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U.S.T.H.B.

2020/2021
Faculté de Mathématiques L2 Math, Probabilités

Chapitre deux : Variables aléatoires réelles

Dénition 1. Soit (Ω, B) un espace probabilisable. On appelle variable aléatoire réelle sur (Ω, B)
toute application X : Ω → E où E ⊆ R, et qui vérie :
X −1 (x) = {ω ∈ Ω/X(ω) = x} ∈ B

(ce qui veut dire que X (x) est un événement).


−1

Remarque 1. Si E est dénombrable (par exemple E = N ou Z) on dira que X est une variable
aléatoire discrète (VAD), sinon on dira que X est une variable aléatoire continue.
Exemples :

1. Ω = {a, b, c, d}, B = P(Ω). Soit X l'application dénie de Ω dans E telle que X(a) = X(d) =
1 et X(b) = X(c) = 0. Montrons que X est une VAD sur (Ω, B). Ici E = X(Ω) = {0, 1} et :

X −1 (0) = {ω ∈ Ω/X(ω) = 0} = {b, c} ∈ B

et
X −1 (1) = {ω ∈ Ω/X(ω) = 1} = {a, d} ∈ B.
Donc X est une V.A. sur (Ω, P(Ω)).
2. Ω = {a, b, c, d}, B = {∅, {a} , {b} , {c, d} , {a, b} , {a, c, d} , {b, c, d} , Ω}. B est une Algèbre
sur Ω (à montrer). On dénie la même variable X que précédemment. alors :
−1
X (0) = {ω ∈ Ω/X(ω) = 0} = {b, c} ∈ / B ⇒ X n'est pas une V.A.

1 Variables Aléatoire Discrète


On prendra dans cette section E = X(Ω) dénombrable.

Z. Guessoum ... ...


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1.1 Loi de probabilité d'une VAD

Soit (Ω, B, P) un espace de probabilité. Soit X une VAD sur cet espace. La loi de probabilité
de X est telle que :
Pour x ∈ X(Ω), P(X| {z= x}) = P(X (x)) = P ({ω ∈ Ω/X(ω) = x}) .
−1

notation

Exemples
1. On jette un dé bien éuilibré. Soit X la variable aléatoire égale au numéro de la face obtenue.
Donc X(Ω) = {1, 2, 3, 4, 5, 6} . La loi de X est donnée par :
1
P(X = 1) = P(X = 2) = P(X = 3) = P(X = 4) = P(X = 5) = P(X = 6) = .
6
2. On jette un dé et on joue de la façon suivante : On gagne 10 da si on obtient un nombre
pair, 20 da si on obtient "1"ou "3" et on perd 10 da si on obtient "5".
(a) On a Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6} , X(Ω) = {−10, 10, 20}, et B = P(Ω).
X −1 (−10) = {ω ∈ Ω/X(ω) = 10} = {5} ∈ B,

X −1 (10) = {ω ∈ Ω/X(ω) = −10} = {2, 4, 6} ∈ B


X −1 (20) = {ω ∈ Ω/X(ω) = 20} = {1, 3} ∈ B
On en déduit que X est une variable aléatoire. Elle est discrète car X(Ω) ⊂ Z.
(b) La loi de probabilité de X est donnée par :
1
P(X = −10) = P ({5}) =
6
3 1
P(X = 10) = P ({2, 4, 6}) =
=
6 2
2 1
P(X = 20) = P ({1, 3}) = =
6 3
On vérie que P
x∈X(Ω)
.
P(X = x) = 1

Remarque 2. Lorsque X(Ω) est ni, alors on represente la loi de X par un tableau :
Pour l'exemple 1 : P(Xx= x ) 1 2 3 4 5 6
i

i
1 1 1 1 1 1

-10 10 20
6 6 6 6 6 6

Pour l'exemple 2 : x i
P(X = xi ) 1 1 1
6 2 3

Cas particuliers

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1. Variable certaine : c'est une variable qui est constante c'est-à-dire qui prend une valeur a
connue quelquesoit le résultat de l'expérience. On a donc :
P(X = a) = P(ω ∈ Ω/X(ω) = a) = P(Ω) = 1.

