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LA CRIMINOLOGIE Cours s5
LA CRIMINOLOGIE Cours s5
· Délinquance et victimes
· Criminalité et ethnicité
Dans les années 60-70, dans les pays anglo-saxons, est apparu un
nouveau courant nommé criminologie critique ( ou criminologie
radicale, ou criminologie nouvelle ou criminologie néo-marxiste). Dans
le l'ouvrage de Taylor, Walton et Young " The new criminology" (1967),
l'action criminelle doit être considérée comme un acte politique par
lequel un délinquant exprime son rejet du pouvoir en place, un refus de
l'organisation sociale de la société capitaliste qui créent des
discriminations (majorité des criminels en prison ont fait des atteintes à
la propriété, les personnes nanties bénéficies d'un système de règlement
des conflits différents..)
La théorie dynamique :
4) Passage à l'action
2) Les lois doivent être écrites et codifiées afin que nul ne l'ignore
Il résume ses principes sous l'adage " Nullum crimen nulla poena sine
lege".
Trois idées sous-tendent au droit pénal:
Il faut distinguer le droit pénal général du droit pénal spécial (qui dicte
les comportements interdits). Les incriminations du droit pénal spécial
reflètent les valeurs et les fondamentaux de chaque société. Au sein du
droit pénal spécial, la criminologie est beaucoup moins présente.
4. la criminologie et la criminalistique
5. La criminologie et la pénologie
1.1 La phrénologie
La phrénologie (ou cranioscopie) est fondée par Franz Joseph Gall (1768-
1828). De 1810 à 1819, il publie les quatre volumes "anatomie et
physiologie du système nerveux en général et du cerveau en particulier".
Ils s'intéresse aux localisations. Selon lui, le cerveau est composé d'une
juxtaposition de zones marquées par des penchants. Le comportement
humain serait contraint par le jeu de ces différents penchants. Le latent
serait perceptible à partir du manifeste. Le comportement se moule dans
la forme du crâne. Si le crâne est développé en un point, l'individu aura
tendance au comportement caractérisé par le penchant. Il constate que
certains pencant sont communs aux hommes et aux mammifères :
Il serait possible d'établir des lois sociales des répartitions des faits. Les
sociologues étant chargés de rechercher des faits sociaux. Cependant, le
bilan de ces lois est mitigé, négligeant la place du chaos, du libre arbitre…
- Atavus
- Criminel dément
LOMBROSO préconise pour les femmes des peines légères les privants de
leur féminité (tonsure…)
La démarche de LOMBROSO est inductive et expérimentale; il contribue à
changer les idées des juristes de l'époque mais, se focalisant sur le
criminel, il n'envisage pas la société.
En 1913, l'Anglais GORING attaque cette thèse dans son ouvrage "the
english convict". Il refait des mesures de manière sérieuse et
systématique au moyen d'instruments (LOMBROSO se servait de ses
mains). Il compare les détenus anglais avec un groupe contrôle
(comprenant des étudiants et des officiers de l'armée). Se servant de
méthodes statistiques fort avancées, il distingue 37 traits physiques et 6
traits psychiques.
En 1906, lors d'un congrès, LOMBROSO explique comment l'idée lui est
venue. Il fait remonter la découverte de sa théorie à 1870. La théorie lui
serait apparue en une seule fois (comme une impétration divine). Ses
recherches auraient servis à confirmer sa thèse : "Dans chaque sauvage
sommeille un criminel". L'ethnographie du crime est la reconnaissance
de comportements incompatibles avec le développement linéaire
imaginé par les européens de l'époque. On associe à des objets de la
criminalité certains comportements : le tatouage serait le propre des
sauvages et des asociaux.
En 1884, CORRE pose que "Les races les plus rapprochées de l'état
primordial sont considérées comme les plus criminelles or, c'est dans ces
races que l'on constate la plus grande solidarité." Il démontre que ces
peuplades sont fortement perturbées par le colonialisme.
- La peine de mort, pour les individus dont les actes renvoient à une
anomalie permanente
- L'élimination directe par l'emprisonnement de longue durée et par la
déportation. Ce mode d'élimination ne doit pas voir sa durée fixée par le
code pénal.
