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PROTOCOLE DE GESTION DES DEMANDES DE PRESTATIONS DANS LES

MAISONS DE JUSTICE AU TOGO

Par :
Kamina DJAFALA, juriste

Atelier de validation : 02 et 03 novembre 2020

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SIGLES ET ACRONYMES

BAIOJ : Bureaux d’Accueil, d’Information et d’Orientation du Justiciable


CEDEF : Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des Femmes
CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux
Investissements
CJF : Cliniques Juridiques Fixes
CJUE : Cour de Justice de l’Union Européenne
CNDH : Commission Nationale des Droits de l’Homme
CNUDCI : Commission des Nations-Unies pour le Droit Commercial International
CROPESDI : Centre de référence d’orientation et de prise en charge des enfants en
situation difficile
DADJ : Direction de l’Accès au Droit et à la Justice
HCDH : Haut-commissariat des Droits de l’Homme
MARC : Mécanismes alternatifs de règlement de conflits
MARD : Mécanismes alternatifs de règlement des différends
MDJ : Maisons de Justice
MJRIR : Ministère de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République
NTIC : Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PASJ : Programme d’Appui au Secteur de la Justice
PNMJ : Programme National de Modernisation de la Justice
TIC : Technologie de l’information et de la communication

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LISTE DES SCHEMAS

Schémas nº1 : Schéma de la procédure pénale applicable à l’enfant auteur d’infraction

Schémas nº2 : Schéma du résumé indicatif de la procédure de gestion des cas dans les maisons
de justice au Togo

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TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION ................................................................................................................................... 6
II.OBJECTIFS DE LA MISSION ................................................................................................................... 8
1. Objectif général. ................................................................................................................ 8
2. Objectifs spécifiques………………………………………………………………………………………………………………8
III. Résultats attendus ............................................................................................................................. 8
PROTOCOLE DE GESTION DES DEMANDES DE PRESTATIONS DANS LES MAISONS DE JUSTICE AU TOGO
................................................................................................................................................................. 9
I. LA PHASE D’OUVERTURE DE LA PROCEDURE DE GESTION DES CAS DANS LES MAISONS DE
JUSTICE .................................................................................................................................................. 14
1. L’ACCUEIL................................................................................................................................... 15
2- L’ENTRETIEN .............................................................................................................................. 17
3- LA CONSULTATION JURIDIQUE.................................................................................................. 23
4. L’INFORMATION ET L’ORIENTATION DES USAGERS DANS LES ................................................. 26
MAISONS DE JUSTICE .................................................................................................................... 16
II.LA PHASE DE MEDIATION /CONCILIATION DANS LES MAISONS DE JUSTICE ................................. 34
1. CONSIDERATIONS D’ORDRE THEORIQUE ET PROCESSUEL SUR LA MEDIATION /CONCILIATION
....................................................................................................................................................... 35
a-CADRE GENERAL DE LA MEDIATION ET DE LA CONCILIATION ................................................... 43
b- LES DOMAINES DE LA MEDIATION-CONCILIATION ................................................................... 46
C-LES PARTICULARITÉS DE LA MÉDIATION ET DE LA CONCILIATION ............................................ 47
d- LE DEROULEMENTDE LAMEDIATION......................................................................................... 48
e-Les étapes de la conciliation ...................................................................................................... 52
f. LE DEROULEMENT DE LA MEDIATION ET DE LA CONCILIATION ................................................ 53
g-Le déroulement des séances de conciliation ............................................................................. 55
2.LA PROCEDURE DE MEDIATION PENALE DU MINEUR................................................................ 57
a. LA MEDIATION, UNE MESURE EFFICACE ................................................................................... 57
b- LA MEDIATION, UNE MESURE SOUMISE A CONDITION............................................................ 61
1. LA MÉDIATION EN LIGNE ....................................................................................................... 66
a-Développement de la médiation en ligne .................................................................................. 66
b -Le Fonctionnement de la médiation/conciliation en ligne ..................................................... 67

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III. RESUME INDICATIF DE LA PROCEDURE DE GESTION DES CAS DANS LES MAISONS DE JUSTICE
AU TOGO ........................................................................................................................................... 69
1. OUVERTURE DE LA PROCEDURE............................................................................................ 70
a-Saisine......................................................................................................................................... 70
b-Entretien..................................................................................................................................... 70
c-Compte rendu............................................................................................................................. 70
d-Invitation .................................................................................................................................... 71
e-Médiation ................................................................................................................................... 71
2-Différents documents sanctionnant l’aboutissement de la médiation ..................................... 72
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................... 87

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I. INTRODUCTION
L’un des objectifs du QUIBB 2015 publié en 2016 était d’appréhender l’ampleur du phénomène
de pauvreté. C’est ainsi que l’analyse des conditions d’existence des ménages a permis de
constater l’ampleur du phénomène de pauvreté qui impact sur l’accès par nombre de citoyens
à des structures juridiques. En réalité ce sont surtout les couches les plus vulnérables de la
société qui demeurent bien souvent les parents pauvres de l’accès au droit et à la justice. Ces
populations sont bien souvent marginalisées par le droit et la justice. Qu’elles soient pauvres,
femmes, enfants, personnes âgées, vivant avec un handicap ou le VIH, les populations
vulnérables ont des difficultés à accéder à la justice. Les divers obstacles liés à l’accès au droit
et à la justice ont convaincu l’Etat togolais à créer les maisons de justice afin d’offrir à ces
personnes vulnérables, un cadre approprié de jouissance de leurs droits et d’accès équitable à
un organe de règlement de différends indépendant, gratuit et rapide. Ce passage de la justice
classique, à la justice pour tous à travers les maisons de justice repose sur une vision fondée sur
un monde juste, équitable, tolérant, ouvert et inclusif dans lequel les besoins des plus
vulnérables sont satisfaits. C’est un principe qui est conforme à l’axe 3, effet 13 et l’encadré 11
du Plan national de développement (PND 2018 – 2022) qui consacre que le gouvernement
entend renforcer l’accès équitable au droit et à la justice, qui demeure un défi majeur et constitue
un facteur de cohésion sociale.
Pour accompagner ces efforts du gouvernement, le Programme des Nations-Unies (PNUD) a
initié, en partenariat avec le Ministère de la justice et la Commission nationale des droits de
l’homme, le Projet d’accès au droit et à la justice (PADJ) qui sera exécuté sur la période 2020-
2023 à l’effet que « D’ici 2023, les institutions publiques aux niveaux central et local
appliquent de plus en plus les principes de gouvernance inclusive en mettant l’accent sur la
responsabilité, la participation des citoyens, l’accès équitable à des services publics de
qualité et la cohésion sociale ».
Pour faciliter l’accès au droit et à la justice à tous les citoyens, le gouvernement togolais a
institué par décret N° 2018-034/PR du 27 février 2018 les maisons de justice. En application
de ce décret, quatre (04) maisons de justice ont été créées à Dapaong, à Cinkassé, à Agoè-Nyivé
et à Baguida. Ces maisons de justice qui ont ouvert leurs portes le 1 er Juin 2018 ont pour
mission :
- D’assurer un accueil des populations locales et leur fournir toutes informations sur leurs
droits et devoirs ;

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- D’organiser ou faciliter un traitement judiciaire de proximité des litiges de la vie
quotidienne ;
- D’exercer les activités de médiation et de conciliation notamment celles qui sont mises
en œuvre à l’initiative des parties, hormis la matière pénale, sauf s’agissant des délits
mineurs, sur autorisation du Procureur de la République.
Au 31 décembre 2019, les maisons de justice ont eu à traiter 623 affaires de médiations –
conciliations et 1870 consultations juridiques.
Au vu des résultats encourageants enregistrés et la volonté des partenaires techniques et
financiers d’accompagner le Togo dans cette initiative, le ministre de la justice a identifié le 27
novembre 2019, cinq (05) localités pour accueillir de nouvelles maisons de justice.
A l’analyse des rapports produits par les maisons de justice, il ressort que les documents
administratifs produits par ces maisons sont disparates. Les documents administratifs en
question sont de divers ordres. Il s’agit des fiches d’audiences, des procès-verbaux de
conciliation ou de non conciliation, des fiches d’invitation, des différents registres, les rapports
annuels d’activité. Compte tenu du fait que l’activité est nouvelle au Togo, chaque maison avait
sa façon particulière de traiter les dossiers qu’elle avait en sa possession.
Pour pallier à ces insuffisances, un atelier de formation des acteurs des maisons de justice
portant sur l’harmonisation des actes des maisons de justice a été organisé du 06 au 08 février
2019 à l’hôtel Ivans Plazza de Kpalimé. Au cours de cet atelier, plusieurs actes ont été
harmonisés à savoir, la tenue des registres dans les maisons de justice, la fiche d’invitation, la
fiche d’audience, les formats des procès-verbaux.
Toujours, dans le but de performer le rendement des maisons de justice, un autre atelier de
formation a été organisé à l’hôtel Saint-Louis d’Atakpamé les 28 et 29 novembre 2019 à
l’endroit des acteurs des maisons de justice sur la mise en place du système informatique de
collecte des données. En marge des travaux de l’atelier, les acteurs des maisons de justice, ont
parachevé le travail d’harmonisation entamé lors de l’atelier de Kpalimé.
L’élaboration d’un protocole de gestion des demandes de prestations dans les maisons de justice
vise donc dans la suite logique des actions déjà entreprises, à doter les maisons de justice et
plus globalement les acteurs impliqués dans la promotion de l’accès au droit et à la justice des
citoyens d’un document de référence devant permettre de professionnaliser et d’améliorer la
qualité des services offerts par les maisons de justice.
C’est donc au regard de ces objectifs ainsi déclinés que le protocole de gestion des demandes
de prestations dans les maisons de justice a été élaboré. Il s’articule autour d’un certain nombre

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de points qu’il convient de présenter après avoir décliné les objectifs et les résultats attendus de
la mission d’élaboration dudit protocole.

II. OBJECTIFS DE LA MISSION


1. Objectif général
D’une manière générale, la mission vise à concevoir un protocole/guide de gestion des
demandes de prestations dans le but d’améliorer la qualité des prestations fournies dans les
maisons de justice au Togo.
2. Objectifs Spécifiques
Il s’agira de contribuer à :
 Professionnaliser le travail des maisons de justice en mettant à leurs disposition un
protocole de gestion des cas ;
 Mobiliser les différents acteurs de la justice autour d’un document harmonisé de gestion
des cas pour validation ;
 Rendre disponible un protocole de gestion des cas en harmonie avec les autres
documents stratégiques en l’occurrence la politique nationale de la justice ;
 Améliorer la qualité des services offerts par les maisons de justice en mettant à leurs
disposition un outil simplifié de médiation-conciliation ;
 Consolider le travail d’harmonisation des actes des maisons de justice
 Contribuer à la consolidation de la paix sociale par l’administration d’une justice de
proximité ;
 Elaborer un plan opérationnel conforme à la stratégie nationale d’appui à l’accès au
droit et à la justice.
II. Résultats attendus
Aux termes de la mission :
- Un protocole de gestion des demandes de prestations dans les maisons de justice est
disponible ;
- Le processus d’harmonisation des actes des maisons de justice est facilité.

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 PROTOCOLE DE GESTION DES DEMANDES DE PRESTATIONS DANS LES
MAISONS DE JUSTICE AU TOGO
Deux(2) phases rythment la gestion des cas dans les Maisons de Justice au Togo. On distingue
une phase d’ouverture et une phase de médiation-conciliation qui seront présentées tour à tour
après quelques considérations liminaires sur les maisons de justice et les modes alternatifs de
règlement des différends.
 GENERALITES SUR LES MAISONS DE JUSTICE ET LES MODES
ALTERNATIFS OU AMIABLES DE REGLEMENT DES DIFFERENDS :
CLARIFICATION CONCEPTUELLE
La maison de justice : Une maison de justice est une structure qui se trouve à mi-chemin entre
les entités juridictionnelles généralement appelées « Tribunaux ou Cours » et les organes
traditionnels de règlement quotidien des conflits nés entre citoyens. Elle n’est pas un « tribunal
bis » encore moins « un petit tribunal ». Instrument de promotion de l’Etat de droit, la maison
de justice a pour mission de rapprocher la justice du justiciable par le biais du règlement des
petits litiges de la vie courante qui encombrent inutilement les cours et tribunaux, et ce par voie
de médiation ou de conciliation. Elle assure entre autres l’information juridique des citoyens.
Le concept de « justice de proximité » : La justice de proximité est un dispositif visant à
rapprocher la justice du justiciable par le biais de structures créées à cet effet. Elle permet entre
autres, de répondre à l’engorgement des tribunaux en prenant en charge les litiges de la vie
courante favorisant ainsi la paix sociale au niveau local.
Le dispositif « justice de proximité » repose sur trois aspects : une proximité spatiale, une
proximité temporelle et une proximité humaine.
 La proximité spatiale consiste à rapprocher géographiquement la justice des citoyens.
Ainsi, des structures relais sont délocalisées pour favoriser l’accès de la justice aux usagers.
 La proximité temporelle consiste, pour le service public de la Justice, à accélérer ses délais
de traitement pour les adapter autant que possible à la demande citoyenne parce que le
temps de la justice n’est pas le temps social.
 La proximité humaine a pour objectif de rendre la justice plus respectueuse des
personnes, moins basée sur la sanction mais, plus sur compréhensive, c’est-à-dire une
justice qui dialogue davantage.
L’accessibilité de la justice : L’accessibilité de la justice est l’un des objectifs spécifiques de
la direction de l’accès au droit et à la justice du ministère de la justice. Cette accessibilité doit se
traduire sur le terrain par la mise en place d’un dispositif appelé « justice de proximité », dans

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le but d’apporter une réponse pratique à l’attente des citoyens en rapprochant la justice du
citoyen.
Ce dispositif comprend les Maisons de Justice (MJ) qui en sont les principales structures, les
Bureaux d’Accueil, d’Information et d’Orientation du Justiciable (BAIOJ), les Bureaux
d’Information du Justiciable(BIJ), les Cliniques Juridiques Fixes (CJF) et Mobiles (CJM),
les Clinics Rights (CR). Les missions de ces structures sont différentes. L’objectif commun de
ces six structures, à travers l’accueil, la résolution des litiges, l’information juridique, et
l’orientation des justiciables, est de décomplexer et de simplifier le rapport des populations au
système judiciaire. Il s’agit en définitif d’améliorer la perception de la justice par les citoyens.
La matérialisation de la « justice de proximité » : Au Togo cette proximité spatiale se traduit
par la mise en place de Maisons de Justice au sein des communes et des communautés rurales,
de Bureaux d’Information du Justiciable (BIJ) au sein des universités et enfin de Bureaux
d’Accueil, d’information et d’Orientation du Justiciable (BAOJ) au niveau des juridictions.
A l’exception des bureaux d’accueil (BAIOJ), toutes ces structures sont installées sur la base
d’un partenariat (convention d’installation) entre le Ministère de la Justice et la collectivité
locale ou l’université qui les accueille. Toutes les prestations qui sont effectuées au profit des
usagers dans les Maisons de Justice, les Bureaux d’Information du Justiciable (BIJ) et les
Bureaux d’Accueil, d’information et d’Orientation du Justiciable (BAOJ) sont totalement
gratuites.
Les modes amiables de règlement des différends : Parfois désignés par les termes « modes
alternatifs de règlement des différends », ou « procédés non juridictionnels de règlement des
différends »,les modes amiables de règlement des différends désignent des modes de recherche
de solution et de résolution des conflits à l’amiable. Ils sont constitués de règles propres qui
forment désormais un droit à part entière. Les modes amiables de règlement des différends
présentent l’avantage d’être rapides, peu couteux et discrets.
Le conflit : Le terme conflit provient du latin « conflictus » qui signifie : heurt, choc, lutte ou
attaque. Il s’applique, à l’origine, à une situation de lutte armée, de combat entre deux ou
plusieurs personnes, organisations ou puissances qui se disputent un pouvoir.
Par extension, le terme conflit s’applique aujourd’hui à toute opposition survenant entre deux
parties en désaccord l’une souhaitant imposer ses positions contraires aux attentes ou intérêts
de l’autre partie. On entend donc par conflit, au sens profond ou authentique du terme,
l’affrontement de deux ou plusieurs volontés individuelles ou collectives qui manifestent les

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unes à l’égard des autres une intention hostile et une volonté d’agression, à cause d’un droit à
recouvrer ou à maintenir.
- Cadre organisationnel et fonctionnel des maisons de justice
Le cadre organisationnel et fonctionnel des maisons de justice est précisé par les différents
textes réglementaires qui instituent ces maisons et qui régissent leur fonctionnement. Il s’agit
notamment entre autres du décret du décret n°2018-034 /PR instituant les maisons de justice
et de l’arrêté n°049 / MJRIR/SG/DADJ du 09 /05/ 2018 portant organisation et
fonctionnement des maisons de justice.
De la lecture de ces textes, on note que sur le plan organique, la maison de justice relève :
- du Ministère de la Justice et de la Législation.
-de la Direction de l’Accès au Droit et à la Justice (DADJ), un service central du Ministère de
la Justice chargé de coordonner les activités des maisons de justice et de promouvoir entre autre
la justice de proximité.
- L’arrêté portant organisation des maisons de justice énonce en son article 11 que le Président
du tribunal ou un magistrat par lui délégué veille à la coordination des actions conduites sous
la responsabilité du médiateur-conciliateur au sein de la maison de justice située dans le ressort
du tribunal et au bon emploi des moyens de toute nature destinés à la réalisation desdites actions.
L’article précise dans la foulée que le Médiateur - conciliateur rend compte périodiquement de
ses activités au Président du tribunal lequel est doit adresser annuellement au ministre de la
justice un rapport sur l’activité des maisons de justice. Il suit de là que sur le plan hiérarchique,
le personnel des maisons de justice est placé sous l’autorité :
-du Président du tribunal de la localité d’implantation de la maison de justice
- du Ministre de la justice
Le décret instituant des maisons de justice évoque la composition du personnel des maisons de
justice. Ainsi aux termes de l’article 7 du décret il est énoncé que la maison de justice
comprend :
Un ou des médiateurs - conciliateurs : Premier responsable de la maison de justice , le
Médiateur-conciliateur constitue un maillon, essentiel du fonctionnement des maisons de
justice .Il veille à la bonne marche des missions dédiées aux maisons de justice (règlement des
conflits, information des justiciables , exercice des activités de médiation -conciliation
notamment celles qui sont mises en œuvre à l’initiative des parties , explications aux citoyens
de leurs droits entre autres…).Le médiateur-conciliateur des maisons de justice est recruté sur
appel à candidature parmi les personnes remplissant les conditions suivantes :

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 être de nationalité togolaise ;
 n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale et jouir de ses droits civils,
politiques et civiques.
-Un assistant - juriste : Acteur majeur des maisons de justice l’assistant -juriste est tout
comme le médiateur nommé par arrêté du ministre de la justice. Agissant sous l’autorité du
Médiateur - conciliateur, l’Assistant - juriste participe bon fonctionnement des maisons de
justice. Aux côtés du Médiateur-conciliateur, l’assistant-juriste participe à l’accomplissement
des missions dédiées aux maisons de justice. Il est également tenu à l’obligation de
confidentialité qui incombe à tout membre du personnel de justice conformément aux
dispositions de l’article 12 du décret instituant les maisons de justice.
-Une secrétaire : Maillon essentiel du bon fonctionnement des maisons de justice, le
Secrétariat des maisons de justice concourt à l’accomplissement des missions des maisons de
justice en s’appuyant sur ses compétences et sur la qualité des outils mis à sa disposition 1.
Troisième acteur des maisons de justice, la Secrétaire des maisons de justice est également
tenue à l’obligation de confidentialité. Porte d’entrée de la maison de justice qu’elle représente,
la secrétaire assure la fonction d’accueil dans les maisons de justice. Elle doit être présentable,
être d’une bonne moralité, dynamique, motivée, accueillante et discrète. Etant en contact
permanent avec les usagers des maisons de justice, la secrétaire des maisons de justice se doit
d’être courtoise et souriante. A l’instar de tout service administratif, les secrétariats des maisons
de justice servent de courroie de transmission entre les acteurs officiants à l’interne. Employée
‘’multitâches’’, la secrétaire participe à la rédaction des comptes rendus et courriers divers. Elle
assure le classement des dossiers entre autres .La secrétaire accueil l’usager, l’enregistre et
l’oriente vers l’assistante juriste. Après l’écoute de l’usager et consignation de la requête par
l’assistante juriste dans le registre des requetés, la secrétaire inscrit le dossier au registre des
affaires et le communique à l’assistante juriste. Il peut arriver que le secrétariat supplée
l’assistante juriste à l’audience.
-Un agent d’appui : L’agent d’appui est le quatrième acteur des maisons de justice. Il participe
à la réalisation des missions des maisons de justice à travers à travers l’appui divers qu’il
apporte aux autres acteurs dans l’accomplissement de leurs missions.

1
Au sujet de la fonction du secrétariat dans les maisons de justice, voir entre autres, TOKANOU (A.), « Secrétariat :
aspects pratiques), communication présentée dans le cadre de l’atélier de formation du personnel des nouvelles
maisons de justice et de validation du guide de la médiation et de la conciliation.Kpalimé, 15 au 19 septembre
2020.

