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UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION


INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE

ECONOMIE ET STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

THEME : STRATEGIE DE L’INDUSTRIALISATION

Licence en Economie de Gestion 3


Présentés par les étudiants :
KENGNE TAMOUFE Mégane Laetitia
LEUMAGA YOTCHEU Augusta Vanella
NKOMIDIO ONANENA Victoire
SADOU FAYCAL Éric Aaron

Sous la Coordination de :
M. NGOUANA

Année académique :
2023 - 2024
UCAC/FSSG/LEG3 ECONOMIE ET STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

PLAN DE L’EXPOSE

ABREVIATIONS
INTRODUCTION
I. GENERALITES SUR L’INDUSTRIALISATION
II. LES FONDEMENTS ET LES STRATEGIES D’INDUSTRIALISATION
III. LES AVANTAGES ET LES LIMITES DES STRATEGIES DE
L’INDUSTRIALISATION
IV. CAS DE LINDUSTRIALISATION EN AFRIQUE
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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ABREVIATIONS
BAD : banque africaine de développement
IDE : investissement direct à l’étranger
ISE : industrialisation par substitution aux exportations
ISI : industrialisation par substitution aux importations
PED : pays en développement
PE : promotion des exportations
PIB : produit intérieur brute

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INTRODUCTION

Depuis les années 60, la plupart des pays ont hérité des structures économiques et sociales
désarticulées du fait que les colonisateurs ont orienté leur production en fonction de leurs
propres besoins provoquant un démantèlement des économies locales. Dès lors le
développement a toujours été perçu au sens de l’industrialisation. En d’autres termes,
l’industrialisation est la clé du développement. En effet, contrairement à l’agriculture et aux
autres secteurs d’activité l’industrie est supposée être un facteur d’externalités positives par
des effets d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie à travers notamment les gains
de productivité, la qualification de la main d’œuvre et le progrès technique. A cet effet Les
pays qui ont réussi à mettre en place des stratégies efficaces d'industrialisation ont pu stimuler
leur croissance économique, créer des emplois, diversifier leur économie et améliorer la
qualité de vie de leur population. Les stratégies d'industrialisation varient donc d'un pays à
l'autre en fonction de leurs besoins, de leurs ressources disponibles et de leur niveau de
développement. Cependant, certaines approches communes peuvent être observées. En
mettant en place un environnement favorable à l'investissement, en développant une
infrastructure adéquate, en investissant dans l'éducation et la formation, en favorisant la
recherche et l'innovation, et en intégrant la durabilité environnementale, les pays peuvent
accélérer leur processus d'industrialisation et bénéficier des fruits d'une économie industrielle
dynamique. Il sera donc question pour nous de mettre en exergue de manière détaillée et
claire les stratégies d’industrialisation.

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I. GENERALITE SUR L’INDUSTRIALISATION


1. Définition des termes clés
 Industrialisation
L’industrialisation est un processus historique qui a vu le passage d’une économie
principalement agricole et artisanale à une économie dominée par l’industrie, avec
l’émergence de la production en série et de la mécanisation dans de nombreux domaines
économiques, allant de l’agriculture à la production de biens manufacturés. Ce processus a
commencé en Europe au 18ème siècle et s’est rapidement répandu dans le monde entier,
contribuant à des transformations significatives des sociétés et des économies humaines, mais
aussi de son environnement.
 Stratégie
La stratégie consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d’une
organisation, puis à choisir les modes d’action et d’allocation de ressources qui lui
permettront d’atteindre ces buts, ces objectifs » (Chandler, 1962).
 Stratégie d'industrialisation
La stratégie d’industrialisation peut être considérée comme l'ensemble des mesure mise en
œuvre par les autorités gouvernementales afin de garantir l'industrialisation d’un pays
autrement dit elle est une politique mise en œuvre par un Etat en vue d'assurer une production
compétitive et suffisante pour répondre aux besoins internes et externes de sa population.
2. L'importance de l'industrialisation

L’industrialisation est essentielle pour promouvoir la croissance économique, créer des


emplois, réduire la pauvreté et diversifier les économies des pays. C'est un moteur clé du
développement et de la transformation structurelle des nations.
2.1. Impact sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté
L’industrialisation a un impact positif sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté
en offrant des opportunités d'emploi, en augmentant les revenus, en favorisant la croissance
économique et en stimulant le développement socio-économique. On peut retenir :
 Création d'emplois et réduction du chômage : L'industrialisation génère des emplois
dans les secteurs manufacturiers. Ces emplois offrent souvent des salaires plus élevés
et des possibilités d'avancement. Cela permet aux individus et aux familles de sortir de
la pauvreté en fournissant un revenu plus stable et durable.