2. Variable indicatrice : Soit A ∈ B. la variable indicatrice de A est dénie par :


1 si ω ∈ A
(

0 si ω ∈
X(ω) =
/A

Sa loi est donnée par :


P(X = 1) = P(ω ∈ A) = P(A),
P(X = 0) = P(ω ∈
/ A) = P(A) = 1 − P(A).
Notation : X = IA .

1.2 Fonction de répartition

Dénition 2. : Soit X une V.A. sur (Ω, B, P). La fonction F dénie de R → [0, 1] par
F (x) = P(X ≤ x) = P({ω ∈ Ω/X(ω) ≤ x})

est appelée fonction de répartition de X .


Comme X est une VAD, alors la fonction F s'écrit :
X
F (x) = P(X = xi ).
xi ≤x

Exemple : On jette un dé et on considère la V. A. X égale au numéro de la face obtenue.


X(Ω) = {1, 2, 3, 4, 5, 6} et P(X = x ) =
i
1
6
∀i = 1, ..., 6. F (x) s'écrit alors :

si x < 1


 0

si 1 ≤ x < 2




 1

6


si 2 ≤ x < 3

1





3

si 3 ≤ x < 4


1
F (x) =
2
si 4 ≤ x < 5




 2
3


si 5 ≤ x < 6





 5
6

si x ≥ 6




1

Propriétés

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1. 0 ≤ F (x) ≤ 1 ∀x ∈ R
2. F est croissante
3. lim F (x) = 0 lim
x→−∞ x→+∞
F (x) = 1
Preuve

1. Par dénition F (x) = P(X ≤ x) donc F (x) ∈ [0, 1] ∀x ∈ R car une probabilité est toujours
comprise entre 0 et 1.
2. Soient x et y ∈ R tels que x ≤ y, alors
{ω ∈ Ω/X(ω) ≤ x} ⊆ {ω ∈ Ω/X(ω) ≤ y}
⇒ {X ≤ x} ⊆ {X ≤ y} ⇒ P(X ≤ x) ≤ P(X ≤ y)
⇒ F (x) ≤ F (y) ⇒ F est croissante.
3.
lim F (x) = lim P(X ≤ x) = P({ω ∈ Ω/X(ω) ≤ −∞}) = P(∅) = 0
x→−∞ x→−∞
lim F (x) = lim P(X ≤ x) = P({ω ∈ Ω/X(ω) ≤ +∞}) = P(Ω) = 1
Supposons que X(Ω) = {x , x , ..., x . On peut montrer que
x→+∞ x→+∞

Remarque 3. 1 2 i−1 , xi , ...}

P(X = xi ) = F (xi ) − F (xi−1 ).


En eet, X X
F (xi ) − F (xi−1 ) = P(X ≤ xi ) − P(X ≤ xi−1 ) = P(X = xj ) − P(X = xj )
xj ≤xi xj ≤xi−1
   
= P(X = x1 )+P(X = x2 )+...+P(X = xi ) − P(X = x1 )+P(X = x2 )+...+P(X = xi−1 ) = P(X = xi ).

Probabilité sur un intervalle : Soient a et b deux réels tels que a < b

1. P(X ∈ [a, b]) = P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) − P(X < a) = F (b) − F (a) + P(X = a)
2. P(X ∈ [a, b[) = P(a ≤ X < b) = P(X < b)−P(X < a) = F (b)−F (a)−P(X = b)+P(X = a)
3. P(X ∈]a, b]) = P(a < X ≤ b) = P(X ≤ b) − P(X ≤ a) = F (b) − F (a)
4. P(X ∈]a, b[) = P(a < X < b) = P(X < b) − P(X ≤ a) = F (b) − F (a) − P(X = b)
Preuve : On démontre le premier, les autres se font de la même manière
   
P(a ≤ X ≤ b) = P (X ≤ b) ∩ (X ≥ a) = P (X ≤ b) ∩ (X < a)
 
P(A ∩ B) = P(A) − P(A ∩ B) = P(X ≤ b) − P (X ≤ b) ∩ (X < a)

or a < b  
⇒ P (X ≤ b) ∩ (X < a) = P(X < a)

d'où P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) − P(X < a) = F (b) − F (a) + P(X = a).


