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La région où était située la place de la repentance était une vaste plaine

monotone, surmontée d'une façade. Son sol était formé d'une couche presque
ininterrompue d'une terre végétale noire et grasse qui, autrefois au printemps, se
couvrait d'herbes vertes, de lalo, de maïs, d'haricots et de pois chiches. La
façade était peinte en bleu et les arêtes de la corniche se rehaussaient d’un filet
rouge qui en accentuait le profil. Sa pierre était claire, les très petits balcons
en demi-cercle, avec les balustres joufflus, ombrés de suie, paraissaient recouvrir
une ancienne façade comme un papier peint neuf collé par-dessus le vieux. Le prêtre
se tenait au-dessus de la rambarde. Sa face, camarde comme celle d'un dogue, était
surmontée d’un réseau en fils d’écorces; il tenait revérencieusement son gros
livret biblique. Le général Rigaud s'imposait à ses côtés. C’était un homme de
belle prestance, blond, l’œil profondément enfoncé sous l’arcade, le nez grec, les
pointes de la moustache relevées en demi-cercle, et de longues mains blanches. De
sa voix ferme, de ce franc accent velouté si propre aux français, le général
commença l'introduction de son discours sous les yeux apeurés des esclaves et
soutenus des membres de la noblesse:
« Chers compatriotes français, partisans de la métropole, nobles et riches,
défenseur de notre tricolore: moi, le digne général de l'armée française, je vous
distingue mes plus respectueuses salutations.»
La foule ardente éclata en applaudissements.
« Vous le savez tous mes braves amis, reprit-il. La colonie représente toutes
les richesses de notre métropole et est celui qui doit contribuer à sa prospérité.
En vue de maintenir cette prospérité, nous, les français, avons établi des choses
qui doivent, en toute laboriosité, travailler dans nos colonies et augmenter le
prestige de notre pays. Nous nourrissons ces choses, nous les emmenons à la sainte
messe, nous les donnons la possibilité de participer à l'ascension de notre pays,
eux en retour nous poignarde dès qu'on a le dos tourné.»
Cette déclaration provoqua un fort tapage à la Repentance ; tous les clercs qui se
piquaient de philosophie intervinrent dans le débat. Le prêtre frappa sur sa bible
pour rétablir le silence.
« Selon le code noir, poursuivit-il, l'esclave est un bien meuble, un être qui
dépend de son maître et qui est considéré comme une chose. Il n'a le droit sur
rien, même pas sur son propre corps. Si le maître le veut, il peut choisir de tuer
son meuble ou de le libérer. C'est le phénomène de l'affranchissement. Un esclave a
pourtant violé le code noir et a enfreint toutes les règles. Par toutes, je sous-
entends vraiment toutes les règles.»
Le bruit dans l’intérieur de la place, bruit occasionné par les apprêts de la
défense, devint plus considérable, et se changea en tumulte et en clameurs de plus
en plus assourdissantes.
« Par l'insolence de cette chose, nous avons perdus deux de nos plus fidèles
soldats. Gardes! »
Quatre soldats en tenue militaire: la chemise kaki, le pantalon kaki, le calot
kaki, la cravate kaki, le blouson kaki, avancèrent ensemble d'un pas uniforme,
soutint chacun un pan de la laine rouge, la tira et dévoila une chose qui offusqua
les spectateurs.
Sur deux chaises était posé un cercueil de bois blanc, à demi recouvert d’une nappe
de toile écrue aux couleurs françaises qu’ornaient seulement le crucifix de cuivre
et le rameau de buis bénit.
« Mes chers compatriotes, honorons la mémoire de nos guerriers en leur offrant
une minute de calme ! »
Et puis ce fût le silence, ce grand silence qui planait au-dessus des solitudes, et
que troublait seul le sifflement du vent ou le croassement des corbeaux.
« Soldats, à l'assaut ! », cria le général.
En ce moment, un soldat placé au haut d'un muret, qui parlait avec une vitesse
désespérante, répondit par un coup de canon dont le boulet vint expirer à dix
toises de la Repentance.
« Soldats, en position ! À vos marques, prêt, feu!»
Puis ce fût une dizaine de boulets qui s'échoua en coup de tonnerre à grande
distance de la place.
« C'est notre façon à nous de les rendre hommage et de leur certifier que leurs
luttes ne seront pas vaines. Le cri de la vengeance résonne en nous comme un cri de
guerre et nul ne pourra apaiser cette souffrance. Nous en avons assez des coup bas
de ces nègres ; aujourd'hui nous allons mettre fin à cette mascarade une bonne fois
pour toute, et j'espère que cet expérience servira d'exemple pour les générations
futures d'esclaves. À vous, mon père. »
Intérieurement, le prêtre se réjouissait : il allait pouvoir maintenant regrouper
ses ouailles, tellement impies, en vérité. À la manière de tout homme d'église, il
se racla la gorge et garda une tête altière.
« Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle, professa
t-il. Comme le dit la sainte parole, qui tue par l'épée sera tué par l'épée. Nous
avons là deux croyants qui adoraient avec ferveur le Christ et qui ne manquait
jamais le saint carême, malheureusement, ces deux brebis ont été vaincu par l'épée
de Satan. Mais qu'ils ne désespèrent point, il y a une vie après la mort, une vie
auprès des saints et des anges bienheureux, ils verront cette vie et la vivront
sans peur ni maladie. Ensemble, bien-aimés frères et sœurs, prions pour le repos de
leurs âmes. Invoquons Saint Michel Archange pour les défendre des esprits
sataniques, prions St Paul, appelons St Antoine. Qu'ils reposent en paix et gagnent
le paradis en compagnie de la mère de toutes les vierges. Amen! »
Sur ces mots, le prêtre aspergea d'eau bénite les cercueils avant de se retirer,
marmonnant des prières dans sa barbe.
« Amis de la métropole, reprit le général avec plus d'entrain, maintenant que
nos soldats ont trouvé la paix, les gardes vont de ce pas les emporter vers un lieu
de paix. Avec une main sur la poitrine, allégeons leurs départs mes amis, avec
l'hymne national. »
Qui oserait blasphémer contre cette sublime chorale, qui commençait du haut de la
façade, et qui se déroulait, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de la
Repentance ; chant qui débutait par des intonations triomphantes, et qui se fermait
sous les plaintes d'une douloureuse élégie_ peut-être feinte.

