Vous êtes sur la page 1sur 35

Projet de Cadre de lutte contre la

résistance aux antimicrobiens


axé sur les personnes
© World Health Organization 2023. All rights reserved.

This is a draft intended for review by Member States and all interested parties for the purpose of
consultation on the draft text. The content of this document is not final, and the text may be
subject to revisions before publication. The document may not be reviewed, abstracted, quoted,
reproduced, transmitted, distributed, translated or adapted, in part or in whole, in any form or by
any means without the permission of the World Health Organization.
Table des matières
Résumé.............................................................................................................................................. iv

1. Introduction ............................................................................................................................... 1

2. Le cadre axé sur les personnes .................................................................................................. 4

Définition de « soins axés sur les personnes » .............................................................................. 4

Principes directeurs. ...................................................................................................................... 4

Méthodologie................................................................................................................................. 4

Structure du cadre et des interventions de haut niveau. .............................................................. 5

Interventions interdépendantes. ................................................................................................... 7

Participation des communautés et des populations vulnérables clés. ......................................... 7

Guide de mise en œuvre étape par étape. .................................................................................... 7

3. Intégration aux soins de santé primaires et à la préparation aux urgences sanitaires ............. 9

4. Conclusion et voie à suivre ...................................................................................................... 11

Annexe 1. Méthodologie détaillée pour le développement du cadre axé sur les personnes ......... 12

Annexe 2. L’ensemble des 13 interventions de haut niveau et les étapes de mise en œuvre
prioritaires........................................................................................................................................ 15

Références ....................................................................................................................................... 30

iii
Résumé
Le présent document énonce le concept et la structure du Cadre de l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS) axé sur les personnes aux fins de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM)
en santé humaine. Il se compose de 13 interventions de haut niveau qui s’articulent autour de quatre
piliers essentiels et visent à surmonter les défis liés aux personnes et aux systèmes dans la lutte
contre la RAM : 1) la prévention des infections ; 2) l’accès aux services de santé essentiels ; 3) un
diagnostic précis et rapide ; 4) un traitement approprié et de qualité. Les piliers s’appuient quant à
eux sur deux fondations : a) une gouvernance efficace et b) une surveillance stratégique et des
informations sur la recherche. S’appuyant sur les cinq objectifs du Plan d’action mondial pour
combattre la résistance aux antimicrobiens, les 13 interventions de haut niveau et les étapes de mise
en œuvre prioritaires qui les accompagnent sont nécessaires pour aborder la RAM dans le cadre
d’une approche programmatique qui place les personnes au cœur de la lutte contre la RAM tant au
niveau des collectivités qu’au niveau des soins de santé primaires, des soins de santé
secondaires/tertiaires et national. Au moment où les pays s’emploient à élaborer ou à réviser leur
plan d’action national sur la RAM, le cadre axé sur les personnes et l’ensemble des interventions
essentielles de haut niveau peuvent servir de base à la hiérarchisation des interventions nationales
dans le secteur de la santé humaine aux différents niveaux des soins de santé, tout en étant intégrés
aux efforts plus larges de renforcement du système de santé et de préparation aux pandémies. Le
projet de cadre a été élaboré à partir de l’examen des données probantes disponibles et d’avis
d’experts multidisciplinaires. Il fait actuellement l’objet d’une consultation mondiale en ligne avant
d’être mis à l’essai au niveau des pays. Pour soutenir la mise en œuvre au niveau des pays, l’OMS
élabore également des directives de mise en œuvre plus détaillées pour chacune des interventions
de haut niveau, qui seront publiées d’ici à la fin de l’année 2023.

iv
1. Introduction
La résistance aux antimicrobiens (RAM) est une réponse évolutive naturelle à l’exposition aux
antimicrobiens, qui a été exacerbée par des comportements humains tels que l’utilisation abusive et
excessive d’antimicrobiens, l’utilisation d’antimicrobiens dans l’agriculture et la santé animale et la
pollution environnementale (1). Elle a des répercussions considérables, notamment en remettant en
cause notre capacité à traiter les infections courantes ou à effectuer des opérations chirurgicales
vitales et en augmentant le risque de futures pandémies. La RAM est désormais l’une des principales
causes de décès chez les personnes de tous âges. En 2019, elle a été responsable de 1,27 million de
décès et a contribué à 4,95 millions de décès supplémentaires dans le monde, la majorité d’entre eux
ayant été enregistrée en Afrique subsaharienne occidentale [2]. Ce chiffre dépasse le nombre de
décès causés par le VIH/sida et le paludisme [3] et révèle que le nombre de décès est encore plus
élevé que lors des précédentes alertes (4,5).
Sept ans après l’adoption par les États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du
Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens en 2015 (6), 77 % (n=149) des
pays ont désormais élaboré un plan d’action national (PAN) contre la RAM. Il s’agit d’une
augmentation substantielle par rapport à 2017, où seuls 41 % (n=79) s’étaient dotés d’un tel plan (7).
Cependant, il existe des disparités importantes dans la mise en œuvre réelle et durable des PAN.
C’est ce qui ressort de la dernière enquête d’autoévaluation nationale sur le suivi de la résistance aux
antimicrobiens (TrACCS) – seuls 24 % (n=47) des pays mettent activement en œuvre et suivent leurs
PAN, dont environ la moitié (n=24) sont des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (7).
Même lorsque les pays mettent activement en œuvre leur PAN, celle-ci est bien souvent fragmentée
et cloisonnée. Au cours des six dernières années, les données de l’enquête TrACCS montrent que le
nombre de pays déclarant disposer d’un système normalisé de surveillance de la RAM pour la santé
humaine a augmenté, mais que les progrès sont faibles ou nuls dans de nombreux autres domaines,
tels que la sensibilisation à la RAM, la surveillance de la consommation d’antimicrobiens, les
programmes de lutte anti-infectieuse et l’optimisation de l’utilisation des antimicrobiens dans la
santé humaine (7).
Afin de lutter efficacement et durablement contre la RAM, il convient d’adopter une approche plus
globale et axée sur les programmes. Bien que le Plan d’action mondial pour combattre la résistance
aux antimicrobiens fournisse des objectifs stratégiques multisectoriels de haut niveau pour lutter
contre la RAM, il est nécessaire d’adopter une approche sectorielle fondée sur des données
probantes qui tienne compte des facteurs complexes de la RAM, reconnaisse l’interdépendance des
interventions pour surmonter ces facteurs et place les personnes et leurs besoins au cœur de ce
processus. Pour combler ces lacunes dans le secteur de la santé humaine et répondre aux demandes
des régions, qui ont sollicité la mise en point d’un ensemble d’interventions de base, l’OMS a élaboré
le présent cadre axé sur les personnes.

1
Le cadre vise à relever les défis complexes auxquels les personnes se heurtent lorsqu’elles accèdent
aux services de santé, plus précisément tout au long du parcours qu’elles doivent suivre en cas de
RAM (Fig. 1) et à tous les niveaux de soins (Fig. 2). Par exemple, dans de nombreux pays, les
populations et les établissements de santé n’ont pas accès à l’eau potable en quantité suffisante, à
l’assainissement et à l’hygiène, ce qui peut contribuer au développement et à la propagation
d’infections liées à la RAM et, par conséquent, à l’utilisation inappropriée des antimicrobiens. Une
fois que les personnes développent une infection et cherchent à accéder aux soins de santé, elles
peuvent être confrontées à un manque de services de santé abordables ou accessibles en raison
d’une faible couverture de leur assurance ou d’un manque de travailleurs de la santé formés à
proximité. Au fur et à mesure de leur parcours dans le système de santé, les ruptures de stock d’outils
de diagnostic essentiels peuvent entraîner des retards de diagnostic et, partant, une absence de suivi,
les patients ayant quitté le système de santé étant plus susceptibles de se soigner de manière
inappropriée à l’aide d’antimicrobiens. Le cadre vise également à accélérer la mise en œuvre durable
d’interventions de santé humaine fondées sur des données probantes en matière de RAM, lesquelles
seront intégrées dans les efforts plus larges de renforcement des systèmes de santé. Enfin, le cadre
axé sur les personnes s’efforce de réduire l’impact négatif de la RAM sur les patients en termes de
morbidité, de mortalité et de handicap, tout en veillant à ne laisser personne de côté et en
garantissant un accès équitable aux services de prévention, au diagnostic, au traitement et aux soins
de qualité et disponibles en temps opportun.
Le cadre s’adresse principalement aux décideurs, y compris les responsables nationaux de la lutte
contre la RAM dans le secteur de la santé humaine, et les membres des comités de coordination
multisectoriels de la RAM. Il s’adresse également aux populations, aux agents de santé
communautaires, aux travailleurs de la santé et aux gestionnaires d’établissements, ainsi qu’aux
partenaires de mise en œuvre, au secteur privé et aux associations médicales, entre autres.
Étant donné que de nombreux pays cherchent à réviser leur PAN sur la RAM et qu’il est urgent
d’accélérer la mise en œuvre durable, le présent cadre renferme un ensemble de 13 interventions
prioritaires de haut niveau qui peuvent servir de base à l’élaboration et à la révision des PAN (2.0) et
qui devraient être intégrées aux efforts plus larges de renforcement du système de santé au niveau
national au moyen de la couverture sanitaire universelle (CSU), de la mise en œuvre du Règlement
sanitaire international (RSI) et des initiatives de préparation aux pandémies.

