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Chez le même éditeur, dans la collection e-ros ouvrages disponibles en version numérique (cliquer
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Karine Géhin :
L’Amour badine, in À corps et à cris, 2013
Pulsions, 2015
Autres publications :
Aux éditions Storylab
On ne joue plus depuis longtemps, 2013
Les Battements du cœur d'Alix, 2015
En auto-édition :
Ne fonctionne pas, 2015
Sea Train, avec Wen Saint-Clar, 2015
Envie en vie, avec W. Saint-Clar et C. Larquemain, 2015
Le Songeur des Halles, avec W. Saint-Clar, C. Larquemain et Roselys DesDunes, 2015
Karine Géhin et William Tinchant
Aux Éditions Neowood :
C’est ton requiem pauvre con, 2013
Karine Géhin et William Tinchant
Lily
1 - Déclic !
Collection De fil en soie
DOMINIQUE LEROY ebook
Ouvrage publié sous la direction de
ChocolatCannelle
Photographie de couverture de William Tinchant
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All rights reserved. No part of this book may be reproduced in any form, by any means, without the prior written consent of the
publisher.

© 2016 by Éditions Dominique Leroy, France pour l’édition numérique.

ISBN (Multiformat) 978-2-37433-049-5

Date de parution : mars 2016


Sommaire
Déclic !
À paraître dans la même série
Déclic !
De toute évidence, les deux zigotos n’avaient pas l’intention de se fouler.
— Signez ici, M’dame, marmonna le grand moustachu en désignant le bon de livraison.
Le petit chauve, des bras plus gros que mes cuisses et une dentition qui m’évoquait plus les touches
d’un piano qu’un collier de perles blanches, me fixait sans ciller. Je saisis le stylo avec un rictus
crispé.
Ce fut comme si j’avais annoncé le signal de départ. À peine ma signature griffonnée en bas du
papier qu’ils disparurent plus vite qu’un lapin de garenne au premier coup de feu. En laissant le
matelas tout neuf au milieu du salon, bien entendu ! Je haussai les épaules. Il ne fallait pas s’attendre à
autre chose avec ce genre de magasin. Prix minimum, service minimum. Je m’estimais déjà
chanceuse d’avoir eu droit à un sourire. Sûrement l’effet du jean taille basse ou du débardeur
moulant…
Quoi qu’il en soit, il ne me fallut pas moins de vingt minutes d’injures et de suées avant de parvenir à
balancer le matelas sur mon sommier. Je m’écroulai dessus, les bras en croix, le souffle court. Ça
leur aurait pris genre cinq millièmes de seconde, à mes deux prix Nobel en culturisme, s’ils avaient
eu un peu de pitié…
Je fermai les yeux, profitant d’un rayon de soleil s’infiltrant par la fenêtre. Sa chaleur me fit du bien.
Ce soir, pour la première fois depuis des années, j’allais dormir seule. Bien sûr, ça n’allait pas être
facile, au début. On ne peut pas effacer dix ans de vie commune, comme ça, d’un coup de baguette
magique. Mais hors de question de me plaindre, puisque cette situation, c’est moi qui l’avais voulue !
Un matin, sans raison particulière, je m’étais réveillée avec le doigt posé sur le bouton « stop » de ma
vie conjugale. J’avais décidé d’appuyer dessus, et advienne que pourra…
Lorsque j’avais annoncé à Damien que je partais, il n’avait pas semblé surpris. Comme si cette
décision lui apparaissait comme une fatalité irrévocable, qu’il s’y était préparé et l’acceptait. J’aurais
voulu lui expliquer que la routine avait tué notre couple comme tant d’autres avant nous, que je
m’ennuyais dans cette vie monotone, que nous n’étions plus en phase depuis longtemps. Que le sexe
surtout, me manquait. Avant, nous faisions l’amour avec gourmandise, tout le temps, et partout,
redécouvrant le plaisir à chaque fois. Mais petit à petit, son appétit avait diminué, alors que le mien
avait grandi. Je m’étais sentie abandonnée, désemparée, seule…
J’aurais aimé lui dire tout ça mais il n’aurait pas compris, mes mots l’auraient blessé, alors je
m’étais tue.
Il n’avait posé qu’une seule question :
— Tu as quelqu’un d’autre ?
Je l’avais regardé droit dans les yeux avant de répondre.
— Si tu demandes ça, c’est que tu ne me connais vraiment pas.
Il avait continué à me fixer, attendant la suite.
— Il n’y a pas d’autre homme. Il n’y en a jamais eu. Je ne suis plus amoureuse de toi, tout
simplement.
J’avais interprété son « d’accord » comme un signe de soulagement pour sa fierté de mâle. Mieux
valait ne plus être aimé que d’être cocu. C’était nul.
J’ouvris les paupières et sautai du lit. Hors de question de céder à la nostalgie. Aujourd’hui, je
reprenais ma vie en main. Nouveau lit, nouvelle vie ! Objectif à court terme ? Redevenir la fille
pétillante et audacieuse que j’étais avant. Objectif à long terme ? Être heureuse et profiter de la vie. La
maxime récemment tatouée sur mon poignet était là pour me le rappeler si besoin : Carpe Diem.
J’attrapai cartons vides et autres plastiques d’emballage que j’avais entassés dans un coin et quittai
l’appartement, direction l’ascenseur. Je dus m’y reprendre à deux fois pour tout fourrer dans la
cabine. Il me resta juste assez d’espace pour entrer.
Je fis donc la grimace lorsque les portes s’ouvrirent deux étages plus bas devant un homme en jean
et T-shirt blanc.
— Bonjour ! me salua-t-il.
Il avait des yeux d’un bleu si intense que j’en restai bouche bée.