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 PERSONNES RESSOURCES ET INSTITUTIONS PARTENAIRES DES
MAISONS DE JUSTICE
Dans le cadre de leurs activités de médiation et de conciliation, les maisons de justice peuvent
solliciter toute personne dont le concourt s’avère nécessaire pour l’accomplissement de leurs
missions conformément aux dispositions de l’article 9 de l’arrêté n.049/MJRIR/SG/DADJ
09/05/18 portant organisation et fonctionnement des maisons de justice.
Ainsi les maisons de justice peuvent recourir:
-aux leaders religieux ;
- aux autorités traditionnelles ;
-aux centres d’écoutes ;
-à la Commission Nationale des Droits de l’Homme ;
-à la Direction de la Protection de l’Enfant ;
-au service social près la Brigade pour Mineur ;
-au Centre d’Orientation et de prise en charge des enfants en situation difficile ;
-au Médiateur de la République ;
-au service des affaires sociales ;
-aux Organisations de la Société civile intervenant dans le domaine de la promotion des droits
humains, etc…
De façon générale, les maisons de justice sont amenées à travailler en partenariat avec d’autres
institutions étatiques telles que : les cours et tribunaux, la police, la gendarmerie, la mairie, la
préfecture, etc…

13
I. LA PHASE D’OUVERTURE DE LA
PROCEDURE DE GESTION DES
CAS DANS LES MAISONS DE
JUSTICE

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La phase d’ouverture du processus de gestion des cas dans les maisons de justice est meublée
par une série d’étapes successives qui vont de l’accueil de l’usager ou justiciable à son
orientation ou information en passant par celle de l’entretien.
1. L’ACCUEIL
L’accueil constitue une étape importante de la phase d’ouverture du processus de gestion des
cas dans les maisons de justice. D’après le dictionnaire le Robert, « Dictionnaire d’Aujourd’hui
», l’accueil s’entend de « la manière de recevoir quelqu’un, de se comporter avec lui quand on
le reçoit et quand il arrive »2.
Ainsi appréhendé, l’accueil fait référence à une fonction, un processus, un service qui consiste
à recevoir les gens. Il suppose ainsi une manière de faire ou de se comporter vis-à-vis d’une
personne que l’on reçoit. C’est dans cette optique que Catherine Cudicio définit l’accueil
comme étant « d’abord une fonction, un processus, un service qui consiste à recevoir les gens
venus de l’extérieur et à les diriger ou les guider de manière à ce qu’ils trouvent ce qu’ils sont
venus chercher»3.Cette auteure, ajoute que l’accueil fait référence également à un « site ou se
déroule le processus évoqué plus haut , et qui abrite aussi parfois d’autres services , standards
téléphoniques, secrétariat , voire salle d’attente dans certains cas » 4.Carine Courtes Lapeyrat
s’inscrit dans le même ordre d’idées que Cudicio en écrivant que : « L’accueil est à la fois :

 Un processus qui consiste à recevoir des personnes venues de l’extérieur, à les guider
ou à les diriger de manière à ce qu’elles trouvent ce qu’elles sont venues chercher ;
 Le site où se déroule la première rencontre entre le visiteur et l’organisation5
L’accueil en tant que processus ou fonction

2
REY (Alain),Le Robert, Dictionnaire d’aujourd’hui, France Loisirs, p.9.
3
CUDICIO (Catherine), Les règles d’or de l’Accueil, Paris, Editions d’organisations, 2000, p.10.
4
Ibidem.
5
Carine Courtes Lapeyrat,« L’accueil dans les organisations », www.creg.org, mardi 04 Mai 2010 .Consulté le
06 septembre 2020.

15
 L’accueil en tant que lieu

Au bénéfice de ces précisions, il y’a lieu de faire observer qu’un ‘’bon accueil’’ dans les
maisons de justice suppose le respect d’un certain nombre d’exigences ou règles. Un ‘’bon
accueil’’ suppose en effet que soient déployés un certain nombre d’habiletés, de savoir être et
de savoir - faire pour mettre en confiance son ‘’vis-à vis ‘’, de le guider ou de le diriger de sorte
à pourvoir à sa demande ou besoin d’orientation dans le cadre de la quête de l’accès au droit
et à la justice .Elle suppose entre autre que soit accordée au justiciable une certaine attention
dès qu’il franchit la porte de la maison de justice. « L’accueil, c’est le premier contact avec
son client, que ce soit à travers un regard, un sourire, un pas, un mot. L’occasion est trop
rare de faire deux fois une bonne première impression ! La qualité de cet instant est
primordiale… ».souligne Hélène BINET. Plus globalement, il est admis qu’un ‘’bon accueil’’
est celui qui est ‘’authentique’’, ‘’bienveillant’’, ‘’humain’’, ‘’sincère’’,
‘’spontané’’‘’unique’’6.

6
https://unoeilensalle.fr/author/helenebinet/ consulté le 15 /08/2020.

16
La phase d’accueil cède le pas à celle de l’entretien qui constitue une étape tout aussi importante
en matière de gestion des cas dans les maisons de justice.
2- L’ENTRETIEN
La notion d’entretien renvoie de façon générale à une situation d’échange et de communication.
D’après le dictionnaire ‘’Le Robert, Dictionnaire d’Aujourd’hui’’7, ‘’l’entretien’’ fait référence
à « l’action d’échanger des paroles avec une ou plusieurs personnes » dans le cadre d’une
conversation ou d’une discussion. Dans les maisons de justice, l’entretien constitue une phase
ou une étape primordiale qui doit normalement aboutir à mieux accompagner le justiciable ou
usager dans sa quête de l’accès au droit et/ou à la justice.
Pour réussir l’entretien dans les maisons de justice, diverses habiletés sont requises (a). D’autres
par contre sont proscrites (b).
a. Les habilités prescrites
Pour mieux aider le justiciable dans sa quête de l’information et de la justice, l’animateur des
maisons de justice doit pouvoir mettre en œuvre un certain nombre d’habiletés pour optimiser
sa prestation .Ainsi donc le bon prestataire dans une maison de justice, c’est celui qui sait:
- accueillir :
-se montrer disponible et patient ;
-se concentrer sur les besoins du justiciable ;
- pratiquer une écoute active ;
-être interactif (communication bilatérale) ;
-comprendre et respecter les droits du justiciable ;
-respecter les croyances et les valeurs du justiciable ;
-favoriser la participation active du justiciable ;
-faire attention à son ‘’langage non verbal’’ : Il s’agit de faire en sorte que les comportements
verbaux et non verbaux disent la même chose c’est-à-dire que l’on est attentif et que l’on
témoigne de l’intérêt pour le justiciable et que l’on fait preuve de sens de responsabilité.
-Apprendre à faire le point avec le justiciable-usager sur sa demande. Le respect de cette
exigence suppose de poser au justiciable ou usager la question suivante : ’’Si j’ai bien compris,
vous voulez donc… ’’ .

7
Rey (ALAIN),Le Robert, Dictionnaire d’aujourd’hui, langue française, culture, géographie, Ed. Frances Loisirs,
p.367.

17
De façon générale, au regard des principes d’action ainsi évoqués qui doivent guider la conduite
de l’entretien dans les maisons de justice, on note deux grandes habilités sont attendues des
prestataires des maisons de justice : La présence et l’écoute8.
 La présence
Elle se réfère à la façon dont le prestataire des maisons de justice peut se concentrer sur la
personne et accompagner celle - ci d’une manière efficace tant physiquement que
psychologiquement.
De façon générale, la présence humaine est fondamentale dans une communication. Les gens
recherchent souvent en effet plus qu’une présence physique. Ils souhaitent que l’autre soit
entièrement là, c’est-à-dire qu’il assure une présence psychologique ou socio-affective. Il suit
de là que la manière dont le prestataire des maisons de justice est présent à son vis-à-vis est
extrêmement décisive et primordiale. Celui-ci perçoit en effet facilement les indices qui
témoignent de la qualité de cette présence. Il s’agit donc pour le prestataire des maisons de
justice d’être présent par ce qu’il dit et par ce qu’il fait. Ce dernier doit faire en sorte que son
comportement non verbal et son comportement verbal dise une seule et même chose. Ainsi, par
exemple, si le prestataire éprouve de l’indifférence et laisse son comportement non verbal
exprimer de l’intérêt, il manque d’authenticité.
Le prestataire efficace demeure en contact avec la façon dont il est présent avec son usager-
justiciable. Il se pose les questions comme celles-ci :
Quelles sont les valeurs véhiculées dans mes interactions avec mon usager ? Quelles sont mes
attitudes envers cet usager ? Est-ce que je vis présentement un conflit quelconque par rapport à
mes valeurs ou à mes attitudes ? Suis-je indifférent à cet usager ? Quelle est mon évaluation de
la qualité de ma présence actuelle à cet usager ? Comment mes valeurs et mes attitudes
s’expriment t- elles dans mon comportement non-verbal ? Comment pourrais-je avoir une
présence plus efficace auprès de cette personne ?
 L’écoute
Une bonne écoute figure au rang des qualités dont doit faire preuve l’animateur d’une maison
de justice lors de l’entretien avec le justiciable. Une bonne présence permet à l’animateur de la
maison de justice d’écouter attentivement ce que l’usager lui dit, tant sur le plan verbal que
non verbal. Le but de l’écoute est la compréhension de sorte à mieux identifier la demande de

8
TOUSSO (Michel Anama), Manuel de formation des prestataires de services sur le soutien psychosocial de
base des femmes et filles victimes de violences, pp.21 et s.

18
l’usager pour mieux traiter son cas ou mieux l’orienter vers les services ou structures
compétentes pour gérer son cas.
L’art d’écouter doit aboutir à une écoute totale .Pour satisfaire cette exigence, il faut que soit
pris en compte trois aspects :
-Ecouter et comprendre le comportement non-verbal
-Ecouter et comprendre les messages verbaux
-Ecouter et comprendre la personne
- Ecouter et comprendre le comportement non-verbal
Il est admis que le visage et le corps sont d’excellents moyens de communication. L’expérience
montre que même en gardant le silence, deux personnes peuvent s’échanger une foule de
messages. Le langage corporel d’un justiciable peut constituer un accès royal à sa vie intérieure.
En plus d’être un véhicule de la communication en soi, le comportement non verbal (comme
les expressions faciales, les mouvements corporels, le ton de la voix et les réactions
psychologiques) peut ponctuer les messages verbaux tout comme la ponctuation et les
soulignements font ressortir la langue écrite.
En effet, le comportement verbal peut entre autres :
.-confirmer ou répéter ce qui se dit verbalement
-Nier ou contredire ce qui se dit verbalement
-Renforcer ou confirmer ce qui se dit verbalement
- Ecouter et comprendre les messages verbaux
Pour comprendre les messages verbaux des justiciables, trois éléments essentiels permettent de
mieux interpréter ces messages. Ces éléments sont :
-Les expériences de l’usager-justiciable c’est-à-dire ce qui lui arrive, l’expérience vécue
-Les comportements c’est-à-dire ce qu’il fait ou omet de faire
-L’état affectif c’est-à-dire les sentiments ou émotions qui découlent d’expériences ou de
comportements ou qui sont associés à ceux-ci.
Ces éléments d’écoute permettent d’aider l’usager à clarifier ses difficultés et ses demandes.
En écoutant l’usager, vous pouvez lui communiquer votre compréhension par rapport aux
éléments ci-dessous mentionnés.
- Ecouter et comprendre la personne
Ecouter dans le sens le plus profond signifie écouter la personne qui est devant soi comme un
être qui est influencé par le contexte dans lequel il évolue. Une écoute globale de la personne
comporte :

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-une écoute et une compréhension empathiques de base ;
-une écoute et une compréhension emphatiques de niveau avancé ;
-une écoute et une compréhension trans-empathiques.
Pour favoriser le bon déroulement de l’entretien avec l’usager et faciliter la communication
active, il est généralement conseillé de développer des micro-habiletés qui se résument par le
sigle (FOFYD)
‘’F’’ : Renvoie à la position face à face : Cette position indique l’intérêt à la personne et à son
cas ou problème.
‘’O’’ : Fait référence à la posture ouverte du corps (montre notre disponibilité). Les bras sont
ouverts et les jambes non croisées.
‘’P’’ : La posture penchée vers l’écoute
‘’Y’’ : Le contact des yeux. Il ne s’agit pas de dévisager l’autre mais d’user d’un regard attentif
et amical.
‘’D’’ : Renvoie à l’attitude détendue qui veut dire que l’écoutant est à l’aise dans son corps et
dans son esprit avec l’écouté. Remuer nerveusement les mains ou les pieds est le signe qu’on
est soi-même sous tension.
-Autres micro-habiletés requises :
Auto-contrôle : Contrôler ses émotions ; contrôler ses convictions, son idéologie morale,
religieuse ou politique.
Faire taire le discours intérieur : Il importe de laisser par exemple le mineur parler de ses
problèmes .Il ne faut pas interpréter à partir des préjugés avant de comprendre les problèmes.
Il ne faut pas donner des réponses préconçues.
Respecter les crises de larmes :
Les larmes sont une forme d’expression non verbale qui permet de vider le trop plein d’émotion
et de se débarrasser de l’expression verbale.
Il ne faut pas empêcher les larmes. Donner le temps nécessaire aux larmes et laisser pleurer.
Tolérer les expressions agressives
Valoriser la femme victime de violence
Quelles attitudes et quelles techniques mettre en œuvre pour favoriser une relation d’aide
centrée sur la personne ?
 Attitudes qui favorisent la parole/participation active de la personne accompagnée,
on peut citer les éléments suivants :

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-Accepter l’autre de façon positive et sans conditions, sans porter de jugement sur son mode
de vie, son orientation sexuelle, ses pratiques, ses valeurs, ses croyances...Accepter, ne signifie
pas nécessairement approuver. Cette acceptation est à la fois totale, inconditionnelle et
signifiante.
Totale : accepter le tel qu’il est dans ses particularités, ses différences.
Inconditionnelle : elle est gratuite, aimante
Signifiante : créer un milieu fait de confiance et de soutien
-Rester soi-même, vrai, authentique, en montrant, de façon respectueuse et délicate, ce qu’on
ressent sans artifice, ni mensonge, à la personne accompagnée.
-Se montrer attentif aux signaux non verbaux émis par la personne et qui peuvent exprimer
la gêne, la détresse, la nervosité
Savoir respecter, et faire un usage efficace, des temps de silence
-Faire preuve d’empathie en essayant de comprendre le vécu et les ressentis propres de la
personne accompagnée.
 L’empathie, ça se manifeste comment ?
L’empathie consiste en «l’application, la compréhension et l’acceptation de l’état émotif et du
point de vue » de la personne accompagnée
L’empathie peut s’exprimer de deux manières : verbale et non verbale.
Des chercheurs américains ont identifié 5 types d’exprimer de manière verbale l’empathie :
 La réflexion : « Je vois bien que vous êtes… »
 La validation : « Je comprends bien pourquoi vous sentez que.. »
 Le soutien : « Je veux vous aider à… »
 Le partenariat : « Travaillons ensemble pour… »
 Le respect : « Vous réunissez vraiment bien à.. »
L’accompagnement peut également manifester son empathie de manière non verbale en veillant
notamment à :
 Adapter le ton de sa voix et l’expression de son visage à l’état émotionnel de la personne
 Se rapprocher ou toucher la personne dans les contextes culturels qui le permettent.
 Hocher la tête pour montrer qu’il comprend et qu’il approuve
-Faire preuve de patience : Ecouter c’est vraiment laissser ce qui nous occupe pour donner du
temps à l’autre, c’est cheminer avec l’autre, s’arrêter avec lui quand il en éprouve le besoin,
repartir avec lui quand il le désire. C’est laisser le temps à l’écouté de désirer des choses pour
lui-même, de commencer à réaliser ses projets de vie pour lui-même et par lui-même.

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-Etre un vase vide
Ecouter nous demande d’être généreux, d’offrir de l’espace : c’est l’hospitalité intérieure.
Il s’agit donc de mettre de côté nos perturbations personnelles. Il s’agit d’écouter sans
contaminer l’autre de nos problèmes, sans luifaire partager nos déceptions, tristesse et détresses
personnelles (Forget, 1990)
-Respecter l’autre
Cela consiste à accorder de l’importance à l’autre, tenir compte de ses points de vue.
C’est le traiter en partenaire et non en inférieur.
 Techniques qui contribuent à favoriser la parole de la personne et à faciliter le
dialogue
« R » = reflet (reflets des paroles ou verbaux et reflets de sentiments ou d’émotion). Reflet
verbal : l’écoutant est sorte de miroir pour l’écoulé. Cette technique consiste à répéter
exactement dans les mots de l’interlocuteur en insistant sur les derniers mots afin de lui donner
l’assurance qu’il a été entendu.
Reflet de ses sentiments ou émotion : retourner à l’interlocuteur les sentiments que l’on perçoit
dans son discours. Ex : « je te sens en colère », ou « tu es fier de toi à ce que je vois ».
 « R » la reformulation », ici l’écoulant reprend dans ses propres mots l’essentiel du
message de l’autre. Cela consiste à s’assurer qu’on a bien compris les propos de la
personne. Cela rassure aussi l’écouté... Ex : « Si j’ai bien compris, tu veux que..
On a la reformulation des émotions et ou des sentiments : cela consiste à dire avec d’autres
mots que la personne a dit ou montré de ses émotions.
 « R » : résumé du contenu
 « C » comme une confrontation/focalisation
Le but étant d’aider l’écouté à explorer et découvrir ses sentiments, à en juger les conséquences
afin de l’amener à assurer ses problèmes et à échanger. C’est aider la personne) approfondir ces
émotions et sentiments : ce qu’elle ressent ? Concernant qui ? Pourquoi ?
 « C « Clarification/Spécification : qui consiste à aider la personne à préciser davantage
ses propos ou son ressenti
 « Q » = question. Questions ouvertes qui appellent à un développement ou un
commentaire et les questions fermées, limitant qui renvoient à une réponse spécifique
(oui ou non). NB : Il faut privilégier les questions ouvertes. Ce type de questions permet
d’approfondir, et par conséquent de mieux cerner et comprendre le vécu, ressenti, et
point de vue de la personne…

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 « S » = silence : Le silence peut traduire le manque de confiance envers l’écoutant. Il
faut respecter le silence sans chercher à travers d’autres langues à cerner ce silence.
Il peut être source d’une pathologie.
b. Les attitudes proscrites
Elles consistent tout simplement à faire le contraire des attitudes prescrites telles qu’évoquées
précédemment. Ces attitudes ainsi proscrites sont formellement déconseillées car elles
s’inscrivent en faux contre les exigences d’efficacité et de performance dans la promotion de
l’accès au droit et à la justice qui sont les maîtres mots qui sous-tendent les missions des
maisons de justice.
Plus fondamentalement et sans prétendre à l’exhaustivité, les attitudes suivantes sont à
proscrire au cours de la gestion des cas dans les maisons de justice car de nature à bloquer le
dialogue et à desservir in fine la qualité requise de la prestation :
-Regarder sa montre ou la pendule en permanence
-Répondre au téléphone
- Jouer avec son stylo, son portable, son trousseau de clés
-Couper la parole à son client
-N’utiliser que des questions fermées qui nécessitent des réponses par ‘’oui’’ ou par ‘’non’’ et
qui limitent par conséquent l’expression de la personne qui sollicite une prestation.
-Quelles sont donc les erreurs à éviter ?
Les erreurs suivantes sont à éviter :
-Diriger et guider, contrôler que de permettre au justiciable/usager de s’exprimer
- Faire la morale, être paternaliste, dire au justiciable-client comment il devrait se comporter
ou mener sa vie.
-Rassurer le justiciable/usager sans aucune garantie, distraire son attention d’un problème et le
ménager, tenter d’induire un faux optimisme ou traiter à la légère sa version du problème.
-Interroger le client en posant des questions d’une manière culpabilisante.
3- LA CONSULTATION JURIDIQUE
Les maisons de justice sont entre autres souvent amenées à fournir de la consultation juridique
aux justiciables ou usagers. Cet exercice reste tout à fait important et suppose le respect d’une
méthodologie précise.
C’est pourquoi après avoir brièvement rappelé ce qui en est de la notion de la consultation, on
fera quelle méthode peut être utilisée dans ce domaine.
a- La notion de consultation

23
Il s’agit d’un avis donné par un juriste, qu’il soit conseiller ou assistant juridique, avocat ou
professeur de droit, etc... sur un problème juridique en l’espèce relatif à l’accès au droit et à la
justice. Plus concrètement, la consultation juridique constitue une assistance offerte par un
professionnel compétent au cours de procédures non juridictionnelles, devant certaines
commissions ou devant certaines administrations.
La consultation juridique intervient dans le cadre de la rédaction ou de la conclusion d’actes
juridiques.
Il s’agit là de services offerts par des professionnels qui font de l’offre de ces services, un métier.
Il faut disposer d’un bagage juridique suffisamment fourni pour offrir une assistance juridique
à un justiciable. Souvent, ces services sont offerts par des conseils juridiques, des avocats,
huissiers, notaires, commissaires-priseurs communément appelés ‘’auxiliaires de justice’’ et
qui ont été formés spécifiquement pour ce faire.
La consultation juridique suppose une capacité à appliquer ses connaissances en une situation
concrète dont les données de fait sont fournies ainsi que, parfois, certains éléments de droit.
Elle fait appel aux facultés de raisonnement du juriste. Sur chaque question on attend de lui
une démonstration aboutissant à une solution. Il s’agit d’appliquer ses connaissances à des
problèmes concrets.
A ce propos certaines observations s’imposent :
L’avis est toujours écrit
Il peut y avoir une consultation orale, mais souvent, elle est donnée sous forme écrite. Cela
implique d’abord une préparation plus poussée que la consultation orale, et ensuite et surtout,
qu’elle se présente de manière ordonnée, soit par une réponse à chaque question posée, soit
sous forme de plan se conformant aux critères connus quant à sa nécessaire structuration.
C’est un avis donné par un juriste
C’est-à-dire un professionnel du droit à qui incombe la tâche de consultant. Il en résulte au
moins une série de conséquences :
- Une consultation suppose une prise de position de la part de son auteur,
- Une consultation se doit d’être impartiale.
Un avis sur un problème juridique
Ce dernier point est une réserve au premier.
Que le problème soit interne ou international, l’objet est durable.

