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ABRASAX

1
ABRASAX

Que celui qui cherche ne cesse pas de chercher, jusqu’à ce qu’il trouve. Et quand il aura
trouvé, il sera troublé ; quand il sera troublé, il sera émerveillé, et il règnera sur le Tout.
Evangile de Thomas

Figure 1 - Pentagramme représentant les cinq plaies du Christ, Valeriano Balzani, Hieroglyphica, Basel, 1566.

© 2011-2013 Abraxas
Publication du Forum Abrasax: http://abrasax.alloforum.com
Version 3.3 du 14 août 2013

2
......................................................................................................................... 4
..................................................... 8
...................................... 18
....................................................................................................... 28
L’ORIGINE EGYPTIENNE ........................................................................................................ 28
LA ROSE DES VENTS ............................................................................................................. 36
LES ARCHANGES ................................................................................................................... 39
............................................................................................................... 50
.............................................................................................................. 61
..................................................................................... 72
................................................................................ 78
....................................................................................................................... 85
....................................................... 87
AVANT-PROPOS .................................................................................................................... 87
NOTE DE TRADUCTION : ........................................................................................................ 90
UN RITUEL DU PENTAGRAMME ................................................................................... 91
................................................... 111
....................................................... 113
........................................................ 114
........................................................................................... 115
....................................................................... 117
...................................................................................................................................... 120
....................................................................................................................... 121
..................................................................................................... 122

3
Le rituel mineur du pentagramme, est sans doute l’un des rituels les plus populaires
depuis ces deux dernières décennies dans la sphère ésotérique francophone et
anglophone.

Le rituel mineur de bannissement du pentagramme est une sorte de plus petit dénominateur
commun entre les magies de presque toutes les traditions occidentales d’orientation
hermétique. Il est pratiqué de l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Australie – c’est-à-dire
partout où les magiciens et les magiciennes travaillent avec cette tradition. Le nombre de
variante est grande, mais les différences significatives sont cependant comparativement
petites. On peut dire sans exagération que le rituel mineur de bannissement du pentagramme
appartient à l’outillage de base de chaque magicien occidentale. Il sert à plusieurs but : de
manière générique comme protection, comme partie de cérémonie plus importante (le plus
souvent utilisé en introduction et en conclusion), pour tracé le cercle de protection, comme
exercice de visualisation, de concentration et d’imagination, etc..
1
Frater V.D . Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

Dans le cadre de notre propre chemin spirituel nous avons également, comme
beaucoup, été amené à apprendre ce rituel, mais comme il ne nous parait pas
cohérent de « faire » sans « comprendre », nous avons presque immédiatement été
confronté à un certain nombre de ce qui nous paraissait comme des incohérences
dans ce rituel. En particulier liés aux correspondances utilisées des archanges et des
éléments qui sont spécifiques à la Golden Dawn, nous avions déjà relevé ces
« différences » de référentiels dans notre publication sur les cinq éléments et nous
reprendrons ici notre exposé à ce sujet.

Il y a peu de temps, dans le cadre de nos recherches sur la


Fraternitas Saturni, nous avons eu l’occasion de découvrir un
texte de master Giovanni, écrit peu après la seconde guerre
mondiale qui « décortique » ce rituel et entreprend de mettre en
évidence les « incohérences » et de « remettre » ce rituel tel qu’il
devrait être.

Il est connu que beaucoup dans la littérature ésotérique, magique [et]


en général [dans la littérature] occulte fut et est encore transmis [ou]
réécrit de manière masqué et voilé. Mais comme plus personne n’a à Figure 2 - Meister
craindre l’inquisition, j’ai entrepris l’essai, de reconstruire ce rituel. Giovanni ( Karl Wedler),
Meister Giovanni – Un rituel du pentagramme (Traduction grand maître de la
Abraxas) Fraternitas Saturni de
1964 à 1966.

Le point de départ de l’analyse faite par Maitre Giovanni, nous apparait


particulièrement pertinent, il met parfaitement en évidence les incohérences liées à
ce rituel, qui utilise un référentiel clairement kabbalistique, mais pour lequel les noms
de dieu et le positionnement des archanges ne correspondent pas ou plus ni aux
quatre éléments, ni aux sephirot de l’arbre kabbalistique, pour lui d’ailleurs ces

1
Frater V.D ou U.D (pour Ubique Daemon Ubique Deus) est un des nombreux pseudo de Ralph Tegtmeier,
ésotériste allemand, ancien membre de la Fraternitas Saturni et des illuminés de Thanateros, sa vision de la
magie est résolument moderne et proche de la magie du Chaos de Caroll (qu’il a traduit en allemand).

4
incohérences sont « volontaires » et visent à masquer une réalité opérative et
initiatique.

Si tel était vraiment le cas, il parait étonnant que peu d’auteurs aient entrepris la
même démarche. Cela étant dit, outre le texte de maitre Giovanni, il existe bel et bien
un certain nombre d’analyse critique de ce rituel. Le fait, que les voix qui s’élèvent
sur le sujet, soit majoritairement issus de la « voie de la main gauche », ne doit pas
être péjorativement mis de côté sous le prétexte d’apriori, qui nous priverait d’une
analyse parfois terriblement pertinente.

Ce qui nous parait évident, c’est qu’il ne fait « aucun sens » à pratiquer un rituel,
simplement parce que le « commun » des ésotéristes auto-déclarés de tout bord,
viennent prétendre que cela est « bien » pour notre développement personnel. Le
but même de la magie, est selon nous, intimement liés à la gnose, à la
connaissance, de soi et de l’univers. Agir sans réfléchir, être donc un
« Epiméthée »va à l’encontre même de nos propres principes, en ce sens la vision
luciférienne « prométhéenne » de l’ Homme, qui, de lui-même apporte la lumière de
la connaissance, nous parait suffisamment intéressante, pour ne pas complètement
la rejeter sous prétexte que le mot « Lucifer » fut marqué à jamais par les églises
chrétiennes comme étant hypothétiquement « maléfique »2.

Quand on voit, comment « historiquement », la Golden Dawn, ou du moins certains


de ces membres, ont terminé en une explosion égocentrique dégénérative, et
comment de par le monde, l’excès pervertis d’une « blancheur » malsaine, amène
des hommes de bonnes volontés à perdre leur esprit critique et à partir dans des
croisades dogmatiques. Nous ne pouvons que rejeter en bloc, ce que nous avons
longtemps cru comme étant « vrais » et « bon » et comprendre enfin ce que jésus
voulait nous dire en déclarant « la vérité vous libérera ».

celui qui connaît le tout


s’il est privé de lui-même
il est privé du domaine entier
Evangile de Thomas

Dans l’analyse qui suit, nous reviendrons d’abord rapidement sur l’historique de la
Golden Dawn et sur l’historique de ce rituel et nous verrons comment ce dernier
s’inspire des auteurs ésotériques qui furent contemporain de sa création. Puis nous
analyserons séparément, le rituel d’ouverture de la croix kabbalistique, le nom et les
attributions des archanges, les directions et les éléments, les noms de Dieu, le tracé
du pentagramme et le « sens » de ce rituel. Pour terminer nous présenterons dans le
dernier chapitre la traduction de l’analyse de Maitre Giovanni sur ce rituel.

Il ne nous appartient pas de dire que ce dernier serait « faux », ni qu’il existerait une
hypothétique « meilleur » manière de le faire, certains prétendent, sur le net ou dans
les ouvrages qui traite de ce rituel, que les changements, ou la « mauvaise »
pratique de ce rituel, engendre des effets « visibles » et « déroutant » voir
« déséquilibrant » :

2
Nous renvoyons ici à notre présentation sur Lucifer sur notre forum et sur notre publication (actuellement en
travail) sur l’image du mal dans la tradition Judéo-Chrétienne.

5
AUTREFOIS ce Rituel était livré aux Initiés ayant le grade de « Néophyte ». Grâce à cette
connaissance, les Étudiants sur le Chemin de la Lumière avaient le moyen de se libérer
périodiquement, pour ne pas dire quotidiennement, de toute impureté, que celle-ci provînt de
leur propre nature ou de leur environnement. La Tradition Esotérique Occidentale, avec son
trésor pythagoricien, nous a transmis cette courte Cérémonie dont les bienfaits sont
immenses. De grandes mystifications ont été faites et le sont encore au sujet de ce Rituel :
certains Kabbalistes le dévoilent « de bouche à oreille » de façon incomplète, ce qui est la
meilleure manière d'attirer le danger occulte...
Moryason, la lumière sur le royaume

Nous n’avons pour notre part jamais ressentis de tels effets lors de nos
expérimentations3. A ce sujet nous nous contenterons de quelques anecdotes qui
rassureront certainement ceux qui sont troublés par ces informations parfois
contradictoires qu’on peut trouver sur la « nécessité » absolu de suivre telle ou telle
indication d’un rituel. Il y a quelques temps nous avions déménagé dans un nouvel
appartement et pendant deux mois nous avons effectué l’ensemble de nos pratiques
en inversant l’ouest avec l’est, et nous n’avons perçu aucune différence, cela nous a
rappelé une loge F.M que nous avions visité et qui, pour des raisons architecturales
était orienté vers l’ouest, à l’époque le vénérable nous avait alors expliqué que le
« soleil » avait été symboliquement placé (sous la forme d’une peinture mural) à
l’ouest, et donc que les frères qui se réunissaient faisaient bel et bien face à l’est,
l’est symbolique.

C’est l’esprit de l’opérateur qui fait le tri entre la réalité « inconsciente » et la réalité
« consciente », suivre un rituel sans en comprendre le sens « conscient » ne permet
plus de faire le lien entre les deux. Certes la magie « inconsciente » opère alors,
mais cette dernière n’est pas moins dangereuse que l’inversion ou l’omission de tel
ou tel gestes ou signes durant un rituel, au contraire même, elle peut s’avérer
autrement plus dangereuse, car elle est un moyen de manipulation pernicieux de
l’inconscient de l’opérateur. Crowley et Regardie, qui explique les associations et les
correspondances, indiquent également paradoxalement qu’il importe peu que ces
dernières aient ou non une réalité consciente :

3
Et cela va même à l’encontre de notre conception de la magie, on veut nous faire croire que la magie est une
« science naturelle », vision qui date d’une époque où la science n’avait pas la même définition ni la même
profondeur qu’aujourd’hui, comme si la magie se résumait à mettre en œuvre des principes et des lois qui serait
« universellement » partagé par l’humanité, hors ça n’est pas le cas. Certes le mage fait appel, suivant ses
propres affinités culturelles, à des lois « naturelles », mais également à des archétypes et à des égrégores créé par
les générations qui nous ont précédé, il ne doit pas moins être le propre maître de ses propres convictions, de ses
propres croyances et surtout de ses propres expérimentations, de sa propre vision et compréhension de l’univers
et surtout de lui-même et de sa propre relation avec ce monde qui l’entoure. Ce n’est pas parce que les mages de
l’antiquité ne connaissait pas l’électromagnétisme qu’ils n’en pratiquaient pas moins une magie autrement plus
puissante que les simagrées qu’on retrouve parfois de nos jours, ce n’est pas non plus parce que les chamanes
amérindiens ne connaissait pas l’arbre de vie kabbalistique que cela les empêche d’utiliser une magie largement
plus efficace que celles des pseudo-kabbalistes modernes. Il faut donc comprendre que le mage est un
« médium » entre « ce qui est en haut » et « ce qui est en bas », cette capacité, toute humaine de créer ce « lien »,
de relier sur « la terre comme au ciel » ne peut s’effectuer qu’en utilisant ses propres capacités : sa volonté, sa
compréhension, son imagination et son ressenti.. L’ensemble nous donne accès à la « conscience » de nos actes
et au-delà nous relie à la « conscience du tout », sans qui « je » ne voudrais rien dire. La magie est également
l’Art de « mettre en mouvement », cette mise en mouvement se fait en utilisant le « souffle vital » qui est la
véritable « énergie » magique, dans le sens réel du mot énergie, c’est-à-dire une force pouvant mettre en
mouvement.

6
Dans ce livre on parle des sephirot et des chemins, des esprits et de conjurations, des Dieux,
des Sphères, des plans et de beaucoup d’autres choses qui peuvent ou non exister.
Il n’est pas important si ces [choses] existent ou non. En faisant certaines choses, certains
résultats suivront ; les étudiants sont expressément prévenu de ne pas attribuer de réalité
objective ou de validité philosophiques à aucun d’entre eux.
Aleister Crowley , Liber O, Equinox Vol I.II, 1909 (traduction Abraxas)

Notre volonté n’est donc pas de vouloir à tout prix « modifier » le rituel existant du
pentagramme, mais au contraire des auteurs ésotériques qui présente ce rituel,
d’amener le lecteur de la présente publication sur un chemin de réflexion, ou il se
construira ses propres associations, ses propres certitudes, basé sur sa propre
expérience et sa propre compréhension, en sachant qu’il convient de tester et à la fin
de ne garder que ce qui nous semble bon pour nous, non pas parce qu’on l’a lu
quelque part, mais parce qu’on en est « conscient » :

Éprouvez toutes choses; retenez ce qui est bon


Thessaloniciens 5:21

Nous nous rendons bien compte, que les notions et concept que nous n’allons
qu’effleurer dans les chapitres qui suivent ne sont pas forcément facile d’accès ou de
compréhension pour les néophytes, mais il faut bien comprendre que le rituel du
pentagramme, s’accompagnait d’un enseignement théorique, et nous verrons plus
loin quelques bribes de ce que la Golden Dawn enseignait à ses étudiants pour
appréhender et comprendre ce rituel.

Notre propre interprétation est bien évidemment subjective et ne représente pas


« la » vérité, mais bel et bien « une » vérité, qui pour nous, dans notre propre mental,
fait le plus de sens, et c’est l’objet de cette présente publication que de vous faire
partager ce « sens » que nous interprétons, car nous n’en trouvons pas de cohérent
dans le référentiel de la Golden Dawn.

Notre analyse qui détaillera les différentes composantes analogiques du référentiel


spécifique du rituel du pentagramme, se basera sur la conception que ce rituel fait
tout à la fois appel au référentiel élémentaire issus des enseignement de la magie
gréco-égyptienne, et qu’il essaye également de le rapprocher à celui plus confus de
la mystique juive. L’ouverture du rituel indique clairement des références
kabbalistiques et nous pensons que l’ensemble du rituel, comme nous essaierons de
le montrer, revient à se placer en « Daath », il s’agit surtout selon nous, de se mettre
dans un « état d’esprit » propre à recevoir la gnose, mais aussi dans un état d’esprit
ou le mage met en œuvre son « pouvoir » sur les trois sphères d’existence (matériel,
mental et astral) à travers sa domination sur les éléments :

Lorsqu'on a acquis par l'audace et l'exercice cette puissance incontestable, il faut imposer aux
éléments le verbe de sa volonté par des consécrations spéciales de l'air, du feu, de l'eau et de
la terre, et c'est ici le commencement indispensable de toutes les opérations magiques.
Dogme et rituel, Eliphas Levi

7
Ce rituel est attribué à la Golden Dawn (G.'. D.'.), société ésotérique qui marqua
profondément le XXème siècle, elle fut fondé officiellement en octobre 1887 par
William Robert Woodman, William Wynn Wescott et Samuel Liddel MacGregor
Mathers tout trois franc-maçon et membre de la S.R.I.A. La fondation de la G.'. D.'.
est emprunte de « légende » dont personnes aujourd’hui ne peut plus vraiment
distinguer la réalité.
D’après la légende, une série de « folio » en anglais, codés en utilisant l’alphabet de
Trithème, les « Cypher Manuscripts » furent donné à Wescott en 1886, ce dernier les
traduisit et demanda à Mathers d’utiliser ce matériel « brut » pour le transformer en
quelque chose d’utilisable pour le travail de loge. Ce que Mathers fit ensemble avec
Woodman. Dans ces folios on retrouve des indications qui ressemble étrangement
au rituel du pentagramme :

Figure 3 - Folio 34 - The Cypher Manuscript, on reconnait clairement en bas à droite, le pentagramme de la terre, tel
qu’il est utilisé dans le rituel du pentagramme que nous décrivons plus loin.

8
La légende entourant la naissance de la Golden Dawn, ces membres ainsi que ces
rituels furent pour la première fois publié par Aleister Crowley en 1909 dans le journal
du nouvel ordre qu’il avait alors fondé, après la scission de la G.D, l’Astrum
Argentum, l’A ∴ A ∴, ainsi donc dans le Nr2 d’Equinox on retrouve :
4 5
Ce fut le 18 novembre 1898, que P . par introduction et guidance de Fra. V.N , entra dans
l’ordre hermétique de l’aube dorée, et devint un Néophyte par le grade 0=0 dans l’[ordre]
extérieur.
Il sera certainement intéressant pour le lecteur, et cela aidera surement à comprendre le
présent chapitre, si nous abordons rapidement l’origine de cet ordre. Mais on doit se rappeler
que l’aperçus historique, de même que les descriptions des rituels que nous allons livrer ici,
sont largement raccourcis et résumés, quand nous disons cela, le manuscrit actuellement en
notre possession à propos de la G.'. D.'. fait quelque mille deux-cents pages et contient plus
d’un quart de million de mots.
Les rapports officiel de la G.'. D.'. (probablement fictifs) connu comme “lecture historique”,
6
écrit et délivré par Fra. Q.S.N , rapporte ce qui suit :
« L’ordre de la G.'. D.'. dans l’extérieur est une société Hermétique qui enseigne la science
occulte ou la magie d’Hermès. Aux alentours de 1850, plusieurs chefs français et anglais
7
moururent et le travail du temple fut interrompus. Ces chefs étaient Eliphas Levi, Ragon ,
Kenneth R. H. Mackenzie, et Fred Hockley. Ces derniers avaient reçus leur pouvoir de
prédécesseur encore plus illustre, et qui sont issus de la Fratres (sic) Rosa Crucis
d’Allemagne. Valentin Andrea (opera A.D. 1614) donna un rapport ésotérique de la S.R, il
édita également probablement la « Fama Fraternitatis » *(*voir "The Real History of the
Rosicrucians," by A. E. Waite.) ou bien «Histoire de la société » qui a du dérivé d’écrits plus
anciens d’élève de C.R**. (** c’est-à-dire Christian Rosencreutz) […]
Les événement rapporté dans le premier paragraphe pourraient être correct, ou non, et la
« leçon historique » suivante écrite par un frère de l’ A ∴ A ∴ jette une lumière considérable sur
l’origine de cette société, et ce qui est encore plus intéressant pour nous, mentionne P. et ça
rupture avec l’ordre de l’Aube Dorée. Il rapporte ce qui suit :
« il y a quelques années un certain nombre de manuscrit codé, furent découvert et décodé par
certain étudiants. Il attirèrent beaucoup d’attention, parce qu’il semblaient dériver des
rosicruciens. Vous allez rapidement comprendre que la véracité de cet origine importe peu,
car une tel littérature ce juge par ce qu’elle est, pas par ces soi-disant sources. […]
Equinox, Vo I Nr2, 1909, Traduction Abraxas

L’origine même de ces rituels est encore de nos jours l’objet de lutte interne entre les
différents mouvements qui se réclame d’une filiation originale à la Golden Dawn, in
fine, même si les auteurs de ces rituels ont fait preuve d’un génie certains, il n’en
reste pas moins que ces derniers s’inspirent fortement de rituels plus anciens comme
nous le verrons en détails dans les pages qui suivent.

Le « Cypher Manuscript » présente plusieurs manière différente de tracer les


pentagrammes, active et passive, ainsi que l’attribution des cinq éléments au cinq
coins du pentagramme qui correspondent au rituel mineur du pentagramme, mais
l’ensemble des rituels présentés sont surtout des rituel d’initiation au différents
grades, même si ce manuscrit ressemble plus à un ensemble de notes, qu’a des

4
Perdurabo (Je perseverai), devise et nom de Aleister Crowley dans la G.'. D.'.
5
Frater Volo Noscere (Je veux savoir), alias George Cecil Jones, cofondateur de l’A.A avec Crowley et ancien
membre de la G.'. D.'
6
Quod Sci Nescis, alias de William Wynn Westcott (1848-1925), cofondateur de la G.'. D.'. aussi connu comme
Sapere Aude, et qui écrivit les lectures historiques de l’ordre.
7
Jean-Marie Ragon (1781-1862), également connu sous le pseudonyme de Hortensius Flamel, franc-maçon
érudit et auteurs de nombreux ouvrages sur la maçonnerie. Dans les ouvrages en langue anglophone il est
erronément appelé « jean-Baptiste ».

9
indications rituels claires, à titre d’exemple voici la traduction du folio que nous avons
reproduit en page précédente

4=7 Philosophus. Inclus chemins 29, 28, 27 & alors 4=7 correct
4 = 7 = grade feu. Ouverture dans le temple du chemin 29
Ouverture
H. (Hierophante NDT) trouve tous surement, & seulement 4=7 sont présent
Hg (Hegemon NDT). Feu
Hs. (Hierus NDT) Venus
Hg. Les chemins sont 29, 28, 27
H. Quel est le chemin 29
Hs. Poissons, la réflexion du verseau en 28. 27 = réflexion de mars
H. Adoration de YHVH tsabaoth. Appel Elohim, Michael. OIP TEAA PEDOCE. Edepepna
Fait un cercle dextrogyre, pentagramme (NDT cf illustration page précédente)
H I III III
Hs. I III III
Hg. I III III
Cipher Manuscript, traduction Abraxas

Westcott, qui reçut selon toute


vraisemblance ces manuscrits de
Kenneth R. H. Mackenzie, les
donna a Woodman qui les traduisit,
puis ils se rapprochèrent de
Mathers qui transforma ces
« notes » en un système et des
rituels beaucoup plus développé,
qui donnèrent naissance au rituels
de la Golden Dawn, tel que révélé
par Crowley et son ancien
secrétaire, Israel Regardie..

L’histoire de la G.D jusqu'à nos


jours est ensuite chaotique, et
comme toute les organisations
ésotériques récentes, pleine de lutte
interne, de schisme et de conflit
d’ego.

Notons cependant quelques


8
membres illustres , tout d’abord
Aleister Crowley, dont nous avons
déjà parlé, surnommé par les
Figure 4 - Golden Dawn Ritual Notebook: The Rose Cross. journaux britannique « l’Homme le
Copied by George Pollexfen. NLI (National Library of Ireland) MS
36,277
8
Et il faudrait également citer, Florence Farr (une vrai femme d’exception), Dion Fortune qui fut initié à l’Alpha
Oméga (temple issus de la scission de Mathers) et qui fonda plus tard la Society of The Inner Light, Robert
Felkin cofondateur de la Stella Matutina (également née de l’éclatement de la G.D après le départ et Mathers) et
qui ériga le temple Whare-Ra en nouvelle zélande, Paul Foster Case (également membre de l’A.O) fondateur des
Builders of the Adytum et toute une série d’auteurs et d’ésotériste présent ou passé qui furent influencé
directement ou indirectement par la Golden Dawn, tel que Gerald Gardner (fondateur de la Wicca et qui connut
et fut inspiré par Aleister Crowley) Ron Hubard (le fondateur de la scientologie, très proche de John Parsons,
ami de Crowley et fondateur d’une temple O.T.O au US) et Keneth Grant le fondateur du Typhonian Order

10
plus pervers au monde », écrivain de talent et certainement un des occultistes qui
influença le plus la pensée magique du XXème, W. B. Yeats, poète et écrivain
anglais prix Nobel de littérature, dont on peut admirer a la National Library de Dublin
les armes et notes magiques9, et enfin Arthur E Waite, écrivain et occultiste qui joint
la GD en 1891 et la SRIA en 1902, il est connu pour avoir traduit et publié en anglais
le Dogme et rituel d’Eliphas Levi en 1896, et surtout pour son « Book of Ceremonial
Magic » qui reprend en anglais différente source (Heptaméron, Agrippa, etc.).

Cette parenthèse historique est importante, car comme nous le verrons la Golden
Dawn a emprunté à la fois à Eliphas Levi et à Agrippa, cependant en termes de
correspondances, les deux ne sont pas totalement compatibles car ils ne font pas
forcément appel au même référentiel. Mais revenons au rituel à proprement parler.

La 1ere publication de ce rituel est faite par un des plus illustre ancien membre de la
Golden Dawn, Aleister Crowley dans le Nr2 de la revue Equinox paru en 1909,
cependant cette dernière n’était pas véritablement « publique », puisque revu officiel
de l’ A ∴ A ∴. Ce rituel est donc plus particulièrement connu à travers les livre publiés
publiquement par Crowley, ainsi en 1914 dans son Book 4 ABA – Part 3 Magick in
Theory and Practice: Il précise d’abord au chapitre 13 :

Il est généralement suffisant de faire un bannissement général, et de s’en remettre à l’aide


des gardiens invoqués. Laissez le bannissement suivant être court et en aucun cas empâté –
il est utile car il tend à produire le bon état d’esprit pour les invocations. « Le rituel de
bannissement du pentagramme » (comme réécrit maintenant, Liber 333, Chap XXV) est le
meilleur à utiliser.
Aleister Crowley – Book 4 ABA – Chapitre 13 (traduction Abraxas)

Il parle ici du rituel qu’il appelle « star ruby » sensiblement identique au rituel du
pentagramme mais utilisant des noms d’entités différentes, spécifique au référentiel
exposé par Crowley, ce rituel publié en 1913 dans le Liber 333 ou « livre des
mensonges » est également repris et légèrement changé dans Magick in Theory and
Praxis, mais on retrouve également dans ce livre le Liber O Vel Manus et Sagittae
sub Figura VI qui contient le rituel du pentagramme « original » tel qu’on le connait
mieux, ce « liber O » fut publié pour la première fois en 1909 dans la revue
Equinox10:

Les rituels du pentagramme et de l’hexagramme doivent être appris par cœur, ils sont comme
suit :

Le rituel mineur du Pentagramme


(i) Touchant le front dite Ateh (a toi).
(ii) Touchant la poitrine dite Malkuth (Le Royaume).
(iii) Touchant l’épaule droite, dite ve-Geburah (et le Pouvoir).
(iv) Touchant l’épaule gauche, dite ve-Gedulah (et la Gloire).
(v) Joignant les mains sur la poitrine, dite le-Olahm, Amen (Pour l’étérnité, Amen).
(vi) Tournant vers l’Est faite un pentagramme (celui de la Terre) à l’aide de l’arme magique
(traditionnellement la baguette). Dites ("c.a.d." vibrez) I H V H.
(vii) Tournant au Sud, la même chose, mais dites A D N I.
(viii) Tournant a l’Ouest, la même chose, mais dites A H I H.
(ix) Tournant au Nord, la même chose, mais dites A G L A.

9
Voir l’exposition en ligne : http://www.nli.ie/yeats/main.html
10
http://www.the-equinox.org/vol1/no2/eqi02003.html

11
Prononcez: Ye-ho-wau, Adonai, Eheieh, Agla.

(x) Etendant les bras en forme de croix dites:


(xi) Devant moi Raphael;
(xii) Derrière moi Gabriel;
(xiii) Sur ma droite Michael.
(xiv) Sur ma gauche Auriel;
(xv) Autour de moi flamboient les pentagrammes,
(xvi) Et dans la colonne réside l’étoile à six rayons
(xvii-xxi) Répétez (i) à (v), la croix Kabbalistique
Aleister Crowley , Liber O, Equinox Vol I.II, 1909 (traduction Abraxas)

Nous le verrons ce rituel, tel que décrit par Crowley, diffère légèrement de la version
publié plus tard par Israël Regardie. Dans ce texte Crowley indique qu’il faut faire le
pentagramme de la terre, et joint dans le même ouvrage la description de l’ensemble
de ces « pentagrammes » élémentaires en appel (invocation) et en renvoie
(bannissement) :

12
La deuxième publication est faite par Israel Regardie (qui fut le secrétaire de Crowley
après avoir justement lu le « book 4 ») en 1937 dans « The golden Dawn: an account
of the teachings, rites and ceremonies », reprise dans la réédition de 1984 sous le
titre « The Complete golden Dawn »:

LE RITUEL MINEUR DU PENTAGRAMME


Le pentagramme ou étoile à cinq branches est considéré par certains comme un symbole
« maléfique » ou démoniaque. Au contraire, avec la pointe vers le haut, il représente la
spiritualisation de l’aspect le plus élémentaire de l’homme. Certains groupes moderne ont
décidé d’inverser le pentagramme, non pas pour des raisons « maléfique » mais pour indiquer
qu’il s’agit d’un symbole de changement. D’autre groupe qui de fait sont « maléfiques » ont
emprunté le Pentagramme comme leur insignium. Cela n’a [pour autant] rien avoir avec
l’utilisation par l’Ordre de ce dernier.

L’UTILISATION DU RITUEL DU PENTAGRAMME


Lorsque vous tracez le pentagramme faite le large. Pour tracer le pentagramme de
bannissement déplacez votre bras jusqu’au milieu de votre cuisse gauche. Puis balancez-le
vers le haut dans un angle jusqu’à votre tête. D’ici déplacez votre bras jusqu’au milieu de
votre cuisse droite, puis en haut jusqu’à votre épaule gauche, en ligne droite jusqu’à votre
épaule droite, puis revenez à votre point initial à la cuisse gauche. Le pentagramme
d’invocation devra être tracé exactement de la manière opposé, en commençant par le
sommet et [en] bougeant vers le bas sur la cuisse gauche, etc. J’ai souvent été horrifié quand
des étudiants, qui me visitaient à l’occasion, traçaient de minuscule pentagramme, d’environs
10 cm en face de leur tête.

13
L’Ordre suggère que le rituel du pentagramme soit utilisé comme une forme de prière, la
pentagramme d’invocation le matin, et le pentagramme de bannissement le soir. Les noms qui
seront données d’ici peu, devraient être prononcé intérieurement dans le souffle en les vibrant
ou bourdonnant le plus possible. […] Essayez de sentir comme l’ensemble du corps palpite et
fourmille lorsque la vague de vibration est dirigé vers la fin du quadrant.

Il est dit que le pentagramme de bannissement peut être utilisé comme protection contre les
états psychologiques négatifs à la fois pour vous-même et pour les autres. Composez l’image
mental de votre problème ou de votre anxiété et formulez-là devant vous. Projetez-la hors de
11
vous avec le signe de salut du néophyte (qui est décrit plus loin) et lorsque ce dernier est
12
éloigné d’environ un mètre empêchez-le de revenir avec le signe du silence . Puis imaginez
la forme dans l’est du quadrant avant de faire le rituel de bannissement du pentagramme pour
le détruire. Par les yeux de l’esprit visualisez comme il se décompose de l’extérieur de votre
cercle de flamme.

De plus, il peut être utilise comme un exercice de concentration. Assis en méditation ou bien
allongé, imaginez-vous en robe, debout et tenant un poignard. Projetez votre conscience dans
cette image mentale de vous-même. Lorsque vous y êtes déplacez-vous vers l’est. Sentez-
vous vous-même dans cette direction, par exemple en touchant le mur, en ouvrant les yeux ou
en tapant sur le sol etc. Commencez le rituel alors que vous êtes dans cet état et déplacez-
vous mentalement dans la pièce en vibrant les mors et essayez de les sentir comme étant
émis par votre image mentale. Finissez le rituel à l’est. Essayez de sentir le résultat de ce
rituel, puis éloignez-vous et restez un instant derrière la tête de votre corps physique et
laissez-vous réabsorbé.

COMMENT FAIRE LE RITUEL


LE PENTAGRAMME D’INVOCATION

Prenez une dague en acier ou un poignard dans votre main, face à l’est:
Touchez votre front et dites Atoh (tu es)
Touchez votre poitrine et dites Malkuth (le royaume)
Touchez votre épaule droite et dite ve-Geburah (et le pouvoir). Touchez votre épaule gauche
et dite ve-Gedulah (et la gloire).
Fermez vos main sur le centre de votre poitrine et dite le Olahm (pour toujours). Tenez la
dague pointe vers l’avant dans vos mains fermé et dites Amen (ainsi soit-il).
Le mot Amen additionnel signifie la gin. Il a été associé avec Amoun le caché. C’est
également le notariqon de ces trois mots hébreux, Adonai Melekh Neh-eh-mon, ce qui signifie
le seigneur roi fidèle.
En faisant face à l’est faite une pentagramme d’invocation large comme montré ci-dessus.
Quand vous l’aurez complété pointez la dague au centre du pentagramme et vibrez le nom de
la deité YHVH (Yod, Heh, Vau, Heh), imaginez que votre voix porte les vibrations vers l’est de
l’univers.
Tenez votre dague en face de vous et déplacez-vous vers le sud. Tracez le pentagramme et
vibrez le nom de la déité Adonai.
Allez à l’Ouest, faite un large pentagramme de nouveau et vibrez Eheieh.
Déplacez-vous au nord avec votre bras tenant la dague tendu. Faite un large pentagramme et
vibrez Agla.
Retournez toujours à l’est complétant votre cercle en amenant votre dague dans le centre
imaginaire de votre premier pentagramme. Maintenant, tenez vous les brais écartez, formant
une croix et dite :
Devant moi Raphael Rah-phah-ale
Derrière-moi Gabriel Gah-bree-ale
Sur ma droite Michael Mee-chah-ale
Sur ma gauche Auriel Or-ree-ale
Puis dites, Devant moi brulent les pentagrammes

11
Pied droit un pas en avant, la main tendu en vibrant les noms. La golden Dawn s’en servait pour « charger »
les sigils tracés dans l’air.
12
Ce signe n’aurait pas besoin de description, un doigt sur les lèvres les pieds parallèles, la Golden Dawn l’appel
aussi le signe d’Harpocrate.

14
Derrière moi brille l’étoile à six rayons.
De nouveau faite la croix Kabbalistique comme au début.
Pour le bannissement on utilise le même rituel avec les lignes du pentagramme inversé.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn system of magic,1984, p68-70 (traduction
Abraxas):

On le retrouve « modifié » ou tel quel chez un grand nombre d’auteur ésotérique, et


depuis les années 90 sa popularité n’a fait que grandir et le nombre de livre qui en
parle a tout simplement explosé, témoin si il en fallait de l’incroyable popularité de ce
rituel. On peut citer pour le luciferianisme Michael W Ford dans sa bible de
l’adversité, ou il reprend le rituel du pentagramme sous le nom de « lesser encircling
rite of the lucciferian »13 ou encore Peter Caroll dans son Liber Kaos et son « gnostic
pentagram ritual ». Citons rapidement ce que Caroll en dit :

Le rituel mineur de bannissement du pentagramme traditionnel, tel que conçu par les adeptes
de la Golden Dawn devient progressivement de moins en moins utile au fur et à mesure que
le temps avance. De nos jours, peu de personnes sont suffisamment engagé dans le
mysticisme hébraïque ou dans l’étude de la Kaballe pour tirer un peu de pouvoir des noms de
Dieu et des images angéliques. La persistance d’un rituel mineur de bannissement du
pentagramme et de ces variantes imitative dans d’autres traditions, de plus en plus
inappropriés, est la preuve du besoin continuel pour ce type de rituel. C’est pourquoi, je
présente le rituel gnostique du pentagramme.
Liber Kaos – Peter Caroll (Traduction Abraxas)

Et nous ne pouvons que constater la justesse de son raisonnement. Quand on lit le


volumineux ouvrage d’Israel Regardie sur la Golden Dawn, on se rend compte, que
malgré son rattachement au grade de « néophyte », ce rituel n’était pas enseigné
sans une certaine dose de connaissances théoriques. Le rituel a été transmis, sous
de nombreuse formes, mais pas systématiquement accompagné de ces
enseignements.

Cette transmission dans la sphère francophone fut faite en 1986 par Alexandre
Moryasson dans son livre « la lumière sur le royaume », il n’indique cependant
absolument pas l’origine de ce rituel ni d’ailleurs des nombreux autres issus de la
Golden Dawn et qui composent une bonne partie de son ouvrage. Ruggiu dans son
livre sur les rituels de la Golden Dawn, tout en faisant l’éloge du livre de Moryason
note à ce sujet :

Nous regrettons toutefois qu'il n'ait consacré à la Golden Dawn qu'une note en bas de page,
d'ailleurs élogieuse, alors que la quasi-totalité des rituels qu'il donne sont empruntés à cet
ordre et à la tradition anglaise des Candles burning rituals, et non pas aux enseignements de
Franz Bardon auquel il fait sans cesse référence
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

13
Le rituel commence identiquement par une croix, l’opérateur se placant dans la direction qu’il souhaite et
substituant le « atoth, ve malkuth, ve gebourah, ve gedoulah, le olam amen » par un « Yaltabaoth, aeschma-
Taromati, Do-mar, dehak, andar », les noms pour les pentagrammes varient également de la manière suivante :
ouest=leviathan=flamme bleu avec feu noir en son centre, sud=samael=ange serpent, est=lucifer=ange
rayonnant, nord=llilith=pentagramme inversé (tracé).Voir page 176 The Bible of the Adversary

15
On le voit les deux versions originales de ce rituel, celle de Crowley et celle de
Regardie, sont très semblables nous pouvons néanmoins y voir quelques
différences.

Tout d’abord le rituel de Crowley, n’indique pas qu’il faut revenir à l’est, et c’est
d’ailleurs comme cela que l’interprète littéralement Maitre Giovanni de la F.S, pour
lui, le rituel se termine en position « face au nord » :

La phase 9 est :
« Tournez-vous vers le Nord », ce qui signifie : « mets-toi de telle manière que tu regardes
vers le nord ». Cette position, avec le visage tourné vers le nord sera gardé dès ce moment
pendant [tout le temps] jusqu’à la fin du rituel
Un rituel du Pentagramme – Karl wedler (Mtre Giovanni) -. Traduction Abraxas

Cette interprétation revient à changer complètement le référentiel lié aux anges, et


maitre Giovanni entreprend d’ailleurs de le corriger et nous livre ainsi une troisième
version « possible » de l’attribution des anges et des points cardinaux.

Nous reviendrons plus avant sur cette attribution spécifique des archanges et des
points cardinaux.

Une deuxième différence vient de l’utilisation d’une arme magique, pour Crowley,
c’est une baguette magique, pour Israël Regardie un couteau ou dague magique,
cette dernière est dans le référentiel de la Golden Dawn associé à l’air et à l’intellect,
alors que la baguette est associé au feu et à la volonté. Notons ici que la « baguette
magique » est également associée à l’air dans la Wicca et chez Bardon, alors que
l’athamé et l’épée sont associés au feu, cette différence de correspondances
s’explique de plusieurs manières, d’abord d’un point de vue symbolique, et surtout
d’un point de vue « pratique », liés à l’utilisation même de ces deux armes
magiques14.

Une autre différence est liés à « l’étoile à six rayons » ou l’hexagramme15, dans le
rituel de Crowley, ce dernier se situe « dans la colonne», nous interprétons ici ce
mots comme étant une référence Kabbalistique au trois piliers ou colonnes de l’arbre
de vie, dans le cadre de ce rituel précis il devrait logiquement s’agir du pilier du
milieu, et l’opérateur aurait ainsi symboliquement au-dessus de lui Kéther et sous lui
Malkuth ou Tipheret dans cette version de Crowley l’hexagramme est donc « au-
dessus » de l’opérateur ou à défaut autour de lui, alors que pour Regardie cette
étoile est spécifiquement « derrière » l’opérateur.

