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Chapitre 2.

Supports de transmission guidée


2.1. Câble cuivre (ligne métallique)

Les câbles en cuivre sont rencontrés dans :

• La boucle locale RTC (Réseau Téléphonique Commuté) ;


• Les réseaux locaux informatiques;
• Les réseaux de distribution de télévision ;
• Les systèmes radiofréquences (liens entre modems et antennes).

Modélisation d’une ligne métallique

Soit une ligne de longueur L, alimentée à une extrémité par un générateur HF (hautes
fréquences) et fermée à l'autre extrémité sur une impédance ZR.

Remarque importante : la longueur L de la ligne est grande devant la longueur d'onde λ


du signal, la tension et le courant seront donc variables le long de la ligne.

Le schéma électrique équivalent de la ligne est donc :

Paramètres primaires

• R et L représentent la résistance et l'inductance du conducteur par unité de longueur (R


en Ω/m et L en H/m) ;
• G et C représentent la conductance et la "capacité" de l'isolant par unité de longueur
(G en S/m et C en F/m).
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Paramètres secondaires

• Coefficient de propagation
γ= R + jLω G + jCω = α + jβ

α : coefficient d’atténuation (Neper/m)


β : coefficient de propagation (rd/m) avec v =
ω
β

• Impédance caractéristique (indépendant de la longueur) :

Z =

Si la ligne est sans perte, R=G=0,

Z =

• Vitesse de propagation
Considérons que la ligne est à faibles pertes, on démontre alors que la vitesse de
propagation v du signal dans la ligne est :
v=

Effet de peau

Lorsqu'un conducteur est parcouru par un courant alternatif, la distribution du courant dans sa
section n'est plus uniforme.
Pour une fréquence suffisamment élevée, tout se passe comme si le courant était localisé dans
une épaisseur " δ " appelée épaisseur de peau.

=
!"

Avec :
• ρ = résistivité du conducteur en Ω.m.
• µ = µr.µ0 = perméabilité magnétique du conducteur
• µ0 = 4.π.10-7 H/m= perméabilité du vide
• µr = perméabilité relative (µr = 1 pour le cuivre)
• f = fréquence exprimée en Hz.

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Onde stationnaire

Considérons une ligne d'impédance caractéristique Zc chargé par une impédance ZR.
On définit :
• Le coefficient de réflexion r
$% & $'
r=
$% $'

• Le rapport d’ondes stationnaires ROS


1 + |r|
ROS =
1 − |r|
Le coefficient de réflexion s’exprime en fonction de ROS par
ROS − 1
r=
ROS + 1

Adaptation d'impédance

• Ligne "ouverte" (ZR = ∞) : extrémité de la ligne en "circuit ouvert".


On constate une réflexion du signal en bout de ligne, ce signal réfléchi va revenir
vers le générateur HF. On a une réflexion positive.
• Ligne "court-circuitée" (ZR = 0) : extrémité de la ligne en "court-circuit".
On constate alors une réflexion du signal en bout de ligne, ce signal réfléchit va revenir
vers le générateur HF. On a une réflexion négative.
• Ligne "adaptée" (ZR = ZC) : extrémité de la ligne "fermée" sur son impédance
caractéristique. On constate alors l'absence de réflexion du signal en bout de ligne, on
dit que la ligne est adaptée.

Remarque : La réflexion d'un signal mal maîtrisée peur entraîner la destruction de l'émetteur.
Il faudra donc adapter la ligne pour ne pas avoir de réflexion.

2.1.1. Câble coaxial

L’usage du câble coaxial s'étend à toute application dans laquelle un signal doit subir un
minimum de déformation et d’affaiblissement, ou à celles où l'élimination des interférences
extérieures est prépondérante. Les différents types de câbles coaxiaux sont caractérisés par les
matériaux de base utilisés (conducteurs et isolants), le diamètre du conducteur central,

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l’impédance caractéristique, la capacité, l’atténuation maximale et la gamme de fréquence
employée.
La plupart des câbles coaxiaux sont régis suivant la norme américaine MIL-C-17, références
RG (Radio Frequency Government) et la norme française NF-C-93550, références KX.

L’isolant interne est un diélectrique caractérisé par une permittivité relative εr.