— Je peux entrer ? demanda-t-il avec un sourire en voyant que je ne bougeais pas.
— Oups ! Désolée de prendre toute la place, m’excusai-je en poussant tant bien que mal mon foutoir
vers le fond. Bonjour.
Il pénétra dans l’ascenseur et nous nous retrouvâmes si près l’un de l’autre que nos coudes se
touchaient. Je détaillai l’homme du coin de l’œil, détournant le regard vers les consignes de sécurité
au moindre de ses mouvements ; je ne voulais pas me faire surprendre. Une petite quarantaine
d’années, grand, brun, barbe de trois jours. Sa carrure virile le rendait attirant malgré deux ou trois
kilos en trop. Plutôt beau mec !
— Bonne journée ! me lança-t-il en arrivant au rez-de-chaussée.
Je ris intérieurement en m’imaginant lui répondre un truc du genre « Si tu veux vraiment que la
journée soit bonne, descends avec moi au sous-sol et file-moi un coup de main, à défaut d’autre
chose ! ».
— À vous aussi, me contentai-je de répondre.
Politiquement correct, à défaut d’être original !
Les portes se refermèrent derrière lui pour se rouvrir un instant plus tard au niveau -1. Je ramassai
mes cartons, direction les encombrants. Mais une fois dans le local, je restai figée de stupeur. Qui
était le petit génie qui avait bien pu inventer des containers de recyclage avec des ouvertures aussi
minuscules ? J’allais devoir me coltiner la corvée de découpage. Je soupirai. Ce n’était pas vraiment
le genre d’endroit où j’avais envie de m’attarder. C’était glauque, ça puait et il y régnait un froid
glacial…
La tâche me prit un temps considérable et je crus ne jamais en voir la fin. Je balançai le dernier
morceau dans la benne avec un soupir de soulagement, frigorifiée. Et demi-tour.
J’entrai dans l’ascenseur en rêvant d’un bain bien chaud et parfumé.
Il s’arrêta à nouveau au rez-de-chaussée.
— Décidément ! m’exclamai-je en voyant le grand brun de tout à l’heure pénétrer dans la cabine.
Il sourit à ma remarque, ses yeux bleu azur plantés dans les miens. J’enchaînai aussitôt :
— Vous allez torturer quelqu’un ?
— Pardon ?
Je désignai d’un mouvement du menton les tiges métalliques qu’il transportait à la main.
— Ce sont des trépieds.
Je fronçai les sourcils en signe d’intérêt, attendant la suite des explications.
— Des supports d’éclairage photo.
— Vous êtes photographe ?
— Pas professionnel, précisa-t-il avec un hochement de tête. C’est juste une passion.
Il avait un regard magnétique. Je sentis les battements de mon cœur accélérer. Je ne sais pas
pourquoi je crus bon d’ajouter :
— Je ne suis pas photogénique, moi…
Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de m’examiner de la tête aux pieds. Il me sembla le
voir s’arrêter une seconde de plus que nécessaire au niveau de ma poitrine, puis il me décocha un
sourire à faire fondre un iceberg en dix secondes chrono :
— Je constate que votre analyse ne tient pas la route…
Je pris ça pour un compliment et souris à mon tour, un peu gênée.
— À l’occasion, ajouta-t-il, passez voir comment se déroule une séance photo.
Je baissai les yeux pour masquer mon trouble :
— Pourquoi pas…
Il me souhaita à nouveau une bonne journée en descendant à son étage. Une fois seule, je me
retournai vers le miroir pour me regarder. Petite, plutôt mince, je me trouvais mignonne avec mes
cheveux bruns coupés à la garçonne et mes yeux gris.
C’est en baissant les yeux que je vis que mes tétons pointaient sous mon débardeur. Il avait dû
interpréter la réaction de mon corps au froid polaire du local à poubelle pour de l’excitation. Peut-
être même pour une invitation.
J’éclatai de rire.
***
Je n’avais pas vu passer la semaine, trop occupée à courir, entre le boulot et les achats pour
aménager l’appartement. Prenant à peine le temps d’avaler un micro-dîner, je finissais chaque soir
par m’assoupir devant la télé. Mais ça commençait enfin à ressembler à quelque chose. Le
capharnaüm avait fait place à un petit nid douillet dans lequel je me sentais bien.
Un samedi après-midi, alors que je cherchais sur ma tablette, des idées de déco, je repensai à
« z’yeux bleus ». Sur un coup de tête, je descendis à toute allure au rez-de-chaussée, et notai les noms
et prénoms de tous les locataires du quatrième étage. Peut-être que je pourrais découvrir quelques
infos à son sujet sur le net. Je m’installai avec un thé, bien calée contre les coussins multicolores du
sofa. Je me trouvais un peu ridicule, mais je n’avais rien d’autre à faire, alors pourquoi pas ?
Je testai chaque nom et, au troisième, je dénichai ce que je cherchais. Mon voisin s’appelait Thomas
et faisait bien de la photo. De très belles photos, même. Je les fis défiler du bout du doigt. Des
portraits, mais aussi des clichés en pieds, pour la plupart en noir et blanc ou dans des tons pastel. Il
émanait de toutes ses photographies de la douceur, de la pureté, une sorte d’innocence, même dans les
plus sensuelles. Car certaines étaient vraiment sexy. Je m’arrêtai sur celle que je trouvais la plus
envoûtante.
Une femme prenait la pose, allongée sur le ventre. Un voile blanc couvrait le bas de son dos, mais
on pouvait deviner le galbe de ses fesses en transparence. Appuyée sur les avant-bras, elle laissait
apercevoir une partie de ses seins ronds et fermes. Ses longs cheveux roux cascadaient sur ses
épaules et ses grands yeux verts brillaient de malice. Sa bouche, d’un rose vif, contrastait avec la
blancheur laiteuse de sa peau.
