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07 Fiche en Lignes No77 Cle7ca45b-1
07 Fiche en Lignes No77 Cle7ca45b-1
Fiche n° 77
Les fiches de La lettre du CEDIP* Septembre 2017
La sociologie des organisations a son histoire, ses courants (l’analyse stratégique ; l’analyse
socio-technique ; l’analyse culturelle ; etc.) et ses grands noms (respectivement : Michel
Crozier et Ehrard Friedberg / Fred Emery et Eric Trist / Renaud Sainsaulieu).
Ici, afin de donner quelques clés pratiques de lecture, on a choisi de s’inspirer des notions et
principes de l’analyse stratégique qui, selon Philippe Bernoux (sociologue, directeur de
recherches au CNRS et enseignant), apparaît l’outil « le plus pertinent » et « le plus aisé pour
comprendre et analyser le fonctionnement des organisations ».
Seront ensuite proposés quelques outils pratiques que pourra utiliser celle ou celui qui souhaite
mieux comprendre son milieu de travail. Mais tout d’abord…
{
sur des relations/interactions entre ses « La culture au sein d’une organisation peut
être définie comme le mode de pensée et
membres. Elle s’appuie également sur un d’action habituel, plus ou moins partagé et qui
troisième pilier : la culture doit être appris et accepté : il est inventé, au
sein d’un groupe pour faire face aux problèmes
Une fois cette définition posée, les enjeux d’une d’environnement et d’intégration interne. »
meilleure compréhension de l’organisation
sautent aux yeux.
Cela nous renvoie à certaines situations vécues où, spontanément, plus ou moins bien outillé,
on a particulièrement cherché à comprendre l’organisation au sein de laquelle on travaille.
*Le CEDIP est une des 11 entités du Centre Ministériel de Valorisation des Ressources Humaines (CMVRH)
Dans l’organisation, tout acteur (entendu Chaque acteur poursuit ses objectifs propres. Il
comme personne physique ou comme groupe n’y a pas de rationalité unique au sein de
d’individus ayant une stratégie commune) est l’organisation qui vit avec cette multiplicité plus ou
rationnel « mais sa rationalité est limitée par des moins antagoniste. Cela peut conduire (mais pas
facteurs tant contextuels qu’individuels » (Philippe forcément) à des désaccords, des tensions, voire
MORIN et Eric DELAVALLÉE, « Le manager à des conflits : ils font partie de la vie d’une
l’écoute du sociologue »). organisation – à condition d’être gérés !
Il existe toujours une liberté, une autonomie Le pouvoir est la capacité à résoudre le
des acteurs, même en situation contrainte. problème de l’autre - à maîtriser, réduire, une
« zone d’incertitude » importante pour l’autre.
Le pouvoir est une relation, pas un attribut. Michel Crozier identifie 3 types d’incertitudes :
Cela signifie en premier lieu que le pouvoir ne – organisationnelles (exemple : changement
vient pas uniquement de la place dans d’organisation),
l’organigramme. – économiques (exemple : création d’un
La notion de relation signifie ensuite une certaine nouveau secteur d’activité),
réciprocité : si A a du pouvoir sur B alors B a du – socioculturelles (exemple : modification de
pouvoir sur A. Ainsi Philippe Bernoux propose-t-il statut, de rôles).
la définition suivante du pouvoir : « le pouvoir de
Le pouvoir vient de 5 sources principales : la
A sur B est la capacité de A d’obtenir que, dans
compétence/l’expertise, la capacité à définir ou
sa relation avec B, les termes de l’échange lui
interpréter des règles, le contrôle des moyens, la
soient favorables ».
communication/l’information, la maîtrise des
relations avec l’environnement.
(1) Buts que l’acteur se donne à atteindre et qui peuvent être explicités dans l’organisation
(2) Ce que l’acteur peut s’attendre à gagner ou à perdre dans l’action entreprise
(3) Coopération, alliance, indifférence…
(4) Pouvoir sur les autres acteurs
(5) Hypothèses sur les comportements, les jeux d’acteurs prévisibles
Le sociogramme
Pascale Delibes