Alexandre Moryasson reprend en 1987 dans sa première version de « la lumière sur


le royaume » la version de Regardie, Jean-Pascal Ruggiu dans son livre « Les
Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1 » reprend les deux variantes comme
suit :

14
Nous renvoyons ici le lecteur à notre publication sur la baguette magique qui décrit et analyse plus avant ces
différences de référentiel
15
L’étoile à six rayons, et une manière héraldique de décrire un hexagramme.

16
12) Devant moi flamboie le pentagramme. - ou variante - 12bis) Autour de moi flamboient les
pentagrammes.
13) Derrière moi brille l'étoile à six branches. - ou variante - 13bis) Au-dessus de moi rayonne
l'hexagramme.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Ruggiu explique également ces différences, la description de Regardie fait référence


à la manière particulière dont le rituel était pratiqué par les adeptes de l’ordre
intérieur de la Golden Dawn. A la fin du rituel les adeptes prenaient ce qu’il appelle «
la posture du pentagramme » (debout, bras et jambe écarté, visualisant un
pentagramme grandissant du cœur pour englober le corps et « devenir » ainsi le
pentagramme) et disaient alors « devant moi flamboie le pentagramme », comme ils
portaient un hexagramme dans le dos de leur robe cérémonielle, il disait également «
derrière moi rayonne l’étoile à six branche ».

Une dernière différence dans ces deux rituels est liés à la description même des
pentagrammes, pour Regardie ces derniers « brulent » alors que pour Crowley ces
derniers « flamboient ». Le « pentagramme flamboyant » fait clairement référence à
un vocabulaire maçonnique (et rosicrucien). Cela étant dit, ni Crowley, ni Regardie
n’insiste vraiment sur la visualisation de « flammes » ou d’un « rayonnement » pour
ces pentagrammes ou pour l’hexagramme, par contre Regardie insiste sur la
visualisation « telesmatique » des anges et de leur symbolique. Et pour reprendre
Ruggiu :

Ce qui est important, c'est de construire une forme-pensée suffisamment puissante et d'y
associer le type de vibration émotionnelle voulue.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Ruggiu décrit la visualisation du pentagramme « flamboyant » avec moult détails,


pour lui cette visualisation est importante puisque le « flamboiement » et le «
rayonnement » des pentagrammes sont comme des lumières qui chassent les
influences négatives dans l’astral, voici une courte citation issue de son livre qui
illustre parfaitement ce propos :

En même temps que les syllabes du nom divin résonneront on visualisera le pentagramme en
train de rayonner et de flamboyer, comme s'il irradiait la force divine que l'on vient d'y projeter.
Une fois le nom vibré, l'opérateur restera quelques secondes avec sa dague pointée au centre
du pentagramme en imaginant que celui-ci illumine tout l'astral de son rayonnement et qu'il
repousse ainsi toute force adverse ténébreuse.
On devra visualiser le pentagramme flamboyant comme une sorte de bouclier qui protégerait
la sphère aurique, la face convexe du bouclier étant tournée vers l’extérieur
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Le vocabulaire utilisé à la fois par Regardie et Crowley pour designer l’hexagramme


et le même que celui employé par Eliphas levy, là où le pentagramme est une image
du macrocosme, l’ « étoile a six rayons » est l’image du macrocosme, ce qui est en
haut (le macrocosme, l’hexagramme) est comme ce qui est en bas (le microcosme,
l’étoile flamboyante, le pentagramme). Nous reviendrons sur ces symbolismes dans
les chapitres consacrés au pentagramme et à l’hexagramme.

17
Le rituel du pentagramme s’ouvre par un signe de croix, signe de croix kabbalistique
qui représente toute à la fois l’équilibre des éléments, mais également un
positionnement spatiale dans le macrocosme et dans le microcosme.

Nous reconnaissons, que la croix Kabbalistique à elle seule propose suffisamment de matière
pour occuper philosophiquement pendant longtemps le magicien dans l’analyse
contemplative. Et c’est exactement en cela que réside la valeur de l’utilisation traditionnelle et
longuement réfléchi des symboles.
Frater V.D. Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

Le rituel de la croix Kaballistique se retrouve pour la première fois chez Eliphas Levi
dans son "Dogme et Rituel16":

Le ternaire, étant le principe fondamental de toute la cabale ou tradition sacrée de nos pères,
a dû être le dogme fondamental du christianisme dont il explique le dualisme apparent par
l'intervention d'une harmonieuse et toute puissante unité. Le Christ n'a pas écrit son dogme, et
ne l’a révélé en secret qu'à son disciple favori, seul cabaliste, et grand cabaliste entre les
apôtres. Aussi l'Apocalypse est-elle le livre de la gnose ou doctrine secrète des premiers
chrétiens, doctrine dont la clef est indiquée par un verset secret du Pater que la Vulgate ne
traduit pas, et que dans le rit grec (conservateur des traditions de saint Jean) il n'est permis
qu'aux prêtres de prononcer. Ce verset, tout cabalistique, se trouve dans le texte grec de
l'évangile selon saint Mathieu et dans plusieurs exemplaires hébraïques.

17

Le mot sacré de Malkout, employé pour Keter, qui est son correspondant cabalistique, et la
balance de Geburah et de Chesed se répétant dans les cercles ou cieux que les gnostiques
appelaient Eones, donnent dans ce verset occulte, la clef de voûte de tout le temple chrétien.
Les protestants l'ont traduit et conservé dans leur Nouveau Testament, sans en retrouver la
haute et merveilleuse intelligence, qui leur eût dévoilé tous les mystères de l'Apocalypse ;
mais c'est une tradition dans l'Eglise que la révélation de ces mystères est réservée aux
derniers temps.

Malkout appuyé sur Géburah et sur Chesed, c'est le temple de Salomon ayant pour colonnes
Jakin et Bohas. C'est le dogme adamique, appuyé d'une part sur la résignation d'Abel, et de
l'autre sur le travail et les remords de Caïn ; c'est l'équilibre universel de l'être basé sur la
nécessité et sur la liberté, sur la fixité et le mouvement ; c'est la démonstration du levier
universel cherchée vainement par Archimède.
Eliphas Levi Dogme & Rituel

Le texte cité par Levi ici est la fin du notre père tel que nous la connaissons et qui se
retrouve en note dans certaines éditions de Mathieu VI-6-13. Soit "à toi le règne la
puissance et la gloire pour des siècles et des siècles, amen" mais Levi cite le texte
en Hébreux et en grec et il explique les correspondances au séphirot, Malkuth,

16
Voir ici : http://english.grimoar.cz/?Loc=aut&Lng=2&New=35 ou ici
http://crptrad.aecoute.info/old/briefcase/levi_Dogme_rituel_haute_magie.doc
17
Ὅτι σοῦ ἐστιν ἡ βασιλεία καὶ ἡ δύναμις καὶ ἡ δόξα εἰς τοὺς αἰῶνας ; Ἀμήν soit : Hóti soû estin hê basileía kaì
hê dýnamis kaì hê dóxa eis toùs aiỗnas ; Amến

18
Gebourah et Chesed (qu'on appelle aussi Gedulah) représentation pour lui ici du
ternaire ou Malkuth est une image de Kéther.

Nous notons également la mention ici de « Jakin et


Bohas18 », référence aux colonnes du temple de
Jérusalem qui se trouvent à l’entrée de chaque
temple maçonnique. Si nous mentionnons ce point
ici, c’est qu’il est « révélateur », selon nous, d’une
réalité initiatique chez Levy, qui utilise ici le
vocabulaire et le référentiel maçonnique. Nous
pourrions également en déduire, au vu de
l’orientation des colonnes qu’il mentionne, a quel rite
il fut initié. Loin des querelles de loges, et dans le
cadre de ce rituel particulier et de son interprétation
kabbalistiques, ces orientations de colonnes nous
paraissent erroné, puisque « bohas » qui signifie « la
force en lui » devrait être logiquement associé à
Geburah qui a la racine GBR hébraïque signifiant
également « force » et que l’on traduit également par
« puissance ».

Figure 5 - La papesse d'après le tarot de Wirth, le damier au sol , se trouve


à l'entrée de chaque temple maçonnique, les deux colonnes derrière, l'une
rouge l'autre bleue, symbolise les colonnes qui se trouve également à
l'entrée du temple : Jakin et Bohas.

Levy dans son tome II explique l'utilisation de ce verset:

Le signe de la croix adopté par les chrétiens ne leur appartient pas exclusivement. Il est aussi
cabalistique, et représente les oppositions et l'équilibre quaternaire des éléments. Nous
voyons par le verset occulte du Pater que nous avons signalé dans notre Dogme qu'il y avait
primitivement deux manières de le faire, ou du moins deux formules bien différentes pour le
caractériser : l'une réservée aux prêtres et aux initiés ; l'autre accordée aux néophytes et aux
profanes. Ainsi, par exemple, l'initié, en portant la main à son front, disait : A toi ; puis il
ajoutait : appartiennent ; et continuait en portant la main à sa poitrine : le royaume ; puis à
l'épaule gauche, la justice ; à l'épaule droite, et la miséricorde. Puis on joignait les deux mains
en ajoutant : dans les cycles générateurs. Tibi sunt Malchut et Geburah et Chesed per aeonas
- Signe de croix absolument et magnifiquement cabalistique, que les profanations du
gnosticisme ont fait perdre complètement à l'Eglise militante et officielle.
Ce signe fait de cette manière doit précéder et terminer la conjuration des quatre
Eliphas Levi Dogme & Rituel

La conjuration des "quatre" dont Levi parle se trouve juste avant, mais cette dernière
ne ressemble pas au rituel du pentagramme de la Golden Dawn, puisqu'il s'agit d'une
conjuration d'élémentaires19, même si la « symbolique » élémentaire y est identique.
Car le signe de croix kabbalistique fait également référence aux éléments, comme
nous le rappel Ruggiu :

18
On retrouve cette symbolique dans la carte de la papesse dont nous fournissons l’illustration ci-contre, cette
dernière symbolique est plus explicitement présente dans le tarot de Waite, même si ce dernier supprime la
symbolique du damier, et qu’il indique clairement les deux colonnes l’une portant un J, l’autre un B.
19
Cependant ces conjurations rappel celle qui sont mentionné dans le Cypher Manuscript, la conjuration des
quatre est en annexe de la présente publication.

19
Ce petit rituel est en fait une forme qabalistique du traditionnel signe de croix pratiqué par les
chrétiens qui l'empruntèrent d'ailleurs aux adeptes du culte à mystères de Mithra où, dès
l'origine, sa signification réelle était en rapport avec la croix quaternaire des éléments dont
l'univers était constitué selon la philosophie grecque ancienne.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Ou encore Moryasson dans son livre La lumière sur le royaume :

En réalité ce Signe est appelé « Le Signe des Éléments » ou « Signe de la Croix des
Éléments ».[…]
La puissance de ce Signe résulte de l'équilibre entre les Quatre Éléments, par rapport au
Cinquième, qu'il provoque sur celui qui le trace. […]
Dans ce Rituel, les Forces du « Quaternaire » sont mises en activité, celles qui émanent du
Nombre Quatre. Il a sa source dans L’Ésotérisme Occidental Pythagoricien car toute Théurgie
s'érigeait — et s'érige — sur la Mystique des Nombres.[...]
Moryason, la lumière sur le royaume

La golden Dawn, va cependant légèrement modifié ce rituel, d’abord en transformant


la version « latine » de Levy en une version hébraïque en en utilisant une
prononciation spécifique, Ruggiu l’explique ainsi :

Les mots employés, appelés "nom de pouvoirs", sont hébreux et forment une phrase signifiant
: « À Toi Seigneur appartiennent le Royaume, la Sévérité et la Miséricorde, dans les siècles
des siècles, Amen ». Le premier mot hébreu (‫ אתה‬aleph-tau-heh), qui se prononce "atoh"
selon la vocalisation shephardim employée par l'Ordre de la Golden Dawn, fait référence
implicitement à la séphirah Kether et au Yechidah, c'est-à-dire à l'étincelle divine présente en
chaque être humain.

Le second mot hébreu Malkuth (‫ םלכת‬mem-lamed-kaph-tau), qui signifie le "Royaume", se


prononce "mal-kou-sse" et fait référence à la séphirah du même nom qui représente le monde
matériel et le monde de l'action (Assiah) dans lequel l'homme est incarné. Le troisième mot,
Ve-Geburah (‫ וגברה‬vau-ghimel-beth-resh-heh) qui se prononce "Vé-gué-vou-ra", fait référence
à la séphirah Geburah qui signifie "Force" ou "Puissance" en hébreu et qui représente la
"Sévérité" de Dieu, c'est-à-dire, en termes plus théosophiques la rigueur de la loi cosmique
ayant trait au karma. Le quatrième mot Ve-Gedulah (‫ וגדה‬vau-ghimel-daleth-heh) qui se
prononce "Vé-gué-dou-lah", représente la miséricorde de Dieu et correspond à ce que les
chrétiens connaissent sous le nom de "grâce". Le dernier terme, Le-Olahm (‫ לעולמ‬lamed-ayin-
vau-lamed-mem final) qui se prononce "Lé-o-la-m", a plusieurs sens en hébreu : il peut être
traduit par "à jamais" ou "dans l'éternité", mais il signifie aussi "mondes", "univers", ou plus
exactement "aeons" dans le sens grec, c'est-à-dire, mondes manifestés dans plusieurs cycles
cosmiques temporels. Enfin, le dernier mot employé, Amen (‫ אםנ‬aleph-mem-nun final), a le
sens classique de "Ainsi soit-il", mais dérive en fait du nom du dieu égyptien Amoun, qui
signifie "le caché", c'est à dire le dieu caché derrière sa création.

En résumé, au niveau de l'opérateur, Atoh correspond à l'âme, Malkuth au corps, Geburah et


Gedulah aux deux extrêmes du pouvoir mis en action par le mage, Le Olahm à son action
équilibrée dans le monde temporel, et Amen à son essence intangible.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Ce signe revient donc à se placer sur l'arbre kabbalistique, si j'ai Kéther devant moi,
Gebourah à ma gauche, Chesed à ma droite et Malkuth derrière moi, alors je me
retrouve dans l’intersection des chemins de l’arbre de vie correspondant à Tipheret.
Comme nous l’explique Moryason :

20
Lorsque l'on sait, par l'étude de la Kabbale, quels Centres sont mis en activité par ces mots,
on comprend que, par ce Signe, l'homme devient le reflet du « Dieu Vivant […]
En disant «Atoh » et en visualisant la Lumière blanche, vous attirez l'Énergie de la Sphère de
Kéther. Vous faites descendre cette Force jusqu'au plan le plus dense, Malkuth, le Royaume
Puis en visualisant la Lumière montant vers la Sphère de Guéburah et se dirigeant ensuite
vers Chésed ou Guédulah (autre appellation de cette Émanation), vous élevez la fréquence
de votre propre vibration élémentale. - Enfin, l'équilibre se retrouve en Tiphéreth, lorsque vous
joignez vos mains sur la poitrine.
Moryasson – La lumière sur le royaume

On notera que l'explication de Levi est "inverse" de celle de Crowley, de Regardie ou


de l’ensemble des « reprises » de cette croix kabbalistique, mais elle est également
plus logique si on se réfère à l'arbre kabbalistique (Gebourah est à gauche et
Gedoulah à droite). Cette inversion des Sephirot, pourrait s’expliquer dans une
logique « élémentaire », en effet la croix kabbalistique est interprété comme étant
l’équilibre des éléments ainsi moryasson nous dit :

[…]En effectuant ce Signe, vous appelez donc l'Esprit qui touchera l'Élément Terre (Malkuth)
puis le Feu (Guéburah) enfin l'Eau (Guédulah) et se stabilisera non loin de votre centre de
gravité, en Tiphéreth, grâce à la descente de l'Air. Reportez-vous à l'Arbre de Vie.
Une trop longue explication s'avérerait fatiguante. […]
Moryasson – La lumière sur le royaume page

Et contrairement à Moryasson qui nous annonce laconiquement « qu’une trop longue


explication s’avérerait fatigante », nous pensons qu’il faut encore parler de cet
« équilibre » en Tipheret, dont il nous parle. Ruggiu nous dit à ce sujet :

Le rituel de la croix qabalistique doit précéder et conclure tout rituel du pentagramme puisqu'il
est l'affirmation de l'équilibre en soi des quatre éléments qui trouvent leur synthèse dans le
symbole de la croix, le pentagramme exprimant plutôt la domination de l'esprit sur la matière,
constituée par ces quatre éléments. Mais le but majeur de ce rituel est en fait de se relier aux
forces cosmiques en incarnant, à l'intérieur de soi, les forces séphirothiques de l'Arbre de Vie ;
il doit donc être plutôt considéré comme un exercice spirituel, ce que sont d'ailleurs au fond
tous les rituels magiques bien compris.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Pour bien comprendre cela nous devons rapidement abordé l’arbre kabbalistique
(voir figure ci-dessous). L’arbre kabbalistique représente la descente de l’énergie
divine dans la matière symbolisé par « Malkuth », Le royaume. Dieu qui est une
essence non manifesté est représenté hors de l’arbre kabbalistique sa première
émanation, que l’homme peut abordé est « kéther », la couronne. L’arbre
kabbalistique représente donc cette descente de l’énergie divine en partant de
Kether jusqu’à Malkuth, qui représente le monde physique tel que nous le
connaissons, l’Homme qui se situe en Malkuth va tenter sur son chemin spirituel de
remonter jusqu’à dieu, c’est-à-dire jusqu’à Kether.

Les Kabbalistes considère qu’au-delà de Kether on franchit le voile de l’existence


c’est-à-dire qu’on perd son existence propre pour se fondre avec la création, avec
Dieu.

L’arbre représente donc à la fois le processus de création « macrocosmique » de


l’univers et également le processus « microcosmique » de création dans l’homme.
Dans un double cycle « involutif » de descente dans la matière et « évolutif » de la
matière vers les plans plus subtils.

21
Il se décompose en dix centres appelés Sephirot mais également verticalement en
trois pilier et horizontalement en quatre « voiles ».

1-3 Il y a dix Séphiroth dans le non-créé comme le nombre des dix doigts : cinq en face des
cinq autres, une alliance unique est établie au-dessus d'eux par la circoncision de la langue et
la circoncision de la chair
Sepher Yetsirah

Ces dix Sephirot sont associées avec des planètes, des archanges, des
« hierarchies angélique » et avec les quatre éléments.

1-14 Voyez! Des dix Séphiroth dans le non-créé : procèdent le Souffle d'Elohim Vivant, le
Souffle issu du Souffle, les Eaux issues du Souffle, le Feu issu des Eaux, le Haut, le Bas,
l'Ouest, le Nord, l'Est, le Sud.[…]
3-4 Voici les trois mères : Aleph, Mem, Shin, dans l'univers sont l¹ Air, le Feu, l¹Eau. Les cieux
ont été créés à partir du Feu. La terre à partir des Eaux et l'air se meut entre les deux
3-5 Voici les trois mères : Aleph, Mem, Shin, dans l'année ce sont le Chaud, le Froid, le
Tempéré. Le Chaud est créé à partir du Feu. Le Froid est créé à partir des Eaux et le
Tempéré de l'air qui se meut entre les deux.
Sepher Yetsirah

Si nous nous attardons sur les Sephirot particulier qui sont mis en œuvre dans ce
rituel : En premier lieu on a Kéther, la couronne, qui correspond à la lumière divine
de la connaissance et en ce sens se rattache avec l’air qui est l’élément qui équilibre,
Kéther se diffuse en « Chockmah », la sagesse et « Binah » , la compréhension,
ensemble ces trois Sephirot forme le triangle divin des trois première émanations, la
trinités, et ensemble il symbolise l’air.

Malkuth, le royaume, symbolise la terre, la matérialité, et la sphère de manifestation,


alors que l’ensemble des autres Sephirot se place dans une sphère astrale, ce qui ne
veut pas dire qu’il ne sont pas manifesté, mais ils se situe simplement sur un autre
plan de réalité, on parle d’ailleurs avec l’arbre kabbalistique des quatre voiles, et
Malkuth symbolise le premier voile, celui du monde physique. Gebourah, la force, est
littéralement le feu, cette source primordiale d’énergie dans l’univers qui se manifeste
dans son aspect négatif par la destruction et dans son aspect positif par la volonté.
Chesed, la compassion, représente l’eau, qui est l’élément des émotions et de
l’expérience de la vie.

Pour la Golden Dawn, suivant l’interprétation de la Kaballe occidentale, les « noms »


divins et les anges, sont rattachées à un des quatre mondes de la Kaballe (atziluh,
briah, Yetsirah et Assiah) de l’arbre kabbalistique et à des Sephirot précises qui sont
spécifiquement évoqué dans le rituel du pentagramme :

On remarquera que dans le rituel mineur du pentagramme, l'opérateur évoque d'abord le


monde des archétypes d'Atziluth en vibrant les quatre noms divins, puis celui de la création en
Briah en vibrant les noms des quatre archanges, et enfin parvient au plan de Yetzirah et
d'Assiah en visualisant les formes télesmatiques adéquates
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

22
23
Nous pourrions penser, comme l’indique Moryason, que ce rituel revient donc à se
placer en Tipheret. Mais nous préférons penser qu’il s’agit d’un placement dans une
sphère qui n’est normalement pas placé sur l’arbre de la connaissance et qui se
nomme Daath ou Daa’t, l’abime. Il s’agit ici de l’ « abime » de la connaissance. C’est
l’endroit où les dix Sephirot sont unis comme un seul. Quand l’adepte atteint Daath,
on parle d’unification, c’est un état mystique ou l’homme à accès directement à la
lumière divine, ou du moins à un reflet moins déformé de cette dernière, car en
Kéther, comme nous l’avons dit, l’Homme perd son individualité pour se fondre dans
l’infinité, Daath est donc le seul état que l’Homme peut atteindre sans pour autant
perdre sa personnalité propre. Daath, est ce lieu particulier ou tout devient possible,
ou le non-manifesté bascule dans la manifestation, par l’intermédiaire du mental de
l’opérateur. En ce sens atteindre Daath, revient à se placer, non plus comme un
acteur de la réalité, mais comme un véritable créateur, et c’est là un des buts de la
magie.

Le placement sur « la croix », la croisée des chemins, le « carrefour », qui dans de


nombreuse mythologie et système mystique représente des lieux de magie, ou les
portes de la réalité sont plus mince, n’est pas anodine20. La croix symbolise la
rencontre de deux axes horizontaux et verticaux symbolisés par le nord et le sud,
l’ouest et l’est, c’est donc un placement spatiale au centre d’une croix. Mais cette
croix renferme en elle un autre axe qui unit le haut et le bas, on a donc non plus 4
coins du monde mais 6, c’est cette symbolique que nous retrouvons dans la rose-
croix.

Si vous regardez attentivement le placement de Daath sur l’arbre kabbalistique vous


noterez qu’il se trouve au milieux d’un hexagramme, c’est-à-dire d’une figure
géométrique délimité par six coins. Dans le rituel du pentagramme, on termine
d’ailleurs en disant : « au-dessus de moi rayonne l’hexagramme ».

Dans le cadre de ce rituel spécifique, nous avons déjà dit que les positionnements
des séphirots de Lévi nous semblent plus logique que ceux de la Golden Dawn.
Nous allons maintenant rapidement expliqué pourquoi. Moryasson dans son livre, la
lumière sur le royaume, symbolise la croix kabbalistique par une croix élémentaires
comme sur la figure ci-contre. Hors les éléments ont un ordre, le feu vient en
premier, puis l’air, puis l’eau, puis la terre, cette croix préfigure donc un cercle, dans
lequel les éléments se succèdent les uns les autres. Selon nous ce cercle, qui tourne
vers la gauche, devrait tourner vers la droite, et nous reviendrons sur cet aspect
particulier dans les derniers chapitres.

Figure 6 –la Croix des éléments


d'après le modèle de la Golden
Dawn, cette croix engendre un
mouvement anti-horaire. En
inversant comme le fait levy les
sephirots se mouvement tourne dans
l’autre sens.

2020
Notons par exemple “Hécate” la déesse des carrefours et de la magie, et Papa Legba du Vaudou qui est le
gardien des carrefours, ainsi que les nombreux mythes et légendes qui accorde aux carrefours des propriétés
magiques.

24
On peut se demander comment cette « ouverture » et « fermeture » de rituel,
mentionné pour la première fois par écrit par Levy, ce sont retrouvées dans les rituels
de la Golden Dawn, pour soulever une partie du mystère il faut revenir en 1854 :

Cette année-là, Levy effectua un premier voyage à Londres, il en reviendra


« transformé » et commencera alors à écrire ces textes les plus ésotériques qui lui
apporteront une renommée international dont le fameux dogmes et rituel écrit en
1859. Lors de ce voyage il rencontre Sir Edward Bulwer-Lytton, membre des cercles
rosicruciens anglais. Les membres de la SRIA (Societas Rosicruciana in Anglia) se
réclamaient du patronnage de Bulwer-Lytton et ces membres furent les fondateurs
de la célèbres Golden Dawn.

Au printemps 1854, Lévi se rend donc à Londres, il y rencontre le Dr. Ashburner et


Sir Edward Bulwer-Lytton, qui devient son ami et le fait admettre au sein des cercles
rosicruciens. Encouragé par une amie de Bulwer-Lytton, selon toute vraisemblance
une initiée de haut grade, il fera une série d'évocations, et fera apparaitre le fantôme
d’Apollonius de Tyane. Le récit de ce séjour londonien est rapporté dans Dogme et
rituel ainsi on peut lire :

Au printemps de l'année 1854, j'étais allé à Londres pour échapper à des chagrins d'intérieur
et me livrer, sans distraction, à la science. J'avais des lettres d'introduction pour des
personnages éminents et curieux de révélations du monde surnaturel.
[…]un jour , en rentrant à mon hôtel, je trouvai un pli à mon adresse. Ce pli contenait la moitié
d'une carte coupée transversalement, et sur laquelle je reconnus tout d'abord le caractère du
sceau (le Salomon, et un papier fort petit sur lequel était écrit au crayon : « Demain, à trois
heures, devant l'abbaye de Westminster, on vous présentera l'autre moitié de cette carte. » Je
me rendis à ce singulier rendez-vous. Une voiture stationnait sur la place. Je tenais, sans
affectation, mon fragment de carte à la main ; un domestique s'approcha de moi et me fit
signe en m'ouvrant la portière de la voiture. Dans la voiture était une dame en noir, dont le
chapeau était recouvert d'un voile très épais; elle me fit un signe de monter près d'elle, en me
montrant l'autre moitié de la carte que j'avais reçue. La portière se referma, la voiture roula; et,
la dame ayant relevé son voile, je pus voir que j'avais affaire à une personne âgée, ayant sous
des sourcils gris des yeux noirs extrêmement
vifs et d'une fixité étrange. « Sir, me dit-elle, avec un accent anglais très prononcé, je sais que
la loi du secret est rigoureuse entre les adeptes; une amie de sir B' Ln, qui vous a vu, sait
qu'on vous a demandé des expériences, et que vous avez refusé de satisfaire cette curiosité.
Peut-être n'aviez-vous pas les choses nécessaires : je veux vous montrer un cabinet magique
complet ; mais je vous demande, avant tout, le plus inviolable secret. Si vous ne me faites pas
cette promesse sur l'honneur, je vais donner ordre qu'on vous reconduise chez vous. » Je fis
la promesse qu'on exigeait de moi, et j'y suis fidèle en ne disant ni le nom, ni la qualité, ni la
demeure de cette dame, que je reconnus bientôt pour une initiée, non pas précisément du
premier ordre, mais d'un grade très élevé.
Nous eûmes plusieurs longues conversations, pendant lesquelles elle insistait toujours sur la
nécessité des pratiques pour compléter l'initiation. Elle me montra une collection de vêtements
et d'instruments magique, me prêta même quelques livres curieux qui me manquaient; bref,
elle me détermina à tenter chez elle l'expérience d'une évocation complète, à laquelle je me
préparai pendant .vingt et un jours, en observant scrupuleusement les pratiques indiquées au
treizième chapitre du Rituel. […]
Eliphas Levi Dogme & Rituel

25
Levi indique également que pour ce rituel qu’il fit à Londres il utilisa un
pentagramme :

C'est le 24 juillet de l'année 1854 que l'auteur de ce livre, Eliphas Lévi, fit à Londres
l'expérience de l'évocation par le pentagramme, après s’y être préparé par toutes les
cérémonies qui sont marquées dans le Rituel (voir le rituel, chapitre 13).
Dogme et rituel, Eliphas Levi

D’après Aleister Crowley, Levi eu même accès au Cipher manuscrit et il indique ainsi
dans son livre de Thot :

Les Manuscrits cipher sont supposés dater des premières années du dix-neuvième siècle; et il
y a une note sur une page qui semble être de l’écriture d’Eliphas Levi. Il apparait extrêmement
probable qu’il ait eu accès à ces manuscrits lors de sa visite à Bulwer-Lytton en Angleterre.
Crowley – Book of Thoth (traduction Abraxas)

D’après Ellic Howe21, un des nombreux chercheurs contemporain à avoir étudié de


manière extensive les origines de la Golden Dawn, citant l’autobiographie de Waite
(membre de la G.D), les manuscrit cipher auraient été à un moment de leur existence
en possession de Mackenzie.

A.E Waite suggéra dans son autobiographie Shadows of Life and Thought, 1938, que
Mackenzie eu un temps possédé les légendaires manuscrits Cypher de la golden Dawn, bien
que cela semble improbable. La provenance de ces documents est inconnu et le restera
vraisemblablement. Ils étaient en possession du Rev. A.F.A Woodford, un membre fondateur
de la loge Q.C, en 1886 et il les donna à Westcott en aout 1887.
Fringe Masonry in England 1870-85, Ellic Howe, 1972 (traduction Abraxas)

On retrouve également chez certains auteurs contemporain, qui se base entre autre
sur des analyses graphologiques des manuscrits originaux, que Mackenzie serait
l’auteur original de ces manuscrits, à défauts de savoir la vérité il en avait en tout cas
les capacités de part ces connaissances ésotériques et linguistiques et aurait donc
pu largement contribué à la fabrication d’un certains nombres des documents
originaux de la GD. Mackenzie et Hockley sont également cité par Westcott dans ces
lectures historiques comme « chefs » qui ont inspiré la G.D, hors Mackenzie rendit
visite à Levi en 1861, comme nous le rapporte également Ellic Howe :

En décembre 1861 (âgé de 28 ans) il était à paris et visita Eliphas Levi (c.à.d. l’abbé Alphonse
Louis Constant, 1810-75), l’auteur de Dogme et Rituel de la haute magie, 1856, et déjà un
auteur renommé et une autorité sur la magie. Quand Mackenzie retourna à Londres, il dicta
immédiatement un rapport de ces deux rencontres avec le Magus à Frederick Hockley, alors
ami proche et son mentor dans l’occultisme. D’après la correspondance inédite de Levi, cité
par son biographe Paul Charconac, il trouva Mackenzie très intelligent mais excessivement
impliqué dans la magie et le spiritualisme.
Fringe Masonry in England 1870-85, Ellic Howe, 1972 (traduction Abraxas)

Même si le rituel de la Croix Kabbalistique ne se retrouve pas dans les Ciphers


Manuscrits, il s’agit soit d’une révélation de Lévi de rituel d’origine rosicrucienne dont

21
Ellic Paul Howe (20.09.1910 – 28.09.1991) auteur britannique qui a tout particulièrement écrit sur
l’occultisme et la Golden Dawn, on lui doit entre autre: Magicians of the Golden Dawn: A Documentary History
of a Magical Order, 1887-1923 (1978) , Alchemist of the Golden Dawn: The Letters of the Reverend W. A.
Ayton to F. L. Gardner and Others, 1886-1905 (Roots of the Golden Dawn Series) edited by Ellic Howe (1985)
et finalement Fringe Masonry in England, 1870-1885 (Golden Dawn Studies Series ; No 12) (with Darcy Kuntz)
(1997).

26
il aurait éventuellement été informé en 1854 lors de sa visite à Londres, soit c’est
Levi lui-même et son livre « dogme et rituel » qui devinrent l’inspiration de la Golden
Dawn. Une chose est cependant certaine, c’est qu’il y a des liens indiscutable entre
Levi, cité par Westcott comme étant un des « chefs », et la Golden Dawn, dont un
des membres, Waite, devint le traducteur officiel de l’œuvre d’Eliphas Levi en langue
anglaise.

La croix kabbalistique, que Moryason appel encore la « croix des éléments » contient
déjà en elles une référence aux quatre éléments, le reste du rituel est encore plus
ouvertement une référence aux quatre éléments, nous verrons donc dans les
chapitres qui suivent comment ces quatre éléments s’organise autour de la rose des
vents et comment ils sont personnifiés.

27
L’ORIGINE EGYPTIENNE

Les quatre éléments, et les quatre directions sont associé au quatre “bêtes » de la
Merkabah d’Ezéchiel, le Lion, l’aigle, l’homme et le taureau, c’est ce qu’on appelle le
tétramorphe.

Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face


d’homme, et tous les quatre avaient une face de lion à
droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à
gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle.
Ezéchiel 1,10

Ce sont en hébreux les Chayot, Chajot ou hayyoth


(‫ )חַּיֹות‬sont les “être vivant” ou ange, c'est-à-dire les
séraphin de la tradition chrétienne, ce sont eux qui
conduisent le char (Merkabah) de dieu, au nombre
de quatre ils sont considérés comme l’origine des
quatre directions du paradis et des quatre éléments.
Dans les enseignements mystiques de la kabbale
c’est une „sphère“ d’anges à travers laquelle passe
l’essence de la divinité pour atteindre l’ange régent
de la sphère terrestre „Metatron“22.

En hébreux le terme “Hajoth Haqodesh“ (ou encore


Hayyot ha Qadosh ), signifie „vie divine“. On
retrouve ce terme chez Francis Barrett qui dans The
Magus les associe à Kether et au nom de dieu Ehie,
et pour Eliphas Levy :
Figure 7 - Arcane XXI, le monde d'après
La 1ère catégorie des esprits est celle d’Hajoth, le tarot de Wirth. Les quatres gardiens
Haccadosh ou les intelligences du tétragramme divin reprennent le tetramorpge de la vision
sont les lettres sont figurées dans la prophétie d'Ezechiel.
d’Ezéchiel par des animaux mystérieux“
La science des esprits chap III – Eliphas levy

Ce dernier correspond également aux quatre signes « fixes » de l’astrologie Lion,


Scorpion, Verseau et Taureau qui dans la mythologie mésopotamienne étaient des
divinités secondaire : Le verseau était GU.LA «La grande figure » associé au dieu Ea
un des plus important du panthéon mésopotamien. Le taureau était GU.AN.NA « le
taureau céleste » création d’Anu à la demande d’Innana pour détruire Uruk. Le lion
était UR.GU.LA associé à l’aspect guerrier de la déesse Istar et à Latarak. Le
scorpion étant GIR.TAB ou Zuquaqipu, « le scorpion » associé à l’aspect d’épouse
d’Istar. Symbolique zodiacale, qui comme tant d’autre nous viens de la mythologie
mésopotamienne et que l’on retrouve dans l’arcane XXI du tarot.

22
voir Encyclopedia of Occultism and Parapsychology,.- Shepard, Leslie A.

28
L’association de ces êtres du tétramorphe avec les points cardinaux nous vient en
partie de la religion égyptienne comme nous l’indique M. Bertelot dans son livre sur
l’origine de l’Alchimie :

Le nombre quatre joue un rôle fondamental chez les alchimistes, aussi bien que chez les
Egyptiens. Ceux- ci distinguaient les quatre bases ou éléments, les quatre zones, les quatre
divinités funéraires, qui étaient aussi les génies des quatre points cardinaux et qui
répondaient d'ailleurs aux quatre vents, etc.
L’origine de l’alchimie- M Berthelot – p34.

En effet, dans l’Egypte antique on retrouve la personnification des quatre vents avec
les quatre éléments, souvent représenté sous forme d’animaux, ces derniers sont
identiques à la description d’Ezéchiel ou aux associations classiques avec les quatre
évangélistes qu’on retrouve dans la religion chrétienne sauf que l’homme ou l’ange
était chez les égyptiens représenté par un serpent, ce dernier représentant « noun »
l’océan primordiale, le chaos dont est issus toute chose était naturellement attribué à
l’eau. On retrouve ces personnifications sur les bas-reliefs du temple de Kom Ombo :

Figure 8 - Bas-relief de la niche entourée d'oreilles et d'yeux et surmontée par Isis ou Heh dans le déambulatoire
extérieur nord, temple de Kom Ombo, Égypte. La figure manquante est un serpent.

Sur cette illustration on voit une cavité, un naos, qui devait recevoir une statue de la
déesse Maat, surmonté par Heh le dieu de l’air, à sa gauche un lion, symbolisant le
vent du sud, à sa droite un taureau symbolisant le vent du nord, en dessous un relief
détruit qui devait symboliser le vent d’ouest et représentait un serpent, finalement à
gauche un faucon symbolisant le vent d’est23.

23
Voir : Le relief cultuel de Kom Ombo, François Tonic, Toutankhamon magazine n°38, ainsi que Kom Ombo
et son relief cultuel, Gutbub Adolphe, Bulletin de la Société française d'égyptologie, 1984, vol.101 OCTOBRE,
p.21-48

29
On retrouve également au temple d’Horus d’Efnou quatre dieu gardiens qui ont les
même relations aux vents mais pas pour les mêmes directions on retrouve ainsi :
Neb-Mâba, le « seigneur du Harpon », gardien du sud et représenté sous la forme
d’un faucon ; Our-Hemhem, « celui dont le rugissement est puissant », gardien de
l’Ouest et représenté sous la forme d’un homme à tête de taureau ; Ned-Des ou Our-
Des, le « seigneur du couteau », gardien du nord et représenté avec une tête de
Lion ; et Âa-Senedj, « imposant la terreur qu’il inspire », gardien de l’est et
représenté par un homme à tête de serpent. Ces gardiens sont les hypostases du
créateur, créé à partir de lui-même pour constituer un rempart vivant.

La Golden Dawn utilisait également des représentations d’origine égyptienne pour


représenter les gardiens des éléments, même si ces dernier ne sont pas
spécifiquement utilisé dans le rituel du pentagramme, Ruggiu nous indique que la
forme « télésmatique » de ces divinités peut, voir doit, être visualisé pour invoquer
correctement les gardiens des quatre coin du monde :

Les formes télesmatiques que nous donnons ci-dessous sont donc celles qui correspondent
au monde d'Assiah. Elles sont connues sous le nom de Kerubim : les anciens égyptiens les
utilisaient dans leurs temples comme gardiens des quatre points cardinaux, tradition reprise
par l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée.

Le Kerub de l'Air correspond à l'archange Raphaël, au signe du Verseau et à la déesse


égyptienne Hathor dont il emprunte la forme. Hathor se présente sous l'apparence d'une jeune
fille, sa face et ses membres sont en or translucide. La déesse porte la couronne égyptienne
Atef, faite d'un disque solaire rouge écarlate encadré par deux cornes noires et surmonté par
deux plumes blanches rayées de bleu. La couronne repose sur une coiffe égyptienne appelée
"némysse" de couleur noire. Hathor porte un collier avec une triple rangée de perles de verre
bleues, rouges et bleues. Elle est vêtue d'une robe orange, bordée de bandes bleues et
rouges ; elle tient une croix de vie bleue (l'Ankh) dans la main gauche et une baguette bleue
ornée d'une fleur de lotus verte dans la main droite. En tant que Kerub de l'Air, la Déesse est
représentée avec deux grandes ailes bleutées déployées derrière elle.