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- C’est la recherche des règles de droit applicables alors qu’en droit international, cela
peut s’avérer complexe si sont en cause des règles coutumières dont la preuve est
plus difficile à rapporter.
- En second lieu, il faut trouver une solution aux problèmes qui ont été identifiés c’est-
à-dire retenir la solution que l’auteur de la consultation estime correspondre au droit
positif ou encore vérifier la solution proposée s’il y a plusieurs interprétations.
b- La méthode pour appréhender une consultation juridique
Elle est plus complexe par rapport au commentaire de texte ou d’arrêt et on remarque deux
phases – la recherche du contenu – la recherche du plan et la rédaction.
Le contenu : c’est la recherche des problèmes qui se posent de même que la recherche des
solutions. Ce dernier point suppose toujours la recherche des règles applicables et parfois une
prise de position.
Comment rechercher un plan et rédiger la consultation juridique
La rédaction d’une consultation comporte les divisions suivantes :
Introduction
 On commence toujours l’introduction avec la formule : « je soussigné… consulté sur le
point de savoir si (on résume le problème à résoudre) émet l’avis suivant ».
 On expose les faits clairement et objectivement en ne retenant que les éléments
nécessaires à la discussion en cause.
 Annoncer les questions avec la plus grande clarté en recourant à la formule
suivante : « En l’état de ces faits, il importe de répondre aux questions suivantes » en
les annonçant au fur et à mesure en suivent l’ordre dans lequel on les traite.
Développement
Il vaut mieux de parler des développements proprement dits dans la mesure où ils ont pour objet
d’exposer l’argumentation, tant de fait que de droit utilisé par le consultant :
Le plan pour le développement est simple.
Il comprend autant de parties que de questions à traiter.

Conclusion
Le travail s’achèvera par une conclusion qui s’impose tout particulièrement, puisqu’à ce stade
de sa démarche intellectuelle le consultant doit répondre avec netteté et précision aux questions
qui lui ont été soumises. La formule suivante est la plus utilisée. « Le consultant soussigné est
d’avis ».

25
…………..qu’une action ou une réparation…………………….
4- L’INFORMATION ET L’ORIENTATION DES USAGERS DANS LES
MAISONS DE JUSTICE

 Considérations liminaires :
L’administration de l’information juridique au justiciable et aux citoyens de façon générale
figure au rang des missions des maisons de justice aux termes de l’arrêté
N°050/MJRIR/SG/DADJ du 08 mai 2018 créant ces maisons de justice au Togo. L’information
juridique concourt en effet à guider le justiciable et à l’orienter dans sa quête de l’accès au droit
et à la justice. Ainsi donc, la communication d’une information juridique adéquate et fiable
devrait entre autres, permettre à tout usager de maisons de justice quel que soit son âge, son
sexe, etc…
-de mieux connaitre ses droits et obligations ;
-d’être renseigné sur les moyens de les faire valoir et d’exécuter ses obligations ;
-de saisir les services judiciaires compétents.
Ainsi donc et au bénéfice de ce qui précède, l’information juridique au justiciable/usager dans
les maisons de justice participe d’une stratégie qui vise à vulgariser les droits et devoirs des
personnes.
L’information juridique ne peut se passer de la vulgarisation et de la dissémination. Au regard
de la complexité du droit, il est opportun de diluer le langage juridique, de le monnayer en
termes plus faciles à comprendre par tous avant de l’offrir au justiciable.
L’information juridique suppose également en bout de ligne que les textes soient traduits en
langues locales .Elle suppose aussi l’alphabétisation des populations.
Aussi, l’offre d’information doit respecter les lieux de provenance de la demande. C’est pour
cela qu’il est aussi important de disséminer l’information. Il s’agit d’éparpiller l’information,
de l’apporter dans les coins les plus reculés du pays afin de toucher toutes les couches sociales
et parer aux difficultés d’accès liées à l’éloignement.
L’information peut se faire à travers la formation ou la sensibilisation, auxquels cas il faudra
élaborer des supports de vulgarisation ou de sensibilisation.
D’après le Larousse, la vulgarisation est « l’action de mettre à la portée du plus grand nombre,
des non spécialistes, des connaissances techniques et scientifiques ».

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Le droit étant effectivement un corpus de connaissances techniques, sa compréhension n’est
pas toujours évidente pour le citoyen lambda qui désire être informé. La vulgarisation du droit
est donc une étape complémentaire dans la mise en œuvre de l’accès à la justice.
Il s’ensuit que la vulgarisation vise le renforcement des capacités des détenteurs de droit et à
réduire leur vulnérabilité à travers une connaissance de leurs droits et devoirs ainsi que les
moyens de les revendiquer. Cet objectif fondamental, lorsqu’il est atteint produit un
changement de comportement, d’attitudes, une correction des pratiques sociales bref un
renouveau social. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les actions de vulgarisation qui
ont été mises en œuvre au Togo. Trois principaux domaines peuvent être évoqués : la
pacification des relations sociales (éviction de la justice privée), l’abandon des pratiques
nuisibles à l’épanouissement des enfants et enfin la reconsidération du statut et du rôle de la
femme au sein de la société.
Il est admis que la vulgarisation du droit implique un exercice de pédagogie pour expliquer les
textes en vigueur ainsi que la jurisprudence. C’est à cet exercice que s’est attelé le sixième axe
du Programme National de Modernisation de la Justice qui met l’accent sur les acteurs (a) et
les techniques de vulgarisation afin d’obtenir l’impact attendu (b).

a. INFORMATION JURIDIQUE DES JUSTICIABLES ET ACTEURS DE LA


VULGARISATION DU DROIT
L’administration de l’information juridique aux justiciables s’inscrit dans la logique de la
vulgarisation du droit. Cette action fait intervenir de façon générale un certain nombre d’acteurs
connus sous le terme « acteurs de la vulgarisation » qui regroupe les demandeurs et les
offreurs de vulgarisation du droit.
Les demandeurs de l’information juridique et de la vulgarisation du droit
Le diagnostic qui a donné lieu à l’élaboration du PNMJ a déterminé les demandeurs de
vulgarisation.
Partant de l’idée que le demandeur est celui qui fait une demande, on peut simplement dire que
le type de demande déterminera le profil du demandeur. Il s’agit d’un rapport « demande-
demandeur » qui est savamment tiré du document du PNMJ qui lui a plutôt établi un rapport
« carences-victimes ».
Ainsi, trois éléments sont à évoquer :

27
D’abord, lorsque les demandes concerne l’existence de source exhaustive, autorisée et fiable
permettant d’accéder à la règle de droit togolaise, la codification ou la publication de textes
consolidés incorporant les fréquents amendements aux lois et règlements, la diffusion juridique
du droit international togolais et l’accessibilité des jurisprudences, il semble évident que les
demandeurs sont les administrations et les professionnels du droit.
Ensuite, lorsque les demandes portent sur la dissémination juridique, spécialement en ce qui
concerne le droit des affaires et la publication de ce droit sur internet en vue d’attirer
l’investissement direct étranger, les demandeurs sont sans conteste les opérateurs économiques.
Enfin, lorsque les demandes ont trait à la connaissance des droits et devoirs entravée par
l’analphabétisme, la complexité du langage juridique et l’insuffisance de moyens financiers, les
demandeurs évidents sont les populations.
Ainsi donc , l’information des justiciables et la vulgarisation du droit dans les maisons de
justice doit s’inscrire dans une dynamique qui vise in fine à donner vie à une idée consacrée
dans le document du Programme National de Modernisation de la Justice .De la lecture de ce
document on note en effet que : « Le processus en cours de consolidation de l’Etat de droit et
de la démocratie, fondé notamment sur une plus grande soumission de l’Etat et des citoyens à
la règle de droit, et d’autre part l’intégration progressive du Togo dans l’économie sous
régionale et mondiale, accentuent la nécessité d’une diffusion large du droit positif togolais,
satisfaisant les besoins en information juridique des administrations, des professionnels du
droit, de la population et des investisseurs privés tant nationaux qu’étrangers ».
Concrètement, les demandeurs de vulgarisation, excepté les professionnels du droit qui sont des
spécialistes, sont les populations, les administrations et les investisseurs nationaux et étrangers.
Aussi faut-il ajouter à cette liste les associations, les organisations non gouvernementales et les
organisations internationales, partenaires d’un Etat qui ont besoin à un moment donné de
l’évolution de cet Etat de connaître l’état de la législation pour plusieurs raisons.
En effet, les professionnels du droit et certaines administrations font partie des offreurs de
vulgarisation.
Les offreurs de l’information juridique et de la vulgarisation du droit
Au regard des demandeurs et des besoins en information juridique, le PNMJ a décliné la
stratégie suivante « Le ministère de la Justice va mettre en œuvre une politique de dissémination
juridique. La stratégie du projet est fondée sur la création, au sein de la direction des services
législatifs du ministère de la Justice d’une ‘’Unité de Dissémination Juridique’’ » (UDJ).
L’UDJ va également formuler, en concertation avec les associations para-juristes, une politique

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de vulgarisation ciblant les besoins prioritaires en information juridique des populations, qui
sera mise en œuvre directement par le ministère ainsi que par voie de sous-traitances aux ONG.
Cette stratégie met en scène deux (2) catégories d’offreurs de vulgarisation à savoir l’unité de
dissémination juridique (UDJ), les organisations de la société civile les auxiliaires de justice
(avocats notamment) qui mènent des actions de vulgarisation.
S’agissant en premier lieu de l’Unité de dissémination juridique, elle s’est concrétisée par la
création d’une direction chargée de l’accès au droit et à la justice dont l’une des missions est
précisément la vulgarisation du droit.
En second lieu, les organisations de la société civile qui sont plus en contact avec les populations
jouent un rôle important dans la vulgarisation du droit. Les associations et organisations non
gouvernementales (ONG) para juristes mènent des actions de vulgarisation en directions des
populations sur financement des partenaires en développement ou du ministère de la justice.
S’agissant en troisième lieu des avocats, leur rôle de conseils juridiques les conduit à mener des
actions de vulgarisation vis-à-vis du public qui constitue leurs clients. Ces actions qui se font
de façon désintéressée ont pour finalité de facilité le travail de conseil en préparant le justiciable
à la compréhension de la règle de droit.
D’autres auxiliaires de justice tels les notaires, huissiers et commissaires-priseurs mènent des
actions de vulgarisation qui se sont cependant circonscrites à la connaissance de leurs métiers.
Il apparait donc qu’aucune différence nette ne peut être établie entre les demandeurs d’une part,
et les offreurs d’autre part, dans la mesure où, un offreur, peut être demandeur et vice-versa.
Quel que soit l’offreur, est-il que le choix des techniques est fondamental pour la réussite de la
vulgarisation du droit et de l’information juridique des justiciables.

b. L’INFORMATION JURIDIQUE DES JUSTICIABLES ET LES TECHNIQUES DE


VULGARISATION DU DROIT
Les techniques font appel aux stratégies, aux moyens pour atteindre aisément le groupe cible
ou les demandeurs.
Ces techniques sont diverses.
Parler des techniques de vulgarisation du droit revient à évoquer les techniques traditionnelles
et les techniques modernes qui font usage aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication.
Les techniques traditionnelles

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La mission assignée à la direction de l’accès au droit et à la justice (unité de dissémination
juridique dans le PNMJ) consiste à formuler « une politique de vulgarisation ciblant les besoins
prioritaires en information juridique des populations, qui sera mise en œuvre directement par le
ministère ainsi que par voie de sous-traitances aux ONG ».
Les techniques traditionnelles de vulgarisation se fondent sur les supports physiques tels que
les affiches, brochures, prospectus, les boîtes à image, les guides juridiques etc. Ces supports
permettent de décliner deux matières d’expressions : l’image et l’écrit.
Les images et les mots sont choisis avec délicatesse afin de ne pas délivrer un contre-message.
Les principaux supports de vulgarisation disponibles ont été obtenus grâce à une sous-traitance
avec les associations et sont tous fondés sur les techniques traditionnelles de vulgarisation.
Ainsi, dans le cadre de l’appui de l’Union européenne au PNMJ, six associations ont été
financées pour mettre en œuvre des activités de vulgarisation.
Les activités de ces associations ont consisté à mettre en œuvre des activités de vulgarisation
du droit destinées à informer et à former les populations sur la façon de faire valoir leurs droits
par une connaissance des procédures adéquates devant le juge approprié.
Les thèmes ont porté sur les droits des enfants, les violences contre les femmes, les
maltraitances des enfants, les violences contre les personnes âgées et l’accès à la justice.
Toutes les associations et ONG sélectionnées ont fait usage de techniques traditionnelles en
élaborant des guides juridiques, des dépliants, des brochures, des boîtes à image pour délivrer
les messages à l’endroit des cibles.
Certains guides juridiques ont été produits en langues locales à destination de cibles spécifiques.
Par ailleurs, ces techniques traditionnelles ont été utilisées dans le cadre du projet d’appui
juridique aux groupes vulnérables en milieu carcéral pour informer les détenus sur leurs droits
et devoirs et sur les dangers liés à l’abus de drogues et les méfaits des IST/VIH.
Il s’agit notamment du guide du détenu et des brochures et boîtes à images qui ont été
abondamment utilisées pour faire passer les messages.
Mais, si ces techniques traditionnelles sont appréciées, elles sont en rude concurrence avec les
techniques modernes qui, elles, utilisent les nouvelles technologies de l’information et de la
communication.

Les techniques modernes de vulgarisation du droit


Les techniques modernes de vulgarisation se rapportent aux notions de technologies de
l’information et de la communication (TIC) et de nouvelles technologies de l’information et de

30
la communication (NTIC) regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la
transmission des informations, principalement de l’informatique, de l’internet et des
télécommunications. Par extension, elles désignent leur secteur d’activité économique.
Les NTIC ont consacré une nouvelle génération d’analphabètes c’est-à-dire ceux qui n’en
maîtrisent pas l’usage.
Il est apparu assez tôt que les NTIC constituent une opportunité dans le domaine de
l’information juridique pour plusieurs raisons dont sa facilité d’usage et de manipulation (en un
clic on peut avoir l’information recherchée). L’information juridique est ainsi disponible à
moindre coût et son accès est réputé universel.
C’est cet ensemble d’atout que le PNMJ a voulu capitaliser en précisant dans sa stratégie que
la Direction de l’accès au droit et à la justice « dont la mission sera de diffuser non seulement
le droit positif mais également son interprétation par les tribunaux, au moyen de recueils
législatifs et jurisprudentiels qui seront également accessibles via l’internet, l’intranet
judiciaire ainsi que sur CD-Roms ».
Cette affirmation s’est concrétisée à travers deux actions notamment la création d’une base de
données législative et jurisprudentielle et d’une bibliothèque multimédia .La base de données
législative et jurisprudentielle et la bibliothèque multimédia peuvent donc au besoin être
consulté par les animateurs des maisons de justice pour satisfaire au besoin d’information des
justiciables.
En effet, la base de données législative et jurisprudentielle, a procédé à la numérisation et la
publication des textes juridiques à travers la conception d’une base de données législatives , la
recherche et la numérisation des journaux officiels et la conception et publication de recueils et
CD-Roms législatifs couvrant la totalité du droit encadrant les juridictions ou appliqué par elles.
En outre, cette base de données est également le fruit d’un travail qui a consisté à procéder à
la numérisation et publication des jurisprudences. Ce travail concrètement consisté à concevoir
une base de données jurisprudentielle, à rassembler, numériser et indexer les jurisprudences et
à concevoir et diffuser les recueils et CD-Roms annuels de jurisprudence.
Enfin, la base de données procède à la diffusion du droit sur internet. Elle conçoit et intègre les
bases de données et les recueils ci-dessus évoqués et à référencer le site auprès des principaux
moteurs de recherche.
Aujourd’hui la base de données législative et jurisprudentielle est logée sur le site
www.legitogo.gouv.tg.
Cette base de données donne accès à :

31
- 2.591 journaux officiels parus entre 1920 et 2011 soit 56.149 pages de
JO
- la version intégrale des 10.765 textes à portée générale parus au
Journal officiel entre le 01 Octobre 1920 et le 01 Septembre 2011
- 764 arrêts de la Cour Suprême et à 149 décisions et avis de la Cour
Constitutionnelle parus entre le 04 Mars 1963 et le 26 Août 2011
S’agissant d’autre part de la bibliothèque multimédia, elle est destinée aux professionnels du
système judiciaire togolais et au grand public. Elle comporte notamment des manuels,
collections et documentations juridiques (256 références consacrées au droit), l'ensemble des
journaux officiels et des arrêtés et jugements tant de la cour suprême que des deux cours d'Appel
de Lomé et Kara (87 recueils de journaux officiels). Il est doté également de micro-ordinateurs
multimédia avec accès à l'internet, d'un système de projection et d'une base de données
spécifiquement conçue pour sa gestion.
Cette bibliothèque est le lieu par excellence d’accès au site du ministère de la justice
www.justice.gouv.tg sur lequel sont publiés des supports de vulgarisation (guide juridiques,
vade mécum) produits par des associations et Organisation Non Gouvernementales .Il s’agit de
documents cadres qui peuvent être consultés par les prestataires des maisons de justice pour
satisfaire le besoin en information juridique des justiciables. Dans cette perspective , peuvent
également être consultés à toutes fins utiles par les animateurs des maisons de justice, les textes
internationaux et nationaux de protection des Droits de l’Hommes, ouvrages divers liés à la
promotion de l’accès au droit et à la justice, articles de doctrine9, rapports des institutions de
protections des droits de l’Homme, le site de la bibliothèque africaine des lois
(www.africanlawlibrary.net ) qui procède à la vulgarisation des textes de lois et jurisprudences
en vigueur dans les Etats du continent africain .
Il faut préciser pour terminer que quelques soit la technique utilisée, l’offre de vulgarisation se
fait dans des lieux accessibles à tous et est gratuite dans la mesure où elle s’adresse plus
particulièrement aux groupes vulnérables.
Cependant, il est de notoriété publique que ces actions sont vaines si elles n’ont pas un impact
réel sur les populations.
Favoriser l’orientation des justiciables ou usagers en général vers les structures chargées
d’assurer ou de faciliter l’exercice des droits :

9
Voir la bibliographie sélective jointe au présent document.

32
Orienter signifie diriger, conduire. Compte tenu de la peur du juge, de la complexité des services
judiciaires et même de la lenteur, il importe de mettre à la disposition du justiciable, des services
animés par des personnes qui ont une connaissance des procédures et qui sont capables, au
regard d’une demande, d’indiquer le service compétent.
L’orientation est une aide précieuse qui peut être offerte en tous lieux, même au sein des
juridictions. Elle évite de laisser le justiciable entre les mains de personnes peu recommandables
qui peuvent l’empêcher d’accéder à la justice. Il s’agit notamment des fameux ‘’démarcheurs
de justice’’.
Aider à l’accomplissement des démarches nécessaires à l’exercice d’un droit ou
l’exécution d’une obligation :
L’aide à l’accomplissement des démarches est le prolongement de l’orientation du justiciable
mais elle doit être sollicitée. Une proposition d’aide peut être très vite perçue comme un
démarchage, préjudiciable à la crédibilité de la structure.
L’aide à l’accomplissement concerne souvent la délivrance des actes notamment le casier
judiciaire, le jugement supplétif et le certificat de nationalité qui sont des documents fortement
demandés.

33
II. LA PHASE DE
MEDIATION/CONCILIATION DANS
LES MAISONS DE JUSTICE

34
Seront tour à tour évoqués et présentés des éléments d’ordre théorique et processuel sur la
médiation/conciliation en général (1), des éléments d’ordre théorique et processuel sur la
médiation pénale impliquant un mineur auteur d’infraction (2) sans perdre de vue la médiation
/conciliation en ligne (3).

