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FISCALITE DES

ENTREPRISES

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INTRODUCTION

La fiscalité est un système de contributions obligatoires prélevées par l'État, le plus souvent sous forme
d'impôts, pesant sur les personnes, sur les entreprises et sur les biens.

Aujourd’hui, personne n’attend avec impatience qu’on lui demande de payer ses impôts. Pourtant, une
fiscalité équitable est un des piliers de la société de bien-être telle que nous la connaissons. La fiscalité
est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l’Etat, des Régions et des Départements, des
Communes…

Si la perception de l’impôt est importante, sa bonne gestion l’est tout autant car, l’adhésion du corps
social à l'impôt, dépend de la capacité de l'État à fournir, en échange de la ponction qu'il opère sur les
revenus et les capitaux, les services que les citoyens sont en droit d'attendre de la puissance publique.
En effet, les recettes fiscales et sociales sont principalement redistribuées sous forme de services
publics. Elles doivent être considérées comme une source de financement des équipements collectifs,
des équipements d’intérêt général et des services publics : soins de santé, sécurité sociale, pension,
transport publics, établissement d’enseignement, culture et formation, protection de l’environnement,
sécurité….

Les services publics sont les piliers de l’Etat social. La qualité de la vie dans la société est étroitement
liée à la qualité des services publics. Sans la fiscalité, ces services seraient inaccessibles pour la
grande majorité des populations. L’organisation des services publics est par conséquent essentielle
pour assurer l’égalité des citoyens.

Les services publics sont également un atout pour l’économie en ce sens qu’ils disposent d’instruments
visant particulièrement le développement économique (formations axées sur les entreprises, mesures
de soutien pour les PME…).

Cependant, il ne suffit pas d’établir l’impôt. Encore faut-il que l’impôt soit équitable et juste, encore faut-il
savoir qui paie effectivement des impôts et dans quelle mesure ? Il faut qu’il puisse être effectivement
perçu.

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I/-GENERALITES SUR LES IMPOTS EN COTE D’IVOIRE

1/-Définition

L’impôt est le procédé de répartition des charges budgétaires entre les individus d’après leurs facultés
contributives. En d’autres termes, c’est un prélèvement obligatoire effectué par la puissance publique
auprès des personnes physiques et morales, par voie d’autorité et sans contrepartie directe, en vue de
la couverture des dépenses publiques et à des fins d’interventionnismes et étatiques.

2/-Utilité de l’impôt

L’impôt permet à chaque citoyen de participer au financement des dépenses publiques. L’État collecte
les impôts et peut ainsi construire des routes, financer le fonctionnement des écoles, des hôpitaux, de
l’armée ainsi que de nombreux autres services publics que nous utilisons quotidiennement.

Les impôts ont un rôle à la fois budgétaire, économique et social.

a/- Le rôle budgétaire de l’impôt 

Les impôts financent le budget de l'État et le budget des collectivités locales, et contribuent notamment
aux dépenses d'éducation, de défense, de justice, d'infrastructures routières, sans être affectés à un
financement particulier, ce qui les distingue théoriquement des taxes et redevances.

b/- Le rôle économique de l’impôt 

Les impôts sont aussi, du fait de leur incidence sur l'économie, utilisés comme instruments pour
satisfaire à des objectifs économiques. Dans ce cadre, ils peuvent servir, par exemple, à développer
une économie équilibrée en stimulant ou en réduisant certaines formes d'activités économiques, ou
bien à inciter les investissements.

c/- Le rôle social de l’impôt

L’impôt assure une sorte de redistribution des richesses du pays entre les citoyens et favorise ainsi la
justice sociale

II/-LES PRINCIPAUX TYPES D’IMPOTS EN COTE D’IVOIRE

On distingue les impôts directs, les impôts indirects et les taxes diverses.

1/- Les impôts directs

Par impôts directs, il faut entendre les prélèvements effectués sur le revenu des contribuables
(bénéfice, salaire, pension, foncier, revenus des capitaux…) ainsi que d’autres impôts assimilés tels
que les patentes et licences, la taxe d’habilitation…

2/- Les impôts indirects

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Les impôts indirects sont des taxes qui sont assises sur les dépenses de consommation. Les
entreprises et les commerçants établissent des prix spécifiques pour leurs produits, mais ils vendent
ces derniers à des niveaux de prix plus élevés en incorporant la taxe qui sera ultérieurement versée à
l'État. Ce mécanisme a pour effet de faire supporter la différence au consommateur, mais les
entreprises n'en bénéficient pas, puisqu'elles constituent de simples intermédiaires entre les
consommateurs et le fisc.
Exemple  : la TVA, la TPS, les droits d’accise, la TSP….