Le duc de Guise fit son apparition au bras d'une brune élancée, saluant l'assemblée
d'un geste modeste de la main, suivi de près par le chevalier Napoléon qui
entretenait une grande discussion avec le comte Bonaparte. Des deux côtés de la
façade étaient rangées en lignes des fauteuils en velours, frappé d'un rouge sang
et de doré, où les membres les plus importants de la colonie s'asseyaient.
« L'heure de la vengeance a sonné, continua le général Rigaud. L'heure où nos
combattants doivent obtenir leur justice. Soldats, montrez le criminel. »

On entrevoit, en-dessous des planches, et des barreaux, derrière les épaisseurs


d'un tissu qui dissimulait une cage de métal, un linéament qui était un être ; un
front bas, un nez aplati, des oreilles plates, une bouche au cupidon saillant sale
d'hémoglobine, un rictus glauque, des sourcils en bagarre, et des yeux lourds. Un
soldat extraya l'esclave enchaîné de sa cage et l'attacha au long poteau de fer,
enfoncé au centre de la place. Le comte lui lança un regard empli de dédain, puis
prit la parole d'une voix colérique:
« Cette chose travaille au comté Bonaparte depuis vingt quatre ans précisément,
et tout au long de sa vie, on peut dire qu'il nous a bien donné du fil à retordre.
Tellement que je connais absolument tout de lui. Sa mère est une négresse qui
travaille aux champs de canne à sucre tout comme son grand-père, et son père, était
une sorte de pervers qui adorait se faire prendre sur le tas de foin par mes
valets. (Il rit un peu, mais se reprit assez rapidement) Cette petite famille est
un poison pour la colonie, nous devons les exterminer avant qu'elle ne contamine
nos autres produits. Pour le bien de la France. Et comme le dit notre adage, tout
par et pour la métropole. Et concernant les requins que nous avions importé pour
nos fabuleuses expériences, le climat ne leur a vraiment pas fait de cadeau et ils
sont morts d'un virus inconnu. Nos chercheurs y travaillent. Maintenant je cède ma
place au général qui annoncera la sentence. »
Le comte se rassit sous un tonnerre d'applaudissements, fier comme un coq.
« Compte tenu de la situation, déclara Rigaud, et de la tournure des évènements,
je condamne le coupable à 247 coups de fouets, 24 corps à corps et de la souffrance
de ses semblables. J'ai fini. »

Un soldat en kaki entra parmi la foule d'esclaves enchaînés et attrapa l'épaule


d'une petite fille_celle qui trois jours plus tôt dansait joyeusement avec Nyokabi.
La vieille femme s'opposa farouchement à l'enlèvement de sa petite protégée en lui
tenant fortement le bras. Nullement impressionné par cette tentative d'héroïne, le
soldat tira son sabre de son fourreau. Le sabre, quoique d’allure fantaisiste et un
peu court de nez, avait bon équilibre et bon poids. C’était un sabre de père de
famille mais qui pouvait être très dangereux dans les colères. Et dans cette
colère, l'arme blanche trancha le bras de l'enfant avec une découpe
particulièrement exacte.
Le soldat s'éloigna avec le moignon dégoulinant de sang, tandis que Nyokabi
hurlait, le petit bras inerte tenu dans ses mains. Le garde posa la tête de la
petite fille contre un bloc de marbre, et prenant son élan, il lui sépara
furieusement la tête du corps_ tête qui sauta et roula dans la terre noire.