1. CONSIDERATIONS D’ORDRE THEORIQUE ET PROCESSUEL SUR LA


MEDIATION /CONCILIATION
« En Afrique on ne tranche pas un litige, on l’arrange »10.
Cet adage populaire célébré en Afrique reçoit un écho favorable au Togo à la faveur entre autres,
de l’institutionnalisation des maisons de justice qui sont investies de la mission de régler les
litiges de la vie quotidienne et de consolider la paix et la concorde sociale par le biais du recours
aux Modes alternatifs de Règlement des Différends (MARD)11. C’est ainsi qu’en plus de

10
NACHABA (Famboaré Ouattara), Les Etats africains et la CIJ, thèse de doctorat, Université de Poitiers.
11
Relevons d’emblée toutefois que le regain de faveur pour la médiation et les modes amiables de règlement des
différends au Togo ne s’est pas faite ex nihilo. L’on retrouve déjà la trace des modes alternatifs de règlement des
différends au Togo à l’époque précoloniale. Le système de justice alors essentiellement basé sur des règles
coutumières revêtait les oripeaux d’une justice conciliatrice, axée sur la protection et la réhabilitation de l’Homme
aux fins de lui permettre de retrouver sa place dans la société. Il s’agissait ainsi moins d’infliger à la personne ou
au justiciable une avanie que de lui permettre de recouvrer sa dignité et de se réintégrer dans la société. A l’époque
coloniale, la justice est devenue dualiste. La coutume le dispute désormais au droit écrit que les puissances
colonisatrices ont introduit. Ainsi les tribunaux des villages (du roi) coexistaient avec ceux des colons (les
tribunaux de district).Toutefois, avec la colonisation française, une nouvelle organisation judiciaire fut instaurée
et eut comme effet la limitation des pouvoirs des chefs traditionnels. Trois degrés de juridictions (les tribunaux de
subdivisions, de cercles, d’appel et d’homologation) se superposaient à la justice indigène. A partir du décret
portant organisation judicaire indigène du Togo du 22 novembre 1922, c’est cette organisation qui s’était imposée
au Togo. Cependant, faute d’efficacité souhaitée, un décret du 21 Avril 1933 vint abroger celui du 22 novembre
1922 en créant de nouvelles formes de juridictions : des tribunaux coutumiers présidés par des administrateurs
juges, sans formation juridique particulière secondés par des assesseurs locaux. Le pouvoir de conciliation des
chefs de canton est maintenu, avec possibilité de recours aux tribunaux coutumiers institués par l’Etat. Ces
tribunaux furent opérationnels jusqu’à l’indépendance.

Après l’indépendance du Togo, une nouvelle Loi du 12 Juin 1961 instaura le juge de Paix, juriste de formation,
devant statuer en matière civile selon la coutume .La loi de 1961 considérait la conciliation comme une étape
quasiment obligatoire avant de passer à un niveau supérieur.

La souveraineté nationale acquise, le législateur togolais, sollicité par les autorités politiques
en place pour uniformiser le système juridique, devait produire un corps unique de lois : un
ensemble de normes juridiques répondant aux mêmes préoccupations et devant s’appliquer
à tous les citoyens sans distinction. C’est dans cette optique que l’ordonnance du 07
septembre a été prise. Dès lors, une organisation unique a été instaurée aux termes de l’article
1, A, B, C de l’ordonnance de 1978. En ce sens, voir entre autres, RUKERANTARE (F.A.), « La
35
l’information des justiciables, les maisons de justice se sont vus confiées la mission de procéder
à la médiation et la conciliation aux termes de l’Arrêté N° 049 /MJRIR/SG/DADJ du 09 Mai
2018 portant organisation et fonctionnement desdites maisons. Le processus de médiation et de
conciliation dans le cadre du règlement des conflits se laisse appréhender aux détours de
l’article 4 de cet arrêté qui consacre ces modes alternatifs de règlement des litiges.
De façon générale, l’examen de l’arrêté portant organisation et fonctionnement des maisons de
justice donne à constater qu’aucune distinction n’a été faite entre la pratique de la conciliation
et celle de la médiation. Cela peut s’expliquer par le fait que comme la médiation, dans le cadre
du règlement amiable, la conciliation tente d’appliquer une résolution amiable au conflit qui
oppose les parties, bien que ces deux démarches soient réputées différentes dans leurs
applications. Plus fondamentalement, on note que la médiation et la conciliation constituent,
chacune d’elle, un mode alternatif de règlement des différends (MARD).
Conciliation et médiation sont en effet des processus proches du point de vue notamment de
leurs finalités et de la philosophie qui les sous-tend même s’il convient de reconnaitre qu’il
existe des différences majeures entre ces deux modalités de règlement des conflits. Ces
différences tiennent essentiellement au statut des médiateurs-conciliateurs ainsi qu’aux
techniques utilisées dans le cadre de l’une ou l’autre de ces deux modes alternatifs majeures de
règlement des conflits Plus fondamentalement, il est admis que dans le processus de médiation,
les parties doivent habituellement trouver elles-mêmes une solution à leur différend, grâce à la
reformulation des questions par le médiateur, alors que dans le processus de conciliation, le
conciliateur pourra être fréquemment amené à proposer des solutions aux parties. Dans la
pratique, on note d’ailleurs assez fréquemment des glissements qui se produisent de l’un à
l’autre. Il est aussi d’ailleurs admis que les termes utilisés (Médiation, conciliation ou encore
transaction) désignent aussi bien une recherche d’un résultat et que l’obtention de ce résultat
est généralement dû au professionnalisme d’un acteur (Le conciliateur, le médiateur, …).
Toutefois, d’un point de vue strictement juridique, il y’a lieu de distinguer la « médiation » de
la conciliation et de tous les autres modes amiables de règlement des différends. De fait, la
médiation peut être perçue soit comme une posture, soit comme une activité exercée par un
médiateur12. C’est l’un des modes alternatifs et pacifiques de résolution de conflits qui

gestion des conflits conjugaux au Togo », mémoire de master de droit privé fondamental, Université de Lomé,
promotion 2014-2016.

12
CISSE (L.), La problématique de l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest, thèse de doctorat en droit, op.cit. p.296.

36
implique l’intervention d’un tiers neutre ,impartial et indépendant dénommé médiateur lequel
fait office d’intermédiaire dans les relations. Ainsi perçue, la médiation se distingue de certaines
notions connexes telles que la négociation, la conciliation et l’arbitrage13.
Au bénéfice de cette présentation liminaire, il sied de faire observer que la consécration de la
médiation et la conciliation dans le cadre des maisons de justice intervient dans un contexte
marqué par un regain de faveur pour les modes alternatifs de règlement des différends. Un peu
partout dans le monde, les MARD, à la faveur de l’intérêt croissant dont ils font l’objet, ne
cessent en effet de se développer, de s’étendre à de nouveaux domaines et d’épouser, par la
même occasion, les exigences de la modernité14. Plus spécifiquement, la consécration de la
médiation et de la conciliation dans le cadre des maisons de justice, loin de constituer une
rupture, s’inscrit plutôt dans la continuité d’une dynamique institutionnelle et normative de
promotion des modes alternatifs de règlement des différends. Cette dynamique se déploie aussi
bien dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale, dans le domaine
commercial ou encore dans celui des investissements. En ce sens on peut citer entre autres :
-Les chapitres V, VI et VII de la Charte des Nations Unies qui consacrent des moyens de
règlement pacifique des différends internationaux autres que l’emploi de la coercition armée. Il
s’agit entre autres de la médiation, de la conciliation, des bons offices, etc... ;
-Le Mémorandum d’Accord sur le Règlement des différends de l’Organisation Mondiale du
Commerce qui consacre (en ses articles 5 et 25 notamment) la possibilité pour les membres de
l’OMC de recourir à une gamme de moyens consensuels ou d’autres de règlement des
différends prévus dans le Mémorandum d’Accord. Il s’agit entre autres des bons offices, de la
conciliation et de la médiation conformément à l’article 5 du Mémorandum d’Accord, et de
l’arbitrage consacré par l’article 25 dudit Mémorandum ;

13
La distinction entre la médiation et la négociation vient du fait qu’à la différence du médiateur, le négociateur
a un parti pris, c’est-à-dire qu’il représente les intérêts d’une des parties au différend. Ce qui implique que le
négociateur va chercher à aboutir à une solution donnant satisfaction à cette partie qu’il représente.
En ce qui concerne la conciliation disons qu’elle se distingue aussi de la médiation, car dans ce dernier cas de
figure, le tiers conciliateur propose des solutions aux parties alors que le médiateur lui, fait émerger les
décisions des parties.
Pour ce qui est de la différence entre la médiation et l’arbitrage, elle réside dans le fait que l’arbitre rend une
décision qui s’impose aux parties qui ont choisi l’arbitrage. En ce sens, DJAFALA (K.), Réflexions sur l’action
de la CEDEAO en faveur de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest.
Mémoire de DEA, université de Lomé, 2013, p.45.
14
TRICOIT (J. P.),Droit de la médiation et modes amiables de règlement des différends, Mémento, Gualino, 1ére
édition, 2019 -2020, p.5.L’auteur souligne l’extraordinaire diversité, non seulement des modes de règlement,
mais de l’esprit qui les anime selon la matière envisagée (familiale, pénale, civile, sociale, administrative) ou selon
les modalités de son utilisation (médiation en ligne, action de groupe, procédure collective, ou simples rapports
individuels).

37
- La Convention internationale pour le règlement des différends relatifs aux investissements
(CIRDI), signée à Washington le 18 mars 1965 et ratifiée par le Togo le 11 août 1967 ;
-Les textesadoptés par la Commission des Nations Unis pour le droit commercial international
(CNUDCI) qui portent sur les différentes techniques de règlement amiable. On peut citer à titre
d’illustration une loi type sur la conciliation commerciale internationale de 2002, les Notes
techniques sur le règlement des litiges en ligne publiées en 2017 ou encore la convention de
Singapour relative à la médiation adoptée définitivement le 20 décembre 2018 et ouverte à
signature à compter du 7 Août 2019.
-L’Acte uniforme OHADA relatif à la médiation et Acte uniforme OHADA relatif au droit de
l’arbitrage, tous deux signés à Conakry le 23 novembre 2017 ;
- La Loi N° 89-31 du 28 novembre 1989 instituant une Cour d’arbitrage.
Outre cette consécration des MARD au plan international, on observe également une ferveur
un intérêt croissant des MARD dans les ordres juridiques nationaux. Dans un Etat comme la
France, on note un certain engouement pour la médiation et les modes amiables de règlement
des différends qui a abouti à un développement d’un corps de règles propres qui forment
désormais un droit à part entière dénommé « Droit de la médiation » ou encore « droit des
médiations et des modes amiables de règlement des différends » 15 . L’engouement en faveur
des MARD ne fait pas de doute .Il se manifeste d’ailleurs surtout à travers « fureur législative »
dont ces mécanismes sont ou s’apprêtent à faire l’objet16 . De fait, la médiation et les modes

15Ibid.
16
En France, l’enthousiasme pour les procédés amiables ne tarit pas. Les premières constitutions de la période
révolutionnaire consacrent une ferveur certaine pour l’amiable. Dès 1804, la transaction fait son entrée dans le
Code civil. De même, le Code de procédure civile introduit la conciliation comme préalable pour certains litiges.

De nombreuses réformes ont eu lieu depuis un peu plus d’une décennie. À l’adoption du statut du conciliateur

de justice en 1978 (v. infra) et de la loi du 8 février 1995 (v. infra), plusieurs réformes se sont ensuivies, qui ont
progressivement modelé le paysage français du règlement amiable. Par ailleurs, les institutions françaises y
attachent un intérêt toujours renouvelé. Le Conseil d’État le démontre avec ses rapports annuels pour 1993 («
Régler autrement les conflits : conciliation, transaction, l’arbitrage en matière administrative »), pour 2008 (« Les
recours administratifs préalables obligatoires ») et pour 2010 (« Développer la médiation dans le cadre de l’Union
européenne »).Cet engouement en France pour les modes amiables de règlement des litiges intervient en réalité
dans un contexte où l’ordre communautaire fait de plus ostensiblement la promotion de ces mécanismes .
L’Union européenne, dès octobre 1999 à Tampere, le Conseil européen invitait déjà les États membres de l’Union
européenne à créer des « procédures de substitution extrajudiciaires ». Par la suite, Les institutions de l’Union
européenne mettront encore à l’honneur les modes alternatifs de règlement des conflits en 2000 et en 2002

38
amiables de règlement des différends et ont été au cœur de la tempête des réformes intervenues
en France à la faveur notamment entre autres :
-De la loi n° 2016-1547 du 18 Novembre 2016 de modernisation de la justice du XXI ème siècle
-De loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la
justice.
Comme on peut donc le constater à travers les différents textes internationaux et nationaux qui
les consacrent, les modes amiables de règlement des différends suscitent un intérêt croissant.
Ces différends modes de règlement consensuels des différends présentent des avantages
certains. Dans le cadre du Togo on peut relever entre autres avantages liés à la pratique de la
médiation et autres modes amiables de règlement des différends.
-Il y’a ensuite entre la solution par le procès et la solution hors du procès la différence radicale
qui sépare la solution imposée de la solution consentie.
La troisième précision coule de source, mais elle va encore mieux en l’énonçant.
 La recherche de la paix et de la concorde sociale
L’un des avantages majeurs généralement associé aux modes amiables de règlement des litiges
demeure leur contribution à la pacification des relations entre les citoyens d’une communauté
ou société donnée par des modalités de règlement des litiges réputées complémentaires à celles
des modalités judiciaires. Cette finalité animerait l’ensemble des modalités de règlement
alternatif des différends. Ces dernières sont généralement ainsi parées des vertus pacificatrices
quelles que soient les modalités de leur utilisation. Pour ce qui concerne le cas spécifique des
Etats africains, le recours à ces modalités s’inscrit généralement dans la séculaire tradition de
« l’arbre à palabre ».

dans un Livre vert qui y est consacré. Le législateur européen n’a pas tardé à investir le champ en fonction de ces
domaines de compétence avec l’adoption d’une directive fondamentale en date du 21 mai 2008, dénommée
usuellement « directive Médiation ». À cet égard, l’Union européenne a réussi à imposer ses conceptions du
règlement amiable, notamment en ce qui concerne la notion de médiation. La Cour de justice de l’Union
européenne (CJUE) a, elle aussi, développé une approche favorable aux modes alternatifs de règlement des
différends. Dans le même mouvement, aux termes de plusieurs décisions, la Cour européenne des droits de
l’homme (CEDH) encourage le recours à ce genre de processus. Sur la base de l’article 8 de la Convention
européenne des droits de l’homme (Conv. EDH), la Cour européenne des droits de l’homme a soutenu que «
l’existence [d’un dispositif de médiation familiale] aurait été souhaitable en tant qu’aide à une telle coopération
à l’ensemble des parties au litige ». Sur ces questions voir, autres, TRICOIT (J.P.),Droit de la médiation et modes
amiables de règlement des différends, Mémento, Gualino, 1ére édition, 2019 -2020, op.cit. p. 25.

39
De fait, il est généralement admis que les sociétés africaines traditionnelles avaient développé
à partir de leur vécu culturel quotidien, un ensemble de pratiques et de règles dont l'efficacité
permettait, dans une certaine mesure, de circonscrire les conflits internes et de les résoudre
autrement que par la violence.
L'étude des sources et des données ethnographiques montre à l'évidence que la civilisation
négro-africaine se définit essentiellement, en termes de dialogue, de compromis, de coexistence
et de paix.
Dans les sociétés négro-africaines, la notion de paix est d'autant plus importante qu'une
sémantique à la fois abondante et variée lui est consacrée. Au Sénégal par exemple, l’on utilise
ce mot « paix » pour saluer « as-tu la paix = maa jam » ; « la paix seulement= jama rek »
Dans la plupart des sociétés négro-africaines, les aspirations à la paix ont conduit à développer
des techniques de normalisation dont l'objectif est d'éviter, ou tout au moins de réfréner, la
violence et les conflits armés.
La médiation et la conciliation embrassent cet état d’esprit et évitent la crispation, la
cristallisation des conflits qui peuvent résulter d’une action en justice.
Comme le dit Jean-Godefroy Bidima : « Après la sentence, la palabre ne s’arrête pas pour
autant : le tout n’est pas de dédommager ou d’être sanctionné, mais de renouer la relation. La
palabre se sert du vrai pour aboutir à la paix ».
Plus globalement, le rôle majeur des modalités pacifiques de règlement des différends est mis
en exergue en des termes assez clairs parTRICOIT Jean Philippe qui fait valoir que « (…)
Notre époque a soif de justice mais elle ne parvient pas à l’étancher avec le procédé traditionnel
qu’est le jugement. Le juge ne peut pas tout. En dépit des nombreuses qualités attachées à
l’office du juge, le recours à ce dernier est ressenti comme insatisfaisant par nature(…). La
pensée populaire traduit cette idée par la formule selon laquelle un mauvais accord vaut mieux
qu’un bon procès. Déjà, l’ancien droit disait « accord vaut mieux que plaid ». Cette volonté
d’éviter le procès est partagée par de nombreuses cultures et sociétés humaines. Tant les écrits
philosophiques (Épictète et Aristote avec l’Éthique à Nicomaque) que religieux les plus anciens
et les plus suivis (Bible et Coran) privilégient la balance de la négociation au glaive tranchant
de la justice. De même, la faveur dont jouit l’arrangement amiable se manifeste par la pratique
traditionnelle de la palabre en de nombreux endroits d’Afrique noire et de la conciliation
systématique sur le continent asiatique. Il serait vain de tenter de retracer une histoire complète

40
de ces méthodes. Elles ont toujours existé. Là où il y a une société, il y a des différends. Là où
il y a des différends, il y a des modes de règlement des différends »17.
Outre leur contribution à la pacification des relations, les modes pacifiques de règlement des
différends présentent l’avantage majeur d’offrir une marge de manœuvre importante aux parties
quant au choix du mode de règlement du conflit.
 La préservation de l’autonomie de la volonté des parties
Les modes alternatifs de règlement des différends que sont entre autres la conciliation et la
médiation offrent entre autres avantages de responsabiliser les parties et de préserver
grandement la marge de manœuvre quant au choix de la manière de résoudre leur conflit.
Ainsi, alors que les procédures judiciaires peuvent s’avérer un mécanisme hautement rigide,
limité par des lois complexes, dans le cadre d’une conciliation ou d’une médiation, les parties
choisissent librement de recourir à la médiation ou à la conciliation, de se réunir dans un lieu
neutre, soumettre le litige à un expert neutre de leur choix, et d’adopter des règles et procédures
modifiées en fonction de leurs besoins. La médiation, par exemple, permet même aux parties
de concevoir des résultats tenant compte de leurs intérêts spécifiques. L’autonomie de la volonté
des parties est le principe directeur du règlement amiable des litiges qui se caractérise entre
autre par sa relative simplicité ou souplesse.
 La simplicité et la souplesse du processus
Les modes alternatifs de règlement des litiges peuvent offrir un mécanisme simple de règlement
de litiges. La médiation, par exemple, est axée sur les motivations et les intérêts des parties, et
pas nécessairement sur leurs positions juridiques au sens strict. Ce centrage aide les parties à se
concentrer sur leurs intérêts mutuels plutôt que sur les droits et les torts, et à parvenir à un
règlement satisfaisant du litige. Cette approche n’élimine certes pas la complexité juridique du
litige, mais un médiateur, doté de l’expérience et des connaissances pertinentes sur le plan
juridique ou technique, peut offrir une assistance et un soutien appropriés ou toute chose qui
permet aux parties de bénéficier de gains conséquent substantiel.
 L’économie de temps
Les procédures judiciaires sont connues pour être souvent longues, ce qui peut porter préjudice
aux parties.
Les nombreux avantages du règlement alternatifs des litiges se traduisent en économies de
temps substantielles. Les parties peuvent éviter les tribunaux surchargés. Elles ne perdent pas

17TRICOIT(J. P.), Droit de la médiation et modes amiables de règlement des différends,


Mémento, Gualino, 1ére édition, 2019 -2020, op.cit. p.23.
41
de temps à expliquer les enjeux techniques et juridiques aux intermédiaires spécialisés, et la
souplesse et simplicité précédemment mentionnées permettent de régler rapidement les litiges,
notamment lorsque les faits sont clairs. Cet avantage implique forcément un autre : L’économie
des coûts.