2
Fig. 1 : Parcours des personnes présentant une RAM. Il s’agit de quelques-uns des principaux défis qui
jalonnent le parcours des personnes, depuis les mesures de prévention au niveau local jusqu’à l’accès à un
diagnostic et à un traitement de qualité ; tous ces éléments ont un impact sur l’émergence et la propagation
de la RAM.

RAM: résistance aux antimicrobiens

Fig. 2 : Les niveaux de soins du cadre. Les défis auxquels les personnes se heurtent et les interventions mises
en place pour y faire face concernent ces quatre niveaux. Voir l’annexe 1 pour les définitions détaillées.

3
2. Le cadre axé sur les personnes
2.1 Définition de « soins axés sur les personnes ».
Les soins axés sur les personnes sont définis comme « une approche des soins qui adopte
consciemment le point de vue des personnes, des aidants, des familles et des communautés en tant
qu’acteurs et bénéficiaires de systèmes de santé fiables qui répondent à leurs besoins et préférences
de manière humaine et holistique ». Ils sont organisés autour des besoins et des attentes des
personnes en matière de santé et non pas autour des maladies. Une telle approche suppose que « les
populations bénéficient de l’encadrement et du soutien nécessaires leur permettant de prendre des
décisions et de participer à leurs propres soins » (8, 9, 10).
Au niveau national, le cadre proposé vise à assurer une gouvernance efficace et transparente sur la
RAM qui associe la population à la prise de décision. Au niveau communautaire, le cadre propose des
interventions visant à donner aux personnes les moyens de prendre des décisions efficaces
concernant leur santé grâce à une meilleure connaissance de la RAM, de la prévention des infections
et des pratiques d’hygiène, ainsi que d’exiger un accès à des services de santé de qualité permettant
de diagnostiquer, de prendre en charge et de soigner les infections. Au niveau des soins de santé, le
cadre vise à faire en sorte que les services de santé soient axés sur les personnes grâce à des
interventions abordables qui favorisent des services de soins de santé, de diagnostic et de traitement
coordonnés et de qualité, ce qui, en fin de compte, limite le fardeau de la RAM et améliore les
résultats pour les patients. Le cadre proposé est aligné sur le Cadre de l’OMS pour des services de
santé intégrés centrés sur la personne (11). Il contribuera à intégrer davantage les interventions de
lutte contre la RAM dans les stratégies de soins de santé primaires et aidera les pays à progresser sur
la voie de la réalisation de leurs objectifs liés à la CSU.

2.2 Principes directeurs.


Le cadre cherche à donner un visage humain à la lutte contre la RAM et à placer les perspectives et
les réalités des personnes au cœur de celle-ci, en se fondant sur 5 principes clés : 1) un accès
équitable aux soins de santé ; 2) des soins de santé de qualité ; 3) des produits et services de santé
abordables ; 4) la mise en œuvre durable des mesures de lutte contre la RAM ; et 5) une allocation
des ressources efficace pour obtenir un impact optimal sur la santé (12).

2.3 Méthodologie.
La structure du cadre a été développée en se fondant sur le parcours des personnes présentant une
RAM (Fig. 1), les éléments constitutifs des systèmes de santé (13) et le schéma des différents niveaux
de soins (Fig. 2). Les défis et les besoins des personnes et les lacunes des systèmes de santé tout au
long du parcours des personnes (prévention, accès aux services de santé, diagnostic et traitement)
4
et à travers les différents niveaux du cadre ont ensuite été évalués par un groupe de travail
multidisciplinaire (étape 1). Ensuite, le groupe de travail a identifié 119 interventions spécifiques
visant à répondre à ces besoins, complétées par un examen des principaux documents techniques et
des documents d’orientation (étape 2). Les interventions ont ensuite été classées par ordre de
priorité par des experts en fonction des principes directeurs, avant d’être regroupées sous la forme
de 13 interventions de haut niveau (étape 4). Il s’agissait également de combiner des interventions
interconnectées et interdépendantes. Le cadre axé sur les personnes et les 13 interventions de haut
niveau seront révisés en fonction des commentaires reçus lors de la consultation mondiale en ligne
(étape 5). Tout au long de l’année 2023, des conseils de mise en œuvre détaillés seront élaborés pour
chaque intervention (étape 6) et affinés au moyen de mises à l’essai effectuées dans les pays (étape
7). On trouvera à l’annexe 1 une méthodologie détaillée aux fins de l’élaboration du cadre axé sur les
personnes (Fig. 3).

Fig. 3. Étapes pour développer le cadre centré sur les personnes

2.4 Structure du cadre et des interventions de haut niveau.


Le cadre et les 13 interventions de haut niveau sont basés sur les besoins et les défis des personnes
qui cherchent à obtenir des services de santé liés à la RAM à tous les niveaux de soins, de la
communauté aux soins de santé secondaires/tertiaires en passant par les soins de santé primaires .
Dix des interventions de haut niveau couvrent les quatre piliers ci-après, qui reflètent le parcours des
personnes présentant une RAM : I. prévention des infections, II. accès aux services de santé
essentiels, III. diagnostic précis et rapide, et IV. traitement approprié et de qualité. En outre, trois des
interventions de haut niveau correspondent aux deux fondations, lesquelles portent sur a) la
gouvernance efficace et b) la surveillance stratégique et l’information sur la recherche nécessaires
pour inscrire la RAM à l’ordre du jour politique, obtenir des financements durables et produire des
données stratégiques pour soutenir une mise en œuvre des interventions fondée sur des données
probantes (Fig. 4).

5
Fig. 4: Cadre axé sur les personnes et interventions de haut niveau. Les quatre piliers clés correspondent au parcours des personnes et les interventions au
sein de chaque pilier ciblent les défis liés au système et aux personnes. Les interventions inscrites au niveau des fondations servent de catalyseur à la mise en
œuvre des autres piliers.

RAM: résistance aux antimicrobiens

6
2.5 Interventions interdépendantes.
De nombreuses interventions de base sont interdépendantes et se renforcent mutuellement, ce qui
signifie que la mise en œuvre de l’une est liée à celle d’une autre ou peut la rendre possible. Par
exemple, l’élaboration de directives thérapeutiques actualisées et fondées sur des données
probantes (pilier 4) nécessite une surveillance stratégique et des informations sur la recherche
(fondation), tandis que la mise en œuvre de programmes de gestion de l’utilisation des
antimicrobiens (pilier 4) requiert une infrastructure de diagnostic appropriée ainsi qu’une formation
à la gestion du diagnostic (pilier 3). De même, la mise en œuvre de la gestion du diagnostic nécessite
la disponibilité de consommables de laboratoire (chaînes d’approvisionnement) et la prise en charge
du diagnostic par les régimes d’assurance (pilier 2). En outre, la collecte de données de qualité par le
biais de la surveillance ou de la recherche opérationnelle (fondation : surveillance stratégique et
données de recherche) génère les données probantes nécessaires au développement et à
l’évaluation des actions figurant dans chaque pilier, ainsi qu’à l’élaboration du plaidoyer destiné à
obtenir un engagement adéquat des pouvoirs publics et les ressources financières et humaines
correspondantes (fondation : gouvernance efficace).

