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renouvelables au service de
l’industrialisation et de la
diversification économique
en Afrique centrale
Note établie par
le Bureau sous-régional de Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique centrale
La présente note d’orientation met en évidence le vaste potentiel des énergies renouvelables en Afrique centrale et
les obstacles qui en ont entravé le développement. Elle souligne l’importance d’exploiter ce potentiel pour soutenir
l’industrialisation et la diversification des structures productives des pays d’Afrique centrale grâce à une coordination sous-
régionale, continentale et mondiale.
I. Introduction
L’Afrique centrale continue de dépendre l’Agenda 2063: “L’Afrique que nous voulons” de
fortement de la production et de l’exportation de l’Union africaine.
matières premières, en particulier de pétrole. Le
secteur industriel de la sous-région contribue peu L’industrialisation a joué un rôle essentiel dans
à la valeur ajoutée totale, car il reste axé soit sur des la croissance économique des pays développés.
manufactures tributaires des matières premières L’industrie manufacturière, principal moteur de
locales, soit sur des activités traditionnelles l’industrie dans le passé, a favorisé l’innovation
aux technologies simples, caractérisées par technologique et accéléré la croissance du
une productivité limitée. Les économies de la produit intérieur brut (PIB), principalement grâce
sous-région sont donc peu diversifiées et elles aux exportations de biens à valeur ajoutée,
sont vulnérables aux chocs exogènes liés aux comme le montre la corrélation positive entre
fluctuations des prix des produits de base. Par le développement économique et un secteur
ailleurs, alors que le monde s’engage à atteindre manufacturier florissant.
l’objectif « zéro émission nette » – avec de plus
en plus de pays qui qui se fixent cet objectif et En plus de la croissance économique, le
élaborent des stratégies de décarbonation – de développement industriel influence le bien-être
nouveaux risques économiques sont apparus des populations. Le développement industriel
pour les grands exportateurs de pétrole et de étant le résultat d’un ensemble complexe de
gaz, y compris les pays d’Afrique centrale, qui facteurs, il est intrinsèquement lié à de nombreux
doivent donc s’éloigner des rentes volatiles secteurs et services clés. Les pays industrialisés
et non perennes de ces ressources, lesquelles bénéficient souvent d’un niveau d’éducation
ont peu d’effet positif sur la création d’emplois, plus élevé, d’un plus vaste ensemble de services
la réduction de la pauvreté et la croissance. publics, de meilleurs systèmes de soins de santé,
C’est pourquoi ces pays doivent s’efforcer de d’une plus grande diffusion de l’information et de
renforcer la structure de leur économie en les niveaux de pauvreté inférieurs à ceux des pays en
diversifiant, pour s’affranchir des ressources non développement (Organisation des Nations Unies
renouvelables et exporter des produits ayant plus pour le développement industriel, 2020).
de valeur ajoutée.
La transformation structurelle grâce à
Le Consensus de Douala réaffirme que
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l’industrialisation, à la diversification économique
l’industrialisation et la transformation structurelle et à l’innovation peut accélérer le développement
sont des stratégies essentielles pour stimuler économique et contribuer à réduire la pauvreté
la croissance économique. Ces stratégies de en Afrique centrale. L’énergie doit jouer un rôle
croissance sont alignées sur le Programme de crucial pour sous-tendre cette transformation
développement durable à l’horizon 2030 et structurelle.
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
l’utilisation des machines et à l’automatisation. Cette évolution met encore plus l’accent sur le rôle
Ce paysage industriel est devenu plus complexe critique de l’énergie en tant qu’intrant vital dans
dans le cadre de la transition vers la quatrième l’alimentation des technologies numériques et, ce
révolution industrielle, qui est entraînée par les faisant, dans l’alimentation de la transformation
technologies numériques de pointe au carrefour structurelle, de l’industrialisation et de la
de la biotechnologie, de la nanotechnologie et transformation économique. En conséquence,
des nouveaux matériaux. La pandémie actuelle il faut absolument que les gouvernements
de COVID-19 a même accéléré l’intégration d’Afrique centrale se dotent de politiques
des technologies numériques dans toutes les industrielles qui reflètent avec soin la complexité
économies, dans le cadre des efforts mondiaux des tendances actuelles de l’industrialisation et
visant à rester connectés et construire en mieux qui prennent pleinement en compte la fourniture
pour l’avenir. d’une énergie adéquate, fiable et durable.