 L’économie de coûts
Les procédures judiciaires peuvent s’avérer coûteuses. En raison du coût prohibitif des
poursuites judiciaires dans certaines juridictions, les particuliers et les petites entreprises
peuvent avoir du mal à faire valoir leurs droits ou à se défendre.
Alors, par rapport aux procédures judiciaires, la médiation et la conciliation représentent pour
les parties une solution accessible et financièrement abordable puisqu’elles sont gratuites. Leurs
nombreux avantages permettent de faire l’économie de coûts considérables, dès lors que les
parties peuvent éviter de coûteuses procédures judiciaires et se passer de procédures formalistes
et compliquées.
Par ailleurs, les procédures alternatives de règlement des différends présentent entre autre
avantage de préserver l’image des parties au regard de la discrétion de la procédure qui les sous-
tend.
 Confidentialité
La confidentialité revêt souvent une importance cruciale dans les litiges. Les parties peuvent
reculer face à la perspective d’une procédure judiciaire si des secrets ou des informations
sensibles sont en jeu. Les procédures judiciaires et de communication de documents peuvent
forcer la divulgation d’informations sensibles, qui pourrait nuire irrémédiablement à l’image
des parties.
 Caractère définitif
En règle générale, la médiation et la conciliation peuvent mener à des résultats offrant une
solution certaine et concluante au litige. Ce caractère définitif constitue un net avantage par
rapport aux procédures judiciaires dont la complexité peut rendre l’issue incertaine. Les
décisions judiciaires peuvent être annulées en appel, et les jurés néophytes ne possédant pas les
compétences techniques nécessaires peuvent prendre des décisions erronées.
 Diversité de solutions
Les procédures judiciaires offrent aux parties un éventail limité de solutions juridiques. Bien
que les parties puissent demander des dommages et intérêts, des injonctions, des ordonnances
d’exécution ou d’autres formes de compensation, ces solutions génèrent le plus souvent un

42
gagnant et un perdant, et sont accordées au titre du bien-fondé juridique ou d’autres
considérations, à la discrétion du tribunal. Les parties n’ont pas le pouvoir d’élaborer leur propre
solution ni de demander au tribunal de rendre sa décision selon des critères spécifiques.
La médiation et la conciliation quant à elles, donnent aux parties la possibilité de négocier des
solutions dont elles ressortent toutes deux gagnantes ou répondant aux intérêts de chacune
d’entre elles. De tels résultats mutuellement bénéfiques permettent aux parties de préserver
leurs relations commerciales ou d’en forger de nouvelles tout en consolidant les liens sociaux.
Ces avantages confortent l’idée de l’élaboration d’un document cadre devant orienter les
acteurs des maisons de justice dans le cadre de la médaition et de la conciliation.
a-Cadre général de la médiation et de la conciliation
Pour élaborer un document conforme à la réglementation en vigueur, le cadre juridique
encadrant les maisons de justice au sein desquelles se pratiquent la médiation et la conciliation,
sera la référence. Il s’agit des textes suivants :
 Décret n°2018-034/PR du 27 février 2018 instituant les maisons de justice;
 Arrêté n°049/MJRIR/SG/DADJ portant organisation et fonctionnement des
maisons de justice;
 Arrêté n°050/MJRIR/SG/DADJ portant création de maisons de justice ;
 Loi n°2007-017 du 06 juillet 2007 portant code de l’enfant.
Il importe donc, en conformité avec le cadre textuel de référence, d’apporter quelques
précisions terminologiques, de décliner les objectifs du présent document - cadre et de situer
clairement les parties et le médiateur sur l’important rôle qui est le leur.
-Définition et objectifs de la médiation et de la Conciliation
Définition
L’article 1530 du code de procédure civile français dispose que :
« La médiation et la conciliation conventionnelles régies par le présent titre s’entendent, en
application des articles 21 et 21-2 de la loi du 8 février 1995 susmentionnée, de tout processus
structuré, par lequel deux ou plusieurs parties tentent de parvenir à un accord, en dehors de
toute procédure judiciaire en vue de la résolution amiable de leurs différends, avec l’aide d’un
tiers choisi par elles qui accomplit sa mission avec impartialité, compétence et diligence ».
Dans la pratique, il ressort précisément que:
 La médiation est un mode amiable de règlement des conflits par l'entremise d'un tiers
(le médiateur) dont le rôle consiste à restaurer le dialogue entre deux ou plusieurs
personnes et à les aider à trouver elles-mêmes la solution de leur litige.

43
 .La conciliation s’appréhende comme « l’accord par lequel deux ou plusieurs parties
mettent fin à celui-ci (soit par transaction, soit par abandon unilatéral ou réciproque de
toute prétention) la solution du différend résultant non d’une décision de justice (ni
même celui d’un arbitre) mais de l’accord des parties elles-mêmes) »18. Ainsi donc, La
conciliation se présente comme un processus structuré, par lequel deux ou plusieurs
parties tentent de parvenir à un accord en vue de la résolution amiable de leurs différends
avec l'aide d'un tiers qui accomplit sa mission avec impartialité, compétence et
diligence. Si dans le cadre de la médiation, le médiateur s’efforce de rapprocher les
points de vue, dans celui de la conciliation, le conciliateur s’efforce de rapprocher les
parties et les amener elles même à trouver une solution à leur différend.

DISTINCTION ENTRE MEDIATION ET CONCILIATION


La médiation consiste à amener les parties à apporter elles-mêmes la solution
souhaitée avec l’aide et sous la facilitation du médiateur. Le médiateur favorise le
dialogue entre les parties, mais doit respecter sa neutralité et son impartialité sur
la solution décidée par celles-ci.
La médiation prévoit dans ce sens l’intervention d’un médiateur neutre, impartial
et indépendant ; celui-ci assiste les parties en conflit dans leur volonté commune
de trouver une solution et de parvenir à un accord mutuel acceptable et
susceptible de résoudre leur différend.
A la différence, la conciliation se fait en présence du conciliateur, qui pourra
proposer des solutions aux parties, afin d’aboutir à un arrangement. A cet effet, il
peut, soit confronter ensemble les parties, ou les entendre séparément tout en
respectant le principe de la contradiction.
Toutefois, le dictionnaire Petit Robert va introduire une certaine confusion en
définissant la médiation comme une « entremise destinée à concilier des
personnes ». Cela veut dire que la conciliation peut être le résultat de la médiation
ou encore, la médiation peut aboutir à une conciliation.

18CORNU (Gérard), Vocabulaire juridique, PUF, 6 ème éd.

44
Objectifs du présent document -cadre
Les maisons de justice ont été créées dans le souci de faciliter l’accès à la justice à travers des
modes simplifiés de règlement des différends. Comme le décret n°2018-034/PR du 27 février
2018 instituant les maisons de justice l’indique, ces structures concourent au règlement des
conflits, à l’information du justiciable, à la prévention et au traitement de la délinquance
mineure et ont notamment pour mission de faciliter un traitement judiciaire de proximité,
rapide, diversifié et adapté aux litiges de la vie quotidienne.
Dans ce sens, les activités de médiation et de conciliation mises en œuvre dans les maisons de
justice dans le cadre du traitement judiciaire de proximité répondent à la nécessité de satisfaire
de façon diligente aux besoins croissants et pressants de « justice ».
Mais l’expérience de la médiation et de la conciliation en dehors de toute procédure judiciaire
ne peut s’accomplir que grâce à une synthèse et harmonisation des pratiques afin d’offrir une
base documentaire de travail aux médiateurs et à leurs assistants.
Ce document est conçu pour inspirer le développement de méthodes innovantes capables de
faire prospérer le règlement amiable des conflits au Togo.
A cet effet, le présent guide de la médiation et de la conciliation vise à :
- proposer sur la base des pratiques existantes, des processus harmonisés de médiation et
de conciliation ;
- fournir des outils permettant au médiateur d’effectuer son travail de façon
consciencieuse, diligente et efficace;
- optimiser la qualité des services offerts par les médiateurs.

 Rôle des parties


Toute personne intéressée peut introduire une requête devant une maison de justice aux fins de
médiation.
Les parties qui s’engagent dans le processus de médiation y participent de bonne foi. Tout au
long du processus, elles coopèrent activement à la recherche d’une solution et participent à toute
réunion à laquelle le médiateur les convie.
Les parties font preuve de transparence les unes envers les autres, notamment quant aux
informations et documents qu’elles détiennent. Tant pour leurs demandes que pour leur entente,
les parties respectent les droits et libertés de chaque personne et autres règles d’ordre public.
Il est possible, pour chacune des parties, de se faire accompagner de personnes dont la
contribution s’avèrerait utile au bon déroulement du processus et au règlement du différend.

45
Les parties préservent la confidentialité de tout ce qui se dit, s’écrit ou se fait au cours du
processus de médiation, sous réserve de leur entente sur le sujet ou des dispositions particulières
de la loi.
Les parties qui acceptent de participer à une médiation ne renoncent pas à leur droit d’agir en
justice. La médiation n’interrompt pas la prescription.
Une partie peut, en tout temps, se retirer du processus ou y mettre fin, selon sa seule appréciation
et sans être tenue de dévoiler ses motifs.
 Rôle du médiateur
Le médiateur aide les parties à :
 dialoguer;
 clarifier leurs points de vue;
 cerner les sources du problème;
 identifier leurs besoins et intérêts;
 explorer des pistes de solutions;
 parvenir, s’il y a lieu, à une entente mutuellement satisfaisante;
 lire et traduire au besoin le procès-verbal aux parties avant la signature.
b- Les domaines de la médiation-conciliation
Le décret n°2018-034/PR du 27 février 2018 instituant les maisons de justice n’indique pas les
domaines d’intervention spécifiques à chaque type de mode.
Il donne néanmoins une indication précise des litiges et différends auxquels s’appliquent la
médiation et la conciliation. A la lecture de l’article 6 de ce décret, on peut identifier les
domaines suivants :
 La délinquance mineure
 Les litiges de la vie quotidienne
 Délits mineurs, sur autorisation du procureur de la République.
Le dernier tiret relève l’une des spécificités des maisons de justice qui sortent des sentiers battus
(interdiction de traiter les affaires pénales) pour s’intéresser à la délinquance mineurs (vols de
portables, vol de poule, violences mineurs).
En somme, entrent dans le champ de la médiation-conciliation les litiges tels que :
 Troubles de voisinage ;
 Conflit entre un propriétaire et un locataire ;
 Créances impayées ;
 Difficultés à faire exécuter un contrat ;

46
 Contestation sur les travaux exécutés ;
 Indemnisation d’assurance ;
 Pensions alimentaires ;
 Garde des enfants ;
 Violences conjugales ;
 Vols (appréciation de l’ampleur par le médiateur) ;
 Rupture des liens parents-enfants ;
 Succession, indivision ;
 Pension alimentaire ;
 Voisinage : copropriété, nuisances, droit de passage ;
 Travail : Contrat, licenciement, conflit collectif ;
 Médiation pénale dans le cadre du droit de l’enfant...
NB : les délits sont de la compétence du procureur de la République. Mais ce dernier peut
autoriser la maison de justice à en connaitre.
Néanmoins, le recours à la conciliation ou à la médiation est exclu dans les litiges opposant
des particuliers à l’administration, qui relèvent de la compétence du médiateur de la
République.
c- Les particularités de la médiation et de la conciliation
 L’impartialité du Médiateur
Le médiateur agit avec impartialité et doit s’assurer, pour chacune des étapes du processus, qu’il
conserve la confiance des parties. Cela signifie qu’il est libre de tout favoritisme ou préjugé à
l’égard de l’une ou l’autre des parties, tant dans ses propos, ses attitudes que dans ses actes.
Le médiateur dévoile aux participants tout conflit d’intérêts ou toute situation qui pourrait
laisser croire à l’existence d’un tel conflit, ou mettre en doute son impartialité, et toute
circonstance pouvant constituer ou créer un conflit d’intérêts, réel ou apparent, et les consigne
dans l’entente préalable à la médiation.
Ces révélations sont faites aussitôt que le médiateur reconnaît la possibilité d’un conflit
d’intérêts. Cette obligation est aussi valable pendant le déroulement de la médiation.
Après avoir divulgué le conflit d’intérêts, le médiateur refuse alors le mandat ou se retire de la
médiation à moins que toutes les parties consentent à ce qu’il continue d’agir.
 La confidentialité de la médiation
Le médiateur s’engage à préserver la confidentialité de ce qui est dit, écrit ou fait au cours du
processus, sous réserve d’une entente écrite à ce sujet ou des dispositions particulières de la loi.

47
En vertu de l’entente préalable à la médiation proposée en annexe et signée par les parties et le
médiateur, rien de ce qui a été dit ou écrit au cours du processus de médiation n’est recevable
en preuve dans une procédure judiciaire. Toutes les communications intervenues avant la
signature de cette même entente sont considérées confidentielles.
 L’absence de contrainte
La règle générale est à l’effet que le médiateur ou un participant à la médiation ne peut être
contraint de dévoiler, dans une procédure arbitrale, administrative ou judiciaire liée ou non au
différend, ce qui a été dit ou ce dont il a eu connaissance lors de la médiation. Il ne peut non
plus être tenu de produire un document préparé ou obtenu au cours de ce processus, sauf si la
loi en exige la divulgation, si la vie, la sécurité ou l’intégrité d’une personne est en jeu, ou
encore pour permettre au médiateur de se défendre contre une poursuite pour faute
professionnelle. Enfin, aucune information ou déclaration donnée ou faite au cours du processus
ne peut être utilisée en preuve dans une telle procédure.
d- Le déroulement de la médiation
Observations liminaires
La médiation est un processus confidentiel, flexible et volontaire de règlement de différends,
par lequel un tiers impartial, sans pouvoir décisionnel, assiste les parties qui en font la demande.
Le médiateur aide les parties à dialoguer et à coopérer afin de parvenir à une entente
mutuellement satisfaisante. En aucun temps le médiateur n’a pour rôle de donner un avis
juridique, de forcer les parties à adhérer à une entente ou de prendre une décision pour l’une ou
l’autre d’entre elles.
Le médiateur doit « entendre les parties » puis « confronter leurs points de vue » pour les mener
à un accord. Il met l’accent sur la communication entre les parties. Le médiateur, à travers la
discussion, va amener les parties à trouver un accord. La communication doit permettre de lever
les points de blocage. Ainsi, la médiation est un « processus de communication librement
consenti » par les parties.
Le déclenchement de la médiation
La démarche devant la maison de justice est décrite aux articles 3 et 4 de l’arrêté
n°049/MJRIR/SG/DADJ portant organisation et fonctionnement des maisons de justice. Selon
ces dispositions, les processus de médiation ou de conciliation sont déclenchés à partir de la
saisine de la maison de justice, qui aboutit à une invitation pour une séance.
La saisine de la maison de justice

48
La saisine de la maison de justice est ouverte à tout citoyen des deux sexes, mineur ou majeur.
Elle se fait par écrit, oralement ou par tout autre moyen, en présence ou par voie téléphonique.
Cette saisine qui permet à la partie la plus diligente d’exposer les faits peut conduire à la
production d’une invitation.
L’invitation
L’invitation est le document qui est adressé à la partie adverse en vue de solliciter sa présence
à la séance de médiation ou de conciliation. Elle est remise en mains propres par le demandeur,
ou dans certains cas par le chef traditionnel ou encore par l’agent d’appui de la maison de
justice.
L’invitation mentionne la date et l’heure de du rendez-vous sans en préciser l’objet afin de ne
pas causer une panique.
L’invitation ainsi délivrée et notifiée déclenche automatiquement le processus de médiation ou
de conciliation qui oblige le médiateur-conciliateur et son équipe à se préparer pour accueillir
les parties.
 Des droits et obligations
Droits et obligations des parties dans le processus de médiation
Toute personne qui s’engage dans le processus de médiation y participe de bonne foi. Tout au
long du processus, les parties coopèrent activement à la recherche d’une solution et participent
à toute réunion à laquelle le médiateur les convie.
Les parties font preuve de transparence les unes envers les autres, notamment quant aux
informations et documents qu’elles détiennent. Tant pour leurs demandes que pour leur entente,
les parties respectent les droits et libertés de chaque personne et autres règles d’ordre public.
Il est possible, pour chacune des parties, de se faire accompagner de personnes dont la
contribution s’avèrerait utile au bon déroulement du processus et au règlement du différend.
Les parties préservent la confidentialité de tout ce qui se dit, s’écrit ou se fait au cours du
processus de médiation, sous réserve de leur entente sur le sujet ou des dispositions particulières
de la loi.
Les parties qui acceptent de participer à une médiation ne renoncent pas à leur droit d’agir en
justice. La médiation n’interrompt pas la prescription.
Une partie peut, en tout temps, se retirer du processus ou y mettre fin, selon sa seule appréciation
et sans être tenue de dévoiler ses motifs.
Les devoirs du médiateur-conciliateur

49
Plusieurs obligations incombent au médiateur-conciliateur dans le cadre du processus de
médiation. Le médiateur se doit en effet d’agir avec intégrité, respect et de façon équitable. Il
écoute avec empathie et impartialité.
Le médiateur, dans la prise en compte du contexte social du droit, demeure sensible et à l’affût
des facteurs sociaux, culturels ou de vulnérabilité propres à l’une ou l’autre des parties, qui
pourraient avoir un impact sur le déroulement de la médiation (tels que l’âge, le statut
économique, l’appartenance à un groupe minoritaire ou marginalisé, la présence d’un handicap
ou d’une déficience, etc.).
Le médiateur est invité à contribuer à l’avancement de la médiation en encourageant
l’éducation, la recherche, les publications et l’information, et en apportant sa contribution
personnelle.
Il maintient à jour ses connaissances en prévention et règlement des différends.
Les devoirs généraux du médiateur dans le cadre du processus de médiation
Le médiateur doit :
 favoriser la communication entre les parties;
 clarifier auprès des parties la définition des enjeux et les objets de la médiation;
 favoriser l’exploration de diverses avenues et options pour discussion et
évaluation;
 aider les parties à évaluer les conséquences probables des diverses options
envisagées;
 assister les parties dans l’atteinte d’une entente découlant d’un consentement
libre et éclairé.
Les devoirs spécifiques du médiateur
Au début de son intervention
D’entrée de jeu, le médiateur :
 explique les caractéristiques du processus, son approche et son rôle, en fournissant de
l’information sur les avantages et les limites de la médiation;
 vérifie l’existence ou l’apparence de conflit d’intérêts;
 informe les parties que l’une d’elles ou encore le médiateur peut, en tout temps,
suspendre ou mettre fin à la médiation;
 informe les parties de la gratuité de la procédure;
 informe les parties de leur rôle ;
 planifie les séances de médiation et vérifie la disponibilité des différents intervenants ;

50
 détermine avec les parties les règles applicables tout au long de la procédure ;
 complète et signe, avec les parties, l’entente préalable à la médiation (voir le modèle à
la disposition des médiateurs, en annexe du présent document).

En cours de médiation
Tout au long du processus, le médiateur :
 a l’obligation d’agir équitablement à l’égard des parties et veille à ce que chacune d’elles
puisse faire valoir son point de vue;
 aide les parties à mesurer les conséquences des options dont elles discutent et les
encourage à obtenir des conseils pertinents en dehors de la médiation;
 peut donner aux parties des informations générales sur le droit, mais ne peut leur donner
d’avis juridique;
 encourage les parties à faire preuve de transparence à l’égard des faits pertinents au
différend et à révéler les informations pertinentes de part et d’autre au cours de la
médiation;
 s’assure qu’il conserve la confiance des parties;
 suspend le processus ou met fin à la médiation, s’il est d’avis que la poursuite de la
médiation risque de créer une situation de préjudice sérieuse pour une partie ou que la
médiation est vouée à l’échec.

En fin de médiation
La médiation prend fin par la conclusion d’une entente, par décision consensuelle des parties à
y mettre fin, par décision unilatérale d’une partie, qui en informe les autres parties, ou par le
médiateur qui doit confirmer la fin de la médiation.
En fin de processus, le médiateur :
 s’assure que l’entente conclue contient les engagements des parties, même s’il ne lui
appartient pas de juger de la valeur ou de l’opportunité d’une entente de règlement, qui
demeure l’expression de la volonté des parties;
 informe les parties des avantages de la rédaction et de la signature d’une entente écrite
et de diverses formes que peut prendre une telle entente;
 veille à ce que l’entente soit comprise par les parties et conclue en pleine connaissance
de cause;

51
 informe les parties, dans le cas de transaction, qu’elles peuvent conférer force exécutoire
à leur entente en la faisant homologuer;
Après la médiation
Le médiateur, après la médiation, s’abstient de donner tout avis juridique et d’agir comme
avocat auprès de l’une ou l’autre des parties, dans un des aspects relatifs à cette médiation, ainsi
que dans tout autre litige pouvant survenir entre ces mêmes parties.
e-Les étapes de la conciliation
Observations liminaires
La conciliation résulte de la volonté des parties en conflit de discuter du problème qui les
oppose. La conciliation se fait en présence d’un médiateur- conciliateur et peut aboutir à un
arrangement.
Pour un particulier ou une personne morale (entreprise, association), la conciliation est le
moyen de faire valoir ses droits sans passer par le tribunal et sans s’engager dans un procès. La
procédure de conciliation peut être demandée par une seule personne ou par l’ensemble des
parties concernées.
Même si elle ne présente pas de caractère contraignant, elle suppose la présence de chacun aux
réunions de conciliation proposées par le conciliateur.

