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Babylon (2023 Damien Chazelle)

Il a été le premier à dire que j’avais du talent. Il m’a sauvé la vie. C’est pas un art
mineur, tu sais. Je veux que tu le saches. Ce que je fais importe pour des millions de
gens. Mes parents n’avaient pas l’argent ou l’éducation pour aller au théâtre, et ils
allaient aux vaudevilles et aux nickelodeons. Et tu sais quoi ? Il y a de la beauté là-
dedans. Ce qui se passe sur cet écran a une importance. Peut être pas pour toi dans ta
tour d’ivoire. Mais pour les vraies personnes, les pieds sur terre, c’est important.

(Jack… Je ne sais pas de quoi tu parles.)

Bien sûr que non. Bien sûr que non ! Cent milles personnes te voient à Broadway, et
c’est le triomphe, hein ? Eh bien ici c’est un échec ! Un putain d’échec ! Alors fais
moi plaisir, garde tes conseils de sous-textes pour les branlettes prétentieuses
d’Eugène O’Neill et Henrik Ibsen qui ne sont vénérées que par une poignée de riches
gériatriques, et je ferai ce que je fais sans ton aide !

Inglorious Basterds (2007 Quentin Tarantino)

Je comprends votre appréhension en le répétant. Heydrich déteste apparemment le


surnom que les gens de Prague lui ont donné. En fait, pourquoi il détesterait le nom «
le Pendu» est déconcertant pour moi. Il semblerait qu'il ait fait tout ce qui était en son
pouvoir pour le gagner. Maintenant, d'un autre côté, j'aime mon titre non officiel
précisément parce que je l'ai mérité.

La caractéristique qui fait de moi un chasseur efficace des Juifs est, contrairement à la
plupart des soldats allemands, je peux penser comme un Juif où ils ne peuvent penser
qu'à un Allemand. Plus précisément, un soldat allemand.

Maintenant, si l'on devait déterminer ce que l'attribut que le peuple allemand partage
avec une bête, ce serait la ruse et l'instinct prédateur d'un faucon. Mais si l'on devait
déterminer quels attributs les Juifs partagent avec une bête, ce serait celui du rat. La
propagande du Fuhrer et de Goebbels a dit à peu près la même chose. Mais lorsque
nos conclusions diffèrent, c'est que je ne considère pas la comparaison comme une
insulte.

Considérons un instant le monde dans lequel un rat vit. C'est un monde hostile, en
effet. Si un rat devait escroquer à travers votre porte d'entrée, en ce moment, le
salueriez-vous avec hostilité ? ... Un rat vous a-t-il déjà fait quelque chose pour créer
cette animosité que vous ressentez à son égard ? Les rats propagent la maladie. Ils
mordent les gens. Les rats étaient la cause de la peste bubonique, mais c'était il y a
quelque temps. Je vous propose toute maladie qu'un rat pourrait propager, un écureuil
pourrait également être porteur. Est-ce que vous conviendrez ? Pourtant, je suppose
que vous ne partagez pas la même animosité avec les écureuils que vous faites avec
les rats, n'est-ce pas ? Pourtant, ce sont tous les deux rongeurs, n'est-ce pas ? Et à
l'exception de la queue, ils se ressemblent même plutôt, n'est-ce pas ? Aussi
intéressant que soit la pensée, cela ne fait pas une différence par rapport à ce que vous
ressentez. Si un rat devait entrer ici, en ce moment, en parlant, vous l'enselons avec
une soueuse de votre délicieux lait ? Je ne le pensais pas. Vous ne les aimez pas. Vous
ne savez pas vraiment pourquoi vous ne les aimez pas. Tout ce que vous savez, c'est
que vous les trouvez répugnants.

En conséquence, un soldat allemand fomente une maison soupçonnée d'avoir caché


des Juifs. Où le faucon regarde-t-il ? Il regarde dans la grange, il regarde dans le
grenier, il regarde dans la cave, il regarde partout où il se cacherait. Mais il y a
tellement d'endroits où il ne viendrait jamais à un faucon à cacher. Cependant, la
raison pour laquelle le Fuhrer m'a fait sortir de mes Alpes en Autriche et m'a placé
dans le pays de la vache française aujourd'hui, c'est parce que cela me vient à l'esprit.
Parce que je suis conscient des formidables exploits dont les êtres humains sont
capables une fois qu'ils ont abandonné la dignité.