 Impact sur les revenus et Effet d'entraînement économique : L'industrialisation stimule


la croissance économique en créant des emplois en offrent souvent des salaires plus
élevés que ceux des secteurs agricoles ou informels, en augmentant la production et en
favorisant l'innovation. Les emplois créés par l'industrialisation. Cela améliore les
revenus des travailleurs et entraîne un effet d'entraînement économique qui bénéficie à
l'ensemble de l'économie, favorisant ainsi la réduction de la pauvreté à grande échelle

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2.2. Contribution à la diversification de l'économie

L'industrialisation joue un rôle crucial dans la diversification de l'économie.

 Réduction de la dépendance aux secteurs traditionnels : L'industrialisation permet de


diversifier l'économie en créant de nouveaux secteurs d'activité tels que la fabrication,
l'ingénierie, la technologie, etc. Cela réduit la dépendance aux secteurs traditionnels et
permet de stimuler la croissance économique de manière plus large. Le Nigeria est un
pays qui dépend principalement de l'exportation de pétrole brut. L'industrialisation
permettrait de réduire cette dépendance en développant d'autres secteurs tels que le
secteur manufacturier, l'agro-industrie, ou les technologies de l'information et de la
communication (TIC).

 Création de chaînes de valeur ajoutée : L'industrialisation favorise la création de


chaînes de valeur ajoutée, où chaque étape de production ajoute de la valeur au produit
final. Cela permet d'exploiter pleinement les ressources locales et de développer des
compétences et des connaissances dans des domaines spécifiques. Par conséquent,
cela contribue à la diversification de l'économie en encourageant le développement de
secteurs à plus forte valeur ajoutée. En Allemagne, l'industrialisation a favorisé la
création de chaînes de valeur ajoutée dans l'industrie automobile.

 Promotion de l'innovation et de la technologie : L'industrialisation stimule l'innovation


et l'adoption de nouvelles technologies. Cela permet aux entreprises de gagner en
compétitivité en développant de nouveaux produits, en améliorant les processus de
production et en offrant des services plus avancés. Au Kenya, l'industrialisation du
secteur des TIC a favorisé l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies. Des
entreprises locales ont développé des solutions novatrices dans les domaines des
services financiers mobiles, de l'agriculture connectée ou de l'éducation en ligne.

 Création d'emplois compétitifs : L'industrialisation crée des emplois dans des secteurs
à plus forte valeur ajoutée. Cela permet d'attirer les compétences et de retenir les
talents locaux, tout en favorisant la diversification du marché du travail. Par exemple,
en Éthiopie, l'industrialisation du secteur manufacturier a attiré des investissements
étrangers et a créé des emplois dans la production de textile, de chaussures et d'autres
produits. Cela a permis de développer des compétences locales et d'offrir des emplois
mieux rémunérés, contribuant ainsi à la diversification du marché du travail.

II. LES FONDEMENTS ET LES STRATEGIES DE L’INDUSTRIALISATION

1. Fondements des stratégies de l’industrialisation


Le choix de l’industrie : La plupart des pays du tiers-monde vont choisir de privilégier
l’industrie au détriment de l’agriculture. Un consensus se met en place pour lier de manière
forte développement et industrialisation. En effet, beaucoup de pays ont en mémoire les
dégâts provoqués par leur spécialisation dans les produits primaires. De plus, le secteur