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
Rwanda
Angola
Cameroun
République centrafricaine
Tchad
Guinée équatoriale
Gabon
SuAfrique subsaharienne
Democratic
République démocratique
du Congo
Source : Calculs de la CEA, à partir de données de la Banque africaine de développement (n.d.) et de la base de données des enquêtes de la Banque
mondiale sur les entreprises (n.d.).
Les générateurs de secours représentent en qui pourrait être exploité pour augmenter son
moyenne plus de 8 % de la capacité installée approvisionnement énergétique.
totale en Afrique centrale. En Guinée équatoriale
et en République démocratique du Congo, ces B. Fourniture d’énergie
générateurs de secours constituent la moitié de L’Afrique centrale possède des ressources
la capacité installée totale. En outre, plus de 70 énergétiques parmi les plus abondantes du
% des entreprises de République démocratique continent africain. Avec ses vastes ressources
du Congo et du Tchad utilisent des générateurs en eau transfrontalières, elle détient 58 % du
pour produire leur propre électricité pendant potentiel hydroélectrique du continent, en plus
les périodes de panne (ibid.). L’électricité de ces d’un potentiel d’énergie solaire et éolienne et
générateurs coûte aux entreprises de trois à six de ses autres ressources énergétiques primaires
fois plus que celle fournie par le réseau. Ce coût telles que le pétrole, le gaz naturel, l’uranium et
élevé de l’électricité entrave l’innovation techno- la biomasse.
logique des industries, ce qui, à son tour, nuit à la
compétitivité des industries sous-régionales sur 1. Ressources pétrolières et gazières
les chaînes de valeur mondiales. La fluctuation Les réserves de pétrole de l’Afrique centrale
des prix du pétrole et du gaz est également un ont été estimées à 89 milliards de barils, ce qui
problème pour les industries qui dépendent d’un représentait environ 30 % des réserves totales
approvisionnement énergétique et de coûts de pétrole du continent en 2020, tandis que sa
de production stable. En outre, les pénuries de production annuelle moyenne de pétrole brut
produits pétroliers (tels que l’essence et le diesel) a récemment atteint 2,4 millions de barils par
sont courantes dans les pays qui dépendent jour, soit 105 millions de tonnes par an, dont
fortement des importations d’énergie, ce qui 59 % provenaient de l’Angola (Enerdata, 2021).
aggrave le problème de l’insuffisance des Sur les 11 États d’Afrique centrale, sept sont des
approvisionnements en électricité pour les exportateurs nets de produits pétroliers bruts
entreprises, qui ont parfois du mal à trouver du : l’Angola, le Cameroun, le Congo, la Guinée
diesel pour alimenter leurs générateurs. équatoriale, la République démocratique du
Congo et le Tchad. En moyenne, les recettes du
La sous-région dispose toutefois d’un important secteur pétrolier représentent 35 % du PIB sous-
potentiel de production d’énergies renouvelables, régional et un tiers des recettes publiques totales.
En particulier, le Congo, l’Angola, la Guinée
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
agriculteurs peuvent adopter des méthodes plus en utilisant des énergies renouvelables pour
efficaces pour le traitement des aliments tout en répondre à ses besoins en énergie électrique
améliorant leur valeur ajoutée, notamment pour et thermique (Igogo et al., 2020). Ce secteur
le stockage, la mouture, le séchage et le broyage. pourrait par exemple bénéficier de systèmes
Comme l’irrigation est un élément essentiel de la d’énergies renouvelables décentralisés, qui
réussite du rendement des cultures, l’agriculture peuvent fournir une alimentation électrique
peut être rendue plus efficace avec l’intégration adaptée à leurs opérations quotidiennes, plutôt
de technologies d’énergies renouvelables. que de dépendre d’un approvisionnement peu
L’irrigation par pompe solaire est un exemple fiable à un réseau ou de connexions coûteuses.
de système énergétique décentralisé apportant À l’échelle mondiale, il existe déjà des exemples
une solution écologique pour les zones qui ne de pays (comme l’Afrique du Sud, l’Australie, le
disposent pas de suffisamment d’énergie. Chili et la Mauritanie) qui facilitent l’adoption
d’énergies renouvelables dans leur secteur minier
Les technologies des énergies renouvelables (Watson Farley et Williams, 2020).
