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MAHMOUD Imed Cours Convertisseurs 2ème EEA

NOTIONS SUR LES SYSTÈMES TRIPHASÉS

1. Introduction :
1.1 Avantages par rapport au monophasé :
 Les machines triphasées ont des puissances de plus de 50% supérieures aux machines monophasées de
même masse, et donc leurs prix sont moins élevés ; (le prix est directement proportionnel à la masse de la
machine).
 Lors du transport de l’énergie électrique, les pertes sont moindres en triphasé.

1.2 Distribution :
La distribution par un réseau triphasé se fait à partir de quatre fils :
 Trois fils de phase repérés par L1, L2, L3 ou R, S, T ou encore U, V, W, ;
 Un fil du neutre N.

1.3 Présentation :
Tensions simples ou étoilées : V1, V2, et V3 mesurées Tensions composées : U12, U23, et U31 mesurées
entre les phases et le neutre. entre les phases.
u12= (v1 - v2) ;
u23= (v2 – v3) ;
u31= (v3 – v1) ;

1 1
U12
2 2
U23 U31
3 3

V1 V2 V3
N N

Définition :
Un système triphasé est équilibré lorsque les trois tensions possèdent la même valeur efficace et qu’elles sont
déphasées de 2/3 l’une par rapport à l’autre.

2. Étude des tensions simples :


2.1 Observation à l’oscilloscope :
Les tensions simples sont déphasées de (23 radian ou 120°), l’une par rapport à l’autre, elles ont la même valeur
efficace. On dit que le système est équilibré.

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V1 V2 V3
V3

120°
V1

V2

2 4 2
3 3
2.2 Équation horaire :
v1(t) = VMax sin(t) ;
v2(t) = VMax sin(t - 2/3) ;
v3(t) = VMax sin(t - 4/3) ;
Avec : VMax la valeur maximale de la tension exprimée par : VMax  V 2 et V sa valeur efficace.

2.3 Vecteurs de Fresnel associés :


On déduit des équations horaires les vecteurs suivants :

  V    V    V 
V1 , V 2  2  et V 3  4 
0     
 3   3 


V3

V1

V2
  
Pour un système équilibré, la construction de Fresnel montre que : V 1  V 2  V 3  0 ; même en instantané ;
v1  v2  v3  0

3. Etude des tensions composées


3.1 Observation à l’oscilloscope :
Les tensions composées sont déphasées de (23 radian ou 120°), l’une par rapport à l’autre, elles ont la même
valeur efficace. On dit que le système est équilibré.

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U12 U23 U31

-V1
U12 V1 V2 V3
V3
U31 120° -V2

V1
V2

-V3 U23

Les tensions composées ont même fréquence que les tensions simples. Si le réseau est équilibré :
U12  U 23  U31  0 ; même en instantané ; u12  u23  u31  0

3.2 Équations horaires et vecteurs de Fresnel associés :


u12= (v1 - v2) = UMax sin(t + /6)
u23= (v2 – v3)= UMax sin(t - /2)
u31= (v3 – v1)= UMax sin(t - 7/6)
-V1
U12
V3 U31
U31 120° -V2 V3

V1 U23 V2 V1
V2 U12

-V3 U23

4. Relation entre U et V :
3
U  2V cos( 30 ) soit U  2V Finalement : U  V 3
2
Cette relation est toujours vraie quelque soit la charge.

U
30° V

30°
V
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5. Récepteurs triphasés équilibrés :
5.1 Définitions :
Récepteurs triphasés : ce sont des récepteurs constitués de trois éléments identiques, d’impédance Z.
Équilibré : car les trois éléments sont identiques.
Courants par phase : c’est le courant qui traverse les éléments Z du récepteur triphasés. Symbole : J
Courants en ligne : c’est le courant dans les fils du réseau triphasé. Symbole : I

Réseau Récepteur
i1 j1
1 1 Z
i2 j2
2 2 Z
i3 j3
3 3 Z

Le réseau et le récepteur peuvent se relier de deux façons différentes : en étoile ou en triangle.

5.2 Théorème de Boucherot (rappel)


Les puissances active et réactive absorbées par un groupement de dipôles sont respectivement égales à la somme
des puissances actives et réactives absorbées par chaque élément du groupement.
Donc d’après ce théorème : P  P1  P2  P3 et Q  Q1  Q2  Q3 ;
Pour un récepteur équilibré : P1  P2  P3 et Q1  Q2  Q3 ;
Finalement : P  3P1 et Q  3Q1 ;
Facteur de puissance : Fp  P / S

6. Couplage étoile (Y, ou )


6.1 Montage :
i1
1
Z

v1

i1 j1
v3 1 Z
i2 j2
Z Z 2 Z
v2 i3 j3
i2 3 Z
2
v1 v2 v3
i3
3 N
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Le montage étoile peut être représenté de deux façons différentes. Le premier schéma explique le terme « étoile ».
Comme il s’agit des mêmes impédances, de ce fait i1  i2  i3  0 , donc iN  0 i. Le courant dans le fil neutre est
nul. Le fil neutre n’est donc pas nécessaire.