L'homme criminel est déterminé par ces facteurs. FERRI remet en cause
le fondement de la responsabilité pénale qui, selon lui, ne peut être
basée sur la faute. La responsabilité ne peut être fondée que sur l'idée du
risque que le délinquant fait courir à la société. Il veut substituer les
peines par des mesures de défense sociale. Il est plus important
d'empêcher le délinquant de récidiver.
Ces mesures sont fondées, d'une part, sur l'élimination des individus
dangereux, d'autre part, par les "substituts pénaux", mesures
préventives destinées à protéger la société en neutralisant le potentiel
criminel des individus. Ces mesures préviennent le crime et la récidive.
FERRI pense que le pouvoir dissuasif est très faible et que l'Etat est
l'instrument qui doit mettre en place les mesures de prévention. Ex:
limitation des horaires de travail, limitation des ghettos, éclairage
nocturne des rues, suppression des taudis, création de refuge nocturne,
mesures dans l'ordre familial…
Un des problèmes de ces substituts est que FERRI pense pouvoir élever le
niveau moral sans toucher à la sphère économique.
Selon MARX, "un criminel produit des crimes mais produit aussi le droit
pénal, les professeurs de droit criminel… Il produit aussi la police, le
droit judiciaire, les jurés, les juges, les avocats, de la littérature… Le
crime éliminerait une partie excédentaire de la population du marché du
travail. Le crime diminue la concurrence entre les ouvriers et empêche
les salaires de tomber sous un certain minimum. Par la réaction sociale,
le crime absorbe une partie de la population (agents carcéraux…)
Le fonctionnalisme :
Nombre d'actes font l'objet d'une répression sans aucune relation avec
leur degré de nuisance alors qu'il existe des actes plus nuisibles pour le
corps social qui sont moins réprimés
2) Les actes incriminés sont ceux qui altèrent des sentiments moraux
reconnaissables (Cf. GAROFALO). DURKHEIM élimine cette hypothèse car
elle n'est pas scientifique, les sentiments moraux étant variables et
changeants.
3) Un caractère commun à tous les crimes, c'est le fait que dans toutes
sociétés, les crimes sont des actes qui froissent avec une certaine
intensité les sentiments communs d'une grande moyenne des individus
composant une société. Est donc criminel un acte qui froisse les états
forts et définit la conscience collective.
Le crime est normal et utile. Il est normal car il s'observe dans les
sociétés de tous types. Il ne constitue pas une maladie mais un
phénomène sociologique normal. Le crime peut présenter des formes et
des taux anormaux mais il reste normal s'il ne dépasse pas un certain
seuil.
Les lois de l'imitation (1890) : TARDE utilise l'idée d'imitation. Selon lui,
tous les actes importants sont dictés par un mécanisme de copie. Il émet
trois règles de l'imitation :
Conclusion :
On assiste aux USA à une perpétuation des travaux sociologiques dès les
années 1920.
Suite à la première guerre mondiale, il y a une fuite des cerveaux vers les
Etats-Unis. Les USA deviennent leaders de la sociologie mondiale. Les
sociologues contribuent à la mise en place d'une politique publique. Ils
interviennent dans la "prise du pouls" de la société. Les conflits sont
difficilement séparables de l'évolution de la société américaine.
La notion de désorganisation sociale est précisée par Robert PARK. " Elle
résulte d'une interprétation des changements sociaux liés au
développement des grandes industries et aux transformations du
contrôle social qui en découlent."
1.2. Le culturalisme
Pour les fonctionnalistes, les conduites sont différentes car au sein d'un
même système culturel, les statuts sociaux sont très divers. Il n'est pas
utile de s'interroger sur la personnalité de base d'un individu, il est
préférable de rechercher le type d'individu définit comme pertinent
pour occuper tel ou tel statut.
MERTON, en 1938, établit les fondations d'une théorie générale sur base
de l'anomie. Cette théorie sera, par la suite, reprise, étudiée et critiquée.
MERTON approfondit une distinction entre trois points (qui se
retrouvent implicitement chez DURKHEIM). Le fonctionnement de la
société repose sur ces trois variables.
1) Les buts culturels qui sont les désirs et aspirations que la culture
inculque aux hommes. Ces buts constituent un aspect de la structure
sociale.
L'un des buts portés sur l'échelle des valeurs est l'argent. De tous cotés
s'exerce sur les individus une pression valorisant un combat sans
relâche, or les mécanismes économiques ne permettent pas à tous
d'accéder à la richesse. Chaque individu tente à sa façon de réduire la
pression sociale. MERTON met en évidence cinq façons d'éviter et de
s'adapter aux disjonctions.