2.6 Participation des communautés et des populations


vulnérables clés.
Le cadre proposé offre aux communautés et aux organisations communautaires la possibilité de
participer à la conception, à la mise en œuvre et au suivi des interventions prévues au niveau de la
communauté et des soins de santé primaires. La participation de la communauté peut favoriser une
plus grande sensibilisation, un accès équitable aux services et leur utilisation, améliorer la qualité des
soins par une meilleure application du principe de responsabilité, et contribuer à la mise en place de
solutions visant à remédier aux inégalités, à défendre les droits humains et à surmonter les obstacles
liés au genre, en particulier ceux auxquels sont confrontées les populations vulnérables clés,
notamment les migrants et les réfugiés (14).

2.7 Guide de mise en œuvre étape par étape.


Pour soutenir la mise en œuvre durable du cadre, un document d’orientation détaillé sur la mise en
œuvre de chacune des 13 interventions de haut niveau est en cours d’élaboration. Celui-ci comprend
les étapes prioritaires de l’intervention et des conseils de mise en œuvre par étapes aux différents
niveaux de soins (communauté, soins de santé primaires, soins de santé secondaires/tertiaires,
(infra)nationaux). Le document d’orientation expliquera l’importance des interventions, leur
pertinence pour les personnes et les besoins du système de santé pour lutter contre la RAM et
énoncera les exigences minimales auxquelles le système doit satisfaire, les indicateurs pour le suivi
et l’évaluation des progrès de la mise en œuvre, une description des données probantes disponibles
7
et une liste de conseils et d’outils pertinents pour la mise en œuvre. Les étapes d’intervention
prioritaires et les conseils de mise en œuvre par étapes des interventions essentielles permettront
également aux parties prenantes d’identifier leur niveau actuel de mise en œuvre et la manière de
mettre en œuvre durablement d’autres mesures (Fig. 5). L’annexe 2 présente les besoins des
personnes et des systèmes de santé, les conditions préalables que le système devra remplir et les
étapes prioritaires pour chaque intervention, sur la base desquelles seront élaborées les orientations
détaillées de mise en œuvre par étape.

Fig. 5 : Structure proposée des orientations de mise en œuvre de chacune des interventions de haut niveau.
Cette structure est proposée aux fins de l’élaboration d’orientations spécifiques à chaque intervention.

RAM: résistance aux antimicrobiens

Pour chaque intervention de haut niveau, le document d’orientation spécifique soulignera également
la responsabilité des différentes parties prenantes (personnes et communautés, professionnels de la
santé, décideurs, etc.) dans la lutte contre la RAM. Par exemple, les interventions liées à la
gouvernance souligneront la nécessité d’associer la communauté, la société civile ou les personnes à
la prise de décision au niveau (infra)national, au moyen de plateformes appropriées, afin que ces
différents acteurs soient en mesure d’exprimer leurs besoins et d’influencer la définition des priorités
en matière de RAM. En outre, les actions proposées tiendront compte du point de vue des
populations vulnérables et de celles qui sont victimes d’inégalités en matière de santé. Elles tiendront
en outre compte de la dimension du genre afin de faire en sorte que les décideurs au niveau
(infra)national ne laissent personne de côté dans le contexte de la lutte contre la RAM.

8
3. Intégration aux soins de santé primaires et
à la préparation aux urgences sanitaires
Le présent cadre est conçu pour promouvoir l’intégration de la lutte contre la RAM dans le
renforcement des systèmes de santé existants, la CSU et les efforts de préparation aux pandémies
de manière durable (15). L’intégration de la lutte contre la RAM dans les stratégies, programmes et
budgets du secteur de la santé est essentielle pour assurer la durabilité de celle-ci et renforcera
l’efficacité de l’utilisation des ressources et du personnel de santé. Elle permet également d’accéder
aux sources de financement existantes au niveau national (par exemple, les soins de santé universels,
les soins de santé primaires et la préparation aux pandémies). Le renforcement de la capacité des
systèmes de santé, c’est-à-dire des 6 éléments constitutifs fondamentaux des systèmes de santé
viendra appuyer les efforts d’endiguement de la RAM et vice versa (16).
Tous les piliers et toutes les interventions sont étroitement alignés sur les leviers stratégiques et
fondamentaux des soins de santé primaires ainsi que sur les capacités fondamentales du Règlement
sanitaire international (Fig. 6) (17,18). Par exemple, l’intervention figurant dans la fondation
(gouvernance efficace) intègre les leviers stratégiques fondamentaux des soins de santé primaires
sur l’engagement et le leadership politiques, la gouvernance et les cadres politiques, le financement
et l’allocation des ressources, et la participation communautaire. Elle est également liée à la mise en
place d’importantes capacités de base pour la préparation aux pandémies – instruments juridiques,
financement et ressources humaines, communication des risques, participation communautaire. En
outre, la surveillance nationale de la RAM et de la consommation des médicaments antimicrobiens
sont des interventions clés dans la fondation correspondant à la surveillance stratégique et les
informations sur la recherche, qui est également une capacité essentielle importante du Règlement
sanitaire international (RSI). Les interventions du pilier 2 sur l’accès aux services de santé essentiels
sont conformes à presque tous les leviers opérationnels des soins de santé primaires – systèmes
d’achat et de paiement, médicaments et autres produits de santé, personnel de santé, infrastructure
physique et amélioration de la qualité des soins – et aux capacités fondamentales du RSI liées à la
prestation de services de santé, à l’existence d’un système national de laboratoires et à la biosécurité.

9
Fig. 6: Le cadre de lutte contre la RAM axé sur les personnes est intégré aux efforts de renforcement du système de santé et de préparation aux urgences
sanitaires. Les 13 interventions de haut niveau sont liées aux leviers essentiels et stratégiques correspondants des soins de santé primaires et aux capacités
essentielles du RSI.

RAM: résistance aux antimicrobiens

10
4. Conclusion et voie à suivre
L’expérience de la tuberculose a montré que l’analyse des difficultés que rencontrent les personnes
et les patients tout au long du parcours de soins peut être un outil majeur pour mieux hiérarchiser
les investissements nationaux et des donateurs pour un plus grand impact au niveau national (19,20).
Si l’on applique ce principe à la résistance aux antimicrobiens, les efforts actuels ne doivent plus se
concentrer sur un phénomène uniquement biologique (la résistance aux médicaments), mais sur les
besoins et les attentes des personnes et des communautés en matière de santé tout au long de leur
parcours, depuis l’exposition aux infections jusqu’à leurs tentatives d’accès aux services de santé, à
un diagnostic de qualité et à un traitement approprié.
Une fois que toutes les parties prenantes concernées auront répondu à la consultation mondiale en
ligne qui aura lieu du 14 février au 1er mars 2023, le cadre axé sur les personnes et ses
13 interventions de haut niveau seront mis à l’essai dans plusieurs pays des différentes régions de
l’OMS en 2023.
Les pays qui envisagent de se doter d’un plan d’action national 2.0 (PAN 2.0) sont encouragés à
utiliser ce cadre comme guide pour identifier et hiérarchiser les interventions axées sur les personnes
et les systèmes qui sont liées et intégrées aux initiatives de renforcement des systèmes de santé
résilients, notamment pour les soins de santé primaire, les mesures de préparation aux pandémies
et les capacités essentielles du RSI.
La mise en œuvre du présent cadre au niveau national vise à améliorer l’efficacité et la durabilité de
la mise en œuvre du plan d’action national sur la RAM par l’intégration d’interventions spécifiques à
la RAM dans les plans et budgets des mécanismes de couverture sanitaire universelle, de soins de
santé primaires et de préparation aux pandémies. Elle favorisera également la participation
significative des communautés et des organisations dirigées par les communautés dans la lutte
contre la RAM et s’attaquera aux inégalités. En outre, elle offre la possibilité d’obtenir des fonds pour
lutter contre la RAM par le truchement de mécanismes mondiaux tels que les partenariats CSU, les
outils du Fonds mondial pour des systèmes de santé résilients et durables, le Fonds de lutte contre
les pandémies de la Banque mondiale et d’autres flux de financement de ce type.
En étroite collaboration avec les pays et les partenaires de mise en œuvre, les trois niveaux de l’OMS
appuieront le déploiement du présent cadre au niveau national afin de soutenir l’élaboration et la
mise en œuvre durable d’un PAN 2.0 sur la RAM plus programmatique, axé sur les personnes et
renforçant les systèmes de santé. Le cadre axé sur les personnes est un document d’orientation
essentiel pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte dans la lutte contre la RAM, ce
qui est fondamental pour atteindre les objectifs de développement durable du Programme de
développement durable à l’horizon 2030 (21).

