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Géot Chapitre7
Géot Chapitre7
2
7.1 Présentation des lois de comportement élastique linéaire – parfaitement plastique................................2
7.2 Loi de comportement élastique linéaire ..............................................................................................4
7.2.1 Modules et coefficient d’élasticité...............................................................................................4
7.2.2 Loi de HOOKE.............................................................................................................................6
7.2.3 Décomposition des tenseurs t et ε en tenseurs sphériques et déviatoriques. .......................7
ε1
σ'3 σ'3 ε1
σ3 ε3
σ'3
σ2
σ'1
On utilise encore très couramment en géotechnique, la loi élastique linéaire, parfaitement plastique
avec les critères de plasticité, ici de rupture, de Mohr-Coulomb et de Tresca. La loi de comportement
modélise les courbes déviateur et déformation volumique en fonction de la déformation axiale.
Concernant la courbe déviateur- déformation axiale, sous un premier chargement, si la valeur du
déviateur q est inférieure à un certain seuil S donné par la loi de plasticité, on considère que le
comportement du sol est élastique linéaire (Fig.7.2). Entre les points O et E le déviateur est proportionnel
à la déformation axiale σ’1 - σ’3 = k . ε1. Les chemins de chargement OE et de déchargement EO sont
identiques. Dès qu’un point du sol atteint le seuil de plasticité S la déformation tend vers une valeur
infinie et suit le chemin EP tant qu’on maintient le déviateur égal à S. Si on procède ensuite, à partir du
point P, à un déchargement PO’, le chemin de contraintes au déchargement suit la même pente qu’au
chargement, la pente au déchargement est donc identique à la pente de premier chargement.Au
déchargement complet il subsiste une déformation permanente plastique εp. Ensuite si on opère un
rechargement, le chemin de contrainte O’P va suivre la même pente jusqu’au même seuil de plasticité S,
la déformation totale étant alors ε = εp + εe. Enfin si le déviateur atteint à nouveau S, la déformation totale
tend à nouveau vers l’infini.
S E P
εe εe
εp
O
O' ε1
Fig.7.2 Courbes déviateur – déformation axiale pour la loi élastique -linéaire parfaitement plastique
Concernant la courbe déformation volumique – déformation axiale, sous un premier chargement, si la valeur du
déviateur q est inférieure à un certain seuil S donné par la loi de plasticité, on considère que le comportement du sol
est élastique linéaire (Fig.7.3). Entre les points O et E, le volume de l’échantillon diminue, proportionnellement à la
déformation axiale. Quand le déviateur atteint le seuil de plasticité S, suivant l’état initial du sol et la contrainte σ’3
le volume de l’échantillon augmente, il se dilate, phénomène de dilatance (Fig. 7.3) ou se contracte, phénomène de
contractance (Fig.6.6, 6.7). Pour de grandes déformations, au-delà du point P, par exemple, on atteint l’état critique
pour lequel la déformation volumique ne varie plus (Fig.6.6, 6.7 et 7.3)
εv
Ο
ε1
Ε
Fig.7.3 Courbes déformation volumique – déformation axiale
pour la loi élastique - linéaire parfaitement plastique
( )
t = λ trε (1 ) + 2µ ε (7.1)
On définit les modules et les coefficients d’élasticité à partir des essais en compression simple (Fig.7.2)
ou en traction simple pour lesquels :
σ1 est la contrainte principale axiale, σ2 = σ3 = 0
ε1 est la dilatation principale axiale, ε2 = ε3 ≠ 0
σ1
ε1
ε3 < 0
Sous un effort de compression (traction) simple la contrainte normale σ1 entraîne une dilatation ε1 de
même signe, raccourcissement (allongement pour la traction) et une dilatation de signe contraire dans la
direction perpendiculaire ε3, allongement (raccourcissement pour la traction).
La contrainte σ1 est reliée à la dilatation ε1 par le module d’élasticité axiale de YOUNG E, qui a la
dimension d’une contrainte.
t xy t xy
G = = (7.4) avec G=µ
2 ε xy γ xy
E
G = (7.5)
2 (1+ υ)
Toutes les facettes supportent la même contrainte normale p négative avec les conventions de la
mécanique (elle serait positive avec les conventions de la mécanique des sols). Toutes les directions sont
principales.
On utilise la relation 7.1 avec les coefficients de Lamé
t=λ(trε )(1)+ 2µε (7.1)
t1 + t 2 + t 3
p =
3
donc 3λ + 2µ > 0
p
K=− (7.6)
∆V
V
3λ + 2µ
avec K=
3
p E
K=− = (7.7)
∆V 3(1 − 2ν )
V
Dans le cas de contraintes multiaxiales et en général pour les cas tridimensionnels on établit la loi de
Hooke qui sont les équations complètes en élasticité linéaire.