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industriel est supposé être facteur d’externalités positives par des effets d’entraînement sur les
autres secteurs de l’économie – par l’intermédiaire de gains de productivité, d’un
accroissement de la qualification de la main-d’œuvre et en suscitant du progrès technique. De
l’autre côté, l’agriculture est considérée comme un secteur archaïque, à faible potentiel de
productivité, qui se développera grâce aux effets d’entraînement de l’industrie. On retrouve
donc ici l’influence de la thèse dualiste d’Arthur Lewis.
Croissance équilibrée ou déséquilibrée : Il faut cependant choisir dans quelles branches de
l’industrie investir. Deux thèses s’opposent sur le sujet. Ragnar Nurske et Paul Rosenstein-
Rodan considèrent qu’il faut développer une croissance équilibrée, c’est-à-dire répartir les
investissements dans toutes les branches industrielles afin d’assurer simultanément une offre
et une demande pour éviter tout déséquilibre. Ils s’appuient sur la loi des débouchés de Say,
clé de voûte des théories néoclassiques de la croissance. À l’inverse, Albert Hirschman et
François Perroux font pour leur part la promotion de la croissance déséquilibrée : il faut
concentrer les investissements dans les secteurs moteurs de l’économie (les « pôles de
croissance » de François Perroux) afin de susciter une croissance généralisée par la suite à
travers des effets d’entraînement et de liaison. Il ne faut donc pas gaspiller le capital dans des
branches qui n’auront pas de retombées positives sur toute l’économie. Ces travaux
susciteront les stratégies basées sur le développement de l’industrie lourde. Si les stratégies de
développement de cette époque convergent sur le rôle de l’industrie et de l’État, elles
divergent sur celui du commerce international comme nous allons le voir maintenant.
2. Stratégies de l’industrialisation
Dans les années 50, suite au processus de décolonisation, les pays souvent nouvellement
indépendants doivent adopter des stratégies d’industrialisation pour favoriser leurs
développements. La plupart des PED vont pratiquer la stratégie du développement autocentré
mais la stratégie du développement extraverti pour les autres.
2.1. La stratégie de développement autocentré
Dans cette stratégie, il s’agit de développer le marché interne des PED. Les pays qui sont
structurées par une spécialisation défaillante et une dégradation des termes de l’échange
doivent suivre cette voie. Cette stratégie se divise en deux voies à savoir l’industrialisation par
substitution aux importations et les industries industrialisantes.
2.1.1. L’industrialisation par substitution aux importations (ISI)
Il existe plusieurs types de politiques menées par les PED durant les années 1960 jusqu’ à nos
jours ; La stratégie de substitution d'importations consiste à remplacer les importations de
produits industriels par des productions locales à l'abri de barrières protectionnistes. Il s’agit
de se libérer de la dépendance au commerce international en substituant progressivement la
production nationale aux importations. Le principe de l’industrialisation par substitution
d’importations consiste, à la base, à identifier les biens industriels importés, et ensuite à
stimuler la production interne de ces produits. La logique de ce principe est donc d’arriver à
maîtriser toutes les étapes de la production, et devenir ainsi complètement autonome dans la
production d’un bien.

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Le mécanisme repose sur la stratégie de remontée de filière qui permet de diversifier la


production. En effet, le pays produit d’abord des biens de consommation basiques (biens
alimentaires, textile) puis il produit des biens plus élaborés (biens manufactures).
La stratégie de remontée de filière est un processus permettant de réaliser la production située
en amont. En produisant un bien, on acquiert progressivement des techniques de production
permettant de réaliser les facteurs de production nécessaires à sa fabrication. On peut alors
ensuite produire en amont les biens intervenant dans la production du premier et ainsi de
suite. À terme, il est possible de maîtriser l’ensemble d’une filière depuis l’aval jusqu’en
amont. C’est une stratégie permettant la concentration verticale au niveau des entreprises que
les pays peuvent aussi réaliser.
Cette stratégie de déconnexion au marché international qui présuppose une production locale
doit reposer sur plusieurs éléments : une demande interne suffisante (pour absorber la
production et éviter une crise de surproduction) ; Un niveau de protectionnisme élevé
(contrôle des importations, réglementation des changes, etc.) ; le financement des
investissements massifs (subventions étatiques et endettement même extérieur).
2.1.2. Les industries industrialisantes
Cette stratégie repose sur le développement prioritaire des industries qui ont des effets
d’entrainements (développement d’un secteur entraînant celui d’un autre) sur l’ensemble de
l’économie. Basée sur la théorie de la croissance déséquilibrée, elle consiste à orienter les
investissements dans les secteurs stratégiques pour constituer des pôles industriels de
croissance qui, par les effets d’entraînement (industries « industrialisantes »), propageront le
développement dans tous les autres secteurs industriels en aval. Pour participer à cette
stratégie, il faut une politique volontariste de l’Etat à travers une planification publique. Il faut
éviter de gaspiller les investissements dans les branches industrielles qui n’ont pas des
retombées positives et assurer une demande interne suffisant pour éviter des crises de
surproduction et une politique de redistribution de revenu pour éviter les inégalités sociales.
Au cours de la transition, le rôle de l’agriculture est souligné. Ce secteur se voit attribuer un
double rôle. D’une part, l’agriculture doit fournir de la main d’œuvre au secteur industriel
ainsi que des subsistances. D’autre part, la modernisation des techniques culturales
(mécanisation) doit fournir de marché à l’industrie. Ainsi, l’agriculture accroît son surplus
permettant à ces industries de se reproduire de façon élargie pour industrialiser encore plus
l’agriculture et d’autres industries. C’est-à-dire que dans un second temps, grâce au jeu des
effets d’entrainement espérés, l’investissement s’orientera vers des industries de
transformation tournées vers la consommation.
2.2. Stratégie de développement extravertie
Depuis la fin des années 1960, l’analyse libérale critique les politiques protectionnistes
adoptées par plusieurs PED. Dans cette stratégie, le sous-développement est causé par une
trop faible insertion dans le commerce international et que la voie du développement passe
par la spécialisation croissante dans l’exportation.
2.2.1. Industrialisation par substitution de l’exportation (ISE)