11
Annexe 1.
Méthodologie détaillée pour le
développement du cadre axé sur les
personnes
Le cadre axé sur les personnes a été élaboré selon un processus en sept étapes (Fig. A1.1.). Un groupe
de travail technique multidisciplinaire de l’OMS a été formé et couvre les diverses disciplines liées à
la RAM du cadre axé sur les personnes et les niveaux mondial, régional et national de l’organisation.

Fig. A1.1: Les étapes du développement du cadre axé sur les personnes

Dans l’étape 1, le groupe de travail s’est mis d’accord sur la mise en place d’un cadre axé sur les
personnes composé de 4 piliers, de fondations et de niveaux de soins : les 4 piliers représentent le
parcours des personnes qui sont en quête de services préventifs et qui ont accès à un diagnostic et à
un traitement de qualité des infections, y compris les infections liées à la RAM, dans les soins de
santé. Ces piliers sont soutenus par les 2 fondations que sont la gouvernance efficace et la
surveillance et les informations sur la recherche. Les niveaux de soins de santé fournissent une
dimension supplémentaire aux piliers et aux fondations, puisqu’ils fournissent des informations
concernant les lieux dans lesquels les interventions peuvent être mises en œuvre pour répondre aux
besoins des personnes ou du système de santé spécifiques à chaque niveau et facilitent
l’identification du principal responsable de la mise en œuvre de l’intervention (par exemple, les
autorités ou les décideurs au niveau national, les agents de santé communautaires, les agents de
soins de santé primaires, etc.) Les piliers et les niveaux de soins ont été définis sur la base des
définitions existantes de l’OMS, avec les contributions du groupe de travail, afin de refléter la prise
en charge des patients, le diagnostic, le traitement et les soins relatifs aux maladies infectieuses (Fig.
A1.2). L’étape 1 comprenait également une évaluation des difficultés et des besoins des personnes
et des systèmes tout au long du parcours de la RAM.

12
Fig. A1.2: Définitions des trois niveaux de soins (communautaire, soins de santé primaires, soins de santé
secondaires et tertiaires) adaptées des définitions de l’OMS.

OMS : Organisation mondiale de la Santé

Dans l’étape 2, le groupe de travail multidisciplinaire a identifié des interventions spécifiques


susceptibles de répondre à ces besoins, complétées par un examen ciblé de documents techniques
et d’orientations clés. Cet exercice a abouti à un ensemble de 119 interventions liées à la RAM et
couvrant les quatre piliers, les fondations et les différents niveaux de soins de santé.
Dans l’étape 3, les interventions identifiées en matière de RAM ont été classées par ordre de priorité
de manière indépendante par le groupe de travail sur la base des principes directeurs suivants :
i. atténuent le fardeau et l’impact de la RAM sur la santé publique,
ii. favorisent l’équité en matière de santé,
iii. représentent des investissements rentables,
iv. peuvent être mises en œuvre dans des contextes où les ressources sont limitées,
v. favorisent la mise en œuvre d’autres interventions de manière progressive, et
vi. disponibilité de données probantes à l’appui des interventions.
Dans l’étape 4, 10 interventions de haut niveau dans les 4 piliers et 3 interventions de haut niveau
dans les 2 fondations ont été identifiées sur la base de leurs scores de hiérarchisation. L’exercice de
hiérarchisation a également permis de combiner plusieurs interventions interconnectées en
interventions de haut niveau. Les sous-interventions interconnectées reflètent souvent les mesures
prioritaires qui doivent être prises aux différents niveaux du système de santé (national, soins de
santé et communautaire), comme le détaille l’annexe 2. Un projet de document décrivant le cadre
axé sur les personnes a été élaboré.

13
Dans l’étape 5, le cadre axé sur les personnes et les 13 interventions de haut niveau seront révisés
sur la base des commentaires reçus lors de la consultation mondiale en ligne. Dans la phase suivante
(étape 6), des conseils de mise en œuvre détaillés seront élaborés pour chacune des 13 interventions
de haut niveau, avant d’être affinés au moyen de mises à l’essai dans les pays (étape 7).

14
Annexe 2.
L’ensemble des 13 interventions de haut
niveau et les étapes de mise en œuvre
prioritaires
La présente annexe renferme les étapes prioritaires suggérées pour une mise en œuvre durable des
13 interventions de haut niveau. L’ordre des étapes de mise en œuvre peut varier d’un pays à l’autre
en fonction du contexte national, mais il commence souvent au niveau national et s’étend ensuite à
la communauté, aux soins de santé primaires et aux soins de santé secondaires/tertiaires.
Pour chaque intervention répertoriée dans tableau A2.1, ci-dessous commence par un bref résumé
des besoins spécifiques des personnes et du système de soins de santé, suivi des exigences minimales
du système nécessaires pour soutenir la mise en œuvre de l’intervention de haut niveau, et des
étapes de mise en œuvre prioritaires.
Les étapes de mise en œuvre prioritaires consistent en un résumé des interventions les mieux notées
(sur 119 au total), classées par ordre de priorité par des experts multidisciplinaires. Elles seront
affinées sur la base de la consultation mondiale en ligne et des mises à l’essai à l’échelle nationale,
comme indiqué à la Fig. A2.1. Un document d’orientation détaillé sur la mise en œuvre sera élaboré
pour chaque intervention de haut niveau, détaillant l’intervention spécifique requise pour réaliser
les étapes prioritaires. Il importe de noter que :
▪ Certaines interventions transversales spécifiques, telles que la promotion de la sensibilisation,
de l’éducation et de la formation sur la RAM et les services de santé de qualité, sont
nécessaires pour bon nombre des interventions de haut niveau. Plutôt que d’être des
interventions autonomes, les actions connexes sont mises en évidence dans les étapes
prioritaires, plus particulièrement au niveau des communautés et des soins de santé.
▪ Les interventions détaillées pour chaque étape prioritaire tiendront compte des perspectives
de genre, d’équité et de droits humains et s’efforceront de garantir l’inclusion des sous-
populations vulnérables.
Pour en savoir plus sur la méthodologie appliquée pour établir les 13 interventions de haut niveau,
voir l’annexe 1.

15
Trois interventions au niveau des fondations :
1. Gouvernance efficace :
Gouvernance et responsabilité en matière de RAM dans le secteur de la santé humaine en collaboration avec d’autres secteurs
Besoins des ▪ L’engagement, la sensibilisation et la volonté politique de la communauté pour garantir le financement et l’action sur la RAM.
personnes et du
système ▪ Les points de vue des personnes sont pris en compte dans les comités de coordination nationaux sur la RAM, les politiques et les
actions afin de faire en sorte que les interventions répondent à leurs besoins.
▪ Des politiques qui garantissent que les personnes ont accès à un système de santé où les interventions contre la RAM sont intégrées
et font partie des soins de santé disponibles.
▪ La mise en œuvre durable des PAN sur la RAM nécessite l’intégration des interventions en matière de RAM dans des plans et
programmes plus larges de renforcement des systèmes de santé et de préparation aux pandémies.
▪ L’alignement du PAN sur la planification, la budgétisation, la mise en œuvre et le suivi de la RAM avec le secteur de la santé au sens
large et les plans de l’approche « Une seule santé » permettra d’améliorer l’efficacité de la mise en œuvre et d’éviter les doublons.
▪ Cette intervention permettra d’établir un rapport national sur l’indicateur RSI/JEE (P4.1 Coordination multisectorielle sur la RAM).
Prérequis des □ Cadre/structure juridique qui permettrait l’inclusion de règlements spécifiques à la RAM dans les politiques et règlements
systèmes nationaux.

