de ce « chef de maison » se
chargeait fréquemment de la préparation des repas80. pourrait expliquer la
féminisation ultérieure de l’emploi de cuisinier dans les cantines scolaires,
comme s’il s’apparentait à une restauration domestique, davantage que la
restauration hospitalière ou d’entreprises.
36
111Il existe cependant une avancée récente importante en la matière, puisqu’un
guide des recommandations nutritionnelles a été élaboré en avril 1999 par le
Groupe permanent d’étude des marchés de denrées alimentaires (GPEM/DA)82.
Il a été approuvé le 6 mai 1999 par la Commission centrale des marchés de la
Direction des affaires juridiques du ministère de l’Économie83. Les collectivités
publiques peuvent donc intégrer ces recommandations dans leurs cahiers des
charges des marchés de fournitures de repas et de délégation de service public
de restauration. Ces recommandations fixent des objectifs de qualité
nutritionnelle des repas, les moyens d’atteindre ces objectifs et les contrôles
aptes à vérifier que ces moyens sont bien mis en œuvre. Elles ont vocation à
devenir une référence incontournable pour tous les acheteurs publics. Alors
qu’en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, l’ensemble de la profession est
soumis aux mêmes contraintes84, le secteur public français reste actuellement
libre d’appliquer ces règles, qu’il est en droit d’imposer au secteur privé après
l’avoir sollicité dans leur élaboration. Seule une association professionnelle
municipale incite ses adhérents à respecter ces règles, pour ne pas se distancier
du niveau de professionnalisme des sociétés de restauration collective.
37
« Il faut remonter aux années 1939-1940 pour assister à la création des
premières cantines pour le personnel des sociétés privées qui assuraient alors
la production, le transport et la distribution du gaz et de l’électricité en France.
Elles se développèrent entre 1939 et 1945, période de restriction, notamment
alimentaire. À partir de 1946, avec la nationalisation de ces sociétés privées, les
représentants élus des salariés prennent la responsabilité des activités sociales
dont la cantine86. »
38
demandeurs), l’employeur doit mettre à disposition du personnel un
emplacement permettant de se restaurer dans de bonnes conditions d’hygiène et
de sécurité. L’employeur peut aussi, en accord avec les intéressés, substituer une
formule de participation aux frais de restaurant des salariés sous forme de titres
restaurant. Depuis une décision de l’Administration en 1965, cet avantage en
nature est exonéré de cotisations sociales y compris pour les entreprises de
moins de 25 salariés, et l’ordonnance du 27 septembre 1967, qui réglemente leur
usage, définit des montants limites pour l’exonération de la participation de
l’employeur
1. Liaisons Sociales, avril 1979, « Restauration d’entreprise », Paris, n° spécial,
100 p., p. 6.
117Après la loi sur les comités d’entreprise, les cantines connurent trois stades
de développement.
118La naissance des premiers restaurants, sous égide ouvrière s’appuyait sur le
bénévolat :
« En 1950, le comité d’entreprise des usines Renault était gestionnaire des
cantines et le bilan était loin d’être satisfaisant. La préparation et le service de
20 000 repas par jour est une tâche écrasante. Les élus n’ont pas de
connaissances spécifiques en la matière. Ce sont souvent des travailleurs de
l’usine qui font fonction de cuisiniers et d’employés. De ce fait, la prestation se
réduit souvent à une cuisine de régiment qui mécontente tous les
rationnaires89. »
119Si l’investissement de la CGT dans les comités d’entreprise n’a été que
progressif, pour ne pas cautionner la gestion des rapports sociaux de l’entreprise
par sa présence dans cette institution paritaire, à l’inverse, elle s’est engagée plus
facilement dans le service de la restauration. En effet, les travailleurs y
trouvaient des satisfactions immédiates susceptibles d’améliorer les conditions
de travail des ouvriers, et la possibilité de réunions dans le cadre de la prise en
commun des repas.