Je n’avais jamais été particulièrement attirée par les femmes, pourtant je ne pouvais détacher mes
yeux de ses courbes sensuelles qui appelaient la caresse. Je me demandai si sa peau était aussi douce
qu’elle semblait l’être. Je ressentis des picotements au bout des doigts.
Je posai la tablette.
Une chose était sûre, ce mec-là était doué pour vous rendre belle et désirable.
Ma décision était prise. J’allais demander à mon voisin de poser pour une séance photo. J’allais
même fixer le rendez-vous avec lui maintenant. Carpe diem !
Je pris une douche, enfilai un jean et un sweat-shirt. Il était temps d’aller faire un tour au 4e étage.
***
J’appuyai sur la sonnette et attendis. Personne ne vint m’ouvrir.
En tendant l’oreille, je pouvais entendre des voix provenant de l’intérieur. J’essayai une nouvelle
fois, avec plus d’insistance. La porte s’ouvrit sur « z’yeux bleus », vêtu comme l’autre jour, d’un jean
un peu usé et d’un t-shirt. Il était pieds nus. Je lui décochai mon plus beau sourire et pris un ton
enjoué :
— Bonjour ! Désolée de vous déranger, je suis votre voisine, on s’est rencontrés…
— Dans l’ascenseur, oui, acquiesça-t-il, ce n’est pas parce que ma barbe commence à grisonner que
je perds forcément la mémoire…
Je haussai les épaules, gênée. Il éclata de rire.
— Je voulais juste savoir si votre proposition tenait toujours. Mais je vous dérange, peut-être ?
— Non, vous tombez bien en fait, j’ai une séance en cours. Venez, ajouta-t-il en me faisant signe
d’entrer.
J’hésitai une seconde. Je n’avais pas pensé faire ça maintenant !
— Je m’appelle Thomas, se présenta-t-il en tendant la main vers moi.
Je hochai la tête, comme s’il m’apprenait quelque chose.
— Lily. Enchantée.
— Alors comme ça, Lily, vous aimeriez assister à une séance photo ?
Je me remémorai la discussion de l’ascenseur.
— Oui, enfin non… Je…
Je n’eus pas le temps de préciser que je souhaitais servir de modèle car Thomas tapota à la porte de
ce qui devait être la salle de bain.
— Déborah ! On a de la visite !
Lorsque la porte s’ouvrit, je découvris avec surprise la fille rousse de la photo.
— Salut ! me lança-t-elle avec un sourire joyeux.
Même vêtue d’un simple peignoir en éponge blanc, elle était superbe, avec sa chevelure de feu et ses
grands yeux rieurs. En comparaison, je me sentais toute moche.
— B…bonjour, bégayai-je.
— Lily, une voisine, Déborah, une… copine, nous présenta Thomas rapidement.
— Je vais avoir fini, s’écria la rouquine en disparaissant à nouveau dans la salle de bain.
Il me fit entrer dans la pièce qui lui servait de studio photo. Devant un mur blanc, un canapé en
velours aubergine était éclairé par plusieurs boîtes à lumière.
Thomas continua à préparer son matériel sans se préoccuper de moi. J’allais poser une question
lorsque Déborah nous rejoignit. Son maquillage sophistiqué, lèvres rouges et eye-liner noir, lui
donnait un air sexy et faisait encore ressortir son teint d’albâtre.
— Installe-toi sur le canapé, Deb’.
La rouquine enleva son kimono sans aucune gêne et me le tendit. J’admirai son corps sans retenue.
La courbe de ses seins, son ventre plat, sa peau laiteuse au velours de pêche. Je la dévorais des yeux et
cela ne semblait pas la déranger du tout. Lorsque je saisis le vêtement, elle posa un baiser sur le coin
de mes lèvres, et éclata de rire. J’en restai stupéfaite.
— Allez, allez, nous pressa Thomas d’un ton sévère que son œil pétillant contredisait. Un peu de
sérieux !
Déborah prit la pose sur le canapé, à genoux, dos cambré, les mains sur un des accoudoirs. Sa jolie
bouche mutine fit la moue et le photographe commença à la mitrailler. Semblant dénuée de toute
pudeur, elle changea de position plusieurs fois, insensible aux regards passionnés posés sur elle. Lui
restait de marbre et j’admirai son professionnalisme. Il la dirigeait de main de maître pour que les
attitudes, bien que lascives, ne fussent jamais vulgaires.
Déborah me captivait. Je me délectais de l’éclat de sa peau, dévorant des yeux chaque centimètre de
son corps. Les aréoles de ses seins étaient petites et légèrement ovales, et ses tétons pointus
m’évoquaient deux fraises des bois couronnant un délicieux gâteau. Sur son ventre, un fin duvet blond
captait la lumière et je me surpris à imaginer le bout de mon doigt courant d’un grain de beauté à
l’autre. J’avais beau en être la première étonnée, je devais bien l’admettre, elle m’excitait.
Comme si elle lisait dans mes pensées, elle écarta un peu les cuisses, m’offrant durant une infime
seconde la vue de ses lèvres roses et charnues, de cet abricot que je me surpris à désirer goûter du
bout de ma langue.
Je sentis des picotements dans mon ventre et une douce chaleur irradier dans mon sexe. Son beau
visage parsemé de taches de rousseur tourné vers moi, elle affichait un demi-sourire malicieux. Je me
sentis rougir, mais je ne détournai pas mon regard.