2. Innovation + -
3. Ritualisme - +
4. Evasion - -
5.Rébellion -/+ -/+
Le ritualiste n'adhère pas au but mais fait des moyens une vertu. Ils sont
surconformistes quant aux moyens (ex: le bureaucrate suivant les règles
aveuglement sans tenir compte du but final auquel elles ont été
affectées). Ce mode est très répandu dans les classes moyennes
inférieures.
Dans les années 1960, émergent des travaux considérants les théories
antérieures comme braquées sur l'étiologie. Certains des travaux
rationalistes se situent dans une filiation des travaux de Jérémie
BENTHAM. BENTHAM utilise une théorie utilitariste. Il pense que tout
comportement obéit à un calcul des plaisirs et des peines, un procédé
utilitariste coût/bénéfice. Les théories rationalistes s'inscrivent aussi
dans le courant de théories sociologiques qui portent le délinquant
comme centre telles celles de WEBBER ou BOUDON.
Dans les années 1950, dans les universités californiennes, à Berkley, des
séminaires rassemblent des auteurs comme BECKER, GOFFMAN, MATZA
qui s'inscrivent dans une filiation des travaux menés à l'école de Chicago,
surtout d'un point de vue méthodologique. On y développe des
approches ancrées, par exemple, sur l'observation participante. Ils
développent un courant de travaux critiques. On met en évidence une
rupture méthodologique. Ces chercheurs sont hostiles à la domination
fonctionnaliste; ils plaident pour le retour au "field work". Leur posture
méthodologique consiste à prendre en compte le vécu des acteurs et pas
le point de vue des institutions. La conception des acteurs du monde
social doit être l'objet d'étude.
3. Ils se démarquent des travaux antérieurs car ils n'ont pas une
conception déterministe de la délinquance. La délinquance serait tantôt
influencée par la culture, tantôt par le but social...
L'interactionnisme symbolique se base sur la théorie des
rôles conception pavlovienne).de Georges Herbert MEAD. Pour MEAD,
le stimulus implique d'abord une interprétation puis la réaction (et pas
le stimulus implique directement une réaction
Pour que les individus puissent communiquer avec les uns avec les
autres, ils doivent apprendre à identifier, définir et classer les objets qui
nous entourent. L'individu doit indiquer à lui-même le genre d'objet avec
lequel il doit traiter. L'objet étant identifié, un ensemble d'attentes est
provoqué. Ces attitudes et attentes déterminent en grande partie le
comportement par rapport à l'objet.
Les catégories où l'on classe les objets sont socialement construites (ex :
les catégories de personnes socialement reconnues sont des rôles
sociaux). Ces catégories nous amènent à développer au cours de
l'enfance, de l'adolescence et de la vie adulte, un système de rôle. On
apprend des critères définissant les rôles, les attentes par rapports au
comportement que cette personne doit avoir.
Qu'est-ce que le "self" (le soi dans la traduction) ? Le self est l'image que
nous avons de nous même. Il s'agit aussi d'un objet social. Ce que nous
tentons de faire de nous même dépend en premier lieu de l'objet social
que nous pensons ou désirons être. Les types de soi possible dépendent
de la culture. Ces rôles existent en nombre limité et sont plus ou moins
imposés. Le soi est élaboré au cours des processus d'interaction avec les
autres. En communiquant avec les autres, nous découvrons les catégories
dans lesquelles nous sommes. Nous pouvons ambitionner d'entrer dans
une certaine catégorie mais cette revendication doit prendre un sens
dans les termes de la culture de ceux avec qui nous communiquons et
nous devons la rendre possible la rendre plausible en la validant, c'est-à-
dire adopter les critères culturels du rôle. La validation du rôle est
réussie quand les autres indiquent par leurs réactions qu'ils nous
acceptent comme spécimen valable dans ce rôle.
MEAD pose que durant toute sa vie, chacun est engagé dans un processus
de construction, de maintien et de confortation de soi or, tous les rôles
auxquels nous sommes identifiés ne sont pas activement recherchés et
cultivés par nous même. On peut refuser certains rôles et en accepter
d'autres par résignation. L'entourage peut contraindre à nous faire
accepter un rôle auxquels nous nous résignons. Une fois prix dans ce
rôle, nous sommes disposer à adopter tous les comportements
soutenants ce rôle.