Puis-je aussi fumer ma pipe ? ... Maintenant, mon travail m'oblige à faire entrer mes
hommes dans votre maison et à faire procéder à une fouille approfondie avant que je
puisse officiellement décédier le nom de votre famille de ma liste. Et s'il y a des
irrégularités à trouver, soyez assurés qu'ils le seront. C'est à moins que vous n'ayez
quelque chose à me dire qui rend la conduite d'une recherche inutile. Je pourrais
ajouter, également, que toute information qui rend l'exécution de mon devoir plus
facile ne sera pas punie. En fait, bien au contraire. Il sera accueilli avec récompense.
Et cette récompense sera, votre famille cessera d'être harcelée de quelque manière
que ce soit par l'armée allemande pendant le reste de notre occupation de votre pays.
Vous abritez les ennemis de l'État, n'est-ce pas ?

Ma grand-mère aussi avait une île. Rien de bien extraordinaire, on en faisait le tour
à pieds en une heure… Mais pour nous, c’était le paradis. Un été, on est allé la voir
et on a découvert que les lieux étaient infestés de rats. Ils étaient venus sur un bateau
de pêche et s’étaient gavés de noix de coco. Alors comment on chasse les rats d’une
île ? C’est ma grand-mère qui m’a montré. On a enterré un baril de pétrole et mis un
bâton sur le couvercle avec de la noix de coco comme appât. Alors les rats sont
venus chercher la noix de coco, et ils sont tous tombés dans le baril. Et au bout d’un
mois on a attrapé tous les rats. Mais pour en faire quoi ? On jette le baril dans
l’océan ? On le brûle ? Non. On le laisse comme ça. Les rats se mettent à crever de
faim, et au bout d’un moment… il s’entre-dévorent. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus
que deux… Les deux survivants. Et après est-ce qu’on les tue ? Non ! On les
récupère, pour les remettre dans les cocotiers. Mais là ce ne sont plus des noix de
coco qu’ils mangent, ce qu’ils veulent maintenant c’est du rat. On a modifié leur
nature. Deux survivants… c’est ça qu’elle a fait de nous.
Nightmare Alley :

J’vais pas te raconter de bobards, c’est pas facile. Faut que tu mettes la main sur un
pauvre poivrot, un vrai cuitard à deux bouteilles par jours tu vois ? Les asiles, les
voies ferrées, les ruelles ; on en ramasse un peu partout. Un tas de gars sont revenus
de la guerre complètement dépendant à l’opium, à la picole. . .

Tu sais, l’opium ça te met vraiment le grappin dessus mais c’est avec l’alcool qu’on
lès accroche. Tu lui dis : ‘’ J’ai un petit boulot pour toi, c’est un boulot provisoire. ‘’
Et fais bien attention à bien insister la dessus, un travail provisoire. Jusqu’à ce que
qu’on arrive à se trouver un autre crétin. (sort la fiole) Tu pimentes la bouteille avec
un petit peu d’opium, une seule goûte par bouteille c’est tout.

Mais. . . Oh ça y est il a l’impression d’être au septième ciel ! Alors, alors tu lui dis
comme ça, tu lui dis : ‘’ Écoutes, il faut que je me trouve un vrai crétin ‘’ et il répond
‘’ Mais pourquoi ? Je fais pas l’affaire ? ‘’, tu dis ‘’ T’es à chier, tu y arrives pas. On
peut pas attirer les foules quand on fait semblant d’être un crétin alors je te vire ! ‘’ et
là dessus tu t’en vas.

Ce soir là, faut faire durer ton baratin, faisant des tonnes et pendant que tu lui causes,
il se dit qu’il va finir par déssoûler. Il pense aux cris, aux crises de tremblement, aux
terreurs. Tu lui donnes le temps de ruminer tout ça pendant que tu lui causes. Et alors,
tu lui lance le poulet. Il le tuera

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