— OK, c’est bon, déclara Thomas, annonçant ainsi la fin de la séance. J’ai tout ce qu’il me faut…
Déborah, à genoux les fesses sur les talons, battit des mains comme une enfant :
— Super ! T’es vraiment un pro !
Thomas sourit en levant les yeux au ciel. Il semblait habitué à l’énergie débordante de la jolie
rousse.
— Alors, comment tu as trouvé la séance ? me demanda-t-elle sans même songer à se rhabiller.
C’est sympa, non ?
— Oui, oui…
— Tu veux en faire une ?
La question me prit au dépourvu. Après tout, j’étais venu pour ça, au départ. Mais maintenant, je
n’étais plus très sûre.
— Je ne sais pas trop. Je ne suis pas aussi jolie que toi. Ça ne donnera rien…
— Mais bien sûr ! se moqua la rouquine. Dis, Thomas, t’en penses quoi ?
Le photographe leva les yeux de son appareil photo pour lui adresser un clin d’œil. Avant que j’aie
le temps de réagir, Déborah bondit du canapé, enfila le peignoir et courut vers la salle de bain. Je
faillis poser une question mais elle réapparut aussitôt, une trousse à maquillage dans la main.
— Enlève ton haut !
— Pardon ?
— Allez ! trépigna-t-elle en secouant la trousse sous mon nez.
— Je ne me mets pas toute nue ! objectai-je en cherchant du regard le soutien de Thomas, qui se
contenta de hausser les épaules.
— Si tu veux poser pour des photos façon fin de soldes, avec ton sweat détendu et ton jean râpé,
libre à toi. Mais ça ne va pas offrir grand intérêt.
Thomas éclata de rire. Cette garce se foutait de moi et, le pire, c’est qu’elle avait raison, je ne
ressemblerais à rien, habillée de cette manière. Avec un air de défi, je fis passer mon haut par-dessus
ma tête et avant qu’elle ne le demande, j’ôtai aussi mon pantalon.
— Et là, ça convient mieux à Madame ? lançai-je avec provocation, une fois en sous-vêtements.
— Oui, minauda-t-elle en me regardant de la tête aux pieds. J’aime beaucoup.
Les mots, autant que le ton charmeur, me firent monter le rouge aux joues.
Ma pudeur s’effaçait au contact de Déborah. Comme un linge déteint sur un autre, je m’imprégnais
d’elle sans même m’en rendre compte. Après un regard appréciateur vers mon fessier, Thomas
retourna à son appareil photo et j’en oubliai jusqu’à sa présence. En string et soutien-gorge de
dentelle blanche, je m’assis sur l’accoudoir du canapé et me laissai faire.
Déborah s’inventa maquilleuse, faisant danser pinceaux et houppettes dans un silence religieux. Par
moment, elle interrompait son geste pour me dévisager avec insistance et chacun de ses regards
faisait virevolter des papillons au creux de mon ventre. Lorsqu’elle appliqua le gloss du bout de son
index, ses yeux verts plantés dans les miens, le contact de sa peau sur ma lèvre me fit frémir. Il
émanait du moindre de ses gestes une sensualité animale qui m’enivrait. J’entrouvris la bouche et
sentis son doigt frôler la muqueuse humide, s’y attarder lascivement. L’envie de l’effleurer du bout de
ma langue fut grande mais avant que je ne me décide, son rire cristallin résonna dans la pièce.
Elle me tendit un miroir.
Le teint clair, les joues rosées, la bouche brillante, j’avais l’impression d’être de porcelaine.
Déborah, malicieuse, jouait avec la poupée grandeur nature que j’étais pour elle.
— Le corps maintenant !
Je ne répliquai pas. Elle me poudra à l’aide d’une grosse houppette qu’elle fit glisser un peu partout
sur ma peau et je me prêtai au jeu avec délice. Je sentis mes tétons pointer lorsqu’elle passa sur mon
ventre, aérienne et veloutée.
— Allez les filles, on y va ? demanda Thomas en s’approchant.
Déborah me prit par la main et me fit asseoir au centre du canapé. Je me sentais un peu gauche, ne
sachant pas trop comment me mettre. Mais le photographe commença à prendre quelques photos,
s’arrêtant de temps à autre pour orienter les lumières.
Lorsque Thomas fut satisfait de l’éclairage, le shooting commença réellement.
« Lève un peu le menton », « Regarde-moi », « Baisse les épaules »… Je tentai de prendre la pose
selon ses recommandations mais je n’étais pas aussi à l’aise que Déborah, et leurs regards ne
m’aidaient pas à me détendre.
— Tu es trop crispée, constata le grand brun en baissant l’objectif.
Je ris nerveusement. Poser était plus difficile que je ne le pensais.
Déborah s’agenouilla devant moi et prit mon visage entre ses mains. Elles étaient chaudes et douces,
leur contact me fit du bien.
— Tu es très jolie. Et bien fichue. Tu n’as aucune gêne à avoir.
— Mouais…
— Joue la comédie. Comme une actrice !
Elle retourna dans l’ombre mais je savais qu’elle ne me quittait pas des yeux. Je lui envoyai un
baiser du bout des doigts et le son du déclencheur me surprit. J’éclatai de rire. Thomas continua à
shooter. Je commençais à comprendre.
Pendant une demi-heure, je m’amusai à être une autre. Une innocente créature en apparence mais
une séductrice dans l’âme, alternant les regards séducteurs et les moues provocantes. Je fixais
l'objectif, mais mon manège ne s’adressait qu’à elle. Je voulais lui plaire, je voulais qu’elle ait envie
de moi comme moi je l’avais désirée quand je l’avais vue poser.
— C’est bon, constata soudain Thomas après avoir visionné les rushes sur l’écran de son appareil
photo. La séance est finie.