On définit également la permittivité du vide ε0 =8,85.10-12 F/m.

Les câbles coaxiaux utilisés sont principalement des lignes sans pertes.

D : rayon interne du conducteur externe

d : rayon du conducteur interne (cœur ou fil


de données)

Paramètres primaires

• Capacité linéique
-πε. ε/
C= 3
012 5
4

• Inductance linéique
8
L = -π. ln 2 9 5
µ

Paramètres secondaires

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• Impédance caractéristique

8
Z = ln 2 5
µ.
-π ε. ε/ 9

• Atténuation linéique

α≅ ≅0
-

• Coefficient de propagation

β ≅ ω√LC
• Vitesse de propagation de l’onde

v=

Nature des diélectriques utilisés dans les câbles coaxiaux

Type Nature εr

PE Polyéthylène 2.2 à 2.3

PEA Polyéthylène spiralé 1.2 à 1.6

PEC Polyéthylène cellulaire 1.3 à 1.6

PEF Polyéthylène mousse 1.4 à 1.6

Exemple de connecteurs BNC pour câble coaxial

Connecteurs coaxiaux type BNC 50 ohms

Connecteur BNC mâle à souder pour câble RG-58/RG-


141/RG-223

Connecteur BNC mâle à sertir pour câble RG-58/RG-


141/RG-223

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Connecteur BNC mâle à souder pour RG-165/RG-213/RG-
214/RG-225

Adaptateur BNC mâle / N femelle

Adaptateur BNC fem/ N mâle

Adaptateur BNC male / UHF fem

Le câble coaxial est utilisé pour la transmission de signaux numériques ou analogiques à


haute ou basse fréquence.

Par exemple, vous trouverez un câble coaxial :


• entre votre antenne TV et votre télévision ;
• dans le réseau câblé urbain de télévision et Internet ;
• entre un émetteur et l'antenne d'émission ;
• entre votre lecteur de CD, votre récepteur FM et votre amplificateur ;
• dans les réseaux de transmissions de données tels qu' Ethernet dans ses anciennes
versions : 10BASE2 et 10BASE5 ;
• pour les liaisons inter-urbaines téléphoniques et dans les câbles sous-marins (de plus en
plus remplacé par la fibre optique).

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Les câbles coaxiaux principalement utilisés en téléphonie sont de 2 types :
Type paire Diamètres Impédance(Ω) Affaiblissement Capacité (paires)

d = 1.2mm
1.2/4.4 75 à 1MHz 5.4dB à 1 MHz 4-6-12-18-24-48
D = 4.4mm

d = 2.6mm,
2.6/9.5 75 à 2.5MHz 3.9dB à 2.5MHz 4
D = 9.5mm

Autres câbles coaxiaux utilisés en télécommunication


Affaiblissement dB/100m
Type Impédance(Ω) pF/m Diamètre ext. Diélectrique
30MHz 10MHz 400MHz
RG58U 50 95 9 16.1 39.5 5 PE
RG59B/U 75 67 7.9 11.2 23 6.2 PE

2.1.2. Lignes bifilaires

Cas de la paire torsadée


Elle est constituée d’une paire de fils de 0,6 à 1 mm de diamètre gainés et torsadés ensemble.
Les paires torsadées peuvent être regroupées physiquement au sein de câbles comprenant de 1
à 224 paires (suivant les constructeurs). Ces câbles multiconducteurs possèdent en général un
blindage ou un écrantage unique.
Il peut parfois apparaître des phénomènes de diaphonie entre les différentes paires d’un même
câble multiconducteur lorsque les signaux transportés ne sont pas de même nature (les
signaux téléphoniques analogiques par exemple sont très perturbateurs).

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Pour limiter ce phénomène, il faudra séparer par un blindage les signaux de natures
différentes.
On pourra utiliser un câble distinct pour chaque application (en ne se servant que du nombre
de paires nécessaires), ou bien choisir des câbles blindés par paires (qui sont cependant plus
chers).
Paramètres primaires
• Résistance linéique
=. >
<=
?@ B D
A &2 5
C

• Inductance linéique
!F 2K
E= GH I M
L
• Capacité linéique
O
N=
2K
GH 2 5
L
• Conductance linéique
P = QNRSH
Paramètres secondaires
• Impédance caractéristique
1 !F pour2K
TU = 600Ω
TU = GH I M
la paire téléphonique pour une
O 800 Hz.
fréquence de L
• Vitesse de propagation

1
V= 1 − RSH- I M
√EN 2

• Atténuation linéique
2 "
W= RSH I M
V 2

Applications des câbles bifilaires


• Téléphonie ;
• Vidéo : réseau de distribution : réseaux câblés urbains et réseaux d’établissement
(écoles, hôtels, hôpitaux...) ;
• Informatique.