peuvent également accroître considérablement
l’efficacité du secteur en réduisant le gaspillage 3. Pétrole et gaz
d’aliments, qui est en grande partie dû au Comme il devient chaque jour plus impératif
manque de capacités pour la chaîne du froid, à d’agir pour atténuer les changements climatiques,
l’inefficacité du traitement et du séchage, ainsi les pays d’Afrique centrale vont devoir
qu’à l’insuffisance du stockage et du transport. En envisager des options pour réduire l’empreinte
fin de compte, un accès accru à l’électricité grâce environnementale causée par l’industrie
aux technologies des énergies renouvelables peut pétrolière et gazière, l’une des plus importantes
éviter des pertes de production. La lutte contre industries de la sous-région. Les principaux
les pertes et le gaspillage de nourritures grâce à opérateurs pétroliers et gaziers d’Afrique centrale
des systèmes fiables d’entrepôts frigorifiques, non sont déjà confrontés à une pression mondiale
raccordés au réseau mais alimentés à l’énergie croissante en raison de leurs activités émettrices
solaire, est essentielle pour aider le continent à de gaz à effet de serre. L’électrification grâce à des
atteindre ses objectifs de productivité agricole, technologies d’énergie renouvelable appliquées
tout en minimisant les effets néfastes des chaînes à certains processus en amont et en aval pourrait
de valeur agricoles dépendant des combustibles contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de
fossiles. serre, tout en réduisant les coûts et en améliorant
l’efficacité énergétique. Pour les activités en
2. Mines et minerais amont, les énergies renouvelables pourraient
Les exploitations d’extraction minière utilisent de être déployées aux côtés de générateurs diesel
l’électricité sur une grande échelle, en particulier plus traditionnels, et les chaudières à gaz
pour le raffinage des minerais. Ces opérations pourraient être remplacées par des systèmes de
minières étant très énergivores, elles sont production de vapeur électrique pour soutenir
également très sensibles à la volatilité des prix les unités de séparation (Beck et al., 2020).
de l’énergie. La baisse des coûts des technologies L’utilisation de l’hydrogène est également une
éoliennes et solaires photovoltaïques devrait option intéressante pour ce secteur. Dans une
inciter fortement les pays d’Afrique centrale à certaine mesure, l’expertise et les infrastructures
développer l’utilisation de ces technologies dans de l’industrie pétrolière et gazière peuvent
leurs industries. De nombreuses solutions s’offrent constituer un avantage pour la transition de la
au secteur minier pour réduire son empreinte sous-région vers les énergies renouvelables.
carbone et augmenter son efficacité énergétique
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
nationales, les pays de la sous-région doivent minéraux requis pour les batteries dans les
accroître leurs investissements dans les chaînes de valeur mondiales devrait contribuer
infrastructures, élaborer les politiques et les non seulement à la réalisation des objectifs de
cadres réglementaires nécessaires pour attirer développement durable et à l’augmentation des
les investissements étrangers directs et les parts de richesses conservées localement, mais
investissements privés, et aider leur population aussi au renforcement de la compétitivité des
active à acquérir les compétences nécessaires petites et moyennes entreprises locales, tout en
au développement des technologies et des favorisant la création d’emplois décents dans la
entreprises de ces industries. Une meilleure sous-région.
intégration des producteurs africains de
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les institutions nationales et internationales, le Il faudrait aussi consolider le capital humain pour
secteur privé et les agences de développement, combler l’écart entre le niveau de compétences
en s’engageant dans des partenariats public- de la population et la demande du marché.
privé pour concevoir des politiques nationales et La formation professionnelle peut être utilisée
régionales solides, mettre en œuvre des initiatives comme un moyen de doter la population
pour surmonter les contraintes financières et active locale des compétences nécessaires
renforcer les capacités locales. pour mettre en œuvre la transition énergétique.
Les universités devraient y participer en
1. Renforcement des capacités et des concevant des programmes axés sur les
compétences énergies renouvelables et leur application à des
Renforcer les capacités locales est indispensable fins productives. Les universités soutiennent
pour déployer les technologies renouvelables, non seulement la formation de personnel
attirer les investissements et favoriser la qualifié, mais contribuent aussi largement à la
transformation structurelle. Les capacités des recherche-développement, élément essentiel
gouvernements, des institutions publiques et les du développement économique et la diversifi-
décideurs devraient aussi être renforcées. cation.