On préférera transformer les équations de LAME en fonction de E et ν pour écrire les équations de
HOOKE. En tridimensionnel, elles s’expriment par les relations tensorielles suivantes :
t=
E
1+ν
ε +
1−
ν
2ν
tr( )
ε (1)
(7.9)
ε=
1+ν
E
t−
ν
E
tr t 1 ( )( )
E 3ν
tr t = tr ε + tr ε
1+ ν 1 − 2ν
d’où
E
tr t = tr ε
1 − 2ν
et d’après (7.7) :
tr t = 3K (tr ε ) (7.10)
t d = 2G ε (7.11)
d
tv = 3K εv (7.12)
Les tenseurs sphériques et déviatoriques des contraintes et des déformations sont proportionnels.
t xx t xy 0
t dp = t yx t yy 0 (7.13)
0 0 ν (t xx + t yy )
On peut exprimer les contraintes en fonction des déformations et inversement d’après (7.9)
t xx =
E
{(1 − ν)ε xx + νε yy }
(1 + ν )(1 − 2ν )
t yy =
E
{(1 − ν)ε yy + νε xx } (7.14)
(1 + ν )(1 − 2ν )
E
t xy = ε xy
1+ν
1+ ν
ε xx = {(1 − ν)t xx − νt yy }
E
1+ ν
ε yy = {(1 − ν)t yy − νt xx } (7.15)
E
1+ν
ε xy = t xy
E
E
t rr = {(1 − ν )ε rr + νε θθ }
(1 + ν )(1 − 2ν )
E
t rθ = ε rθ
1+ν
1+ ν
ε rr = {(1 − ν )t rr − νt θθ }
E
1+ ν
ε θθ = {(1 − ν )t θθ − νt rr } (7.17)
E
1+ν
ε rθ = t rθ
E
Pi Ri
Pe
Re
On écrit les équations de Lamé (7.9), plutôt que celles de Hooke, pour simplifier l’écriture.
On rappelle que εz est nulle puisqu’on est en déformation plane et que les axes r, θ, z sont principaux.
d’où on notant
t rr = σr : contrainte radiale
t θθ = σθ : contrainte orthoradiale
εrr = εr : dilatation radiale
εθθ = εθ: dilatation orthoradiale
σ r = λ (ε r + ε θ ) + 2µε r (7.18)
σ θ = λ (ε r + ε θ ) + 2µε θ (7.19)
dσ r σ r − σ θ
+ = 0 (4.22)
dr r
pour établir l’équation différentielle suivante :
d du u du µ du u
λ + + 2µ + 2 − =0
dr dr r dr r dr r
Et on obtient
d ²u du
r ² + r − u = 0 (7.22)
dr ² dr
qui a comme solutions évidentes
u=r
1
u=
r
B
u= Ar + (7.23)
r
B
σ r = 2 Aλ + 2µ A −
r²
B
σ θ = 2 Aλ + 2 µ A +
r²
d’où l’on tire les valeurs des 2 constantes A et B.
( Pe − Pi ) Ri2 Re2
B=
2µ ( Re2 − Ri2 )
( Pe Re2 ) − ( Pi Ri2 )
A=
2(λ + µ )( Re2 − Ri2 )
Ri2 2 Re2
− Pi Ri 1 − r ²
Pe R 1 − 2
e
(7.24)
r ²
σr =
Re − Ri
2 2
Ri2 2 Re2
− Pi Ri 1 + r ²
Pe R 1 + 2
e
r ²
σθ = (7.25)
Re − Ri
2 2
En tenant compte des relations entre le module de Young E et le coefficient de Poisson υ avec les
coefficients de Lamé :
u(r ) =
(1+ν ) (1−2ν ) Pe R e2 −Pi R i2 r+
(Pe −Pi )R e2 R i2 1
(7.26)
E R −R2
e
2
i R −R
2
e
2
i r
R2
Pi R i2 1 − e
r ²
σ r = −
Re − Ri
2 2
R2
Pi R i2 1 + e
r ²
σ θ = −
Re − Ri
2 2
Pi (R e2 + R i2 )
σ θ (r = R i ) =− (7.27)
R e2 − R i2
2Pi R i2
σ θ (r =Re ) =− 2 (7.28)
R e − R i2
σ σ
r Pi
σr
r
Ri
σθ
Re
On constate que σr et σθ sont de signes contraires. Si la pression intérieure est une pression, σr est une
compression et σθ une traction (Fig. 7.6).
La valeur absolue de σθ est maximum pour r = Ri et est supérieure à la valeur absolue de la pression
appliquée à l’intérieur du tube.
R2
Pe R e2 1 − i
r²
σr =
Re − Ri
2 2
R i2
Pe R 1 + 2
e
r ²
σθ =
R e2 − R i2
2Pe R e2
σ θ (r = R i ) = (7.29)
R e2 − R i2
Pe (R e2 + R i2 )
σ θ (r =Re ) = (7.30)
R e2 − R i2
r
Pe
σr r
Ri
Re
Fig7.7Répartition des contraintes dans un tube épais soumis à une pression extérieur Pe.
On constate que σr et σθ sont de même signe. Si la pression extérieure est une compression
(cas des tunnels, des puits, des forages, par exemple) σr et σθ sont des compressions
(Fig.7.7).
La valeur absolue de σθ est maximum pour r = Ri , elle est minimum pour r = Re et supérieure
à la valeur absolue de la pression extérieure Pe.