3/- Les autres impôts et taxes

Il existe divers autres impôts et taxes parmi lesquels l’on peut citer :
 La Taxe Spéciale d’Equipement
 La Taxe pour la formation professionnelle
 La Taxe forfaitaire des petits artisans…

NB : les impôts comprennent également les prélèvements effectués pour les organismes non étatiques
dans un but de protection sociale (la CNPS).

IV/- LES CRITERES D’IMPOSITION

Le régime d’imposition dépend :


 De la personnalité juridique du contribuable ;
 De l’activité du contribuable ;
 Du chiffre d’affaires réalisé ou prévisionnel (en cas de début d’activité) ;

III/-LES DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION EN COTE D’IVOIRE

On distingue quatre différents régimes d’imposition en Côte d’Ivoire :


 Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans
 Le régime de l’impôt synthétique (IS)
 Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)
 Le régime du réel normal d’imposition (RNI)

1/- Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans

Ce régime d’impôt concerne les personnes physiques réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 5
millions.

Exemple : les petits coiffeurs, les photographes sans local, les réparateurs de montres, les cordonniers,
les vulcanisateurs, les boulangers traditionnels…

2/- Le régime de l’impôt synthétique (IS)

Les contribuables soumis à ce régime d’impôt sont les personnes physiques dont :
 Le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 50 millions pour les commerçants ;
 Le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 25 millions pour les prestataires de
services ; 

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3/- Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)

Ce régime s’applique aux personnes physiques et morales dont :


 Le chiffre d’affaires est compris entre 50 et 150 millions pour les commerçants ;
 Le chiffre d’affaires est compris entre 25 et 75 millions pour les prestataires de
services ; 

4/- Le régime du réel normal d’imposition (RNI)

Ce régime s’applique aux membres des professions libérales. Il s’applique également aux personnes
physiques et morales dont :
 Le chiffre d’affaires est supérieur 150 millions pour les commerçants ;
 Le chiffre d’affaires est supérieur à 75 millions pour les prestataires de services ; 

V- LES OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES

Tout contribuable doit, dans un délai de dix jours après le démarrage effectif de ses activités, souscrire
à une déclaration fiscale d’existence. Il s’agit en effet pour lui, de faire identifier sa structure auprès des
services des impôts en vue de la détermination du type et du montant des impôts qui lui seront
assujettis.

1/- Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans

Les contribuables sont tenus de payer quotidiennement ou mensuellement leurs taxes forfaitaires selon
leur catégorie de redevable. La perception de la taxe est effectuée par le receveur municipal dans les
communes et par les administrateurs dans les circonscriptions.

Les contribuables qui entreprennent leur profession dans le courant de l’année devront acquitter la taxe
à compter du premier jour du mois dans lequel ils veulent commencer à exercer.

2/- Le régime de l’impôt synthétique (IS)

Les contribuables soumis au régime de l’impôt synthétique paient, en plus de l’Impôt sur les
Traitements et Salaires (ITS), un Impôt Synthétique (déterminé sur la base du chiffre d’affaires annuel
précédent) qui se substitue à la Patente, au BIC et à la TVA. Les déclarations et paiements sont
effectués spontanément au centre des Impôts du lieu d’exercice de l’activité avant le 15 de chaque
mois.

En outre, les contribuables soumis au régime de l’impôt synthétique doivent :


 Présenter leur résultat financier de fin d’exercice selon le système minimal de trésorerie
prévu par le droit comptable OHADA.
 Tenir un registre chronologique consignant toutes les factures des achats et des dépenses ;
 Tenir un registre chronologique consignant selon l’ordre numérique les factures des ventes
ou des prestations réalisées
 Conserver les deux registres cités plus haut pendant dix (10) ans.

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3/- Le régime du réel simplifié (RSI)

Ils sont assujettis aux impôts suivants :


 TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée)
 ITS (Impôt sur Traitements des Salaires)
 TSE (Taxe Spéciale d’Equipement)
 BIC (Bénéfice Industriel et Commercial) ou son IMF (Impôt Minimum Forfaitaire)
 PATENTE ET LICENCES
 AIRSI (Acompte d’Impôt sur le Revenu du Secteur Informel) appelé encore ASDI (Acompte
sur Divers Impôts)

Hors mis le BIC et la PATENTE et LICENCE dont les déclarations se font annuellement et les
paiements, par fractions égales, les autres impôts doivent être déclarés et payés au plus tard le 15 du
mois suivant chaque trimestre civil auprès des services du centre des impôts du lieu d’exercice de
l’activité.