J’en restai figée. Je commençais à m’amuser et je n’avais pas envie que ça s’arrête, moi !
— Attends ! s’écria alors Déborah en approchant du canapé.
Elle ôta son peignoir pour s’installer, nue, derrière moi.
J’en restai muette de surprise.
Thomas fronça les sourcils mais ne broncha pas. Le canapé était assez profond pour nous deux et
elle entoura ma taille de ses jambes. Les battements de mon cœur se firent plus rapides. Elle dégrafa
mon soutien-gorge sans me demander la permission pour l’envoyer valser sur la pile de vêtements au
sol.
Je levai une main dans l’intention de cacher ma poitrine puis la laissai finalement retomber. Tant
d’émotions me submergeaient que je ne savais plus où j’en étais. Je sentais les seins de Déborah dans
mon dos et une flamme de désir embrasa mon ventre. Des lèvres fraîches se posèrent sur ma nuque et
ce baiser me donna la chair de poule.
Je me sentais belle. J’avais l’impression que rien ne pouvait m’arrêter, que le monde m’attendait.
Pour la première fois depuis longtemps mon corps n’appartenait qu’à moi et j’en faisais ce que je
voulais. Ce sentiment me grisa.
Déborah m’enveloppa de ses bras et je saisis ses poignets pour l’attirer plus près encore. Je
l’entendis pouffer, heureuse que je joue le jeu. Me retournant autant que possible vu la position, je
passai ma main dans la chevelure flamboyante de la rouquine qui en profita pour caresser mon sein.
Ce geste acheva de mettre le feu aux poudres et je plaquai ma bouche sur la sienne dans un baiser
vorace auquel elle répondit avec passion, enroulant sa langue autour de la mienne dans un souffle
mentholé qui m’étourdit.
Embrasser une femme était si différent ! Je ne retrouvais aucune des sensations connues et ce
changement avait un délicieux goût d’interdit. À bout de souffle, je m’écartai et lorsque nos regards
se croisèrent, je n’eus qu’une envie, y retourner.
— Enlève ta culotte, me murmura-t-elle.
Je me trémoussai et le string finit au sol.
Elle m’obligea à faire face à l’objectif, jambes légèrement écartées et l’indécence de la position me
mit une fois de plus le rouge aux joues.
Obéissant aux indications du photographe, elle cacha mon pubis de sa main et la séance photo
reprit. J’imaginais déjà les clichés, la brune si naturelle, visage de poupée aux lèvres entrouvertes,
encadrée par la rousse sulfureuse au maquillage sophistiqué, leurs peaux diaphanes se mélangeant
pour n’en former qu’une et leurs grains de beauté dessinant la carte d’un nouveau continent à
découvrir.
Après quelques photos, Thomas se déplaça sur le côté et Déborah profita que nos sexes fussent
dissimulés par nos jambes pour appuyer subrepticement son majeur au niveau de mon clitoris. Le
geste me coupa le souffle.
Elle se mit à me caresser lentement, et je luttai pour garder les yeux ouverts. Mon cœur battait la
chamade et une vague de chaleur humide se fraya un chemin dans mon ventre, jusqu’à mon sexe.
— Tu es si mouillée, susurra-t-elle si doucement que Thomas ne pouvait entendre. J’ai envie de te
lécher…
Ses mots m’étourdissaient. Je n’entendais même plus le bruit du déclencheur.
Mon corps se consumait d'envie. Tandis que Déborah continuait ses langoureuses caresses, je
m’imaginai pinçant la pointe durcie d’un de ses tétons entre mes lèvres, goûtant la saveur de sa chair
tendre et rosée.
Je ne pus retenir un gémissement lorsque ses doigts pénétrèrent ma fente. Je ne la voyais pas mais je
l’imaginais dans mon dos, souriante, continuant à prendre la pose comme si de rien n’était, tandis
qu’elle allait et venait doucement au creux de moi. Je fermai les yeux un instant, grisée par l’intensité
des sensations. Une mèche de ses cheveux caressa mon visage et je humai avec délice leur odeur
vanillée. Je sentais son corps contre le mien, ses doigts en moi, sa respiration saccadée et jusqu’à son
souffle dans mon cou. Mon ventre se souleva dans un spasme, comme s’il avait sa volonté propre,
comme s’il cherchait quelque chose à s’approprier, pour le pénétrer, le combler, le remplir. Sa langue
glissa dans ma nuque. Électrisée, je me cambrai encore, réclamant ses doigts au plus profond de ma
chatte. Je n’en pouvais plus.
Sa main quitta mon sexe, et je soupirai de dépit en ouvrant les yeux.
Face à nous, Thomas n’en perdait pas une miette, son appareil à bout de bras, une belle bosse
déformant son jean au niveau de la braguette.
— Je crois que les photos seront un peu plus hot que prévu…
La réflexion nous prit au dépourvu et Déborah éclata de rire. Je l’imitai aussitôt.
Je ne m’étais pas sentie aussi vivante depuis longtemps. Mon cœur battait fort et je sentais mon sexe
brûlant palpiter de désir.
Déborah me devança et adressa à Thomas un signe de l’index pour l’inviter à nous rejoindre. Le
grand brun posa son appareil et avança vers nous.