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1.3 Espérance mathématique, Variance, Ecart-type

1. Espérance mathématique
Dénition 3. On appelle espérance mathématique de X , notée E(X), la quantité (si elle
existe) : X
E(X) = xi P(X = xi )
xi ∈X(Ω)

En particulier : Pour et si P est la probabilité uniforme, c'est-à-dire


 
Card X(Ω) = n
P(X = xi ) = 1
n
∀xi ∈ X(Ω) , alors
: la moyenne arithmétique.
n n
X 1 1X
E(X) = xi = = xn
i=1
n n i=1

Exemple : On reprend l'exemple sur le jeu avec le dé. On jette un dé et on joue de la façon
suivante : On gagne 10 da si on obtient un nombre pair, 20 da si on obtient "1"ou "3" et
on perd 10 da si on obtient "5". On a vu que
1 1 1
P(X = −10) = P(X = 10) = P(X = 20) =
6 2 3
Alors X 1 1 1
E(X) = xi P(X = xi ) = (−10) × + 10 × + 20 ×
6 2 3
xi ∈X(Ω)

−10 + 30 + 40
= = 10
6
ceci veut dire que l'espérance moyen du gain est égal à . 10
Propriétés de l'espérance : (Linéarité)

(a) E(a) = a pour toute constante a ∈ R


(b) E(X + a) = E(X) + a
(c) E(aX) = aE(X)
(d) E(X + Y ) = E(X) + E(Y ) (Y est une autre variable aléatoire, voir section ??)
Théorème 1 (Théorème de transfert). Soit X une VAD sur (Ω, B, P). Soit g : R → R
une fonction continue. Alors
X
E(g(X)) = g(xi )P(X = xi )
xi ∈X(Ω)

Ceci veut dire qu'on n'a pas besoin de calculer la loi de probabilité de g(X) pour calculer
son espérance.
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2. Variance
Dénition 4. La variance d'une VAD (si elle existe) est donnée par :
X
V ar(X) = (xi − E(X))2 P(X = xi )
xi ∈X(Ω)

Cette quantité mesure la dispersion des valeurs x autour de leur espérance.


i

Remarque 4. D'après le théorème de transfert, on peut écrire V ar(X) = E[X − E(X)] 2

Propriétés de la variance

(a) V ar(X) ≥ 0
(b) V ar(X) = 0 ⇔ X = E(X) = a
(c) V ar(X + a) = V ar(X) (invariance par translation)
(d) V ar(aX) = a V ar(X)
2

(e) V ar(X) = E(X ) − (E(X))


2 2

Preuve
On utilise les propriétés de linéarité de l'espérance :
(a) Par dénition
(b) X
V ar(X) = 0 ⇔ (xi − E(X))2 P(X = xi ) = 0
xi ∈X(Ω)

⇔ (xi − E(X))2 P(X = xi ) = 0 ∀xi


xi − E(X) = 0 ( carP(X = x ) 6= 0) ⇔ x = E(X) = a
i i (∀i donc constant)
(c)
 2  2
V ar(X+a) = E (X+a)−E(X+a) = E X+a−E(X)−a = E[X−E(X)]2 = V ar(X)

(d)
 2  2
V ar(aX) = E aX − E(aX) = E a(X − E(X)) = a2 E[X − E(X)]2 = a2 V ar(X)

(e)
V ar(X) = E[X − E(X)]2 = E[X 2 − 2XE(X) + (E(X))2 ]
= E(X 2 ) − 2(E(X))2 + (E(X))2 = E(X 2 ) − (E(X))2

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xi 2 4 6 yi -4 3 33
1 1 1 1 1 1
P(X = xi ) 4 4 2
P(Y = yi ) 2 3 6

Exemple : Soient X et Y deux VAD de lois données par :