Figure 9 - Les quatre Kerubim élémentaires, d'après Israel Regardie, The complete Golden Dawn

30
Le Kerub de l'Eau correspond à l'archange Gabriel, au signe zodiacal du
24
Scorpion et au dieu égyptien Tum ou Tmu ; il a l'apparence d'un homme à tête
d'aigle surmonté d'un disque solaire entouré d'un serpent. Il porte une
"némysse" bleue rayée de bandes oranges, ainsi qu'une robe de couleur
glauque (vert bleuâtre). Son cou et ses bras sont ornés d'un collier et de
bracelets de couleur orange. Ses deux ailes sont faites de plumes
alternativement bleues et oranges.

Le Kerub du Feu correspond à l'archange Michaël, au signe zodiacal du Lion et


25
à la déesse égyptienne Tharpesh : il a l'apparence d'une femme à tête de
Lionne. Il porte une "némysse" rouge rayée de bandes vertes ainsi qu'une robe
rouge écarlate. Son collier est orné de cornaline, de rubis et d'émeraudes. Ses
deux ailes étendues sont faites de plumes rouges et vertes.

Le Kerub de la Terre correspond à l'archange Uriel, au signe zodiacal du


26
Taureau et au dieu égyptien Ahapshi : il a l'apparence d'un homme à tête de
Taureau, ses deux cornes encadrent un disque solaire rouge orangé. Sa peau
est noire. Il est vêtu d'une pagne vert. Ses deux lourdes ailes sont sombres et
noires et striées de rouge, de vert et de blanc.
La visualisation des Kerubim génère des forces élémentaires extrêmement
puissantes ; dans un rituel on imaginera chaque Kerub environné par son
élément comme pour les archanges.

Le lecteur attentif pourrait s'étonner que l'on ait associé un être ailé à tête d'aigle
au Kerub de l'Eau, alors que cette forme télesmatique eût été plus adéquate
pour le Kerub de l'Air. Mais étant donné que les Kerubim correspondent
également aux signes fixes du zodiaque, il se trouve que le Kerub de l'Eau
correspond au signe du Scorpion, dont les formes du serpent et du scorpion
étaient jugées maléfiques par les anciens égyptiens : c'est pourquoi, ils jugèrent
bon de remplacer le symbole du scorpion par celui de l'aigle, constellation
voisine la plus proche. L'Aigle représente en quelque sorte la valeur sublimée
du scorpion, son aspect transmué.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

On note de ces explications que la Golden Dawn, soit a utilisé des


ressources sur la mythologie égyptienne qui ne font pas parti du corpus
académique actuel, soit que les enseignements qu’ils utilisèrent furent en
quelques sortes perverti. Si l’on prend l’exemple de « Tharpesh » que
Crowley appelle dans son liber777 « Tarpesheth »,il semble que cette
déesse n’existe pas dans la mythologie égyptienne et que son nom soit
une déformation spécifique à la G.D, en suivant la description de Ruggiu,
on est amené à penser qu’il pourrait s’agir de Sekhmet ou
éventuellement de Tefnout, toute deux déesses à tête de lionne27, même
si Sekhmet (la puissante), qui personnifie les ravages du soleil, semble Figure 10 - De haut
plus adapté que Tefnout, déesse primordiale de l’humidité dans en bas, Amset,
l’ennéade d’Héliopolis. Douamoutef, Hâpi,
Kébehsénouf. Vase
canope (CC)
Charles Rossignol

24
Il s’agit certainement de Atoum (parfois orthographié Toum en français), c’est le demiurge créateur dans
certaines version de la mythologie égyptienne, autogène issus de l’océan primordiale, le « noun »,
25
Difficile ici de savoir exactement à quel déesse il est fait référence, suivant ce qu’en indique Ruggiu et
Regardie il est probable que ce soit une déformation du nom de la déesse Pachet (en anglais Pasht ou Pakhet),
qui est « celle qui déchire », la chasseresse parfois associé à Hathor ou à Artemis (par les grecques)
26
Selon toute vraisemblance une déformation de Apis, le dieu taureau de la fertilité et de la force.
27
Il pourrait également s’agir d’Isis qui est parfois représenté avec une tête de Lion.

31
Ces Kerubim sont également accompagnés de « vice-régent » des éléments, d’après
Crowley, ces régents étaient mentionnés sur le document autorisant l’ouverture de la
Golden Dawn et provenant de la loge mère allemande28, les Kerubim sont alors
placé comme suit à chaque coin du temple, à l’endroit où sont également noté « les
quatre rivières du jardin d’eden » :
 Ameshet, Amesheth ou Mesti, le « charpentier », à tête d’homme, est placé au
nord-est. Il a une le némès bleue à bande rouge, bleue et noir, son visage est
rouge, il porte une barbe cérémoniel noir, il a également trois bandes rouges,
bleue et noir autour des épaules
 Thoumathph, Tmoumathpath, Tou-mathapah, Tmoumathv ou Duamutef, le
« coupeur » ou « diviseur », à tête de chacal, est placé au sud-est. Il a le
visage noir, avec des lignes jaunes à ses oreilles pointus, il porte le némès
bleue avec des bordures noir, jaune et bleue et trois bandes de même
couleurs aux épaules.
 Ahephi, Ahapshi, Ahaphix ou Hapi, le « creuseur » ou « enterreur », à tête de
singe, est placé au sud-ouest. Il porte le némès bleue bordée de rouge, bleue
et jaune, couleurs qu’il porte également sur les trois bandes qui entourent ces
épaules.
 Kabetznuph , Kabexnuf, Kabexnuv, Dabexnjemouv ou encore Qebhsenef, le
« saigneur », à tête d’aigle, est placé au nord-est. Il a un visage sombre, porte
le némès noir bordée de rouge, jaune et noir et de même des bandes de
même couleurs aux épaules.

Des positions des invisibles, les dieux des quatre éléments.


Leurs positions sont les quatre points cardinaux du hall extérieur, comme gardiens invisibles
des limites du temples : ils sont placés d’après les vents, c’est-à-dire derrières les positions du
29
Hierophante, Dadouchos, Hiereus et Stolistes .
Entre eux sont places les stations des vice-régents des éléments et ils sont situé aux quatre
30
coins du temple, au place marqués pour les quatre rivières de l’Eden dans le mandat , qui
plus tard représente le temple lui-même, dont les gardiens sont les Kerubim et les vice
31
régents dans les palaces des souverains Ameshet au N-E, Thoumathph au S-E, Ahephi ou
Ahaphi au S-O, Kabetznuph au N-O
Aleister Crowley, Equinox, Vol I.II, Ritual of the 0°=0¤ grade of Neophyte, 1909,
Traduction Abraxas

Ces « kerubims », qui sont donc différents des personnifications élémentaires,


malgré certains noms redondant (typiquement Ahapshi) sont les « fils d’Horus »,
divinité funéraire dont la graphie française usuel est « Amset » (l’homme), Hâpi (le
babouin), Douamoutef (le chacal), Kebehsénouf ou Qebehsenouf (le faucon), dans
les rites funéraires égyptiens cependant, chacun de ces « fils d’Horus » doit être

28
Même s’il s’agit probablement d’un faux.
29
Ce sont des fonctions spécifiques issus de la liturgie de la Golden Dawn, elles sont très similaires au
vénérable/1er surveillant, 2ème surveillant, secrétaire et diacre de la liturgie Franc-Maçonne, dont sont directement
inspiré les rites de la Golden Dawn.
30
Voir reproduction page suivantes.
31
Nous avons gardé la graphie anglo-saxonne qui est une retranscription phonétique de ce qu’on suppose être la
prononciation égyptienne, dans le reste du texte nous avons repris les retranscription phonétique francophone
issue des ouvrages citée en fin de publication. Une erreur « classique » des auteurs modernes qui reprennent des
textes citant des retranscription phonétique est de reprendre la graphie d’un texte qu’ils traduisent, on retrouve
d’ailleurs cela dans de nombreux grimoires, qui a force de déformation, de retranscription et de traduction,
ressemble à des paroles obscures, des conjurations impénétrables, des formules sans « signification », alors que
bien souvent il s’agit d’ancienne prière en grec ou en hébreux issus de la religion judéo-chrétienne ou de
l’hermétisme gréco-égyptien.

32
associé à un point cardinal et à une déesse, qui ne correspondent pas avec le
référentiel de la Golden Dawn, ainsi on a :

 Amset, l’Homme, protège le foie, associé au sud et à la déesse Isis,


 Douamoutef, le chacal, protège les poumons, associé à l’est et à la déesse
Neith, parfois assimilé à Hathor
 Hâpi, le babouin, protège la rate, associé au nord et à la déesse Nephtys
 Kébehsénouf, le faucon, protège l’intestin, associé à l’ouest et à la déesse
Serket, déesse de la respiration et du souffle dans la mythologie égyptienne.

Ces Kerubim des éléments sont d’après Regardie les mêmes que ceux mentionnées
par Ruggiu, cela étant dit, il mentionne également les noms suivants : Athor (Est),
Sothis (Ouest), Apis (Nord), Pasht ou Sekhet32 (Sud)

Les remarques de Ruggiu sur le scorpion et le serpent, montre une certaine


méconnaissance de la religion et de la mythologie égyptienne, qui il faut bien le dire
est protéiforme33, car chaque dieu, déesse, pouvait prendre des aspects et des
caractéristiques différentes en fonction des lieux de cultes et des époques. Le
serpent, si il est le terrifiant Apophis de la mythologie égyptienne est également
l’uraeus protecteur des pharaons est, dans le cadre particulier de la représentation
des éléments, soit un être de nature solaire (l’Uraeus, l’œil de ré), soit la
représentation de l’élément eau, comme c’est le cas dans les temples de Kom Ombo
et Efnou.

Ce qui reste de cette explication de Ruggiu sur les formes télésmatiques des
gardiens, c’est qu’il est important de visualiser une forme leur correspondant, mais
cette dernière peut varier suivant le référentiel personnel du mage, comme nous
l’indique Frater V.D :

32
C’est la raison qui nous fait penser que Pasht est une déformation du nom de la déesse Pakhet, bien qu’elle soit
différente de Sekhmet (Sekhet étant une autre graphie possible de ce nom), le fait que Regardie les cites l’une à
côté de l’autre n’est pas anodin, car Pakhet est une déesse plutôt régional dans la religion égyptienne et elle
combine des aspect de Sekhmet et Bastet. Il n’est en fait pas étonnant de trouver cette déformation quand on
considère que la quasi-totalité des enseignements d’inspiration egyptienne que l’on retrouve dans la Golden
Dawn sont issus de l’œuvre d’ Alfred Thompson Wallis Budge (1857-1934) qui avait quelques affinités connu
avec le paranormal et dont l’édition du livre des morts égyptiens a beaucoup influencé W.B Yeats.
33
Cette caractéristique protéiforme se retrouve parfaitement dans l’un des premiers ouvrage sur la mythologie
égyptienne publié par Champollion, qui « note » d’ailleurs un certains nombres de ces différences d’attributions
entre différentes déesse ou dieu portant les mêmes noms mais n’ayant pas tout à fait les mêmes attributions
suivant les temples ou il les observe.

33
Aucun autre éléments du rituel du pentagramme de bannissement ne cause autant de
difficulté au mage non chrétien que l’appel des archanges. Leur visualisation rappel parfois
fatalement à des cliché dévots, et les quelques mages qui ont été élevés catholique se
souvienne encore avec horreur au images d’anges de son enfance. C’est pourquoi on a
cherché et on cherche encore, à remplacer ces formes [telesmatiques]. Cela est
particulièrement possible, car il représente avant tout les forces élémentaires , comme nous
l’avons expliqué dans la première partie. Celui qui le souhaite peut les remplacer par « Je
34
vous appel, vous force du Sud, vous forces du feu » etc., mais cela est alors déjà
naturellement une variante « non-Orthodoxe » du rituel de bannissement, et dans le cas de
travaux avec d’autres mages, il faut alors dans tous les cas s’accorder sur le déroulement
exact. Un certains nombres d’éléments semblent indiquer qu’il faille personnifier les forces
élémentaires et de leur donner des formes visibles, même si l’on est pas obligé d’apprécier
leur couleurs ressemblant parfois au lame du tarot de Rider Waite (qui il est vrais est plus
récent). Car une grosse partie de la magie cérémonielle travaille avec ce genre de projection.
A travers le contraste, que le mage crée consciemment entre son intérieur et son extérieur
(par exemple par la projection de propre composantes de l’âme), son inconscient peux utiliser
plus habilement les projections d’énergie de ce type.
Frater V.D Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

Cela correspond d’ailleurs à ce qu’indique Regardie, qui ne s’attarde pas autant que
Ruggiu sur ces descriptions, nous indiquant:

Ces formes ne sont pas décrites en détails. Nous devons ici les imaginer comme de grandes
forces stabilisantes dont la formes peut varier suivant les circonstances.
Israel Regardie, Complete Golden Dawn (traduction Abraxas)

34
Cela rappel l’appel des « gardiens de la Tour » de la Wicca, dans son « livres des Ombres » Gardner propose
plusieurs rituels qui utilisent les appels de ces gardiens, dont une évocation du cercle comme suit : « Je vous
invoque, [vous] déplace, [vous] appel, vous puissant de l’est, du sud, de l’ouest et du Nord » Saluez et tracez un
pentagramme avec l’épée magique ou l’athamé, le premier trait étant du haut vers la gauche. (Traduction
Abraxas) Plus loin il propose également un autre rituel étrangement plus proche du rituel de Bannissement qui se
déroule comme suit : « Puis va à l’Est, épée ou Athamé à la main. Trace un pentagramme d’appel dans l’air, en
commençant par le haut vers le coin en bas à gauche, en disant : « Je vous invoque et vous appel , ou vous
Puissant de l’Est, pour garder ce cercle et être témoin de nos rites ». Puis en tenant la point de l’athamé ou de
l’épée devant vous, faites la même chose au sud, à l’ouest et au nord et retourné au centre , au sud de l’autel ».
(traduction Abraxas) voir également la Publication complète sur Google Books : (page 2 et 100)

34
Figure 11 - Fac Similé du Mandat officiel de fondation de la Golden dawn - d’après Ellic Howe, The Magician of the
Golden Dawn

35
LA ROSE DES VENTS

Nous l’avons brièvement abordé, la « personnification » des quatre gardiens des


éléments et leur formes animales, viennent de la mythologie et de l’astrologie
babylonienne, cependant ces gardiens des éléments ne sont pas à ce stade
directement associé avec les directions, cette associations se fait pourtant dans la
mythologie égyptienne et plus tard dans la tradition judéo-chrétienne liées aux
archanges du trônes de Dieu, sur lesquels nous reviendrons au chapitre suivant.

Pour la Golden Dawn, la relation entre les éléments et les directions vient de la
simple observation des vents qui dominent sous l’hémisphère nord et de leur
caractéristiques suivant le référentiel antique grec, tel que défini par Aristote :

Les éléments vibrant entrent les points cardinaux car il n’y ont pas une demeure immuable,
bien que dans leur invocations, ils soient attribuées au quatre direction dans les cérémonies
du premier ordre. Cette attribution est dérivé de la nature des vents.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn system of magic,1984, (traduction Abraxas)

Ainsi chaque vent est associé avec des qualités spécifiques qu’on rapproche des
éléments.

 Le feu est sec et chaud, il correspond au vent du sud.


 L’eau est froide et humide elle correspond au vent d’ouest
 L’air est sec et humide il correspond au vent d’est
 La terre est froide et sec elle correspond au vent du nord

Dans la tradition gréco-romaine, les quatre vents principaux, les Ἄνεμοι, qui sont
également les chevaux du char de Zeus, sont :

 Notos (Νότος) pour le vent du sud, incarne


les tempête de la fin de l’été, il est le vent qui
dessèche, associé à l’étoile Sirius qui se lève
après le solstice d’été, il est représenté tenant
un vase et versant de l’eau. Dans la
mythologie romaine c’est Auster, la
personnification du siroco
 Zéphyr (Ζέφυρος) pour le vent d’Ouest, il
incarne les brise légère du printemps, c’est le
vent fructifiant et il est souvent représentée
tenant une coupe de fruit ou une robe remplie Figure 12 - Représentation de Notos à la
tour des vents d'Athènes, l'ensemble des
de fruits et de céréale. Dans la mythologie huit vents représentés sur cette tour ont
Romaine c’est Favonius, le vent des plantes des ailes. Notos comme Scirion est un
porteur d'eau.
et des fleurs.
 Euros (Εύρος) ou Apéliote (selon aristote) pour le vent d’est, incarne les
tempête d’automne. Dans la mythologie Romaine c’est Vulturnus
 Boréas (Βορέας) ou Aparctias pour le vent du Nord, il incarne le souffle froid
de l’hiver, il est représentée comme un homme d’âge mur, fort et violent, ayant
des ailes et parfois des pieds de serpents ou le plus souvent des pieds ailées,
il porte une corne de conque, il est également associé au chevaux. Dans la

36
mythologie Romaine c’est « Septentrion », dérivé de « septem triones », les
sept bovins ou étoiles majeurs de la grande ours.

Les grecs ne faisaient donc pas d’association direct


entre les vents et les éléments. On notera également
que la représentation classique du vent du sud,
Notos, est celle d’un porteur d’eau, ce qui est en
contradiction avec l’association du sud et du feu
suivant le référentiel de la Golden Dawn, cependant
cette association, et nous le verrons plus loin dans
l’étude des archanges, se retrouve aussi dans la
kabbale.

La Golden Dawn utilise les mêmes relations


analogiques dans son interprétation des tablettes
laissé par John Dee et utilisé dans la magie
enochienne, ces relations sont repris en détail par
Crowley dans son Liber Chanokh (ou Liber
LXXXIV35), cependant nous devons admettre ne pas
avoir trouvé les démonstrations servant à montrer
que Dee faisait des associations élémentaires avec
ces tablettes.
Figure 13 - Arcane XIV la tempérance du tarot de Wirth. L'iconographie
de cette carte rappel la représentation du dieu du vent Notos, ces dieux
possédaient tous des ailes, comme les anges et Notos est le porteur d'eau.

Lévi, fait des associations identiques, en rattachant chacune des directions avec des
êtres élémentaires, leur signes et leur régents :

Il faut observer que le royaume spécial des gnomes est au nord, celui des salamandres au
midi, celui des sylphes à l'orient, et celui des ondins à l'occident. Ils influent les quatre
tempéraments de l'homme, c'est-à-dire les gnomes sur les mélancoliques, les salamandres
sur les sanguins, les ondins sur les flegmatiques et les sylphes sur les bilieux. Leurs signes
sont : les hiéroglyphes du taureau pour les gnomes, et on leur commande avec l'épée ; du lion
pour les salamandres, et on leur commande avec la baguette fourchue ou le trident magique;
de l'aigle pour les sylphes, et on leur commande avec les saints pantacles ; enfin du verseau
pour les ondins, et on les évoque avec la coupe des libations. Leurs souverains respectifs
sont Gob pour les gnomes, IblIn pour les salamandres, Paralda pour les sylphes, et Nicksa
pour' les ondins.
Eliphas Levi, Dogme et Rituel, 1861

Pour Levi donc, les associations sont les suivantes :

Salamandres ; Feu ; Sud ; Baguette


Ondins ; Eau ; Ouest ; Coupe
Sylphes ; Air ; Est ; Pentacle
Gnomes ; Terre ; Nord ; Epée

Ces associations des éléments et des directions sont les mêmes que l’on retrouve
dans le rituel du pentagramme et dans la Golden Dawn, cependant Lévi, qui le

35
Voir : http://hermetic.com/crowley/libers/liber084.pdf

37
premier fait une association entre les 4 éléments et les couleurs du tarot, n’utilise pas
le même référentiel que la Golden Dawn, qui inverse les attributions des deniers, ou
pentacles avec l’épée, qui se retrouve associé à l’air. Nous devons admettre que
cette inversion est beaucoup plus logique, le cercle symbolisant la totalité, l’épée
étant l’insigne de la justice et de l’équilibre et en ce sens correspond au qualité de
l’élément air.

Comme Israel Regardie l’indique, les positions des éléments par rapport au quatre
direction ne sont pas fixe dans le référentiel de la Golden Dawn, ainsi si le rituel du
pentagramme fait appel à un référentiel “terrestre” (celui des vents), d’autres rituels,
font appel à un référentiel “céleste” en relation avec le zodiaque et les quatre signes
fixe:

Ainsi leur position naturelle dans le zodiaque est : Feu à l’est, terre au sud, air à l’ouest et eau
au nord. C’est pourquoi ils vibrent : air entre l’ouest et l’est, feu entre l’est est le sud, eau entre
le nord et l’ouest, terre entre le sud et le nord. Les esprits aussi vibre entre le haut et le bas.
De sorte, que si vous les invoquez, il est mieux de regarder vers la position des vents, car la
terre, tournant toujours sur ces pôles, et plus sujette à leur influence. Mais si vous voulez aller
dans une vision spirituelle dans leur demeure, alors il est mieux de prendre leur position
zodiacale.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn system of magic,1984, (traduction
Abraxas):

Ces quatre signes fixes sont le tétramorphe que nous avons abordé au chapitre
précédent.

Figure 14 - Illustration issue des notes rituel du temple de Whare-Ra36

36
Visible en ligne : http://hermetic.com/gdlibrary/pentagram/

38
LES ARCHANGES

La religion juive a associée aux quatre


directions, quatre archanges qui se trouvent
autour du trône de dieu.

Dans la magie opérative on retrouve


principalement les mentions de Michael,
Gabriel, Raphael et Uriel, qui sont utilisés tout
à la fois comme protection mais aussi pour
délimiter un espace magique, comme c’est le
cas dans le rituel du pentagramme
Figure 15 - Gemme gnostique représentant Abraxas, on remarque
dans le coin droit au-dessus du bouclier le nom des archanges:
Michael, Gabriel, Raphael et Ouriel écrit en grec.

Ainsi on retrouve une invocation des quatre


archanges dans le même ordre chez John Dee
dans « De Heptarchia Mystica » dans le sixième
et septième livre de moise et dans le Romanus-
Büchlein, nous reproduisions ici celle du Verus
Jesuitarum Libellus

Ego N. servus Dei, voco, cito et urgeo te, Spiritum, per omnes sanctos angelos et
archangelos, sanctum Michaëlem, sanctum Gabrielem, sanctum Raphaëlem, sanctum
Urielem, sanctos thronos, dominationes, principatus, potestates, virtutes, Cherubim et
Seraphim, qui incessabili voce proclamant: Sanctus, sanctus, sanctus!

Je [Nom] servant de Dieu, t’appelle et t’évoque, Esprit, par tous les saints anges et
archanges, saint Michael, Saint Gabriel, Saint Raphael, Saint Uriel, et par le saint trône,
Dominations, Principauté, Puissances, Vertus, Cherubin et Séraphin, qui d’une voix
incessante proclament : Saint, Saint, Saint.
Verus Jesuitarum Libellus (traduction française par Abraxas)

Agrippa dans sa « Philosophie Occulte présente les associations suivantes :

Michael Feu Est


Raphael Air Ouest
Gabriel Eau Nord
Uriel Terre Sud

On retrouve ces associations entre les archange et les « coins du monde dans le
Liber Juratius. Ces quatre coins sont également les mêmes que ceux inclus dans le
grimoire d’Honorius, qui est certainement avec la philosophie occulte d’Agrippa une
des inspirations principales des mages.

On retrouve dans de nombreux grimoires des associations différentes entre les


archanges, les quatre coins du monde, les quatre éléments et beaucoup d’autres
symbole ésotériques, nous donnons en annexe de la présente publication un
aperçus de ces différentes associations issus des principaux traités de magie.

39
Figure 16 - Magical Kalendar, d’après MS Harley 3420, Gravure de Johannes Theodorus de Bry, Bibliothèque
national de Dresde et reprenant différente association analogique avec les archanges.

On retrouve les même associations élémentaire que chez Agrippa dans le rituel
mineur du pentagramme de la golden Dawn, mais la Golden Dawn a cependant
repris les associations des vents et des éléments présenté plus haut, elle regarde
donc en premier lieu la position des éléments sur la rose des vents et ensuite elle
attribue les anges à un coin du monde en fonction de ces attributions élémentaires.

On les retrouve chez Crowley37 et chez de nombreux auteurs38 à partir de la fin du


XIXème siècle, cependant les associations élémentaires ne sont parfois pas toutes
identiques. A titre d’exemple dans le rituel de la circulation des canopes indiqué par
Moryason dans son ouvrage on retrouve encore différentes attributions qui sont
simplement expliqué par l’auteur comme suit :

Certains parmi vous penseront que la position de ces deux derniers Eléments (l'Eau et la
Terre) est pour le moins étrange et que jamais elle n'a été ainsi appréhendée. Toutefois, il
s'agit ici de « pratique » et celle-ci implique non pas une considération ou une spéculation
toute intellectuelle sur les Éléments, mais une réalité efficiente.
Moryason – La lumière sur le royaume page 292

37
L’ensemble des tables de correspondances de Crowley se retrouve dans son Liber 777 qui est une forme
étendu du référentiel de la Golden Dawn.
38
Par exemple en langue française, en plus des auteurs déjà cité, Manoury.

40
Explication et argumentaire que l’on ne rencontre que trop souvent dans les
publications et les livres sur l’ésotérisme et plus encore sur la magie opératoire39.

Mais ici, comme pour les autres rituels inspiré par le référentiel de la golden Dawn,
ce n’est pas vraiment l’association élémentaire des archanges qui changent, ces
derniers restent associés aux même éléments, et ce sont plutôt ces derniers, comme
nous l’avons vu au chapitre précédent, qui se déplace sur la rose des vents 40.

Ruggiu est un des seul qui tente de trouver une explication logique à l’attribution des
archanges et des points cardinaux ou plutôt des éléments :

Par ailleurs, il existe un équilibre subtil à respecter entre les différents points cardinaux c'est
ainsi, par exemple, que l'on pourrait penser qu'Uriel (dont le nom signifie rappelons-le "lumière
de Dieu") eut été plus approprié en tant qu'archange de l'est, lieu où se lève la lumière. C'est
pourtant le nord qu'il gouverne, lieu "des plus grandes ténèbres", ainsi que la Terre, élément le
plus dense et le plus matériel. Mais c'est justement afin de compenser la lourdeur et
l'obscurité du nord et de la Terre qu'Uriel, l'archange de lumière, a été nommé le régent de ce
point cardinal.

De même l'archange Gabriel correspondrait mieux par la signification de son nom ("Force de
Dieu") au rôle joué par l'archange Michaël : c'est pourtant la coupe qu'il tient en main, et non
l'épée, parce que celle-ci est le symbole de la pureté nécessaire à l'adepte pour combattre les
passions sexuelles symbolisées par l'élément Eau dont les tempêtes s'avèrent toujours
redoutables. D'autre part, cette coupe, symbole traditionnel des pharmaciens, semblerait un
attribut naturel de l'archange Raphaël, dont le nom signifie "Guérison de Dieu" : c'est pourtant
une baguette, ou un sceptre qu'il tient à la main afin de symboliser la droiture de la volonté de
l'adepte ainsi que la maîtrise du plan mental, avec lequel l'élément Air est en relation ; et si
l'archange Raphaël gouverne à la fois le plan mental et les forces de guérison, c'est parce qu'il
existe en fait un lien étroit entre les maladies et le psychisme.

39
Cela rejoint la citation de Crowley que nous avons mis en introduction, et cela va à l’encontre de tout ce à quoi
nous croyons. Ces auteurs font un raccourcis flagrant, facile et relativement commun dans l’ésotérisme, qui
consiste à dire « faite le parce que ça marche » , ça marche, non pas parce que nous ferions appel à
d’hypothétique lois universelles qui ne sont pas expliquées ici, mais parce que l’on « croit » et que l’on « veut »,
le référentiel importe alors peu, et c’est la base de la magie du Chaos, ou l’opérateur « crée » son propre
référentiel s’affranchissant de ceux qu’il ne comprendrait pas. Croire devrait être le résultat d’un processus de
descente de la conscience divine dans le mental, la croyance est la forme la plus élevé de la manifestation des
éléments dans le mental, c’est la manifestation de l’Akasha. Croire est donc la résultante de la volonté (feu), de
la compréhension (air) de l’expérimentation et du ressenti (eau) qui ensemble amène à la conscience (terre) et à
la croyance (esprit). Croire sans comprendre, sans ressentir et sans véritablement vouloir ce n’est que faire la
moitié du chemin, prendre un raccourci dangereux, qui amène invariablement vers des déséquilibres et des
déviances, comme on peut le voir illustrer par la longue histoire qui nous a précédé, ou les hommes, sous
prétextes de croyance sans conscience, firent des actes également sans conscience et sans aucune espèce de
moralité, déviance et déséquilibre qui sont véritablement les « racines du mal », racine des excès de notre
Humanité déviante, aveugle devant ses propres folies qui nous poussent toujours plus loin dans un consumérisme
excessif et sans véritables fondements, car si nous réfléchissions posément et objectivement nous nous rendrions
compte que le monde « ne peut pas » survivre à nos propres excès et qu’il est donc de notre devoir de ne pas
« croire » bêtement que consumer rend heureux, la société a comblé notre besoin de spiritualité devant la
déficience des autres spiritualités à combler ce besoin en nous faisant pernicieusement croire que notre objectifs
de réalisation sur cette terre étaient véritablement d’amasser le plus de richesse possible, hors notre véritable
réalisation se passe dans notre mental et dans notre âme, quand nous aurons enfin conscience que ces dernières
sont une part inhérente et indivisible de nous-même, liés au grand tout, que chacun, suivant ces propres
croyances nommera autrement.
40
Pour mémoire donc, Regardie indique un référentiel « terrestre » liés aux vents et un autre « céleste » liés au
signe du zodiaque.

41
On voit donc que les attributions enseignées par l'Ordre Hermétique de la Golden Dawn sont
extrêmement subtiles et qu'elles ont essentiellement pour but d'équilibrer les excès propres à
chaque élément. Elles sont d'ailleurs très anciennes puisque j'ai pu retrouver dans certains
41
livres de prières juives du Talmud l'invocation des quatre archanges ...
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

En fait de subtilité, il nous parait ici que l’auteur à tenter de trouver une justification
satisfaisante à ce qui lui paraissait une attribution pour le moins arbitraire des
archanges, à la fois avec les éléments, mais aussi avec les points cardinaux. Et
même si son analyse rejoint la vision qu’avait Levi des associations :

Les lois occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées communes. Ainsi, par
exemple, le vulgaire croit à la sympathie des semblables et à la guerre des contraires ; c'est la
loi opposée qui est la vraie.
Eliphas Levi, Dogme et Rituel, 1861

Nous ne pouvons toutefois aller dans ce sens, car cette lois des « contraires », qui
fait du sens dans un cadre thérapeutique, ou le moins repousse le moins et le plus
attire le moins, ne fait pour autant pas de sens dans un cadre rituel ou l’ensemble
des symboles et des lois analogiques mise en œuvre sont basés sur la loi des
similitudes.

Regardie propose une autre explication pour tenter de justifier ces différences qui
peuvent paraitre incohérente entre les attributs des archanges dans un référentiel
kabbaliste et dans le référentiel du rituel du pentagramme de la Golden Dawn :

Un ensemble de noms et d’idées qui semblent souvent mélangé et confondu [les uns avec les
autres], se rapporte aux hiérarchies des entités intelligentes des Sephiroth, des Signes, des
Planètes et des éléments. Cela deviendra évident, assez rapidement pour celui qui étudie la
Qabalah et l’arbre de vie, comme enseigné dans ce livre, il y a une technique magique pour
l’invocation de chaque constituant de ces hiérarchies. Cela étant donné, il est impératif que
l’esprit de l’opérateur (litt. de quelqu’un) soit absolument clair sur la nature de la hiérarchie
d’être avec lesquels il travail, et a quoi cette dernière fait référence (litt. ou elle appartient). Par
exemple, la première Sephirah est appelé Kether, la couronne, son nom divin est Eheieh, ce
qui signifie « je serais ». C’est la forme future dans la grammaire hébraïque ; son archange est
Metatron, son chœur d’anges est le Chayoth ha-Qadosh, et son Palace dans Assiah est
Rashith ha-Gilgaleem. Chachun de ces noms hiérarchique fait référence également à un des
quatre mondes Kabbalistiques. Le premier est ATZILUTH – Le monde archétypal. Le second
est BRIAH – Le monde créatif. Le troisième est YETZIRAH – Le monde formatif – et ASSIAH
est le monde de la manifestation. […]
Maintenant l’une des attributions de Kether est l’Air, l’air primale. L’air a sa propre hiérarchie
comme suit : Le nome divin est donné comme [étant] Shaddai El Chai, son archange est
Raphael, son ange est Chassan, son maitre est Ariel, et son roi est Paralda. En fait cet
ensemble d’attributions devrait appartenir plus bas dans l’arbre [de vie] que Kether, surement
en Yesod, mais je traiterais cela plus tard.
Pour l’instant cependant, considérez (le fait) que cette relation hiérarchique de l’Air est
également attribuée à Kether, la couronne. Ce serait une énorme mésinterprétation des
principes kabbalistiques que de confondre les membres individuels de chaque hiérarchie les
uns avec les autres, comme cela est fait usuellement. Metatron l’archange de Kether, n’a rien
à voir avec l’élément air.[Et] L’archange Raphael, qui domine l’élément air, n’a rien à voir avec
Kether. La même chose est vraie des membres restants de la hiérarchie. Chacun doit être
considérer séparément et individuellement. Il ne doit pas y avoir de confusion.
[…]

41
Certes on retrouve l’invocation des archanges dans les prières juives comme nous le détaillerons dans les
lignes qui suivent, mais l’auteur omet de préciser ici que ces prières utilisent d’autres attributions qui ne
correspondent pas du tout à celles de la Golden Dawn.

42
Prenez Geburah, un autre exemple. C’est la 5ème Sephirah sur l’arbre, et elle est associé
avec la planète mars et l’élément feu. […] Ce qui signifie qu’à part d’autre particularité
complexe (pour autant qu’on les considère comme des complications), il y a trois hierarchie
complétement séparée. Une pour Gebourah, une pour mars et une troisième pour le feu.
Chacune doit être gardé séparé l’une de l’autre. Le nom divin de Gebourah est Elohim Gibor,
L’archange est Kamael, et le cœur d’ange les seraphim et son positionnement Assiatique est
Mars, Maadim. Maintenant la hiérarchie de mars est bien évidemment Elohim Gibor, mais
l’ange est Zamael, l’intelligence est Graphiel et l’esprit est Bartzabel. Ces deux groupes de
nom hiérarchique n’ont absolument aucune relation l’un avec l’autre. On doit les gardé dans
des compartiments étanches dans son cerveau, pour qu’aucun des noms d’une des hiérarchie
ne se mélange à l’autre et ne crée de la confusion dans cet hiérarchie. Je le répété et j’insiste
sur cela, car même les meilleurs autorités tombe dans ce piège qui est un fossé pour les
imprudents. Cet avertissement pourrait être répété fréquemment et devrait être inscrit sur le
peu de pages du carnet de notes de l’étudiant, de manière à ce que cela serve d’un rappel
toujours présent – gardez les hiérarchies séparées ! On ne doit pas dire que Mars c’est
Gebourah. Mars a sa propre hiérarchie qui est séparé de celle de Gebourah. On pourrait dire
que parmi les nombreuses attributions donnée à Gebourah, et elles sont nombreuses, l’une
d’elle est Mars. Et comme la partie n’est pas plus grande que le tout, mars avec ses propres
types d’attributions particulières occupe un espace moindre dans la catégorie de Gebourah à
l’intérieur de laquelle elle est inclus.

Le problème pour le novice et le soi-disant étudiant avancé c’est qu’il y a un autre groupe
d’attributions à Gebourah avec une autre hiérarchie. Par exemple il est commun que l’étudiant
dise que Gebourah c’est le feu. Ce n’est pas vrais ! Le feu n’est rien d’autre qu’une des
nombreuses attributions de Gebourah dans la même catégorie que Mars. Et comme Mars qui
a ses propres hiérarchies, l’élément feu aussi. La hiérarchie du feu de nouveau ne doit pas
être confondu avec la hiérarchie de mars et celle de Gebourah. L’élément feu reflété
diagonalement à travers l’arbre à partir de la Sephirah Chokmah, a sa propre hiérarchie qui
est totalement distincte et séparée des deux précédentes. […] Je connais un nombre
innombrable d’étudiant qui n’ont jamais maitrisé ces groupes particulier d’attribution et
désespérément confonde l’une avec l’autre. Il en résulte un méli-mélo d’attributions qui ne font
aucun sens et alors pour excuser leur confusion et leur manque de vrais compréhension des
principes sémantiques, ils commencent à parler de « trous » dans les enseignements.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn (p44ss) (Traduction Abraxas)

Regardie prend aussi l’exemple de Raphael comme étant tout à la fois l’archange de
l’air, de Tipheret et l’ange de mercure. Pour lui d’un point de vue pratique, en fonction
de la qualité spécifique qu’on veut invoquer on utilisera un rituel différent. Et il prend
l’exemple de personnes portant le même nom de famille mais n’étant pas des
personnes identiques les unes aux autres, il pense donc que le Raphael, archange
de l’air, n’est pas le même que Raphael, l’archange de Tipheret.

Nous devons admettre, que même si cette explication est satisfaisante


intellectuellement parlant, d’autant qu’elle émane d’un occultiste qui a une grande
réputation, elle ne semble pas moins une solution de facilité, une fuite, pour masquer
ce qui nous semble simplement des erreurs d’attributions, ou tout du moins des
attributions qui n’ont plus de relation analogique les unes avec les autres.

Ce dont parle Regardie est porteur d’une grande part de vérité et effectivement
source de confusion pour toute personnes qui s’intéresse à ces lois de
correspondances qui sont la base d’un grand nombre de rituel magique. Cependant il
ne s’agit pas de hiérarchie qui serait séparées les unes des autres à l’intérieur d’un
même référentiel, mais plutôt de hiérarchie qui viennent de référentiel différent les
uns des autres. Le problème se pose toujours quand on mélange des référentiels qui
viennent de différentes religions, de différents systèmes ésotériques, et la Golden
Dawn n’est pas en reste, nous avons rapidement abordé l’origine de certaines des

43
attributions qui ont traversé les différentes religions et systèmes ésotériques pour se
retrouver amalgamées dans un référentiel « unique ». Ainsi l’attribution des éléments
et des points cardinaux vient de la magie Greco Egyptienne, alors que la relation des
points cardinaux et des archanges vient de la tradition babylonienne qui a survécu
dans les rites et les mythes de la mystique juive. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut
pas créer des relations entre les unes et les autres, mais il faut forcément « faire un
choix », un choix mental, qui ne doit avoir de sens que pour celui qui opère, c’est-à-
dire que celui qui utilise ces correspondances doit les comprendre. Nous renvoyons
à l’annexe de la présente publication qui illustre parfaitement les différentes
attributions qui peuvent être faite entre les archanges et différentes hiérarchies.