Par ailleurs, les contribuables ont l’obligation de tenir une comptabilité simplifiée comportant
obligatoirement :

 Un livre des achats


 Un livre des frais généraux
 Un livre des salaires et des charges sociales
 Un livre des ventes et des prestations réalisées
 Un livre d’inventaire des stocks, des immobilisations, des créances et des dettes
 Un livre de caisse tenu au jour le jour, retraçant toutes les recettes et les dépenses, tous les
apports et prélèvements effectués par l’exploitant
 Présenter leur résultat financier de fin d’exercice selon le système allégé au plus tard le 30
Mai de chaque année.

NB : Les documents comptables et les pièces justificatives doivent être conservés pendant les 10
années qui suivent celle au cours de laquelle les opérations auxquelles elles se rapportent ont été
constatées dans les écritures.

4/- Le régime du réel normal (RNI)

Ils sont assujettis aux impôts mêmes impôts et aux mêmes obligations comptables que ceux du RSI à
la seule différence qu’ils présentent leur résultat financier de fin d’exercice selon le système Normal.

Par ailleurs, les contribuables soumis au régime du réel normal d’imposition sont tenus de présenter
selon le système normal et au plus tard le 30 Mai de chaque année leurs états financiers. Ce délai est
fixé au 30 Avril pour les contribuables réalisant un Chiffre d’affaire annuel supérieur à un Milliard.

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RECAPITULATIF DES OBLIGATIONS FISCALES

Nature d’impôts IS RSI RNI

 Déclarations annuelles au plus tard le


30 Janvier suivant l’année concernée
IS
 Paiement au plus tard le 15 de chaque
mois suivant le mois concerné
 Déclarations trimestrielles.  Déclarations mensuelles.
 Paiement au plus tard le 15 du  Paiement au plus tard le 15 de
TVA
mois suivant le trimestre chaque mois suivant le mois
concerné. concerné.
 Déclarations mensuelles.  Déclarations mensuelles.  Déclarations mensuelles.
 Paiement au plus tard le 15 de chaque  Paiement au plus tard le 15 de  Paiement au plus tard le 15 de
ITS
mois suivant le mois concerné chaque mois suivant le mois chaque mois suivant le mois
concerné. concerné.
 Déclarations trimestrielles.  Déclarations mensuelles.
 Paiement au plus tard le 15 du  Paiement au plus tard le 15 de
TSE
mois suivant le trimestre chaque mois suivant le mois
concerné. concerné.
 Déclarations trimestrielles.  Déclarations mensuelles.
 Paiement au plus tard le 15 du  Paiement au plus tard le 15 de
AIRSI
mois suivant le trimestre chaque mois suivant le mois
concerné. concerné.
 Déclarations annuelles à
déposer au plus tard le 30 Avril
suivant la clôture de l’exercice.
 Paiement de la première fraction
BNC/IMF au plus tard le 15 Avril.
 Paiement de la deuxième
fraction au plus tard le 15 Juillet.
 Paiement de la troisième fraction
au plus tard le 15 Octobre.
 Déclarations annuelles à  Déclarations annuelles à
déposer au plus tard le 30 Avril déposer au plus tard le 30 Avril
suivant la clôture de l’exercice. suivant la clôture de l’exercice.
 Paiement de la première fraction  Paiement de la première fraction
au plus tard le 15 Avril. au plus tard le 15 Avril.
BIC / IMF
 Paiement de la deuxième  Paiement de la deuxième
fraction au plus tard le 15 Juin. fraction au plus tard le 15 Juin.
 Paiement de la troisième  Paiement de la troisième fraction
fraction au plus tard le 15 au plus tard le 15 Septembre.
Septembre.
PATENTE  Déclarations annuelles à  Déclarations annuelles à
LICENCE déposer au plus tard le 15 Mars déposer au plus tard le 15 Mars
suivant la clôture de l’exercice. suivant la clôture de l’exercice.
 Paiement de la première fraction  Paiement de la première fraction
au plus tard le 15 Mars. au plus tard le 15 Mars.

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 Paiement de la deuxième  Paiement de la deuxième
fraction au plus tard le 15 Juillet. fraction au plus tard le 15 Juillet.

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