1 1 1 9
E(X) = 2 × +4× +6× =
4 4 2 2
1 1 1 9
E(Y ) = (−4) × + 3 × + 33 × =
2 3 6 2
Ces deux variables ont la même espérance. Calculons leurs variances :
1 1 1
E(X 2 ) = 22 × + 42 × + 62 × = 23
4 4 2
1 1 1 385
E(Y 2 ) = (−4)2 × + 32 × + 332 × =
2 3 6 2
9 11
⇒ V ar(X) = E(X 2 ) − (E(X))2 = 23 − ( )2 =
2 4
et 385 9 689
⇒ V ar(Y ) = E(Y 2 ) − (E(Y ))2 = − ( )2 =
2 2 4
Ce qui veut dire que Y est beaucoup plus dispersé autour de sa moyenne que ne l'est X .
Dénition 5. On appelle écart-type de X la quantité V ar(X).
p

Remarque 5. L'espérance, la variance et l'écart-type sont les principales caractéristiques


d'une Variable Aléatoire X .

1.4 Moments non centrés et moment centrés

Dénition 6. (a) On appelle moment non centré d'ordre r ∈ N d'une VAD, la quantité

(si elle existe) X


Mr (X) = E(X r ) = xri P(X = xi )
xi ∈X(Ω)

(b) Le moment centré d'ordre r est déni par :


 r X
µr (X) = E X − E(X) = (xi − E(X))r P(X = xi )
xi ∈X(Ω)

Remarque 6.
M1 (X) = E(X)
V ar(X) = E(X 2 ) − (E(X))2 = M2 (X) − M12 (X)
µ1 (X) = 0, µ2 (X) = V ar(X)

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2 Variables Aléatoire absolument Continue
Soit (Ω, B , P) un espace de probabilité. On prendra dans cette section E = X(Ω) ⊆ R et B
la tribu des boréliens. Soit F la fonction de répartition de la variable X dénie pour x ∈ R par
R R

F (x) = P(X ≤ x),

Dénition 7. On dit qu'une variable aléatoire est absolument continue, si sa fonction de réparti-
tion F (x) est continue, admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche.
Remarque 7. La fonction de répartition F d'une variable aléatoire absolument continue a les
mêmes propriétés que celle d'une variable aléatoire discrète, à savoir :
1. 0 ≤ F (x) ≤ 1 ∀x ∈ R
2. F est croissante
3. lim F (x) = 0 lim F (x) = 1
x→−∞ x→+∞

Exemples :

Soit X une variable aléatoire de fonction de répartition :


1. (
0 si x < 0
F (x) =
1−e si x ≥ 0
−x

Cette fonction est continue sur R. D'autre part, lim = lim x


= 0 (dérivée à
F (x)−F (0) 0
x

gauche) et nous avons aussi lim = 1 (dérivée à droite). Donc F est


x→0− x→0−
F (x)−F (0) 1−e−x
= lim
continue et admet une dérivée à droite et une dérivée gauche. Par dénition, X est une
x→0+ x x→0+ x

variable aléatoire absolument continue.


2. 
0 si x < 1
1 − 1 si x ≥ 1
F (x) =
x
Cette fonction est continue sur R. On a lim x→1−
= 0. Nous avons aussi lim
F (x)−F (1)
x
=
x→1+
F (x)−F (1)
x

= 1. Donc F admet une dérivée à droite et une dérivée gauche. Par dénition, X
1− x1
lim
est une variable aléatoire absolument continue.
x→1+ x−1

Théorème 2. Soit X une variable aléatoire réelle (VAR) absolument continue. Alors
1. P(X = x) = 0
2. P(X ∈ [a, b]) = P(X ∈ ]a , b ]) = P(X ∈ [ a, b [) = P(X ∈ ]a, b[) = F (b) − F (a)
Preuve
D'après les résultats établis dans la partie précédente (Variable Aléatoire Discrète), on a
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1. P(X = x) = F (x) − F (x ) = F (x) − F (x) = 0 car F est absolument continue.

2. P(X ∈ [a, b]) = F (b) − F (a) + P(X = a) = F (b) − F (a) d'après (a). Idem pour les autres.
2.1 Densité de Probabilité

Dénition 8. Soit X une variable aléatoire absolument continue, de fonction de répartition F .