Nous verrons qu’aucune de ces attributions ne sont cohérentes avec les


interprétations Kabbalistiques des archanges :

Dans la tradition juive les archanges sont définis comme suit : Michael (‫ «)מיכאל‬qui
est comme dieu » est « un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du
seigneur, et entrent en sa présence » (Tb 12,15) c’est aussi le « chef des armées de
Yahvé » (Jos 5,13-15). Il est l’ange gardien du peuple de dieu Raphaël, (‫« ) ָרפָאֵ ל‬
Dieu a guéri », il n’apparaît pratiquement pas dans les écrits biblique il est
uniquement cité dans le livre de Tobie et dans le livre d’Hénoch. Gabriel, (‫« ) ַגב ְִריאֵ ל‬
Dieu s’est montré fort », c’est le messager divin, dans le livre de Daniel il vient
expliquer au prophète sa vision du bélier et du bouc, dans le nouveau testament il
annonce la naissance de jean baptiste et de jésus. Uriel, (‫אּוריאֵ ל‬
ִ ) il n’est pas cité par
les textes canonique, mais par le livre d’Hénoch et l’apocalyptique juive (deuxième
livre d’Esdras), Uriel est « la lumière de dieu». Ces quatre anges sont les anges de
‫ שכינה‬c’est-à-dire de la Shekhina, la présence de Dieu.
Il n’est pas faite d’association directe, dans les écrits canoniques juifs, entre les
anges et les points cardinaux. Cela étant dit on retrouve cependant dans le livre des
prières, le Siddur, et plus particulièrement dans la prière du soir, le Kriat Sh’ma al ha-
Mitah:

‫בשצ יה אלוהאי ישראל‬ BeShem Yah Elohai Yisrael Au nom du seigneur, le dieu
‫מימיני מיכאל‬ Miyamini mi’chael d’israel,
‫ומשמאלי גבריאל‬ U’mismoali gav’ri’el que Michael soit à ma droite,
‫ומלפני אריאל‬ U’mil’fanay uri’el Gabriel à ma gauche,
U’mey’achorey rafa’el devant moi Uriel,
‫ומאחורי רפאל‬
V’ahl ro-shi sh’chinat el derrière moi Raphael
‫ואל ראשי שכינשת אל‬ et au-dessus de ma tête la
chekinah.

D’après Abraham Zebi Idelsohn dans son livre sur la liturgie judaïque ce texte
s’inspire du Bamidbar Rabbah 2 :10, le commentaire midrashique des Nombres dans
lequel on retrouve:

44
« De même que le Saint, béni soit-Il, créa quatre vents (direction) et quatre bannières (pour
l’armée de dieu), Il créa aussi quatre Anges pour entourer Son trône : Michaël, Gabriel, Uriel
et Raphaël. Michaël est à sa droite, correspondant à la tribu de Ruben ; Uriel est à sa gauche,
correspondant à la tribu de Dan qui était placée au nord ; Gabriel est en avant, correspondant
à la tribu de Juda qui se trouvait à l’est ; Raphaël est en arrière, correspondant à la tribu
d’Ephraïm, à l’ouest ».
Bamidbar Rabbah 2 :10

On remarque ici que les associations ne sont ni identique à la prière di Kriat Sh’ma ni
au associations de la Golden Dawn. Il semble donc que ces associations
traditionnelles ne viennent pas de ce commentaire des nombres, mais plutôt du Pirke
De-Rabbi Eliezer 4:1 qui reprend exactement les même associations que le Kriat
Sh’ma :

Quatre classes d’anges de bonté servent et louent devant le saint bénis soit-il : le premier
camp (dirigé par) Michael à sa droite, le second camp (dirigé par) Gavriel à sa gauche, le
troisième camp (dirigé par) Uriel devant lui, et le quatrième camp (dirigé par) Rafael derrière
lui, et la Shekinah du saint, bénis soit-il est au centre.
Pirkê de Rabbi Eliezer Gerald Friedlander B. Blom, 1971 p22 (traduction Abraxas)

Ces attributions furent faite quelques siècle savant le


Sepher ha-Zohar, et bien avant que l’arbre de vie
kabbalistique ne fut formulé dans sa forme actuelle.
On retrouve donc beaucoup d’associations
différentes dans les écrits kabbalistiques, illustrant,
s’il le fallait le fameux dicton « si les kabbalistes sont
d’accord sur une chose, c’est qu’il ne sont pas
d’accord ». D’après l’encyclopédie du Judaïsme, les
quatre archanges tel que nous les connaissons,
viennent de la mythologie babylonienne, dans celle-ci
on retrouve

« Shamash devant moi, derrière moi Sin, Nergal à ma droite,


Ninib à ma gauche ».
Jewish magic and superstition: a study in folk religion Par
Joshua Trachtenberg,Moshe Idel p156 (traduction Abraxas)

Figure 17 - L'arcane XI du tarot de Wirth, la force, symbolisé par une


magicienne (elle porte le même chapeau que le bateleur), qui ouvre la
gueule d'un Lion, symbole du feu. Cette carte est une analogie à Gebourah.

45
On retrouve dans cette incantation quatre divinités
« solaire » représentant différent aspect du soleil.
Samas est le dieu du soleil, souvent représenté
comme un disque ailé, dont il ne garde que les
aspects positifs la lumière, la chaleur et la justice. Sin
est le dieu de la lune, représenté par le croissant de
lune mais également pas le taureau ailé, c’est le dieu
de la sagesse. Nergal, souvent représenté par un
lion, est l’aspect négatif du soleil, dieu du monde
souterrain, dieu du feu destructeur il est associé à
Mars et à la constellation des gémeaux censés garder
la porte des enfers, il est également associé à
l’épée42. Ninib, plus connu sous le nom de Ninurta
c’est le dieu de l’agriculture et des fermiers mais
également le guerrier « champion de l’assemblée
divine » qui combat les ennemis du pays de Sumer,
c’est également lui qui prétend au pouvoir royale et
règne sur la terre au nom des autres dieu, c’est le
seul dieu associé à un vent, le vent du sud.
Figure 18 - L'arcane VIII du Tarot de Wirth, la Justice est un autre nom
de Chesed, Gedoulah, et s'apparente à la représentation de Michael.

On retrouve dans le Sh’lah al Sefer Vayik’ra de Yeshayahu ben Avraham : « Michael


est la source principale de l’esprit eau, Gabriel de l’esprit feu, Auri’el de l’esprit air,
Raphael de l’esprit terre. » Ces attributions sont basé sur les correspondances
Kabbalistiques avec les sephirot qui attribuent à Chesed à Michael, Geburah à
Gabriel, Tipheret à Uriel et Yesod à Raphael. On retrouve ces associations
séphirotique dans le Bahir, qui reprend également les même associations des
directions et des archanges que le Kriat Sh’ma :

108. Et qui sont ces princes? Nous avons appris qu’ils sont trois. La force (Gevurah) est le
prince de toutes les formes saintes à la gauche de Dieu. C’est Gabriel. Et à sa droite le prince
sur toutes les formes saintes. C’est Michael. Et au milieu, la vérité. C’est Uriel, prince sur toute
les formes saintes.
[…]
144. […] Quelle est la quatrième. La quatrième est la charité de l’Eternel, ses mérites, ses
43
bontés pour le monde entier . C’est la main droite de dieu.
145. […] La cinquième est le grand feu de dieu duquel il est dit : « que je ne voie plus ce
grand feu, afin de ne pas mourir » (Deuteronome 18 :16) C’est la main gauche de dieu.[…]
146. La sixième, c’est le trône de gloire […] C’est la maison du monde à venir, et sa place est
dans chockmah, comme il est écrit « Et dieu dit que la lumière soit et la lumière fut ».
Bahir, translated by Aryeh Kaplan (1995). Aronson (traduction Abraxas)

De l’analyse ci-dessus il ressort donc que la personnification des gardiens des quatre
points cardinaux se retrouve dans la mythologie babylonienne. A l’époque de la
destruction du premier temple de Jérusalem, au VIème siècle avant J-C et la
conquête du royaume de Juda par Nabuchodonosor II, les juifs furent déportés en

42
On lui offrait Ex-voto des épées et son idéogramme comporte également une épée, il possède le sceptre à tête
de lion
43
C’est-à-dire Chesed, la miséricorde, ainsi dans ce texte, gabriel est associé à Gebourah, la gauche de dieu,
Michael est associé à la droite de dieu, qui est Chesed.

46
Mésopotamie, c’est également l’époque d’Ezéchiel qui le premier dans la religion
judéo-chrétienne eu la vision du tétramorphe.

Les associations qui semblent les plus pertinentes sont donc :

Uriel44, « la lumière de dieu », c'est-à-dire la connaissance


divine, associé à Kéther il illumine l’ensemble de l’arbre
séphirotique et comme nous l’indique le Pirke De-Rabbi
Eliezer et la prière du Kriat Sh’ma il est associé à l’est et à
l’air, qui symbolise la compréhension. En ce sens Uriel est
également le symbole du triangle divin symbolisé par la
trinité Kéther, Chockmah et Binah, couronne,
compréhension et intellect.

Michael, « celui qui est comme dieu » est l’ange de la


miséricorde, dans les traditions chrétienne c’est le
psychopompe qui conduit et juge les âmes, il est parfois
représenté portant une balance, symbole de la justice et de
la miséricorde divine, son nom est en fait une question
Figure 19 - Représentation de
« qui est comme dieu ? » à cette question la réponse est
l'Archange Michael, tenant ses « personne ». Michael est donc la compassion incarné et
attributs de la balance et de l'épée, est associé au sud et à l’eau45 qui correspond à l’émotion
signifiant son rôle de juge des
âmes.
et au ressenti. C’est l’ange de Chesed et de Gedulah
associé à la colonne Yakhin du temple de Jérusalem et il
se trouve à la droite de Dieu.

Rafael, « dieu à guérit », c’est l’ange de la beauté (Tipheret) qui contient en elle
l’ensemble des autres sphères séphirotique qui se situe en dessous, il est associé au
nord et à la terre qui est la sphère de notre matérialité et de la manifestation c'est-à-
dire Malkuth.

Puis vient Gabriel, « dieu c’est montré fort », il est associé au feu et au nord46, c’est
l’ange de Geburah, l’ange de la colonne Boaz du temple de Jérusalem qui est assis
à la gauche de dieu.

En reprenant ces indications on retrouve exactement la prière du Kriat Sh’ma al ha-


Mitah cité plus haut, cette prière se retrouve à l’identique dans l’Enchirdion du pape
léon (voir figure page suivante). Hors ce dernier ouvrage est cité à de nombreuse
reprise par Eliphas Levi qui semblait, au contraire d’autre grimoire magique, le tenir
en haute estime.

44
D’après l’encyclopédie du Judaïsme, c’est le quatrième ange qui garde le trône de dieu, et celui dont le nom
possède le plus de changement, on trouve ainsi à la place de Uriel Ouriel ou Ariel, Haniel, Aniel ou Anael,
Phanuel ou Fanuel et pour finir Nuriel. On l’associe au tonnerre, au tremblement de terre, au feu de la géhenne,
au vent,
45
D’après l’Encyclopédie du Judaïsme on retrouve ces associations de Michael et de l’eau entre autre dans
'Ammudeha Shib'ah," p. 49c; "Berit Menuḥah," 37a, toujours d’après l’encyclopédie du judaïsme, il existe
parfois une confusion avec le feu, mais Michael est bien l’ange de la neige (rattaché à l’eau) et est également
associé à l’argent, à la planète mercure et au vent du sud.
46
D’après l’encyclopédie du judaïsme Gabriel est le « prince du feu » à la gauche de Dieu, ange de la nature il
est associé a l’or.

47
Pour terminer nous citerons ici l’encyclopédie du Judaïsme qui au sujet de ces
archanges mentionne :

Les quatre anges Michael, Gabriel Raphael et Uriel[…] sont les quatre anges de la présence,
et sont aux quatre côtés de Dieu, qu’il glorifie (Enoch, xl., ou le quatrième anges est Phanuel).
Chacun a son chœur d’anges pour les louanges du seigneur, autour des quatre coins du trône
de ce dernier, sont les quatre groupes d’anges.[…] De la même manière, les quatre rivières
du paradis sont divisé parmi ces quatre anges ("Seder Gan 'Eden," in Jellinek, "B. H." iii.
138).[…]Michael est la neige, Gabriel est le feu (Lüken, l.c. p. 55; comp. Yoma 21b, bas).[…].
[Gabriel] comme un ange représentant un élément de la nature est également connecté aux
métaux: Gabriel est l’Or (la couleur du feu), Michael est argent (neige), Uriel est cuivre (Yalḳ.,
Ḥadash, s.v. "Gabriel," No.75).[…] Michael est à la droite du trône de dieu, alors que Gabriel
est à sa gauche ("Haggadat Shema' Yisrael," in Jellinek, l.c. v. 166; Targ. to Job xxv. 2;
Enoch, xl. 9). Quatre armées d’ange chante les louange du seigneur le premier étant Michael
à la main droite de dieu (Pirḳe R. El. iv.; "Hekalot," in Jellinek, l.c. ii. 43-44). Une tradition
similaire est donné dans le "Seder Gan 'Eden" (l.c. p. 138): La Place de Michael est au
premier fleuve, Pison, alors que Gabriel est au second, Gihon. C’est Michael qui, d’après la
première place qu’il occupe près de dieu, reçoit les prière des hommes de la part des anges et
les présente à dieu (Baruch Apoc. Slavonic, xii.). Sa position particulière fait de lui le
compagnon de Meṭaṭron (Zohar, i. 149b). Comme un ange de la nature, Michael est
représenté par l’élément eau, et d’après ceci il est le prince de l’eau, alors que Gabriel est le
prince du feu ("'Ammudeha Shib'ah," p. 49c; "Berit Menuḥah," 37a; et ailleurs).
47
Encyclopédie du Judaïsme (sélection- traduction Abraxas)

En résumé les associations kabbalistique et magique qui nous semblent les plus
pertinentes sont donc :

Michael, droite, Sud, Eau, Chesed


Gabriel, gauche, Nord, Feu, Gebourah
Uriel, devant, Est, Air, Kether
Raphael, derrière, Terre, Malkuth/Tipheret

47
Pour Gabriel voir http://www.jewishencyclopedia.com/articles/6450-gabriel , pour Michael :
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/10779-michael , pour Raphael:
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/12570-raphael , pour Uriel:
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/14606-uriel

48
Figure 20 - - Enchiridion du Pape Léon, rome, 1660

49
La purification du mage doit consister […] Il faut purifier l’air […] avec un parfum […] et dire en
même temps les quatre mots sacré en se tournant vers les quatre parties du monde.
Eliphas Levi, Dogme et Rituel, 1861

Dans le rituel du pentagramme on retrouve un nom de dieu attribué à chaque


direction et à chaque élément, ces orientations semble dans une première analyse,
et comme le souligne Frater V.D, totalement arbitraire:

La raison exacte pour cette orientation spécifique des noms divins vers les directions du ciel
ou plutôt les éléments n’est pas clair, d’autant que, comme nous le verrons dans le prochain
feuillet avec le rituel du grand pentagramme [ces orientations] changent.
Frater V.D. Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

Effectivement, dans le grand rituel du pentagramme, outre les prononciation


énochiennes des noms des régents liées aux tablettes élémentaires, les associations
des noms de dieu, sont les suivantes:

Direction Eléments Nom de Dieu Nom de Dieu


(petit pent.) (grand pent.)
Est Air IHVH AHIH
Sud Feu ADNI ELAHM (Elohim)
Ouest Eau AHIH AGLA
Nord Terre AGLA ADNI

Le rituel du Grand pentagramme est très semblable au rituel du petit pentagramme et


outre les noms qui change en fonction des directions, on a aussi un tracé différent
des pentagrammes, qui est comme suit :

Pour invoquer les forces des quatre éléments en une fois, au quatre coin, commence par l’est
et trace le pentagramme équilibrant des actifs et le pentagramme d’appel de l’air et prononce
les noms adéquats. Puis tourne la pointe de ta baguette vers le sud et la trace le
pentagramme équilibrant des actifs et le pentagramme d’appel du feu et prononce les noms
adéquats. Puis, passe à l’ouest trace le pentagramme équilibrant des passifs et le
pentagramme d’appel de l’eau et prononce les noms adéquats, puis au nord, trace le
pentagramme équilibrant des passifs et le pentagramme d’appel de la terre, prononce les
noms adéquats, et après complète le cercle de l’endroit.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn system of magic,1984, (traduction
Abraxas):

Ces noms divins nous viennent principalement de la Kabbale, et ces noms sont
rapproché des Sephiroths:

6-6 C'est avec les vingt-deux lettres que sont gravés les noms: Ehyeh, Yah, YHVH Elohim,
YHVH, YHVH-Tzavaot, Elohim-Tzavaot, El Shaddaï, YHVH Adonaï. C'est avec elles qu'Il a fait
trois Livres, et avec eux qu'Il a créé Son Univers. Avec elles, il a créé tout qui a été créé et
tout ce qui sera créé.
Sepher Yetsirah

50
La Golden Dawn utilise un référentiel que l’on retrouve ailleurs et qui n’est pas
unique dans son attribution des noms de dieu et des Sephirot. Cependant l’attribution
des différents nom de dieu, tel que listé dans le Sepher Yetsirah et dans le référentiel
de la Golden Dawn, n’est pas totalement identique avec les noms de dieu utilisé
dans le rituel du Pentagramme, dans ce dernier en effet, il s’agit de nom qui sont
tous composé de quatre lettre, et qui renvoie bien évidemment à la symbolique
élémentaire dont nous avons déjà largement discuté.

Dans un premier temps nous pouvons regarder les attributions de ces noms divins
sur l’arbre kabbalistique :

Le nom de la première Sephira est KThR, Kether, la couronne. Le nom divin attribué à cette
[séphira] est le nom du père donné dans Exode III.4, Eheieh, je suis. Qui signifie Existence.
[…]
Sous cette Sephira sont classés l’ordre angélique des ChIVTh HQDSh, Chioth Ha-Qadesh,
les créatures vivantes sainte, les Kerubim ou sphinx de la vision d’Ezéquiel et de l’apocalypse
de St-Jean. Ces derniers sont représentées dans le zodiaque par les quatre signes, le
taureau, le lion, le scorpion et le verseau. Le taureau, le lion, l’aigle et l’homme. Scorpion,
comme emblème positif, étant symbolisé par l’aigle, comme emblème négatif par le scorpion,
et comme nature mixte par le serpent.
Cette première Sephira contient les autres neuf, et les produit par succession, donc :
Le numéro 2, ou duade. Le nom de cette seconde Sephira est ChKMH, Chokmah, la sagesse,
une puissance active masculine reflété de Kether, comme je l’ai déjà expliqué.. Cette sephira
est le père actif et évident, auquel la mère est unie, et à qui sont attibrué les noms divin de IH,
Yoh et IHVH, Tetragrammaton, et parmi les Chœur angélique par AVPANIM, Auphanim, les
roues (Ezequiel I). La seconde sephira est également appelée AV, ab, le père.
[…]
Le nombre 4. C’est l’union du second et troisième Séphiroth qui produit ChSD, Chesed, la
miséricorde ou l’amour appelée GDVLH, Gedulah, grandeur ou magnificence, une puissance
masculine représenté par le nom divin AL, El, le puissant, et le nom angélique, ChShMLIM,
Chashmalim, les flammes scintillantes (Ezéquiel IV.4)
Le nombre 5, de ce dernier émane une puissance féminine passive GBVRH, Geburah, la
force ou fermeté, ou DIN, Deen, Justice, représenté par le nom divin ALHIM GBVR et ALH,
ELoh, et le nom angélique ShRPIM, Seraphim (Isa VI.6). Cette Sephira est également
appelée PChD, Pachad, Peur.
[…]
Le nombre 10. […] Est appelé MLKVTh, Malkuth, le Royaume, et également la Reine,
Matrona, la mere inférieur, la fiancé du Microprosopus, and ShKINH, Shekinah, représenté
par le nom divin ADNI, Adonaï, et parmi d’autre par le chœur angélique des KRVBIM,
Kerubim.
Mathers - introduction to the Kahallah Unveiled op cite dans Israel Regardie, The
complete Golden Dawn system of magic,1984, (p41-43 ) (traduction Abraxas)

Nous reproduisons en page suivante une illustration issue du livre de Regardie et qui
reprend ces noms divins et leur attributions sur l’arbre kabbalistique. On retient de
cette introduction de Mathers les associations suivantes : AHIH est associé à Kéther,
IHVH à Chokmah48, ADNI est associé à Malkuth. Il n’est pas fait d’association direct
avec AGLA, cependant Geburah est associé à Elohim Gibor, « Dieu Fort » est tous
sont basé sur la même racine GBR, qui signifie force, on est donc tenté de faire ici le
rapprochement entre AGLA et Geburah, qui semble l’association la plus logique.

48
Le tetragrammaton est associé également à Binah (voir figure ci dessous) et IH associé à Chokmah. On a aussi
une association existente de chaque lettres du tetragrammaton avec différent séphiroth

51
Figure 21 - Arbre de Vie de la Kabbale - Israel Regardie, The complete Golden Dawn (page 73)

52
Mathers explique très largement la signification de ces quatre noms tetragramatique.

Il dit : “Je connais moi-même différente prononciation mystique de ce dernier. La vraie


prononciation est l’arcanum le plus secret, et c’est le secret des secrets. Celui qui peut le
prononcer de correctement, peut faire trembler la terre et le ciel, car c’est le nom qui imprègne
tout l’univers. C’est pourquoi, quand un juif pratiquant le rencontre dans une lecture de
l’écriture [sainte], soit il n’essaye même pas de le prononcer, et fait à la place une courte
pause, ou alors il lui substitue le nom d’Adonai, ADNI, seigneur. La signification littérale de ce
mot est « être », et c’est donc, comme AHIH, Eheieh, un glyphe de l’existence. Il est capable
de douze transpositions, qui toute porte la signification « être », c’est le seul mot qui possède
autant de transpositions sans que son sens n’en soit altérer. Elles sont appelées les douze
bannières du nom [tout] puissant, et certains disent qu’elle domine les douze signes du
zodiaque. Les douze bannières sont les suivantes : IHVH, IHHV, IVHH, HVHI, HVIH, HHIV,
VHHI, VIHH, VHIH, HIHV, HIVH, H HVI.
Il y a trois autres noms tetagrammatique, qui sont AHIH, Eheieh, existence; ADNI, Adonai,
seigneur; and AGLA Agla. Ce dernier n’est pas à proprement parler un mot mais un notariqon
de la phrase, AThH GBVR LOVLM ADNI, Ateh Gebor Le-Olahm Adonai: Tu es puissant pour
l’éternité, o Seigneur ! Une interprétation arbitraire de Agla est la suivante : A, le premier ; A le
dernier, G, la trinité dans l’unité, L, l’accomplissement du grand-œuvre.
La première chose que l’on note c’est que AHIH et IHVH contiennent tous les deux l’idée de
l’existence, c’est leur première analogie. La deuxième c’est que
chacun à la lettre H qui vient en deuxième et en quatrième, et la
deuxième c’est qu’en Gematria AHIH est égal à IHV sans le second
H (qui, comme on le verra à présent, est le symbole de Malkouth, la
dixième Sephira). Mais maintenant, si on les écrit l’un au-dessus de
l’autre, dans les bras d’une croix, il se lise horizontalement ainsi que
verticalement,

Si l’on examine cela qabalistiquement, on trouvera la raison de ces analogies. Car Eheieh,
AHIH, est la vaste figure, l’antique49, Macroprosopus, Kether, la première Sephira, la
couronne Sephirotique qabalistique de la plus grande trinité (qui consiste de la couronne, le
roi et la reine, ou le Macroprosopus, Microprosopus et la fiancé), et le père dans l’acceptation
chrétienne de la trinité. Mais IHVH, le tetragrammaton, comme on le verra présentement,
contient tous les sephirot avec l’exception de Kéther, et signifie spécialement la petite figure,
Microprosopus, le roi Séfirotique Cabalistique de la plus grand trinité, le fils dans son
incarnation humaine, dans l’acceptation chrétienne de la trinité.
Ainsi, comme le fils révèle le père, IHVH, Jehovah révélé AHIH, Eheieh. Et ADNI est la reine
« par qui seule le Tetragrammaton peut-être appréhender », dont l’exaltation en Binah se
retrouve dans l’assomption chrétienne de la vierge. Le Tetragrammaton IHVH est rapproché
des Sephirot de la manière suivante : le point supérieur de la lettre Yod, I, est dit comme étant
associé à Kether, la lettre I elle-même à Chokmah, le père du Microprosopus, la Lettre H, ou
« le He céleste », à Binah et la mère céleste, la lettre V au reste des six Sephirot, qui sont
appelés les six membres du Microprosopus (et six et la valeur numérique de V, le Vau
Hébreux), pour finir, la lettre H, le « He inférieur », à Malkuth, le dixième Sephira, la fiancé du
Microprosopus.
Maintenant, il y a quatre noms secrets qui réfère au quatre monde d’Atziloth, Briah, Yetzirah,
et d’Assiah; et de nouveau, on dit que le Tetragrammaton se retrouve dans chacun de ces
quatre mondes écrits d’une certaine manière. Le nom secret d’Atziloth est OB Aub, celui de
Briah est SG Seg, celui de Yetsirah est MH mah, et celui d’Assiah est BN Ben (BN, Ben veut
dire « fils »)… Ces noms opèrent ensemble avec les Sephirot à travers les « 231 portes »,
comme on appelle les combinaisons de l’alphabet, mais cela prendrait trop de place de
développer totalement le sujets ici.

49
is the Vast Countenance, the Ancient One,

53
Associé étroitement avec le sujet des lettre du Tetragrammaton est celui des quatre Kerubim,
que j’ai déjà mentionné en décrivant la première Sephira. Maintenant on ne doit pas oublié
que ces formes dans la vision d’Ezechiel supporte le trône de la divinité, ou l’homme céleste
est assis – l’Adam Qadmon, l’image sephirotique, et qu’entre le trône et les créatures vivantes
est le firmament. Ici on a les quatre mondes – Atziloth, la forme divine, Briah, le trône,
Yetsirah le firmament, Assiah, les Kerubim. C’est pourquoi les Kerubim représentent le
pouvoir des lettres du Tetragrammaton sur le plan matériel ; et le quatre représente les
opération des quatre lettres dans les quatre mondes. C’est pourquoi donc, les Kerubim sont
les formes vivantes des lettres, symbolisé dans le Zodiaque par le Taureau, Lion, Verseau, et
Scorpion, comme je l’ai remarqué avant.
Mathers - introduction to the Kahallah Unveiled op cite dans Israel Regardie, The
complete Golden Dawn system of magic,1984, (p55 ss) (traduction Abraxas)

De l’explications de Mathers sur les différents noms “Tetagrammatique” on retiendras


donc les associations suivantes: AHIH est également associé à Kéther, ce nom est le
reflet supérieur de IHVH qui représente l’ensemble de l’arbre sauf Kéther, les deux
se présentant sous forme d’une croix. ADNI est associé à la reine, association
identique ici à Malkuth, qui n’est pas cité mais dont mathers inciste sur le reflet
« exalté » en Binah comme étant la représentation de la vierge chrétienne. Quant à
AGLA il n’est pas fait d’association clair, mais le notarikon pour Mathers renferme
l’idée « d’accomplissement » avec son A premier et son A final.

On peut donc se demander, comme le souligne très justement Frater V.D. d’où
viennent ces attributions qui semblent arbitraire des quatre noms tetragrammatique
avec les quatre directions dans le rituel du pentagramme, on retrouve cet ordre
particulier dans l’Histoire de la magie d’Eliphas Levi, qui comme nous l’avons déjà vu
à maintes reprises maintenant à largement inspiré ce rituel, ici encore nous pouvons
soupçonné que le texte qui suit inspira également la Golden Dawn :

La tradition première de la révélation unique a été conservée sous le nom de kabbale par le
sacerdoce d'Israël. La doctrine kabbalistique, qui est le dogme de la haute magie, est
contenue dans le Sepher Jézirah, le Sohar et le Talmud. Suivant cette doctrine, l'absolu c'est
l'être dans lequel se trouve le Verbe, qui est l'expression de la raison d'être et de la vie.
L'être est l'être, ‫ אהיה אסר אהיה‬. Voilà le principe.
Dans le principe était, c'est-à-dire est, a été, et sera le Verbe, c'est-à-dire la raison qui parle.

C’est à cette réalité philosophique et incontestable, qu'on nomme l'idée de Dieu, que les
kabbalistes donnent un nom; dans ce nom sont contenus tous les autres. Les chiffres de ce
nom produisent tous les nombres, les hiéroglyphes des lettres de ce nom expriment toutes les
lois et toutes les choses de la nature.
Nous ne reviendrons pas ici sur ce que nous avons dit dans notre dogme de la haute magie
sur le tétragramme divin, nous ajouterons seulement que les kabbalistes l'écrivent de quatre
principales manières:
‫יהוה‬
JHVH, qu'ils ne prononcent pas, mais qu'ils épèlent: Jod, he vau hé, et que nous prononçons
Jéhovah, ce qui est contraire à toute analogie, car le tétragramme ainsi défiguré se trouverait
composé de six lettres.
‫אדני‬
ADNI, que nous prononçons Adonaï, ce nom veut dire Seigneur.
‫אהיה‬
AHIH, que nous prononçons Eieie, ce nom signifie Être.
‫אכלא‬
AGLA, qui se prononce comme il s'écrit, et qui renferme hiéroglyphiquement tous les
mystères de la kabbale. En effet la lettre Aleph ‫ א‬est la première de l'alphabet hébreu; elle
exprime l'unité, elle représente hiéroglyphiquement le dogme d'Hermès: «Ce qui est supérieur
est analogue à ce qui est inférieur.» Cette lettre, en effet, a comme deux bras dont l'un montre
la terre et l'autre le ciel avec un mouvement analogue.

54
La lettre Ghimel ‫ ג‬est la troisième de l'alphabet; elle exprime numériquement le ternaire et
hiéroglyphiquement l'enfantement, la fécondité.
La lettre Lamed ‫ ל‬est la douzième; elle est l'expression du cycle parfait. Comme signe
hiéroglyphique, elle représente la circulation du mouvement perpétuel, et le rapport du rayon à
la circonférence.
La lettre Aleph répétée est l'expression de la synthèse.

Le nom d'AGLA signifie donc:


L'unité qui par le ternaire accomplit le cycle des nombres pour retourner à l'unité;
Le principe fécond de la nature qui fait un avec lui;
La vérité première qui féconde la science et la ramène à l'unité;
La syllepse, l'analyse, la science et la synthèse;
Les trois personnes divines qui sont un seul Dieu. Le secret du grand oeuvre, c'est-à-dire la
fixation de la lumière astrale par une émission souveraine de volonté, ce que les adeptes
figuraient par un serpent percé d'une flèche formant avec elle la lettre Aleph .‫א‬
Puis les trois opérations, dissoudre, sublimer, fixer, correspondant aux trois substances
nécessaires, sel, soufre et mercure, le tout exprimé par la lettre Ghimel .‫ג‬
Puis les douze clefs de Basile (Valentin) exprimées par Lamed .‫ל‬
Enfin l'œuvre accomplie conformément à son principe et reproduisant le principe même.
Telle est l'origine de cette tradition kabbalistique qui met toute la magie dans un mot. Savoir
lire ce mot et le prononcer, c'est-à-dire en comprendre les mystères et traduire en actions ces
connaissances absolues, c'est avoir la clef des merveilles. Pour prononcer le nom d'AGLA, il
faut se tourner du côté de l'orient, c'est-à dire s'unir d'intention et de science à la tradition
orientale. N'oublions pas que suivant la kabbale, le Verbe parfait est la parole réalisée par des
actes. De là vient cette expression qui se retrouve plusieurs fois dans la Bible: «Faire une
parole» (facere verbum), dans le sens d'accomplir une action.
Prononcer kabbalistiquement le nom d'AGLA, c'est donc subir toutes les épreuves de
l'initiation et en achever toutes les œuvres.
Eliphas Levi, Histoire de la Magie

Dans ce texte, on retrouve cette notion que AGLA symbolise un « cycle », ou plutôt
la synthèse d’un cycle complet, début et fin, symbolisant donc l’accomplissement
comme Mathers le laisse entendre, les explications de ces deux auteurs sur ce
notariqon sont d’ailleurs très semblable. Enfin on notera que l’ « ordre » des noms
cité par Levi est le même que celui du rituel du pentagramme, même si Levy ici
n’aborde pas cette notion d’ordre des noms, il associe néanmoins AGLA avec l’orient
c’est-à-dire avec l’est, aucun des autres nom n’est associé avec une direction.

Dans une autre partie du même ouvrage, Levi décortique un passage du grimoire
d’honorius et en particulier un sceaux, relativement connu, que l’on retrouve dans
différents textes magiques et dont nous livrons ici quelques exemples. Dans ce texte
Levi donne un « sens » à l’ordre spécifique des quatre noms de Dieu qui sont utilisé
dans le rituel du pentagramme.

55
Figure 22 - Différentes représentation d'un pentacle magique, de gauche à droite: Grimoire d'Honorius, "The Magus" par francis Barret,
Clavicule de Salomon, La philosophie occulte d'agrippa. On remarque que les reproduction de Barret et d'Honorius sont déformés.

Venons au grimoire d'Honorius. […]


A la seconde page, on voit deux sceaux magiques circulaires. Dans le premier, se trouve le
carré du tétragramme avec une inversion et une substitution de noms.
Ainsi au lieu de:
‫אהיה‬
Eieie,
‫יהוה‬
Jéhovah,
‫אדני‬
Adonaï,
‫אכלא‬
Agla,

disposition qui signifie: L'Être absolu est Jéhovah, le Seigneur en trois personnes, Dieu de la
hiérarchie et de l'Église.

L'auteur du grimoire a disposé ainsi ses noms:


‫יהוה‬
Jéhovah,
‫אדני‬
Adonaï,
‫דראר‬
D'rar,
‫אהיה‬
Eieie,
ce qui signifie: Jéhovah, le Seigneur, n'est autre chose que le principe fatal de la renaissance
éternelle personnifié par cette renaissance même dans l'Être absolu.
Eliphas levi - Histoire de la magie

Ici l’interprétation de Levi est biaisé par la mauvaise représentation et lecture des
noms magiques, telles que reproduite dans le grimoire d’Honorius. Ainsi il ne faut pas
lire D’rar mais IIAI, ce qui est d’après Agrippa l’équivalent numérique de EL. On retire
néanmoins de l’analyse de Levi un « ordre » des noms de dieu qui forme une phrase
ainsi prononcé AHIH, IHVH, ADNI, AGLA qui dans cet ordre particulier signifierait
« L'Être absolu est Jéhovah, le Seigneur en trois personnes, Dieu de la hiérarchie et
de l'Église », interprétation qui est largement discutable.

56
Nous avons mentionné que le pentacle décrit ici par Levi, se retrouve dans la
philosophie occulte d’agrippa, ce dernier est la base de « The Magus » de Barett, qui
est cependant une version parfois « amputé » de certains passages, c’est pourquoi
nous reproduisons et traduirons ici la version explicative d’agrippa sur ces différents
noms de dieu, et ce dans sa version complète.

Dieu lui-même, bien qu’il ne soit qu’un par nature, a cependant différent noms, qui

God himself though he he only one in Essence, yet hath diverse names, which expound not
his diverse Essences or Deities, but certain properties flowing from him, by which names he
doth pour down, as it were by certain Conduits on us and all his creatures many benefits and
diverse gifts; ten of these Names we have above described, which also Hierom reckoneth up
to Marcella. Dionysius reckoneth up forty five names of God and Christ. The Mecubales of the
Hebrews from a certain text of Exodus, derive seventy-two names, both of the Angels and of
God, which they call the name of seventy two letters, and Schemhamphores, that is, the
expository; but others proceeding further, out of all places of the Scripture do infer so many
names of God as the number of those names is: but what they signifie is altogether unknown
to us: From these therefore, besides those which we have reckoned up before, is the name of
the Divine Essence, Eheia, ‫ אהיה‬which Plato translates ὤν, from hence they call God τοὄν,
others ὁων, that is, the Being. Hu, ‫הוא‬, is another name revealed to Esay, signifying the abyss
of the godhead, which the Greeks translate ταυτὸν, the Latins, himself the same. Esch, ‫אש‬, is
another name received from Moses, which soundeth fire, and is the name of God; Na, ‫נא‬, is to
be invocated in perturbations and troubles. There is also the name Ja, ‫יה‬, and the name Elion,
‫עליונ‬, and the name Macom, ‫מוקם‬, the name Caphu, ‫ כפכ‬the name Innon, ‫ יונן‬and the name
Emeth, which is interpreted truth, and is the seal of God; and there are two other names, Zur,
‫ זור‬and Aben, ‫אבנ‬, both of these signify a solid work, and one of them expresseth the Father
with the Son; and many names we have placed in the scale of numbers; and many names of
God and the angels, are extracted out of the Holy Scriptures by the Cabalisticall calculation,
Notarian and Gimetrian arts, where many words retracted by certain of their letters make up
one name, or one name dispersed by each of its letters signifieth or rendreth more. Somtimes
they are gathered from the heads of words, as the name Agla, ‫אגלא‬, from this verse of the Holy
Scripture, ‫אתהגיכר לעולמארכי‬, that is, the Mighty God for ever. In like manner the name Iaia, ‫יאיא‬,
from this verse, ‫ הוהאלהינן יהוהאהר‬that is, God our God is one God; in like manner the name
Java, ‫יאוא‬, from this verse, ‫יהי אור זיהיאזר‬, that is, let there be light and there was light: in like
manner the name Ararita, ‫ אראריתא‬from this verse, ‫אהר ראש אהרזתז ראש ייהורו תמורהזואהר‬, that is,
one principal of his unity, one beginning of his individuality, his vicissitude is one thing; and
this name Hacaba, ‫ הקבא‬is extracted from this verse, ‫ יהקרואכברהוא‬the holy and blessed One; in
like manner this name, Jesu, ‫ ישו‬is found in the heads of these two verses, ‫יביאשלוהולו‬, that is
until the Messiah shall come; and the other verse, ‫ינון שמוזית‬, that is, his name abides till the
end. Thus also is the name Amen, ‫אמנ‬, extracted from this verse, ‫ארנימלר נאטן‬, that is, the Lord
is the faithful King. Sometimes these names are extracted from the ends of words, as the
same Amen from this verse, ‫ לאב והרשעים‬, that is, the wicked not so; but the letters are
transposed: so, by the final letters of this verse, ‫ לימה אמזמח‬that is, to me what? or what is his
name? is found the name Tetragrammaton, in all these a letter is put for a word, and a letter
extracted from a word, either from the beginning, end, or where you please; and sometimes
these names are extracted from all the letters, one by one, even as those seventy two names
of God are extracted from those three verses of Exodus beginning from these three
words,‫יזסעו ידאו יט‬, the first and the last verses being written from the right to the left; but the
middle contrariwise, from the left to the right, as we shall shew hereafter; and so sometimes a
word is extracted from a word, or a name from a name, by the transposition of letters, as
Messia, ‫משיה‬, from Ismah, ‫ישמה‬, and Michael from Malachi, ‫ מלאכי‬but sometimes by changing
the alphabet, which the Cabalists call Ziruph, ‫ צירוף‬so from the name Tetragrammaton,‫יהוה‬, are
drawn forth ‫מצפצ‬, Maz-Paz, ‫כוזו‬, Kuzu. Sometimes, by reason of the equality of the numbers,
names are changed, as Merattron, ‫מטטרון‬, pro Sadai ‫שדי‬, for both of them make three hundred
and fourteen; so Jiai, ‫ ייאי‬and El, ‫אל‬, are equal in number, for both make thirty one. And these
are the hidden secrets concerning which it is most difficult to judge, and to deliver a perfect
science; neither can they be understood and taught in any other language except the Hebrew;
but seeing the names of God (as Plato saith in Cratylus) are highly esteemed of the
Barbarians, who had them from God, without the which we can by no means perceive the true

57
words and names by which God is called, therefore concerning these we can say no more, but
those things which God out of his goodness hath revealed to us; for they are the mysteries
and conveyances of Gods omnipotency, not from men, nor yet from Angels, but instituted and
firmly established by the most high God, after a certain manner, with an immovable number
and figure of Characters, and breath [breathe] forth the harmony of the Godhead, being
consecrated by the Divine assistance; therefore the creatures above fear them, those below
tremble at them, the Angels reverence, the devils are affrighted, every creature doth honor,
and every Religion adore them; the religious observation whereof, and devout invocation with
fear and trembling doth yeeld us great vertue, and even deifies the union, and gives a power
to work wonderfull things above nature: Therefore wee may not for any reason whatsoever,
change them; therefore Origen commandeth that they be kept without corruption in their own
Characters; and Zoroastes [Zoroaster] also forbiddeth the changing of barbarous and old
words; for as Plato saith in Cratylus, All Divine words or names, have proceeded either from
the gods first, or from antiquity, whose beginning is hardly known, or from the Barbarians:
Iamblicus in like manner adviseth, that they may not be translated out of their own language
into another; for, saith he, they keep not the same force being translated into another tongue:
Therefore these names of God are the most fit and powerfull means of reconciling and uniting
man with God, as we read in Exodus, in every place in which mention is made of my name, I
will be with thee, and bless thee; and in the book of Numbers, the Lord saith, I will put my
name upon the sons of Israel and I will bless them: Therefore Divine Plato in Cratylus & in
Philebus commandeth to reverence the names of God more than the Images or statues of the
gods: for there is a more express Image and power of God, reserved in the faculty of the mind,
especially if it be inspired from above, than in the works of mens hands; Therefore sacred
words have not their power in Magicall operations, from themselves, as they are words, but
from the occult Divine powers working by them in the minds of those who by faith adhere to
them; by which words the secret power of God as if were through Conduite pipes, is
transmitted into them, who have ears purged by faith, and by most pure conversation and
invocation of the divine names are made the habitation of God, and capable of these divine
influences; whosoever therefore useth rightly these words or names of God with that purity of
mind, in that manner and order, as they were delivered, shall both obtain and do many
wonderfull things, as we read of Medea.
Most pleasant sleep she causd, words thrice she spake,
The Seas appeasd, and soon their fury brake.
Which the Ancient Doctors of the Hebrews have especially observed, who were wont to do
many wonderfull things by words; the Pythagorians [Pythagoreans] also have shewed, how to
cure very wonderfully the diseases both of body and mind, with certain words; we read also,
that Orpheus, being one of the Argonauts diverted a most fierce storm by certain words; in like
manner that Apollonius, by certain words whispered, raised up a dead maide at Rome; and
Philostratus reporteth that some did by certain words call up Achilles Ghost; and Pausanias
relates, that in Lydia in the Cities of Hiero-Cesarea and Hypepis, were two temples
consecrated to the Goddess whom they called Persica, in both of which when divine service
was ended, a certain Magitian [magician], after he had laid dry wood upon the Altar, and in his
native language had sang Hymnes, and pronounced certain barbarous words, out of a book
which he held in his hand, presently the dry wood, no fire being put to it, was seen to be
kindled, and burn most clearly. Also Serenus Samonicus delivereth amongst the precepts of
Physick, that if this name Abracadabra be written, as is here expressed, viz. diminishing letter
after letter backward, from the last to the first, it will cure the Hemitritean Fever or any other, if
the sheet of paper or parchment be hanged about the neck, and the disease will by little and
little decline and pass away
abracadabra
abracadabr
abracadab
abracada
abracad
abraca
abrac
abra
abr
ab
a

58
But Rabbi Hama1 in his book of speculation delivereth a sacred seal more efficacious against
any diseases of man, or any griefes whatsoever, in whose foreside are the four squared
names of God, so subordinated to one another in a square, that from the highest to the lowest
those most holy names or seales of the Godhead do arise, whose intention is inscribed in the
circumferentiall circle, but on the backside is inscribed the seven lettered name Araritha, and
his interpretation is written about, viz. the verse from which it is extracted, even as you see it
here described.
Agrippa, la philosophie occulte (traduction Abraxas)

Nous avons décrit maintenant largement ces quatre noms de Dieu utilisés dans ce
rituel, et vu qu’ils étaient mentionnés par nombre d’auteurs comme étant les quatre
noms de dieu kabbalistique principaux.

