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C'est marrant d'appeler un spectacle En Déconstruction, quand on est un adulte cis blanc et qu'on

parle tout seul nan ? Il y a des gens qui disent que je me pose trop de question. Alors c'est vrai, je
me provoque des ulcères à macérer les problèmes de société dans ma tête.
La santé
-Qu'est-ce qui vous provoque ces vomissements ?
-Je ne sais pas... peut-être les 3 litres de café quotidien qui me coupe la faim, les 15 pétards et la
mal et sous-nutrition que l'état m'a prescrite quand je lui ai dit d'aller se faire foutre à mes 18 ans. À
la fin de la consultation, ma carte bleue n'est pas passée, une fois, [souffle et frotte la carte sur la
veste] deux fois... Rien à faire. Elle me regarde et me demande : « Vous faites quoi dans la vie
monsieur ? » La violence de cette question... Bah je sais pas, je suis à l'hôpital et développe
actuellement un ulcère de stresse avec une libérale refoulée qui s’intéresse plus à la santé de mon
portefeuille qu'à la mienne. Pour répondre à votre première question, ce sont les gens comme vous
qui me provoque ces vomissements, les americaindreameurs, les boomers méritocrates qui font du
monde ce qu'il est, un hyper-marché où même santé s'achète.
On nous avait pas préparé à ça. Enfin, o

Le sexe

Au lycée j'avais une liste des personnes avec qui j'ai couché. Alors je vous dirais pas le chiffre, mais
je peux vous dire qu'elle était très pénétro-centrée. Ça veut dire considérer que la pénétration est au
centre de la sexualité, et que tu n'as pas couché temps qu'un doit, un pénis ou autre, n'est pas rentrer
dans un des orifices (ou une plaie) du partenaire. En gros, la génération d'avant a tenté de
désexualisé la nudité... nous on veut désexualiser la double péné. J'ai une amie qui m'a dit « servir
un verre d'eau à quelqu'un, c'est déjà lui faire l'amour ». C'est joli, ça veut dire que si tu fais du bien
à l'autre, c'est une forme d'amour... mais du coup je me suis mise à servir des verres d'eau à toutes
les personnes pour qui j'avais du désir... et presque toutes ces personnes ont accepté... Alors je dois
les ajouter à ma liste ou pas ? Et puis qu'en pense la famille ? Je viens d'une famille athée aux
mœurs néo-catholiques. L'autre jour j'étais chez ma mère, elle m'a dit : « Je serais ravis que tu me
présentes quelqu'un. »... Je lui ai dit « Un seul ?! » Déjà mon coming out c'était pas rien, mais je
crois que j'étais trop dans le turfu à dire ça. Ma mère elle était K.O. Je vois bien le repas de famille
où je ramène les 70 personnes de ma liste pénétro-centrée... oui je l'ai dit... Alors bien sûr il y a eu
un silence gênant... puis elle m'a dit : « j'ai soif, tu me servirais un verre d'eau ? »

Le genre

Alors ça veut dire quoi, être un homme ou être une femme ? Je suis non binaire. Alors c'est
pratique parce que je peux dire « non, je suis pas misogyne, une partie très bonne partie de moi est
une femme. » Une partie de moi se sent femme... Pourtant je ne correspond pas aux stéréotypes
féminin. Ça me ferait mal de correspondre à ce que le patriarcat attend des femmes pour prouver qui
j'en suis. D'ailleurs, la femme en moi est féministe. Alors bien sur, je ne prend pas l'avant du cortège
en manif, puisque mon genre social (aux yeux des autres) est toujours celui d'un garçon : détenteur
d'un pénis, pas d’hormone, torse plat, voix grave, poils au menton, et éducation presque
indéconstructible de petits garçon cis, style de skateureuse... mais on sait que tout ça, c'est des
conneries. Depuis quand une femme qui ne se maquille pas n'est plus femme ? Depuis quand un
homme qui fait de la danse n'est plus un homme ? Je peux me sentir femme et faire du
menspreding, et me sentir homme tout en mettant ma plus belle robe. Être libre de définir son ou ses
genres était le début de quelque chose. On commence enfin à se questionner. Être une femme, pour
moi c'est du courage, celui que je n'ai pas a déployer quand je sors de chez moi, et quand je rentre
chez moi... Mais sans le patriarcat et ses partisans, ce courage, cette force ne serait plus nécessaire.
La grande majorité de nos différences entre les genres ou les sexes sont artificielles, et
politiquement supprimables. Alors ça veut dire quoi, être un homme ou être une femme ? Ça ne
veut rien dire du tout. S'en rendre compte est peut être la seule porte de sortie à nos éducations
genrées, et certainement la meilleur façon d'atteindre l'équité entre toustes.

Science. Un-e scientifique qui se rend compte que son expérience de scientifique nuit à son
environement doit stoper son activiter, et très vite les personnes qui renoncent à leur activité ne sont
plus écoutées au rang de scientifique. C'est pour cette raison que nous entendons principalement les
les scientifiques qui nous nuisent, ceux qui n'ont pas renoncés à trouver la vérité à travers nos
souffrances. On pourrait croire que je suis complotiste. Mais les complots existent, d'ailleurs on
serait con de pas s'en rendre compte. La publicité en soit, c'est un complot assumé : mentir aux gens
pour arriver à des fins de pouvoir. Après ce qu'on appelle les « complotistes » c'est ceux qui
décrédibilisent les vrais complots en inventant des trucs de oufs. Mais les illuminatis, c'est comme
le gouvernement fran... c'est comme n'importe quel prophète, on les entend trop pour qu'ils soient
crédibles.

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