122Face à la complexité des rapports sociaux entre les travailleurs, les comités
d’entreprises se sont alors progressivement déchargés de la gestion de la cantine
qu’ils avaient pourtant revendiquée, en la confiant à des sociétés spécialisées :
les sociétés de restauration collective.
123Elles peuvent alors être perçues comme ayant « récupéré » une situation
conflictuelle, en tirant parti de leur statut externe et de leur spécialisation
professionnelle pour s’imposer en tant qu’arbitre. Les cantines d’entreprises, en
tant que segment de marché de la restauration collective, ont été en effet le
premier secteur faisant appel à la sous-traitance. Elles sont largement sous-
traitées et la profession considère avoir atteint un seuil difficilement
franchissable, dans la mesure où certaines collectivités conservent leur
autonomie de gestion pour des raisons syndicales (la fonction publique) ou de
sécurité (l’armée, par exemple).
127Cette activité remporta un vif succès auprès des centrales nucléaires d’EDF,
qui présentaient, par leur relatif isolement géographique, des contraintes
similaires à celles des bases-vies. Les premiers contrats de ces sociétés de
restauration collective ont alors été les centrales de Cadarache et de Pierrelatte,
avant que s’ouvrent les marchés des autres cantines d’entreprises, des écoles
privées ou des cliniques.
42
(rebaptisée Avenance), certaines sociétés de restauration collective ont pris une
orientation qui s’est révélée décisive sur leur croissance. Aujourd’hui, celles qui
ne l’ont pas prise n’en ont plus la possibilité, faute de savoir-faire et de
références, sur un marché devenu complexe et exigeant.
133Pour pénétrer de nouveaux marchés tels que les collectivités locales, les
sociétés de restauration collective ont d’abord transformé la définition première
de leur métier, en devenant parfois prestataires de services et investisseurs.
Alors qu’auparavant, elles n’investissaient même pas dans le matériel de cuisine
puisque celui-ci leur était confié, elles réalisent aujourd’hui des emprunts de
long terme pour se substituer àdes collectivités àfaibles ressources.
135Ainsi, la conquête des marchés s’est faite par une adaptation à un ensemble
d’exigences, rendant chaque situation spécifique. Il est donc difficile d’établir
des moyennes, à partir des situations dans lesquelles des sociétés de restauration
collective ont construit des cuisines centrales, sur la part du personnel qu’elles
ont repris ou sur la part des détachements temporaires qui y ont été effectués. Il
apparaît par contre que les collectivités qui sollicitent ces nouveaux exploitants
restent les véritables décideurs des transferts d’activité qui s’opèrent. Les
emplois de ré-affectation qu’elles proposent aux individus refusant un
détachement chez les nouveaux prestataires présentent en effet un intérêt
variable qui oriente fortement les choix individuels des personnes concernées.
Parmi les plus fréquents, nous avons relevé les tâches administratives, le
gardiennage de parkings et le ramassage des ordures ménagères.
43
sociétés de restauration collective ne progressent
plus.
Parmi les entreprises publiques, La Poste et
France Télécom avaient obtenu un statut
particulier qui excluait toute possibilité de sous-
– Entreprise publiques et
traitance. Mais il a été remis en cause, et cette
privées
activité a été sous traitée en juin 1999, comme
l’essentiel du marché de la restauration des
entreprises.
Les difficultés financières des municipalités et
l’injonction des services d’hygiène à la rénovation
Secteur scolaire
des cuisines conduit à la sollicitation de
– Écoles maternelles et
partenaires privés pour la construction de cuisines
primaires (gestion
centrales. Statutairement, le personnel municipal
municipale)
de la fonction publique territoriale peut être
détaché dans les entreprises privées.