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Cette stratégie est appelée aussi la promotion des exportations. C’est à Hong Kong et à
Singapour où on a pratiqué cette stratégie pour la première fois dans les années 1950. Et la
Corée du sud et Taiwan ont aussi pratiqué dans les années 1960-1970. Cette voie est le fait de
remplacer les exportations des produits primaires en produits de plus en plus élaborés à plus
forte valeur ajoutée. On peut substituer progressivement aux exportations des produits
primaires en produits manufacturés grâce à la remontée de filière en intégrant
progressivement du progrès technique et en assurant la formation de la main d’œuvre.
Il s’agit de remplacer les exportations des produits traditionnels par des produits nouvel en
profitant de la dynamique des avantages comparatifs (faibles coûts de main d’œuvre,
exploitation et valorisation progressive des matières premières…). Ainsi, dans un premier
temps, le pays met à profit sa main d’œuvre à un bon marché et docile à produire et exporter
des produits à faible valeur ajoutée (textile…). Par la suite, il entreprend une diversification
par branche et une remontée de filière vers la production des biens à forte valeur ajoutée
(biens de consommation durables, biens intermédiaires, biens d’équipement).

III. LES AVANTAGES ET LES LIMITES DES STRATEGIES


D’INDUSTRIALISATION

1. L’INDUSTRIALISATION PAR SUBSTITUTION AUX IMPORTATIONS


1.1. Les avantages de l’ISI
Selon Arthur Lewis : « La solution est de transférer le surplus de main d’œuvre du secteur
traditionnel dans le secteur moderne où la productivité est croissante, afin de dégager des taux
de profits croissants et donc un taux d’épargne suffisamment important pour lancer le
processus d’industrialisation ».
L’initialisation de l’ISI est la suivante : un pays recourt à une stratégie d'industrialisation
volontariste en transférant des profits issus du secteur d'exportation (agricole…) aux
entrepreneurs industriels naissants qu'ils soient privés ou publics.
Dans un premier temps, il convient de déterminer les débouchés importants du marché
intérieur, tels qu’elles reflètent l'évolution des importations. Il s'agit ensuite de s'assurer de la
faisabilité du projet, c'est à dire de la capacité des industries locales à mobiliser les facteurs de
production et à maîtriser les techniques de production ou de la volonté des investisseurs
étrangers de participer au projet. Enfin, il faut ériger des obstacles protecteurs pour assurer la
rentabilité de la production locale.
L'ISI suppose l'érection de barrières protectrices pour le marché domestique. L'instauration de
droits d'entrée et de restrictions quantitatives sont de mise en œuvre facile, alimentent le
budget de l'Etat et incitent dans une certaine mesure les investissements directs étrangers. La
politique du taux de change peut être utilisée comme un mécanisme tendant à faciliter les
transferts intersectoriels de profits. Le principe de base consiste en un système de taux de