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
Les décideurs sont de plus en plus exhortés à économique pour l’Afrique (2018), la valeur du
utiliser des recherches factuelles pour étayer commerce intra-africain devrait augmenter de 50
leurs politiques de développement. Leurs à 70 milliards de dollars (soit une hausse de 15 à
actions dans ce sens sont souvent entravées par 25 %) d’ici à 2040. La suppression des droits de
l’absence de collecte rigoureuse de données et douane sur les produits de base fait baisser le prix
de systèmes coordonnés de diffusion de celles-ci. des composants des technologies numériques
Les gouvernements centrafricains devraient et des énergies renouvelables, facilitant ainsi
envisager d’adopter des politiques visant à l’accès aux technologies de pointe (Agence
favoriser la numérisation de leurs systèmes de internationale de l’énergie, 2019).
données pour les rendre plus solides.
En outre, la coopération technique intra-
Les gouvernements de la sous-région manquent régionale est indispensable pour accroître la
souvent d’informations sur les réussites et les résilience de l’Afrique centrale à la pauvreté
meilleures pratiques des pays voisins. Une façon de énergétique. Une bonne interconnectivité
remédier à cette situation consisterait à mettre en des réseaux de toute la sous-région pourrait
place des partenariats institutionnels aux niveaux catalyser la fourniture d’électricité abordable et
régional et international, qui pourraient catalyser fiable, tout en permettant de se prémunir contre
le partage des connaissances et des technologies, les perturbations intermittentes d’électricité
permettant ainsi aux pays d’apprendre produite à partir d’énergies renouvelables. Le
les uns des autres et d’étendre les effets projet d’interconnexion électrique Cameroun-
d’entraînement des avancées technologiques. Tchad, parrainé par la Banque mondiale, illustre
Des plateformes telles que le Centre pour les le rôle clé des partenariats internationaux pour
énergies renouvelables et l’efficacité énergé- réaliser des projets de collaboration régionale
tique pour l’Afrique centrale, créé dans le cadre (Banque mondiale, 2020). Ce projet doit faciliter la
d’un partenariat entre l’Organisation des Nations mise en place d’infrastructures adéquates, fournir
Unies pour le développement industriel (ONUDI) un soutien technique aux pays pour négocier des
et la Communauté économique des États de contrats d’échange d’électricité et pourrait servir
l’Afrique centrale (CEEAC), offrent une excellente de tremplin à l’extension de l’interconnectivité
occasion de mutualisation des connaissances et des réseaux de la sous-région.
de coordination sous-régionale.
4. Améliorer le climat pour les
L’intégration commerciale régionale en Afrique investissements et les affaires
est essentielle pour relier les marchés locaux des Les mécanismes de financement traditionnels ne
énergies renouvelables et les petites et moyennes sont généralement pas bien adaptés aux projets
entreprises aux chaînes de valeur régionales et d’énergies renouvelables, en particulier pour
mondiales. Elle doit aussi faciliter la circulation les systèmes décentralisés, en raison des coûts
des composants des énergies renouvelables élevés de transaction et des faibles revenus des
produits localement et améliorer la rentabilité communautés rurales et des personnes qui en
de la production de biens environnementaux sont les bénéficiaires potentiels. Les investisseurs
en raccourcissant les chaînes de valeur. Dans s’intéressent généralement davantage aux
ce contexte, la Zone de libre-échange conti- grands systèmes centralisés et considèrent les
nentale africaine est devenue un nouveau pilier investissements à petite échelle dans les zones
de la coopération continentale en ouvrant rurales comme plus risqués et plus coûteux. Des
la voie à l’entrée d’investissements étrangers mécanismes gouvernementaux de soutien et de
directs entrants et en renforçant le commerce financement pour les utilisateurs et les petites
intra-africain (Hai, 2020). Selon la Commission entreprises sont donc nécessaires pour surmonter
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
les obstacles initiaux en matière de capital, afin de que les gouvernements vont continuer d’honorer
promouvoir la diffusion généralisée de systèmes leurs obligations contractuelles, telles que les
décentralisés. accords d’achat d’électricité, même en cas de
changements à la tête de l’État.