□ Un système de santé qui fonctionne et un financement durable

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou Niveaux de soins de santé Niveau national et/ou
infranational infranational infranational
Étape 1. Obtenir l’engagement Étape 2. Élaborer, rendre Étape 3. Renforcer la capacité Étape 4. Élaborer une stratégie de
politique du Ministère de la opérationnel et mettre en de leadership des différents communication sur la RAM afin
santé, ainsi que des ressources œuvre le PAN sur la RAM par le niveaux de soins de santé à d’améliorer la sensibilisation et la
financières et humaines pour biais du mécanisme de mettre en œuvre des compréhension des pouvoirs
intégrer la RAM dans le système coordination multisectorielle et interventions liées à la RAM. publics et de la population à
de santé. d’un suivi actif. l’égard de la RAM.

16
2. Surveillance stratégique et informations sur la recherche :
Réseau national de surveillance de la RAM pour générer des données de qualité afin d’éclairer les soins fournis aux patients et les mesures
relatives à la RAM
Besoins des ▪ Les patients souffrant d’infections bactériennes ou fongiques doivent recevoir un traitement approprié basé sur des lignes
personnes et du directrices qui tiennent compte de la situation locale ou nationale en matière de RAM.
système
▪ Les décideurs politiques doivent avoir une bonne compréhension de l’ampleur de la situation de la RAM dans leur pays pour être en
mesure d’investir dans des interventions liées à RAM afin de lutter contre celle-ci et de réduire sa prévalence.
▪ Pour recueillir des données pertinentes sur la RAM, il faut un réseau de sites de surveillance de la RAM dans les établissements de
soins de santé qui soit coordonné et contrôlé au niveau national.
▪ Cette intervention permettra d’établir des rapports mondiaux sur l’indicateur de l’ODD relatif au niveau de la RAM : proportion
d’infections sanguines dues à Escherichia coli résistant aux céphalosporines de 3e génération et au Staphylococcus aureus résistant à
la méthicilline (SARM), ainsi que des rapports nationaux sur l’indicateur RSI/JEE (P4.2 Surveillance de la RAM).
Prérequis des □ Disponibilité suffisante de travailleurs de la santé formés et dédiés à la surveillance de la RAM/des infections nosocomiales
systèmes (Fondation : gouvernance efficace)

□ Accès à des services de laboratoire de qualité (ou la possibilité d’envoyer des échantillons) aux différents niveaux de soins de santé
(pilier 2 : accès aux services de santé essentiels et pilier 3 : diagnostic précis et rapide)

□ Système d’information sur les patients/Système d’information sur la gestion des laboratoires (pilier 2 : accès aux services de santé
essentiels et pilier 3 : diagnostic précis et rapide)

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou infranational Niveau de soins de santé Niveau des soins de santé primaires
secondaire/tertiaire
Étape 1. Mettre en œuvre et renforcer un Étape 2. Enregistrer et communiquer les Étape 3. Enregistrer et communiquez les
système national de surveillance de la RAM données sur la surveillance de la RAM et des données sur les infections (syndromiques et
et des infections nosocomiales avec un infections nosocomiales dans le cadre des liées à la RAM) dans le cadre du système de
réseau de sites de surveillance de la RAM rapports du système de surveillance. surveillance.
supervisé par un centre de coordination.

17
3. Surveillance stratégique et informations sur la recherche :
Surveillance de la consommation et de l’utilisation d’antimicrobiens afin d’éclairer les soins fournis aux patients et de prendre des
mesures contre la RAM
Besoins des ▪ Les données sur la consommation et l’utilisation des antimicrobiens donnent un aperçu de la manière dont les antimicrobiens sont
personnes et du prescrits dans la communauté et les établissements de soins de santé.
système ▪ Ces données sont nécessaires pour surveiller et garantir un accès ininterrompu à des antimicrobiens abordables et de qualité
garantie à tous les niveaux des établissements de soins de santé.
▪ Les données sont nécessaires pour éclairer les prescripteurs afin d’optimiser l’utilisation et de garantir un traitement sûr et
approprié des patients.
▪ Cette intervention permet de mesurer l’objectif convenu au niveau mondial selon lequel ≥60 % de la consommation totale
d’antibiotiques sont des antibiotiques du groupe Access (classification AWaRe) au niveau national (cible 4b du treizième PGT de
l’OMS) ainsi que d’établir des rapports nationaux à la lumière de l’indicateur RSI/JEE (P4.2 Surveillance de la RAM).
Prérequis des □ Agence nationale du médicament ou service mandaté pour collecter, analyser et diffuser les données sur la consommation et
systèmes l’utilisation des antimicrobiens
□ Disponibilité suffisante de travailleurs de la santé se consacrant à la surveillance de la consommation et de l’utilisation des
antimicrobiens
(Fondation : gouvernance efficace)
□ Registre des données sur les ventes/accès aux antimicrobiens au niveau de la communauté et des différents soins de santé
□ Disponibilité d’un système de collecte de données (électronique ou sur papier) ou intégré au système d’information sanitaire
existant.
□ Données sur les importations/exportations d’antimicrobiens
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou infranational Niveau des soins de santé Niveau de soins de santé
infranational primaires secondaire/tertiaire
Étape 2. Mettre en œuvre et
Étape 1. Créer et/ou renforcer un appliquer la législation relative à la Étape 3. Veiller à ce que les Étape 4. Établir et/ou renforcer la
système national de surveillance surveillance de la consommation et données relatives aux surveillance de la consommation et
de la consommation et de de l’utilisation des antimicrobiens prescriptions d’antimicrobiens de l'utilisation des antimicrobiens et
l’utilisation des antimicrobiens. dans tous les établissements de soient collectées et transmises la communication des données au
soins de santé ou dans certains au système national. système national de surveillance y
d’entre eux. relatif.

