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B ULLETIN DE LA S. M. F.

W ILLIOT
Note sur le procédé le plus simple de calcul
des nombres de Bernoulli
Bulletin de la S. M. F., tome 16 (1888), p. 144-149
<http://www.numdam.org/item?id=BSMF_1888__16__144_1>

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144

Note sur le procédé le plus simple de calcul des nombres


de Bernoulli; par M. WILLIOT.

(Séance du 6 juin 1888.)

De nombreuses méthodes ont été proposées pour simplifier,


autant que possible, le calcul des nombres de Bernoulli ; mais il
ne semble pas que Pon ait tiré un parti suffisant des remarquables
formules de Seidel, généralisées par M. Stern.
M. E. Catalan, en démontrant le théorème de Staudt et Clau-
sen, a signalé comme avantageux ( 1 ) Remploi des nombres entiers

(') Bulletin des Sciences mathématiques, y série, T. IV (mars 1880).


— 143 —
et impairs P,,, déterminés par la formule
P^==2(2^——I)B^;

mais les formules complexes qui lui servent au calcul de Pa» sont
un obstacle à Inapplication de cette méthode. Déjà M. Edouard
Lucas, après avoir démontré la seconde formule de Seidel ( ' ) ,
(a) (i^- i)B2,,+ ^(2 2 ^- 2 — i) B^-2+ ^(-^-^OB^-^ ... == o,
remarque que cette formule équivaut à l'expression symbolique
P'»(P - h l ) ^ = 0,

où les exposants doivent être transformés en indices après le dé-


veloppement.
Si l'on transforme, à l'aide de celle équation, les Pa/^ en déter-
minants, on constitue le Tableau suivant, formé très simplement
au moyen des coefficients binomiaux :
n == 3 3|i » » » »» .» » » » 3 [ï 0 00 0
4 i 6 i » » »» » » » W — 17 0 I0 60
5 » 5 10 I » »» » » )) »

+ i55 0 0 I0 0
6 » i i5 i5 ï »» » » » »

— 2073 0 0 0 I0
» » 7 35 ai ï» » » » »

-+- 3829.7 0 000 I


» » i -28 70 28ï » » )) ))
—g'^P61) 0 0000
» » » 9 ^ î ï9'^ ^6 ï y )) )> -+- 28620619 0 0000
» » )> ï 45 210 210 4^ ï » »

» » » » i l i65 462 33o 55 I »

w » » » ï 66 49^ O^ 493 66 ï

La réduction très facile de ce déterminant nous donne aisé-


ment dans la première colonne, en dehors de Pa == ï , P / . = = a ,
P,=3, p , = ^ p ^ i 5 5 ^ . . .
La simplification résultant de l'emploi de la formule (a) de
M. Seidel est donc considérable; mais les nombres Pa/; ont mal-
heureusement une croissance bien plus rapide encore que celle
des nombres de Bernoulli, et nous croyons plus avantageux d'avoir
recours à l'autre formule de M. Seidel, en la transformant d'une
façon analogue.
Celte formule
B^-H(B -+-1)" -h B" (B -4- i)"-1-1 == o

( ') Bulletin de la Société mathématique de France,^. VIII, n° 5 (1880), p. 1:2.


XVï. 10
IU)

donne par développement

( y -t- '-Y—' ) l^// -T- [ 713 -+- ( n +1)3 J B^,-2

+ [n^(n -+- i)5]B^+ . .. j B; =-= o,


( |i 4- {n -+- i)JB,,4-i

selon que n est pair ou impair.


Or on a, identiquement,
'in— P-+- a
+')
np-b(n -^- I )p= (71-
/
s^'
^ ———————————

71+1

On peut donc écrire, en fais ant 0

Q2/.= = (27i4-i)B2^
1
0
n } î
/ - - \ n /»+( 71 4- I \ +i n -r-1 ^/l
l^iÀ^ 71=1/3
Q2/1-2-+-
("
\n + i ) Q2//-4 + . . .
714-1
71+1 w

selon que /i est pair ou impair. On supprimera le dénominateur


commun (n + i), et l'on pourra, en remarquant que les Q d^'ndice
impair sont nuls, écrire symboliquement

Q"(i-4- Q^+i == o.

En admettant Qo== i, Q< = = — i , on peut développer en déter-


minant cette formule et poser
» l|'2 » » » » » » » » n == 2
» )) i 3 » » » » » » r> 3
» » » 4 4 » y » » » )) ... 4
» » » I 10 5 » » » » )) 5
» )) )) 6 20 6 )) » » » » 6
» 1" » » »
( ^ + O B ^ Q , , ^ ^ » » » i il 35 )) 7
» » » » 8 56 )) »56 8 » 8
» » » » i 36 9 »126 84 » 9
)) » » )) » 10 120 232 120 10 » ... 10
» » » » )) i 55 33o 462 i65 il lî
» » » » » » 12 220 792 792 <<l'20 12 . . . 12

( ' ) Euler a rencontré la série de ces nombres Q^ dans la sommation de la sér e


1
. ! i J
. !
, 22"-*7^3W
l 2 ""^ 2"* + 32" ' 4^ ^" l.-2.3...(^+i) Q 2 »'
- 147 -
La formation de ce déterminant avec les coefficients binomiaux
est des plus simples.
Cette simplification est d^ailleurs naturelle, étant donné que,
suivant la loi de MM. Standt et Clausen, le dénominateur de 83,,
ne doit contenir aucun facteur premier compris entre (/i+i)
et(2n-+-i).
Le desideratum serait de faire sortir du déterminant tous les
facteurs non premiers compris entre i et (9./?-t-i); multiplions,
par les facteurs non premiers