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change qui surévalue la monnaie nationale subventionnant ainsi l'importateur (le secteur
industriel) aux dépenses de l'exportateur (le secteur agricole).
Il est également possible d'envisager un système de taux de change multiples censé permettre
de sélectionner les importations en fonction des besoins jugés prioritaires de
l'industrialisation.
1.2. Les limites l’ISI
Celle-ci est pour la plupart du temps le fait que le marché intérieur n’est pas assez développé
ou bien trop restreint pour permettre un développement de la nouvelle économie locale.
De plus, le pouvoir d’achat de la population n’est souvent pas suffisant pour faire décoller
l’industrie naissante. Inhérent à cela, l’investissement ne peut être rentabilisé à 100% par la
demande insuffisante. Dans le cas pratique et concernant les inconvénients, cette stratégie est
difficile à mettre en œuvre particulièrement à cause du marché de consommation intérieure
qui s’est révélé insuffisant pour absorber la production. Dans le cas d’une industrialisation
régionale comme cela a été le cas en Amérique Latine, la concurrence est rude entre les pays.
Au cours des années soixante, un certain nombre de pays ayant mis en œuvre des stratégies
d'ISI ont vu leur taux de croissance baisser et même stagner. Les économistes ont tenté de
dégager les causes de cette tendance.
2. L’INDUSTRIALISATION INDUSTRIALISANTES
2.1. Avantages de la stratégie des industries industrialisantes
Elle se caractérise par l’augmentation du budget de l’Etat grâce à une barrière douanière
pouvant ainsi assurer la protection des industries naissantes. De plus, la construction de
l’industrie lourde va développer les activités situées en amont du système productif
(sidérurgie, métallurgie, production énergétique, chimie de base…), car elles sont censées
avoir des effets d’entraînement sur le reste de l’économie. Elle va développer l’économie
entière. En effet, il n’y a pas alors de gaspillage de capital dans les branches qui n’auront pas
des retombées positives sur toute l’économie. Les produits primaires ne doivent pas donc à
exporter ou trouver un contact au commerce international mais pour satisfaire les besoins de
l’industrie local. Les industries ont alors besoins de matières primaires, les productions
doivent être à augmenter. S’il en est, le secteur primaire devient aussi comme l’un de source
de l’accroissement de revenu national et ainsi de suite pour les autres secteurs.
2.2. La limite des industries industrialisantes
Les limites de la stratégie des industries industrialisantes peuvent être les coûts de production
restés élevés à cause d’une dimension gigantesque des entreprises et d’une utilisation réduite
de la capacité de production. Les prix ont été fixés autoritairement par l’Etat à un niveau
faible, mais cela a entraîné l’apparition de déficit dans les entreprises concernées et la
nécessité de la subvention de l’Etat a donc de ponction sur les autres secteurs. La formation
d’entreprises publiques en situation de monopole dans le cadre de marchés protégés, n’a pas
contribué à l’innovation, à la fabrication de produits de qualité ni d’une façon générale au
dynamisme de l’économie. Les investissements dans les industries très capitalistiques, et à

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haute technologie, ont entraîné une dépendance vis-à-vis de l’étranger et une faible absorption
de la main d’œuvre aggravant le chômage et l’émigration.
3. INDUSTRIALISATION PAR SUBSTITUTION DES EXPORTATIONS
3.1. L’avantage de l’Industrialisation par Substitution aux Exportations
Selon les néoclassiques, cette stratégie apporte des avantages rentables aux pays concernés
telle qu’un coût de production bas par rapport à une industrie protégée, les produits
intermédiaires importés sont moins cher, l’accès au commerce international permet
l’élargissement de la production nationale générant des économies d’échelle, des effets
d’apprentissages et une compétitivité accrue, des gains de devises plus important à ceux
procurés par les rentrées douanières. Dans ce contexte favorable, les flux d’investissement
notamment les IDE ont tendance à se renforcer et à avoir des effets favorables sur la
croissance.
3.2. Les limites de l’Industrialisation par Substitution aux Exportations
Comme limites de cette stratégie nous avons : les risques et les difficultés de la production de
biens manufacturés destinés à l’exportation, c'est à dire les produits destinés à l'exportation
doivent satisfaire les besoins des consommateurs et le taux effectif de protection très élevé des
pays développés pour les produits concurrencés par les pays pauvres, en revanche les produits
minerais sont exonérés de taxation.