Son bassin se trouvait à hauteur de mon visage. Je me mordis la lèvre d’un air gourmand et tendis
la main pour caresser son sexe à travers le tissu du pantalon. Il était gonflé et à l’étroit. J’allais ouvrir
la braguette lorsque Déborah se dégagea de derrière moi et, d’un geste doux et ferme à la fois,
m’incita à m’allonger sur le dos. Tous les sens en éveil, je savourai la multitude de baisers qu’elle
déposa sur mon ventre, puis ma poitrine. La pointe de sa langue, aérienne, dessinait sur ma peau de
petites virgules humides. Ma respiration s’accéléra encore lorsqu’elle happa un de mes tétons et
l’aspira goulûment. Sa chevelure incendiaire chatouillait ma peau, son haleine chaude soufflant un
vent ardent sur mes mamelons dressés, je perdais la tête. Elle plongea ses yeux verts dans les miens et
j’attrapai sa nuque pour l’attirer vers moi. Les boucles folles entourant son visage lui donnaient l’air
d’une sauvageonne, l’excitation troublait son regard. Elle était belle. Je collai ma bouche contre la
sienne et nos langues se goûtèrent à nouveau. Sa douceur de guimauve, suave et voluptueuse décupla
ma faim. J’enlaçai sa taille, promenai mes doigts sur le velouté de sa peau, empoignai ses cheveux, je
n’avais pas assez de mains pour assouvir tous mes besoins. Je caressai ses seins ronds et fermes,
timidement au début puis, guidée par ses soupirs éloquents, je les pétris plus fort, faisant rouler les
tétons entre mes doigts. Je léchai son cou, respirai son odeur, je m’imprégnai d’elle.
Du coin de l’œil, je vis Thomas déboutonner son jean. Un spasme secoua mon ventre à l’idée qu’il
la prenne devant moi. Je ne contrôlais plus rien.
— Je vais te faire jouir, murmura-t-elle avant de se placer à quatre pattes entre mes cuisses.
Je ressentis une décharge électrique lorsque sa langue se posa sur mon clitoris. Derrière elle,
Thomas avait enlevé son pantalon et sa belle queue durcie se dressait fièrement. Je gardai les yeux
ouverts malgré le plaisir pour ne rien rater de la scène qui se jouait sous mes yeux.
Le beau brun caressa les fesses tendues devant lui avec douceur. Déborah se cambra. Son regard
bleu dardé sur moi, Thomas la pénétra lentement, comme pour savourer le moment. Elle gémit. Les
va-et-vient commencèrent langoureusement tandis qu’elle me léchait avec fougue. Son savoir-faire
était évident, elle n’en était pas à son coup d’essai avec une femme. Elle glissait entre mes lèvres,
titillait mon bouton, alternant la pression, augmentait puis ralentissait la cadence, jouant avec mon
plaisir au rythme de mes halètements. Ça venait puis repartait, ça me rendait folle.
Soudain Thomas agrippa les cheveux flamboyants d’une main, obligeant Déborah à relever la tête,
et la pénétra plus profondément, sans cesser de m’observer, comme par défi. Ils me fixaient tous les
deux alors que je les regardais baiser avec ferveur. La mutine rousse encouragea Thomas à la
pilonner plus fort. Une rougeur se diffusa sur les joues et le cou de Déborah alors qu’il la comblait.
Son regard se fit animal et elle jouit dans un grognement sourd. Je n’en revenais pas. Elle n’avait
aucune retenue, aucun tabou, elle n’était qu’un mélange de sensualité et de bestialité, hors de contrôle.
N’importe quel être humain, homme ou femme, ne pouvait que succomber à l’appel d’une telle
créature.
Mon sexe était si trempé que je me demandai si je n’allais pas laisser une tache sur le tissu du
canapé.
— Je n’ai pas encore tenu ma promesse, constata Déborah avec un clin d’œil coquin.
Elle affichait le sourire extatique qu’ont les femmes après un orgasme. Quand leurs pulsions ont été
assouvies, mais qu’elles en redemandent encore, jamais rassasiées…
Les yeux brillants de convoitise, Déborah introduisit son index et son majeur entre mes lèvres
mouillées et les enfonça en moi en se mordant la lèvre d’un air espiègle. D’un geste appuyé, elle
commença à masser un point précis à l’intérieur de ma chatte. La fermeté qu’elle mit dans le
mouvement me surprit. Je n’avais jamais ressenti cette sensation. Je relevai la tête, étonnée et presque
gênée d’éprouver un tel plaisir. Thomas souriait en se caressant, fasciné par le spectacle. Elle accéléra
et je sentis le feu se répandre au creux de mon ventre. C’était fort, unique, d’une intensité telle que
j’eus l’impression que j’allais faire pipi. Elle continua, avec vigueur, et le bruit de clapotis qui
s’ensuivit me captiva. La brûlure augmenta encore et je criai lorsqu’un orgasme fulgurant déchira
mon corps. Effarée, je vis un jet de mouille jaillir et arroser le cou et la poitrine de Déborah.
— Oh, la vache ! fut tout ce que je trouvai à dire avant de retomber en arrière.
Déborah éclata de rire et retira ses doigts pour les lécher avidement. Jamais je n’avais connu une
jouissance pareille. Je fixais le plafond, encore tremblante, pensant qu’elle en avait fini avec moi,
mais je me trompais affreusement. N’attendant pas que j’aie recouvré mes esprits, ni même mon
souffle, elle glissa son majeur entre mes fesses, m’arrachant un cri de surprise. Avant que j’aie le
temps de réagir, son doigt pénétra mon fondement. Mon anus se contracta mais en quelques gestes et
quelques coups de langue sur mon clitoris, elle me fit jouir à nouveau.
Chancelante, haletante, le cœur cognant dans ma poitrine, les joues en feu, j’en restai interdite. Quel
pied !
Je me redressai pour l’embrasser en riant. Son regard pétillait de malice.