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Exemple : Série SYT+ DIGITAL (Source ACOME)
• Applications possibles
Câbles destinés à la distribution de lignes téléphoniques analogiques et numériques
jusqu'à 2 Mbit comme ADSL, RNIS … à l'intérieur des bâtiments.
Ces câbles peuvent être installés en milieu industriel.

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Types de câbles à paires torsadées

• UTP - Unshielded Twisted Pair : paires torsadées (sans blindage)


Ce type de câble est utilisé en milieu non soumis à des perturbations
électromagnétiques ;
• FTP - Foiled Twisted Pair : paires torsadées + Ecran en aluminium ;
• STP - Shielded Twisted Pair paires torsadées + Blindage;
• SFTP - Shielded Foiled Twisted Pair : paires torsadées + Ecran + blindage.

Quelques catégories de câbles utilisées en VDI

La catégorie définit la bande passante:

• Cat 5 (100MHz)
• Cat 5e (125MHz)
• Cat 6 (250MHz)
• Cat 6a (500MHz)
• Cat 7 (600MHz).

Exemple : Câble téléphonique intérieur

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Connectiques pour les paires torsadées

• Prise en T et RJ 11 pour la ligne téléphonique ;


• RJ 45 pour le câblage VDI (Voix-Données-Image).

Quelques Paramètres de qualification d’un système de câblage à paire torsadées

• Near End and Cross Talk (NEXT) ou paradiaphonie : Niveau de bruit induit en entrée
sur une paire voisine par une autre paire.

fg_
YZ[\]^ = _` ∗ bcd e` I M
fge

• Far End and Cross Talk (FEXT) ou télédiaphonie : Niveau de bruit induit en sortie sur
une paire voisine par une autre paire.

fi_
hZ[\]^ = _` ∗ bcd e` I M
fge

• Attenuation Cross Talk Ratio (ACR : Ecart diaphonique)

jkl ]^ = YZ[\]^ − j ]^

• Réflexion ou affaiblissement de désadaptation (Return Loss) : Rapport de puissance


entre le signal transmis et le signal réfléchi du à des irrégularités d’impédance (sur un fil
ou entre fils d’une paire).

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2.2. Fibre optique

Une fibre optique est un fil en verre ou en plastique très fin qui a la propriété de conduire la
lumière et sert dans les transmissions terrestres et océaniques de données. Elle offre un débit
d'informations nettement supérieur à celui des câbles coaxiaux et supporte un réseau « large
bande » par lequel peuvent transiter aussi bien la télévision, le téléphone, la visioconférence
ou les données informatiques.

2.2.1. Les lois de Descartes

1ère loi : la réfraction


La réfraction est la déviation d’une onde (dans notre cas, cette onde sera celle de la lumière)
lorsque celle-ci change de milieu comme nous le montre ce schéma :

Le rayon incident (qui arrive) fait un angle θ1 avec la normale au point d’incidence (la
perpendiculaire au dioptre) dans le milieu d’indice n1. Quand ce rayon traverse le dioptre et
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donc change de milieu (milieu d’indice n2, il subit une déviation : on l’appelle rayon réfracté.
Celui-ci fait un angle θ2 avec la normale.
Il existe une relation entre les deux milieux définie par :

2ème loi : la réflexion


La réflexion est un brusque changement de direction d’une onde à l’interface de deux milieux
différents (d’indices différents).

