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Ton absence
Comme une bouffée de chagrin Je dors blotti dans ton sourire
Ton visage ne dit plus rien Entre le passé, l’avenir
Je t’appelle et tu ne viens pas Et le présent qui me retient
Ton absence est entrée chez moi. De te rejoindre un beau matin
Yves Duteil
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Comme un arbre
Arc-bouté de la terre jusqu’au ciel
Racines de la vie.
Auteur anonyme
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Benoît Marchon
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Je sais que la mort nous a séparés Eh bien, tout d’abord, j’essaierais de commettre plus d’erreurs. Je n’essaierais
Je sais que ton départ me donne pas d’être si parfait. Je serais beaucoup plus fou que je ne l’ai été. Je pren-
Le sentiment d’être abandonné drais en fait très peu de choses au sérieux. Je courrais davantage de risques,
Je sais que cette séparation creuse je ferais de bien plus nombreux voyages… Je contemplerais plus souvent le
Une souffrance en plein cœur lever et le coucher du soleil ; je gravirais d’autres montagnes, je nagerais
De mon être dans d’autres rivières… Je jouerais encore et encore avec les enfants.
Je sais que ta présence me manquera J’aurais davantage de vrais problèmes et moins d’imaginaires.
Chaque jour.
Vous savez, j’ai vécu avec bon sens et pleinement chaque minute de ma vie.
Et je crois … C’est vrai, j’ai eu des moments de joie.
Que la mort ne t’empêche pas de vivre Mais si je pouvais revenir en arrière, j’essaierais seulement d’avoir de bons
Que tu es vivant moments. Car si vous ne le savez pas, c’est de cela qu’est faite la vie.
Que le lien d’amour entre nous est pour toujours Ne gâchez pas le moment présent. J’étais un de ceux qui ne se promènent
Que le « lien de besoin de toi » peut jamais sans un thermomètre, une gourde d’eau chaude, un parapluie, un
Doucement diminuer en laissant grandir le « lien d’amour » parachute, que sais-je encore…
Que toi et moi sommes en Chemin Eh bien si je pouvais revivre ma vie, je voyagerais bien plus léger, je vous
Que tu vis dans un nouvel espace assure !
Une nouvelle relation avec moi. Si je pouvais revivre ma vie, je commencerais par marcher pieds nus au début
du printemps et je continuerais ainsi jusqu’à la fin de l’automne. Et j’y pren-
Et je veux me laisser faire drais plaisir. D’ailleurs, je prendrais plaisir à beaucoup plus de choses.
Par la brise douce et légère
De l’esprit Saint de Dieu Si j’avais une autre fois la vie devant moi…
Qui nous conduit tous les deux. Oui mais voilà, je me sais âgé. Mais vous qui êtes jeunes,
n’oubliez pas : NE GÂCHEZ PAS LE MOMENT PRÉSENT… »
Jenny Gay-Benson
Jorge Luis Borges, poète et écrivain argentin.
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Une mère
Ça travaille à temps plein, ça dort un œil ouvert Une mère
C’est de garde comme un chien À un moment, ça se courbe, ça grince quand ça se penche
Ça court au moindre petit bruit, ça se lève au petit jour Ça n’en peut plus d’être lourde
Ça fait des petites nuits. Ça tombe, ça se brise une hanche
C’est vrai, ça crève de fatigue Puis rapidement, ça sombre
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue C’est son dernier dimanche
Ça reste auprès de sa couvée Ça pleure et ça fond à vue d’oeil
Au prix de sa jeunesse, au prix de sa beauté Ça atteint la maigreur des plus petits cercueils
Ô bien sûr, ça veut revoir ensemble
Une mère toute sa progéniture entassée dans sa chambre
Ça fait ce que ça peut, ça ne peut pas tout faire Et ça fait semblant d’être encore forte
Jusqu’à ce que son cadet ait bien refermé la porte
Mais ça fait de son mieux. Et lorsque, toute seule ça se retrouve
Ça attend dignement que le firmament s’entr’ouvre
Une mère, Et puis là, ça se donne le droit
Ça calme des chamailles De fermer pour une première fois les deux yeux à la fois.
Ça peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille
Paroles et musique de Linda Lemay
Une mère © Éditions Raoul Breton et Hallynda
C’est plus comme les autres filles
Ça oublie d’être fière
Ça vit pour sa famille
Une mère,
Ça se confine au bercail
C’est pris comme un noyau
dans le fruit de ses entrailles
Une mère
C’est là qu’ça nous protège
Avec les yeux pleins d’eau, les cheveux pleins de neige
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Paul Verlaine Il est possible de croire que tout ce que l’esprit humain a jamais ac-
compli n’est que le rêve qui précède l’éveil.
De notre lignée, des esprits vont surgir qui nous regarderons dans
notre petitesse, afin de nous connaître mieux que nous nous connais-
sons nous-même.
H. G. Wells
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Lâcher prise
Lâcher prise, ce n’est pas se montrer indifférent, mais simplement Lâcher prise, c’est ne pas materner les autres, et leur permettre d’af-
admettre que l’on ne peut agir à la place de quelqu’un d’autre. fronter la réalité.
Lâcher prise, ce n’est pas couper les liens, mais prendre conscience Lâcher prise, ce n’est pas rejeter, c’est au contraire accepter.
que l’on ne peut contrôler autrui.
Lâcher prise, c’est ne pas harceler, reprocher, sermonner ou gronder,
Lâcher prise, ce n’est pas être passif, mais au contraire chercher prin- et tenter de déceler ses propres faiblesses et de s’en défaire.
cipalement à tirer une leçon des conséquences inhérentes à un évé-
nement. Lâcher prise, c’est ne pas adapter les choses à ses propres désirs, et
prendre chaque jour comme il vient et l’apprécier.
Lâcher prise, c’est reconnaître son impuissance, au sens où l’on admet
que le résultat final n’est pas toujours entre ses mains. Lâcher prise, c’est ne pas critiquer ou corriger autrui, mais s’efforcer
de devenir ce que l’on rêve de devenir.
Lâcher prise, c’est ne plus blâmer ou vouloir changer autrui et, au
lieu de cela, choisir de consacrer son temps à donner le meilleur de Lâcher prise, c’est ne pas regretter le passé, et vivre et grandir dans le
soi-même. présent pour l’avenir.
Lâcher prise, ce n’est pas prendre soin des autres en faisant preuve Lâcher prise, c’est craindre moins et aimer davantage.
d’une totale abnégation, mais se sentir concerné par eux.
Auteur anonyme
Lâcher prise, c’est ne pas «assister», mais encourager.
Lâcher prise, c’est ne pas s’occuper de tout ce qui arrive, et laisser les
autres gérer leur propre destin.
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Antoine de Saint-Exupéry
© Éditions Gallimard
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