Thomas approcha, la verge toujours au garde-à-vous. Il avait attendu que nous soyons satisfaites
pour demander sa part, et je trouvais cela à la fois attendrissant et infiniment sexy. J’ouvris la bouche
avec envie. Il y glissa son sexe, qu’il avait large et agréablement doux, avec un soupir. Je m’assis
pour pouvoir le prendre entièrement et Déborah s’avança pour caresser ses bourses. Il nous
observait, passant parfois sa main dans nos cheveux, tandis que nous nous relayions pour le sucer
avec plaisir. Sa respiration se fit plus rapide. Nos langues dansaient sur sa queue, l’azur de ses yeux se
troubla. Il se retira soudain, nous regarda l'une et l'autre, puis d'un mouvement rapide du poignet, fit
venir le plaisir et éjacula un long trait de sperme qui macula nos visages.
***
— Merde, je dois filer, s’excusa Déborah en sortant de la salle de bain, son téléphone à la main.
Désolée !
En quelques minutes, elle s’était rafraîchie, avait peigné ses cheveux et s’était rhabillée.
— T’inquiète pas, vas-y, répondit Thomas, toujours à poil, assis en tailleur sur le tapis.
J’avais enfilé mon string et je revenais tranquillement au calme, allongée sur le canapé.
Elle se pencha au-dessus de moi et déposa un baiser sur mes lèvres. Son haleine sentait de nouveau
la menthe. Elle haussa un sourcil moqueur :
— C’était sympa…
Je pouffai de rire. Quel sens de l’euphémisme !
Thomas se leva pour la raccompagner à la porte. Ils discutèrent un instant à voix basse puis
Déborah leva la main pour caresser sa joue râpeuse avec tendresse. Avant de partir, elle lui murmura
quelques mots et je lus sur ses lèvres « je t’aime ».
Lorsqu’il revint près de moi, je le sentis contrarié mais je n’osai pas poser la moindre question.
Après tout, je ne le connaissais que depuis une semaine, et avoir couché avec lui ne me donnait pas le
droit de m’immiscer dans sa vie.
— Je peux avoir un verre d’eau, s’il te plaît ?
Il acquiesça et partit vers la cuisine, toujours nu. Décidément, la pudeur n’avait pas court dans cet
appartement ! J’enfilai mes fringues à la hâte avant de le rejoindre. Maintenant que l’excitation du
moment était tombée, et surtout depuis que Deb était partie, je me sentais moins à l’aise, les fesses à
l’air comme ça…
L’eau fraîche me fit l’effet d’un glaçon sur la brûlure géante qu’avait été mon corps encore peu de
temps auparavant.
— Je vais y aller, lui dis-je en me hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.
— D’accord.
Il avait l’air triste, sans que je sache pourquoi.
Je fermai doucement la porte en sortant.
***
Deux jours plus tard, en rentrant de mon travail, je découvris un paquet enveloppé de papier kraft,
posé contre ma porte. Je le ramassai, intriguée. Dessus, je trouvai un post-it jaune sur lequel était
écrit : « La beauté est la seule vengeance des femmes » Serge Gainsbourg.
L’écriture, masculine, était petite et élégante. Curieuse et fébrile, j’arrachai l’emballage.
À l’intérieur, une photo de moi, encadrée. J’eus du mal à me reconnaître tellement je m’apparus
belle. Et sexy.
C’était un portrait. Les cheveux légèrement ébouriffés, les joues roses, je fixais l’objectif avec
intensité, comme si je voulais défier du regard un spectateur aussi imaginaire qu’indiscret. Les lèvres
humides et entrouvertes semblaient susurrer un mot doux…
Je ne savais pas comment Thomas avait pu capter autant de choses en si peu de temps ni à quel
moment il avait appuyé sur le déclencheur, mais ce cliché magnifique me donna en une seconde, une
confiance absolue en moi, en mes choix et en cette nouvelle vie que j’aimais déjà.
Je souris à mon reflet dans le miroir de l’entrée. J’étais enfin redevenue moi-même.
Des mêmes auteurs, dans la même série, à paraître :
Lily, épisode 2 – Cocktails
Lily, épisode 3 – La Boîte à bijoux

Dans la collection De fil en soie :


Daphnis
Impromptus pour Chloé 1, Le Vésuvia, Les Amours zone
Impromptus pour Chloé 2, Chloé à l'hôtel, Chloé sur Internet, Tentative de dressage
Impromptus pour Chloé 3, Alex, Cléia, Silvère et Justine
Impromptus pour Chloé 4, Chloé à Paris
Impromptus pour Chloé 5, Le Photographe, Chloé seule au sauna, Chloé reçoit
Impromptus pour Chloé 6, Le donjon, Épilogue : Jade
Le livre, les auteurs :
Titre : LILY, épisode 1, Déclic !
Auteurs : Karine Géhin ; William Tinchant
Photographie de couverture de William Tinchant
Lily, la série érotique qui donne du peps !
Après une rupture, Lily est libre de mener sa vie comme elle l'entend. En commençant par
emménager dans un nouvel appartement et par faire connaissance avec son séduisant voisin,
photographe.
« Objectif à court terme ? Redevenir la fille pétillante et audacieuse que j’étais avant. Objectif à long
terme ? Être heureuse et profiter de la vie. La maxime récemment tatouée sur mon poignet était là pour
me le rappeler si besoin : carpe diem. »
Déclic ! est le premier volet d'une série érotique actuelle et pétillante articulée en trois saisons de trois
épisodes chacune.
Drame, polar ou humour, Karine Géhin publie dans plusieurs genres. Mais c'est à l'érotisme qu'elle se
consacre actuellement : après Pulsions et sa participation au collectif À corps et à cris, elle publie en
collaboration avec William Tinchant cette série moderne.
De fil en soie, une collection de livres numériques, des séries actuelles, érotiques et glamour, des
épisodes courts, hebdomadaires ou bimensuels, des prix très doux.