On appelle fonction densité de probabilité la fonction dérivée de la fonction de répartition, notée
f et dénie implicitement par :
Z x

F (x) = f (t)dt
−∞

Remarque 8. 1. la densité f est donc la dérivée de la fonction de répartition F .


2. On peut trouver des exemples, assez complexes, où F est continue et strictement croissante
mais n'admet pas de densité (voir Loi de Cantor), c'est-à-dire de cas où la loi est continue
mais pas absolument continue. Dans la pratique, les lois usuelles que nous rencontrerons
seront soit discrètes, soit dénies par une densité.
Propriétés :

1) f (x) ≥ 0 ∀x ∈ R
2) R f (x)dx = 1
+∞

−∞

3) P(X ∈ [a, b] = R f (x)dx


b

a
Preuve

1) Car f est la dérivée d'une fonction croissante au sens large.


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2) Par dénition, R f (t)dt = lim R f (t)dt = lim F (x) = 1
+∞ x

x→+∞ −∞ x→+∞

3) P(X ∈ [a, b]) = F (b) − F (a). D'après la dénition de la densité on a :


−∞

Zb Za Zb
F (b) − F (a) = f (x)dx − f (x)dx = f (x)dx
−∞ −∞ a

Remarque 9. Les propriétés 1) et 2) sont caractéristiques d'une densité de probabilité, c'est-à-dire


que toute fonction positive et intégrable à 1 sur R dénit une loi de probabilité.
Exemple Soit X la variable de densité de probabilité :
(
ae si x > 0
−2x
f (x) =
0 si x ≤ 0
1) Déterminer la constante a.
2) Déterminer la fonction de répartition de X .
Solution
1) Comme f est une densité de probabilité alors elle verie les propriétés 1) et 2) des variables
absolument continues. La propriété 1) c'est-à-dire f (x) ≥ 0 implique a ≥ 0. De plus et
d'après la propriété 2) :
Z+∞ Z0 Z+∞
f (x)dx = 0dx + ae−2x dx = 1 ⇒ a = 2
−∞ −∞ 0

La densité de X est donc donnée par


(
si x > 0
2e−2x
f (x) =
0 si x ≤ 0
2) Par dénition de la densité de probabilité on a pour x ∈ R :

Zx
si x ≤ 0


0dt



Zx 

 −∞
F (x) = f (t)dt =
Z0 Zx
si x ≥ 0


−∞
0dt + 2e−2t dt






−∞ 0

D'où : (
0 si x ≤ 0
F (x) =
1 − e−2x si x ≥ 0
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2.2 Moments d'une VAR absolument continue

Soit X une VAR absolument continue de densité de probabilité f


1. Espérance mathématique
Dénition 9. On appelle espérance mathématique de X , notée E(X), la quantité (si elle
existe) :
Z+∞
E(X) = xf (x)dx
−∞

Propriétés de l'espérance : identique à celle d'une VAD

(a) E(a) = a pour toute constante a ∈ R


(b) E(X + a) = E(X) + a
(c) E(aX) = aE(X)
(d) E(X + Y ) = E(X) + E(Y ) (Y est une autre variable aléatoire)
Théorème 3 (Théorème de transfert). Soit X une VAR sur (Ω, B , P). Soit g : R → R une
fonction continue. Alors
R

Z +∞

E(g(X)) = g(x)f (x)dx


−∞

2. Variance
Dénition 10. La variance d'une VAR (si elle existe) est donnée par :
Z+∞
V ar(X) = (x − E(X))2 f (x)dx
−∞

Remarque 10. D'après le théorème de transfert, on peut écrire V ar(X) = E[X − E(X)] 2

Propriétés de la variance : identiques à celle d'une VAD

(a) V ar(X) ≥ 0
(b) V ar(X + a) = V ar(X) (invariance par translation)
(c) V ar(aX) = a V ar(X)
2

(d) V ar(X) = E(X ) − (E(X))


2 2

3. Moments non centrés et moment centrés

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Dénition 11. (a) On appelle moment non centré d'ordre r ∈ N d'une VAR, la quantité