Etant donné la nature même de ce rituel, qui s’ouvre et se ferme par une référence
clair a quatre sephirot, qui sont le reflet de la nature élémentaire de l’arbre
kabbalistique, reflet qui se retrouve dans cette utilisation de nom « tetragrammique »,
c’est-à-dire à quatre lettres, il nous parait évident qu’il s’agit ici d’une analogie à la
fois élémentaire mais aussi kabbalistique. Il nous faut donc replacer ces noms sur
l’arbre kabbalistique. Karl wedler entreprend plus ou moins le même exercice en
partant du même constat :

Les noms données dans les phases 2 à 4 ainsi que 18 à 20: Malkuth, Geburah et Gedulah
renvoie clairement à l’ « arbre de vie », au 10 sephirot, les phases 6 à 9 à l’énonciation des
directions célestes, [renvoie] aux gardiens des 4 coins du monde, de même que les noms des
4 archanges des phases 11 à 14. Cependant, les noms 1, 5, 6 à 9, 17 et 21 ne concordent
pas.

Un rituel est une invocation, ou plutôt une conjuration ! Si l’on veut commencer à avoir du
succès avec une invocation et une conjuration, on doit utiliser les noms correctes – les noms
corrects de dieu. Si on ne respecte pas cette exigence, alors on ne peut pas compter sur un
succès, c’est la raison de fréquents échecs.
[…]

Comme je l’ai déjà indiqué, l’arbre de vie représente les signes astrologies aves les planètes
de notre système solaire. Cependant, pour sa représentation, [ce] ne sont pas les signes et
noms habituels qui ont été utilisés, mais plutôt des noms de Dieu et d’autres mots, qui
correspondent aux éléments concernées. Les erreurs, qui se sont glissées dans la
retransmission des noms et des signes, se sont produites, en partie par la transcription
d’écriture manuelle indistincte ou bien plus ou moins de manière consciente pour dissimuler la
réalité, mais aussi en partie par méconnaissance du fait que les symboles sont a considérer
principalement de manière héraldique. Ceci est d’ailleurs une des plus grandes erreurs
relatives à la confusion de sens.
Meister Giovanni – Un rituel du pentagramme (Traduction Abraxas)

Si le point de départ de son analyse nous semble pertinent, en revanche il change


les noms de dieu pour mettre ceux, plus complet, issus de l’arbre kabbalistique,
c’est-à-dire qu’il n’utilise plus de nom tetragrammique, et supprime donc la référence
clair à cet aspect élémentaire.

C’est pourquoi nous pensons que les noms ne devraient pas changer, on pourrait
bien sur discuter de l’utilisation de tel ou tel nom, car il existe d’autre nom
tetragrammique, tel IIAI, qui est mentionné par Agrippa et utilisé dans le pentacle que
nous avons reproduit plus haut.

59
Cependant les associations sont relativement clair, Adonaï est associée à Malkuth et
à la terre, Eiehee est associée à l’air et à Kéther, AGLA est associée à Geburah et
au Feu, et par déduction on retrouve donc YHVH associé à Chesed et à l’eau. Cette
dernière association est la plus discutable, mais comme les autres nous paraisse
relativement clair, elle devient inéluctable, on peut également y voir une référence
analogique au nom de l’archange régent de cette sphère, Michael, qui est comme
Dieu, YHVH.

60
Cette étoile c’était le pentagramme magique qui porte à chacune de ses pointes une lettre
sacrée. Cette étoile est la figure de l’intelligence qui régit, par l’unité de force les quatre
puissances élémentaires. C’est le pentagramme des mages. C’est l’étoile flamboyante des
enfants d Hiram.
[…]Ce signe régulier de la lumière équilibrée représente l’esprit d’ordre et d’harmonie C’est le
signe de la toute-puissance du mage.[…]Il existe une autre signature qui représente aussi les
mystères de la lumière. C’est la signature de Salomon
Eliphas Levi, Dogme et Rituel,

Aborder le symbole du pentagramme est une complexité en soi, tant ce symbole a


traversé les âges et fut utilisé de tout temps pour signifier différente choses. On
l’appelle pentagramme (cinq lettres), pentalpha (cinq a), pentangle ou pentagone
(cinq angle), pentacle ou encore « nœud sans fin ».

L’usage du pentagramme date d’aussi loin que 3.600 avant J.C par les
mésopotamiens et, suivant les lieux géographiques ou il était utilisé, signifiait « corps
céleste », « direction » ou encore comme symbole des quatre directions50, il était
également spécifiquement utilisé comme sceau de la ville de UB 51. Notons que
malgré la relation « astronomique » du pentagramme avec la planète vénus, il ne
semble pas avoir été relié à cette planète, et son association à l’ « étoile du matin »,
Lucifer en latin, Ishtar chez les mésopotamien, qui fut transformé en Astaroth au
moyen-âge, n’était pas faite par les mésopotamiens qui utilisait pour représenter
Ishtar une étoile à seize ou à huit branches.

Chez les hébreux, le pentagramme fut le symbole de Jérusalem, et


fut appelé souvent, le sceau de Salomon. Le pentagramme, aux
alentours du 4ème siècle avant JC, était utilisé comme sceau de la
ville de Jérusalem en plaçant les lettres YRSLM autour du
pentagramme. On retrouve cette association du pentagramme
dans le Testament de Salomon52 :

Et quand moi Salomon entendis cela, je rentrais au Temple de Dieu et Figure 23 - Sceau de
priais nuit et jour de toute mon âme que le démon soit livré entre mes Jérusalem en
mains et que je puisse obtenir autorité sur lui. Et par ma prière, il arriva alphabet paléo
qu’une faveur me fut donnée par le Seigneur Sabaoth, par son archange hébreux, la première
Michael. I me porta un petit anneau ayant un sceau formé d’une pierre lettre se trouve en bas
gravée et me dit : Prends ô roi Salomon fils de David le présent que le à droite et l'ensemble
Seigneur Dieu, le suprême Sabaoth t’envoie. Avec cela tu enfermeras se lit dans un sens
antihoraire: Yudh,
tous les démons de la terre, mâle et femelle, et par avec leur aide tu
Resh, Shin, Lamadh,
construiras Jérusalem. Mais tu dois porter ce sceau de Dieu. Et cette Mim. On remarquera
gravure du sceau de l’anneau qui t’est envoyé, est un pentalpha. que le "shin" se
Le Testament of Salomon, d’après la traduction anglaise de F. C. trouve en haut.
53
Conybeare (traduction Abraxas)

50
Il s’agit ici de l’avant, l’arrière, la gauche et la droite, la cinquième direction étant le « au-dessus ».
51
Robert K. Englund et Jean-Pierre Grégoire, The proto-cuneiform texts from Jemdet Nasr, 1991
52
Voir également un certain nombre d’apocryphe disponible en français ici : http://filbluz.ca/biblio.php
53
http://www.esotericarchives.com/solomon/testamen.htm

61
Ce signe était également liés au notion de « vérité » et aux cinq livre de la Torah,
c’est-à-dire la loi, et que les juifs helléniste du 1er siècle avant JC nommèrent le
« pentateuque ».

Dans la Grèce antique, le pentalpha, était le symbole


des pythagoriciens54 (5ème siècle avant JC), symbole de
la perfection humaine, de la providence, de la justice et
de l’équilibre, il l’associé à Hygie (Ὑγιεία) la déesse de
la santé, dont les lettres était placé autour du
pentagramme55 (on retrouve également des variantes
avec sa correspondance
latine : salus).
Figure 24 – Hugieia - Allman, G. J, Greek
Geometry From Thales to Euclid, 1889, Dublin.
Le pentagramme
était relié au nombre d’or et à la divine proportion56 qu’il
contient en lui. Platon l’associait au dodécaèdre, son
cinquième solide, comportant douze face pentagonale,
qu’Aristote associa plus tard avec le cinquième élément
l’éther mais que Platon associait avec le tout et dont il
disait : « le dieu utilisé pour arranger les constellations
sur tout le ciel », remarque qui nous rappel l’utilisation
de cette forme par les romains comme dés à douze Figure 25 - Dès romains à douze face, IVème
siècle, l'utilité de cet objet n'est pas connu on
face en utilisant les constellations du ciel. suppose qu'on s'en servait comme d'un oracle.

On retrouve le pentagramme sur les monnaies de différents


pays et de différentes époques, des étrusques, des gaulois,
des mérovingiens ainsi que dans le sceau de l’empereur
Constantin57 (vers 312)

Au moyen-âge, le pentagramme avait une très grande


réputation, utilisé comme marque par les maçons et parfois
mis à l’entrée des maisons, des portes et des fenêtres,
particulièrement en Allemagne ou il était appelée
« Drudenfuss », pied de la Drude, une sorcière qui pouvait
Figure 26 - Le Cauchemar, par le se changer en brume et pénétrer les pièces fermées pour
peintre Henry Fuseli (1802), aspirer la vie des dormeurs imprudents.
représente un mauvais alb assis
sur la poitrine d’un dormeur.

54
Iambl., Vita Pyth. XXXIII, voir également à ce sujet l’article sur Pythagore :
http://abrasax.alloforum.com/sujet-11765-0-2170-0-0-1-748-1.html
55
On retrouve à la place de Ὑγιεία, simplement Ὑ.γ.ι.εί.α, parfois le εί est remplacé par un theta ou parfois par
un signe qui n’est pas toujours clairement identifiable comme c’est le cas dans la philosophie occulte d’agrippa
qui reprend ce signe. On le retrouve également chez Kircher (Arithmologia, 1665). Ces lettres sont parfois
interprété comme suit Ὑ=Hudor (ὕδωρ, l’eau), γ=Gaia (la terre), ι=Idea (litt. l’idée), εί= Eelios (le feu) et α=Aer
(l’air) (voir également : http://web.eecs.utk.edu/~mclennan/BA/PP.html ). Dans la figure présenté ci-dessus issus
de Allman les lettres se suive dans un sens antihoraire en commençant par le haut, dans la version d’agrippa les
lettres se suivent dans un sens horaire en commençant également par le haut, à la différence que le pentagramme
d’agrippa est placé, pointe vers le bas et que les lettres se situe entre les pointes.
56
la diagonal d’un pentagramme divisé par un de ces cotés est égale au nombre d’or-
57
Le sceau de Constantin présente un pentagramme pointe vers le bas.

62
Vous avez peut être entendu parler Monsieur d’un assemblage de traits que quelques-uns ont
nommé signum pythagoricum et qui tracé d’un mouvement continu de la main représente un
pentagone . Adelung dit que cela s’appelle en terme de blason un pentalphe. Quoiqu’il en soit
cette espèce de paraphe jouit chez certains paysans allemands au rapport de cet auteur d’une
sorte de célébrité ils croient qu’en le traçant sur la porte d’une étable la veille de sainte
Walburge on empêche les drudes ou sorcières d’y entrer Cette figure est pour eux le pied de
58
l’alp ou de la drude (alpfuss drudenfuss).
Mémoires et dissertations sur les antiquités nationales et étrangères, Volume 4, 1823,
p304

Comme beaucoup de symbole il fut également repris par


la chrétienté en particulier en relation avec les cinq plaies
du christ qu’on représentait dans un pentagramme,
comme sur l’illustration que nous avons mis en début de
cette publication. On le retrouve dans les légendes
arthuriennes, en particulier dans Sire Gauvain et le
Chevalier vert, poème en vert du XIVème :

Figure 27 - Sire Gauvin et son bouclier

Alors ils lui apportèrent son bouclier, qui était d’un rouge brillant, avec le pentangle peint
dessus d’or luisant. […] C’est un signe que Salomon conçu autrefois, comme vérité révélé, car
c’est une figure avec cinq pointes et chaque lignes chevauche l’autre, et il n’a nul début ni fin,
de sorte qu’en anglais on l’appelle « le nœud sans fin ». Et c’est pour cela qu’il était
parfaitement indiqué pour ce chevalier […]. Car d’abord il était sans faute en ces cinq sens, et
ses cinq doigts ne le trahissaient jamais, et toute sa confiance sur la terre était dans les cinq
plaies que porta le christ sur la croix[…] il tirait sa force des cinq joie que la reine du ciel eut de
59
son fils . […] Et les cinq vertus que le héros usait était la franchise et l’amitié par-dessus toute
[les autres], pureté et courtoisie qui ne lui manquait jamais, et la compassion qui [les]
surpasse toute.[…]
Jessie L. Weston, Sir Gawain and the Green Knight: A Middle-English Arthurian
Romance Retold in Modern Prose, New-York, 1905 (traduit de l’anglais par Abraxas)

A la renaissance, le pentagramme deviendra également le symbole de l’homme qui à


cinq doigts à chaque main et à chaque pied, cinq sens pour explorer le monde, cinq
type d’ouverture corporelle60, et cinq extrémités61. Agrippa, dans la Philosophie
occulte (1510) symbolise d’ailleurs l’homme à l’aide d’un pentagramme entouré des
cinq planète, image que l’on retrouve également dans l’homme de Vitruve (1492) de
Leonardo Da Vinci.

58
Il est intéressant de noter ici quelques explications sur ce mot, les « alp » ou « alb » sont une catégorie d’être
imaginaire de la culture germanique, certains sont ce que l’on pourrait qualifier de « bon esprit » d’autres des «
mauvais esprits ». Les « alp » mauvais, dont la drude fait partie, sont pensé comme des créatures qui viennent
perturber les hommes dans leur sommeil, et c’est de ces légendes que nous vient le mot allemand « alptraum »,
traum voulant dire rêve, l’alptraum c’est littéralement le « rêve de l’alp » et ce mot est la traduction de notre mot
français « cauchemard », il n’en existe pas d’équivalence plus proche. Les « alp » sont originaire de la
mythologie nordiques, ce sont les « alfes », c’est-à-dire les elfes en français, ces divinités mineurs du panthéon
germanique étaient vu comme des entités pouvant tout à la fois être bonnes ou mauvaises.
59
Ce sont les cinq joies de la vierge marie : l’annonciation, la nativité, la résurrection, l’ascension et
l’assomption.
60
Oreille, nez, bouche, sexe, anus.
61
Deux pieds, deux mains et une tête.

63
Figure 28 - De gauche à droite, l'homme inscrit dans un pentagramme d'Agrippa, l'homme de vitruve de Da Vinci et
le Pentagramme reprenant le nom de Yeshoua d'après Stanislas de Guaita dans Clef de la magie noir (1897).

On peut noter qu’à ce moment de l’Histoire, le pentagramme acquiert un « sens »,


désormais pointe vers le haut il symbolise l’homme, et les auteurs ésotérique qui se
succéderont à partir de cette période, l’associeront avec le « microcosme ». Mais
nous l’avons vu, le pentagramme était utilisé de manière indifférencié jusqu’à ce
qu’Eliphas levi en 1861, dans son Dogme et Rituel, le présente pour la première fois
comme un symbole maléfique :

C'est l'étoile des mages ; c'est le signe du Verbe fait chair ; et, suivant la direction de ses
rayons, ce symbole absolu en magie représente le bien ou le mal, l'ordre ou le désordre,
l'agneau béni d'Ormuz et de Saint Jean ou le bouc maudit de Mendès.
C'est l'initiation ou la profanation ; c'est Lucifer ou Vesper, l'étoile du matin ou du soir.
C'est Marie ou Lilith ; c'est la victoire ou la mort ; c'est la lumière ou la nuit.
Le pentagramme élevant en l'air deux de ses pointes représente Satan ou le bouc du sabbat,
et il représente le Sauveur lorsqu'il élève en l'air un seul de ses rayons.
Le pentagramme est la figure d’un corps humain avec quatre membres et une pointe unique
qui doit représenter la tête.
Une figure humaine la tête en bas représente naturellement un démon, c’est-à-dire la
subversion intellectuelle le désordre ou la folie.
Eliphas Levi, Dogme et Rituel.

Bizarrement, Levi fera figuré ce pentagramme « pointe vers le haut » sur le front de
sa célèbre illustration du Baphomet62, première du genre, qui sera reprise de
nombreuse fois, en particulier par Leo Taxil, grand mystificateur devant l’éternel qui
propagera les rumeurs de « messes noires » et d’adoration du diable par les francs-
maçons dans son « Les mystères de la franc maçonnerie » parus en 1896.

Les franc-maçon utilisant, entre autre63, le pentagramme pour symboliser l’étoile


flamboyante et l’atmosphère d’avant-guerre étant pétri d’antisémitisme et du
fantasme phobique d’un hypothétique complot judéo-maçonnique64, il n’en fallu pas
plus pour que ce symbole, si riche historiquement et qui avait jusque-là traversé les
âges, tombent dans la plus insultante des péjorations et soit injustement associé
avec la sorcellerie.

62
Voir à ce sujet : http://abrasax.alloforum.com/baphomet-t4015-1.html
63
L’étoile flamboyante n’est pas systématiquement un pentagramme, même si son utilisation est majoritaire dans
la franc-maçonnerie française.
64
Fantasme qui a la peau dur et que l’on retrouve dans le fouillis des « théories du complot » modernes.

64
Que de mal aura donc fait l’interprétation arbitraire
de Levi.
65

Le pentagramme « inversé » dans lequel Guaita,


grand admirateur des œuvres d’Eliphas levi, ferra
tenir en 1897 dans sa « clef de la magie noire » la
figure du Baphomet, sera reprise en 1966 par Anton
Lavey comme symbole de son église de Satan.

Gerald Gardner, qui créa de toute pièce ce


syncrétisme religieux terriblement populaire que l’on
appelle « Wicca » (du viel anglais pour
« sorcellerie »), s’inspirant des travaux d’ethnologue
comme Margaret Murray repris l’idée qu’un culte
quasi universelle de la déesse mère (terre, lune) et
du dieu père (soleil) avait réussi à traverser les
persécutions des religions dominantes sous le secret
des « coven » de sorcières du moyen-âge. Il n’est
donc pas étonnant, vu la relation, somme toute
récente historiquement parlant, entre la
« sorcellerie » et le pentagramme66, que Gardner en
ait fait un des symboles principaux de la Wicca, et de
Figure 29 - Arcane XV, le Diable dans le
nos jours il est devenu
tarot de Wirth reprend la figure de Levi,
pentagramme sur le front Solve etégalement un signe
coagula sur les bras. d’appartenance religieuse, en
particulier aux Etats-Unis ou la liberté religieuse permet toute
les folies. La Wicca aura au moins le mérite de lutter contre
les préjugées liées à ce symbole.

Pour la Golden Dawn, le pentagramme résume parfaitement


les cinq éléments, il est le symbole de l’homme par excellence. La
pointe, symbolisant l’esprit, est pointée vers le haut, Figure 30 - Pentagramme inversée
contenant le Baphomet, les noms de
désignant ainsi l’esprit qui s’affranchit de la matière. La Samael et Lilith, dans le cercle externe le
pointe tournée vers le bas, symbolise l’involution vers la mot ‫ ִל ְויָתָ ן‬, Léviathan. D'après Stanislas
matière, ce symbolisme ne nous apparait pas forcément de Guaita, Clef de la magie noire, 1897.
négatif, mais peut certainement être mal interprétée.
65
Dans le tarot de Waite, qui avec cette carte illustre parfaitement son inspiration de wirth, reprend l’image du
baphomet mais ce dernier porte un pentagramme « inversé » sur le front.
66
Il existe bien une relation beaucoup plus ancienne entre la « magie » et le pentagramme, mais la « sorcellerie »
des sorcières brulés sur les bucher des inquisiteurs et même celle condamnée par les romains s’opposait à une
magie divine, une théurgie, que les prêtres et les fidèles pratiquaient et pratique encore dans les temples.
Rappelons à toute fin utile que les plus grands grimoires, les plus profond traité d’astrologie, d’alchimie ont été
écrit par des clercs, car à l’époque et dans l’antiquité également ce que condamnait les religions ou les
gouvernement, c’était l’usage d’une magie maléfique de conversation avec les morts, de nécromancie, et
d’envoutement à des fins de nuire, mais tolérait l’ « étude » de ce que le moyen-âge considérait comme des
sciences « naturels » c’est-à-dire forcément divine, tel que l’alchimie ou l’astrologie, conception qui aujourd’hui
nous parait terriblement lointaine et beaucoup plus proche de notre vision péjorative de la sorcellerie. Les
sorcières de cette époque trouble de l’histoire étaient pour la plupart de conditions modestes ne sachant
probablement ni lire ni écrire, herboristes, sages-femmes, véritable empoisonneuses parfois, elles payèrent le
prix d’une société devenu terriblement machistes ou les femmes indépendantes et libres étaient une menace pour
l’ordre établi.

65
Si le pentagramme est le symbole de l’homme il est aussi par association le symbole
de dieu. Dieu s’écrit en hébreux ‫( יהוה‬Yod Hé Vav Hé = Yahvé ou Jéhovah) qui
correspondent aux quatre éléments (Yod le feu, Hé l’air, Vav l’eau et le Hé final la
terre). Lévi67 ajoute le Shin aux milieux de ces quatre lettres appelé aussi
tétragramme, on obtient ainsi ‫( יהשוה‬Yod Hé Shin Vav Hé = Yeshoua qui serait
l’autre nom de jésus68).

Josué ou Jéhosua le sauveur est la figure du Messie. Son nom se compose des lettres du
tétra divin changé en pentagramme par l’addition de la lettre Schin ‫יהשוה‬
Eliphas Levi, La Philosophie occulte II, La science des Esprits, 1865, Paris

Le Shin est le souffle de l'esprit qui anime les quatre éléments et donne pouvoir sur
la matière, le pentagramme symbolise donc la domination de l’esprit sur les
éléments.

Le pentagramme exprime la domination de l'esprit sur les


éléments, et c'est par ce signe qu'on enchaîne les démons de
l'air, les esprits du feu, les spectres de l'eau et les fantômes de la
terre.[…] Cet empire de la volonté sur la lumière astrale, qui est
l'âme physique des quatre éléments, est figuré en magie par le
pentagramme, dont nous avons placé la figure en tête de ce
chapitre.
Aussi les esprits élémentaires sont-ils soumis à ce signe
lorsqu'on l'emploie avec intelligence, et on peut, en le plaçant
dans le cercle ou sur la table des évocations, les rendre dociles,
ce qui s'appelle en magie les emprisonner.
Dogme et Rituel, Elpihas Levi

On retrouve une idée similaire dans le testament de


Salomon, ou ce roi à la sagesse proverbiale, reçoit de
Dieu le pouvoir d’emprisonner et de commander au
démons afin qu’il soit aidé dans la création du
Temple, les démons indiquent qu’ils sont soumis
chacun par un ange ou par une parole, un nom de
Dieu ou bien encore un rite spécifique, mais surtout ils
sont tous commandés par le sceau que Dieu envoie à
Salomon, un pentagramme.
Figure 31 - Le Bateleur d'après le Tarot de Wirth - Wirth semble s'inspirer ici
de l'iconographie du tarot de Yale, une des plus ancienne représentation connu,
le tarot de sforza, le plus ancien, semble quant à lui inspiré le tarot de
Marseille.

67
L’idée originale, de Pic de la Mirandole (Conclusiones sive Theses DCCCC, 1486) sera plus tard développé
par Reuchlin (De verbo mirifico, 1494) et reprise par Agrippa (De occulta philosophia, 1510) Lévi s’inspire
quant à lui de Louis Claude de St-Martin (Les Nombres, 1861), qu’il cite dans son dogme et rituel en énonçant
cette addition. Linguistiquement parlant cette association peut paraitre douteuse, pour autant elle est empreinte
d’un symbolisme fort, et il n’est pas étonnant que cette thèse ait survécu jusqu’au sein de la Golden Dawn. Si
nous devions regarder ces associations d’un point de vue plus académique, nous considérions que tout cela ne
tient pas la route, s’il fallait rajouter une lettre ce ne serait pas un « Shin » mais un « Daleth » ce qui donnerait
Yehouda, c’est à dire en français Juda, et cela n’est pas incohérent avec l’association de jésus puisque ce dernier
est parfois appelé « lion de Juda ».
68
On retrouve exactement la même explication chez Israel Regardie dans The Complete Golden Dawn, p283

66
L’abbé Julio lui portait une considération similaire à celle de levi, et il l’indique comme
l’outil le plus adapté contre toute sorte d’esprits malfaisants :

Il est un fait avéré, c'est que dans les évocations de magie cérémonielles dont la pratique est
excessivement dangereuse, et pour cette raison condamnée, à juste titre par l'Eglise, pour en
éloigner l'innombrable troupeau des faibles (imbecillium), certaines Puissances de l'Astral
résistent au Signe de Croix, tandis qu'elles fuient et se dissolvent devant le Pentagramme.
Pourquoi ce mystère et cet étonnante contradiction ? C'est que dans le plan de l'Invisible, il n'y
a pas que des démons, qui eux, croient et tremblent : il y a aussi des entités malfaisantes et
dangereuses, qui ne croient pas et ne peuvent être atteintes par la Foi, mais par d'autres
armes foudroyantes. Le pentacle est le signe de la toute-puissance sur le second plan, c'est-
à-dire contre les entités de l'Astral, et par extension contre les démons, qui souvent ce
cachent derrière eux.»
Abbé Julio (Ernest Louis Houssay), Le livre secret des grands exorcismes et
bénédictions, 1908, p447

Mais, pour Levi, ce signe n’a de valeur, que si le mage comprend réellement ce que
ce dernier signifie, et surtout à la valeur même que le mage donne lui-même a son
sceau :

La perfection des formes augmente en raison du dégagement des esprits, et ceux qui ne sont
pas appesantis par les chaînes de la matière reconnaissent à la première intuition si un signe
est l'expression d'un pouvoir réel ou d'une volonté téméraire.
L'intelligence du sage donne donc de la valeur à son pentacle, comme sa science donne du
poids à sa volonté, et les esprits comprennent immédiatement ce pouvoir.
Dogme et Rituel, Eliphas Levi.

Des brefs lignes ci-dessus, on commence à peine à toucher du doigt la richesse et la


complexité du pentagramme, car ce dernier reste un symbole et comme tout symbole
son interprétation dépend de celui qui l’observe ou l’interprète:

En effet, le Symbole n’est pas destiné à autres chose qu’à constituer un obstacle à la
compréhension. Directement, il n’enseigne rien, bien au contraire même puisqu’il se pose en
énigme. Il est destiné à faire travailler notre imagination particulière du dit Symbole. Un autre
que nous s’exerçant sur le même objet, y lirait autre chose. Et chacun pourtant aurait atteint
une Route métaphysique idéalement adapté à ses nécessités et à ses possibilités
intellectuelles. En un mot, le Symbole ne nous aura révélé que ce que nous étions susceptible
d’en tirer et à même de comprendre.
Robert Ambelain, la Talismanie Pratique, ed. Bussière, 1990, p26

Mais la signification des symboles n’est pas qu’issus de celui qui le contemple, sa
rationalisation l’est, mais le symbole reste l’expression du « langage divin » comme
le disait également Ambelain :

Concluons alors que la Nature , en mode actif, s’exprime par le Symbole et ses analogies. A
son tour, copiant la Nature, l’Homme s’exprimera identiquement lorsqu’il voudra transposer
son langage naturel et parler la « langue divine ».
Mais, pourra-t-on affirmer que, seule, son imagination aura défini cette loi de l’Emblématique
et que la Nature n’y est absolument pour rien ? Pourra-ton véritablement nier que l’Univers ne
lui ait tendu les premières lettres d’un Alphabet conventionnel, et qu’en réalité, ce ne sont pas
des « Vérités Eternelles », des Archétypes, pour user du langage platonicien, qui se seront
exprimées, par le truchement du Schéma ou du Rythme, de la Forme ou du Nombre ?
Nous ne le croyons pas. Et les classification savantes que l’Homme a constitué à l’égard des
êtres et des choses de ce monde montrent sans contestation possible, que l’analogie […] et la
structure […] sont les normes auxquelles l’Architecte plie les créatures, et que l’Univers nous
tend alors les premières lettres de l’Alphabet divin.
Robert Ambelain, la Talismanie Pratique, ed. Bussière, 1990, p30

67
Plus loin Ambelain toujours, nous donne sa propre interprétation de ce symbole si
riche qu’est le pentagramme, et nous livre ainsi quelques exemple de ce qu’il indique
comme « langage divin » s’exprimant dans la nature :

Le pentagramme – Esotériquement, le pentagramme


exprime la Connaissance, la Sagesse. Il est encore l’image
de la puissance du Verbe, en Magie. C’est l’Action,
intelligente, raisonnée, tendant vers l’Harmonie. C’est aussi
l’emblème de la Libération, de l’Affranchissement. On a dit du
Pentagramme qu’il était l’image de l’Homme, parce qu’on y
intégrait totalement sa silhouette[…]. Mais on a omis de dire
qu’il représentait for bien un homme écartant les murs de sa
prison.[…]
Savez-vous pourquoi on assure qu’une pomme ornait l’Arbre
de la Science du Bien et du Mal ? Coupez-là par le milieu,
horizontalement, et le pentagramme vous apparaitra. […] Le
lierre qui orne le front de Bacchus et celui d’Ariadne a cinq
angles à sa feuille, comme la feuille de la vigne, elle-même,
plante sacrée de Dionysos, comme le platane, arbre sacré
[…].
Figure 32 - Une pomme coupé en deux laisse Robert Ambelain, la Talismanie Pratique, ed. Bussière,
apparaitre un pentagramme. 1990, p34-35

Cependant dans ce rituel particulier du pentagramme, c’est surtout la symbolique


élémentaire qui est mise en action, car le pentagramme est comme l’indique lévi le
symbole de la « domination de l'esprit sur les éléments ». La maîtrise des éléments
est souvent considérée comme une des première épreuve initiatique69 et cette image
se retrouve parfaitement résumée dans la carte du bateleur du tarot. Le bateleur
nous informe que la voie magique commence par la maîtrise des éléments. Le
bateleur a en effet devant lui trois éléments, symbolisé par le denier (terre), la coupe
(eau) et l’épée (air) et tient à la main une baguette (feu), et porte au-dessus de lui
l’infini.

Son ciel se compose d’une série de cercles kabbalistiques divisés par une croix comme le
pentacle d Ézéchiel au centre de cette croix fleurit une rose et nous voyons apparaître pour la
première fois exposé publiquement et presque catégoriquement expliqué le symbole des rose
croix
Eliphas Levi, Histoire de la magie

Dans le tarot de Marseille traditionnel on retrouve juste


une plante non identifié qui pousse entre les jambes du
bateleur, dans le tarot de Wirth cette plante est remplacé
par ce qui semble être une rose ou une tulipe et dans le
tarot de Waite, qui s‘en inspire, c’est l’ensemble de la
carte qui est entouré de rose dont une un peu plus
proéminente devant le bateleur. Seul le tarot de Wirth
met vraiment en valeur cette petite particularité de la
carte qui comme tant d’autres pourrait paraitre totalement
anecdotique.
Figure 33 - Symbole de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, fondé en
1888 par Péladan et Guaita.
69
Et nous verrons plus loin l’imprtance de cette symbolique dans le rites franc-macons.

68
70
La croix, […] que le mage visualise , est également un vieux symbole pour la rencontre de
l’esprit (axe vertical) et la matière (axe horizontal), au croisement desquels se tient l’homme. A
cet endroit fleurit une rose de la connaissance et de la sagesse.
Frater V.D

La rose, au centre de la croix, symbolise donc la quintessence, le cinquième


élément, l’esprit affranchit de la matière, comme l’indique également Moryason :

Ainsi, l'être humain est-il régi par le Quaternaire, (le symbolisme de la Croix Elémentale) qui
détermine son appartenance au Quatrième Règne de la Nature (le Règne humain), mais le
Quaternaire ne devient vraiment évolutif que lorsque l'on ajoute un cinquième point pour
engendrer le Quinaire, le Cinq, (le Centre de la Croix, représenté traditionnellement par une
Rosé) gouvernant le Cinquième Règne, le Règne Divin.
Le Cinq « épanoui » est le Pentagramme.
La lumière sur le royaume, Alexandre Moryason, p195

Moryason va plus loin dans son interprétation, et reprenant les enseignements de la


Golden Dawn, qui eux-mêmes se base sur Levi ajoute à son interprétation de ce
rituel un aspect spirituel, opposé au matérialisme de ce siècle, ou le rituel devient
véritablement un « dégagement » de la matière même :

Ce Rituel, ainsi que son nom l'indique, met en oeuvre les Forces du Nombre Cinq, celles qui
relèvent de l'Aspect Divin « Intelligence parfaite et maîtrisant le Monde », victorieuse de la
densité et dégagée des miasmes de la matière. Il convient, de plus, de faire la relation entre la
Cinquième Émanation, « Guéburah » et « Binah », dont elle reçoit ses énergies : le Mental
Divin.
Or le tracé même du Pentagramme montre bien cette maîtrise de la matière : la tête de l'être
humain est la pointe supérieure, les deux bras étendus sont les pointes latérales de la figure,
et ses pieds écartés sont représentés par les deux pointes inférieures.
Cette maîtrise des Forces Universelles, marquée de la victoire sur la densité, sera projetée,
grâce au tracé du Pentagramme, sur chacun des Quatre Éléments vibrant respectivement aux
Quatre Points Cardinaux.
Ainsi le Cinq ou Quinaire va-t-il agir sur le Quatre ou Quaternaire pour spiritualiser ce dernier
en le dégageant de la gangue de matérialité dont il se recouvre sur Terre. En effet, il ne faut
pas oublier que la petite croix surmontant le globe terrestre et formant ainsi le symbole de la
Terre, rappelle que l'Humanité est « enlisée » dans la matière à cause de la reproduction par
le sexe.
La lumière sur le royaume, Alexandre Moryason

Dans le rituel du pentagramme on associe également chaque angle du


pentagramme avec un élément, cette tradition vient dans la Golden Dawn, de son
origine maçonnique. Dans une des variantes du rite français l’aspirant au grade de
compagnon va effectuer cinq voyages suivant un pentagramme au sol, on lui remet
alors cinq outils et cinq mots, le premier est l’équerre et le compas et le mot
gravitation qu’on rapproche alors du sol et de la terre, le deuxième est la règle,
symbole de tolérance et le mot génération qu’on rapproche de la source de vie et de
l’eau, le troisième est le niveau, symbole de l’équilibre et le mot génie qu’on
rapproche de l’intelligence et de l’air, le quatrième et le levier, symbole de force et le
mot est géométrie rapproché de lois universelles et du feu, puis pour finir la truelle
pour le cinquième voyage, symbole de l’amour et le mot gnose qu’on rapproche tout
naturellement de l’esprit. Mais il existe en franc-maçonnerie de nombreuse variantes,
les neufs outils, sont parfois données dans un ordre différent et dans des

70
Il fait référence ici au rituel de la croix kabbalistique que nous avons abordé plus haut.

69
combinaisons différentes, l’ordre de « passage » des angles du pentagrammes
différents également, il est donc difficile d’en tirer des généralités, cependant cette
« association » des angles et des éléments pour « allumer » l’ « étoile flamboyante »,
et tout particulièrement dans le grade de compagnon et sans doute à l’origine de ces
association des angles du pentagramme et des éléments qu’on représente pour la
GD comme la figure ci-contre.

