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BENALI TEMSAMANI Mehdi

TAIBI Ahmed
François COPPEE (1842-1908)

Nostalgie Parisienne

Bon Suisse expatrié, la tristesse te gagne,


Loin de ton Alpe blanche aux éternels hivers ;
Et tu songes alors aux prés de fleurs couverts,
A la corne du pâtre, au loin, dans la montagne.

Lassé parfois, je fuis la ville comme un bagne,


Et son ciel fin, miré dans la Seine aux flots verts.
Mais c'est là que mes yeux d'enfant se sont ouverts,
Et le mal du pays me prend, à la campagne.

Le vrai fils de Paris ne regrette pas moins


Le relent du pavé que, toi, l'odeur des foins.
Montagnard nostalgique, - il faut que tu le saches. -

Mon cœur, comme le tien, fidèle et casanier,


Souffre en exil, et l'air strident du fontainier
Me ferait fondre en pleurs ainsi qu'un Ranz des Vaches.

Issu du recueil Promenades et intérieurs publié en 1920.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
La Tour Eiffel

Bernard BUFFET (1928-1999) : La Tour Eiffel (1955) (Galerie Hurtebize, Cannes).


La Tour Eiffel que l’on distingue à première vue est l’élément qui nous a permis de mettre
cette œuvre en relief avec le poème de François COPPE car son poème est concentré sur
cette ville.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)

Les séparés (N'écris pas...)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.

Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.

J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,

Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.

N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.

Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !

Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,

C'est entendre le ciel sans y monter jamais.

N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;

Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.

Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.

Une chère écriture est un portrait vivant.

N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :

Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;

Que je les vois brûler à travers ton sourire ;

Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.

N'écris pas !

Issu du recueil Poésies inédites publié en 1860.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Séparation

Edvard MUNCH (1863-1944) : Séparation (1896) (musée MUNCH, Oslo)

Le thème de l’amour triste que l’on retrouve dans le poème est en lien avec le thème de la
douleur que l’on retrouve sur cette image. C’est pourquoi nous mettons cette œuvre en relief
avec le poème de Marceline DESBORDES-VALMORE.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Antoine-Vincent ARNAULT (1766-1834)

Les questions

Me demander si du plus froid des cœurs


J'ai cru fléchir la longue indifférence ;
Au seul plaisir si donnant quelques pleurs
J'ai cru jouir du prix de ma constance ;
Si, me berçant d'un penser si flatteur.
Avec la peine un moment j'ai fait
trêve ; Me demander si je crois au
bonheur, C'est me demander si je
rêve.

Me demander si j'ai désespéré


De voir finir les chagrins que j'endure ;
Me demander si mon cœur déchiré
À chaque instant sent croître sa blessure ;
Si chaque jour, pour moi plus douloureux,
Ajoute encore aux ennuis de la veille ; Me
demander si je suis malheureux, C'est me
demander si je veille.

Me demander si, fier de mon tourment,


Je viens baiser la main qui me déchire ;
Si je désire autre soulagement
Que de mourir d'un aussi doux martyre ;
Si, moins l'espoir en amour m'est donné,
Plus constamment en amour je persiste ;
Me demander si j'aime encor Daphné,
C'est me demander si j'existe.

Issu du recueil Poésies mêlées publié en 1826.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed

Le Penseur

Auguste RODIN (1840-1917) : Le Penseur (1880) (Paris) Cette sculpture montre un homme
qui pense mais qui, à la première impression, peut paraitre désespéré avec tout ce qu’il
endure et c’est pourquoi nous la mettons en relief avec le poème d’Antoine-Vincent
ARNAULT.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed

Louise-Victorine ACKERMANN (1813-1890)

Adieu à la poésie

Mes pleurs sont à moi, nul au monde


Ne les a comptés ni reçus,
Pas un œil étranger qui sonde
Les désespoirs que j’ai conçus

L’être qui souffre est un mystère


Parmi ses frères ici-bas ;
Il faut qu’il aille solitaire
S’asseoir aux portes du trépas.

J’irai seule et brisant ma lyre,


Souffrant mes maux sans les chanter ;
Car je sentirais à les dire
Plus de douleur qu’à les porter

Paris, 1835
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Issu du recueil Premières poésies publié en 1871.
Le Foudroyé

Wilhelm LEHMBRUCK (1881-1919) : Le Foudroyé (1916) (Munich)

Sur cette culture on voit que le personnage est clairement dans un état de souffrance qui peut
être perçu comme physique ou moral et c’est pourquoi nous avons décidé de la mettre en
relief avec le poème de Louise-Victorine ACKERMANN qui, dans son poème , se trouve dans
un état de souffrance.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed

Alfred de MUSSET( 1810-1857)

Tristesse

J’ai perdu ma force et ma vie,

Et mes amis et ma gaieté ;

J’ai perdu jusqu’à la fierté

Qui faisait croire à mon génie.