Éditeur : Dominique Leroy
Collection De fil en soie dirigée par ChocolatCannelle
http://www.dominiqueleroy.fr/

ISBN (Multiformat) : 978-2-37433-049-5


Dans la collection e-ros, par auteur :
ADAMS, Virgile
La Bouchère, in Rondes et sensuelles 2
ATTACHEUR (l'), Guy
La Belle et l'Attacheur, in Attachements
BERT, Anne
Mon cher amant, in Lettres à un premier amant
BLAYLOCK, Miriam
Le Petit Chaperon vert, avec Jérémy KARTNER
Fais-moi mal ou L'Art de rester de marbre
Sans-Nichon ou La Petite Biroute de verre, avec DENIS
Venise for ever, avec DENIS
Subversion, à paraître
BOUCHERON, Isabelle
Mon Cher Balmy
Sœur Gabrielle
BRAEM, Kitty
Sexy TV
CAVALIER, Emma
Invitation au Manoir, avec Chloé SAFFY
CECIL, Ian
Cueillez dès aujourd'hui les chrysanthèmes de la vie, in Lettres à un premier amant
Sexagésime
L'Impératrice
La Chienne, in Domestiqué(e)s
Sexagésime 2, La Sarabande des cocus
Initiation d'un soumis dans la petite-bourgeoisie
Voyeurs !
L'Homme de l'escalier, in Triolisme, Scènes à trois personnages
Sexagésime 3, Ultimes Manuscrits
Aphrodite, in Rondes et sensuelles 2
La Soubrette
Sexagésime, L'Intégrale
CHABERT, François
Vous avez exigé que je vous raconte, Madame, in À mon amante
Ma chère salope, in À mon amante
Chiche !, in Attachements
Le Chant du couple
Chiche !, in Rencontres amoureuses, à paraître
CHATELYS (de la), Claire
Première de cordée, in Attachements
CHO, Zéline
La Dernière Séance, à paraître
CHOCOLATCANNELLE
Bouteille de vin, in Gourmandises, récits libertins
Journal d'une sexothérapie
À L'Estaminet, Enquête sexuelle
Affaires classées X
Nathalie et ses bonnes œuvres
Océan d'amour, in Fantasmes 1, L'Hôtesse de l'air, Le Surfeur
Orgie au château de Bonpré
COLLINS, Christophe
K.O. technique, in Entre ses cordes
CONSTANCE, Martine
Domina, in Rondes et sensuelles 1
DELECTA, Corpus,
Shéhérazade 2.0
Les Talons rouges avec VIRGILLES
Le Club
DENIS
Nonnes lubriques dans les écrits libertins du XVIIe au XIXe siècle
Sans-Nichon ou La Petite Biroute de verre, avec Miriam BLAYLOCK
Venise for ever, avec Miriam BLAYLOCK
Hélène, fleur de soufre, avec Julie DERUSSY
Clair de chair, avec Julie DERUSSY, à paraître
DERUSSY, Julie
Le Jeu de l'amour et des photographies, in Triolisme, Scènes à trois personnages
L'amour nous rend liquides, avec Pauline DERUSSY
Hélène, fleur de soufre
Clair de chair, avec DENIS, à paraître
La Demoiselle du lac, à paraître
DERUSSY, Pauline
L'amour nous rend liquides, avec Julie DERUSSY
La Danseuse, in Rencontres amoureuses
DESDUNES, Roselys
Vive le foot !, in eXercices stylistiQues
DESPIERRES, Flora
Mon Bel Intello, in Rondes et sensuelles 1
DOMINIQUELLE
Conchage ou bondage ?, in Rondes et sensuelles 1
DUFRESNE, Lily
Premiers émois d'une étudiante
Une Croisière amoureuse et libertine
Vague à l'âme à Hossegor, in Fantasmes 1, L'Hôtesse de l'air, Le Surfeur
FAUVET, Jacques
La Femme au comptoir, in Rondes et sensuelles 2
La Voisine, in Rondes et sensuelles 2
FILIDOR, Désie
Électrodynamique quantique haute tension, in À corps et à cris, Cinq Fessées érotiques
FLO
Cours particulier, in eXercices stylistiQues
La Véritable Histoire de Jeanneton
FONTAINE, Angélique
Toute une semaine
GABERT, Frédérique
Après la pluie, in Rondes et sensuelles 1
Perséphone, reine des morts, avec Lys SINCLAIR
Vol Madrid-Paris, in Fantasmes 1, L'Hôtesse de l'air, Le Surfeur
GÉHIN, Karine
L'amour badine, in À corps et à cris, Cinq Fessées érotiques
Pulsions
GIER
Une Femme attachante, in Attachements
Décrochage, in Triolisme, Scènes à trois personnages
GIRAUDO, Alain
Palingénésie, Conte de l'Éros triste
De l'amertume d'un moyen sûr, Conte de l'Éros triste
Un Train initiatique, Conte de l'Éros triste
Contes de l’Éros triste, L'Intégrale
JIP
Macabres Cambrures
1-2-3 Frissons dans les bois
4-5-6 L'Or et la cerise, à paraître
K., Roman
Les Trips insulaires de Carline
Tulle doré
Shooting Mona
KARTNER, Jérémy
Le Petit Chaperon vert, avec Miriam BLAYLOCK
KAT, Miss
Créer des liens, in Entre ses cordes
Cadeau de Saint-Valentin, in Triolisme, Scènes à trois personnages
Lieu de cul(te)
K.S., Ysalis
Attachante provocation, in Entre ses cordes
LALOUVE, Dominique
Mon si cher et si tendre amant, in Lettres à un premier amant
LAURENT, Marie
Le Maître de jet
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