Dans ce cas, le rayon incident fait toujours un angle θ1 avec la normale dans le milieu n1 mais
au contact du dioptre, ce rayon est réfléchi par le milieu n2 : on a alors le rayon réfléchi qui
fait un angle θ2 avec la normale. Les deux angles définissent :

L’angle limite ou angle critique


Si n1 > n2, il existe un angle d’incidence limite pour lequel il n’y a pas de réfraction mais
uniquement de la réflexion. On parle alors de réflexion totale interne.
u
L’angle limite d’incidence est défini par : mnH o pqrqst = uD
v

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2.2.2. Principe de transmission

La fibre optique est un guide d'onde qui exploite les propriétés réfractrices de la lumière. Elle
est constituée d'un cœur entouré d'une gaine. Le cœur de la fibre a un indice de réfraction (n1)
légèrement plus élevé que celui (n2) de la gaine et peut donc confiner la lumière qui se trouve
entièrement réfléchie de multiples fois à l'interface entre les deux matériaux (en raison du
phénomène de réflexion totale interne). L’ensemble est généralement recouvert d’une gaine
plastique de protection. Lorsqu’un rayon lumineux entre dans une fibre optique à l'une de ses
extrémités avec un angle adéquat, il subit de multiples réflexions totales internes. Ce rayon se
propage alors jusqu'à l'autre extrémité de la fibre optique, en empruntant un parcours en
zigzag.

2.2.3. Caractéristiques d'une fibre optique

Le revêtement est une couche de plastique qui entoure la fibre optique pour la renforcer, elle
aide à absorber les chocs et permet une protection complémentaire contre des courbures
excessives.

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L'armature en fibres permet de protéger le cœur contre les forces d'écrasement et les tensions
mécaniques excessives lors de l'installation.

La gaine extérieure complète la protection mécanique du cœur, elle est généralement de


couleur orange, certains types présentent des couleurs noire ou jaune.

Ouverture numérique d’une fibre optique ou cône d’acceptance


L’ouverture numérique caractérise l’angle maximum θo que peut faire le faisceau pour assurer
sa propagation dans la fibre optique. Cet angle est mesuré par rapport à l'axe de la fibre.

wY = x` . izx {`|}~ = x_e − x__

Seuls les rayons émis contenus dans un cône d’entrée précis _dit cône d’acceptance ou
ouverture numérique) peuvent entrer dans la fibre.

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Vitesse de groupe de l’onde
C’est la rapidité avec laquelle l’énergie lumineuse se propage d’une extrémité à l’autre de la
fibre optique.

k. €ci {
•d =
xe
k
•• = x : Vitesse de propagation de l’onde dans le cœur.
e

C : Célérité de la lumière dans le vide.

• Différence relative des indices de réfraction ∆ (donnée fabricant)


ƒe − ƒ_
∆=
ƒe
• Notion de mode de propagation et dispersion modale
Le mode définit les différents chemins optiques que peut suivre le signal dans la fibre.

….xe .†
„= k
, τ = représente l’écart de temps entre le mode

le plus rapide et le plus lent.

Bande passante
e k
^‡ = =
_„ _…xe †

Atténuation linéique
Lorsqu’on injecte, à l’entrée d’une fibre optique, une puissance Pe = P(0) sous forme d’une
onde électromagnétique, cette puissance décroît avec la longueur L de la fibre optique en
fonction de l'atténuation linéique αdB/km, et à la sortie, on récupère la puissance Ps = P(L).

1 PŒ
α9ˆ = ∗ 10 log I M
L P•

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Fenêtres de transmission d’une fibre optique
En transmission optique on définit 3 fenêtres de transmission :
Les fenêtres 1 et 2 résultent d'un compromis technico-économique entre l'atténuation
apportée par la fibre et les composants optoélectroniques utilisés en fonction des
applications.
La fenêtre 3 correspond à l'atténuation minimale mais exige des composants
optoélectroniques très performants, elle est réservée aux applications à haut débit et
longues distances.

2.2.4. Différents types de fibres optiques

On définit le paramètre V (fréquence normalisée) avec d =2a : diamètre du cœur.

_Ž]
•= wY

λ : longueur d’onde de la lumière utilisée.
•_
Le nombre de modes est défini par • =
_

• V < 2.405, La fibre ne comporte qu'un mode de propagation, elle est appelée fibre
monomode ;
• Si V >> 2.405, La fibre est appelée multimode et se divise en deux sous-catégories :
o Fibre multimode à saut d'indice ;
o Fibre multimode à gradient d'indice.