IV. LE CAS DE L’INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE


L’Afrique possède aujourd’hui de nombreux atouts pour réussir sa transformation
manufacturière. Elle dispose a priori d’un accès proche à des matières premières, notamment
minérales, mais aussi à des produits agricoles, forestiers et piscicoles. Sa population active
constitue l’une des réserves de main-d’œuvre les plus dynamiques au monde. Le
développement d’une classe moyenne urbaine crée un nouveau marché domestique. Pourtant,
le secteur manufacturier de l’Afrique reste de taille réduite par rapport à celui d’autres régions
en développement. Il représente environ cinq cents milliards de dollars en valeur ajoutée, soit
à peine plus de 10 % du PIB africain global (BAD, OCDE, PNUD, 2018). En moyenne,
l’industrie engendre seulement sept cents dollars de PIB par habitant, soit moins d’un tiers du
chiffre de l’Amérique du Sud (2 500) et à peine un cinquième de celui de l’Asie de l’Est (3
400).
Il existe plusieurs exemples de pays en Afrique qui se sont engagés dans l'industrialisation et
qui ont réalisé des progrès significatifs. A cet effet nous avons :
- L'Éthiopie : L'Éthiopie s'est donné pour objectif de devenir un pays à revenu
intermédiaire d'ici 2025 en mettant l'accent sur le développement industriel. Le pays a
développé des parcs industriels et des zones économiques spéciales pour attirer les
investissements étrangers. L'industrie textile, le secteur manufacturier et l'exploitation
minière connaissent une croissance rapide en Éthiopie.

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- Le Rwanda : Le Rwanda a mis en place un programme de développement


économique centré sur l'industrialisation et la diversification de l'économie. Le pays
s'est concentré sur les secteurs tels que les TIC, le tourisme, l'agro-industrie et la
fabrication. Le Rwanda a mis en place des politiques favorables aux investissements et
a encouragé l'innovation et l'entrepreneuriat pour stimuler l'industrialisation.
- Le Maroc : Le Maroc s'est engagé dans un plan stratégique appelé "Plan d'accélération
industrielle" visant à diversifier son économie et à promouvoir l'industrialisation. Le
pays a développé des secteurs tels que l'automobile, l'aéronautique, l'industrie
pharmaceutique et l'électronique. Le Maroc a également mis en place des zones
franches industrielles pour attirer les investissements étrangers.
- L'Afrique du Sud : L'Afrique du Sud dispose d'une base industrielle solide et est l'un
des pays les plus industrialisés du continent. Le pays se concentre sur des secteurs tels
que l'automobile, la sidérurgie, la chimie, la fabrication et les TIC. L'Afrique du Sud
dispose d'une infrastructure développée, d'un accès à l'énergie et d'un niveau de
compétences élevé, ce qui favorise l'industrialisation.
- Le Nigeria : Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et dispose d'une économie
diversifiée. Le pays se concentre sur le développement de l'industrie pétrochimique, de
l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie et des TIC. Malgré certains défis, le
Nigeria dispose de ressources naturelles abondantes et d'un potentiel de marché
important, ce qui en fait un acteur clé de l'industrialisation en Afrique.
Ces exemples montrent que certains pays africains ont pris des mesures significatives pour
promouvoir l'industrialisation et diversifier leurs économies. Cependant, il est important de
noter que chaque pays a ses propres priorités et stratégies en matière d'industrialisation, en
fonction de ses ressources, de sa situation géographique et de ses avantages comparatifs.
Depuis le début des années 2010, on constate un nouvel engouement pour la stratégie et un
certain nombre d’États investissent dans des « plans émergence » ou des « stratégies
industrielles ».
Tableau – Les stratégies industrielles (confer annexe)

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CONCLUSION
En définitive il était question pour nous de présenter les stratégies de l’industrialisation il en
ressort de notre analyse que, les stratégies d'industrialisation sont un pilier essentiel du
développement économique d'un pays. Elles permettent de créer des emplois, de réduire la
dépendance aux importations, de stimuler la croissance économique et d'améliorer le niveau
de vie des populations. Cependant, il est important de mettre en place des politiques
cohérentes, adaptées et durables pour réussir ce processus complexe. L'industrialisation doit
être accompagnée de mesures complémentaires, telles que des politiques d'éducation et de
formation, pour développer les compétences nécessaires à l'industrie et assurer une transition
réussie vers une économie moderne et compétitive.