Dans son ouvrage "Asiles. Etudes sur la condition sociale des malades
mentaux et autres reclus", Erving GOFFMAN observe l'effet d'un univers
totalitaire sur l'image de soi des malades. Il fait référence à des univers
tels les prisons, les camps de concentrations, les homes.
L'individu qui a transgressé une norme et qui est perçu par le groupe
social comme étranger. Un individu à qui on ne peut faire confiance pour
vivre selon les normes.
L'individu ainsi étiqueté peut voir les choses autrement. Il se peut qu'il
n'accepte pas la norme selon laquelle on le juge, il peut dénier la
compétence pour son juge. Dans ce but, BECKER va noter que la
définition sociologique de la déviance (défaut d'obéissance aux normes)
oublie un élément central : la déviance est créée par la société. Cette
affirmation ne signifie pas que les causes de la délinquance sont dans le
contexte social. Il pose que les groupes sociaux créent la déviance en
instituant des normes dont les transgressions créent la déviance et en
étiquetant les transgresseurs comme déviants. La norme et son
application créent la déviance comme le droit pénal crée la délinquance.
La délinquance est une conséquence de la création et de l'application par
d'autres de normes et de sanctions à un transgresseur. Le déviant est
celui à qui l'étiquette a été collée avec succès et le comportement déviant
est celui à qui la société attache cette étiquette.
La déviance n'est donc pas une propriété de l'acte mais une propriété de
l'interaction entre l'auteur de l'acte et les personnes qui sont amenées à
juger l'acte.
La carrière déviante
Il faut neutraliser les différents types de contrôles sociaux qui pèsent sur
ces pratiques mais aussi pénétrer un réseau d'approvisionnement, éviter
des comportements sociaux trop visibles. On élabore des rationalisations
pesant sur la pratique pour supporter les interdits sociaux. On apprend à
cacher les effets susceptibles d'entraîner le rejet des autres.
3) Pour être déviant, il ne suffit pas de se livrer à une activité déviante
encore faut-il être pris et désigner comme déviant. Cette phase est
cruciale dans la formation d'un comportement déviant stable. Le seul fait
d'être stigmatisé a des conséquences considérables sur la vie sociale
future de l'individu et sur l'image qu'il aura de lui-même. L'étiquette
transforme l'individu aux yeux des autres et il va être traité en
conséquence.
Propos d'étape
Notions:
1
2
3
Crim. connue
Crim. inconnue
1 – Violences familiales, viols 2 – Escroquerie 3 – meurtres,
hold-up
Il existe des biais dans les statistiques officielles. Les statistiques officielles servent
surtout à mesurer l'efficacité des services qui les enregistrent.
2) Le renvoi : la capacité du fait à être signalé à la justice pénale. Les victimes sont, en
général, les plus motivées à rapporter les faits.
Cependant, il existe des infractions qui ne suscitent pas pas de sentiment personnel
d'être victime (infraction à l'environnement, escroquerie à la sécurité sociale, piratage...)
et les chances de renvoi sont donc très faibles. A l'inverse, les infractions d'atteinte
contre les biens sont beaucoup plus à même d'être dénoncées.
Si la victime est trop proche de l’auteur ou si elle en est effrayée, les chances de renvoi
diminuent fortement.
Il ne suffit pas pour qu’un fait soit enregistré qu’il soit reconnu mais également que le
système pénal accepte d’y donner suite.
La reconstruction d’objet peut être définie comme le traitement par les agences
répressives de la matière première fournie ou découverte. Elles reconstruisent cette
matière première pour la modeler à la logique propre de leur institution. Le système
pénal opère également un tri :
L’ouverture des différents filtres de tri dépendent des interactions entre les agences du
système pénal. Les mécanismes d’enregistrement sont conditionnés par l’anticipation
des agents (un policier ne poursuivra pas une enquête si il sait que le parquet conclura à
un non-lieu).
3) Les enquêtes
Historique : Ce type d’enquêtes prend forme aux USA à la fin des années 1940. Elles
portent presque systématiquement sur la problématique de la délinquance juvénile.
Elles transitent par l’Angleterre et les pays scandinaves avant d’arriver dans les pays
francophones dans les années 1970.