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a. Fibres multimodes
Leur principale caractéristique est un diamètre du cœur important par rapport à la longueur
d’onde du signal : 50 à 62,5 µm.

Fibre optique multimode à saut d'indice

L'indice de réfraction varie brusquement quand on passe du cœur à la gaine. Le guidage de la


lumière se fait suivant des lignes brisées.

Fibre optique multimode à gradient d'indice

La gaine possède un indice de réfraction progressif, celui de l’axe de la fibre est plus grand
que celui de la périphérie, le faisceau lumineux suit une trajectoire d’allure curviligne. Le
faisceau lumineux change de direction moins brusquement lors du rebond ce qui diminue les
pertes.

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b. Fibres monomodes
C’est le faible diamètre du cœur (8 à 10 µm), du même ordre de grandeur que la longueur
d’onde du signal, qui les différencie des précédentes.
De ce fait, le trajet du rayon lumineux ne change pas, pour ainsi dire. Peu de rebonds, donc
peu de pertes. C’est pour cette raison que ce type de fibre est le plus souvent réservé aux
transmissions sur de très longues distances.

2.2.5. Câbles de fibres optiques

Le regroupement de plusieurs fibres constitue des câbles de fibres optiques. Ces câbles sont
essentiellement de deux types :
• Les structures serrées rassemblent les fibres dans un tube qui les maintient “serrées” avec
un matériau de remplissage. Le tube et son revêtement de protection affichent un diamètre
de l’ordre de 1 mm;

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• A l’inverse, les structures “libres” présentent un tube vide d’un diamètre de 2 à 3 mm hors
revêtement, de sorte que les fibres trouvent naturellement leur place dans l’espace libre et
ne subissent pas de contraintes mécaniques.

Câble à structure serrée

Câble à structure libre

2.2.6. Chaîne de transmission optique

La représentation schématique de la chaîne de transmission optique comprend un émetteur et


un récepteur. Entre les deux, la fibre optique et ses connecteurs.
Émetteur et récepteur sont en fait des diodes, dans l’infrarouge pour les fibres de verre et dans
le visible pour les fibres plastiques.
Une interface transforme le signal lumineux en signal électrique, et vice versa. Tout ce qui
existe en terme de codage, de bande passante, de modulation et de protocoles s’applique à la
fibre optique.

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Détail d’une liaison

Deux constats
• Deux fibres sont nécessaires pour établir une liaison optique : une “aller” et une
“retour”.
• Un connecteur, en optique, c’est toujours deux fiches et un raccord, sachant que le
jargon utilise le mot “connecteur” et non celui de “fiche”. Il faut enfin admettre que la
lumière introduite à un bout de la fibre n’arrive pas intégralement à l’autre bout : il y a
des pertes dans la fibre elle-même et à chaque rencontre d’un connecteur. Le signal
lumineux est atténué. L’influence de l’utilisateur sur les pertes dans le matériau est
évidemment quasi nulle. En revanche, elle est primordiale sur le montage du
connecteur sur la fibre, avant de le mettre à la disposition du client final.

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2.2.7. Raccordement des fibres optiques

Dans l'établissement d'une liaison par fibre optique on est contraint de relier :

• La source émettrice à la fibre optique. (fibre amorce)


• Les fibres optiques entre-elles.
• La fibre optique au récepteur optique.

On distingue 3 méthodes de raccordement des fibres optiques :

• Jointage : Consiste à souder deux fibres entre-elles, bout à bout, par fusion des
matériaux constituants en utilisant une fusionneuse automatique. (affaiblissement
0.15dB maxi.)
• Epissurage : Consiste, comme précédemment à assembler bout à bout deux fibres, et
de coller le tout par l'apport d'une colle spéciale de même indice optique que les fibres
à raccorder. (affaiblissement 0. 3dB maxi.)
• Connexion amovible : Consiste à utiliser deux pièces mécaniques qui s'emboîtent ou
se vissent pour amener les deux fibres en vis-à-vis. (connecteur de traversée).

2.2.8. Les différents types de connecteurs

Il existe nombre de connecteurs pour la fibre optique, en voici quelques uns des plus utilisés :
Les plus répandus sont les connecteurs ST et SC.