Figure 34 - Attribution des éléments et des angles du


pentagramme d'après la GD.

70
Figure 35 - Dernières étapes de construction de l'étoile flamboyante dans une des variantes du rite français pour le
grade de compagnon, d'après Cahier du Grade de Compagnon au Rite Français, publié par le Grand Orient de
France.

71
Dans le rituel du pentagramme on retrouve en fin de rituel, après avoir évoqué les
archanges, « derrière moi brille l'étoile à six branches » (version de Regardie) ou
encore « et dans la colonne réside l’étoile à six rayons » (version de Crowley). Nous
pouvons rapproché cela de la prière du Kriat Sh’ma sous la forme de « et au-dessus
de ma tête la chekinah. », qu’on retrouve dans l’enchiridion du pape léon sous la
forme « et sur ma tête la présence du tout-puissant »

Nous pouvons donc ici tirer un parallèle entre


l’Hexagramme et la Shekinah71. Revenons d’abord
rapidement sur ce concept particulier. La Shekinah
est la présence divine, et plus particulièrement la
présence divine dans le tabernacle du temple de
Jérusalem et également par extension, le reflet de
cette présence dans le temple que constitue chaque
être humain. Ce concept est sommes toute très
proche du concept d’ « esprit saint » de la chrétienté
et que l’on retrouve sous l’appellation de « lumière de
dieu » dans certains mouvement ésotérique.

Les quatre anges, qui sont les gardiens du « trône »


de dieu, et qui président aux éléments, aux sephirot
et aux quatre direction, sont aussi les anges de la
« présence », c’est-à-dire les anges de la Shekinah,
quand ils sont là, la Shekinah est là avec eux, et ici il
‘s’agit de cette présence dans le cœur de l’opérateur.
L’hexagramme est un symbole, qui comme le
pentagramme, pourrait nous occuper pendant des
années d’études et d’explication tant son symbolisme
est profond.
Figure 36 - Arcane 17, l'étoile n'est pas
L’Hexagramme fut tout particulièrement un signe
unique c'est une étoile centrale à huit
rayons accompagné de sept étoiles
associé au « macrocosme » quand le pentagramme
symbolisant les planètes, l'étoile est
est un signe, nous l’avons vu associé au
espoir, humilité, dépouillement et
« microcosme » et à l’Homme d’une manière
renaissance symbolisé par le papillon sur
la rose.
générale. Les deux sont appelés « sceau de
salomon » et l’ « hexagramme » est également
appelé « le bouclier » de David ou de Salomon. Ces deux signes furent et sont
encore utilisé en magie opérative très largement comme nous l’indique Eliphas Levi :

Paracelse, ce novateur en magie qui a surpassé tous les autres initiés par les succès de
réalisation obtenus par lui seul, affirme que toutes les figures magiques et tous les signes
cabalistiques des pentacles auxquels obéissent les esprits se réduisent à deux, qui sont la
synthèse de tous les autres : Le signe du macrocosme ou du sceau de Salomon, dont nous
avons déjà donné la figure, que nous reproduisons ici,
et celui du microcosme, plus puissant encore que le premier, c’est-à-dire le pentagramme[…].
Eliphas Levi, Dogme et Rituel

71
Voir : http://www.jewishencyclopedia.com/articles/13537-shekinah

72
La référence faite à Paracelse se retrouve également chez Guaita qui fort
heureusement nous a laissé une traduction du texte de Paracelse reprenant ces
deux signes :

Imaginez deux triangles entrecroisés, si bien que l’espace intérieur


est partagé en sept fractions, et que les six angles font saillie au
dehors. Dans ces six angles font saillie au dehors. Dans ces six
angles, on inscrit en ordre convenable les six lettres du nom divin
ADONAI. Voilà pour le premier pentacle.
L’autre le dépasse de beaucoup ; ses vertus et son étonnante
efficacité lui valent un rang plus sublime. Il se compose ainsi : trois
angles ou crochets s’y entrecroisent et s’y compliquent ; l’espace
intérieur se trouve divisé de la sorte en six parties, et cinq angles
font saillie au dehors.
Dans ces cinq angles, on trace et l’on répartit dans l’ordre voulu les
cinq syllabes du très illustre et très éminent nom divin TE-TRA-
GRAM-MA-TON…
Les Kabbalistes et les nigromans juifs ont accompli bien des
choses par la vertu de ces deux caractères. Aussi plus d’un en fait
aujourd’hui le plus grand cas et les conserve soigneusement en
secret.
Parcelsi opera Omnia, traduit par Stanislas de Guaita, op cité
dans Stanislas de Guaita, les clefs de la magie noire.
Figure 37 -Le pentagramme
On retrouve cette notion que le pentagramme contient en lui le et l'hexagramme,
illustration tiré de: Les clefs
chiffre six et l’Hexagramme le chiffre sept dans la description de la magie noire, Stanislas
qu’en fait Moryason : de Guaita.

Notons aussi qu'un point placé au Centre du Pentagramme ajoute un Nombre à ce dernier, ce
qui donne le Six parfait : en effet, la pointe inférieure de l’Hexagramme (figure que l'on
étudiera dans le chapitre suivant), symbolisant la descente dans la densité, est absorbée par
ce Centre, l'être n'étant plus que le Pentagramme, la manifestation de l'Esprit, contrôlant les
deux Polarités Universelles, le Positif et le Négatif (résolus dans l'Unité). C'est pourquoi il est
dit que « l'Hexagramme se résout dans le Pentagramme ».
La Lumière sur le Royaume – Alexandre Moryason

L’hexagramme est également un signe qui contient en lui l’équilibre des éléments.
Non pas « mathématiquement » parlant comme le pentagramme est ses cinq pointes
symbolisant les cinq éléments, mais symboliquement par ces deux triangles
entrecroisés, reprenant ainsi la combinaison « graphique » du symbole spécifique à
chacun des quatre éléments, à savoir le feu : , l’air : ; l’eau : ; et la terre : . Ces
deux triangles sont aussi l’union du principe binaire, symbolisé par les deux triangles
qui représentent également l’Homme et la Femme.

Dans le cadre du rituel du pentagramme, on peut se demander, outre la relation à la


Shekinah et à la prière du Kriat Sh’ma, ou se retrouve « physiquement » cet
hexagramme, les pentagrammes eux sont tracés et donc physiquement ou
astralement présent lors du rituel, mais l’hexagramme doit se retrouver par une
analogie. Ruggiu, en expliquant comment ce rituel était pratiqué au sein de l’ordre de
la Golden Dawn, livre un premier élément de réponse :

73
Une autre variante de l'exercice consiste à prendre "la posture du pentagramme", debout,
bras et jambes écartés, et à visualiser au centre de son cœur la figure d'une étoile rayonnante
à cinq branches dont la taille s'accroîtra de façon à correspondre à la position du corps ; on
s'identifiera ensuite au pentagramme en imaginant que l'on irradie de la lumière dans toutes
les directions. C'est alors que l'on prononcera la phrase : "Devant moi flamboie le
pentagramme".
Puis on visualisera derrière soi un hexagramme formé d'un triangle rouge, pointe vers le haut,
et entrelacé avec un triangle bleu, pointe vers le bas. Les adeptes de l'ordre intérieur de la
Golden Dawn portaient d'ailleurs ce symbole brodé dans le dos de leur regalia ou robe rituelle.
Arrivé à ce point de l'exercice, on prononcera la phrase : "Derrière moi rayonne l'étoile à six
branches".
Puis on pourra conclure avec le rituel de la croix qabalistique en visualisant sa sphère aurique
constellée des quatre pentagrammes flamboyants et des deux hexagrammes rayonnants et
traversée par la croix de lumière.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Pour lui donc la présence « physique » de cette hexagramme est liés à sa présence
sur les robes rituelles de la GD, mais aussi comme il l’explique par la relation
particulière de la Shekinah avec Malkuth.

Il est à noter que la figure du pentacle de la Terre, telle qu'elle a été conçue par la G.D., se
présente sous la forme d'un hexagramme inscrit dans un cercle divisé en quatre quartiers de
diverses couleurs correspondantes à Malkuth (le royaume qabalistique de la Terre). Cette
figure constitue donc un excellent cercle magique que l'on peut tracer à la peinture sur un bout
de linoléum carré (le diamètre du cercle étant d'environ deux mètres) et qui pourra composer
le sol de l'oratoire.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Nous livrons ici notre propre interprétation de cette relation analogique à


l’hexagramme, fortement basé sur notre propre conception « gnostique » de la
spiritualité, dans laquelle l’Homme cherche avant tout la connaissance, la gnose.
Pour nous donc, comme le rituel de la croix kabbalistique le laisse sous-entendre, et
comme la relation des archanges aux séphirots et au trône même de Dieu le montre,
l’ensemble du rituel revient à se placer sur l’arbre de vie de la kabballe. Et ce
placement se situe en Daath, c’est-à-dire dans la sphère de la connaissance que
nous avons déjà abordé au chapitre précédent.

Au nord on retrouve le feu, qui comme nous l’avons vu est le premier des éléments, il
correspond à Gebourah, la force, et à Gabriel, le feu est l’impulsion primordiale, ce
coin du cercle ou du carré que l’officiant trace dans le rituel du pentagramme
symbolise également à lui tout seul, le pilier de la rigueur. Bien sur cette relation ne
fait plus de sens à la relation aux « vents » dont la Golden Dawn s’inspire, mais cette
relation analogique étant liés aux particularité météorologique d’une région
géographique restreinte de notre globe terrestre, elle nous apparait loin d’avoir une
quelconque validité, mais cette relation du feu et du nord fait parfaitement du sens
d’un point de vue kabbalistique, comme nous l’avons montré dans les chapitres
précédents.

L’est qui est le lieu de l’air et de l’équilibre, correspond à Kéther, mais aussi à la
« trinité » Kéther Chockmah et Binah, c’est-à-dire déjà la relation entre la
connaissance intuitive et divine, la sagesse, et la connaissance intellectuel, cette
connaissance est bien symbolisé par l’air qui est l’élément de l’intellect et du mental
par excellence. A cet est, on associe Uriel, la lumière ou le feu de dieu, il s’agit ici de
l’impulsion primordiale de l’univers, c’est-à-dire du reflet de la conscience divine qui

74
redescend dans l’ensemble de l’arbre. Il est donc normal que l’est, uriel et Kéther
viennent en premier et soit le point d’ancrage du rituel, même si dans le cadre de la
rotation de la roue des éléments c’est bien le feu qui vient en premier, nous
reviendrons sur cette notion de mouvement et d’ordre des éléments dans le chapitre
suivant, pour orientation spécifique du départ du rituel il faut considérer que l’air est
aussi le symbole de cet équilibre entre les pôles opposé que sont le feu et l’eau,
mais aussi entre l’ensemble des déséquilibre que l’Homme peut rencontrer sur son
chemin et que l’officiant veut atteindre en ce plaçant dans le pilier du milieu, le pilier
de l’équilibre et équilibre qui est également symbolisé par l’hexagramme.

Au sud on retrouve l’eau, comme le feu, il s’agit ici d’une relation kabbalistique, avec
l’archange Michael, l’archange de la miséricorde, de Chesed et qui symbolise donc à
lui seul le pilier de la miséricorde, le pilier Yakin du temple de Jérusalem. L’eau est la
particularité dans le mental de nos sentiments, c’est la sphère des sensations et de
la vie elle-même.

Enfin pour terminer à l’ouest on a la terre, Malkuth, ou encore Tipheret qui contient
en elle les autres sphères qui sont sous elle. L’ensemble de ces quatre points
contient donc en lui un hexagramme, comme le montre la figure ci-dessous. Au
milieu de cet hexagramme se tient l’opérateur, qui se retrouve donc transporté dans
la sphère de Daath, la connaissance, cette sphère ou tout devient possible, ou le
non-manifesté se transmute en manifesté, ou l’Homme a accès à la mer des
possibilités et rejoint ainsi le principe divin dans une de ces manifestations qu’il peut
encore appréhender.

Le rituel du pentagramme serait donc, suivant cette interprétation subjective que


nous livrons ici, une sorte de « mise en condition », ou l’opérateur se retrouve en
quelque sorte « préparé » à recevoir la connaissance. Le mage par la délimitation du
cercle, par la rotation qu’elle inclue, met en mouvement les forces élémentaires, par
son positionnement spatial dans ce schéma kabbalistique il se place en état de
recevoir la connaissance et en état d’équilibre, symbolisé par sa présence au cœur
du pilier du milieu de l’arbre kabbalistique.

75
76
Dans le rituel complet du pentagramme, si l’on considère l’ensemble des points
marquants comme étant en trois dimensions, on se retrouve avec deux pyramides
inversées, les quatre coins étant les quatre coins du monde tel que lors du tracé des
pentagrammes, et le haut et le bas étant défini par rapport à Kether et Malkuth
comme étant le « haut » et le « bas » du rituel de la croix kabbalistique. Ces deux
pyramides forme alors un polyèdre régulier, en l’occurrence un octaèdre qui a huit
face, six sommets et douze arêtes et qui selon Platon est associé à l’air.

Cette description n’est pas sans rappeler celle de Ruggiu, même si pour lui cette
représentation n’est pas une double pyramide, mais une sphère :

Puis il imaginera qu'il se trouve au centre d'une sphère de lumière violette dont le diamètre
sera constitué par le cercle de flammes qu'il a tracé auparavant (certains adeptes visualisent
plutôt autour d'eux un cylindre de lumière dont les deux extrémités circulaires, qui
correspondent au niveau du plancher et à celui du plafond,. sont "scellées" chacune par un
hexagramme formé de deux triangles entrelacés et connu sous le nom de "sceau de
Salomon"). C'est alors qu'ils prononcent la phrase : "Au-dessus de moi rayonne
l'hexagramme" tout en visualisant non seulement le sceau de Salomon en train de briller au-
dessus de leur tête mais aussi sous leurs pieds.
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

Cette notion de sphère ou de cercle nous amène tout naturellement à nous poser la
question du « sens » de rotation.

77
Et quand vous devrez tracer un Sigil de quelque nature que ce soit, vous devrez commencer
par la gauche du Sigil ou du symbole et le tracer dans un mouvement horaire.
Israel Regardie, The complete Golden Dawn system of magic,1984, (traduction
Abraxas):

Dans l’ensemble des analyses que nous avons


fait jusqu’à présent nous avons abordé la question
du « sens » et de l’ « orientation » ou de
l’ « ordre » des différents éléments de ce rituel, de
leur associations les uns avec les autres.

Ces notions d’ordre et de sens, puisqu’elles se


référent à un référentiel quaternaire, qui délimite
tout à la fois une croix et un cercle, nous amène à
nous poser la question du « sens de rotation » de
ce cercle.

La rotation est étroitement liés à cette notion de


cercle, et dans le cadre magique, à la délimitation
d’un espace sacré, que l’on retrouve également
dans les circambulations72 pratiqué à la Mecque
ou dans les rites chamaniques, bouddhique et
judéo-chrétien73.

Le cercle délimite un espace fini et infini74, il est


symboliquement également, une porte pour le
Figure 38 - Roue de la fortune, pour
médium qu’est le mage lors des opérations
Guaita le sphinx symbolise les haioth magiques, une porte qui transporte vers une
hakkadosch, à gauche Typhon « symbolise réalité transcendante, dans un sens invocatoire ou
l’exode involutif», à droite, Hermanubis
représente « l’évolution des formes
évocatoire suivant le rite pratiqué.
progressive[…]et le retour [..] à
l’intarissable Unité-Mère »
Le cercle de protection joue en magie également un rôle important, qui ne sera abordé ici
qu’allusivement. Il est le symbole de l’infini, car il n’a ni début ni fin. Le mage se tient dans le
milieu, dans les deux sens du termes. Dans le milieu du cercle et dans le milieu de sa propre
infinité.[…] Souvent le cercle sera tracé ou considéré comme une sphère. Le cercle protège
contre les influences externes non voulu, non pas automatiquement par sa simple existence,
mais plutôt parce que le mage y imprime sa propre centralité. Il est donc ainsi, également un
symbole de la concentration, l’arrêt temporaire de tout ce qui est superflu et dérangeant.
Frater V.D. Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

72
A lire absolument l’excellent article de Jean-Luc Colnot, alias Hôte-Cerf sur magick-instinct.org :
http://www.magick-instinct.org/Divers/circumambulations.htm
73
Les musulmans tournent autour de la Ka’ba, de la Mecque. les Bouddhistes tournent autour des stûpa, les
Bön-Po et Lamaïstes autour des temples & chorten ; l’Evêque catholique consacre l’église en l’aspergeant d’eau
lustrale et en tournant autour de l’église et de même le prêtre autour de l’autel avec l’encensoir. Et l’on retrouve
encore cela dans de nombreux rites et mythologies.
74
Le cercle délimite en effet toujours deux espaces, ce qui est à l’intérieur, dans un espace fini et « protégé » et
ce qui se trouve à l’extérieur du cercle, dans un espace infini, exclu et clairement séparé du premier.

78
Avant même de parler de sens de rotation, il nous faut aborder quelques notions
préliminaires. L’Homme a fixé comme convention deux sens de rotation, le premier
de la gauche vers la droite que l’on nomme le sens « horaire » et l’autre de la droite
vers la gauche que l’on nomme le sens « antihoraire ». Ainsi la roue de la fortune sur
la figure ci-contre donne l’illusion d’un mouvement « antihoraire »75.

Ces conventions sont intimement liés à l’histoire de la mesure du temps, les premiers
appareils de mesure, les Gnomons, qui étaient de simple cadran solaire, avaient une
ombre porté inverse à la course du soleil.

Dans l’hémisphère nord, ou ces


appareils ont été inventé, le soleil se
lève à l’Est, puis se déplace au zénith
légèrement au sud, puis se couche à
l’Ouest76. Dans l’hémisphère sud, il
se lève également à l’est et se
couche également à l’ouest, par
contre dans sa course il se déplace
légèrement au nord. Cela étant dit,
l’observation d’un cadran solaire se
fait toujours avec une notion de
« devant » ou de « haut » et de
« bas », l’observateur dans
l’hémisphère nord se place en
direction du nord, celui dans
Figure 39 - Mouvement apparent du soleil en fonction des l’hémisphère sud en direction du sud,
saisons. Ce n'est pas le soleil qui se déplace mais la terre qui
tourne en sens antihoraire et donne donc l'illusion que le soleil donc les sens reste les mêmes, ces
se déplace en sens horaire. « sens » de rotation dépendent donc
principalement de celui qui observe,
et de où il se place pour observer.

Un grand nombre de rite magiques, nous sont parvenues à travers les spectres
religieux et les rites sacerdotaux des religions antiques, et ces dernières accordaient
quasi toutes une importance significative au soleil. Ainsi les rituels issus de la
tradition « occidental » « suivent » schématiquement cette course du soleil dans
l’hémisphère nord: EstSudOuestNord. Comme cela est le cas dans le rituel du
pentagramme.

Au cours des siècles ou les ésotéristes semblent avoir longuement réfléchis sur ces
notions de sens, ils finirent par distinguer un sens « évolutif », c’est-à-dire tourné vers
l’extérieur et un sens « involutif », c’est-à-dire tourné vers l’intérieur. Il devint
également tradition ou coutume, de fixer le sens horaire comme étant un sens
« liant », « évolutif » et le sens « antihoraire » comme un sens « déliant »,
75
Pour Guaita commentant cette carte: « le daimon de l’involution, qui dans sa chute grimaçante, n’a pas pu
perdre entièrement la figure humaine, - similaire de l’image divine, - cette figure ne parviennent point à
dénaturer les cornes de la rébellion, de l’égoïsme et de l’orgueil. – D’autre part le daimon de l’évolution
ascendante, qui, brandissant le caducée de la science et de l’équilibre, et sur le point d’escalader la plate-forme
sphingienne, garde encore sur son visage le stigmate infamant de l’animalité, symbole des règnes inférieurs d’où
il émerge …Quel constraste plus grandiose et plus significatif ». Stanislas de Guaita, les clefs de la magie noire,
76
Cela n’est pas tout à fait vrais, en fait le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest aux équinoxes, en été il se
déplace vers le nord et hivers il se déplace vers le sud, comme le montre la figure ci-contre.

79
« involutif », ainsi souvent par tradition on trace un cercle de manière « horaire »
pour la quasi-totalité des opérations, sauf en bannissement ou pour les opérations de
magie noire ou l’on trace alors un cercle de manière « antihoraire ».

Blavatsky, reprenant cette distinction entre le sens « évolutif » et le sens « involutif »


introduira des notions liées au tantrisme de « voie de la main droite » et de « voie de
la main gauche », qui ont été popularisé par Aleister Crowley et qui sont encore
utilisé aujourd’hui en magie opératoire, mais dont la distinction reste relativement
subjective, on appelle traditionnellement « voie de la main gauche », les « arts
noirs », liées au pratique du satanisme et du luciférisme, pour ses adeptes il ne s’agit
pas d’une dichotomie « bien/mal », mais du but même des rituels, les rites de la
« voie de la main gauche » sont, comme dans les rites tantriques du même nom, liés
au sexe et à la destruction des tabous sociaux et religieux.

Dans la voie de la main droite, le pratiquant cherche l’union au principe divin,


identique à ce que nous avons expliqué sur la kabbale ou l’Homme perd donc son
individualité pour se fondre avec le grand tout, Dieu, et stopper ainsi le cycle des
réincarnations terrestre. Le but de la voie de la main gauche est tout autre, elle est
individualiste et cherche la conservation de l’égo et non sa dissolution, c’est une
certaine forme « d’autodéification » ou l’adepte devient son propre reflet de la
divinité, son propre dieu. Là où la voie de la main droite, se construit sur des
dogmes, la voie de la main gauche est basé sur le doute et la remise en cause, de
tout, sans aucun tabou et dans une recherche de la connaissance qui passe par une
expérimentation ou l’Homme se confronte à sa part d’Ombre.

La gauche a de tout temps eu une connotation négative et fortement lié à la magie


noire. Historiquement, comme la majorité de la population est droitière, l’organisation
militaire suivait également des principes dans lesquels le flanc gauche était celui le
plus vulnérable et le côté droit, celui honorifique, celui par lequel les batailles se
gagnaient. En latin, le droite se disait « Dextra » et la gauche « Sinistra », chez les
auteurs classiques le mot « Sinistra » pris le sens de malheureux et maléfique, sens
qui reste dans la langue française avec le mot sinistre et où l’on utilise également le
mot « gauche » pour signifier la maladresse. A l’opposé la droite, la dextérité, la
droiture, renvoie toute à des notions nobles

Au-delà de ces connotations « historiques », qui rattache la gauche au malheur et à


la magie noir, le mouvement même d’un objet en rotation sera toujours dépendant du
lieu d’observation, par conséquent les sens « horaires » et « antihoraires » comme
étant évolutif et involutif ne font pas de sens, puisque par exemple vu du pôle nord la
terre et tout le système solaire tournerait dans un sens antihoraire, mais vu du pôle
sud il tourneraient en sens horaire, avant donc de définir qu’un « sens » de rotation
est involutif ou évolutif il faut définir un « haut » et un « bas » d’où observer ce
mouvement.

Dion fortune dans son livre sur la Doctrine cosmique présente le sens évolutif comme
étant celui qui part du centre du cercle vers la circonférence, et le sens involutif
comme étant celui qui part de la circonférence vers le centre, cette vision fait du
sens, mais il ne s’agit pas ici de sens de rotation, voici une petite citation tiré de son
livre qui explique cela :

80
Pour récapituler l'enseignement: Nous avons la rotation primaire de l'anneau cosmos, la
réaction donnant naissance à l'anneau-chaos, l'attraction de l'anneau chaos induisant une
77
rotation secondaire dans l'anneau-Cosmos, qui forme l'anneau infranchissable . Ce
mouvement dans l’anneau cosmos, qui tourne dans un plan et pivote alors qu'il tourne,
comme sur un axe, fixe les limites au-delà desquelles les créatures de cette sphère ne
peuvent pas passer, même en pensée. Mais cette sphère est entourée par deux lignes de
force : l'anneau cosmos et l'anneau chaos, tournant à angle droit l’un par rapport à l'autre. La
rotation de l'anneau cosmos est la source de la force à partir de laquelle l'évolution tire sa
vélocité, et la rotation de l'anneau chaos est la source de la force à partir de laquelle la
involution tire sa puissance.
L'évolution est une poussée de la périphérie vers le centre. L’involution, ou dissolution, est
une aspiration dans l'espace extra-atmosphérique.
L'anneau chaos n'appartient pas à la sphère qu’il entoure, mais à l'espace extra-
atmosphérique. C'est un point important en connexion à cela.
L'anneau cosmos a ses désirs tournés vers la sphère qu’il entoure.
L'anneau chaos a ses désirs tournés vers l'espace qui l'entoure.
L'anneau cosmos cherche à étendre le centre.
L'anneau chaos cherche à étendre la circonférence.
L'anneau cosmos tend à se solidifier par la contraction.
L'anneau chaos tend à revenir vers le non-manifesté d’où il est né, et, par conséquent, si son
influence étaient incontrôlée, à réduire la sphère qu’il entoure au néant.
L'Anneau-Cosmos, si son influence étaient incontrôlée, serait statique dans le présent
immédiat.
Ces deux influences sont la source de toutes force dans le Cosmos. L'anneau cosmos, car il
concrétise, se construit. L'anneau chaos, car il diffuse, ne grandit jamais.
Maintenant, ces deux anneaux que nous appellerons bien et mal; vie et mort; lumière et
ténèbres; esprit et matière; être et non-être, Dieu et le diable, car chacun de ces puissances a
sa racine dans son anneau respectifs. Mais qu’il soit clair que l'anneau «Bon» et l’anneau
"Mal" ne sont pas «bons» et «mal» comme vous comprenez ces termes, mais simplement des
cercles de force tournant à angle droit l’un par rapport à l'autre, et donc en opposition, et c’est
simplement l'angle du premier à se manifesté qui est appelé «bon», et l'angle en opposition au
plan primaire, qui est appelé «mal», et il se pourrait bien que dans un autre cosmos, le plan
primaire se mette à tourner sous un autre angle, l'angle de votre «mal». Il serait encore «bon»
pour son cosmos / parce que «bon» et «mal» ne dépendent pas de n'importe quel angle ou
plan, mais sont tout simplement en fonction l’un de l'autre. La première force à se manifester
est appelé «bonne» parce que, d’elle, nait la ligne de force appelé évolution. Toutes les forces
secondaires suivantes sont mesurés par cette norme.
Dans la mesure où ils se déplacent dans le même angle, ils sont reconnus comme étant
«bon». Dans la mesure où ils s'approchent à un angle droit, ils sont reconnus comme étant en
opposition, et sont appelés «mal». Le Mal est simplement ce qui se déplace dans la direction
opposée à l'évolution. Le mal est ce qui se rapproche du plan de déplacement de l'anneau
chaos, et tend donc à revenir au non-manifesté. Tout le mal qui s'accumule avec un univers
est attiré vers l'anneau chaos et est autodétruit, parce que l'idée même de «mal» implique
une force qui tend à la non-existence.
Dion Fortune, The Cosmic Doctrine, 1949 (traduction Abraxas)

Si nous prenons une spirale, on peut la dessiner tournant vers la droite ou vers la
gauche, de la même manière qu’on peut avoir un pas de vis vers la droite ou vers la
gauche, certes le sens de vissage sera inversé, mais on peut quand même visser.
Donc suivant le sens dans lequel la spirale tourne, et suivant la manière dont elle est
construite elle peut être « évolutive » (dans le sens du centre vers la circonférence)
qu’elle tourne vers la droite ou vers la gauche. Le sens de vissage est une
convention que l’Homme a fixé, non pas arbitrairement, mais parce que ce sens est
« naturelle » pour la plupart des droitiers, et on le retrouve donc dans notre
environnement quotidien.

77
L’anneau « pass-not », littéralement l’anneau on ne passe pas.

81
Tout dépend donc du référentiel et de l’observateur. Une spirale tourne uniquement
dans le sens que l’observateur choisit arbitrairement pour l’observer 78, et suivant si
l’observateur se situe ou non sur cette spirale, il se peut qu’en fait elle ne tourne pas
du tout79

Les notions de « haut » et de « bas » sont fixé arbitrairement, si nous prenions


comme référentiel le champs magnétique terrestre, le « haut » serait le pôle sud et le
« bas » le pôle nord et non l’inverse. C’est uniquement parce que la science
moderne et l’ésotérisme occidental sont en majorité issus de l’hémisphère nord que
nous avons aujourd’hui ces conventions. Et nous renvoyons ici également à ce que
nous avons exposé sur les associations des éléments et des vents, ces associations
n’étant vrais que dans l’Europe de l’Ouest.

Indépendamment de cette notion de « haut » ou de « bas » on retrouve des


explications sommes toute fort simple dans les cahiers de l’adepte, qui pour autant
sont contraire au sens adopté par les rituels de la Golden Dawn, ainsi on lit :
Durant toute la cérémonie, me dit-il, je me tiendrai debout, le dos tourné à l’Orient – donc à
l’est. J’aurais devant moi l’occident, l’Ouest, sur ma droite le Nord, et sur ma gauche, le sud.
La raison en est que je veux appeler, au cours de telles cérémonies, le maximum de forces
telluriques. Or, la terre tournant d’Occident en Orient – d’Ouest en Est, le sens naturel de
circulation de ces forces est semblable au sens giratoire terrestre. Ainsi, je fais face à l’Ouest,
c'est-à-dire aux forces qui vont arriver.
Mes talons seront joints en équerre. Mon pied gauche sera dirigé vers le sud, mon pied droit
vers l’Ouest.
J’opérerai, quoique droitier – principalement de la main gauche.
Ainsi campé, mes gestes, naturellement, respecteront également ce mouvement d’Ouest en
Est, et mon corps tout entier ne fera qu’un avec le mouvement de la planète sur laquelle nous
résidons présentement.
Les cahiers de l’adepte

Si l’on revient maintenant sur le rituel du pentagramme, Ruggiu dans son livre sur les
rituels de la Golden Dawn, nous parle spécifiquement de ce sens horaire, impliquant
que le tracé du pentagramme génère un vortex tournant en sens « horaire » et que
ce dernier est « répulsif » :
Ceux qui possèdent des dons de clairvoyance constateront que le pentagramme de
bannissement génère un vortex de force qui prend la forme d'une spirale de lumière tournant
dans le sens des aiguilles d'une montre (sens inverse de la rotation de la Terre) et qui a la
propriété d'être une force de répulsion dynamique cosmique. Les personnes qui possèdent la
vue astrale savent que notre univers spatio-temporel est constitué d'un réseau de forces qui
se présentent sous l'apparence d'une sorte de filet tissé de mailles extrêmement fines de
matière subtile que l'on a appelé l'Ether dans la terminologie occultiste occidentale et que les
orientaux connaissent sous le nom d'Akasha. Cette trame cosmique (appelée par les hindous
"Tantra", c'est à dire "tissu" est parcourue par un courant d'énergie, d'essence magnétique
solaire (le prana) se condensant sous différentes formes appelées "Tattwas" (principes subtils
des éléments).
Lorsque par clairvoyance on peut localiser certains nœuds présents dans la trame cosmique
et déterminer la direction des courants ou des flux de force qui la parcourent (généralement
d'est en ouest et du nord au sud), et lorsque l'on est capable de capter ces énergies à l'aide
de l'instrument magique approprié qui fait office d'antenne et d'activer le nœud en question
par le rituel du pentagramme, certains phénomènes psychiques assez étranges peuvent se
produire, comme par exemple la délocalisation dans l'espace-temps
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1

78
Si on regarde une spirale d’en haut ou d’en bas les sens de rotation sont inversé
79
Voir force de coriolis: http://fr.wikipedia.org/wiki/Force_de_Coriolis#D.C3.A9finition

82
Le sens même du rituel est un cercle qui « tourne » dans le sens est-sud-ouest.nord,
soit le sens horaire. Le « pentagramme tracé », comme le montre la figure ci-contre
est également dans un « sens » horaire (le bas gauche étant symboliquement la «
terre » le chemin Terre-esprit-feu-air-eau-terre, tourne en sens « horaire » si l’on
suivait le chemin Terre-eau-air-feu-esprit-terre le sens serait « antihoraire ».)

Figure 40 - A gauche le pentagramme de la terre en renvoie, le mouvement


terreespritfeueauairterre donne l'impression d'une spirale horaire. A droite le pentagramme
d’invocation d’équilibre des passifs, le mouvement terreaireaufeuespritterre, donne une impression
« antihoraire ».

Quand l’opérateur se place avec l’est devant lui, avec Kéther en haut, il définit de fait
par son positionnement spatiale un haut et un bas, une droite et une gauche, un
devant et un derrière, l’ensemble du rituel est à trois dimension. Dans la dimension
verticale, symbolisé à la fois par le tracé de la croix kabbalistique, mais aussi par le
tracé de chaque pentagramme (qui se font dans le sens verticale), l’opérateur
amorce un notion de mouvement. Ce mouvement est une rotation des éléments.

Nous avions déjà abordé ce point dans la présentation du rituel de la croix


kabbalistique, où en notant les différences entre la version originale d’Eliphas levy
par rapport à celle des rituels de la Golden Dawn, nous avions noté que cette version
originale nous apparaissait plus logique, car elle préfigure un cercle qui tourne dans
un sens « horaire » de la même manière que le rituel du pentagramme tourne dans
un sens horaire, aussi bien dans le tracé du cercle, que celui des pentagrammes.

Figure 41 - Croix kabbalistique, Figure 42 - Croix kabbalistique


correspondance d'après le modèle correspondance d'après le modèle de
d'Eliphas Levy. la Golden Dawn.
83
Le sens même de rotation des éléments est
habituellement du feu vers l’air, puis l’eau et
enfin la terre, le rituel commence par l’air,
c’est-à-dire l’est, et pour que l’ensemble soit
cohérent, il faudrait donc que le signe de croix
kabbalistique soit tel que montré par levi,
c’est-à-dire en ayant « Atoh » au niveau du
front symbolisant Kether, Malkuth au niveau
du ventre symbolisant la terre, Gebourah à
gauche symbolisant le feu et Gedoulah à
droite symbolisant le feu.

Ainsi le rituel de la croix kabbalistique


préfigure un cercle qui tourne en faisant
front (air)épaule droite (eau)  ventre
(terre)épaule gauche (terre) et devient
identique à l’ouverture du cercle qui tourne
de l’est (air)sud (eau) ouest (terre) 
nord (feu). Si nous suivions la même
logique d’ordre des éléments, alors il faut
également tracer le pentagramme pour que
ce dernier donne l’illusion de tourner dans
un sens horaire.

84
Nous voyons avec ces considération (qui malgré leur apparence exhaustive restent raccourcis
et relativement brève) que le rituel de bannissement du petit pentagramme est réellement une
petite « Somme » ou résumé de symbolique rituel occidental, une sorte d’ « encylopédie des
symboles » en action. Car nous ne devons pas oublier, malgré tout plaisirs possibles dans les
spéculations et examens symboliques – la magie occidentale sera toujours tout à la fois de
connaitre le symbole, [mais aussi] de le rendre appréhensible et de l’utiliser de manière
pratique ! C’est seulement ainsi que main et tête travail de commun, qu’on peut devenir une
unité de corps et d’âme et atteindre la plénitude, qui est pour presque chaque magicien
occidental, le but ultime. (même si on attribue à ce but les plus différentes descriptions)
Frater V.D. Kursus der Praktischen Magie (Traduction Abraxas)

Nous n’avons fait qu’effleuré le sujet, mais on se rend compte de la justesse de


l’analyse de Frater V.D, ce rituel est véritablement une petite sommes de symbolique
opérative magique, incluant des références de la magie gréco-égyptienne et judéo-
chrétienne, qui trouvent leur origine dans l’antiquité.

Mais on voit également que la rencontre de ces différents référentielles, se fait


parfois au dépend d’une certaine cohérence entre les différents aspect et relation
analogique entre-elles, des éléments constitutif de ce rituel.

Nous ne pouvons que répéter ici, ce que nous avons déjà dit auparavant. Il n’y a pas
de meilleur ou moins bonne manière d’effectuer tel ou tel rituel. Les auteurs
d’ouvrages ésotériques tombent relativement facilement dans deux grand travers :

Le premier consiste à énergiquement mettre en garde le lecteur contre une


éventuelle « mauvaise utilisation » ou « mauvaise manière » de faire tel ou tel rituel,
cette mise en garde implique qu’il n’existerait qu’une seul manière correct de faire,
hors cela ne peut être considérer comme vrais, au vu du nombre de variante
existante, au nombre de référentiel et du nombre de pratique magique différente qui
peuvent exister, à moins de ne considérer, comme le font certaine religion, que seule
« une vision », qui est parfois purement dogmatique, est vrais, et que le reste de
l’humanité est dans l’erreur. C’est ce genre de raisonnement qui nous a
invariablement mené au pire conflit et guerre que l’humanité ait jamais vécu. Ce
genre de position de la part de certains auteurs, ou de certaines écoles, est
également une solution de facilité en cas d’échec, qui devient la cause d’un non-
respect de ces instructions strictes, voire d’une mauvaise compréhension.

Le deuxième travers consiste à faire appel à une hypothétique ligné


« traditionnelle », comme c’est le cas pour la Golden Dawn, ces manuscrits codées,
ces mystérieux « chefs secrets », ou comme c’est le cas pour Moryason qui
entreprend de retracer le chemin de la transmission de la véritable tradition
initiatique.

Tout cela ne fait selon nous aucun sens. L’Homme qui se tient debout dans l’Univers
et se pose des questions sur sa place dans ce dernier, doit trouver les réponses par
lui-même, et en premier lieu, à l’intérieur de lui-même, en faisant parfois confiance à
son intuition plutôt qu’a des livres, à d’hypothétique tradition antiques ou encore à
des maîtres auto-proclamé. Ce qui importe, c’est que le chemin qu’il emprunte est un
« cœur » et un « cerveau », c’est-à-dire qu’il fasse les choses « en conscience », en

85
« unité » avec lui-même, celui qui avance ainsi est au diapason de l’Univers, et ne
peut donc pas faire quelque chose qui soit profondément néfaste pour lui-même.

Les mises en gardes qu’on devrait vous adresser, serait plutôt de « réfléchir » avant
d’agir, de ne pas « faire », simplement parce qu’on vous incite à « pratiquer », sans
même avoir de but clairement défini. Et également de ne pas diviser le monde en
« vrais » et en « faux », en « blanc » et en « noir », dans la réalité qui nous entoure il
n’y a que des nuances des choses, et des points vues différents sur des choses
identiques, la réalité matériel ne change pas, ce sont nos points de vue qui changent,
les confronter nous permet de nous rapprocher de la vérité, mais cela ne signifie pas
les opposer et surtout cela passe par la remise en cause de sa propre vision, car
nous terminerons invariablement dans les même conflits qu’on connut nos parents et
nos grands-parents si nous n’apprenons pas à accepter que l’ « autre » à le droit
d’avoir une vision différente des choses, et si nous n’apprenons pas à remettre en
cause notre propre perception.

