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11/02/2024 20:56 Quélern — Wikipédia

Quélern
Quélern est un hameau de la commune de
Roscanvel dans le Finistère en France, qui est Quélern
principalement connu pour sa ligne fortifiée,
système de défense de la presqu'île de Roscanvel.

Toponyme
Géographie
Quélern vient du breton Ker ar Louarn, « village
des Renards », l'explication populaire racontant Pays France
que le canton fourmillait de ces animaux Coordonnées 48° 17′ 58″ N, 4° 33′ 37″ O
1
autrefois .

La famille Le Gentil de
Quélern
Tanguy Le Gentil, écuyer, issu d'une famille de la
noblesse de la presqu'île de Crozon, sieur de
Pencran, épousa le 7 juillet 1659 Esther
Françoise Goulhezré, dame héritière de Kerlern
(Quélern). Le couple prit alors le nom de Le
Gentil de Quélern. Tanguy Le Gentil de Quélern
participa notamment à la bataille de Camaret
(1694) où il commandait deux compagnies de
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gardes-marines et les milices gardes-côtes, soit
1 300 hommes. Il décéda le 1er février 1736 à
Crozon.

Son arrière-arrière-petit-fils Emmanuel Le Gentil de Quélern (1773-1843), jeune lieutenant de 25


ans sorti de Polytechnique, participa à l'expédition d'Égypte comme expert scientifique. Maréchal
de Camp, il fut promu baron de Quélern par Louis XVIII en février 1824.
2
Le manoir de Quélern existe toujours .

Lignes de Quélern
Les lignes sont implantées sur terrain militaire et sont propriété du Ministère des Armées. L'accès
est donc interdit et les prises de vues photographiques sont interdites.

Les lignes de Quélern ont pour fonction la défense de l'entrée du goulet de Brest contre une
éventuelle prise à revers de la pointe des Espagnols. Les lignes de Quélern constituent la seule
enceinte extra-urbaine conservée en France.

Quélern, élément de la défense de Brest

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Le débarquement de troupes espagnoles à la désormais nommée pointe des Espagnols en 1594 fait
prendre conscience que la défense de Brest doit désormais se faire à l'échelle de toute la rade.
Vauban, le premier, conçoit un plan de défense d'ensemble de la rade et propose la construction
d'un ouvrage pour la protection à revers des batteries qu'il implante dans la presqu'île de
3
Roscanvel .

Les travaux sont mis en œuvre dès 1695 (à la suite du débarquement anglo-hollandais sur la plage
de Trez-Rouz en 1694) par Vauban lui-même. Un vaste programme de travaux de fortifications est
lancé en 1776, conçu par le marquis de Longeron, pour protéger le port et l'arsenal de Brest côté
terre et reprend des préconisations émises par l'ingénieur du génie maritime Dajot. Ces travaux
4
sont entrepris de 1777 à 1785 à l'occasion de la guerre d'indépendance américaine .

Un ouvrage imposant

Les lignes de défense de Quélern forment un arc concave long de 1 220 mètres. L'enceinte
comprend deux bastions complets et deux demi-bastions dont le dernier participe aussi à la
défense de l'anse de Camaret. La garnison se compose de 900 hommes, renforcés par 300 garde-
côtes ; en cas de siège, l'effectif peut être porté à plus de 3 000 hommes. L'armement théorique est
de 65 pièces d'artillerie, canons, mortiers et obusiers, mais 21 pièces d'artillerie seulement seront
effectivement installées). Les différents magasins abritent plus de 17 000 kg de poudre. Selon les
estimations des officiers, 10 000 à 12 000 hommes seraient nécessaires pour mener un siège en
règle.

D'autres travaux furent entrepris au xixe siècle, notamment l'édification d'un réduit achevé en
1854, l'aménagement d'une escarpe et d'une contrescarpe, la construction de la caserne Sourdis et
3
d'un magasin à poudre .

Les lignes de Quélern gardent toujours une dimension fortement géostratégique. C'est toujours un
terrain militaire actif demeurant interdit d'accès. On franchit cette ligne par la porte haute dite
porte de Camaret et la porte basse dite porte de Crozon, qui ont été toutes deux détruites peut-être
4
entre 1940 et 1944 .
5
La ligne représente la seule enceinte hors d'une ville qui existe encore en France .

Réduit de Quélern
De 1852 à 1854, un fort dit réduit de Quélern est construit sur des plans modifiés de Vauban. Le
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réduit est un fort carré, bastionné et entouré d'un fossé creusé .

Toujours en service, il est la propriété du Ministère des Armées. L'accès ainsi que les prises de vues
photographiques y sont interdites.

Le Centre parachutiste d'entraînement aux opérations maritimes (CPEOM), composante mer


(Service Action) de la DGSE, y est installé. Auparavant basé à Aspretto, en Corse, le centre a
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déménagé en Bretagne en 1985 à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior .

Patrimoine civil
Sous la caserne de Sourdis se trouve, en bordure de falaise, au niveau de la grève, un curieux
édicule connu depuis le siècle dernier sous le nom de « Fontaine de Quélern ». Construite en pierre
de taille directement sur la grève, elle est alimentée par une source d’eau ferrugineuse, provenant
7
probablement d'une faille dans le réduit de Quélern . Bien connue des habitants, cette « ligne » de
sources alimentait de nombreux puits de ferme : l’une d’elles a été remise à jour et fournissait
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même en eau la caserne située en contrebas. L'eau d'infiltration contenant du fer (issu des
minéraux ferro-magnésiens des roches) qui descend par les diaclases se meut à l'intérieur des
schistes au hasard de la distribution des diaclases, et elle sort aussi au hasard de cette distribution,
donnant naissance à une zone de suintement ferrugineux à la base de la falaise. Le Fe2+, en
arrivant à l'air libre contenant 21 % d'O2, est oxydé en Fe3+. Cette oxydation a lieu sous l'action de
bactéries chimiolithotrophes ferroxydantes qui font précipiter le Fe3+ sous forme d'hydroxydes
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ferriques (Fe(OH)3) . Une avancée à fronton triangulaire abrite l’orifice par lequel l’eau s’écoulait.
Les bassins de décantation permettaient de concentrer le fer dans l’eau. Vers la fin du xixe siècle
1880-1890, un pharmacien de Brest eut l’idée d’aménager le point d’eau sur la grève et d’en faire le
commerce sous le nom de « Eau de Quélern ». Des glissements de terrain ont tari la fontaine, mais
la source continue de couler à gauche de la fontaine. Menacée par l’écrasement d’un arbre et
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l’érosion marine, elle risque aujourd’hui de disparaître .

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La seule route qui desservait Roscanvel passait sur la côte Ouest de la presqu'île. Des impératifs
militaires ont conduit à réaliser une route digue à la Première Guerre mondiale afin d'atteindre la
pointe des Espagnols dans de meilleures conditions pour les militaires de Sourdis. Aujourd'hui
l'étang de Kervian, ancienne vasière, est une zone humide que les oiseaux sédentaires ou
10
migrateurs apprécient .

Notes et références
1. Marc Simon et Annie Bardel, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours, Ouest-
France, 1985, p. 46.
2. « Ancien manoir, Le Manoir de Quélern (Crozon) (http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossi
er/ancien-manoir/6bdcae57-7e69-47e8-926b-78f8a98d5c64) », sur patrimoine.bzh (consulté le
10 avril 2023).
3. Jean-Yves Besselièvre, « les lignes de Quelern, XVIIe-xxe siècle », Avel Gornog, Crozon, no 13,‎
juillet 2005
4. Michel Dion, Batteries, réduits, tours, forts, casemates... de Camaret et Roscanvel, Brest,
Association du Mémorial Montbarey, 1996, 67 p.
5. Google Maps (http://maps.google.fr/maps?ll=48.295854,-4.562423&spn=0.005,0.01&t=k)
6. Jacques Baud, Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Lavauzelle, 1997,
p. 10.
7. Ces sources « de bord de mer » qualifiées d’aiguades, ont depuis longtemps été recensées par
les marins, transmises par le « bouche à oreilles » puis relevées sur les cartes pour que les
équipages viennent s'y réapprovisionner en eau douce au moyen d'embarcations portant des
barriques. Leur importance était telle que « les bateaux se trouvaient en compétition à celui qui
ferait son eau en premier ». Cf Jean Bourgoin et Jacqueline Carpine-Lancre, L'aventure
maritime, du golfe de Gascogne à Terre-Neuve, Editions du CTHS, 1995, p. 291.
8. Pierre Thomas, « Stalactites, concrétions et encroûtements quasi-stromatolithiques
d'hydroxydes ferriques (http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img227-2008-03-10.
xml) », sur planet-terre.ens-lyon.fr, 10 mars 2008.
9. « Roscanvel (http://fontainesprofanes.unblog.fr/2015/03/02/roscanvel/) », sur
fontainesprofanes.unblog.fr (consulté en août 2017).
10. « Quélern, l'étang de Kervian (https://www.presqu-ile-de-crozon.com/roscanvel/005-quelern.ph
p) », sur presqu-ile-de-crozon.com (consulté en août 2017).

Voir aussi

Bibliographie
Guillaume Lécuillier et al. (préf. Jean-Yves Le Drian), Les fortifications de la rade de Brest :
Défense d'une ville-arsenal, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Cahiers du
patrimoine » (no 94), 2011, 388 p. (ISBN 978-2-7535-1334-1)

Liens externes
Lignes fortifiées de Quélern (http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_do
cument&id=MERIMEEIA29001324), Inventaire général du patrimoine culturel de Bretagne
Réduit de Quélern (http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&i
d=MERIMEEIA29001325), Inventaire général du patrimoine culturel de Bretagne
Batterie de Pourjoint (http://www.fortiff.be/iff/index.php?p=325), Index de la fortification
française 1874 - 1914

https://fr.wikipedia.org/wiki/Quélern 4/5
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Batterie de Postolonnec (http://www.fortiff.be/iff/index.php?p=326), Index de la fortification


française 1874 - 1914

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