Les entrailles de Nyokabi se fendirent. Elle avait vu naître cette enfant et


s'était prise d'amour maternelle pour elle après le suicide de la mère de cette
dernière ; et maintenant, il ne lui restait rien que ce vulgaire bras qui ne
tarderait pas à entrer en décomposition. La vieille femme pleurait simplement, sans
aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable avec ses yeux rouges, et ses
paupières caves.

Le même soldat entra de nouveau parmi la foule, et prit un autre enfant qui subit
le même sort que le précédent. Partout, au-dessus, au-dessous, autour de lui,
béaient des gouffres monstrueux où les parents hurlaient, et où tourbillonnaient
des rafales de têtes arrachées. Joé, attaché comme une bête de foire, regardait le
spectacle d'un œil injecté de sang. Les têtes s'empilaient sur la place. Les cris
révoltants augmentaient. La noblesse était aux anges. Tout le blâme lui revenait :
s'il n'avait pas voulu jouer au Spartacus, ce carnage n'aurait pas lieu. Son père
avait raison. Il n'était qu'un insensé. Si jusqu'à présent le nègre avait demeuré
calme et éteint, lorsqu'il vit un soldat saisir sa mère par la taille, tout ses
sens s'éveillèrent. Le blanc la bousculait vers l'avant, tandis qu'elle, essayait
de s'agripper à une force invisible pour ne pas bouger. Les yeux brumeux de
l'esclave renforçaient encore l’impression d’irréel, de cauchemar qu'il ressentait
et contre laquelle il s’efforçait de lutter, dans la crainte de voir se briser sa
volonté. Des chaînes et des fers qui avaient servi à des captifs précédents, dont
on avait redouté les efforts actifs pour s’échapper, étaient suspendus, rouillés et
emprisonnés autour de son corps. Il n'avait aucune issue qui lui permettrait
d'aller briser la nuque de ce français, et sauver sa mère par la même occasion. Il
n'était que le spectateur de son propre malheur.
Le blanc gifla la rebelle d'un revers de main si brutal que le corps chétif de la
vieille femme s'abattit sur le sol poussiéreux en un grand fracas, et à cette
claque mortelle qui déboîta l'os de sa mâchoire, toute envie de rébellion déserta
l'esprit de l'esclave. Elle se laissa alors mollement emporter vers le lieu de son
supplice. Devant ce mâle robuste, elle n'était qu'une femelle passive et
respectueuse.
« Laissez-la tranquille ! Elle n'a rien fait ! Tout est de ma faute, s'écria le
nègre en se débattant. Je promets de faire tout ce que vous voudrez! Je
travaillerai cent fois plus. Multipliez mes coups par mille, mais ne touchez pas à
ma mère ! »
Le colon chargé de le surveiller le gratifia méchamment de plusieurs solides coups
de pied.
« Tu n'es pas en droit de revendiquer quoique ce soit ; contente toi juste de
regarder comme un bon chien. », argua t-il.

Le blanc coucha la tête de l'esclave sur le bloc marbré alors qu'un nègre lui
serrait fermement les bras derrière le dos. Nyokabi murmura le chant ancestral.
“ M paka rete, m pa paka rete, isi ba gen twòp mechanste, m pa ka rete, m pa ka
rete, pou m ale twouve lapè tètanm. Zanman m yo, m pa ka rete. Ale mwen prale. Sa
ki lwenn yo, salye sak dèyè yo pou mwen, pa lonmen non mwen. Ale mwen prale. ”
En entendant la voix entrecoupée de sanglots de sa mère faire d'aussi funestes
fredons, Joé sut enfin ce qu'était la vraie haine. Celle faite d'eau et de sang. Il
méprisait et exécrait aussi la plupart de ses confrères, et son jugement habituel,
à leur sujet, s'exprimait ainsi : « Ah, c'est un bien déconcertant salaud. »
Si ça avait été lui à la place de ce noir, au lieu d'emprisonner son semblable, il
l'aurait aidé de préférence. Mais comme le disait le vieil adage, – il n'y avait
pas plus grande vérité que cela– Nèg kreyòl se chen manje chen.
Le soldat pressa la tête de la négresse sur la dure surface, se lécha les babines
comme s'il s'apprêtait à dévorer un gigot de mouton, sourit d'un sourire guingois,
leva son sabre et...
« Arrêtez ! »
Il tourna la tête d'un mouvement agacé, recherchant de ses yeux furieux celui qui
avait osé l'interrompre en pleine dégustation. C'était un aristocrate: courtaud,
boulot, bedonnant, très laid ; l'allure épaisse d'un chantre d'église.
« Pourquoi abattre une chair si fraîche ? », s'enquit-il d'un rictus qui
affichait toute sa perversité.
Le garde parut déconcerté. Alors, il agrandit son jugement :
« Ce que je veux dire, c'est qu'il faut cueillir la noix tant qu'elle est mûre,
croyez-moi messieurs qu'il n'y a rien de pire qu'une vieille noix de coco rance. Je
me porte garant pour acheter cette esclave. Ce serait une énorme perte de laisser
tout ce gras aux charognards. »
Le comte Bonaparte, arrogant dans ses manches grises, dévisagea l'individu d'un
regard hautain, puis ayant pris une petite inspiration, lui dit :
« Écoutez-moi : il ne sied pas à notre dignité d’avoir avec vous un long
entretien. Nous ne nous rangeons guère aux côtés de ceux qui prennent partis pour
ces animaux. Alors vous feriez mieux de vous rasseoir mon cher, et de laisser les
choses suivrent leurs cours. »