Celui qui dirige sa volonté en utilisant son imagination et ses propres connaissances,
possède les trois parties de la philosophie d’Hermès, et à celui-ci comme disait
jésus :

Si deux font la paix dans cette maison, ils pourront dire à cette montagne “éloigne-toi” et elle
s’éloignera.»
Evangile de Thomas

86
AVANT-PROPOS

Le texte qui suit a été publié dans « Blätter für angewandte okkulte lebenskunst », le
journal de la loge Fraternitas Saturni, d’aout 1959 et a été écrit par Maitre Giovanni
(Karl Wedler).

Karl Wedler, né le 02.12.1911 fût un des membres influent de la F.S, entré en janvier
1947, soit après la reconstitution de la loge, il fût fait maître en 1957 et fût nommé
par Eugene Grosche en octobre 1958 archiviste de la Loge. Après la mort de
Grosche (05.01.1964) et de Roxane (08.06.1965 alias Margarete Bernd), Karl Wedler
alors 33° prend officiellement la tête de la loge jusqu’à l’élection de son protégé
Guido Wolther (alias Meister Daniel) en avril 1966, il sera très proches des grand
maîtres successif (Walter Jantschik alias Jananda en avril 1969, Dieter Heikaus en
mars 1987).

Il existe un certain nombre de « commérage » troublant concernant Karl Wedler, ces


derniers semblent trouver leurs origines dans la « scission » de la F.S après la mort
de Grosche et de la lutte pour une certaine légitimité dans la succession de ce
dernier, lutte qui fut selon toute vraisemblance gagné par Karl Wedler et entraina un
certain nombre de ressentiment. Nous ne reprendrons pas ici ces « histoires » qu’on
retrouve dans d’autres livres sur le sujet, car elles nous paraissent douteuses quant à
leurs origines et aux raisons qui motivent ceux qui les publient.

Le rituel décrit dans le texte suivant, semblera bien connu, c’est celui que nous avons
décrit en détail dans les chapitres précédent. Rappelons rapidement que ce rituel du
pentagramme est aujourd’hui associé avec les rites de la Golden Dawn, même si, la
première publication faite par Aleister Crowley n’en parle pas. Crowley fut membre
de la golden Dawn, et aurait donc pu s’en inspirer pour l’écriture de son livre.
Crowley fut également une des sources d’inspiration de la F.S qui croyait à l’Aeon
d’Horus annoncé par Crowley et qui selon toute vraisemblance a repris certains des
rituels de Crowley ainsi que des rituels de l’O.T.O et de la Golden Dawn.

D’après la légende sur la formation de la Golden Dawn, cette dernière ce serait


inspiré d’écrit rosicrucien d’origine allemande, même si cette origine est mise en
doute. Le texte qui suit puisqu’il est attribué à « un ancien manuscrit du 17ème »
pourrait tout à fait venir de la même source. C’est la première mention qui est faite
dans la FS de ce rituel, pour autant cette mention vient bien après la publication des
écrits de Crowley et Regardie. On retrouve d’ailleurs dans une autre publication de la
F.S. un article entièrement dédié au rituel du pentagramme « d’après » Crowley.

Mais ce n’est pas ce n’est pas la valeur hypothétiquement historique du témoignage


que pourrait représenter ce texte dans la recherche sur la généalogie de ce rituel qui
nous a incité à le traduire. Mais plutôt la valeur de l’analyse qui met en évidence un
certain nombre de contradiction flagrante de ce rituel et en premier lieu si l’on essaye
de comparer les correspondances données dans un référentiel magique gréco-
égyptien et/ou issus de la tradition Hindous dont sont issues les correspondances

87
élémentaires80 utilisé en magie81 et qu’on essaye de le faire cadrer avec un
référentiel kabbalistique et/ou de tradition judéo-chrétienne.

La première partie du texte est une analyse poussé, visant à démontrer que ce rituel
du pentagramme fut volontairement ou non transmis de manière « faussé » et maitre
Giovanni, s’emploie dans ce texte à le remettre en ordre. Les conclusions
« opérative » de la rectification donné par Wedler nous paraissent biaisé et parfois
peu convaincante, certaine sont cependant « éclairé » et amène de toute manière
une réflexion salutaire sur ce rituel.

80
Et l’on pourrait également y voir là l’origine même du rituel qui se retrouve sous une forme différente dans des
textes issus de la culture magique sumérienne.
81
En ce qui concerne les traditions hindous ces dernières furent inclus dans les référentielles ésotériques par un
nombre croissant de mouvement ésotérique au début du XXème siècle avec en premier lieu la théosophie mais
également Franz Bardon, Karl Weinfurter et tant d’autres ésotéristes allemands qui inspirèrent grandement les
membres de la F.S.

88
89
NOTE DE TRADUCTION :

Les mots entre [crochet] ont été rajoutés pour faciliter la lecture mais ne font pas
partis du texte original, les mots entre (parenthèses et en italiques) font partie de la
version originale mais sont superflues en langue française.

Les illustrations dans le texte original sont toute à la suite les unes des autres en
plein milieu du texte82, pour un confort de lecture nous les avons replacé là où elles
sont mentionnées, nous n’avons cependant pas rajouté de légende là où il n’y en
avait pas. De même des sauts de lignes, ne se trouvant pas dans le texte original ont
été rajouté pour un confort de lecture.

Certains mots spécifiques et ésotériques ont été laissé dans leur orthographe
allemande mais ne devrait pas gêner la lecture.

Le texte original ne contient aucun sommaire ou index, nous avons également


essayé d’être le plus fidèle au format original et n’avons pas utilisé de format
spécifique pour les citations.

Cette traduction fut particulièrement dure en raison de la complexité des tournures de


phrases employées par Wedler et de leur teneur ésotérique. Nous avons essayé
dans la mesure du possible de respecter le plus fidèlement le texte original et la
tournure des phrases.

82
En faite elles se trouvent à la fin d’une page environs à la moitié du texte.

90
UN RITUEL DU PENTAGRAMME
- d’après un ancien manuscrit du 17ème siècle.
de Mtre. Giovanni

[On] a déjà tellement écrit sur le pentagramme, qu’on pourrait penser, que tout a déjà
été publié sur ce signe, en particulier l’usage et l’utilisation en ont été donné au
praticien magique dans le feuillet d’étude de décembre 1954, dans l’article « la magie
du pentagramme ».

Le pentagramme [est], l’étoile à cinq branches, qu’on appelle aussi pied de


sorcière83, l’étoile fem84 et l’étoile flamboyante. C’est un symbole ancestral et sacré.
Son chiffre est le chiffre de mars = 5. Le pentagramme correspond à l’homme et cela
vient (déjà) de ce que l’homme a 5 sens traditionnels et 5 ouvertures corporelles (en
comptant comme unique les [ouvertures] doubles), ainsi que 5 doigts à chaque
mains et chaque pieds. Cela inclue également les 5 voyelles, I ; E, O, U, A, qui dans
leur ordre correct donne le nom kabbalistique de dieu (Jehova). De plus il y a caché
5 fois dans le pentagramme la divine proportion, ce qui signifie que chaque coté est
divisé par deux autres cotés en rapport de la divine proportion. Le pentagramme était
dans l’alliance pythagoricienne un symbole secret et équivalait, lorsqu’il était entouré
d’un cercle, au symbole de Valhöll85 pour les ariosophes86. Il représente également
les 5 tattva, et comme je l’ai déjà dit, les 5 sens de l’homme, c'est-à-dire :

Vayu = L’air = Toucher


Tejas = Feu = Vue
Apas = Eau = Gout
Prithivi =Terre=Odorat
Akasha =Ether Primordial = Ouïe
ainsi que les 4 éléments et leur quintessence.

Sans le tattva de l’Akasha, les 4 autres tattva ne seraient rien, c’est la couronne et le
noyau du Cosmos vibratoire. Les 5 coins du pentagrammes ne sont pas seulement
analogie pour les 5 sens traditionnels de l’homme, mais également en rapport avec
certaines glandes et organes, qui a leur tour correspondent à des forces spirituelles
et mentales plus élevées. C’est également la raison pour laquelle le pentagramme
renferme la clé pour l’activation des chakras. Si l’homme individuel équivaut par ses
5 sens au microcosme et se laisse donc représenter symboliquement par le
pentagramme – comme on le sait l’ancien maitre de magie : Agrippa de Nettesheim a
en premier dessiné l’homme dans un pentagramme – il est également
potentiellement l’homme universelle, le macrocosme, qui par l’hexagramme – l’étoile
à 6 branches – s’exprime sous la forme de deux triangles imbriqués l’un dans l’autre.
Le chiffre 6 à son tour, exprime l’œuvre créatrice accomplis du 6 ème jour de la
Genèse I. La transformation de l’homme individuel en [homme] universel suite à sa

83
Drudenfuss, la « Drude » est une sorcière de la nuit en Allemagne, selon la croyance populaire, celle-ci laissait
des traces en forme de pentacle sur le sol, et attacher ce symbole sur une porte protégeait contre les « Drudes »,
certains bâtiment en région allemande porte donc des pentagrammes inversé ou non sur leur portes.
84
Femstern, pas de traduction disponible pour ce mot.
85
Walhalla
86
Il s’agit ici de la mouvance ésotérique proche de Guido von Litz, syncrétisme des idées théosophiques et des
idées « aryennes » qui inspireront plus tard le national-socialisme allemand..

91
spiritualisation, qui est le but du « Magnum Opus », le grand-œuvre, est décrite
symboliquement par la transformation du microcosme en macrocosme, du
pentagramme en hexagramme. Cette transformation est décrite par Heinrich
Junker87 comme le premier pré-requis à la divinisation, est la première étape du
Mysterium de l’unification avec l’Æon88 ou de l’accession à la quintuple maitrise et le
pouvoir sur les éléments, le composé dont le cosmos est issus. Le chiffre cinq est
donc le chiffre sacré original de Zruvan ou [de l’] Æon et le pentagramme est son
symbole.

L’étoile à cinq branches n’est pas seulement le symbole, de l’avancement humain 89,
de son évolution, [de] ses plus hauts espoirs et aspiration, [de] ses buts finis et
infinis, mais également celui de son attachement à la matière90, [de] l’Homme
enchainé à la terre, le symbole de la plus profonde humiliation de l’étincelle divine,
mais aussi l’expression de sa future élévation consciente91.

Si l’on voit le pentagramme en rêve ou bien comme un « signe », celui-ci signifie


[alors] l’octave supérieure de l’âme humaine. Ici, il est important, s’il s’agit d’un signe
régulier, [si] sa pointe est vers le haut, ou bien si son intérieur contient un autre
signe. Ce sont là des indications sur le degré de l’évolution.

La force du pentagramme est injonctive ou conjuratrice, suivant la position ou le tracé


linéaire ! Ceux qui sont intéressés par cela, peuvent relire les passages appropriés
dans les carnets d’études précédents. Comme protection ou comme défense, sa
pointe doit être en haut. Si l’on veut attirer ou lier des forces astrales, [alors] ses deux
pointes doivent être vers le haut.

Le pentagramme avec pointe vers le bas, signifie que le Magus travail avec le chakra
racine et absorbe avec la force d’en haut. L’ésotériste voit dans l’étoile à cinq
branches inversées celui qui est emprisonné dans l’erreur, l’Homme vivant dans le
monde extérieur.

Que d’aucun ne se laisse stopper dans son évolution supérieur, dans sa


transformation92. Chaque jour non-utilisé et à tous égards perdu et ne reviendra
jamais. De même l’expression « les premiers seront les derniers » ne doit pas vous
retenir ou vous effrayer, on doit encore moins porter attention à un commentaire
récent, dans lequel il est dit, que les premiers n’auront aucune utilité de leur évolution

87
? http://www.uni-leipzig.de/unigeschichte/professorenkatalog/leipzig/Junker_72
88
« Aion » dans le texte certainement une Référence à l’Éon d’Horus de Crowley auquel la F.S adhère mais
interprète selon son propre référentiel.
89
Dans le texte original répétition de Symbole et Sinnbild, les deux sont synonymes sans véritable équivalent en
français. L’un est le symbole, l’autre est littéralement l’image de sens.
90
Erdgebunden, littéralement attachement à la terre.
91
« selbstbewußten Erhöhung » L’élévation est ici auto-consciente, qu’on traduirait par „assuré“ ou „fier“,
selbstbewusstsein, est également la confiance en soi.
92
Phrase dur à traduire: „Es möge sich niemand von seiner Höherentwicklung, seiner Um- und Hochpolung
abhalten lassen“ Ici les termes Hochpolung (polariser) et Umpolung (renversement de polarité) font référence a
un vocabulaire spécifique relativement souvent usité dans la F.S et qui implique la „transformation intérieur“ par
différent type de méthode qu’il serait trop long d’évoquer ici, et suivant le contexte ces mots peuvent être
compris différemment, ici le contexte n’est pas suffisamment clair pour savoir a quel type de transformation
intérieur l’auteur fait référence.

92
supérieure, puisqu’ils seront de toute manière les derniers et devront entre autre être
les serviteurs de la masse

Celui qui aborde son évolution avec un cœur enfantin et croit fermement à son
succès, n’est pas concerné par cette expression ou ce commentaire ! La citation
douteuse est issus du livre des livres et serait une expression du légendaire
Mahatma Jésus et ne se retrouve également que dans le mythe sur celui-ci.

Dans la littérature de tous les autres, de même que dans les religions antique, cela
n’est, autant que je sache, pas présent. Je n’ai pas l’intention d’aborder plus ce point
dans ce traité sur le pentagramme et cela sera réservé pour une composition future.

Sans effort personnel on ne peut pas attendre d’aide !

L’homme doit donc d’abord acquérir la pentade complète (quintuple maitrise), pour
pouvoir accomplir la transformation. L’homme ne sera un univers en miniature, que
s’il domine le cinquième élément en lui, l’éther ou l’esprit, et pourra alors gravir la
connaissance du macrocosme, et sa propre âme lui prouvera et lui révélera l’âme du
monde.

Je livre maintenant ci-dessous, le texte d’un rituel du pentagramme, que seul peu
devrait connaitre.

Il se conduit en 21 phases. Le signe de l’étoile à cinq branches est ici à tracer à la


main dans l’air lors de phase spécifique. Ceux qui possèdent un poignard magique,
une épée magique ou bien une baguette magique, peuvent également les utiliser.

Après s’être détendu, on se met en position, on se concentre sur la pentade 93 et on


conduit le rituel comme suit :

1) Touche le front est dit Athe


2) Touche la poitrine et dit Malkuth
3) Touche l’épaule droite et dit Geburah
4) Touche l’épaule gauche et dit Gedula
5) Croise les bras sur la poitrine et dit :Olam
6) Tourne toi vers l’est, trace un pentagramme et dit: Jehovah
7) Tourne toi vers le sud, trace un pentagramme et dit:Adonai
8) Tourne toi vers l’ouest, trace un pentagramme et dit: Ehieh
9) Tourne toi vers le nord, trace un pentagramme et dit: Agla
10) Ecarte les bras de manière a former une croix et dit:
11) devant moi Raffael!
12) derrière moi Gabriel!
13) à ma droite Michael!
14) à ma gauche Auriel!
15) autour de moi brule le pentagramme!
16) et dans l’âme se trouve l’étoile à 6 rayons94!

93
ne reflète pas totalement l’allemand il s’agit de se concentrer sur le cinquitude ? la quinquature, ou tout
simplement le chiffre cinq, en intégrant cette notion d’ « unité » comme dans la « trinité » pour le chiffre 3, dans
le texte l’auteur utilise un mot différent de « pentade » qu’il utilise pour désigner la maitrise « complète » dans
les paragraphes précédent, il n’y fait donc pas référence ici, mais il n’existe pas de meilleur traduction.

93
17) Touche le front est dit Athe
18) Touche la poitrine et dit Malkuth
19) Touche l’épaule droite et dit Geburah
20) Touche l’épaule gauche et dit Gedula
21) Croise les bras sur la poitrine et dit :Olam
Puis reste encore concentré 5 minutes!

Explication sur le mot agla:


Il vient des initiales des 4 mots: Athah gabor leolam Adonai = Agla et est un « mot de
pouvoir », il était très courant pendant le 16ème siècle et signifie : « Tu es puissant
dans l’éternité ». Il se retrouve dans l’image de Faust de Rembrandt95 ainsi que sur
l’épée que le pape donna en Bohème à l’empereur Ferdinand II en l’an 1620 pour la
répression de la réforme96.

Ce mot, AGLA, indique également à l’initié que les noms utilisés ne peuvent pas être
complètement juste. Il est connu que beaucoup dans la littérature ésotérique,
magique [et] en général [dans la littérature] occulte fut et est encore transmis [ou]
réécrit de manière masqué et voilé. Mais comme plus personne n’a à craindre
l’inquisition, j’ai entrepris l’essai, de reconstruire ce rituel. Avant que je ne révèle le
rituel reconstruit, j’aimerais d’abord citer les raisons, que m’y conduise.

Les noms données dans les phases 2 à 4 ainsi que 18 à 20: Malkuth, Geburah et
Gedulah renvoie clairement à l’ « arbre de vie », au 10 sephirot, les phases 6 à 9 à
l’énonciation des directions célestes, [renvoie] aux gardiens des 4 coins du monde,
de même que les noms des 4 archanges des phases 11 à 14. Cependant, les noms
1, 5, 6 à 9, 17 et 21 ne concordent pas.

Un rituel est une invocation, ou plutôt une conjuration ! Si l’on veut commencer à
avoir du succès avec une invocation et une conjuration, on doit utiliser les noms
correctes – les noms corrects de dieu. Si on ne respecte pas cette exigence, alors on
ne peut pas compter sur un succès, c’est la raison de fréquents échecs.

Revenons après cette digression, à la rectification de ce rituel (donné).

Voyons d’abord l « arbre de vie » dans sa représentation classique et connu ! Il est


tel que sur l’image 1.

94
und in der Seele steht der sechsstrahlige Stern. Cette phrase, d’autant qu’il s’agit d’une phrase cérémoniel est
particulièrement dur à traduire. Le verbe « stehen » signifie « se tenir », notion de positionnement dans un lieu
sans mouvement, on pourrait également traduire par « et dans l’âme figure » ou « se tient ». L’adjectif
« sechsstrahlige » est composé du mot six et de l’adjectif « radiante » ou « rayonnante », on pourrait donc
traduire par « l’étoile à 6 [branches] rayonnantes ». Il s’agit d’un vocabulaire typique de l’héraldique, dont
l’auteur nous indique plus loin qu’elle est la clé de compréhension des symboles, on traduirais donc au plus
proche par « étoile rayonnante à six rais »
95
Voir annexe.
96
Cette épée contenait également les mots : « Alpha et Omega, Agla et Sabaoth » ainsi que le tétragamme divin
d’après « Die Gesetze der Schriftgeschichte. Konfession und Schrift im Leben der Völker. Ein Versuch" de
Matthias Miese.

94
Image Nr1

L’“arbre de vie“ ou les 10 sephirot dans leur représentation usuel et connu jusqu’à aujourd’hui.

95
Mais l’enseignement des 10 sephirot c’est considérablement transformé au cours des
siècles et des millénaires, suivant les cultures dominantes. Pour apporter une
meilleure compréhension sur mon explication à venir, je donne encore une fois une
représentation de l’ancien ordre des sephirot avec ces correspondances multiples.

1 = Kether = Metatron = Ehijeh = Primum Mobile Reschith = Hagalalim


2 = Cochmah = Jophiel = Jah = Masloth = Sphère du zodiaque
3 = Binah = Zaphkiel = Jhvh = Sabbathai = Saturne
4 = Chesed = Zadkiel = El = Zedek = Jupiter
5 = Geburah = Camael = Elohim Gibor = Madim = Mars
6 = Tiphereth = Raphael = Eloha = Semes (Schemes) = Soleil
7 = Nezach = Haniel = Adonai Sabaoth = Nogah = Venus
8 = Hod = Michael = Elohim Sabaoth = Cochab = Mercure
9 = Jesod = Gabriel = Schadai = Levanah = Mond
10 = Malkuth = Ame = Adonai Melech = Halom Jesodoth = Elements

Un autre auteur, dont je ne me souviens plus du nom, représente l’arbre de vie


suivant le schéma suivant:

En 1 = ± = Volonté neutre
En 2 = + = Volonté mobile97
En 3 = - = Volonté formé98
En 4 = ± = Force Active
En 5 = + = Force mobile
En 6 = - = Force formé
En 7 = ± = Matière passive
En 8 = + = Matière mobile
En 9 = - = Matière formé
En 10 = ± = ? . Ici il manque le composant correspondant.

A mon avis, l’auteur ne l’a pas omis volontairement ! Je suis arrivé, par beaucoup de
comparaison et de longue méditation, à l’opinion et la conviction, que l’arbre de vie
ne peut pas exister avec seulement 10 mais avec 12 sephirot ! Ceci ressort encore et
toujours de ce qui a été dit précédemment et également des explications d’un
manuscrit, que je possède, ainsi que du livre SEPHER JEZIRAH et d’autres
documents [divers]. Jezirah signifie formation, Sepher Jezirah = la sphère des forces
formatrice ou encore : le monde de la force de construction cosmique. Dans [le]
Jezirah nous lisons la citation suivante :

« Un cercle est caché dans le centre, un autre dans la circonférence 99 ». C’est


pourtant un indice qu’on ne peut pas rater ! Pensons aux signes astrologiques de
type atlante posées sur la lemniscate100 issue du zodiaque, ainsi s’engendre le fait
[suivant], (qu’) à travers le transfert de l’axe101 imaginé – [ou] d’autre part s’opérant
97
Bewegend (mobile ou mouvante voir émouvante)
98
gestalgend
99
Cette citation ne semble pas issus du Sepher Yetsirah, on pourrait lire également « un cercle est caché dans le
centre, un autre dans le rayon ».
100
Le Lemniscate est une forme en ∞ ressemblant à l’infini ou a un ruban de moebius, son nom vient du latin
Lemniscus qui signifie « ruban ».
101
Achsenverlagerung, transcription littérale, suivant le contexte il pourrait s’agit simplement du mouvement du
soleil dans les signes ou plus vraisemblablement d’une inversion des pôles de représentations.

96
réellement – doit se construire au centre un signe astrologique, et que le signe du
bélier dans le sens du transfert de l’axe se retrouve situé sur l’autre face extérieur – à
l’opposé du transfert de l’axe oblique du signe du sagittaire

Les Hébreux eux-mêmes parlèrent souvent dans leur tradition secrète102 de ces deux
signes astrologiques oubliés. C’est pourquoi l’arbre de vie que nous connaissons
aujourd’hui dans sa représentation habituel, n’est qu’un fragment, dans lequel les
deux sefirots oubliés ne sont pas pris en compte.

Comme je l’ai déjà indiqué, l’arbre de vie représente les signes astrologies aves les
planètes de notre système solaire. Cependant, pour sa représentation, [ce] ne sont
pas les signes et noms habituels qui ont été utilisés, mais plutôt des noms de Dieu et
d’autres mots, qui correspondent aux éléments concernées. Les erreurs, qui se sont
glissées dans la retransmission des noms et des signes103, se sont produites, en
partie par la transcription d’écriture manuelle indistincte ou bien plus ou moins de
manière consciente pour dissimuler la réalité, mais aussi en partie par
méconnaissance du fait que les symboles sont a considérer principalement de
manière héraldique. Ceci est d’ailleurs une des plus grandes erreurs relatives à la
confusion de côté104.

[Dans le cadre de ce] rectificatif, les considérations suivantes seront [également]


déterminantes:

L’enseignement spirituel hindou parle des quatre triades, les kabbalistes dénomment
ces trias comme: neschema - ruach – nephesch, les alchimistes les appels : mercure
– souffre – sel. Toute ces appellations ne sont pas, en elle-même, le monde visible,
qui dans la matrice n’est qu’un potentiel donné, elles sont le monde paradisiaque.

De tout ceci ressort le constat [que] : Le royaume sans nom – dénommé par erreur
comme Malkuth – se sépare105 du sephirot englobant tout le reste, Kether, comme
« Imperium in imperio », comme « royaume dans le royaume ». L’amour individuel106
s’oppose à l’amour universel. Cette séparation est la déchirure entre Kéther [et]
Malkuth – causa et effectus, c'est-à-dire entre la source et l’effet. Le Dr. Ferd. Maak
dit dans « Elias Artista » et dans « La mathesis divine107 » :

« Le tout, l’univers, ne se développe pas, L’être ne devient pas, il est ! Ce qui


« devient », est déjà accomplis ! Il n’y a pas de progrès général, par d’évolution du
Tout, mais plutôt une transvolution108, une transformation, une transmutation de
l’Unique. La structure corporelle et spirituelle des individus est établie une fois pour

102
Geheimlehre, litt. Enseignement secret.
103
Bezeichnung, syn. appelation, désignation
104
« Verwechselung der Seiten“ On peut penser qu’il s’agit ici des „cotés“ négatif et positif ou plus exactement
bien/mal.
105
Sich abspalten, litt. Se décompose, se désagrége, se délite, plus loin Abspaltung est traduit par séparation, on
pourait dire « clivage » ou « scission » pour coller au plus prêt du texte allemand.
106
Selbst-Liebe, litt. Narcissisme, amour propre etc… s’oppose ici à l « All-Liebe » litt. L’amour du tout ou le
tout amour.
107
Die heilige Mathesis
108
Idem en allemand, ce mot n’existe pas et est un néologisme de l’auteur.

97
toute à travers la structure du réseau méta-individuel109. De la même manière que les
rails d’un chemin de fer tracent et déterminent le chemin des voitures, les fils et les
mailles sans fin du tissu du monde déterminent la marche110, l’élévation, le zénith et
la chute de l’homme. Il existe donc une régie et une direction, un « plan », qui doit
interrompre le développement. »

Les points suivants démontrent également, que l’arbre de vie doit avoir 12 sephirot
ou plus exactement douze graduations :
12 tribus composent le peuple d’Israël,
12 pierres se trouvent dans le bustier du grand prêtre
12 apôtres accompagnent jésus
12 signes composent le zodiaque,
Pour ne citer que quelques-uns.

De plus, il est dit que : Le 10 est la somme des 4 premier chiffres : 1+2+3+4 =10, 10
étant le chiffre de l’accomplissement, c’est ce que disait déjà l’initié Goethe avec les
mots : « de 1 fait 10 etc. » Le 10 est également la somme des 4 premiers chiffres
(1+2+3+4=10) + le comptant et le compté111. Par ces observations, on doit être
capable de lire entre les lignes. Les grands initiés, entre autre [ceux] de l’ancienne
Egypte, [et] de Mésopotamie n’ont pas toujours tout révélé à travers leurs
réécritures112. Mais de ci, de là on retrouve des indices, [indiquant] qu’il ne peut s’agir
que du chiffre 12 – le zodiaque. Agrippa dit dans le tome II/4 : « L’unité est toute
chose, début et fin, elle-même cependant n’a ni début ni fin, car rien n’est avant l’un,
rien après l’un ». On retrouve également ce néant dans le tarot sous la forme de la
carte zéro, le Mat.

On doit cependant encore faire remarquer [les choses] suivantes : chaque concept,
chaque élément etc. a son pôle opposé. Quelques exemples sur le sujet : +/-,
homme/femme, chaud/froid, sec/humide, lumière/ténèbres, dur/mou. Seul l’Un
originel, l’origine de tout chose, contient le bipolaire en lui-même. Rappelons-nous
encore une fois le constat d’Agrippa : « Rien n’est avant l’un, rien après l’un113 »,
ainsi (par) la retranscription des chiffres (, la chose) ressemble à ceci :

0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

Ce qui ressort immédiatement, c’est que la suite de chiffre ne commence pas par 1
mais par 0 et se termine par le chiffre 10 avec un zéro (0), analogue à « Rien n’est
avant l’un, rien après l’un ».

La compréhension [des] antiques connaissances occultes114 est souvent plus simple


que ce que l’on croit habituellement. Les sciences exactes ne veulent pas en
entendre parler, pour des raisons évidentes, sur lesquels je ne veux pas m’étendre
ici, mais que chaque chercheur115 trouvera pour lui-même.

109
durch die Struktur des metaindividuellen Gitters
110
Der Gang = Le Mouvement, la vitesse, la démarche
111
der Zählende und das Gezählte = celui qui compte et ce qui est compté.
112
Umschreibung litt. Circonlocution, périphrase
113
En allemand il n’y a pas de négation, litt la phrase serait: « Rien est avant un, rien après un ».
114
Litt. La solution [des] connaissances antiques dissimulées
115
Wissende, litt. Savant, celui qui sait.

98
On voit à merveille, de quelle manière cet arbre de vie original avec ces douze
graduations fût occulté et réinterprété116, dans la description et la reproduction de la
troisième carte du tarot par Bardon dans son livre « La Clé de la Véritable Kabbale»

De plus on doit considérer, que d’après le texte du livre des morts égyptiens, chaque
dieu a son propre centre – Tep en égyptien, Tschakram en indien. Et c’est pourquoi
on retrouve au chapitre 33 :

« Laisse-moi me mouvoir en tourbillon ondoyant, laisse-moi vibrer en battement


circulaire et laisse-moi m’entrouvrir au milieu des vagues comme le lotus, car là est
caché le centre »117.

Tout ceci signifie simplement118 que l’arbre de vie doit être représenté de façon
symétrique et non comme l’image Nr1 le montre. Encore une fois, je dois mentionner
à ce sujet, que la plupart des représentations de l « arbre du SPIRVT = Sephirot,
c'est-à-dire l’arbre des chiffre ou [des] sphères » contiennent des erreurs, que ce soit
dans la signification ou dans la désignation des différents concepts. J’admets que le
sujet est difficile ! Il nécessite (déjà) une étude approfondie et de longue méditation.
On trouve une matière remarquable à ce sujet dans l’ « œuvre magique » d’Agrippa
de Nettesheim, ainsi que dans l’œuvre d’Heinrich Kunrath, d’Athanasius Kircher,
dans les cahiers d’étude précédent ainsi que dans « l’initiation119 ».

Regardons donc, après toutes ces explications l’arbre divisé en douze – Image Nr 2.
Pour une meilleure visibilité j’ai mentionné immédiatement les correspondances
principales. Nizah = soleil construit le centre et le point médian et est en soi double ;
ce centre est la division120 entre le bas et le haut, il est à la fois lumineux et sombre !
Car il est le supérieur de la sphère du bas et en même temps l’inférieur de la sphère
du haut – et doit donc être considérer comme double. La citation rendu plus avant
issus du chapitre 33 du livre des morts égyptien fait particulièrement référence à ce
double centre: « Laisse-moi me mouvoir en tourbillon ondoyant, laisse-moi vibrer en
battement circulaire et laisse-moi m’entrouvrir au milieu des vagues comme le lotus,
car là est caché le centre »

116
Litt. Réécrit
117
Traduction particulièrement ardu, ce texte ce retrouve mot pour mot dans le livre de Peryt Shou sur le livre
des morts égyptiens : "Laß mich wogen in wallenden Wirbeln, laß mich schwingen in krei-sender Schwebung
und laß mich aufgehen in der Mitte der Wellen gleich dem Lotos, der da ist verborgen im Innern".
118
Litt. Ne signifie rien d’autre que…
119
Le mot est entre guillemet comme l’ « œuvre magique » d’Agrippa, il est donc vraisemblable que l’auteur
fasse ici référence à un livre plutôt qu’a l’initiation en elle-même. Dans la bibliographie on retrouve un ouvrage
de Mst Eratus nommé l’initiation. Il s’agit d’un livre de Karl Spiesberger (29.10.1904 – 01.01.1992) alias Frater
Eratus dans la F.S qui écrivit entre autre un livre nommé « Magische Einweihung esoterische Lebensformung in
Theorie und praxis ». Ouvrage auquel Giovanni fait selon toute vraisemblance référence.
120
Die Scheide : litt. Le vagin, le fourreau, la gaine…

99
100
On doit encore dire, en explication sur la représentation de l’arbre des sephirot en
douze [divisions], la chose suivante : La conception bipolaire dans la kabbale ne
permet pas la numérotation – le chiffrage - des triades par 1, 2, 3 comme dans
l’ésotérisme chinois, mais plutôt donne, comme je l’ai indiqué précédemment, les
valeurs chiffrées [équivalente] réduit de 1 : 0, 1 ,2. Par cette attribution, les planètes
correspondantes aux différents sephirot, obtiennent également leur chiffre magique
(correspondant), et en même temps leur valeur numérique, sur lequel Pythagore bâtit
son système numérique, [et] qui forme la base du carré magique.

[Si] on compare cet arbre de vie divisé en douze (le soleil comme point central
contant double), en partant du point central, le 6 sephirot – Nizah – vers le bas et
vers le haut, alors on remarquera, qu’il se rapproche plus de la thèse d’Hermès
trismégiste « ce qui est en haut et comme ce qui est en bas », que les
représentations existantes.

Cette construction répond également à toute les autres exigences 121, ainsi les 4
éléments dans leur correspondances bipolaires [se retrouvent] dans les colonnes de
droite et de gauche, l’axe du milieu avec Kether – Nizah – Homme, correspondant
donc à la triade Esprit – Ame – Corps.

Novalis122 écrivit le mot significatif : « Il n’y a qu’un temple dans le monde, et c’est le
corps humains ». Et dans le corps humains il y a, comme l’ésotérisme l’enseigne,
trois courants de forces : Ida – Pingala – Sushumna, ce qui à son tour correspond
aux trois colonnes de l’arbre séphirotique, c'est-à-dire Jakin – Boas – [et le] pilier du
milieu.

Les 10 Sephirot sont également désigné comme Logoi – force active. On ne doit pas
faire l’erreur, de voir le « monde », qui est construit par les 10 Sephirot et dont nous
avons parlé ici, comme notre monde matérielle. Ainsi on ne peut pas interpréter
Malkuth comme [étant] le monde matériel, comme [étant] l’Homme.

L’ « arbre de vie » divisé en douze correspond également à la conception des 4


triades orientales :
a) la première triade = Azila ou Aziluth = le monde de la première émanation (0–1-2)
b) la deuxième Triade = Beria = le monde des sphères célestes (3-4-6)
c) la troisième triade = Jezirah = le monde des anges et des esprits (5-6-7)
d) la quatrième triade = Asija ou Asiah = le monde des apparences (8-9-10)

C’est pourquoi l’Homme doit mourir plusieurs fois dans les différentes sphères –
enduré le passage dans chaque plan de conscience – s’il veut atteindre le monde de
la première émanation. On doit en plus considérer, que le soleil comme grande
lumière de la terre, est le grand dieu, qui dirige le monde et le maintien sur les

121
Ici l’auteur fait référence à des référentiels qui ne sont pas cohérent les uns avec les autres, typiquement la
division quartenaire et élémentaires suivant la conception grec, tel que définie entre autre par Aristote et reprise
dans la tradition Hindous et dans l’ésotérisme occidental et la vision « kabbalistique » du monde qui ne reprend
pas forcément cette vision. Pour autant le rituel du pentagramme semble « mélanger » ces deux notions, en
faisant appel à des références kabbalistiques mais en étant basé sur une logique « quaternaire » de la vision du
monde. Ce que l’auteur ici met très justement en avant, ce sont les incohérences liés aux différences de
référentiel et qu’il entend corriger.
122
Nom de plume de Georg Friedrich Philipp Freiherr von Hardenberg, écrivain allemand pré-romantique, né le
2.05.1772 et mort le 25.03.1801

101
rails123. Ceci est dit, retranscrit en peu de mots124, par le culte mithriaque. Mais
même chez les babyloniens, oui même chez les chinois, on trouve des points de
références [venant soutenir] l’hypothèse, que le soleil est le centre du monde, et
donc également celui de l’ « arbre de vie ». A l’Ouest les Germains connaissent une
cosmogonie semblable. Eux – les dieux – vivent à Midgard, le jardin au milieu du
monde, autour duquel s’enroule le serpent de Midgard.

Qu’on me permette cependant de prendre mes distances du listage complet de toute


les analogies [existantes], car ces dernières exploseraient [littéralement] le cadre de
cet exposé.

On trouvera partout des


correspondances [venant]
125
confirmer ma thèse comme
justification de l « ‘arbre des
sephirots » divisé en douze.

J’aimerais également
présenter deux exemple et
preuves comme confirmation
des planètes correspondant
au pilier de droite et de
gauche de ma construction ;
1) le chandelier à sept
branches du tabernacle126
symbolise les sept luminaires
célestes, et cela dans l’ordre
suivant : voir image 3.
2) le „Bâton d’hermès“ donne
le même ordre, voir image 4.

123
Traduction littérale la plus proche « in den Bahnen halten », ce qui signifie littéralement le maintien sur les
rails, ou sur la trajectoire (sous-entendu la bonne course à suivre), qui l’empêche de « dérailler » ou de s’égarer.
124
„in ganz knappen Worten“
125
Litt „pour la confirmation de ma thèse comme justification de »
126
Il s’agit du sanctuaire « itinérant » (une tente) contenant dans la religion Hébraïque, les tables de la loi,
jusqu’à la construction du temple de Salomon. Ce dernier avait comme mobilier le « chandelier » fait d’or pur
ayant sept branches, seul lumière du sanctuaire

102
103
Ces deux exemples indiquent sans équivoque, que le coté (pilier) droit est dominé
par Saturne, Mars et Mercure, [et] à contrario le coté (pilier) gauche – toujours vu de
manière héraldique – [est dominé] par Jupiter, Vénus et la lune. Avec cette
constatation j’aimerais terminer la justification de « l’arbre de vie » divisé en douze.

Mais pour correction du rituel nous devons encore maintenant éprouver les phases 6
à 9 et 11 à 14 [concernant] les noms de dieu correct et leurs attributions au quatre
coin du monde (direction du ciel).

Examinons d’abord les quatre coins du monde ou direction du ciel, d’un point de vue
astrologique127, [nous] constatons alors, qu’on trouve déjà ici des données
contradictoires. Pendant qu’un courant prétend que la maison I soit l’est, la maison IV
[le] nord, la maison VII l’ouest et la maison X [le] sud, un autre courant dit :
La maison I [est l’]est, la maison IV [le] sud, la maison VII l’ouest [et la] maison X [le]
nord. Les maisons I et VII se recoupent dans les deux méthodes, mais [ces
méthodes] sont à contrario d’avis différent concernant l’attribution des directions aux
maisons IV et X. Si on part du principe que l’astrologie nous est venu du nord, c'est-
à-dire considéré exactement comme un symbole héraldique – et un horoscope est
également en ce sens un symbole – alors l’ordre est le suivant :
Est = maison I, Ouest = maison VII
Sud = maison IV, nord = maison X128
Il faut vraiment reconnaitre que [cela est] plus clair et correct. On voit également à
quel point cette hypothèse est correct en considérant, que l’homme s’encastre alors
de manière harmonique dans l’aura de la terre, quand il se couche de tel manière,
que sa tête soit en direction du nord et que ses pieds se retrouvent allongé vers le
sud. Dans cette position on retrouve les ascendants à la droite, les descendants à la
gauche, la maison IV au pied et la maison X à la tête.

Les quatre coins du monde, qui ne peuvent absolument plus être appréhendé
historiquement, étaient pour les hommes et les savant de l’antiquité129
particulièrement sacrés, [et] désignait [de manière] analogue les quatre saisons
printemps, été, automne et hivers, les quatre temps de la journée : matin, midi, soir et
nuit ainsi que les quatre éléments feu, terre, eau et air.

[Mais] très tôt déjà ces quatre centres130 furent coordonner ou plutôt subordonner131
aux entités dominante, dont les descriptions changèrent et se modifièrent avec la
transformation des mythes, des conceptions et des cultures.