Des investissements importants seront
nécessaires pour répondre à la demande Les gouvernements peuvent réduire la perception
croissante d’énergie en Afrique centrale, et les de risques en procédant à des réformes des
fonds disponibles auprès de sources publiques réglementations et en adoptant des politiques
ne seront pas suffisants. La volonté politique des qui renforcent leur responsabilité et leur efficacité,
gouvernements d’Afrique centrale, associée à luttent contre la corruption et garantissent le
un important soutien ciblé des partenaires de maintien de l’état de droit (Schwerhoff et Sy, 2017).
développement pour créer des cadres stables, Les décideurs peuvent établir un cadre politique
prévisibles et propices, identifier des filières de et réglementaire favorable en adoptant une
projets viables et utiliser des instruments de approche intégrée de l’élaboration des politiques
réduction des risques, devrait permettre d’attirer et en normalisant les processus institutionnels
les capitaux du secteur privé nécessaires pour des autorités de réglementation, afin de réduire
combler les lacunes. les délais d’approbation et de délivrance des
licences (Aliyu, Modu et Tan, 2018). En outre,
La réduction des risques liés aux projets la déréglementation du secteur de l’énergie
d’énergies renouvelables est essentielle pour peut faciliter la concurrence sur le marché et
accroître les capacités et accélérer la transition accroître l’efficacité, en offrant un environnement
vers un avenir à zéro émission nette. La réduction favorable aux investissements privés et en
des risques implique la fourniture de garanties réduisant ou en supprimant les contrôles sur les
de la dette par les gouvernements ou les prix de l’énergie, la consommation de carburants
institutions de financement du développement, et les importations de combustibles. Elle peut
la couverture par des assurances et la facilitation également renforcer les capacités et promouvoir
de financements mixtes, notamment des la production d’énergie renouvelable à petite
financements utilisant les monnaies locales échelle, ce qui augmenterait la disponibilité de
pour réduire les risques liés au change. Il s’agit l’électricité et réduirait le coût de l’énergie. Des
également de mettre en place des politiques et cadres réglementaires et des organes rapporteurs
des règlements qui favorisent les investissements indépendants et transparents renforceraient
dans le secteur des énergies renouvelables ; par également la liquidité des marchés financiers
exemple, des politiques qui inspirent confiance (Ouédraogo, 2019).
aux investisseurs et aux financiers leur assurant
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
V. Conclusion et
recommandations
Malgré le vaste potentiel d’énergies et de distribution devraient également
renouvelables de la sous-région, la répartition de être modernisées afin de réduire les pertes
ce potentiel entre les pays de l’Afrique centrale techniques, étant donné que les pertes élevées
reste très inégale, en particulier dans le cas de dans la transmission et la distribution d’électricité
l’hydroélectricité. En outre, l’Afrique centrale reste affectent la disponibilité de l’électricité et la
l’une des sous-régions les moins développées du fiabilité du réseau dans la sous-région.
continent en termes de production d’énergies
renouvelables et d’utilisation de ces énergies Des politiques axées sur la demande devraient
dans les industries. Cela s’explique en partie également être mises en œuvre. Il faudrait
par plusieurs obstacles au développement notamment assurer la conception de mesures
du secteur de l’énergie qui peuvent être et de programmes visant à réduire la demande
regroupés en trois catégories principales: et l’utilisation de l’électricité. De telles politiques
les lois et les règlements ; le financement et pourraient contribuer à limiter la demande
les investissements ; les connaissances et les d’énergie en encourageant l’utilisation d’appareils
informations. et d’équipements économes en énergie, tout
en modifiant les comportements négatifs des
Les pays d’Afrique centrale devraient élaborer consommateurs en Afrique centrale.
et mettre en œuvre des politiques visant à
surmonter ces obstacles pour pouvoir exploiter Des augmentations significatives des
leurs considérables ressources en énergies financements dans le secteur de l’énergie sont une
renouvelables aux fins de l’industrialisation, de la condition préalable à la mise en œuvre de telles
diversification économique et du développement politiques, qui déclencheraient le déploiement
durable. L’allocation adéquate de ressources des énergies renouvelables dans la sous-région
disponibles au moyen de politiques judicieuses pour le développement économique par le biais
de gestion et de planification de l’énergie est d’une industrialisation durable.