SC FC ESCON

ST SC Duplex MT-RJ

LC Biconic

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La connectique de départ ou d’arrivée est composée d’une partie fixe qui remplit une fonction
active, émettrice ou réceptrice. Elle inclut un dispositif électronique de pilotage. Cette partie
fixe assure la transformation des signaux électriques en signaux lumineux à l’émission, et la
transformation des signaux lumineux en signaux électriques à la réception.
Le connecteur opère la liaison vers l’utilisation.
La connectique de traversée comprend aussi une partie centrale qui se fixe sur une paroi et
réalise l’interface entre deux connecteurs de même type. La fabrication en usine de cette
interface garantit son fort niveau de performances.

Connecteur de départ et d’arrivée

Connecteur de traversée

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2.2.9. Mesures et recette d’un câblage optique
a. Recette

• Spécification de la recette

La phase de recette a pour but de vérifier que l'installation est conforme aux spécifications
techniques. Une spécification de recette doit préalablement définir les différents contrôles à
effectuer, les appareils de mesure nécessaires, les résultats à obtenir, ainsi que leur
présentation à l'intérieur du cahier de recette.

• Contrôles

La recette se déroule conformément aux procédures définies et vise à tester tous les
composants de l'installation.
Une partie des contrôles est effectuée en usine (caractéristiques géométriques, mécaniques); la
continuité optique ainsi que les valeurs d'affaiblissement, de réflectance, et longueurs sont
contrôlées sur site tout au long de l'installation.
Outre les relevés et mesures, la recette comprend également les vérifications visuelles. Elles
consistent à contrôler le cheminement des câbles (passage de câbles, état du câble, rayons de
courbure), l’organisation des extrémités de répartiteurs (lovage des fibres dans répartiteurs,
étiquetage, carnet de câbles, etc.), ainsi que, par prélèvement, l’état de surface des fiches
optiques.

b. Les mesures et les appareils de mesure

Deux méthodes sont envisageables pour mesurer comment la lumière est acheminée dans la
fibre : la photométrie et la réflectométrie.
Le tableau 1 présente une synthèse des fonctions des deux appareils
• Principe de mesure

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Tableau. Fonctions des appareils de mesure
Le photomètre Le réflectomètre
Principe de mesure Mesure l’atténuation d’un signal Mesure la puissance optique
lumineux entre un récepteur et un rétrodiffusée vers l’origine
émetteur, celui-ci émettant une de la fibre (le point de test)
puissance calibrée
Les résultats L’affaiblissement lumineux sur le lien, • La longueur de la liaison,
sans pouvoir dissocier l’origine des • L’affaiblissement global de
pertes, pertes en ligne et pertes la liaison,
connecteurs. • L’affaiblissement des
L’affaiblissement s’exprime en dB différents éléments la
caractérisant,
• La réflectance des
éléments,
• Dresse une cartographie
complète de l’installation
Restrictions • Pour des longueurs < à 10 m, • Pour des longueurs > 10 m,
d’usage • Nécessite un appareil à chaque • Nécessite une
extrémité de la liaison à tester interprétation des résultats,
ce qui peut conduire à
effectuer des mesures
complémentaires pour lever
les ambiguïtés.

• La réflectométrie
Une fraction de la puissance optique incidente excite localement la matière qui rayonne la
même puissance dans toutes les directions. (Diffusion de Rayleigh).
Ainsi une partie (faible) de la puissance émise par la source de lumière est rétrodiffusée vers
la source. Cette puissance a pour expression : Prd = K.Po.e-2.α.L
Prd : représente la puissance reçue à l'origine de la fibre;
K : est une constante qui dépend de l'ouverture numérique de la fibre et de
l'indice optique;
Po : représente la puissance de la source de lumière;
α : représente l'atténuation linéique de la fibre;
L : représente la distance du lieu d'origine.
(Le facteur 2 permet de tenir compte du trajet aller-retour de l'onde lumineuse)

• Le réflectomètre
Un réflectomètre est un appareil de mesure destiné à analyser la réponse de la fibre optique
afin de qualifier : l’affaiblissement, la linéarité, les pertes d’insertion, les épissures, les

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soudures, la longueur et la localisation des défauts des fibres optiques, d’en déduire la
réflectance. La méthode de mesure est basée sur la technique de rétrodiffusion ou de
réflectométrie optique dans le domaine temporel. Les réflectomètres sont différenciés suivant
qu’ils sont destinés à mesurer des fibres optiques monomodes ou multimodes. Dans la plupart
des cas le réflectomètre est spécifié pour une longueur d’onde déterminée, mais beaucoup
d’appareils peuvent s’adapter à plusieurs longueurs d’ondes par des tiroirs interchangeables.