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ANNEXES
Tableau : stratégies d’industrialisation

Titre Période
Afrique du Sud Industrial Policy Action Plan (Vision 2030) 2014-2030
Algérie Nouveau modèle de croissance 2016-2020
économique
Cameroun Plan directeur d’industrialisation (Vision 2035) 2010-2035
Côte d’Ivoire Programme national de développement 2016-2020

Égypte Industrial Development Plan 2010-2025


Éthiopie Growth and Transformation 2030
Gabon Stratégie nationale d’industrialisation 2013-2025
(Gabon émergent)
Ghana National Industrial Revitalisation 2020
Programme
Guinée équatoriale Equatorial Guinea Industrialization 2020
Plan
Kenya Kenya National Industrial Policy (Vision 2030) 2010-2030
Framework
Maroc Plan d’accélération industrielle 2014-2020
Mozambique National Development Plan 2015-2033
Namibie Industrial Policy Implementation and 2012-2030
Strategic Framework
Nigeria Nigeria Industrial Revolution Plan 2014-2019
(Transformation Agenda)
Rwanda Rwanda Industrial Master Plan 2009-2020
(Turning Vision 2020 into Reality)
Sénégal Plan Sénégal Émergent (PSE) 2014-2035
Tanzanie Integrated Industrial Developement 2011-2025
(Vision 2025)
Zambie Industry Strategy for Engineering 2012-2030
Products (Vision 2030)

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BIBLIOGRAPHIE
- Lewis, Arthur (1915-1991). Economiste britannique, prix Nobel en 1979
- BAD, OCDE, PNUD (2018), Perspectives économiques en Afrique 2017.
Entrepreneuriat et industrialisation, Paris, Éditions de l’OCDE.
- AHMED A, VALETTE A, REVUE DU TIERS-MONDE : Industrialisation et
développement,
- TOME XXIX-N 115, p 991-1005. - ALAIN A et MAXIM G, 1972, Développement
industriel, vol 13, p 225-227
- Philippe D, 2008, Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, p 485-489

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TABLES DE MATIERES

PLAN DE L’EXPOSE..................................................................................................................................2
ABREVIATIONS.................................................................................................................................3
INTRODUCTION................................................................................................................................4
I. GENERALITE SUR L’INDUSTRIALISATION......................................................................5
1. Définition des termes clés.........................................................................................................5
 Industrialisation....................................................................................................................5
 Stratégie.................................................................................................................................5
 Stratégie d'industrialisation.................................................................................................5
2. L'importance de l'industrialisation.........................................................................................5
2.1. Impact sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté...................................5
2.2. Contribution à la diversification de l'économie..............................................................6
II. LES FONDEMENTS ET LES STRATEGIES DE L’INDUSTRIALISATION..................6
1. Fondements des stratégies de l’industrialisation....................................................................6
2. Stratégies de l’industrialisation...............................................................................................7
2.1. La stratégie de développement autocentré......................................................................7
2.2. Stratégie de développement extravertie..........................................................................8
III. LES AVANTAGES ET LES LIMITES DES STRATEGIES D’INDUSTRIALISATION. 9
1. L’INDUSTRIALISATION PAR SUBSTITUTION AUX IMPORTATIONS.....................9
1.1. Les avantages de l’ISI.......................................................................................................9
1.2. Les limites l’ISI...............................................................................................................10
2. L’INDUSTRIALISATION INDUSTRIALISANTES..........................................................10
2.1. Avantages de la stratégie des industries industrialisantes...........................................10
2.2. La limite des industries industrialisantes......................................................................10
3. INDUSTRIALISATION PAR SUBSTITUTION DES EXPORTATIONS........................11
3.1. L’avantage de l’Industrialisation par Substitution aux Exportations........................11
3.2. Les limites de l’Industrialisation par Substitution aux Exportations.........................11
IV. LE CAS DE L’INDUSTRIALISATION EN AFRIQUE.....................................................11
CONCLUSION...................................................................................................................................13
ANNEXES...........................................................................................................................................14
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................15
TABLES DE MATIERES.................................................................................................................16

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