Ce genre d’enquête renseigne sur le type de criminalité et l’identité de l’auteur. Les
criminologues de la réaction sociale utilisent ces enquêtes pour mesurer la réaction
sociale. D’autres l’utilise pour reconstruire les carrières criminelles.
Les catégories de réponses sont, en général, fixes. L’objectif des enquêtes a une
dimension quantitative.
· Une réponse donnée ne correspond peut être pas à la catégorie émise par le chercheur.
Leur historique est à peu près le même que les enquêtes de self-report mais leur
influence a persisté au-delà des années 1980. Elles ont suscité un certain engouement.
Au moins une enquête de ce type est lancée chaque année aux USA.
Elles ont délivrés un certain nombre de résultats globaux au sujet de certains thèmes
d’études :
Elle est plus fréquente dans certaines catégories sociales, essentiellement chez les
jeunes célibataires issus des minorités ethniques.
Il appert que la victimation s'accorde assez mal avec le sentiment d'insécurité. Le taux
de victimation est par contre relativement proche de la courbe de criminalité.
Il apparaît également que le statut matrimonial est un facteur important. En effet, les
célibataire ont trois fois plus de risque d'être victime d'un crime que les gens mariés
( cela est bien évidemment à mettre sur le compte du mode de vie du groupe social en
question).
Une explication dominante est dégagée en matière de style de vie. Le lien de contact est
modulé par le style de vie du délinquant et de la victime. Il y a des convergences entre la
cible et le délinquant.
Ex: Au Canada, 86% des homicides impliquent un lien entre la victime et l'auteur. Aux
USA, 56% des agressions sexuelles sont commises par un ami ou ou une connaissance,
23% par un ami ou un amant, environ 3% par des membres de la famille.
· Néglige les crimes sans victimes (travail au noir, piratage de musique sur le net...).
Les travaux anthropologique ont démontré que le modèle vindicatif n'a pas engendré
d'escalade de violences. La présence d'un clan pour soutenir la victime a un effet
dissuasif.
Le système pénal retire la victime du conflit. Cette dernière est remplacée par la notion
de princeps; le fauteur de trouble est considéré comme portant atteinte au princeps.
Avec l'avènement du contrat social, le bannissement est aboli. L'évolution des moeurs
entraîne l'abolition des tortures et de la peine de mort. Les travaux forcés,
l'enfermement deviennent les peines standards. L'enfermement régresse au cours du
Xxème siècle en Europe occidentale cependant, les peines s'allongent.
Les peines alternatives (ou intermédiaires) apparaissent. Une des philosophies sous-
tendant les peines intermédiaires provient du système traditionnel. Un impératif de
vengeance empêche la recherche du statut de victime qui est réservé (ou laissé) aux
personnes dénuées de pouvoirs qui supplient une réparation de l'offense auprès des
puissants.
Aujourd'hui, on affirme le statut de victime, cela coupant avec une attitude vengeresse.
L'impératif de vengeance est effacé au profit du statut de victime. On ne se focalise
désormais plus sur l'auteur mais sur le dommage subit par la victime.
Deux auteurs sont considérés comme les pères fondateurs de la victimologie: VON
HENTIG et MENDELSHON.
Leurs travaux apparaissent à la fin des années 1940. Ils s'intéressent de façon
systématique à la victime en ce qu'elle constitue un facteur susceptible de peser sur
l'apparition du comportement criminel. Ils mettent en évidence des facteurs:
A la fin des années 1950, la victimologie est subordonnée aux questions étiologiques
traditionnelles.
a) La victimogenèse
voir supra.
La recherche victimologique se développe. On ne focalise plus sur " qui sont les
victimes ? " mais " comment les aider ? ". On s'interroge sur les méthodes sociales,
juridiques, médicales, pour aider les victimes et sur les manières de sortir des
conséquences pénales.
Les premiers services d'aides sont catégoriels : femmes victimes de viol, femmes
battues... On y retrouve l'activisme du mouvement féministe. Ce mouvement est militant
et réagi au concept des recherches. La victimologie indique des actions à mener. On
essaye de mettre en lumière l'expérience commune des victimes. Ce mouvement mettent
en avant le machisme de la société et les idées reçues qui en résultent. Les violences à
l'égard des femmes apparaissent au grand jour.
Les féministes organisent des permanences d'accueil des victimes. Elles refusent le
soutien des autorités publiques.