Obstacle juridique : impossibilité de détachement
des fonctionnaires d’État dans le secteur privé. Le
– Enseignement secondaire personnel des cantines de collèges et de lycées est
(Conseils Généraux pour les employé sous ce statut, excepté dans certains
collèges, Conseils Régionaux établissements scolaires construits récemment (où
pour les lycées) l’Éducation nationale s’est adressée directement à
des sociétés de restauration collective pour
réaliser ce service).
Les CROUS, établissements publics à caractère
administratif, ont le monopole de cette activité
(avec un personnel essentiellement contractuel de
– Enseignement supérieur droit public), mais certains snacks des campus
sont gérés de manière autonome par des sociétés
de restauration collective, contre versement d’une
redevance.
À l’exception des établissements créés
récemment, les sociétés de restauration collective
Secteur de la santé y interviennent au maximum au niveau
– Établissements publics d’assistances techniques. Dans la majorité des cas,
le personnel des cantines hospitalières appartient à
la fonction publique hospitalière.
La sous-traitance des services de restauration se
développe et s’accompagne parfois de la sous-
– Établissements privés traitance d’ensemble des services hôteliers (avec
le nettoyage des chambres, par exemple), ou
même d’autres services annexes.
44
Secteur social
Les sociétés de restauration collective
– Centres d’aide par le travail
développent leurs interventions ou diversifient
(CAT), centres de loisirs,
ainsi leur clientèle, notamment lorsqu’elles
maisons de retraite,
disposent d’une cuisine centrale scolaire à
livraisons à domicile pour
proximité.
personnes âgées…
L’armée développe et sollicite davantage les
sociétés de restauration collective pour des
assistances techniques, mais considère stratégique
Secteur pénal et de la le maintien de son autonomie de gestion. Depuis
Défense la loi du 28 octobre 1997 mettant fin à
– Armée l’obligation du service militaire pour les hommes
par sa transformation en simples journées d’appel
mixtes, les effectifs de l’armée et la fréquentation
des cantines se réduisent de manière continue.
Le secteur pénitentiaire s’est ouvert aux sociétés
de restauration suite à l’adoption du « Programme
13 000 », en 1987. Ainsi, la privatisation partielle
des prisons a été décrétée pour favoriser
– Prisons l’ouverture, en treize ans, de 13 000 places
supplémentaires, tout en reportant sur le secteur
privé la question du respect des contraintes
budgétaires. Aujourd’hui, le « Programme 4 000 »
est venu compléter ce dispositif.
***
46
3 .ORGANISATION DE LENTREPRISE DE RESTAURATION
Afin d'en savoir plus sur les missions et tâches des différents métiers dans la
restauration, nous vous proposons ci-dessous une sélection de fiches de
postes que vous pouvez consulter et imprimer si besoin :
En Cuisine :
Chef de Cuisine
poste du Chef de cuisine
Activités principales
Compétences principales
Élaborer une cuisine créative tenant compte de l’évolution des goûts, des
tendances, des nouvelles technologies culinaire
Fidéliser la clientèle existante et attirer de nouveaux clients
Assurer la cohésion de l’équipe et sa motivation
Transmettre son savoir-faire à l’équipe
Certification principales
Activités principales
47
Management, animation d’équipe (en lien avec le Chef de Cuisine)
Gestion des budgets et des stocks
Production culinaire
Compétences principales
PATISSIER
Le chef de partie pâtissier est un commis pâtissier confirmé, spécialisé dans une
discipline donnée et qui a donc une responsabilité précise au sein d'une cuisine.
Il prépare et confectionne des produits de pâtisserie, confiserie, chocolaterie et
glacerie selon les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire.
Activités principales
Compétences principales
Certification principales
CAP
« Pâtissier ».
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CAP «
Certification principales
CAP/BEP cuisine
BAC pro / BAC techno
Cuisinier/cuisinière
du Cuisinier / Cuisinière
Le cuisinier traditionnel est un salarié qui assure la préparation des repas pour
une clientèle de restaurant, à la table ou parfois en buffet, en vue d'un service
direct. Il peut travailler en restauration privée ou collective.