Quand j’ai connu la Vérité,

J’ai cru que c’était une amie ;

Quand je l’ai comprise et sentie,

J’en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,

Et ceux qui se sont passés d’elle

Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.

Le seul bien qui me reste au monde

Est d’avoir quelquefois pleuré.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Issu du recueil Poésies nouvelles publié en 1850.

Tête de la pleureuse

Auguste RODIN (1840 - 1917) : Tête de la pleureuse (1885) (Musée RODIN, Paris)

Cette œuvre représente une personne qui pleure et je la met en relief avec le poème de Alfred
de MUSSET car le seul bien qu’il lui restait était d’avoir quelques fois pleurer.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed

Sommaire

• Préface.

• « Nostalgie parisienne » , recueil : Promenades et intérieurs publié en (1920).


François COPPEE.

• « Les séparés (N'écris pas...) » , recueil : Poésies inédites publié en (1860). Marceline
DESBORDES-VALMORE.

• « Les questions » , recueil : Poésies mêlées publié en (1826). Antoine-Vincent


ARNAULT.

• « Adieu à la poésie » , recueil : Premières poésies publié en (1871). Louise-Victorine


ACKERMANN.

• « Tristesse » , recueil : Poésies nouvelles publié en (1850). Alfred de MUSSET.

• « À mes enfants » , recueil : Les heures d’un prisonnier publié en (1869). Jean
LACOU.

• « Regret d'avril » , recueil : Le pays des roses publié en (1882). Armand SILVESTRE.

• « Laisse-moi » , recueil : Odelettes publié en (1853). Gérard de NERVAL.

• « Par ses yeux conquerans fust tristement ravie » , recueil : Hécatombe à Diane et
rédigé au (XVIe siècle). Théodore Agrippa d'AUBIGNE.

• « Source de plour, riviere de tristece, » , recueil : Rondeaux publié en (1390).


Christine de PISAN.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Jean LACOU (1820-1908)
À Mes enfants

Mes doux enfants, loin de votre présence


Je souffre hélas ! comme un infortuné ;
Je les sens trop ces douleurs que
l'absence Fait éprouver au pauvre
condamné !
Mais, près de vous est votre bonne mère,
Vous répétant : « Il n'est pas malheureux !
Il reviendra, oui bientôt, je l'espère...
En attendant, enfants, soyez heureux !
Il reviendra..., car il est en voyage. »

Hélas ! enfants, il faut bien vous tromper :


Car autrement votre front sans nuage
D'un noir frisson pourrait s'envelopper...
Le mot prison rend l'enfance peureuse,
Son jeune cœur devient tout douloureux ;
Trop tôt, hélas ! vient la vie orageuse...
En attendant, enfants, soyez heureux !

Vous grandirez, vous connaîtrez le monde,


Les orgueilleux, les calomniateurs,
Regardez bien, chers enfants, à la ronde,
Avant d'aller vers tous ces imposteurs ;
Soyez prudents, braves et charitables,
Aimez les gens aux pensers généreux ;
Vous le verrez, nos biens sont peu durables.
En attendant, enfants, soyez heureux !
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Issu du recueil Les heures d’un prisonnier publié en 1869.
Le Prisonnier

Albert BOUQUILLON (1908-1997) : Le Prisonnier (1942) (Paris)

Sur cette culture on voit que l’homme est clairement attaché et qu’il fait nature de prisonnier.
C’est pourquoi nous avons décidé de la mettre en relief avec le poème de Jean LACOU car on
peut comprendre que dans son poème, l’auteur est emprisonné.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
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Armand SILVESTRE (1837-1901)

Regret d'avril

Il n'est chansons qu'au temps d'avril


Quand, sur les lilas en péril,
Le vent frileux palpite et pleure.
Il n'est chansons qu'au matin clair
Où, dans la caresse de l'air,
Tinte la jeunesse de l'heure !

Il n'est amour qu'au temps de mai


Quand la rose au cœur parfumé
S'ouvre aux souffles tièdes des grèves.
Il n'est amour qu'au soir vermeil
Où l'aile rose du soleil
Se referme au loin sur nos rêves.