Les relations entre les parties


Rencontres individuelles (aparté ou caucus)
Le médiateur peut, lorsqu’il le juge utile, tenir des rencontres individuelles (aparté ou caucus)
avec l’une ou l’autre des parties, lesquelles peuvent aussi à tout moment demander de
s’entretenir de façon privée et confidentielle avec lui.
Les mêmes règles s’appliquent lorsque le médiateur juge à propos de rencontrer quelque autre
participant à la médiation.
Le médiateur doit informer les parties qu’il a été en contact de façon privée avec ce participant.
Dans le cas où le médiateur serait autorisé à révéler le contenu des rencontres individuelles, ce
dernier ne révèle que les éléments qu’il est spécifiquement autorisé à dévoiler.
-Rôle et obligations du conciliateur
Le conciliateur est chargé de faciliter l’émergence d’une solution négociée satisfaisante pour
chacune des parties en conflit.
A ce titre, il peut :
 inviter les parties, à une ou plusieurs séances ;

52
 se rendre sur les lieux, avec l’accord des parties ;
 entendre toutes personnes dont l’audition lui paraît utile ;
 proposer des solutions aux parties.
 Le conciliateur ne peut à aucun moment donner des consultations juridiques ou défendre
l’une des parties contre l’autre.
 Les obligations suivantes s’imposent à lui :
 Impartialité: le conciliateur de justice ne doit prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre.
Il ne peut pas non plus intervenir lorsqu’il a un intérêt personnel dans le différend ou
lorsque des parents ou amis sont impliqués dans la conciliation.
 Contradictoire: le conciliateur de justice doit veiller à ce que les auditions des parties,
des tiers, ainsi que toutes les opérations auxquelles il procède, soient contradictoires.
Dès lors, chacun doit pouvoir exprimer ses griefs et son point de vue. Cela n’exclut pas,
dans certaines situations, que le conciliateur entende dans un premier temps les parties
séparément, avant de les réunir.
 Équité: le conciliateur recherche surtout un compromis en équité. Ce compromis exige
nécessairement que chacun fasse un pas en vue de la résolution du litige, dans un esprit
de dialogue apaisé, et aux fins de trouver la meilleure solution. Le conciliateur peut se
référer aux règles de droit.
 Confidentialité: elle est à la fois une obligation déontologique et un moyen à sa
disposition pour favoriser la naissance d’un accord entre les parties qui seront assurées
de pouvoir s’exprimer librement. L'entretien se déroule en dehors de tout public.

f. Le déroulement de la médiation et de la conciliation


Le déroulement de la médiation
Il est devenu commun pour évoquer les étapes du processus de médiation , de faire référence
aux travaux des professeurs Pekar Lempereur, Salzer et Colson19 et par les professeurs de
Harvard, Roger Fisher et William Ury20.Ces derniers proposent en effet un modèle de référence
de conduite de médiation qui retrace deux grandes étapes du processus de médiation .On
distingue ainsi les étapes préliminaires et celles en cours de médiation qu’il convient de préciser
.

19A. Pekar Lempereur (A.), Salzer (J.), Colson (A. ) ,Méthode de médiation. Au cœur de la
conciliation, Dunod Paris 2008, p. 123.
20Fisher ( R.) ,Ury (W.), Comment réussir une négociation, Seuil, 2006.

53
Les étapes préliminaires
Les cinq phases qui meublent l’étape préliminaire du déroulement de la médiation sont
synthétisées par le sigle « PORTE ».
La première étape concerne la présentation (P). Le médiateur doit se présenter et inviter les
parties à faire de même.
Ensuite, le médiateur explique les objectifs de la médiation c’est-à-dire ce qu’est la médiation,
le rôle du médiateur et demande aux parties d’expliquer leurs besoins et intérêts (O pour
objectif).
Troisièmement, le médiateur va expliquer les règles essentielles de la médiation, telles que
l’écoute, le respect, la non-interruption (R – règle).
Puis, il va préciser le temps à disposition des parties : le nombre de réunions, la date, la durée
(T – temps). Enfin, le médiateur décrit aux parties les étapes de la médiation afin de s’assurer
qu’elles maitrisent suffisamment le processus et l’engagement des parties à respecter les règles
de la médiation (E – engagement).
Les étapes en cours de médiation
Quatre étapes de la médiation sont proposées : la question à résoudre, l’analyse, les angles
d’attaque et les solutions.
La première étape, la question à résoudre, sous-tend que le médiateur doit évaluer la situation
et les sources du différend.
Ensuite, il doit diagnostiquer les besoins de chaque partie au conflit. Il doit alors élaborer les
stratégies et solutions possibles.
Enfin, il doit parvenir à une solution satisfaisante pour les deux parties. S’il s’agit d’un exercice
de négociation, le tiers va participer à l’élaboration de la solution mais s’il s’agit d’un processus
de médiation, il va amener les parties à trouver elles-mêmes un accord.
Différents spécialistes de la médiation dont Thomas Fuitak ont repris ce schéma en quatre
étapes pour expliquer le processus de médiation.
Il propose de découper le processus en quatre questions : Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Et
comment finalement ?
Durant la première étape, les parties doivent exprimer leur vision des faits, leur ressenti et les
points de désaccord. Le médiateur va alors s’assurer que les parties aient bien exprimé les faits
dans leur totalité mais surtout qu’elles aient bien compris la vision de l’autre. C’est le médiateur
qui dirige les débats. Les parties s’adressent généralement directement à lui.

54
Ensuite, l’étape du « pourquoi » correspond à l’approfondissement des problèmes. Le médiateur
va faire en sorte que chaque partie exprime les émotions et ressentis qui se dissimulent derrière
les points de désaccords. L’objectif de cette étape est d’identifier les besoins de chacun.
Pendant, la troisième étape, les parties recherchent différentes pistes de solution que celles-ci
soient réalistes ou non. Elles proposent un maximum d’idées permettant de couvrir les besoins
identifiés durant la deuxième étape. Le médiateur doit alors lister toutes les solutions proposées.
Enfin, dans l’étape finale « comment finalement », les parties vont choisir les solutions les plus
satisfaisantes, équitables et équilibrées pour construire l’accord mettant fin à leur conflit.
g-Le déroulement des séances de conciliation
Il est loisible de présenter le déroulement des séances de conciliation en deux étapes .Il s’agit
d’évoquer tour à tour les diligences qui doivent être accomplis par le conciliateur avant tout
processus de médiation et au cours de la séance de conciliation.
Avant tout processus

 Doté d’un véritable pouvoir d’instruction dans le cadre de la conciliation, avant le début
de la séance, le conciliateur doit :
 recueillir toutes les informations utiles. Pour ce faire, il peut notamment se déplacer sur
les lieux du litige ou interroger des témoins ;
 Vérifier la volonté des parties de s’engager de bonne foi et loyalement dans un
processus conciliatoire en vue de tenter un règlement amiable de leur différend en les
interrogeant sur leurs attentes.
Au cours de la séance
Pendant la séance de conciliation, le conciliateur :
 Procède aux salutations d’usage et dévoile l’objet de la séance
 Informe les parties sur le droit applicable, les avantages et les inconvénients de leurs
arguments ;
 écoute les parties en conflit qui peuvent éventuellement se faire assister d'une
personne de leur choix (proche, collègues...) et les incite à retrouver le dialogue
(disponibilité et civilité chaleureuse) ;
Le respect de la confidentialité des échanges est indispensable pour établir la confiance et créer
un dialogue constructif.
Le diagnostic des besoins de chacun pour trouver l’apaisement est le passage nécessaire pour
envisager des compromis. Pour ce faire, le conciliateur écoute les parties et propose ensuite

55
une conciliation en montrant les bénéfices à sortir de la spirale d’incompréhension, de méfiance
et d’agressivité.
Lors de la réunion des parties, le conciliateur est garant du dialogue. Il instaure des règles de
communication (écoute et respect mutuel), en laissant s’exprimer les différents points de vue.
Il peut procéder à des incursions dans la discussion entre les parties, orienter la suite des
échanges et faire émerger les éléments de conciliation
Le conciliateur possède une certaine capacité à gérer les tensions émotionnelles, à insuffler une
dynamique créative. Il maîtrise l’écoute active et l’empathie, la reformulation et les techniques
de questionnements.
Au cours de la conciliation, les parties n’échangent pas entre elles. Elles s’adressent plutôt au
conciliateur qui a la charge de leur proposer des solutions.
 L’issue de la médiation et /ou conciliation
Les processus de médiation ou de conciliation peuvent aboutir à un succès ou à un échec.
En cas de succès
L’article 4 de L’arrêté n°049/MJRIR/SG/DADJ portant organisation et fonctionnement des
maisons de justice dispose en son point (e) que : « L’accord auquel parviennent librement les
parties est matérialisé par un procès-verbal signe d’elles et du médiateur ».
Ainsi, en fin de conciliation ou de médiation, le médiateur/conciliateur fait rédiger le PV de
conciliation, le signe et le fait signer par les parties et leur en remet un exemplaire.
Avant toute signature, le médiateur/conciliateur doit vérifier le caractère libre et éclairé du
consentement de chacune des parties notamment celui de la partie la plus faible ou vulnérable.
Les parties pourront décider de faire homologuer le constat d'accord par le tribunal (Art ; 4 de
l’arrêté portant organisation et fonctionnement des maisons de justice).

En cas d’échec
Le même article 4 de L’arrêté n°049/MJRIR/SG/DADJ portant organisation et fonctionnement
des maisons de justice dispose en son point (h) que : « En cas de non conciliation des parties,
celles-ci sont orientées par le médiateur vers le tribunal compétent ».
Ainsi, les tentatives de médiation et de conciliation peuvent échouer. Face à l’intransigeance
des parties ou à des difficultés diverses de trouver un accord, le médiateur-conciliateur doit
pouvoir mettre fin au processus et au besoin orienter les parties vers le tribunal soit vers une
autre autorité (traditionnelle).

56
Ce rôle d’orientation attribué au médiateur est un moyen d’éviter qu’un conflit non réglé
dégénère et mettre en danger la paix sociale.
Tout compte fait, le médiateur/conciliateur constate l’échec de la médiation-conciliation par la
rédaction d’un procès-verbal de non conciliation qui est signé, daté et qui précise les motifs de
l’échec.
2. LA PROCEDURE DE MEDIATION PENALE DU MINEUR
De façon générale, la situation d’un mineur qui se retrouve en conflit avec la loi fait appel à une
réaction sociale particulière. En effet, en fonction de la délinquance face à laquelle s’est
retrouvée la société, sera proposée la réponse la plus adaptée.
Ainsi aux termes de l’article 328 du Code togolais de l’enfant, lorsque le « juge estime établis
les faits de la prévention, il proclame la culpabilité de l’enfant et prend la mesure éducative
appropriée suivant la personnalité de l’enfant et les circonstances de la cause ».
Il faut dire que les mesures éducatives peuvent s’appliquer à tout moment de la procédure et
l’une d’entre elles ; la réparation, lorsqu’elle est décidée par le parquet au stade des poursuites
constitue une mesure alternative aux poursuites : c’est la médiation pénale.
En effet, aux termes de l’article 310 du Code togolais del’enfant, « Chaque fois que cela est
possible, le ministère public évitera à l’enfant la détention en recourant à la médiation pénale ».
La médiation pénale du mineur est un mécanisme qui vise à conclure une conciliation entre
l’enfant auteur d’une infraction ou son représentant légal et la victime ou son représentant légal
ou ses ayants droit21.
Toutefois, cette médiation peut être connue par la maison de justice conformément à l’article 4
de l’arrêté N° 049/MJRIR/SG/DADJ à la double condition qu’on soit en face d’un délit mineur
et que le procureur de la république en donne l’autorisation.
Il faut noter que le recours à ce mode alternatif de résolution des litiges avant d’être une mesure
efficace (a) est soumis à des conditions impératives (b).
a. LA MEDIATION, UNE MESURE EFFICACE
L’efficacité de la médiation est appréciée au travers de ses objectifs. En effet, Aux termes de
l’article 311 alinéa 2, « la médiation a pour objectif d’arrêter les effets des poursuites pénales,
d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de
l’infraction et de contribuer au reclassement de l’auteur de l’infraction ». Ainsi, le parquet par
ce mécanisme entend soustraire de la procédure pénale l’enfant auteur d’infraction légère qui

21
L’article 311 alinéa 1er du code togolais de l’enfant.

57
n’en est qu’à son premier acte déviant. L’idée étant de parvenir à sa responsabilisation et à sa
réintégration dans le circuit normal de la vie sociale (B) à travers la réparation.
 La responsabilisation du mineur à travers la réparation
La médiation est un processus par lequel un tiers neutre met en relation l’auteur d’un fait
qualifié infraction (et ses parents) et la victime (et éventuellement ses parents), pour les aider à
trouver eux-mêmes une solution réparatrice aux conséquences relationnelles et matérielles du
fait commis, sans qu’aucune décision ne leur soit imposée. Il s’agit en effet de concilier les
parties au litige pour parvenir au règlement amiable du litige. Elle a pour objectif principal
d’assurer la réparation du dommage causé à la victime. Au Togo, le tiers neutre est le plus
souvent le médiateur pénal. Aux termes de l’article 314 alinéa 1, « le médiateur pénal a pour
mission d’aider les parties en litige à trouver une solution acceptée par elles et qui ne doit être
contraire ni à l’ordre public, ni aux bonnes mœurs. Le Médiateur public contrôle si nécessaire
la bonne exécution des engagements.
Au Togo, cette réparation peut consister en une indemnisation, une réparation matérielle, une
restitution des biens volés, un accomplissement des travaux d’intérêt général, une présentation
d’excuses expresses de façon verbale ou écrite à la victime, ou en une réparation des dommages
causés à une propriété22. On le remarque assez bien ; la réparation est soit symbolique ou
morale, soit matérielle. Aux termes de l’article 314 alinéa 1, « le médiateur pénal a pour mission
d’aider les parties en litige à trouver une solution acceptée par elles et qui ne doit être contraire
ni à l’ordre public, ni aux bonnes mœurs. Le Médiateur public contrôle si nécessaire la bonne
exécution des engagements ». En réalité, peu importe la nature de la réparation qui est
accomplie, l’auteur prend par ce biais une exacte conscience de sa responsabilité. A ce propos,
Maryse VAILLANT affirme que la réparation, quelle que soit sa nature permet une réelle
éducation à la responsabilité pour le jeune délinquant. Le fait pour l’enfant de se sentir coupable
d’être à l’origine de la souffrance de la victime, contribue grandement à sa responsabilisation.
Pour Christine COURTIN, la réparation « contient une dimension de sanction, elle permet la
réparation des dommages causés et elle permet surtout un travail sur le sentiment de culpabilité
avec le mineur mis en cause »23.
Dans le même ordre d’idées, Jean-François RENNUCI précise que la réparation permet au
mineur de mieux appréhender les conséquences de ses actes. Elle favorise incontestablement le

22
Article 311 al 1ier du Code togolais de l’enfant.
23
COURTIN (C.), « La responsabilité pénale des mineurs dans l’ordre interne et international », rapport national
français au premier Colloque préparatoire qui s’est tenu à Vienne du 26 au 28 septembre 2002 in Revue
Internationale de droit pénal 2004/1-2, Vol. 75, p. 346.

58
respect d’autrui et le sentiment d’appartenance à la communauté, ce qui traduit bien la vertu
éducative de la réparation. Yves LECARME, juge de la jeunesse au tribunal de première
instance de Verviers, estime que la responsabilisation de l’enfant est une forme de
transformation de celui-ci en acteur positif de ses choix de vie : la médiation-réparation lui
permet d’appréhender la portée de son acte et sa propre capacité à réparer le tort causé. Elle le
responsabilise et constitue un élément de structuration personnelle24.
Ainsi, la réparation devient pour l’enfant convaincu d’avoir violé la norme pénale une réponse
adéquate à sa petite délinquance tout en évitant à l’enfant la prison qui, on le sait déjà est un
véritable terrain particulièrement propice à l’apprentissage et au perfectionnement de nouvelles
méthodes de transgression de la norme pénale. La médiation donne à l’enfant délinquant une
dynamique éducative responsabilisante lui apprenant « à assumer la responsabilité de son
acte »25.
Au-delà de la responsabilisation de l’auteur de l’acte par le biais de la réparation du préjudice
qu’a subi la victime, la médiation contribue grandement à la reconstitution du lien social26 avec
la satisfaction matérielle ou morale qu’a obtenu la victime suite à la réparation. Le conflit est
ainsi dénoué et plus rien ne s’oppose à la réintégration du jeune dans la société.
 La resocialisation du mineur suite à la réparation
L’un des objectifs de la justice des enfants est leur réinsertion et leur resocialisation dans la
société dont ils ont troublé la tranquillité. Il faut dire que la médiation est le mécanisme idéal
pour parvenir à cette fin puisque la dimension communautaire de ce mode de règlement fait
qu’il ne s’arrête pas à l’acte répréhensible, mais prend en considération les relations futures que
les parties sont appelées à entretenir27. Pour parvenir à la paix sociale, l’harmonie et la
réconciliation par le biais de la réparation, l’homme du droit est donc remplacé par l’homme du
besoin et de l’émotion ou encore l’universalité formaliste cède sa place à la socialité naturelle
des hommes dans une réalité axée sur une logique pré-juridique ou extra juridique28.

24
LECARME (Y. ), « La responsabilisation du mineur ou comment transformer le jeune en acteur positif de ses
choix de vie », in Des Réponses claires à la délinquance des mineurs, www.mr_chambre.be(En ligne), (consulté
le 20 décembre 2017).
25
HAMMARBERG (T.),« On ne peut pas traiter les enfants comme des criminels », in JDJ, Liège, Editions Jeunesse
et droit, n° 284, avril 2009, p. 10.
26
VAN DOOSSELAERE (D.) et GAILLY (P.), « La médiation auteur mineur d’âge - victime : le point de vue des
praticiens », http://www.arpegeasbl.be, (En ligne), (consulté le 20 décembre 2017).
27
GARAPON (A.), « Justice rituelle, justice informelle, justice décentralisée », in GARAPON (A.) et
SALAS (D.) (dir.), La justice des mineurs. Evolution d’un modèle, Paris, L.G.D.J, 1995, p. 146.
28
DEMUNCK(J.), « Le pluralisme des modèles de justice » in GARAPON (A.) et SALAS (D.), (dir.), La justice des
mineurs. Evolution d’un modèle, Paris, L.G.D.J, 1995,p. 98.

59
La médiation en tant que mode de gestion communautaire du comportement délinquant du
mineur procède de la volonté de résoudre le différend tout en restaurant les liens sociaux mis à
mal par le comportement infractionnel du sujet29. La médiation permet la restauration des
rapports sociaux basés sur l’équité, la dignité humaine et la résolution de différends suscités par
des torts ou actes criminels dans un processus délibératif qui implique le contrevenant, la
victime et ou leur(s) communauté(s)30, garantissant de ce fait la reconstitution du lien social
rompu par le fait délinquant31. En effet, le climat de respect et de soutien dans lequel se déroule
ce procédé, permet à la victime de partager la douleur et la souffrance qu’elle a subie suite au
drame.
L’enfant se rend ainsi compte de tout le mal qu’a engendré son geste. Par de véritables excuses,
il s’amende et offre des garanties de non-répétition. Tout ceci contribue à soulager la victime
et la communauté d’une part, à apaiser et à dissiper toutes les tensions sociales d’autre part.
C’est dans cette logique que Jacqueline DEVREUX écrivait que « cette procédure ambitionne
avant tout de réparer le lien social, vise à rétablir le contact entre les personnes, offre à la
victime et au délinquant la possibilité de pouvoir s’exprimer par rapport à l’infraction, peut
éveiller la responsabilisation de l’auteur et s’opère dans une perspective d’apaisement et de
réparation »32.
La société accorde à l’enfant une nouvelle chance d’être réintégré parmi les siens. L’ordre
troublé par l’infraction étant désormais restauré, on oublie tout et on repart sur de nouvelles
bases. Pour Michel Van de KERCHOVE, la médiation réalise la « reconstruction » ou le
rétablissement des relations qui ne consistent pas seulement dans la réparation du dommage
subi par la victime, mais dans la " réconciliation " de la victime et du délinquant, ainsi que dans
la " réintégration" du délinquant dans sa communauté, non pas comme ancien délinquant mais
comme un enfant33. La médiation vise ainsi le rétablissement de relation saine entre les parties,
la restauration des relations sociales rompues par le fait qualifié infraction et surtout la

29
GACUKO (L.),La mise en œuvre de l’article 40 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant
au Burundi, op.cit., p. 438.
30
B.- P. ARCHIBALD, « La justice restauratrice : conditions et fondements d’une transformation démocratique en
droit pénal », in M. JACCOUD (dir.), Justice réparatrice et médiation pénale, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 131.
31
J.-P. BONAFE-SCHMITT, « Justice réparatrice et médiation pénale : vers de nouveaux modèles de régulation sociale
» in M. JACCOUD (dir.), Justice réparatrice et médiation pénale, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 37.
32
J. DEVREUX, « La médiation réparatrice dans le champ pénal : un outil encore méconnu », in J.T., Bruxelles,
Larcier, 2007, p. 265.
33
M. VAN DE KERCHOVE, Sens et non-sens de la peine. Entre mythe et mystification, Bruxelles, Publications
Universitaires Saint-Louis, 2009, p. 264.