Activités principales
Compétences principales
Certification principales
CAP “Cuisine”
CQP “Cuisine”
Titre professionnel du Ministère du Travail : “Cuisinier”
Commis de cuisine / Commise de cuisine
49
peut l'être : il épluche et émince les légumes. Il réalise des plats simples comme
des hors-d’œuvre, potages, légumes, desserts.
Activités principales
Compétences principales
L’aide de cuisine exécute des tâches simples préalables à la préparation des mets
(épluchage des légumes, écaillage et nettoyage des poissons...), procède au
nettoyage, à l'entretien et au rangement de la vaisselle, du matériel et des
ustensiles de cuisine, des équipements et des locaux.
Activités principales
Production culinaire
Préparations préliminaires
Dressage distribution
Dressage, distribution
Entretien de la cuisine et des locaux annexes
Compétences principales
50
Certification principales
Plongeur/Plongeuse
Le plongeur assure le nettoyage de vaisselle (hormis la verrerie), le nettoyage
des ustensiles de cuisine (plonge batterie), la propreté de la cuisine et l'entretien
des locaux.
Activités principales
Compétences principales
Activités principales
Compétences principales
51
Comprendre et appliquer un process de production
Organiser son environnement de travail
Accueillir les convives en fonction des procédures de l’entreprise
Analyser, en temps réel, les signes de satisfaction ou d’insatisfaction des
convives
Rémunération
Certification principales
Accès
Parcours professionnels
Restauration
52
Fiche de poste de l'employé / Employée polyvalent
Activités principales
Compétences principales
Rémunération
Certification principales
53
Activités principales
Compétences principales
Activités principales
Compétences principales
Certification principales
54
Il n’existe aucune certification conduisant directement à ce métier, toutefois, une
excellente connaissance des métiers de salle étant nécessaire, un bac
professionnel ou bac technologique voir un BTS option B serait fortement
conseillé, formation initiale complétée obligatoirement
Chef de rang
du chef de rang
Le chef de rang est responsable d’un certain nombre de tables, qui composent un
rang. Il est sous la responsabilité du maitre d’hôtel ou du directeur de restaurant
et peut lui-même superviser et coordonner l’action de commis positionné sur son
rang.
Activités principales
Compétences principales
Certifications principales
55
restaurant. Il est garant du déroulé du service pour les tables dont il a la charge
et donc de la satisfaction client.
Activités principales
Compétences principales
Certification principales
Le sommelier est le spécialiste des vins, des alcools, des liqueurs et des
champagnes dans les restaurants traditionnels, gastronomiques et les grands
hôtels.
Activités principales
Compétences principales
56
Intervenir au bon moment dans l’enchaînement des activités de service en
salle
Rémunération
Certification principales
Le Barman assure le service des consommations aux clients et gère les stocks de
boissons dans un bar ou un restaurant. Il est en capacité de proposer des
cocktails élaborés à la clientèle de l’établissement.
Activités principales
Service et vente
Réalisation de cocktails et boissons diverses à la demande
Accueil du client et suivi du client
Approvisionnement et mise en place
Compétences principales
Certification principales
57
EN SUPPORT
l'agent de maintenance
Activités principales
Réparation et entretien
Diagnostiquer une panne sur une installation
Entretien et réparation sur différents supports d’agrément
Entretien des espaces verts
Compétences principales
Certification principales
Community manager
La mission principale est la prise en charge de contenu éditorial ainsi que la
mise à jour de sites web afin d’augmenter la fréquentation du site internet, la
notoriété et donc la fréquentation de l’établissement, gestion des réseaux
sociaux.
Activités principales
58
Développer la notoriété de la marque
Animer la communauté et renforcer sa cohésion
Réalisation opérationnelle
Mises à jour, suivi, anamyse, veille,...
Compétences principales
Certification principales
59