18
Dix interventions essentielles :
Pilier 1 : Prévention des infections
1. Mise en œuvre des composantes essentielles de la lutte anti-infectieuse pour atténuer la RAM
Besoins des ▪ Les patients qui semblent présenter une RAM ont droit à des soins propres, sûrs et de qualité, grâce à la mise en œuvre de
personnes et du programmes de lutte anti-infectieuse qui intègrent les composantes essentielles et les exigences minimales de l’OMS.
système ▪ La mise en œuvre de pratiques de lutte anti-infectieuse dans les établissements de santé protège les patients, les travailleurs de la
santé et les visiteurs contre les infections, diminue l’incidence des infections associées aux soins de santé, y compris celles qui sont
résistantes aux antimicrobiens, et réduit finalement l’utilisation des antimicrobiens.
▪ Cela permettra d’étayer les rapports nationaux sur l’indicateur RSI/JEE (P4.2 Surveillance de la RAM et R4.1 Programmes de lutte
anti-infectieuse).
Prérequis des □ Disponibilité suffisante des agents de santé (fondation : gouvernance efficace)
systèmes □ Accès à l’eau, à l’assainissement et aux services d’hygiène et de gestion des déchets (Pilier 1 : Prévention des infections)
□ Infrastructure appropriée des établissements de santé : par exemple, un système permettant d’assurer une utilisation optimale des
lits et de réduire la surpopulation, une ventilation adéquate, un accès à l’eau potable, des chambres d’isolement individuelles (pilier
1 : prévention des infections).
□ Accès à des fournitures et équipements sanitaires appropriés pour l’hygiène des mains (savon, serviettes à usage unique ou
serviettes propres réutilisables), le nettoyage de l’environnement, la lessive, la décontamination des dispositifs médicaux et la
gestion appropriée et sûre des déchets de soins de santé (poubelles étiquetées) (Pilier 2 : Accès aux services de soins de santé
essentiels)
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau de soins de santé Niveau des soins de santé Niveau communautaire
infranational secondaire/tertiaire primaires
Étape 1. Mettre en œuvre les Étape 2. Adapter les directives Étape 3. Adapter les directives Étape 4. Mettre en place des
programmes et politiques nationales de lutte anti-infectieuse nationales de lutte anti-infectieuse services de prévention des
nationaux de lutte anti- dans les normes de pratique de la lutte dans les modes opératoires maladies infectieuses dans la
infectieuse et suivre les anti-infectieuse au niveau de normalisés relatifs à la lutte anti- communauté, y compris
composantes essentielles et les l’établissement et utiliser les données infectieuse au niveau des soins de l’application de normes de
exigences minimales de l’OMS. de surveillance des infections et des santé primaires et surveiller la mise sécurité alimentaire.
maladies infectieuses pour guider la en œuvre en fonction des
préparation et la riposte aux indicateurs nationaux relatifs à la
épidémies. 19lutte anti-infectieuse.
2. Accès universel à une gestion améliorée de l’eau, de l’assainissement et des déchets afin
d’atténuer la RAM
Besoins des ▪ Les populations doivent avoir accès à une eau, un assainissement et une hygiène adéquats (WASH) et à une gestion sûre des déchets
personnes et du afin de limiter la transmission des infections, y compris celles qui sont résistantes aux antimicrobiens, et de réduire à terme
système l'utilisation des antimicrobiens.
▪ Les établissements des différents niveaux de soins de santé devraient disposer de services WASH et de gestion des déchets adéquats
afin de garantir que les patients qui semblent présenter une RAM soient traités en toute sécurité et reçoivent des soins de qualité.
▪ Cela permettra d'étayer les rapports nationaux sur l'indicateur RSI/JEE (R4.3 Environnement sûr dans les établissements de santé).
Prérequis des □ Engagement à améliorer l’accès à l’eau courante propre et à des infrastructures sanitaires de base et le financement de cet accès
systèmes (Fondation : gouvernance efficace)

□ Financement du système de gestion des déchets des soins de santé (Fondation : gouvernance efficace)

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveaux de soins de santé * Niveau communautaire Niveau communautaire
infranational
Étape 1. Mettre en place un accès Étape 2. Compléter l’outil d’évaluation Étape 3. Améliorer l’eau potable, Étape 4. Élaborer des approches
universel à l’eau, à WASH FIT et agir pour améliorer le l’assainissement et les pratiques et des mécanismes de
l’assainissement et à la gestion système WASH et l’élimination sûre d’hygiène des mains grâce à changement de comportement
des déchets dans la communauté des déchets de soins de santé et des l’engagement des communautés et pour que les populations
et dans les établissements de antimicrobiens. à des approches communautaires. retournent les antimicrobiens
santé. inutilisés afin qu'ils soient
éliminés en toute sécurité.

20
3. L’accès aux vaccins et à la vaccination élargie pour gérer la RAM
Besoins des ▪ Les vaccins contribuent à empêcher les populations de contracter une infection ou de développer une maladie, y compris celles
personnes et du causées par les agents pathogènes de la RAM, et à réduire la transmission grâce à l'immunité collective.
système
▪ Les vaccins réduisent les infections et, partant, la nécessité de recourir aux antibiotiques.
▪ Les populations doivent avoir accès aux vaccins et il convient de remédier à la réticence à se faire vacciner au sein de la
communauté et parmi les travailleurs de la santé.
Prérequis des □ Infrastructure de base pour un programme de vaccination – canaux d’approvisionnement, chaîne d’approvisionnement (froid),
systèmes disponibilité d’agents de santé formés au niveau des soins de santé primaires.

□ Disponibilité d’un système de collecte de données (électronique ou sur papier) (Pilier 2 : Accès aux services de santé essentiels)

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou infranational Niveaux de soins de santé* Niveau communautaire
infranational
Étape 1. Développer les Étape 2. Mettre à jour les Étape 3. Veiller à ce que les agents Étape 4. Sensibiliser au rôle des
programmes d’immunisation et recommandations nationales et les de santé soient vaccinés et formés vaccins pour limiter l'émergence
garantir l’accès aux vaccins pour orientations normatives afin d’inclure pour atteindre les objectifs du de la RAM et l'utilisation des
réduire la demande le rôle des vaccins dans la lutte contre programme national de antimicrobiens.
d’antibiotiques et prévenir les la RAM. vaccination.
infections liées à la RAM.

21
Pilier 2 : Accès aux services de santé essentiels
4. La gestion de la RAM incluse dans les régimes d’assurance maladie
Besoins des ▪ Les populations ont besoin d'un accès abordable aux services de santé, aux antimicrobiens, aux vaccins et aux tests de diagnostic
personnes et du aux différents niveaux de soins de santé, grâce à la couverture d'assurance de la gestion des syndromes infectieux et à l'inclusion
système des produits de santé nécessaires dans les régimes d'assurance maladie
▪ Une couverture sanitaire appropriée protège les patients qui semblent présenter une RAM, de sorte que ces derniers n'aient pas à
payer des sommes astronomiques pour les soins qu'ils ont reçus.
▪ En améliorant la sensibilisation de la population aux services et produits de santé inclus dans le régime d'assurance maladie, les
populations comprennent mieux leurs droits et se sentent en droit de demander l'accès aux services de santé.
Prérequis des □ Une couverture d'assurance maladie assortie d'un ensemble minimal d'avantages médicaux est en place.
systèmes
□ Disponibilité suffisante d'agents de santé formés à la gestion des maladies infectieuses (Fondation : gouvernance efficace)
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou Niveaux de soins de santé* Niveau communautaire
infranational infranational
Étape 1. Inclure l’accès aux Étape 2. Rendre les antimicrobiens Étape 3. Garantir la disponibilité Étape 4. Garantir la disponibilité
services de santé, aux et les produits de diagnostic des antimicrobiens et des de services de dépistage préventif
antimicrobiens et aux tests de essentiels plus abordables grâce à diagnostics essentiels utilisés et de conseil pour les infections
diagnostic pour la prévention, le un financement approprié, une pour le diagnostic et le courantes.
diagnostic, le traitement et la protection contre les dépenses traitement des syndromes
prise en charge des syndromes astronomiques et des politiques infectieux (y compris la RAM).
infectieux dans les régimes de prix.
d’assurance maladie.

22
5. Approvisionnement ininterrompu en produits de santé essentiels pour la lutte contre la RAM
Besoins des ▪ Les travailleurs de la santé doivent être en mesure de fournir des soins de haute qualité et appropriés aux patients afin de
personnes et du contribuer à réduire la morbidité et la mortalité dues à la RAM et de limiter l'émergence et la propagation de la RAM.
système
▪ Cela nécessite un approvisionnement ininterrompu en produits de santé essentiels (antimicrobiens, vaccins et tests de
diagnostic/réactifs de laboratoire) pour la prévention, le diagnostic, le traitement et la prise en charge des syndromes infectieux, y
compris ceux causés par les infections liées à la RAM
Prérequis des □ L’infrastructure d’une chaîne d’approvisionnement (froide) fonctionnelle pour les produits de santé
systèmes
□ Un système national de gestion logistique opérationnel et un système de gestion des stocks dans les établissements de soins de
santé pour suivre l’approvisionnement et la gestion efficace et précise des niveaux de stock des produits de santé.
□ Disponibilité suffisante d’agents de santé pour la gestion de l’approvisionnement en produits de santé (Fondation : gouvernance
efficace).
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou infranational Niveau national et/ou infranational Niveaux de soins de santé*
Étape 1. Renforcer l’achat et la fourniture de Étape 2. Mettre en place un système de
routine de produits de santé pour la gestion surveillance, de signalement et de rappel des Étape 3. Renforcer les capacités des agents
de santé, des responsables de la chaîne
des infections (RAM) (y compris un système produits de santé non conformes aux normes
d’approvisionnement et des responsables du
national d’information sur la gestion ou contrefaits à tous les niveaux des soins de
stockage en matière de détection et de
logistique). santé.
notification des produits de santé non
conformes aux normes ou contrefaits.