Au temps d'hiver et des glaçons


Il n'est plus amour ni chansons !
Plus de lilas ! et plus de roses !
Les matins sont silencieux
Et les soirs descendent des cieux
Mélancoliques et moroses !

Issu du recueil Le pays des roses publié en 1882.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Winter Landscape with Church

Caspar David FRIEDRICH ( 1774-1840) : Winter Landscape with Church (1811)


(Dortmund)

Sur cette toile, on voit un soir descendant du ciel morose et mélancolique. C’est ce qui nous a
permis de la mettre en relief avec le poème Armand SILVESTRE.
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TAIBI Ahmed
Gérard de NERVAL (1808-1855)

Laisse-moi

Non, laisse-moi, je t'en supplie ;


En vain, si jeune et si jolie,
Tu voudrais ranimer mon cœur :
Ne vois-tu pas, à ma tristesse,
Que mon front pâle et sans jeunesse
Ne doit plus sourire au bonheur ?

Quand l'hiver aux froides haleines


Des fleurs qui brillent dans nos plaines
Glace le sein épanoui,
Qui peut rendre à la feuille
morte Ses parfums que la brise
emporte Et son éclat évanoui !

Oh ! si je t'avais rencontrée
Alors que mon âme enivrée
Palpitait de vie et d'amours,
Avec quel transport, quel délire
J'aurais accueilli ton sourire
Dont le charme eût nourri mes jours.

Mais à présent, Ô jeune fille !


Ton regard, c'est l'astre qui brille
Aux yeux troublés des matelots,
Dont la barque en proie au naufrage,
À l'instant où cesse l'orage
Se brise et s'enfuit sous les flots.

Issu du recueil Odelettes publié en 1853.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
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Le Naufrage de Don JUAN

Eugène DELACROIX (1798-1863) : Le Naufrage de Don JUAN (1841) (Louvre, Paris)

Sur cette œuvre d’Eugène DELACROIX , on voit une barque en proie au naufrage comme le
présente Gérard de NERVAL dans son poème. Cet élément nous a permis de mettre en relief
cette œuvre avec le poème de ce-dernier.
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Théodore Agrippa d'AUBIGNE (1552-1630)

Par ses yeux conquerans fust tristement ravie

Par ses yeux conquerans fust tristement ravie


Ma serve liberté, en la propre saison
Que le soleil plus chault reprend sur l’horizon
Sa course d’autre part qu’il ne l’a poursuivie,

Et au poinct proprement du solstice ma vie,


S’engageant par les yeux, enchaisna sa raison
Et garda dès ce jour la chaîne, la prison,
Les martyrs, les feux, les géennes et l’envie.

Je me sen en tout temps que c’estoit au plus haut


Des flambeaux de l’esté, puis que ce jour si chaud
Mille feux inhumains dans le sein m’a planté,

Sur qui l’hyver glacé n’a point eu de puissance :


Ma vie n’est ainsi qu’un éternel esté,
Mais je ne cueille fruictz, espics, ne récompense.

Issu du recueil Hécatombe à Diane et rédigé au XVIe siècle.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
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Martyre of saint Etienne

Giorgio VASARI (1511-1574) : Martyre of saint Etienne (1560) (Pinacothèque, Vatican).

Nous avons mis en relief cette toile avec le poème de Théodore Agrippa d'AUBIGNE car les
martyrs font partie des choses qu’il retient depuis qu’il fut libéré.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Christine de PISAN (1364-1430)

Source de plour, rivière de tristece,

Source de plour, riviere de tristece,

Flun de doulour, mer d'amertume pleine

M'avironnent et noyent en grant peine

Mon pauvre cuer qui trop sent de destresce.

Si m'affondent et plungent en asprece;

Car parmi moy cuerent plus fort que


Saine

Source de plour, riviere de tristece.

Et leurs grans floz cheent a grant largece,

Si com le vent de
Fortune les meine,

Tous dessus moy, dont si bas suis qu'a peine

Releveray, tant durement m'oppresse

Source de plour, riviere de tristece.

Issu du recueil Rondeaux publié en 1390.


BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed
Par la rivière à l’automne

Gustave LOISEAU (1865-1935) : Par la rivière à l’automne (1917)

Le refrain de ce rondeau évoque une rivière de tristesse, c’est pourquoi nous avons choisi de
mettre cette œuvre en relief avec le poème de Christine de PISAN.
BENALI TEMSAMANI Mehdi
TAIBI Ahmed

Anthologie poétique : La Mélancolie

Domenico FETTI (1589-1623) :La Mélancolie(1618)

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