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Tapisserie d’Aubusson

C’est une tradition qui attribue aux Sarrasins la fondation, dans l’actuelle sous-préfecture de la
Creuse, d’une 1ère manufacture de tapisserie, au VIIIe siècle. Mais il est infiniment plus probable que
les comtes de la Marche firent appel à des ouvriers flamands. En réalité, les origines de la fabrication
des tapisseries aubussonnaises restent obscures. Henri IV favorisa la manufacture d’Aubusson en
exemptant de douane ses produits à l’entrée de Paris, mais c’est seulement à partir du règne de Louis
XIII qu’on peut se rendre un compte exact de de son activité : elle fut déclarée, en 1665, Manufacture
Royale ; mais la rénovation de l’édit de Nantes, en de 1685 , lui porte un coup dont elle ne se releva
qu’au XVIIIe siècle ; Pierre Mercier, avec à peu près tous ses collaborateurs, émigra à Berlin où il
fonda une industrie rivale. Le peintre Dumont, avec un tapissier des Gobelins nommée Fimazeau,
releva la fabrication d’Aubusson ; les Fables de la Fontaine, les animaux et les chasses d’après les
cartons d’Oudry, sont parmi ses plus belles et justement célèbres suites. Aux XVII et XVIIIe siècle, les
tapisseries d’Aubusson se vendirent sous le nom de tapisserie d’Auvergne. Au XIXe siècle, Aubusson
ne laissa point de participer au marasme général des arts de la vie. Mais la rénovation des Gobelins
et de Beauvais a donné le signal, en France d’une véritable renaissance de la tapisserie. Une bande
bleue encadrant la tapisserie, avec le mot Aubusson et les initiales de l’exécutant tissées dans ce bleu,
distinguent les productions de la Manufacture d’Aubusson. Aubusson, toujours spécialisée dans la
tapisserie d’ameublement, est aujourd’hui en pleine prospérité ; on y fabrique du tapis dit
« mécanique », sur Jacquard, ou de haute laine, genre Savonnerie, mais aussi des garnitures, des
portières, de petites tentures, sur le vieux métiers de basse-lisse.

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