(si elle existe)


Z+∞
Mr (X) = E(X r ) = xr f (x)dx
−∞

(b) Le moment centré d'ordre r est déni par :


 r Z+∞
µr (X) = E X − E(X) = (x − E(X))r f (x)dx
−∞

Remarque 11.
M1 (X) = E(X)
V ar(X) = E(X 2 ) − (E(X))2 = M2 (X) − M12 (X)
µ1 (X) = 0, µ2 (X) = V ar(X)

Théorème de changement de variable Soit X une variable aléatoire absolument continue


sur (Ω, B , , P)) et de fonction densité f . Soit g une fonction continue, bijective (donc inversible)
et dérivable. Posons Y = g(X). Alors la fonction densité de Y est :
R X

si y ∈/ Y (Ω)


 0
f (y) = f (g (y))
si y ∈ Y (Ω)
Y −1
 X
0
g (g (y)) −1

Exemple
Soit X une variable aléatoire absolument continue, de fonction densité
1 si − 2 ≤ x ≤ 2

f (x) = 4

0 sinon
Soit la VAR Y = aX + b, a > 0. Expliciter Y (Ω) et donner la loi de Y .
Solution : X(Ω) = [−2, 2] ⇒ Y (Ω) = [−2a + b, 2a + b]. La fonction g(x)=ax+b est continue,
bijective et dérivable sur R donc d'après le théorème de changement de variable on a
1 si − 2a + b ≤ y ≤ 2a + b

f (y) = 4a
sinon
Y
0

Remarque 12. Même dans le cas où la fonction g n'est pas inversible, on peut parfois déterminer
la loi de Y = g(X). Considérons par exemple g(x) = x ; la fonction g n'est pas injective car
2

g(−x) = g(x) pour tout x ∈ R et cependant on peut déterminer la loi de la V.A. positive Y = X 2

en utilisant la fonction de répartition F . En eet, pour y ∈ R :


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 Si y ≤ 0 on a F (y) = P(Y ≤ y) = P(X ≤ y) = 0 (événement impossible)
Y
2

 Si y > 0, F (y) = P(X ≤ y) = P(|X| ≤ √y) = P(−√y ≤ X ≤ √y) = F (√y)−F


2
X (−

y) .
Si X est absolument continue elle admet une densité f et la densité de Y sera donc :
Y X

X
√ √
si y > 0

f ( y) + f (−
X y) X


dF (y)  2 y
f (y) = =
si y ≤ 0
Y
dy 
 0

RÉSUMÉ
Une variable aléatoire (V.A.) X est une application qui à un événement fait correspondre un
nombre.
La loi de probabilité d'une V.A. peut toujours être dénie par sa fonction de répartition (f.r.) F ,
où F (x) représente la probabilité de toutes les valeurs inférieures ou égales au réel x.
Si l'ensemble des valeurs possibles de X est dénombrable, i.e. s'il existe une bijection permettant
de le représenter par l'ensemble des x , i ∈ N , la V.A. est dite discrète et sa loi est dénie par

l'ensemble des couples (x , p ) avec p = P(X = x ).


i

i i∈N∗
Si l'ensemble des valeurs possibles de X est un sous-ensemble non dénombrable de R, la V.A. X est
i i i

dite continue. Dans le cas où sa f.r. F est dérivable, sa loi est dénie par sa densité de probabilité
f qui est la fonction dérivée de F : f = F . 0

Les deux principales caractéristiques d'une distribution de probabilité sont :


 l'espérance mathématique E(X) qui est une caractéristique de valeur centrale :
Z+∞
E(X) =
X
xi p i ou E(X) = xf (x)dx
i∈N∗ −∞

 la variance V ar(X) qui est une caractéristique de dispersion autour du centre E(X) :
 2  2
2
V ar(X) = E X − E(X) = E(X ) − E(X)

Pour déterminer la loi de probabilité de la V.A. Y = g(X), même dans le cas où la loi de X est
dénie par sa densité, il est presque toujours préférable de déterminer au préalable sa fonction de
répartition, et éventuellement de dériver ensuite pour obtenir la densité.

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