23
6. Services intégrés de gestion de la qualité de la RAM pour améliorer les soins prodigués aux
patients
Besoins des ▪ Pour que la population reçoive des soins de haute qualité, la prise en charge des patients atteints d'infections et présentant ou
personnes et du soupçonnés de présenter une RAM doit être coordonnée entre les différents niveaux de soins et au sein de ceux-ci afin d'assurer la
système continuité des soins et du suivi.
▪ L'amélioration du flux d'informations sur les patients entre les différents niveaux de soins et les différentes disciplines permet aux
professionnels de la santé d'accéder à l'historique complet du patient et contribue à la sécurité et à la qualité des soins reçus.
Prérequis des □ Un niveau hiérarchisé de soins de santé (soins de santé primaires, secondaires et tertiaires) dans le pays.
systèmes
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou Niveau de soins de santé Niveau des soins de santé
infranational infranational secondaire/tertiaire primaires
Étape 1. Élaborer/adapter des Étape 2. Élaborer/appliquer des Étape 3. Assurer une Étape 4 : S'assurer que les
lignes directrices sur la prise en lignes directrices à l’intention des communication et une prise en travailleurs de la santé
charge interdisciplinaire des administrateurs des charge interdisciplinaires des connaissent le processus de
patients atteints d’infections établissements de santé sur la patients atteints d’infections réorientation du primaire au
assorties d’une RAM, y compris mise en œuvre d’un système de assorties d’une RAM, ainsi qu’un secondaire/tertiaire et vice versa
l’orientation des gestion de l’information de base aiguillage et un suivi appropriés. pour les patients présentant des
patients/spécimens entre les pour suivre les informations sur infections assorties d’une RAM ou
différents niveaux de soins et le les patients pertinentes pour la susceptibles de l'être.
suivi. RAM.

24
Pilier 3 : Diagnostic rapide et précis
7. Amélioration des infrastructures de laboratoire et de diagnostic pour permettre la réalisation
de tests de bactériologie et de mycologie cliniques
Besoins des ▪ Les patients qui semblent être infectés par la RAM doivent être diagnostiqués avec précision et rapidement afin de recevoir le
personnes et du traitement et les soins appropriés sans délai.
système
▪ Pour ce faire, il est nécessaire de disposer d’une capacité et/ou d’un accès aux tests de bactériologie et de mycologie (y compris les
antibiogrammes) aux différents niveaux des soins de santé.
▪ Pour que les agents de santé aient accès à des résultats de diagnostic de qualité et soient en mesure de fournir des soins de qualité
aux patients, l’accréditation et la normalisation des services de diagnostic sont essentielles.
▪ Cela permettra d’étayer les rapports nationaux sur l’indicateur RSI/JEE (P4.3 Prévention des organismes multirésistants).
Prérequis des □ Infrastructure de diagnostic/laboratoire de base et disponibilité des produits de diagnostic essentiels (pilier 2 : accès aux services de
systèmes santé essentiels)

□ Disponibilité suffisante d’agents de santé pour soutenir les services de laboratoire et de diagnostic (Fondation : Gouvernance
efficace)

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou infranational Niveau de soins de santé Niveau des soins de santé primaires
secondaire/tertiaire
Étape 1. Établir/renforcer un réseau national Étape 2. Renforcer les capacités d’analyse en Étape 3. Garantir l’accès aux diagnostics de
de bactériologie (et de mycologie) de qualité bactériologie clinique et en mycologie pour laboratoire pour les infections et les
assurée, y compris des mécanismes de l’isolement et l’identification des agents antibiogrammes par le biais d’un mécanisme
référence adéquats, l’enregistrement et d’orientation, avec des délais rapides pour
pathogènes et des antibiogrammes afin
l’accréditation ISO. des résultats de qualité.
d’améliorer les soins et le traitement des
patients.

25
8. Amélioration des infrastructures de laboratoire et de diagnostic pour permettre la réalisation
de tests de bactériologie et de mycologie cliniques
Besoins des ▪ Les populations doivent être conscientes et comprendre qu’un diagnostic rapide et précis des infections peut leur permettre de
personnes et du bénéficier d’un traitement plus efficace et de soins appropriés.
système
▪ Les travailleurs de la santé doivent avoir accès aux directives de gestion du diagnostic et être formés à leur application afin de
pouvoir prélever des échantillons et interpréter et utiliser les résultats du diagnostic de manière précise pour assurer un traitement
et des soins appropriés aux syndromes infectieux.
Prérequis des □ Infrastructure de diagnostic de base (pilier 2 : accès aux services de santé essentiels)
systèmes
□ Disponibilité suffisante des agents de santé (Fondation : Gouvernance efficace)
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou infranational Niveaux des soins de santé* Niveau communautaire

Étape 1. Élaborer et suivre la mise en œuvre Étape 2. Renforcer les capacités des agents Étape 3. Sensibiliser la population et les
de directives nationales/infranationales de de santé et des techniciens de agents de santé communautaires à
gestion du diagnostic à l’intention des laboratoire/microbiologistes en matière de l’importance d’un diagnostic rapide et précis
travailleurs de la santé à tous les niveaux des gestion du diagnostic à tous les niveaux des des infections suspectes.
soins de santé. soins de santé, par le biais de formations
préalables continues.

26
Pilier 4 : Traitement approprié et de qualité garantie
9. Des directives actualisées et fondées sur des données probantes pour le traitement des
infections et des programmes de gestion des antimicrobiens
Besoins des ▪ L’élaboration et la mise en œuvre de directives thérapeutiques fondées sur des données probantes pour les syndromes infectieux
personnes et du aux différents niveaux des soins de santé peuvent garantir que les agents de santé suivent un régime de traitement standardisé pour
système des soins efficaces, rationnels et de qualité aux patients.
▪ Ces directives de traitement doivent être fondées sur les données de surveillance de la RAM et sur classification AwaRe (accessibilité
essentielle/utilisation sélective/dernier recours) des antibiotiques afin de réduire l’utilisation inappropriée des antimicrobiens et
d’atténuer l’émergence de la RAM à long terme.
▪ Les programmes et les mesures de gestion des antimicrobiens au niveau national et au niveau des soins de santé soutiennent
l’utilisation appropriée des antimicrobiens et une gestion multidisciplinaire des infections liées à la RAM.
▪ Cette intervention permet d’atteindre l’objectif convenu au niveau mondial selon lequel ≥ 60 % de la consommation totale
d’antibiotiques sont des antibiotiques du groupe Access (classification AWaRe) au niveau national (cible 4b du treizième PGT de
l’OMS) ainsi que d’établir des rapports nationaux à la lumière de l’indicateur RSI/JEE (P4.4 Utilisation optimale des antimicrobiens en
santé humaine).
Prérequis des □ Données sur l’utilisation et la consommation d’antimicrobiens et sur les diagnostics de RAM (Fondation : surveillance stratégique et
systèmes informations sur la recherche ; Pilier 3 : diagnostic précis et rapide)
□ Liste et formulaire nationaux de médicaments essentiels existants
□ Méthode de collecte des données (électronique ou papier)
□ Approvisionnement ininterrompu en antimicrobiens de qualité garantie (pilier 2 : accès aux services de santé essentiels).
□ Si possible, un comité existant, par exemple les comités chargés de la lutte anti-infectieuse ou des médicaments ou des stratégies
thérapeutiques dans les établissements où la responsabilité de la gestion des antimicrobiens peut être intégrée (pilier 1 : prévention
des infections et pilier 2 : accès aux services de santé essentiels).

