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« Quand je pouvais

me plaindre en
l’amoureux
tourment »

Philippe Desportes
« Quand je pouvais me plaindre en
l’amoureux tourment »
Les Premières Œuvres de Philippe
Desportes, Mamert Patisson, 1600
(p. 73b).
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II.

Quand je pouvois me plaindre en


l’amoureux tourment,
Donnant air à la flamme en ma poitrine
enclose,
Je vivois trop heureux : las ! maintenant
je n’ose
Alleger ma douleur d’un soupir
seulement.

C’est me poursuivre, Amour, trop


rigoureusement :
J’aime, & je suis contraint de feindre une
autre chose
Au fort de mes travaux je dy que je
repose,
Et monstre en mes ennuis un vray
contentement.

Ô dure cruauté de ma passion forte !


Mais je me plains à tort du mal que je
supporte
Veu qu’un si beau desir fait naistre mes
douleurs :

Puis j’ay ce reconfort en mon cruel


martyre,
Que j’escry toute nuict ce que je n’ose
dire,
Et quand l’encre me faut je me sers de
mes pleurs.

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