En Belgique, la fusillade est de Hannut (qui a fait de nombreuses victimes) est à la base
de l'attention portée aux victimes. Il n'existe alors pas encore de fond d'indemnisation
des victimes. Une association de Huy " Aide et reclassement ", qui a pour vocation la
réinsertion sociale, soutient les victimes et entame une campagne en faveur de
l'indemnisation des victimes.
Dans les années 1980, Daniel MARTIN développe des activités de recherches sur les
conséquences du crime.
Ce courant est le domaine est où l'effort en matière de recherche est le plus importante.
Daniel MARTIN est militant et chercheur (Il a soutenu les parents LEJEUNE et RUSSO).
Les enquêtes de victimation mettent en évidence un public qui craint d'être victime alors
qu'il est le moins exposé. Cela peut s'expliquer par l'anticipation des événements
redoutés, soit à la préoccupation des problèmes sociaux.
Dans les sociétés traditionnelles, il n'y a pas de droit pénal. Les dommages entre clans se
règlent par la vengeance. Pour le clan de la victime, il convient d'infliger à l'auteur du
trouble un dommage équivalent. La restitution peut se faire en nature ou de manière
tarifiée. L'acquittement de la dette replace l'équilibre antérieur et pacifie à nouveau les
relations sociales.
Dans une société étatisée, la violence est contenue par l'instauration d'un déséquilibre
entre le Princeps et l'individu ( le délinquant). Nul ne peut résister à ce déséquilibre et
cela engendre de la crainte. Dans le système pénal, la victime est mise de coté.
Ces nouvelles mesures ont un effet réintégratif. Ex: " Concertation restauratrice en
groupe "(HERGO). Dans ces cas, l'approbation de la victime est capitale et peut être
néfaste pour le délinquant.
Ce mouvement démarre d'une réflexion théorique et vise à prendre du recul par rapport
à la justice pénale et à la justice protectionnelle (interprétant la délinquance comme un
symptô me).
Selon GALLOWAY et HUDSON, le crime est avant tout considéré comme un conflit entre
individus et secondairement comme un conflit entre auteur et Etat.
Le but du processus est la réparation du dommage. Ce système est sensé promouvoir la
participation de la victime, du délinquant, de la communauté pour réparer le dommage
plutô t que de laisser la décision entre les mains d'un juge ou d'un expert.
Influences victimologiques:
De nombreux victimologues sont séduits par cette approche car elle permet de
transcender une question importante : " est-ce que l'aide aux victimes est compatible
avec la resocialisation du délinquant ? Il apparaissait difficile de réintégrer des
délinquants tout en tout en s'occupant des victimes.
Influences abolitionnistes :
Ce courant est porté par le Hollandais Luc HULSMAN et le Scandinave N. CHRISTIE. Ils
prô nent la disparition du droit pénal et s'inscrivent dans le sillage de la criminologie
critique. Le droit pénal est perçu comme un mal social car il n'atteint aucun de ses
objectifs tout en créant de nouveaux problèmes. Le droit pénal a une vision partielle et
partiale des problèmes. Il est caractérisé par des réponses stéréotypées. Les
abolitionnistes remplacent la notion de crime par celle de situation problème.
Ils veulent utiliser un système de résolution des conflits où les parties du conflit
proposent des solutions et pourraient faire appel à un système officiel travaillant sur le
mode civil.
Influences communautaristes :
– ...
La figure du psychopathe :
D'aucuns utilisent le terme de sociopathie ; selon eux le trouble n'est pas intra-
psychique mais se trouve dans la conduite sociale. La psychiatrie propose des
démarches pour diagnostiquer les troubles sociopathiques. On utilise deux instruments.
Lorsque l'individu est confronté à une situation problématique, l'idée que l'autre, source
de son problème, puisse disparaître émerge mais pas nécessairement de sa propre
action. Ce premier stade, en général, se résorbe spontanément. L'autre est protégé par
des fonctions morales issues de la socialisation.
2) Assentiment formulé
Des individus accèdent parfois à cette phase où l'autre est dévalorisé, déshumanisé. On
exagère les torts de l'autre ; torts qui peuvent devenir un motif à sa disparition (début
d'agression verbale). Son éventuelle disparition est rationalisée. L'instinct de sympathie
est affaibli et les probabilité de passage à l'acte augmentent.
Le sujet est mal dans sa peau durant cette phase. Il éprouve une grande résistance face
au passage à l'acte. Il vit un conflit qui l'oppose à de nombreux obstacles moraux.