Les courbes déviateur (σ’1 - σ’3) en fonction de la déformation axiale ε1 (Fig.6.6) permettent
de déterminer le déviateur à la rupture, soit au pic, soit pour une déformation donnée, soit à
l’état critique.
Si on soumet plusieurs échantillons de sol, à des contraintes de confinement σ’3 différentes,
jusqu'au critère de rupture, les enveloppes des différents cercles de Mohr, à la rupture, sont,
en première approximation, 2 droites symétriques (Fig.7.9)
Le critère de plasticité de Coulomb dans les axes de Mohr s'exprime donc par la formule
générale :
τ = C’ + σ’ tanϕ’ (7.32)
τ = C’ + (σ - u) tan ϕ’ (7.33)
Si l’enveloppe d’une famille de cercles de Mohr est une droite, le lieu des points
représentatifs de ces états de contraintes est également une droite dans le plan p, q (Fig.7.10).
q,τ
O' O σ3 I σ1 p, σ
Fig.7.10 Correspondance entre la droite de rupture dans les axes de Mohr et dans les axes
de Cambridge
σ1 − σ 3
= O ' I sin ϕ
2
σ 1 − σ 3 = q = (σ 1 + σ 3 + 2 H ) sin ϕ
q
q = 2 p + sin ϕ + 2 c cos ϕ
3
6 sin ϕ 6c cos ϕ
q= p+
3 − sin ϕ 3 − sin ϕ
La figure 7.11 représente deux enveloppes pour le même cercle de Mohr. Les coordonnées s’
et t coïncident avec les coordonnées σ ’ et τ.
t , τ
Μ
L
R2
R1
O I1 I2 s' , σ'
Fig.7.11 Correspondance entre la droite de rupture dans les axes de Mohr et dans les axes de Lambe
La droite de rupture dans les axes de Mohr tangente le cercle au point M, la droite de rupture
dans les axes de Lambe passe par le sommet du cercle L. Des considérations élémentaires
montrent que les deux droites interceptent les axes σ’ et s’ au même point A. On en déduit :
σ'1 −σ'3 = σ'1 +σ'3 + 2H sinϕ'
t = s'.sinϕ' + C'.cosϕ'
On a t = s’.tanθ + t0 (7.35)
Avec (7.36):
t0
C’=
cos ϕ’
Le seuil de plasticité ayant été défini on détermine les paramètres des relations entre le
déviateur et la déformation volumique en fonction de la déformation axiale (Fig.7.12) dans le
domaine élastique. On complète par la détermination de l’angle de dilatance ψ dans le
domaine plastique qui permet d’obtenir une courbe complète de la déformation volumique en
fonction de la déformation axiale (Fig.7.12).
Il suffit d’appliquer la loi d’élasticité linéaire en considérant que dans l’essai triaxial :
dε2 = dε3 et dσ2 = dσ3 = 0
En appliquant l’équation (7.9) on obtient :
dσ1 - dσ3 = E’ dε1 (7.37)
La figure 7.12 montre sur la courbe déviateur σ’1 - σ’3 en fonction de la déformation axiale ε1,
comment déterminer le module de Young E’.
En fait la détermination d’un module E’, réaliste, est une opération très délicate, l’élasticité
étant rapidement non linéaire même pour de faibles déformations.
En réalité le module de Young E’ diminue quand la déformation augmente et augmente avec
la contrainte de confinement σ’3.
Il suffit d’appliquer la loi d’élasticité linéaire en considérant que dans l’essai triaxial :
dε2 = dε3 et dσ2 = dσ3 = 0
En appliquant l’équation (7.9) on obtient:
dε v
= 1 − 2ν ' (7.38)
dε 1
Les significations de ces différents paramètres seront précisées et discutées dans le chapitre
« essais de laboratoire », mais dès à présent il est nécessaire d’indiquer que les paramètres
ϕ et C n’ont pas de signification si on ne précise pas la nature du sol, son état de
saturation, son type de chargement.
La figure 7.13 modélise le comportement d’un sable par la loi élastique linéaire parfaitement
plastique avec critère de plasticité de Mohr- Coumob
Fig. 7.13 Modélisation de l’essai triaxial drainé sur un sable par la loi élastique - linéaire parfaitement
plastique avec critère de rupture de Mohr-Coulomb)
Les courbes déviateur (σ1 - σ3) en fonction de la déformation axiale ε1 (Fig.6.7) permettent de
déterminer le déviateur à la rupture, soit au pic, soit pour une déformation donnée, soit à l’état
critique.
Si on soumet plusieurs échantillons de sol, à des contraintes de confinement σ’3 différentes,
jusqu'au critère de rupture, les enveloppes des différents cercles de Mohr, à la rupture, sont,
en première approximation, 2 droites symétriques (Fig.7.9)
τ = Cu (7.41)
E' Eu
Gu = G' = =
(
2 1+ υ '
)
2(1 + υ u )
(1 + υ u )
Eu = E'
(1 + υ )'
(1 + υ u )
E u = E' (7.42)
(1 + υ )
'
Le module de Young non drainé Eu sera donc toujours plus élevé que le module de Young
drainé E’.