27
Étapes prioritaires

Niveau national et/ou Niveau national et/ou Niveau national et/ou Niveau de soins de santé Niveau des soins de santé
infranational infranational infranational secondaire/tertiaire primaires

Étape 1. Élaborer et mettre Étape 2. Intégrer la Étape 3. Élaborer et Étape 4. Élaboration, mise Étape 5. Élaboration, mise
en œuvre des directives classification AWaRe dans mettre en œuvre une en œuvre et suivi des en œuvre et suivi des
thérapeutiques nationales la liste et le formulaire politique, des normes et programmes de gestion activités de gestion des
actualisées fondées sur les nationaux des des outils nationaux de des antimicrobiens, y antimicrobiens et
principes de la gestion des médicaments essentiels gestion intégrée des compris la création renforcement des
antimicrobiens, la afin de promouvoir services de santé, ainsi que d’équipes capacités en la matière.
classification AWaRe des l’utilisation appropriée des du matériel pédagogique pluridisciplinaires de
antibiotiques, les données
antimicrobiens. et une formation initiale gestion des
probantes et
pour les agents de santé et antimicrobiens et le
l’épidémiologie, et
la population. renforcement des
contrôler le respect de ces
directives. capacités en la matière.

28
10. Mise en œuvre d’une réglementation visant à restreindre les ventes d’antimicrobiens sans
ordonnance
Besoins des ▪ La restriction de la vente d’antimicrobiens sans ordonnance peut prévenir les pratiques d’automédication dangereuses, réduire
personnes et du l’utilisation d’antimicrobiens et ainsi atténuer l’émergence de la RAM.
système ▪ En limitant la promotion inappropriée des antimicrobiens et en sensibilisant la population à la nécessité de consulter un médecin, on
peut réduire les prescriptions excessives et la demande en vente libre, ce qui, en fin de compte, réduit l’utilisation des
antimicrobiens et l’émergence de la RAM.
▪ Cela permettra d’étayer les rapports nationaux sur l’indicateur RSI/JEE (P4.4 Utilisation optimale des antimicrobiens en santé
humaine).
Prérequis des □ Cadre législatif existant et mécanismes d’application des réglementations sanitaires (Fondation : gouvernance efficace)
systèmes □ Ressources humaines dédiées à l’application de la réglementation
□ Accès aux établissements de soins de santé et à des agents de santé qualifiés à tous les niveaux de soins de santé (deuxième pilier :
accès aux services de santé essentiels).

Étapes prioritaires

Niveau national et/ou infranational Niveau national et/ou infranational Niveau communautaire

Étape 1. Mettre en œuvre et appliquer une Étape 2. Limiter la promotion et la publicité Étape 3. Sensibiliser la population aux
réglementation qui limite la vente libre inappropriées des antimicrobiens auprès des dangers de l’automédication inappropriée à
d’antimicrobiens aux prescriptions d’un agents de santé et de la population l’aide d’antimicrobiens obtenus sans
professionnel de la santé qualifié. ordonnance et à la nécessité de demander
et de suivre les conseils de professionnels de
la santé qualifiés en matière de traitement.

* Comprend les établissements de soins primaires et de soins de santé secondaires et tertiaires.


JEE :joint external evaluation ; OMS: Organisation mondiale de la Santé ;PAN : plan d’action national ;RAM: résistance aux
antimicrobiens ;RSI Règlement sanitaire international ;SARM : Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline

29
Références
1. Holmes AH, Moore LS, Sundsfjord A, Steinbakk M, Regmi S, Karkey A et al. Understanding the
mechanisms and drivers of antimicrobial resistance. Lancet. 2016;387(10014):176–87.
2. Murray CLJ, Ikuta KS, Sharara F, Swetschinski L, Aguilar GR, Gray A et al. Lancet. 2022;399(10325):629–
55. doi: 10.1016/S0140-6736(21)02724-0.
3. Thompson T. The staggering death toll of drug-resistant bacteria. Nature. 2022;online ahead of print.
doi: 10.1038/d41586-022-00228-x.
4. Jonas OB, Irwin A, Berthe FCJ, Le Gall FG, Marquez PV. Drug-resistant infections: a threat to our
economic future. Final report. HNP/Agriculture Global Antimicrobial Resistance Initiative. Washington
(DC): Banque mondiale; 2017:2.
5. Review on Antimicrobial Resistance. Tackling drug-resistant infections globally: final report and
recommendations. Londres: Wellcome Trust; 2016.
6. Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens. Genève: World Health
Organization; 2015 (https://apps.who.int/iris/handle/10665/193736, accessed 3 February 2023).
7. Global database for Tracking Antimicrobial Resistance (AMR) Country Self-Assessment Survey (TrACSS)
[website]. Genève: Organisation mondiale de la Santé.; 2022
(https://amrcountryprogress.org/#/visualization-view, accessed 3 February 2023).
8. People-centred health care: a policy framework. Manila: Organisation mondiale de la Santé; 2007
(https://www.who.int/publications/i/item/9789290613176, accessed 3 February 2023).
9. WHO global strategy on people-centred and integrated health services: interim report. Genève: World
Health Organization; 2017 (WHO/HIS/SDS/2015.6).
10. WHO community engagement framework for quality, people-centred and resilient health services.
Genève: Organisation mondiale de la Santé.; 2017 (WHO/HIS/SDS/2017.15).
11. Framework on integrated, people-centred health services. In: Sixty-ninth World Health Assembly,
Geneva, 15 April 2016. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2016 (A69/39,
https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA69/A69_39-en.pdf?ua=1, accessed 5 February 2023).
12. UHC2030. Healthy systems for universal health coverage: a joint vision for healthy lives. Genève:
Organisation mondiale de la Santé et Banque mondiale; 2018
(https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/29231, accessed 5 February 2023).
13. Everybody’s business – strengthening health systems to improve health outcomes: WHO’s framework
for action. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2007.
14. Mounier-Jack S, Griffiths UK, Closser S, Burchett H, Marchal B. Measuring the health systems impact of
disease control programmes: a critical reflection on the WHO building blocks framework. BMC Public
Health. 2014;14(1):1–8.1.
15. Appel à l’action contre la résistance aux antimicrobiens 2021. In: WHO/News [website]. Genève:
Organisation mondiale de la Santé.; 2021 (https://www.who.int/news/item/30-07-2021-call-to-action-
on-antimicrobial-resistance-2021, accessed 3 February 2023).
16. IHR core capacity monitoring framework: checklist and indicators for monitoring progress in the
development of IHR core capacities in states parties. In: Extranet/WHO [website]. Genève: Organisation
mondiale de la Santé.; 2018 (https://extranet.who.int/sph/ihr-core-capacity-monitoring-framework-
checklist-and-indicators-monitoring-progress-development-ihr, accessed 3 February 2023).
30
17. Draft operational framework. Primary health care: transforming vision into action. In: Organisation
mondiale de la Santé, Executive Board, 146th session, 19 December 2019. Genève: Organisation
mondiale de la Santé.; 2019 (EB146/5; https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB146/B146_5-en.pdf,
accessed 3 February 2023).
18. Phiri MM, Makepeace E, Nyali M, Kumwenda M, Corbett L, Fielding K et al. Improving pathways to care
through interventions cocreated with communities: a qualitative investigation of men’s barriers to
tuberculosis care-seeking in an informal settlement in Blantyre, Malawi. BMJ Open. 2021;11(6):e044944.
19. Ku CC, Chen CC, Dixon S, Lin HH, Dodd PJ. Patient pathways of tuberculosis care-seeking and treatment:
an individual-level analysis of National Health Insurance data in Taiwan. BMJ Glob Health. 2020;5(6).
20. Fighting pandemics and building a healthier and more equitable world: Global Fund strategy (2023–
2028). Genève: Fonds mondial.; 2021
(https://www.theglobalfund.org/media/11612/strategy_globalfund2023-2028_narrative_en.pdf,
accessed 3 February 2023).
21. Ne pas faire de laissés-pour-compte : Guide opérationnel. In: Site Web du GNUDD [website]. New York:
United Nations Sustainable Development Group; 2022 (https://unsdg.un.org/resources/leaving-no-one-
behind-unsdg-operational-guide-un-country-teams, accessed 3 February 2023).

Groupe de la Banque mondiale

31

Vous aimerez peut-être aussi