Lorsque l'individu a une capacité de contrô le des pulsions bien établi, il peut envisager
d'autres solutions que le passage à l'acte.
3) Acceptations et crises
L'acte sera d'autant plus violent que la sympathie pour l'autre était forte. Plus les
barrières des phases précédentes ont été fortes, plus l'acte sera sauvage.
De tels comportements sont applicables aux vols, à l'agression et aux situations où une
dissolution des barrières morales est nécessaire.
L'homme moyennement honnête ne marche qu'à reculons vers un acte aussi avilissant
que le crime.
L'idée de PINATEL est l'abandon de l'idée selon laquelle il existerait une différence de
nature entre délinquant et non-délinquant. Il n'y aurait qu'une différence de degré, un
continuum allant du plus petit délinquant jusqu'au multi-récidiviste endurci.
2. La labilité
3. L'indifférence affective
Être sourd et aveugle . Ne pas percevoir le coté odieux du crime, être insensible à la
souffrance d'autrui. PINATEL relie cette indifférence à une carence affective de
l'individu.
4. L'agressivité
Il s'agit de la tendance à agir et réagir avec violence. L'individu est mû par une énergie
fort circonstanciée qui le pousse vers ses buts.
C. DEBUYST considère que cette théorie est réductrice, naïve, étant uniquement basée
sur des rapports de psychiatre. La vision du délinquant est statique or une personnalité
évolue.
Cette théorie statique conduit à des dérives sur le plan du traitement du délinquant.
Ce concept est très utilisé quel que soit le domaine (politique, médecine...). Il sert de
référence pour de nombreux intervenants de terrain. Ce concept est lourd, envahissant
et transversal. De nombreuses actions institutionnelles sont structurées sur base de la
prévention. La prévention est présentée comme un idéal.
Ces deux pô les sont cependant d'accord sur la gestion des risques.
b. Origine de la prévention par rapport au savoir
L'arrivée d'une pensée scientifique est une deuxième balise historique. Jusqu'au 18ème
siècle, les grands fléaux sont perçus comme des risques sociaux incalculables et
immaîtrisables. Les fléaux sont reliés à des explications déistes ou démonologiques.
Un nouveau schéma de pensée s'installe, l'homme tente d'expliquer les risques par des
lois rationnelles qui progressivement mettent le pas aux explications déistes. Apparaît
l'idée de gestion préventive (cf. F. ERWALD " l'état providence "). Les philanthropes
réfléchissent au moyen de lutter contre les épidémies. Les rapports de spécialistes
argumentent vers des mesures préventives (égouttages, mesures d'hygiène...) afin d'agir
sur les causes des maladies.
Prévention primaire : actions dont les effets empêchent le développement des causes
générales d'un phénomène et qui visent les populations où le phénomène n'est pas
encore présent.
Prévention tertiaire : prévention orientée vers les individus chez qui le phénomène
s'est déjà produit, pour éviter la récidive.
Apparaît une stratégie qui paraît être une alternative au droit pénal. Il paraît possible de
convertir le risque criminel en menace calculable sur lequel on pourrait exercer un
contrô le qui se ferait sur des facteurs individuels ou sur des composantes sociales.
Un savoir embryonnaire sur la criminalité. Les sciences définissent les facteurs et les
politiques publiques essayent d'agir sur ces causes en éliminant les facteurs. D'autres
part, on essaye de développer des forces qui ramènent vers des comportements
respectant les normes.
c. Inconvénients :
La prévention est quelque chose de flou. Ce concept est difficile à circonscrire et renvoie
beaucoup à des entreprises de contrô le social. La théorisation du concept de prévention
aboutit à une impasse en raison de son caractère ambigu, élastique. Des auteurs
proposent des typologies où l'on peut classer différents types d'approches se
revendiquant de la prévention. Tout est prévention.
La prévention est fort reliée au contrô le social. Elle a tendance à " polluer " l'action
sociale. De façon générale, l'idéologie de la prévention s'identifie en opposition à
l'appareil de répression préventive. Elle est conçue pour venir en aide au droit et à la
justice perçus comme inefficaces.
Tout en se présentant comme différent du droit pénal, elle apparaît proche de la logique
pénale dans les finalités de contrô le, de correction de l'individu, de protection...
3) Le sentiment d'insécurité