60
réintégration de ce dernier dans la société34. On assainit les relations qui ont été affectées par
le fait répréhensible et on reconstruit ce qui est rompu et brisé. La médiation tente d’aboutir à
un habile équilibre entre les intérêts du mineur délinquant et ceux de la victime voire de la
société.
En cas d’échec de la médiation pénale, le médiateur adresse son rapport au Procureur de la
République. Ce dernier apprécie souverainement l’opportunité d’engager des poursuites35.
Par contre, s’il y a succès de la médiation, l’acte de médiation qui s’impose à tous est exonéré
des frais d’enregistrement et des timbres36.
Pour finir, il y’a lieu de faire remarquer que, malgré les vertus que l’on reconnaît à la médiation
en tant qu’alternative aux effets pervers de la prison, surtout pour la petite délinquance des
mineurs, il semble que son impact positif soit énormément relativisé au point d’y percevoir une
certaine remise de peine sans valeur éducative, et encourageant même le crime.
La réaction ou le traitement de la délinquance doit être adaptée au niveau de gravité qu’a atteint
la délinquance. Ainsi, à une infraction exceptionnellement grave, est appliquée une réponse qui
y correspond.
b- LA MEDIATION, UNE MESURE SOUMISE A CONDITION
En effet, plusieurs conditions doivent obligatoirement être réunies pour que soit enclenchée la
procédure de médiation. Il s’agit des conditions liées à la nature de l’infraction d’une part et
celles concernant les acteurs d’autre part.

 LES CONDITIONS INHERENTES A L’INFRACTION ELLE-MEME


Aux termes de l’article 312 alinéa 4 du Code togolais de l’enfant, « la médiation n’est pas
permise si l’enfant est poursuivi pour crime, délit sexuel, ou infraction d’atteinte aux biens
publics ».
Il faut en déduire par conséquent que ce ne sont pas toutes les infractions qui font appel à la
réponse d’une médiation pénale. On comprend aisément que la médiation pénale n’est réservée
qu’aux mineurs auteurs d’infractions moins graves c’est-à-dire si l’on emprunte la classification
tripartite : les délits et les contraventions.
Il y’a ainsi lieu de relever la présentation très intéressante qu’offre M. Dénis SALAS de la
délinquance des mineurs. Pour lui, il en existe trois types : une délinquance initiatique propre à

34
L. GACUKO, La mise en œuvre de l’article 40 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant au
Burundi, op.cit., p. 469.
35
Article 314 alinéa 3 du code togolais de l’enfant.
36
Article 315 du code togolais de l’enfant.

61
toute construction de la personnalité adolescente, une délinquance pathologique signe d’un mal
être familial ou social et une délinquance d’exclusion extrêmement grave indice d’une perte de
signification et touchant les enfants souvent aux perspectives d’avenir réduites37. Alors que les
deux premières se traduisent par des infractions assez légères, la dernière pour sa part se
manifeste par des infractions fréquemment graves et violentes. Il faut remarquer que face à la
délinquance initiatique ou pathologique, le modèle de justice dit « protectionniste » à visée
éducative serait le mieux adapté. Par conséquent, le mineur auteur d’infraction moindre pourra
bénéficier d’une déjudiciarisation.
Une fois que l’infraction à laquelle l’on fait face en l’espèce n’est ni un « crime, ni un délit
sexuel, ou une infraction d’atteinte aux biens publics », plusieurs autres conditions de forme
doivent être également respectées pour que puisse aboutir la procédure de médiation pénale.

 LES CONDITIONS INHERENTES AUX ACTEURS INTERVENANTS


La procédure de médiation pénale est en principe décidée par un acteur bien déterminé : le
Procureur de la République. En effet, aux termes de l’article 312 du Code togolais de l’Enfant,
« La décision de recourir à la médiation appartient au Procureur de la République ».
Il faut relever que cette décision ne pourra intervenir qu’au plus tard dans les vingt-quatre (24)
heures qui suivent la présentation de l’enfant au parquet38.
Cependant, il y’ a lieu de préciser que l’enfant ou la victime ou leur représentant légal respectif
peuvent également en faire la demande39 au Procureur qui peut soit accepter soit refuser.
Il faut préciser qu’en cas de requête conjointe de l’auteur et de la victime, le Procureur à qui
appartient la décision ne saurait refuser la demande de médiation40.
Le Procureur peut soit lui-même procéder à la médiation soit déléguer cette tâche à un
médiateur. Dans ce dernier cas, le Médiateur doit avant d’entamer sa mission, prêter serment
d’exécuter sa mission avec honneur, probité et neutralité et de garder en toute circonstance, le
secret en ce qui concerne les faits qui lui sont soumis41.
Aux termes de l’article 314 alinéa 2, la tentative de médiation pénale doit intervenir dans les
vingt et un (21) jours de la saisine du médiateur. Le procès-verbal constatant l’accord ainsi que

37
SALAS (D.), « L’enfant paradoxal », in La justice des mineurs, Evolution d’un modèle, Antoine GARAPON, Denis
SALAS(Dir.), Bruylant, LGDJ, 1995 cité par C. MONTOIR, Les principes supérieurs du droit pénal des mineurs
délinquants, op.cit., p. 35.
38
Article 312 alinéa 2 du Code de l’enfant togolais
39
Voir une fiche de saisine aux fins de médiation pénale en annexe.
40
Article 312 alinéa 3
41
Article 312 alinéa 4 du Code togolais de l’enfant

62
le rapport du médiateur dressé à cet effet sont transmis immédiatement au Procureur de la
République qui dans un délai de cinq (05) jours, les soumet au président du Tribunal pour
enfants pour homologation.
Toutes ces conditions doivent impérativement être respectées afin que puisse être déclenchée
avec succès la procédure de la médiation pénale.

FICHE DE SAISIE AUX FINS DE MEDIATION PENALE

63
PARQUET DE PREMIERE INSTANCE DE LOME

Destinataire N°

0 procureur de la République………………………………………………
0 juge……………………………………………………..
0 M/Mme Directeur du Foyer……………
0 M/Mme ………………………………………………………….
X M/Mme Directeur de l’Association Bonheur de l’Enfant au Togo, demeurant au 25, rue du
Grand Marché à Lomé (Togo).

OBJET DE LA TRANSMISSION
Aux fins d’investigations le cadre de la médiation pénale.

Lomé, le
……………………

Le procureur de la
République

Renvoyer cet imprimé


Avec les pièces jointes
Après objet rempli.
SCHEMA DE LA PROCEDURE PENALE APPLICABLE A L’ENFANT AUTEUR D’INFRACTION

INFRACTION
64
POLICE / GENDARMERI
ARRESTATION

PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE

SAISINE DU JUGE CLASSEMENT SANS MEDIATION PENALE


DES ENFANTS SUITE (sauf crime, délit
sexuel,

MEDIATEUR PENAL
JUGE DES ENFANTS
POURSUITE - Réussite de la médiation
et transmission du
(PARQUET) (Ouverture d’une information dossier au JE pour
judiciaire) homologation ;
- Echec de la médiation et
- Mesures provisoires : remise à possibilité de poursuite
INFORMATION
parents, placement provisoire, par le procureur de la
JURIDIQUE contrôle judiciaire République
- Détention provisoire (s’il a
15ans)

RENVOI CLASSEMENT SANS SUITE


CLOTURE DU
DOSSIER (Infraction caractérisée) (Infraction non caractérisée,
fait justificatif, etc.)

TRIBUNAL POUR ENFANTS


JUGE DES ENFANTS (Crime, délit ou contravention)
JUGEMENT (Audience de cabinet) - Crime ou enfant en état de récidive après des mesures
1.
ET DECISION
LA MÉDIATION EN LIGNE
(Contravention ou délit) éducatives (possibilité de prononcer une peine contre
En l’état actuel de leur fonctionnement, les maisons del’enfant
justice du de
de plus Togo n’ont
16 ans pas
au jour du encore
jugement,reçu
sans que
- Remise à parents sous le cette peine puisse dépasser un total de 10 ans
de demandes de services de lamédiation/conciliation
régime de liberté end’emprisonnement)
ligne. Il n’est toutefois pas exclu que
- Débit (peine, mesures de placement ou éducatives de
demandes en ce senssurveillée, admonestation
affleurent dans un avenir proche. D’ailleurs, ces pratiques de médiations
l’art. 328 du C.E.)
amende.
- Contravention (amende)
65
/conciliation en ligne ont court dans d’autres pays comme la France ou ces services connaissent
un attrait majeur et connaissent un développement conséquent42. De fait, En France, la
médiation en ligne ne cesse de se développer avec la bénédiction du législateur, grâce à
l’adoption de la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice du 29 mars
201917. Cette dernière a modifié les dispositions de la loi du 18 novembre 2016. En ses articles
4-1 et suivants, cette loi organise les modalités de fonctionnement de la médiation en ligne.
a-Développement de la médiation en ligne
 Fondements juridiques
Le droit de la médiation en ligne connaît une lente constitution. A priori, dès leurs débuts, en
dépit de l’absence de textes spécifiques, on pouvait considérer que les dispositifs de
médiation/conciliation en ligne entraient dans le champ d’application de la loi du 8 février 1995,
sous réserve de répondre aux éléments constitutifs de la définition de la médiation posée par
cette loi. Par la suite, lentement mais sûrement, le droit de la médiation en ligne s’est formé par
la conjonction de règles à différents niveaux :
– En premier lieu, dès 2010, la CNUDCI a réuni un groupe de travail (groupe de travail III
dédié au règlement des litiges en ligne) chargé d’entreprendre des travaux dans le domaine du
règlement des litiges en ligne. Ses travaux ont abouti en 2016. Ont ainsi été établies des Notes
techniques sur le règlement des litiges en ligne publiées en 2017. Ces notes posent plusieurs
principes pour le bon fonctionnement des procédures de règlement en ligne ;
– En second lieu, en matière de litiges de consommation, les institutions de l’Union européenne
ont adopté un règlement européen le 21 mai 201321, qui est subordonné à la directive
Médiation, et transposé en France en 2015. Concrètement, la Commission développe une
plateforme de règlement des litiges en ligne (RLL) et est responsable de son fonctionnement, y
compris de toutes les fonctions de traduction nécessaires, ainsi que de sa maintenance, de son
financement et de la sécurité des données ;
– en dernier lieu, le 23 mars 2019 a été promulguée la loi de programmation 2018- 2022 et de
réforme pour la justice, qui a reçu l’onction du juge constitutionnel. Cette loi a inséré au sein
de la loi du 18 novembre 2016 les articles 4-1 à 4-7, qui organisent les services en ligne de
conciliation ou de médiation. Le législateur a conçu ces dispositions comme un embryon de
règles fondamentales applicables quel que soit le domaine en cause. Elles sont entrées en
vigueur le 25 mars 2019. Jusqu’où iront les sites de médiation en ligne ? Depuis 1998 déjà,

42
Voir en ce sens par exemple, TRICOT (P.), « Droit de la médiation et procédures amiables de règlement des
différends, op.cit.pp.43 et s.

66
différentes plateformes – comme Cybersettle, un site créé aux États-Unis dans le domaine des
assurances – s’appuient sur l’intelligence artificielle et l’automatisation des algorithmes.
b -Fonctionnement de la médiation/conciliation en ligne
Seront tour à tour évoqués, les acteurs de la médiation /conciliation en ligne, les obligations des
prestataires de services de médiation/conciliation en ligne ainsi que la recherche de
l’humanisation dont ces services font l’objet.
 Acteurs de la médiation/ conciliation en ligne
Aux termes de l’article 4-1 de la loi du 23 mars 2019, par souci de cohérence, la médiation en
cause, même si elle résulte d’un service en ligne, est celle définie à l’article 21 de la loi du 8
février 1995. Les services de conciliation/médiation en ligne sont mis à disposition,
indifféremment, par des personnes physiques ou des personnes morales. Ces propositions de
service en ligne de conciliation ou de médiation donnent lieu ou non, tout aussi indifféremment,
à rémunération ainsi que l’humanisation desdits services.
 Obligations des prestataires de services de médiation/conciliation en ligne
Ces prestataires de services de médiation/conciliation en ligne sont soumis, parce qu’il s’agit
de dispositif de médiation, aux obligations communes, ce que rappelle surabondamment
l’article 4-1 de la loi modifiée du 18 novembre 2016 pour la confidentialité requise durant la
médiation, sauf accord des parties. Il en est de même pour l’article 4-6 de la même loi, qui
impose d’accomplir la mission de médiation « avec impartialité, indépendance, compétence et
diligence » (L. nº 2016-1547, 18 nov. 2016, nouvel art. 4-6, al. 1er), réitérant des impératifs
déjà présents dans la loi du 8 février 1995. Au titre des obligations spéciales, les prestataires à
titre onéreux ou à titre gratuit de service de médiation/conciliation en ligne sont tenus des
obligations relatives à la protection des données à caractère personnel. En outre, le service en
ligne délivre une information détaillée sur les modalités selon lesquelles la résolution amiable
est réalisée (L. nº 2016- 1547, 18 nov. 2016, nouvel art. 4-1).
 Humanisation des services de médiation/conciliation en ligne
Les services en ligne mentionnés aux articles 4-1 et 4-2 de la loi modifiée du 18 novembre 2016
ne peuvent avoir pour seul fondement un traitement algorithmique ou automatisé de données à
caractère personnel. Lorsque ce service est proposé à l’aide d’un tel traitement, les parties
doivent en être informées par une mention explicite et doivent expressément y consentir. Les
règles définissant ce traitement ainsi que les principales caractéristiques de sa mise en œuvre
sont communiquées par le responsable de traitement à toute partie qui en fait la demande. Le
responsable de traitement s’assure de la maîtrise du traitement et de ses évolutions afin de

67
pouvoir expliquer, en détail et sous une forme intelligible, à la partie qui en fait la demande la
manière dont le traitement a été mis en œuvre à son égard (L. nº 2016-1547, 18 nov. 2016,
nouvel art. 4-3).

68
III. RESUME INDICATIF DE LA
PROCEDURE DE GESTION DES
CAS DANS LES MAISONS DE
JUSTICE AU TOGO

69
La résolution des conflits et l’information juridique constituent les activités majeures de
fonctionnement de la maison de justice.
1. OUVERTURE DE LA PROCEDURE
Le traitement d’une requête suit la procédure allant de la saisine à l’invitation.
a-Saisine
La saisine de la maison de justice par la partie diligente est simple. Sans formalité particulière,
il suffit de se rendre et d’introduire une demande ou requête qui peut être verbale ou écrite.
Dans certains cas, elle fait suite à une recommandation des autorités locales. Ainsi, les fiches
d’enregistrement des requêtes ont été conçues à cet effet. (doc 1).
N.B. : Un registre des requêtes (doc 2) tenu par la secrétaire consigne l’ensemble des requêtes
reçues.
b-Entretien
L’entretien constitue une étape essentielle de la procédure où le requérant est écouté par
l’Assistant-Juriste pour donner une orientation juridique à la requête. Les déclarations lors de
l’entretien permettent de cerner l’objet de la requête, de la sérier suivant sa nature ainsi que sa
portée ou sa délicatesse du conflit. Suivant la demande, la requête peut consister soit en une
sollicitation d’information juridique, soit une sollicitation de médiation.
 Lorsqu’il s’agit d’une sollicitation d’accès au droit ou de consultations juridiques, les
information, conseil, assistance ou orientation juridiques sont données et diligence est
faite par l’Assistant-Juriste séance tenante. Parfois et au besoin, le médiateur peut
intervenir, surtout en matière matrimoniale.
 En ce qui concerne la requête en médiation, l’entretien débouche sur un compte rendu
adressé au Médiateur.
c-Compte rendu
Le compte rendu fait suite à l’entretien en vue d’une médiation. C’est un document écrit (doc
3) qui consigne les déclarations du requérant à l’attention du Médiateur. Il lui permet d’analyser
l’opportunité d’un rendez-vous et d’adresser les invitations nécessaires.
d-Invitation
L’invitation (doc 4) est une étape préalable à la médiation où les parties sont amenées à
comparaître devant le médiateur à la date fixée par celui-ci. En la matière, le délai de 72 heures
entre la saisine et la comparution est respecté.

70
Mais dans les cas d’exception, diligence est faite aussitôt la saisine et l’entretien.
e-Médiation
La médiation constitue la phase de construction du mécanisme de résolution. Elle permet aux
parties d’échanger et d’être éclairées sur le droit applicable dans le but de susciter une solution
émanant d’elles-mêmes tant soit dans les cas usuels que dans les cas d’exception. Dans les deux
cas, les invités sont enregistrés par la secrétaire sur une liste de présence (doc 5) afin d’éviter
des intrusions.

 Cas usuels
Dans les cas usuels, la démarche se présente comme suit :
Audience
L’audience ouvre la médiation et permet au médiateur de rappeler le contexte général de la
rencontre des invités.
Exposé de l’affaire
Il est à l’initiative du requérant qui, dans un exposé succinct, relate les faits à l’origine de leur
différend.
Débats et discussions contradictoires
Les débats contradictoires constituent l’étape essentielle dans la recherche de solution. C’est le
lieu pour chaque partie de faire valoir son droit et au besoin, avec l’appui des témoins.
Interposition du médiateur
Le rôle du médiateur est d’amener les parties à s’entendre. A ce titre, il intervient dans le but
d’animer les débats, d’exposer le point juridique et de rapprocher les positions durant
l’audience.
Accord des parties
Au cours des débats, il est de coutume de suspendre l’audience pendant quinze (15) minutes
afin de permettre un échange privé entre les protagonistes, ceci dans la perspective de leur
permettre de construire leur modalité de conciliation.
Conciliation
Elle est matérialisée par la communication de la solution dégagée par les protagonistes à la
reprise d’audience issue de l’échange privé et la restitution de l’ensemble des échanges par le
médiateur, sanctionne l’aboutissement de la conciliation. La visibilité de celle-ci est marquée
par un échange de poignées de main.

71
 Cas d’exception
Dans les cas d’exception, la MJD est amenée, lorsque les nécessités l’exigent, à effectuer un
transport ou à faire recours à une expertise.
Transport de terrain
Le transport de terrain permet de constater sur le tas les réalités évoquées et de corroborer les
déclarations reçues en audience. A cet effet, un compte rendu de transport (doc 6) est dressé
pour les besoins de la cause.
Expertise de services techniques et recours aux personnes ressources
Dans la recherche de données techniques ou sociales spécifiques, la Maison de Justice peut faire
recours à des services techniques ou à des personnes ressources afin d’édifier les parties sur la
nature et les conséquences que peut entrainer leur différend. Ils renforcent l’approche visée par
l’appréciation du Médiateur dans la préparation de la conciliation.

2-DIFFERENTS DOCUMENTS SANCTIONNANT L’ABOUTISSEMENT DE LA


MEDIATION
Partant du principe que l’ouverture d’une médiation doit aboutir à un résultat, on peut retenir :
 Le procès-verbal de conciliation : accord des parties (doc 7) ;
 Le procès-verbal de non conciliation : désaccord des parties (doc 8) ;
 Le rapport portant désistement : satisfaction du demandeur suite à la production de
l’invitation (doc 9) ;
 Le rapport portant dessaisissement : saisine du tribunal par le défendeur suite à la
production de l’invitation (doc 10) ;
 Le rapport portant clôture de dossier : défaut de comparution des deux parties malgré
les relances (doc 11)

72
Document1

MINISTERE DE LA JUSTICE
-----------------------
MAISON DE JUSTICE DE ………………………….

FICHE D’AUDIENCE N°_______


Nom et Prénom (s) : ………………..………………..………….……………………………
Profession : ………………………………………………………………………….
Adresse : ………………………………………………….....……………………
Objet : ……………………….………………………………………...……….
………………………………………………………………………………………………....
…………………………………………………………………………………………………
Destinataire : Médiateur-Conciliateur Assistant-Juriste
…... le ……………………………………..
Signature …………………………..……………

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

MINISTERE DE LA JUSTICE
---------------------------------
MAISON DE JUSTICE DE ……………………..

FICHE D’AUDIENCEN°_______
Nom et Prénom (s) : ………………..………………..………….……………………………
Profession : ………………………………………………………………………….
Adresse : ………………………………………………….....……………………
Objet : ……………………….………………………………………...……….
………………………………………………………………………………………………....
…………………………………………………………………………………………………
Destinataire : Médiateur-Conciliateur Assistant-Juriste

73
……………, le ……………………………………..
Signature …………………………..……………

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

MINISTERE DE LA JUSTICE
---------------------------------
MAISON DE JUSTICE DE …………………

FICHE D’AUDIENCEN°_______
Nom et Prénom (s) : ………………..………………..………….……………………………
Profession : ………………………………………………………………………….
Adresse : ………………………………………………….....……………………
Objet : ……………………….………………………………………...……….
………………………………………………………………………………………………....
…………………………………………………………………………………………………
Destinataire : Médiateur-Conciliateur Assistant-Juriste
Dapaong, le ……………………………………..
Signature ………………

74
Document 2
REGISTRE D’ENREGISTREMENT DES REQUETES

Date Identité Date des Date


N° Objet du
de la Demandeur(s) Défendeur(s) séances de des Résultat
D’ordre différend
saisine médiation renvois

Document3
REPUBLIQUE TOGOLAISE
MINISTERE DE LA JUSTICE
Travail–Liberté–Patrie
……………
MAISON DE JUSTICE DE ……..