cruciale pour le développement économique
et la sécurité environnementale en Afrique. De Le soutien international aux programmes
même, la production et la diffusion de données de décarbonation pourrait constituer un
quantitatives et d’informations qualitatives sur levier essentiel pour les investissements. Le
l’énergie, ainsi que des modèles de prévision financement international du climat, sous la
énergétique solides et précis sont d’une forme d’aide publique au développement
importance primordiale pour le déploiement des bilatérale et multilatérale, peut être utilisé de
énergies renouvelables en Afrique centrale. manière efficace et efficiente pour soutenir le
développement des énergies renouvelables. Les
Des mesures du côté de l’offre devraient être pays industrialisés se sont engagés à dégager
mises en œuvre pour financer la modernisation des ressources importantes pour soutenir les
des réseaux électriques afin de garantir qu’ils économies en développement et émergentes
puissent acheminer d’importants flux d’énergies dans l’adaptation et l’atténuation par le biais
renouvelables. Les lignes de transmission de mécanismes bilatéraux et multilatéraux. En
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outre, un nombre croissant de pays bénéficiaires de développement axés sur la diversification
ont mis en place des fonds nationaux pour le économique et la transformation structurelle des
changement climatique qui reçoivent des fonds économies d’Afrique centrale. Le déploiement des
de plusieurs pays développés. énergies renouvelables nécessite un ensemble
de politiques adaptées aux conditions socio-
Les pays d’Afrique centrale continuent de n’avoir économiques spécifiques des pays et au niveau
qu’un accès limité à des financements pour des de maturité des divers secteurs, tout en visant à
projets d’énergies renouvelables, ce qui entrave renforcer les capacités des entreprises, à créer des
forcément leur développement. C’est pourquoi industries nationales, à promouvoir l’éducation et
la sous-région devrait classer les différents la recherche et à faciliter les investissements et les
projets d’énergies renouvelables par ordre de transferts de technologie.
priorité, ce qui permettrait de mieux coordonner
et de mettre en commun les efforts visant la Il serait bon de prendre en considération les
meilleure utilisation possible des ressources aux catalyseurs clés suivants pour permettre la
niveaux national et sous-régional. On devrait tout transition énergétique des pays d’Afrique
particulièrement donner la priorité aux petits et centrale :
microprojets d’énergies renouvelables.
¾ De solides cadres politiques et réglementaires ;
Des ressources financières pourraient également
être mobilisées par le biais des marchés ¾ Un environnement propice aux
internationaux du carbone, en particulier par le investissements du secteur privé dans les
Mécanisme de développement propre (MDP) énergies renouvelables ;
et d’autres mécanismes d’attribution de crédits
prévus en vertu du droit international. La réduction ¾ Des technologies et systèmes qui facilitent
des importantes inefficacités dans la production l’efficacité énergétique et la flexibilité du
et la distribution d’électricité permettrait éga- système électrique ;
lement de mobiliser d’importants financements
supplémentaires sur le plan national. ¾ Des modèles d’affaires novateurs qui
améliorent l’accès à une énergie propre et
Les pays d’Afrique centrale devraient envisager abordable ;
d’adopter des politiques visant à harmoniser
les normes et procédures, à faire respecter des ¾ Des tarifs reflétant les coûts et des prestations
conditions commerciales équitables et à coopérer de services financièrement viables ;
au niveau du pool énergétique. Ces politiques
sont essentielles pour multiplier les sources de ¾ Des réseaux fiables associés à l’amélioration
financement afin de soutenir le développement des compétences en matière d’exploitation
des infrastructures pour l’expansion des capacités, et de main-tenance ;
la transmission et la distribution d’électricté,,
au moyen de la coopération régionale, et pour ¾ Le démantèlement des capacités actuelles
développer l’intégration des réseaux régionaux de production dépendant de combustibles
et le commerce de l’électricité grâce à une fossiles.
planification régionale.
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Développement des énergies renouvelables au service de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale
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Contacts
La présente note d’orientation est basée sur un projet de recherche du Bureau sous-régional de la
Commission économique pour l’Afrique en Afrique centrale.
Supervision globale
Jean-Luc Namegabe Mastaki, Économiste Senior et Chef de Section Diversification Économique et
Réformes Politiques au Bureau sous-régional de la Commission économique pour l’Afrique en Afrique
centrale.
Auteurs
Sidzanbnoma Nadia Denise Ouédraogo, Économiste à la Division de la macroéconomie et de la
gouvernance de la Commission économique pour l’Afrique
Thiago Silveira Gasser, Spécialiste Associé des Affaires Économiques au Bureau sous-régional de la
Commission économique pour l’Afrique en Afrique centrale
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