^ r5, 'AI 5 ^7, 33 5 39, 45, 5i •) ^T'


'25 ? 35 Î 55,
î9,

les colonnes dont le dernier chiffre est Funité et correspond au


même nombre à l'extrémité de la ligne. Nous pourrons alors di-
viser respectivement les lignes par 4» ^ <^» 9, io, 1 2 , i 4 ? 1 ^ 7 i6?
1 8 , et faire sortir des déterminants tous les nombres non premiers
qui figurent au dénominateur
1 )' )) » » » » » » ...
10 45 » » )) w » v » ...
» i 3o ï » » y M v M ...

» i i8<) 35 / » )) )) ...

(~ ï^- 1 » >) - ï5 y »
(•A/l-r-l)B^==Q^= 9 )) » ...

1 . '2.3.5 .7.1 ( . 1 7 . y » i 4 î4 i4o r )) y )) ...

» y » ï 1% 378 ri% )) )) ...

y » » ï 55 49 50 46'2 i65 •A3l )) ...

» » » » ï 275 66 60 385 ï ...

Nous ne conservons ainsi au dénominateur que les nombres pre-


miers compris entre ï e t ( / î + ï). Mais nous avons à faire disparaître,
par la réduction, les facteurs 9, i5, a i , aj, . . . que nous avons
introduits, et nous profiterons naturellement pour cette élimina-
tion de ce que ces facteurs de la forme (2/1-4-1) doivent diviser les
déterminants suivant la loi de MM. Standt et Clausen.
La réduction de ces déterminants ne présente d^ailleurs aucune
difficulté. Elle conduit aux formes suivantes, dans lesquelles le
dénominateur comprend les nombres premiers de a à (n -4- ï ) et
le nombre (2/1 4- ï) s^il est premier.
148

i° De n= 3 à n == 8
5.5 1 i 0 0 n == 5
R în ( l
-) ~ n ï - 691 o 7 0 6
(271+1)2.3.5 7.5 o 0 I /
—36i7 o 0 0 8

2° De n === 9 à ^ = 14 :

5.5.7 i 0 0 0 0 0 0 0 0
— 691 o 1 0 0 0 0 0 0 0
7.5.7 o 0 I 0 0 0 0 0 0
(—i)"- 1 -36i7 .7 o 0 0 I 0 0 0 0 0
( 2 71 -h 1 ) 9.. 3 . 5 . 7 . 11 . I 3 43867.5 o 0 0 0 I 0 0 0 0 n= 6
—i746iH.7 o 0 0 0 0 II 0 0 0 10
8545l 3.5.7 o o o o o 0 I 0 0 il
—236364091 o 0 0 0 0 0 0 i3 0 12
8553io3.5.7 o 0 0 0 0 0 0 0 I i3
—23749461029.7 o 0 0 0 0 0 0 0 0 i4
On trouve ainsi

8545i3.5.7.i i 8545(3
22
-2.3.5.7.11.a3 2.3.23'
^ %374946i029 . 7 . I I - I 3 23749461029
2.3.5.7.ii.i3.29 2.3.5.29
3° De n == 15 à n •===. ^
-36i7.7.n I
43867.5.H 0 I
—174611.7 0 0 I

(-i)"-1 8545i3.5.7.n 0 0 0 1
>6364o9i.ii o o o o i3
(2/1+1)2.3.3.7.11.13.17
8a553io3.5.7.il 0 0 0 0 0 I
—23749461029.7.11 0 0 0 0 0 01
86i5841276005.5 0 0 0 0 0 001 n = i5
—77oc}32io4i2i7.7- I I 0 0 0 0 0 000 n = 16
3

B32
77 0 9 3<ÎI0 4I2l 7 . 7 . H - Ï 7709321041217
- 2.3.5.7.1 i.i3.17 2.3.5.17
Le calcul ne comprend que des multiplications et des additions,
et s'effectue aussi rapidement que le permet l'importance des
nombres en question.
On trouve ainsi une confirmation de la loi de MM. Standt et
Clausen. Nous avons indiqué ici une réduction successive; mais
- 149 -
on pourrait également calculer directement un déterminant quel-
conque, c'est-à-dire un nombre quelconque de Bernoulli.
Nous sommes d^ailleurs arrivé à ces déterminants en réduisant
Impression immédiate du coefficient de la formule d'Euler

AF(»=AF'(a7)4-AiAF'(.r) h
-\- A,AF'(2)/22-4- AaAF^O)/^— ... + A,,,AF^(.r)/^+ .. .

qui est
i i
— - o o

1.2.3

î
1.2.3.4 r.ï.3 i.2
B//( ==(-iy/<-i
i.2..m
1.2.3.4.5 1.2.3.4 1.2.3 I.-2

1.2..W 1.2.(/7l—I) I.2.(^—2) I.2.(/l—3)

I I I 1
i.2.(/n-4-i) 1.2.m i.2.(/7i—î) i.2.(/n—a)

déterminant symétrique formé avec les (m -4- î) premières fonc-

lions ^.
Nous ne donnons pas ces calculs, un peu étendus, qui ne font
que conduire à la formule de Seidel.

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