COMPTE RENDU D’ENTRETIEN N° 000

A
Monsieur le Médiateur-Conciliateur
Affaire N° (n°du dossier)
Madame / Monsieur xxxxxx Contre Madame / Monsieur xxxxxx
Objet : Compte rendu
Par requête verbale/écrite du xxxxxxxx (date de saisine), Madame / Monsieur x, (profession)
demeurant et domicilié (e) à …., tél. : xxxxxxx, a saisi la Maison de Justice de xxxxx d’une
action relative à « objet du différend » contre Madame / Monsieur y.
Suivant l’entretien tenu en ce jour, Madame / Monsieur xxxxxx nous expose qu’elle/il
…………………………………………………………
Fait à …...le ……. 2019
L’Assistant-Juriste
Vu, le Médiateur-Conciliateur
(Paraphe du MC)

75
Document 4

MINISTERE DE LA JUSTICE REPUBLIQUE TOGOLAISE


_______________ Travail–Liberté–Patrie
-------------------
MAISON DE JUSTICE DE ………
N°…….…. / 2019 / MJ / MJD

INVITATION
Madame / Monsieur……………...………………………………….………………………..,
demeurant et domicilié (e) à ……………………………………………...….………………..,
est invité (e) à se présenter à la Maison de Justice de ….., ……….. (adresse) ……..,Tél. :
(+228) médiateur / assistant, le …………………..…………..………………….….…… à
………………...… pour une affaire la / le concernant.
Dapaong, le ………….………
Le Médiateur-Conciliateur

Nom et prénom (s)

76
Document5
AFFAIRE :
AUDIENCE DU : DE : A:

LISTE DE PRESENCE

Contact
N Lieu de
Nom et Prénom (s) Profession (téléphone et Signature
° provenance
mail)

77
Document 6
MINISTERE DE LA JUSTICE REPUBLIQUE TOGOLAISE
…………… Travail–Liberté–Patrie
MAISON DE JUSTICE DE ………..

COMPTE RENDU DE TRANSPORT N° 0000

Affaire N° (n°du dossier)


Madame / Monsieur xxxxxx Contre Madame / Monsieur xxxxxx

Objet : Compte rendu


Suivant les conclusions issues de l’audience du …… 2018, l’équipe du Médiateur-Conciliateur
de la Maison de Justice de Dapaong s’est rendue ce …… 2018 dans le village de ….. (canton
de …) pour une visite de terrain. L’objectif étant de voir de visu …. (exemple : les deux (02)
sites susceptibles d’accueillir l’école du village).
Arrivée à aux environs de …. heures, l’équipe ayant à sa tête le Médiateur-Conciliateur fut
accueillie à par Madame/Monsieur ……, (profession ou qualité).
Après les salutations d’usage, le Médiateur-Conciliateur a tenu à …….. (bref exposé) avant de
procéder à la visite proprement dite. Les constatations suivantes ont été faites.
- Sur le premier site : (à titre indicatif)
 ………………..
- Sur le second site : (à titre indicatif)
 …………. ;
Aussitôt la visite terminée, il fut procédé aux échanges et débats en ces termes :
- Médiateur-Conciliateur : ………………………………..
- Monsieur …………. : ………..
- Médiateur-Conciliateur : …………………………...
- Monsieur …………. : …………….
- Médiateur-Conciliateur : mots de fin avant la prochaine audience s’il y a lieu.
C’est sur ces mots ou recommandation que les échanges ont pris fin, suivis du départ de l’équipe
de la Maison de Justice à … heures … minutes.
Fait à …….., le ……. 2019

78
L’Assistant-Juriste

Nom et prénom

Vu, le Médiateur-Conciliateur
(Paraphe du MC)

Document7

PROCES -VERBAL DE CONCILIATION


Affaire : X
Contre : Y
L’an deux mil dix-neuf et le ……………… février ;
Par devant nous, (nom et prénom (s)), Médiateur-Conciliateur;
En présence de (nom et prénom (s)), Assistant (e) juriste ;
Se sont présentés les nommés :
X, (profession et adresse), demeurant et domicilié à …, demandeur;
Y, (profession et adresse), demeurant et domicilié à …………, défendeur;
Par requête en date du……………2019, Madame/Monsieur X a saisi la Maison de Justice de
………. pour que soit réglé le différend qui l’oppose à Madame/Monsieur Y;
Par invitation datée du ………….. 2019, les parties ont été conviées à se présenter à la Maison
de Justice de ………… le …………… 2019 à …h;
A la date ci-dessus indiquée, les parties ont répondu à l’invitation.
Sur ce, la parole a été donnée à Madame/Monsieur X ;
Celle/Celui-ci expose à l’appui de sa requête que ....................................
Que toutes les voies de tentative de règlement à l’amiable n’ont pas abouti à un compromis ;
C’est pourquoi elle/il a saisi la maison de justice de ………… pour règlement du litige.
Après audition de Madame/Monsieur X, la parole a été donnée à Madame/Monsieur Y;
Lequel déclare ……………………………………..
Après audition des parties, le médiateur-conciliateur a pris la parole, les a éclairées sur le droit
et a essayé de les rapprocher. Ainsi, les parties elles-mêmes sont parvenues à trouver une
solution à l’amiable à leur conflit.
Les parties conviennent ……………

79
En considération de tout ce qui est ci-dessus relaté, il convient de constater l’accord intervenu
entre les parties et d’en dresser un procès-verbal de conciliation.
LA MEDIATION-CONCILIATION
Constate l’accord intervenu entre les parties et qui met fin au conflit ;
Dit que le présent procès-verbal sera dressé en (X ) exemplaires que de parties ;
Dit en outre que ce procès-verbal s’impose aux parties;
Dit ensuite que le présent procès-verbal sera classé aux archives de la Maison de Justice de
…………………. ;
Dit enfin qu’il nous en sera référé en cas de besoin;
Et lecture faite, avons signé avec les parties, les jour , mois et an que dessus.

Le demandeur Le défendeur
(Nom et prénoms) (Nom et prénoms)

Le Médiateur-Conciliateur
(Nom et prénoms)

80
Document 8

MINISTERE DE LA JUSTICE RÉPUBLIQUE TOGOLAISE


……………………. Travail – Liberté – Patrie

MAISON DE JUSTICE DE
……………

PROCÈS - VERBAL DE NON CONCILIATION


N° 000 / 2020 / MJ / MJD du xxxx 2020

Affaire : X
Contre : Y
L’an deux mil vingt et le xxxxxxxxx ;
Par-devant nous, Monsieur ………….., Médiateur-Conciliateur ;
En présence de Monsieur ……………………, Assistant-Juriste ;
Et de Monsieur …………………., Interprète.
Se sont présentés les nommés :
xxxx, Revendeur xxxx, demeurant et domicilié à xxxx, tél. : xxxxx, demandeur ;
xxxxx, xxxxxxxx, demeurant et domicilié à xxxx, tél. : xxxx, défendeur ;
Par requête verbale en date du xxxx 2020, Monsieur xxxxxxa saisi la Maison de Justice de
Dapaong pour que soit réglé le différend relatif à « une xxxxx » qui l’oppose à xxxxxx ;
Sur invitation datée du xxxx 2020, les parties ont été conviées à se présenter à la Maison de
Justice de Dapaong le xxxx à 08 heures ;
A la date ci-dessus indiquée, à l’exception de Monsieur …………., les parties ont répondu à
l’invitation, accompagnées de leurs témoins ;
N’ayant pu parvenir à un accord à xx heures xx minutes, l’affaire fut renvoyée le/les/aux xxxx
et xxxxx ;
A l’ouverture de l’audience à … heures par le Médiateur-Conciliateur, la parole a été donnée à
Monsieur xxxxxx ;
Celui-ci expose à l’appui de sa requête qu’il.
Que toutes les voies de tentative de règlement à l’amiable n’ont pu aboutir à un compromis ;
C’est pourquoi il a saisi la Maison de Justice de Dapaong pour règlement du litige.
Après audition de Monsieur xxxx, la parole a été donnée à xxxxx ;
Lequel déclare que xxxxxx.

81
S’agissant de xxxx.
En ce qui concerne Monsieur xxxxx
Après audition des partieset nous revenant les xxxxx ou faisant suite au transport sur les lieux
en date du xxxx, le Médiateur-Conciliateur a pris la parole, les a éclairées sur le droitnotamment
xxxxxx et a essayé de les rapprocher.
Il y a lieu de noter qu’au cours des débats, les parties n’ont pas voulu faire la moindre concession
; elles sont demeurées réfractaires aux moultes interventions du Médiateur afin de les amener
au modus vivendi ;
Eu égard à tout ce qui précède, il convient de constater l’échec de la conciliation entre les parties
et d’en dresser un procès-verbal de non conciliation.
Ainsi, les parties elles-mêmes sont parvenues à trouver une solution à l’amiable à leur conflit
permettant au Médiateur-Conciliateur de clore l’audience à xx heures xx minutes.

LA MEDIATION-CONCILIATION
Vu le décret N° 2018-034 / PR du 27 février 2018 instituant les maisons de justice en son article
6;
Vu l’arrêté N°49 / MJRIR / SG / DADJ du 9 mai 2018 portant organisation et fonctionnement
des maisons de justice en son article 4 ;
Constate le désaccord survenu entre Monsieur xxxxx et Monsieur xxxxxx ;
Et en conséquence, avons dressé le présent procès-verbal et signé les jours, mois et an que
dessus.
Le Médiateur-Conciliateur
………………………….

82
Document 9

RÉPUBLIQUE TOGOLAISE
MINISTERE DE LA JUSTICE
Travail – Liberté–Patrie
…………………….

MAISON DE JUSTICE DE ………


RAPPORT
PORTANT DESISTEMENT
Affaire N° (n°du dossier)
X Contre Y
Objet : Désistement
Une affaire relative à « objet du différend» a amené Madame / Monsieur xxxxxxxx, (profession)
demeurant et domicilié à xxxxx dans le canton de xxxxxxxxx (P / …, tél. : xxxxxxxxxx à saisir
la Maison de Justice de … par une requête verbale/écrite le xxxxxx contre Madame / Monsieur
xxxxxxxx.
Pour assurer la médiation, la Maison de Justice a produit une invitation datée du xxxxxx en vue
d’une audience au xxxxxxxxx à …heures.
Cependant, (motifs du désistement) rendant l’affaire sans objet pour la poursuite de la
médiation.
Face à cette situation le Médiateur-Conciliateur constate le désistement du demandeur et clos
le dossier.
Fait à …, le… 2019
Le médiateur-conciliateur

Nom du médiateur-conciliateu

83
Document10

RÉPUBLIQUE TOGOLAISE
MINISTERE DE LA JUSTICE
…………………….
Travail – Liberté–Patrie

MAISON DE JUSTICE DE ………

RAPPORT
PORTANT DESSAISISSEMENT
Affaire N° (n du dossier…
X Contre Y
Objet : Dessaisissement
Une affaire relative à « objet du différend» a amené Madame / Monsieur xxxxxxxx, (profession)
demeurant et domicilié à xxxxx dans le canton de xxxxxxxxx (P / …, tél. : xxxxxxxxxx à saisir
la Maison de Justice de … par une requête verbale/écrite le xxxxxx contre Madame / Monsieur
xxxxxxxx.
Pour assurer la médiation, la Maison de Justice a produit une invitation datée du xxxxxx en vue
d’une audience au xxxxxxxxx à …heures.
Cependant, (motifs du dessaisissement) rendant la Maison de Justice de …incompétente à
poursuivre la médiation.
Face à cette situation, le Médiateur-Conciliateur constate le dessaisissement de la maison de
justice et clos le dossier.
Fait à …, le… 2019
Nom du médiateur-conciliateur

84
Document11

RÉPUBLIQUE TOGOLAISE
MINISTERE DE LA JUSTICE
Travail – Liberté–Patrie
…………………….

MAISON DE JUSTICE DE ………


RAPPORT
PORTANT CLÔTURE
Affaire N° (n°du dossier)
X Contre Y
Objet : Clôture
Une affaire relative à « objet du différend» a amené Madame / Monsieur xxxxxxxx, (profession)
demeurant et domicilié à xxxxx dans le canton de xxxxxxxxx(P / …, tél. : xxxxxxxxxxà saisir
la Maison de Justice de … par une requête verbale/écrite le xxxxxx contre Madame / Monsieur
xxxxxxxx.
Pour assurer la médiation, la Maison de Justice a produit une invitation datée du xxxxxx en vue
d’une audience au xxxxxxxxx à …heures.
Cependant, après plusieurs relances demeurées infructueuses, le médiateur-conciliateur décide
de clôturer le dossier.

Fait à …, le… 2019


Le médiateur-conciliateur

Nom du médiateur-conciliateu

85
SCHEMA RECAPITULATIF DE LA GESTION DES CAS DANS LES MAISONS DE
JUSTICE AU TOGO,

MAISON DE
JUSTICE

ACCEUIL

ENTRETIEN

ADMINISTRATION
DE CONSULTATION MEDIATION/CON
L'INFORMATION JURIDIQUE CILIATION
JURIDIQUE

86
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES GENERAUX :

 BECHILLON (Dénis de),Qu’est-ce qu’une règle de droit ? , éditions Odile


Jacob, Févrierv1997, 302 p.
 CARBONNIER (J.),Flexible Droit, pour une sociologie du droit sans rigueur,
7ème édition, 1992.
 COUCHEZ (G.), et AYNES (L.),Procédure civile, 17 ème édition, Sirey, 2014
 DEGNI - SEGUI (R), Les droits de l’Homme en Afrique noire francophone :
théorie et réalités, Abidjan, Imprimob.
 LARGUIER (J.), Droit pénal général, 17 ème édition, collections Mémentos,
272 p.

OUVRAGES SPECIFIQUES :
 BARRAUD (B.), Qu’est-ce que le droit ? Théorie Syncrétique et échelle de
juridicité, l’Harmattan, Paris, 2017.
 TRICOIT (J.),Droit de la médiation et modes amiables de règlement des
différends, Gualino lextenso.fr, 2020, 243 p.
 PEKAR (L.), SALZER (J.) (J., COLSON (A.),Méthode de médiation. Au
cœur de la conciliation, éditions Dunod, Paris 2008.
 Fisher (R.), Ury (W.),Comment réussir une négociation, Seuil, 2006.
L’accès à la justice en Afrique et au-delà, Pour que l’Etat de droit devienne
une réalité en Afrique, Publication du Penal Reform International et la Bluhm
Legal Clinic de la faculté de droit de Northwestern University Chicago, 2007,
341 p.

87
-Thèses :
 ADAMOU (M.), Les erreurs judicaires en matières criminelles, contribution à une
réforme de la justice criminelle au Bénin et en France, Thèse de Doctorat, Université
de Bourgogne.
 GBEOU (N.),Les Autorités Administratives Indépendantes, thèse de doctorat,
Université de Lomé et de Poitiers, 2011.
 JOLY (H.), Conciliation et médiations judiciaires, thèse, Presses universitaires d’Aix
Marseille, Paris 2, septembre 2002.
 LOSSENI (C.),La problématique de l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest, Thèse de
doctorat de droit, Université Paris Est, 2009.
 KUZO (P.),La crise des droits de l’Homme dans les prisons en Afrique Noire
Francophone : Les cas du Togo, du Bénin et du Burkina Faso, Thèse, Université de
Lomé, 2019, 507 p.

-Mémoires :
 ANKOU (K.), Les procédés Non Juridictionnels de protection des Droit de l’Homme
au Togo, Mémoire de Master, université de Kara, 2018, 114 p.
 FORGE (A.),Les modes alternatifs de règlements des différends en droit du travail,
mémoire, Université Panthéon Assas-Master Droit et pratiques des relations de travail.
 PISSO (P.),Le mineur en conflit avec la loi, mémoire de master, Université de Kara,
2018, 114 p.
 RUKERANTARE (F.A.), « La gestion des conflits conjugaux au Togo », mémoire de
master de droit privé fondamental, Université de Lomé, promotion 2014-2016,111 p.
DJAFALA (K.) Réflexions sur l’action de la CEDEAO en faveur de la promotion de la
démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest, mémoire de DEA de droit public
fondamental, Université de Lomé, 2013, 143 p.

88
Articles et Communications :
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 ACKA (F. S.), « Un Médiateur dans les institutions publiques ivoiriennes : l’organe
présidentiel de médiation », inAfrilex n°1, 2000.
 BOUMAKANI (B.), « Les médiateurs de la République en Afrique noire francophone :
Sénégal, Gabon et Burkina-Faso », R.I.D.C, 1999, n°51-2.
 FIAWONOU (Y.),Séminaire de formation des juges pour enfants, Centre de formation
des Professions de Justice.
 FARE (A.), « La contribution de l’Université à la consolidation de l’accès au droit et à
la justice en Afrique noire francophone : entre modèle de marché et modèle du service
public universel », Revue Cliniques Juridiques, volume 2-2018
 OUMAR SAKHO (P.), « Quelle justice pour la démocratie en Afrique ? », Revue
Pouvoirs -129, 2009.
 MASSINA (P.), Plaidoyer pour un fonctionnement de la juridiction administrative au
Togo », Revue Penant, n°804, oct.-déc. 1990, pp.403-421.
 PEYRAT (D.) « Les maisons de justice et du droit : la distance comme problème, la
proximité comme solution ? (Réflexions menées au secrétariat général pour la
Coordination de la politique de la ville) »,Revue française des affaires sociales 2001/3,
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 KARO (T.), « L’accès à la justice », Communication proposée dans le cadre de la
formation des animateurs des cliniques juridiques le 31 mai 2018.
 KAMTO (M.), « La Charte africaine, instrument internationaux de protection des droits
de l’Homme, constitutions nationales : articulations respectives.
 GUEMATCHA (E.), « La justiciabilité des droits sociaux en Afrique », l’exemple de
la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, La revue des droits de
l’Homme, 2012.pp.140-157.

TEXTES DE LOIS ET CODES


 Charte internationale des Droits de l’Homme
 Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CAHDP)
 Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant, 1999.
 Acte uniforme relative aux procédures collectives d’apurement du passif
 Décret n°78 -381 du 20 Mars 1978 instituant le métier de conciliateur de justice

89
 Résolution de l’Assemblée Générale A/RES/53 /144 adoptant la Déclaration sur les
défenseurs des droits de l’Homme en 1988
 Déclaration d’Addis - Abeba sur la population et le développement en Afrique
 Déclaration de Kampala sur les conditions de détention en Afrique, 1996.
 Déclaration de Lilongwe sur les conditions de détention en Afrique
 Constitution togolaise du 14 octobre 1992
 Décret n°62 -89 du 02 juillet 1962 portant organisation de l’Etat civil, JORT, n.196 du
1 er Aout 1962
 Décret n° 62-89 portant organisation de l’Etat civil, JORT, n°196 du 1er Aout 1962
 Ordonnance n° -35 du 7 septembre 1978 Portant organisation judicaire au Togo, JORT,
11 septembre 1978.
 Décret n°2018-034/PR du 27 février 2018 instituant les maisons de justice;
 Arrêté n°049/MJRIR/SG/DADJ portant organisation et fonctionnement des maisons de
justice;
 Arrêté n°050/MJRIR/SG/DADJ portant création de maisons de justice ;
 Loi n°2007-017 du 06 juillet 2007 portant code de l’enfant.
 Code de procédure civile
 Code Togolais des personnes et de la famille
 Code civil
 Nouveau code pénal togolais

DOCUMENTS DIVERS : (Travaux, études et rapports)


 ABBA (K.), « instruments nationaux, internationaux et mécanismes nationaux de
protection des droits de l’Homme », module de formation des volontaires nationaux sur
l’assistance juridique et les droits de l’Homme
 SOWA(E.), « L’assistance juridique aux justiciables », module de formation des
volontaires nationaux sur l’assistance juridique et les Droits de l’Homme
 Guide de la médiation et de la conciliation
 Guide juridique du citoyen (Vadémécum)
 Guide de la détention en Afrique
 Guide des droits et devoirs des détenus
 Lexiques des termes juridiques.
 CORNU (Gérard), vocabulaire juridique

90
 Le Larousse, dictionnaire d’aujourd’hui.
 Atelier de renforcement des capacités des responsables des centres d’écoute et de
conseils des victimes des violences basées sur le genre, www.savoirnews.net
 Dix ans des maisons de justice, Actes du colloque de Lyon.
 Atélier de renforcement des capacités des parlementaires sur le droit d’amendement et
la constitutionnalité des lois, du 16 au 21 novembre 2014.
 Colloque international CHAD-CEJEC, CDPC, «L’alternativité, entre mythe et réalités ?
 Regards croisés sur les modes alternatifs de règlements des conflits », droit, histoire,
anthropologie, Université de Paris, 23 et 24mars 2014.
 Message du Pape Benoit XVI, Eduquer les jeunes à la justice et à la Paix.
 Politique Nationale sur l’équité et le genre au Togo
- Sites consultés
 www.legitogo.gouv.tg
 www.justice.gouv.tg
 www.portonovo.foyerdonbosco.org
 http://www.ohchr.org
 www.cairn.info.info/revue-internationale -desdroitsdelhomme
 droit pénal-2004-1-page-151-htm
 https://www.creusetogo.org
 www.africanlawlibrary.net
 https://www.cairn.info/publications-de-Didier-Peyrat--58150.htm

91

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