Les performances d’un réflectomètre dépendent de plusieurs de ses caractéristiques :


dynamique de mesure : c’est une des caractéristiques d’un réflectomètre qui permet de
déterminer la longueur maximale de fibre analysable. Cette caractéristique dépend de
la largeur d’impulsion émise par le faisceau du laser.
linéarité d’un réflectomètre se définit comme étant la constance de la dynamique tout
au long de la ligne contrôlée.
zone aveugle : ce paramètre représente la valeur de la zone non exploitable à partir du
connecteur de sortie de l’appareil de mesure. Afin de minimiser les effets de cette zone
et de conserver aux mesures une bonne reproductibilité, une fibre ou une bobine
amorce est insérée entre le réflectomètre et la liaison à caractériser (voir fibre amorce).
zone morte : ce paramètre donne la valeur de zone inexploitable qui suit tout défaut
réfléchissant.
résolution spatiale, pouvoir séparateur d’un réflectomètre : paramètre qui traduit
l’aptitude d’un réflectomètre à identifier deux défauts proches l’un de l’autre.

Principe du réflectomètre ODTR

A l'entrée d'une fibre en défaut, on injecte une impulsion lumineuse à l'aide d'une diode Laser.
Une photodiode PIN permet de récupérer la fraction de la puissance rétrodiffusée Prd due à la
diffusion de Rayleigh.
Dès que l'impulsion traversera le milieu d'indice n1 (lieu du défaut) s'ajoutera à cette
puissance rétrodiffusée la puissance réfléchie Pr.

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Le réflectomètre est muni d'un écran qui affiche la courbe correspondant à la puissance reçue
par la diode PIN en fonction de la distance à l'origine.
Le niveau reçu par la diode PIN décroît de façon exponentielle en fonction de la distance, un
défaut se traduira par pic de puissance et en fonction du temps de propagation, on peut en
déduire la distance qui sépare l'origine du lieu de défaut.

2.2.10. Performances comparées fibre/cuivre

Paramètres Câble Cat. 5 Multimode Monomode


Bande passante 100 MHz 1 GHz Limité par
l’équipement
Débit équivalent 100 Mbps 660 Mbps 2-5 Gbps
Diaphonie 32 dB Inexistant inexistant
Format pour 4 paires 2 fibres 2 fibres
échanger
des informations
Coût par mégabit - + ++
par mètre

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2.2.11. Caractéristiques comparées des différentes fibres

Silice
Plastique (cœur)
Matériaux Toute silice
(POF) Silicone
(gaine)

Type Saut Saut Saut d’indice Gradient Gradient Monomode


d’indice d’indice d’indice d’indice

Diamètre 980/1000 200/380 (ou 100/140 50/125 62.5/125 8.3/125


cœur/gaine (ou plus) plus)
(µm)

Atténuation 200 5 à 10 1à5 3 à 850nm 1.2 à 0.5 à 1560nm


(dB/km) à 850nm 1 à 1300nm 1300nm

Longueurs 450/700nm 700/1000nm 800/1500nm 800/1300nm 1300nm 1100/1560nm


d’onde
d’utilisation

Ouverture 0.5 0.4 0.28 0.20 0.27 0.1


numérique

B.P 10 20 50 500 300 >10000


(MHz.km)

Résistance Souple mais Limitée Bonne (avec protection)


mécanique déformable

Coût Faible Moyen Assez élevé Assez faible Assez élevé

Débit 38.4kbits/s 10Mbits/s 100Mbits/s 300Mbits/s 100Mbits/s 2 à 5Gbits/s

Applications Éclairage, Réseaux Transmission Télécoms Réseaux Télécoms


transmission locaux courte moyenne locaux longue
locale distance distance distance

Savadogo Yassia Page 41

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