Le prétendu acheteur ne débattit pas plus longtemps et se rassit. Nyokabi devint


rouge et le nègre devint pâle. Ils crièrent très fort. Le visage rouge devient
pâle, la face pâle passe au rouge. Avec les mots, on en voit de toutes les
couleurs. Joé, pareil à un lion mis en cage, tira sur ses chaînes et s'époumona en
criant des je t'aime, brouillés par le bruit amer de ses sanglots. Fasciné par la
merveillosité de cette scène, les spectateurs blancs admiraient tout cela avec de
grands yeux croustillants tandis que le soldat levait son sabre d'une lenteur
maladive, voulant faire durer le suspens. Enragé par ce spectacle digne d'un
théâtre dressé à la porte de Notre-Dame, le nègre, dans un excès de colère, tira
violemment sur ses chaînes et ramena à lui la pièce de charpente ferrée. Celle-ci
bascula, se mit à glisser vers l'avant, mais une furieuse bourrade donnée par
l'esclave dévia sa trajectoire, et l'envoya plutôt en arrière, écrasant une dizaine
de gardes au passage. Le choc envoya aussi bouler le colon sur le sol, la tête
broyée par le frappement du poteau contre son crâne. Tous furent stupéfiés par ce
revirement de situation, et si avant, le visage du duc de Guise arborait une teinte
rougeâtre, à présent sa couleur était telle qu'elle ferait pâlir de jalousie une
bourrasque de neige.

Joé courut à toutes jambes, dans un raclement de chaînes et du lourd poteau qui le
suivait en soulevant la poussière, ébranlant à chaque foulée quelques pierres qui
en entraînait d’autres. Soudainement, dans un cri de guerre et de détresse, il
trancha la gorge du soldat avec l'une des mailles acérées qui l'attachaient au
poignet. Celui-ci tituba comme un ivrogne avant de tomber en arrière, et dans sa
chute, son sabre s'envola pour se loger pile dans la main de l'esclave. Un élan
irrésistible l’agenouilla près de la vieille femme dont il souleva le buste tandis
que sa main caressait le visage brûlant.
« Maman, je t'aime tu le sais, enfuis toi dans les mornes vers le sud-ouest, il
y a un groupe de marrons là-bas qui te protégerons. Je vais faire diversion.
— Je suis fière de toi mon fils, mais je me suis trop cachée durant ma vie, je
n'en ai plus la force à présent. C'est l'heure pour moi de me reposer. Ne me
retiens pas je t'en prie.
— Mère, femme africaine, si tu savais ô combien je t'aime.
— Je t'aime bien plus encore. Emmène moi vers les ancêtres mon enfant. Je
veillerai sur toi depuis là-bas. J'ai tellement hâte de voir ton père si tu savais.
Emmène moi mon fils, ne laisse pas ce plaisir aux blancs. »
La physionomie du nègre prit une expression de gravité et de tristesse profonde.
Son front se barra d'un pli soucieux, une goutte de larme s'échoua sur sa pommette.
La difficulté, les souvenirs d'autrefois donnaient quelque chose de solennellement
triste aux séparations. Toutefois, l'esclave savait que quoique triste, cette
séparation était une brillante échappatoire pour la vieille femme ; une façon de se
procurer la paix de l'âme et de mettre fin à ses tourments. De ses lèvres
tremblantes, il embrassa doucement le front de Nyokabi.
« Fais un doux voyage, mère. »
Puis ramenant son poignet enchaînée sous la gorge de sa génitrice, il lui coupa le
pouls sans grande effusion de sang, et tandis qu'elle agonisait délicieusement, il
vit sa lèvre inférieure se relever en un grand sourire de délivrance. Pour la
première fois de son existence, le nègre fût ravi de tenir un cadavre dans ses
bras, et d'en avoir été le meurtrier. Nyokabi était délivrée, il l'était aussi.

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