Les maitres des quatre coins du monde, qui s’appellent dans la kabbale les quatre
Elohim, dans les textes hindous Chatur-Maharajahs, en occident les anges des

127
Pour comprendre la suite du texte il faut se référer au diagramme astrologique, ou les signes sont organisés
dans un cercle. La I maison correspond au signe du zodiaque qu’on étudie, puis le numéro des maisons est
réparti suivant l’ordre des signes dans un sens antihoraire en partant du signe principal comme étant la maison I.
La maison I est donc opposé à la maison VII, la maison IV et X sont opposé également, l’ensemble forme une
« croix » auxquels l’auteur va essayer d’attribuer les directions suivant diverses écoles ou méthode de calcul
astrologique.
128
Donc, l’auteur considère comme juste la deuxième méthode qu’il cite.
129
Litt. Dans des temps reculées gris
130
Kentren dans le texte, certainement une faute de frappe et il faudrait lire « Centren » soit « centres ».
131
Traduction litt la plus fidèle ou les deux verbes sont de même racine sémantique, il faut comprendre qu’ils
[furent « associé » ou plutôt « dominé »] .

104
quatre directions et [également] les quatre archanges, sont mentionnés dans la
symbolique de toutes les religions et ont joué un rôle majeur dans les rites et la
magie.

Quelques exemples sur la dénomination de ces quatre entités :

Verana Seruph - ou: El Gabriel


Nathaniel-
Phoebus Tharsis Tetragrammaton Michael
Regulus Cherub Elohim Uriel
Medusa – ou Juno- Ariel Sabaoth Raphael

Tetragrammaton Elohim El Eloha


Tetragrammaton Sabaoth Elohim-Gibor Eloha
Tetragrammaton Sabaoth Elohim-Sabaoth

On voit comment cet ordre était différent, ou plutôt, comment il fut transmis [de
manière différente].

Les entités des quatre coins du monde sont ceux qui doivent s’assurer, que le Karma
imposé à chaque homme ou à des peuples entiers se réalise (envers eux) avec une
équité d’une précision mathématique. Ils sont donc les grands gardiens et les
exécuteurs du destin. Ce sont les « cavaliers de l’apocalypse », à qui pouvoir est
donné, de tuer un tiers de la terre.

La difficulté qui se présente par une analyse plus précise se trouve dans l’attribution
des noms donnée avec les coins du monde. Les noms des 4 archanges nommés :
Gabriel, Michael, Raphael et Uriel sont souvent mis sous silence ou réécrit sous le
terme collectif de « Seraphim ». A ce sujet quelques exemples :

Chez Ezéchiel 10-14 on retrouve :132


Chacun avait quatre faces;
la face du premier était une face de chérubin,
la face du second une face d'homme,
celle du troisième une face de lion,
et celle du quatrième une face d'aigle

Chez Isaie 43-5/6 nous lisons ce qui suit:


[…]de l'orient je ramènerai ta postérité,
et de l'occident je te rassemblerai.
Je dirai au septentrion: "Donne-les!"
et au midi: "Ne les retiens pas!

L’apocalypse de Saint-Jean, 4.7 dit :


Le premier animal ressemble à un lion,
le second à un jeune taureau,
le troisième a comme la face d'un homme,
et le quatrième ressemble à un aigle qui vole.

132
heißt es

105
Et l’apocalypse 21-19ss133 est :
Les pierres fondamentales du mur de la ville
sont ornées de toutes sortes de pierres précieuses;
la première base est du jaspe;
la deuxième, du saphir,
la troisième, de la calcédoine;
la quatrième, de l'émeraude;

Ce sont tous des indices cachés sur le nom des archanges et [les] noms de dieux du
rituel.

C’est Agrippa qui nous a transmis les noms de dieu de la manière la plus complète.
Je m’épargnerais ici de mettre par écrit la démonstration, [expliquant pourquoi] je
considère comme correct les noms de dieu des phases 6 à 9 exposé ci-dessous,
cette explication prendrait trop de place. Il suffira que je les listes ici :

Pour l’est = E l
Pour le sud = E l o h i m
Pour le nord = E l o h a
Pour l’ouest = S a b a o t h .

Les noms cités dans les phases 11 à 14 sont évidemment les noms des quatre
archanges du mythe judaïque. Mais ici également l’ordre n’est pas correct !

La phase 9 est :
« Tournez-vous vers le Nord », ce qui signifie : « mets-toi de telle manière que tu
regardes vers le nord ». Cette position, avec le visage tourné vers le nord sera gardé
dès ce moment pendant [tout le temps] jusqu’à la fin du rituel.

Regardons maintenant le nom des 4 archanges et leur signification :


Gabriel = signifie, traduit de l’hébreux : homme de Dieu = Force de Dieu.
Il est d’après la genèse employé pour garder la porte du jardin d’Eden134.

Michael = signifie : Qui est comme Dieu.


D’après le mythe des juifs il aurait enterré le cadavre de moise. Il aurait également
combattu Satan et est réputé comme vainqueur sur le Dragon.

Rafael = signifie Dieu Soigne.


Il passe pour le saint-patron des pharmaciens et des voyageurs.

Uriel = signifie : lumière manifesté de Dieu. Comme maître du feu il est le symbole de
la colère et de la justice.

Pour répondre à la question sur les maître correctes de chacun des 4 coins du
monde, on ne doit naturellement pas prendre comme point de départ notre roue
zodiacale complexe à douze champs, mais plutôt une beaucoup plus primitive de

133
Le passage est « amputé » et contient normalement « douze pierre » sur les « douze portes »
134
Certainement une référence à genèse 3.22, après la chute d’Adam dieu « mit à l'orient du jardin d'Éden les
chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie ».

106
seulement 4 champs, ce qui de nouveau est une preuve, que nous avons ici affaire à
un domaine spirituelle135 immémoriale136 de l’humanité. Alors que notre zodiaque a 3
signes d’eau, 3 [signes] de feu, 3 [signes] de terre et 3 [signes] d’air, notre zodiaque
original de connait qu’un seul [signe] de chaque qualité. De plus on doit encore
considérer ce qui suit : Dans les anciens mythes, la création du monde fut faite137 soit
dans un signe d’eau ou dans un [signe] de feu138. Si la vie commence par exemple
dans un signe d’eau, alors elle vient ensuite dans un [signe] d’air et un [signe] de
terre et finalement dans un signe de feu, ce qui signifie que le monde né dans l’eau
se dépéri dans le feu. Si au contraire la création s’effectue dans un signe de feu,
alors le cycle de la vie va d’un signe de feu à travers un [signe] de terre et un [signe]
d’air dans un [signe] d’eau et le monde construit du feu sombre dans un déluge, il
s’enfonce comme Atlantis.

Passons maintenant à l’analyse de chaque nom :

Prenons d’abord le nom de l’archange U r i e l. Il serait la lumière manifesté de Dieu.


A quel moment la lumière de Dieu est-elle communément révélé à l’Homme ? Il n’y a
pour cela qu’une seule réponse ! Par l’enlèvement du corps physique, par le passage
dans la sphère spirituelle, donc par la mort. La zone de la mort est au nord. Donc
Uriel ne peut que dominer le nord. Sa planète est mars, le signe associé du zodiaque
est le scorpion, la maison de la mort. C’est ici, dans le signe de la mort du scorpion,
que la libération de la matière s’effectue.

Le pole opposé du nord est le sud. Comparé au signe du zodiaque le coin sud sera
[donc] symbolisé par le signe opposé du taureau et le maitre de sa maison, vénus.
Le signe de la force vitale et du matériel, qui donne tous les biens terrestres et qui
apporte des aides de toutes sortes, s’oppose au signe de la mort du scorpion et de la
libération de la matière. Ce coin du monde, le sud, ne peut donc être attribué qu’à R
a f a e l = Dieu soigne.

Quand la pluie d’or tombe dans le giron de Danaé139, comme les grecs le raconte ;
quand « Fohar » - d’après les Hindous – envoie les rayons cosmique de procréation
et leur symbole circulaire dans le sein de la matière, alors se crée le rythme originel
de l’amour, le symbole du cœur. Le cœur est également le symbole du logos solaire.
Lui - le logos solaire – est le « cœur du monde », ainsi nommèrent les égyptiens le
soleil. C’est donc du soleil et de son signe, le lion, qu’émane la vie. D’après la
conception kabbalistique, la forme de l’existence140 est la réunion des principes
masculin et féminin. Agrippa connaissait également cet enseignement, car il savait,
qu’il ne peut y avoir de conception dans la sphère sexuelle, « si la quantité et la
qualité des propriétés propres de l’esprit ne sont pas amené par le cœur 141 ». Et

135
Geistesgut, on pourrait traduire aussi «le bien des esprits »
136
Uralt litt. Très ancien
137
Verlegt litt posé, déposé dans.
138
On pense ici au mythe de la cosmogonie grec et égyptienne ou le chaos original est une eau ou la création
suivant les mythes judéo-chrétien et le « fiat lux » de Dieu.
139
Danaé dans la mythologie grec est la mère de Persée, cette dernière fur enfermé par son père dans une tour de
bronze car un oracle lui avait prédit que son petit fils le tuerait, Zeus transformé en pluie d’or parvient
néanmoins à la séduire et donne naissance à Persée.
140
Daseinsform
141
Phrase complexe : « wenn nicht vom Herzen her der der Quantität und Qualität nach die gehörigen
Eigenschaften besitzende Geist hinzu tritt“

107
d’après les anciennes prescriptions de la magie sexuel, on devrait et [l’on] doit se
tourné vers l’ouest, lorsqu’on opère un sortilège d’amour. Ces témoignages indique
tous, que le signe du lion, avec le soleil comme maitre dans sa maison, domine
l’ouest. Dieu à créer la vie ! Qui est comme lui – Dieu - ? Qui est comme Dieu ?!
L’archange Michael est donc le maitre de l’Ouest.

Il ne reste donc plus que le quatrième coin du monde, l’est. On pourrait maintenant
succomber à la tentation et rendre les choses simples en disant :

Si trois coin du monde sont expliqués et leur correspondances [sont] établies, le


reste [des explications] est inutile [et] l’est est donc attribué à l’archange restant G a
b r i e l. Le signe correspondant est le signe opposé au lion, c'est-à-dire le verseau,
[et] le maitre de sa maison (d’après l’ancienne manière) Saturne. Même si ces
constatations sont corrects, cela n’explique rien pour autant. Le sombre saturne
oscille dans ses plus hautes octaves dans le verseau conformément à la nature de
ce signe. Il [nous] refuse le toc142 éphémère terrestre, mais donne pour cela la valeur
spirituelle impérissable. Gabriel (Saturne) n’a pas besoin de bien terrestre périssable,
l’esprit est son bien, la force de Dieu, appelé par l’esprit, le fait homme de dieu.

[Si] nous comparons les correspondances, alors nous voyons, qu’un signe de mort et
un signe de vie s’oppose toujours. Le taureau dispensateur de vie et sexuellement
violent143 se tient opposé au signe de mort du scorpion. Le taureau et le scorpion
sont tous les deux des signes sexuels. La vie s’écoule dans le taureau de l’infini vers
le fini, et retourne dans le scorpion, du fini vers l’infini.

La même opposition vie / mort montre également, d’un point de vue ésotérique, les
autre signes : lion – verseau. Le monde soleil physique, rayonnant, visible – dans le
lion, s’oppose au sombre, invisible, hautement mystique soleil [de] saturne (dans le
verseau).

Ci-après une vue d’ensemble courte et clair :


Est = Gabriel = Saturne = Verseau = El
Ouest = Michael = Soleil = Lion = Sabaoth
Sud = Rafael = Venus = Taureau = Elohim-Sabaoth
Nord = Uriel = Mars = Scorpion = Eloha

Il faudrait encore dire beaucoup. Mais cela nous conduirait trop loin, et comme je l’ai
déjà évoquer, dépasserait le cadre de cet exposé. L’étudiant sérieux ne trouvera
aucune difficulté à clarifier de lui-même ces points qui n’ont pas été abordé ici.

142
Plunder, la feraille, le fatras, ce qui n’a aucune valeur.
143
lebensspendenden geschlechtsgewaltigen Stier

108
Ci-après le rituel du pentagramme corrigé :

1) Touche le front est dit Kether


2) Touche la poitrine et dit Netzah
3) Touche l’épaule droite et dit Chesed
4) Touche l’épaule gauche et dit Geburah
5) Croise les bras sur la poitrine et dit :Malkuth
6) Tourne toi vers l’est, trace un pentagramme et dit: El
7) Tourne toi vers le sud, trace un pentagramme et dit: Elohim-Sabaoth !
8) Tourne toi vers l’ouest, trace un pentagramme et dit: Sabaoth !
9) Tourne toi vers le nord, trace un pentagramme et dit: Eloha !
10) Ecarte les bras de manière a formé une croix et dit:
11) devant moi Uriel!
12) derrière moi Rafael!
13) à ma droite Gabriel!
14) à ma gauche Michael!
15) autour de moi brule le pentagramme!
16) et au milieu se trouve l’étoile flamboyante !
17) Touche le front est dit Kether
18) Touche la poitrine et dit Nezah
19) Touche l’épaule droite et dit Chesed
20) Touche l’épaule gauche et dit Geburah
21) Croise les bras sur la poitrine et dit :Malkuth
Puis reste encore concentré 5 minutes!

Je veux encore explicitement rendre attentif à ce que tout les noms doivent être
prononcé de [manière] kabbalistique et que la lettre hébraïque Jod doit être pensée
dans les pentagramme tracé.

109
Bibliographie144:

Gregor A. Gregorius Das Pentagramm des kosmischen Urgrundes


-"- Die mag. Erweckung der Chakras im Ätherkör-per des Menschen
-"- Logenschul-Vorträge - Die Symbolik des Tau und des Pentagramm
Mstr. Eratus Einweihung
Dr. Ferd. Maak Elias Artista
-"- Die heilige Mathesis
E. Tristan K. Die Gnostiker
Dr. S. Seligmann Geschichte des Aberglaubens aller Zeiten und Völker - "Der böse
Blick"
Surya / Valier Okkulte Weltalls-Lehre
Leisegang Die Gnosis
Winkelmann Geheimnisse der Talismane u. Amulette
Bardon Schlüssel zur wahren Quabbalah
Lehmann Aberglaube und Zauberei
Rudolf Klodwig - verschiedene Schriften
H.E. Douval Bücher der praktischen Magie
E.W. Clarence Okkulte Medizin
Dr. Wilh. Liedtke Ein verlorenes Mysterium
Agrippa v. Nettesheim Magische Werke
Glahn, Frank Das deutsche Tarotbuch
Kurt Aram Magie u. Zauberei in der alten Welt
Magische Briefe Nr. 3 und 4
Die Bibel.

144
Je ne traduis pas cette bibliographie qui ne concerne principalement que des titres qui ne sont pas disponible
en français à l’exception du livre sur la kabbale de Franz Bardon.

110
Golden Dawn
Direction Est Nord Ouest Sud
Elements Air Terre Eau Feu
Archange Raphael Auriel Gabriel Michael
Ruler Ariel Kerub Tharsis Seraph
Roi/Reinne Paralda Ghob Nichsa Djin
Elementaires Sylphs Gnomes Ondines Salamanders
Shaddai El Elohim YHVH
Nom de Dieu Shai Adonai ha-Aretz Tzabaoth Tzabaoth
Ange Chassan Phorlakh Taliahad Aral

Agrippa, La Philosophie Occulte


Direction Ouest Sud Nord Est
Elements Air Terre Eau Feu
Archange Raphael Uriel Gabriel Michael
Ruler Cherub Ariel Tharsis Seraph
Animaux Aigle Veau Homme Lion

Groschedelius, Johannes Baptista, Dispositio numerorum magica ab Unitate usque ad


Duodenarium, Harley 3420
Archange Raphael Uriel Gabriel Michael
Element Feu Air Eau Air
Direction Est Sud Nord Ouest
Nom de Dieu Hé (final) Yod Hé Vav
Gouverneur Seraph Ariel Tharsis Cherub
Planète Soleil N.A Lune Mercure
Séphirot Tipheret N.A Yesod Hod

Thritème - L'art d'attirer les esprits in From Francis Barrett The Magus, Book II, London,
1801, pp. 135
Archange Raphael Uriel Gabriel Michael
Planète Mercure Venus Lune Soleil
Direction (**) Ouest Nord Sud Est
(**)Deduction d'après le schéma livrè si le cristal est orienté vers l'est

6ème et 7ème Livre de Moise


Archange Raphael Uriel ou Nariel Gabriel Michael
Vent Vent du soir Vent du Midi Vent de minuit Vent du matin
Direction (*) Ouest Sud Nord Est
Gouverneur Cherub Ariel Tharsis Seraph
Element Air Terre Eau Feu
(*) Deduction en suivant les indications des vents et en suivant le référentiel moyen-ageux

111
Legemeton Part3: Ars Paulina, Sloane 3825 (***)
Archange Raphael Uriel Gabriel Michael
Elements Air Terre Eau Feu
Direction Est Ouest Nord Sud
Vert et
Couleur Changeante Vert et Argentée Argentée Rouge
(***) Ces attributions sont identiques dans les autres éditions

Liber Juratus Honorii, Sloane 3854 (***)


Archange Raphael Uriel ou Nariel Gabriel Michael
Direction Ouest Sud Nord Est
Gouverneur (****) Tharsis Feu Ariel Cherub
Seruph ou
Elements (****) Eau Nathaniel Terre Air
(****) Deduction d'après l'ordre données, pas de relation explicite cité dans le texte

112
Lorsqu’un esprit élémentaire vient tourmenter ou du moins inquiéter les habitants de ce
monde il faut le conjurer par l’air par l’eau par le feu et par la terre en soufflant en aspergeant
en brûlant des parfums et en traçant sur la terre l’étoile de Salomon et le pentagramme sacré
[…] Puis en tenant à la main le pantacle de Salomon et prenant tour à tour l’épée la baguette
et la coupe on prononcera en ces termes et à voix haute la conjuration des quatre :
Caput mortuum imperet tibi Dominus per vivum et devotum serpentem.
Cherub, imperet tibi Dominus per Adam Jot-chavah ! Aquïla errans, imperet tibi Dominus per
alas Tauri. Serpens imperet tibi Dominus tetragrammaton per angelum et Ieonem.
Michael, Gabriel, Raphael, Anael !
FLUAT UDOR per spiritum EloÏm I
MANEAT TERRA per Adam IOT-CHAVAH.
FlAT FlRMAMENTUM per lAHUVEHU-ZEBAOTH.
FIAT JUDICIUM per ignem in virtute Michael.
Ange aux yeux morts, obéis, ou écoule toi avec cette eau sainte.
Taureau ailé, travaille, ou retourne à la terre si tu ne veux pas que je t’aiguillonne avec cette
épée.
Aigle enchaîné, obéis à ce signe, ou retire toi devant ce souffle.
Serpent mouvant, rampe à mes pieds, ou sois tourmenté par le feu sacré et évapore toi avec
les parfums que j’y brûle.
Que l’eau retourne à l’eau ; que le feu brule ; que l’air circule ; que la terre tombe sur la terre
par la vertu du pentagramme qui est l’étoile du matin, et au nom du tétragramme qui est écrit
au centré de la croix de lumière. Amen
Eliphas Levi, Dogme et Rituel

113
LIBER XXV
THE STAR RUBY

Facing East, in the centre, draw deep deep deep thy breath closing thy mouth with thy right
forefinger prest against thy lower lip. Then dashing down the hand with a great sweep back
and out, expelling forcibly thy breath, cry APO PANTOS KAKODAIMONOS. With the same
forefinger touch thy forehead, and say SOI, thy member, and say O PHALLE, [The secret
sense of these words is to be sought in the numeration thereof.], thy right shoulder, and say
ISCHUROS, thy left shoulder, and say EUCHARISTOS; then clasp thine hands, locking the
fingers, and cry IAÕ. Advance to the East. Imagine strongly a Pentagram, aright, in thy
forehead. Drawing the hands to the eyes, fling it forth, making the sign of Horus and roar
THÉRION. Retire thine hand in the sign of Hoor-paar-Kraat.

Go round to the North and repeat; but say NUIT.

Go round to the West and repeat; but whisper BABALON.

Go round to the South and repeat; but bellow HADIT.

Completing the circle widdershins, retire to the centre and raise thy voice in the Paian, with
these words IŌ PAN, with the signs of N.O.X.

Extend the arms in the form of a Tau and say low but clear:
PRO MOU IUNGES OPICHŌ MOU TELETARCHAI EPI DEXIA CHUNOCHES EPARISTERA
DAIMONOS PHEG EI GAR PERI MOU O ASTÉR TÕN PENTE KAI EN TÉI STÉLÉI Õ
ASTÉR TÕN EX ESTÉXE.

Repeat the Cross Qabalistic, as above, and end as thou didst begin.

Facing East, in the centre, draw deep deep deep thy breath, closing thy mouth with thy right
forefinger prest against thy lower lip. Then dashing down the hand with a great sweep back
and out, expelling forcibly thy breath, cry: ΑΠΟ ΠΑΝΤΟΣ ΚΑΚΟΔΑΙΜΟΝΟΣ.

With the same forefinger touch thy forehead, and say ΣΟΙ, thy member, and say Ω ΦΑΛΛΕ,14
thy right shoulder, and say ΙΣΧΥΡΟΣ, thy left shoulder, and say ΕΥΧΑΡΙΣΤΟΣ; then clasp
thine hands, locking the fingers, and cry ΙΑΩ.

Advance to the East. Imagine strongly a Pentagram. aright, in thy forehead. Drawing the
hands to the eyes, fling it forth, making the sign of Horus, and roar ΧΑΟΣ. Retire thine hand in
the sign of Hoor pa kraat.

Go round to the North and repeat; but scream ΒΑΒΑΛΟΝ.

Go round to the West and repeat; but say ΕΡΩΣ.

Go round to the South and repeat; but bellow ΨΥΧΗ.

Completing the circle widdershins, retire to the centre, and raise thy voice in the Paian, with
these words ΙΟ ΠΑΝ with the signs of N.O.X.

Extend the arms in the form of a Tau, and say low but clear: ΠΡΟ ΜΟΥ ΙΥΓΓΕΣ ΟΠΙΣΩ ΜΟΥ
ΤΕΛΕΤΑΡΧΑΙ ΕΠΙ ΔΕΞΙΑ ΣΥΝΟΧΕΣ ΕΠΑΡΙΣΤΕΡΑ ΔΑΙΜΟΝΕΣ ΦΛΕΓΕΙ ΓΑΡ ΠΕΡΙ ΜΟΥ Ο
ΑΣΤΗΡ ΤΩΝ ΠΕΝΤΕ ΚΑΙ ΕΝ ΤΗΙ ΣΤΗΛΗΙ Ο ΑΣΤΗΡ ΤΩΝ ΕΞ ΕΣΤΗΚΕ.

Repeat the Cross Qabalistic, as above, and end as thou didst begin.

114
Aleph 1 ‫א‬
Beth 2 ‫ב‬
Ghimel 3 ‫ג‬
Daleth 4 ‫ד‬
He 5 ‫ה‬
Vav 6 ‫ו‬
Zayin 7 ‫ז‬
Het 8 ‫ח‬
Tet 9 ‫ט‬
Yod 10 ‫י‬
Kaf 20 ‫כ‬
Lamed 30 ‫ל‬
Mem 40 ‫מ‬
Nun 50 ‫נ‬
Samech 60 ‫ס‬
Ayin 70 ‫ע‬
Pe 80 ‫פ‬
Tsade 90 ‫צ‬
Qof 100 ‫ק‬
Resh 200 ‫ר‬
Shin 300 ‫ש‬
Tav 400 ‫ת‬

115
Divers Textes:

The literal Qabalah is referred to in several places, and therefore a knowledge of its leading
principles is necessary. It is divided into three parts: GMTRIA. Gematria; NVTRIQVN,
Notariqon, and ThMVRH, Temura.
Gematria is a metathesis of the Greek work ypauuateia. It is based on the relative numerical
values of words, as I have before remarked. Words of similar numerical values are considered
to be explanatory of each other, and this theory is also extended to phrases.Thus the letter
shin, Sh, is 300, and is equivalent to the number obtained by adding up the numerical values
of the letters of the words RVCH ALHIM, Ruach Elohim, the spirit of the Elohim; and it is
therefore a symbol of the spirit of the Elohim
(Page 33 citant la Qballah unveiled de mathers)

Notariqon is derived from the Latin word notarius, a short-hand writer. Of Notariqon there are
two forms. In the first every letter of a word is taken for the initial or abbreviation of another
word, so that from the letters of a word a sentence may be formed. Thus every letter of the
word BRAShITh, Berashith, the first word in Genesis, is made the inital of a word, and we
obtain from it BRAShITh RAH ALHIM AhIQBLV IShRAL ThVRH, Berashith Rah/ Elohim
Shel'equebelo Israel Torah: "In the beginning the Elohim saw that Israel would accept the
law."
The second form of Notariqon is that exact reverse of the first . By this the initials or finals, or
both or the medials, of a sentence, are taken to form a word or words. Thus the Qabalah is
called ChKMh NSThRH, Chokhmah Nesthorah, "the secret wisdom;" and if we take the initials
of these two words Ch and N, we form by the second kind of Notariqon the word ChN, Chen,
"grace." Similarly, from the initials and finals of the words MI IOLH LN V HSh M I M H, Mi
Iaulah Leno Ha-Shama yimah, "Who shall go up for us to heaven? (Deut . xxx. 12). are formed
MILH, Milah "circumcision," and IHVH, the Tetragrammaton, implying that God hath ordained
circumcision as the way to heaven.
(page 34 citant la Qballah unveiled de mathers)

Vous venez de sceller les quatre horizons au moyen d'un Sceau Divin, le Pentagramme, et
vous avez invoqué les Quatre Noms Sacrés qui gouvernent respectivement ces points. Vous
avez affirmé ainsi votre orientation fondamentale, celle qui sous-tend votre évolution : vers la
montée, vers l'Esprit, vers la dédensification de votre structure. Ceci est essentiel. Vous êtes
cerné, protégé. Toute densité et négativité sont hors du Cercle et une partie des scories
inhérentes à votre nature a été stimulée, « réveillée », pour être désintégrée.
Alexandre Moryason, La Lumière sur le royaume

116
Figure 43 - J.D.A. Eckhardt, Geheime Figuren der Rosenkreuzer, aus dem 16ten und 17ten Jahrhundert: aus einem
alten Mscpt. Zum erstenmal ans Licht gestellt: erstes -[drittes] Heft. in Commission in der Heraldischen
Buchhandlung in Hamburg, 1785-[1788] 3 v. in 1 :

117
Figure 44 - Arbre des Sephiroth d'après Athanase Kircher, Oedipus Aegyptiacus, Rome 1652-1653

118
119
Geheime Figuren der Rosenkreuzer, aus dem 16ten und 17ten Jahrhundert: aus
einem alten Mscpt. Zum erstenmal ans Licht gestellt: erstes -[drittes] Heft. J.D.A.
Eckhardt, in Commission in der Heroldschen Buchhandlung in Hamburg, 1785-[1788]
3 v. in 1 : col. illus. ; 40 cm.:
http://digital.library.wisc.edu/1711.dl/HistSciTech.GeheimeFiguren

The Book of Revelation by Clarence Larkin [1919] : http://www.sacred-


texts.com/chr/tbr/tbr023.htm

Livre de Sir Ernest Alfred Wallis Budge sur l’Egypte


The Mummy, (p 240-246)
The Book of the Dead, 1895:

Book 4 : http://www.archive.org/download/bookfour00crow/bookfour00crow.pdf
The Equinox (Journal de Crowley)
http://www.the-equinox.org/vol1/no3/eqi03010m.html
http://www.the-equinox.org/vol1/no2/eqi02020d.html
http://www.the-equinox.org/vol1/no4/eqi04002.html

Livre de Jean Marie Ragon :


Sur Google Books
Cours philosophiques, Les initiations anciennes et Modernes, 1841
Le Livre rouge, résumé du magisme, des sciences occultes et de la philosophie
hermétique. Par Hortensius Flamel (pseud.), 1842

Agrippa, la philosophie occulte :


http://www.archive.org/download/cu31924028928236/cu31924028928236.pdf

120
Frater V.D . Kursus der Praktischen Magie
Evangile de Thomas
Sepher Yetsirah
Moryason, la lumière sur le royaume
Aleister Crowley, Liber O, in Equinox Vol I.II
Aleister Crowley, Equinox, Vo I Nr2, 1909,
Aleister Crowley – Book of Thoth
Aleister Crowley, Book IV
A.E Waite, Book of Ceremonial Magic
Israel Regardie, The golden Dawn: an account of the teachings, rites and ceremonies
Israel Regardie, The complete Golden Dawn
Peter Caroll, Liber Kaos
Jean-Pascal Ruggiu, Les Rituels magiques de la Golden Dawn – Tome 1
Eliphas Levi Dogme & Rituel
Eliphas Levi, Histoire de la Magie
Eliphas Levi, La Philosophie occulte II, La science des Esprits, 1865, Paris
Ellic Howe, Fringe Masonry in England 1870-85, 1972
Magicians of the Golden Dawn: A Documentary History of a Magical Order, 1887-1923 (1978)
La science des esprits chap III – Eliphas levy
M Berthelot, L’origine de l’alchimie-– p34.
François Tonic, Le relief cultuel de Kom Ombo, Toutankhamon magazine n°38
Adolphe Gutbub, Kom Ombo et son relief cultuel, , Bulletin de la Société française d'égyptologie,
1984, vol.101 OCTOBRE, p.21-48
Gerald Gardner, Livre des Ombres
John Dee, De Heptarchia Mystica
le sixième et septième livre de moise
Verus Jesuitarum Libellus
MS Harley 3420
Bamidbar Rabbah
Pirkê de Rabbi Eliezer Gerald Friedlander B. Blom, 1971
Jewish magic and superstition: a study in folk religion Par Joshua Trachtenberg,Moshe Idel p156
Bahir, translated by Aryeh Kaplan (1995). Aronson
Encyclopédie du Judaïsme, ed Bouquin
Enchiridion du Pape Léon, rome, 1660
Grimoire d'Honorius
Francis Barret, The Magus
Agrippa, Philosophie Occulte
Le Testament of Salomon, d’après la traduction anglaise de F. C. Conybeare
Robert K. Englund et Jean-Pierre Grégoire, The proto-cuneiform texts from Jemdet Nasr, 1991
Jamblique, Vita Pythagoras
Jessie L. Weston, Sir Gawain and the Green Knight: A Middle-English Arthurian Romance Retold in
Modern Prose, New-York, 1905
Stanislas de Guaita, Clef de la magie noir (1897).
Dion Fortune, The Cosmic Doctrine, 1949

121
Figure 1 - Pentagramme représentant les cinq plaies du Christ, Valeriano Balzani,
Hieroglyphica, Basel, 1566. ....................................................................................................... 2
Figure 2 - Meister Giovanni ( Karl Wedler), grand maître de la Fraternitas Saturni de 1964 à
1966. ........................................................................................................................................... 4
Figure 3 - Folio 34 - The Cypher Manuscript, on reconnait clairement en bas à droite, le
pentagramme de la terre, tel qu’il est utilisé dans le rituel du pentagramme que nous décrivons
plus loin. ..................................................................................................................................... 8
Figure 4 - Golden Dawn Ritual Notebook: The Rose Cross. Copied by George Pollexfen.
NLI (National Library of Ireland) MS 36,277 ......................................................................... 10
Figure 5 - La papesse d'après le tarot de Wirth, le damier au sol , se trouve à l'entrée de
chaque temple maçonnique, les deux colonnes derrière, l'une rouge l'autre bleue, symbolise
les colonnes qui se trouve également à l'entrée du temple : Jakin et Bohas. ........................... 19
Figure 6 –la Croix des éléments d'après le modèle de la Golden Dawn, cette croix engendre
un mouvement anti-horaire. En inversant comme le fait levy les sephirots se mouvement
tourne dans l’autre sens. ........................................................................................................... 24
Figure 7 - Arcane XXI, le monde d'après le tarot de Wirth. Les quatres gardiens reprennent le
tetramorpge de la vision d'Ezechiel. ......................................................................................... 28
Figure 8 - Bas-relief de la niche entourée d'oreilles et d'yeux et surmontée par Isis ou Heh
dans le déambulatoire extérieur nord, temple de Kom Ombo, Égypte. La figure manquante est
un serpent. ................................................................................................................................ 29
Figure 9 - Les quatre Kerubim élémentaires, d'après Israel Regardie, The complete Golden
Dawn ........................................................................................................................................ 30
Figure 10 - De haut en bas, Amset, Douamoutef, Hâpi, Kébehsénouf. Vase canope (CC)
Charles Rossignol ..................................................................................................................... 31
Figure 11 - Fac Similé du Mandat officiel de fondation de la Golden dawn - d’après Ellic
Howe, The Magician of the Golden Dawn .............................................................................. 35
Figure 12 - Représentation de Notos à la tour des vents d'Athènes, l'ensemble des huit vents
représentés sur cette tour ont des ailes. Notos comme Scirion est un porteur d'eau. ............... 36
Figure 13 - Arcane XIV la tempérance du tarot de Wirth. L'iconographie de cette carte rappel
la représentation du dieu du vent Notos, ces dieux possédaient tous des ailes, comme les anges
et Notos est le porteur d'eau. .................................................................................................... 37
Figure 14 - Illustration issue des notes rituel du temple de Whare-Ra .................................... 38
Figure 15 - Gemme gnostique représentant Abraxas, on remarque dans le coin droit au-dessus
du bouclier le nom des archanges: Michael, Gabriel, Raphael et Ouriel écrit en grec. ........... 39
Figure 16 - Magical Kalendar, d’après MS Harley 3420, Gravure de Johannes Theodorus de
Bry, Bibliothèque national de Dresde et reprenant différente association analogique avec les
archanges. ................................................................................................................................. 40
Figure 17 - L'arcane XI du tarot de Wirth, la force, symbolisé par une magicienne (elle porte
le même chapeau que le bateleur), qui ouvre la gueule d'un Lion, symbole du feu. Cette carte
est une analogie à Gebourah. .................................................................................................... 45
Figure 18 - L'arcane VIII du Tarot de Wirth, la Justice est un autre nom de Chesed, Gedoulah,
et s'apparente à la représentation de Michael. .......................................................................... 46
Figure 19 - Représentation de l'Archange Michael, tenant ses attributs de la balance et de
l'épée, signifiant son rôle de juge des âmes. ............................................................................. 47
Figure 20 - - Enchiridion du Pape Léon, rome, 1660 .............................................................. 49
Figure 21 - Arbre de Vie de la Kabbale - Israel Regardie, The complete Golden Dawn (page
73)............................................................................................................................................. 52

122
Figure 22 - Différentes représentation d'un pentacle magique, de gauche à droite: Grimoire
d'Honorius, "The Magus" par francis Barret, Clavicule de Salomon, La philosophie occulte
d'agrippa. On remarque que les reproduction de Barret et d'Honorius sont déformés. ............ 56
Figure 23 - Sceau de Jérusalem en alphabet paléo hébreux, la première lettre se trouve en bas
à droite et l'ensemble se lit dans un sens antihoraire: Yudh, Resh, Shin, Lamadh, Mim. On
remarquera que le "shin" se trouve en haut. ............................................................................. 61
Figure 24 – Hugieia - Allman, G. J, Greek Geometry From Thales to Euclid, 1889, Dublin. 62
Figure 25 - Dès romains à douze face, IVème siècle, l'utilité de cet objet n'est pas connu on
suppose qu'on s'en servait comme d'un oracle. ........................................................................ 62
Figure 26 - Le Cauchemar, par le peintre Henry Fuseli (1802), représente un mauvais alb assis
sur la poitrine d’un dormeur. .................................................................................................... 62
Figure 27 - Sire Gauvin et son bouclier ................................................................................... 63
Figure 28 - De gauche à droite, l'homme inscrit dans un pentagramme d'Agrippa, l'homme de
vitruve de Da Vinci et le Pentagramme reprenant le nom de Yeshoua d'après Stanislas de
Guaita dans Clef de la magie noir (1897)................................................................................. 64
Figure 29 - Arcane XV, le Diable dans le tarot de Wirth reprend la figure de Levi,
pentagramme sur le front Solve et coagula sur les bras. .......................................................... 65
Figure 30 - Pentagramme inversée contenant le Baphomet, les noms de Samael et Lilith, dans
le cercle externe le mot ‫ ִל ְוי ָתָ ן‬, Léviathan. D'après Stanislas de Guaita, Clef de la magie noire,
1897. ......................................................................................................................................... 65
Figure 31 - Le Bateleur d'après le Tarot de Wirth - Wirth semble s'inspirer ici de
l'iconographie du tarot de Yale, une des plus ancienne représentation connu, le tarot de sforza,
le plus ancien, semble quant à lui inspiré le tarot de Marseille. ............................................... 66
Figure 32 - Une pomme coupé en deux laisse apparaitre un pentagramme. ............................ 68
Figure 33 - Symbole de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, fondé en 1888 par Péladan et
Guaita. ...................................................................................................................................... 68
Figure 34 - Attribution des éléments et des angles du pentagramme d'après la GD. ............... 70
Figure 35 - Dernières étapes de construction de l'étoile flamboyante dans une des variantes du
rite français pour le grade de compagnon, d'après Cahier du Grade de Compagnon au Rite
Français, publié par le Grand Orient de France........................................................................ 71
Figure 36 - Arcane 17, l'étoile n'est pas unique c'est une étoile centrale à huit rayons
accompagné de sept étoiles symbolisant les planètes, l'étoile est espoir, humilité,
dépouillement et renaissance symbolisé par le papillon sur la rose. ........................................ 72
Figure 37 -Le pentagramme et l'hexagramme, illustration tiré de: Les clefs de la magie noire,
Stanislas de Guaita. .................................................................................................................. 73
Figure 38 - Roue de la fortune, pour Guaita le sphinx symbolise les haioth hakkadosch, à
gauche Typhon « symbolise l’exode involutif», à droite, Hermanubis représente « l’évolution
des formes progressive[…]et le retour [..] à l’intarissable Unité-Mère » .............................. 78
Figure 39 - Mouvement apparent du soleil en fonction des saisons. Ce n'est pas le soleil qui se
déplace mais la terre qui tourne en sens antihoraire et donne donc l'illusion que le soleil se
déplace en sens horaire. ............................................................................................................ 79
Figure 40 - A gauche le pentagramme de la terre en renvoie, le mouvement
terreespritfeueauairterre donne l'impression d'une spirale horaire. A droite le
pentagramme d’invocation d’équilibre des passifs, le mouvement
terreaireaufeuespritterre, donne une impression « antihoraire ». ......................... 83
Figure 41 - Croix kabbalistique, correspondance d'après le modèle d'Eliphas Levy. .............. 83
Figure 42 - Croix kabbalistique correspondance d'après le modèle de la Golden Dawn. ........ 83
Figure 43 - J.D.A. Eckhardt, Geheime Figuren der Rosenkreuzer, aus dem 16ten und 17ten
Jahrhundert: aus einem alten Mscpt. Zum erstenmal ans Licht gestellt: erstes -[drittes] Heft. in
Commission in der Heraldischen Buchhandlung in Hamburg, 1785-[1788] 3 v. in 1 :......... 117

123
Figure 44 - Arbre des Sephiroth d'après Athanase Kircher, Oedipus Aegyptiacus, Rome 1652-
1653 ........................................................................................................................................ 118

124

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