6.2 Relations entre les courants


On constate sur les schémas précédents du montage étoile que les courants en ligne sont égaux aux courants par
phase. i1  j1 , i2  j2 et i3  j3 ;
De plus la charge et le réseau sont équilibrés, donc : I1  I2  I3  I  J

On retiendra pour le couplage étoile : I  J

Puissances

Pour une phase du récepteur : P1  VIcos  avec 
 , V)
( I

U
Pour le récepteur complet : P  3.P1  3VIcos de plus V 
3

Finalement pour le couplage étoile : P  3UI cos

de la même façon : Q  3UI sin

et : S  3UI

Facteur de puissance : k  cos

Pertes par effet Joule

Considérons que la partie résistive du récepteur.

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Pour une phase du récepteur : PJ1  rI2

Résistance vue entre deux bornes : R  2r

3 2
Pour le récepteur complet : P  3.PJ 1  3rI 2  RI
2

3 2
Finalement pour le couplage étoile : P RI
2

Couplage triangle (D ou

Montage

Même branchement représenté de trois façons différentes.


Le premier schéma explique le terme « triangle ».

Symbole :

Comme il s’agit des mêmes impédances, i1  i2  i3  0 et j12  j23  j31  0

Ici en aucun cas le fil neutre n’est nécessaire.

Relations entre les courants

D’après les schémas du paragraphe 6.3.1.


  
i1  j12  j31  I1
  J12  J 31
   
i2  j23  j12  I
 
2  J 23  J12
    
i3  j 31  j 23  I 
3 31J  J23

Le système triphasé est équilibré : I1  I2  I3  I et J12  J 23  J 31  J .

Pour le couplage triangle, la relation entre I et J est la même que la relation entre V et U.

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I
Pour le couplage triangle : J
3

Remarque :
Les déphasages pour les deux montages
étoile et triangle sont les mêmes. Il
s’agit du déphasage provoqué par le
dipôle Z du montage.

Puissances

Pour une phase du récepteur : P1  UJ cos avec 
 , U )
( J

I
Pour le récepteur complet : P  3.P1  3UJ cos  de plus J 
3

Finalement pour le couplage triangle : P  3UI cos

de la même façon : Q  3UI sin

et : S  3UI

Facteur de puissance : k  cos

Pertes par effet Joule


Considérons que la partie résistive du récepteur.

Détail du calcul de la résistance équivalente


vue entre deux bornes du récepteur :

nous avons 2r en parallèle avec r ;

2r.r 2
R  r
2r  r 3

Pour une phase du récepteur : PJ1  rJ2

2
Résistance vue entre deux bornes : R r
3

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3 I 3
Pour le récepteur complet : P  3.PJ 1  3rJ 2  3 R( )2  RI 2
2 3 2

3 2
Finalement pour le couplage triangle : P RI
2

Remarques

Quel que soit le couplage, les puissances s’expriment de la même façon en fonction :
 de la tension composée U
 du courant en ligne I
Ces deux grandeurs sont les seules qui soient toujours mesurables quel que soit le couplage, même inconnu, du
récepteur utilisé.
Lecture 220/380 V

Couplage d’un récepteur sur le réseau

Supposons que vous voulez coupler un récepteur triphasé au réseau 220V/380V et que la tension nominale pour
chaque phase du récepteur soit de 380V. Quel couplage étoile ou triangle faut-il choisir? Les deux couplages sont-
ils possible?

Mesure de puissance : le wattmètre

Le wattmètre permet de mesurer la puissance active P en monophasé ou triphasé.

Il possède au moins quatre bornes : deux bornes pour mesurer la tension et deux bornes pour mesurer le courant. Il
y a donc deux branchement à réaliser : un branchement en parallèle comme un voltmètre) pour mesurer la tension,
et un branchement en série (comme un ampèremètre) pour mesurer le courant. Le wattmètre tient compte du
déphasage.

Mesure en triphasé lorsque le fil neutre est accessible : ligne à quatre fils.

Montage :

Remarque : il n’est pas nécessaire de


connaître le couplage du récepteur

Le wattmètre branché de cette façon mesure (puissance lue) : P  VIco s 

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La puissance du récepteur s’exprime (puissance absorbée) : P  3UI cos

La relation entre la puissance lue et la puissance absorbée par le récepteur est donc : P  3 P

Résumé

Couplage étoile Couplage triangle

Relation entre U et V UV 3 U V

Relation entre I et J IJ IJ 3


 
Déphasage 
( I , V) 
 , U )
( J

P  3.P1  3VIcos P  3.P1  3UJ cos 


Puissance active
P  3UI cos P  3UI cos
2 2
P  3rI P  3rJ
Pertes joules 3 2 3 2
P RI P RI
2 2
2
Résistance équivalente R  2r R r
3

Puissance réactive Q  3UI sin Q  3UI sin

Puissance apparente S  3UI S  3UI

Facteur de puissance k  cos k  cos

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REDRESSEMENT TRIPHASE SIMPLE ALTERNANCE EN MODES PARALLELE :
MONTAGE « P3 » NON COMMANDE

I. Généralités
 Ce type de redresseur permet d'obtenir en sortie une tension redressée dont la valeur moyenne est non
réglable (fixée). Ce dispositif est réalisé à partir de diodes.
 Condition de deux diodes à électrode commune :

D1 D1
V1 V1
i i

D2 D2
V2 V2

Cathode commune ou commutateur + Anode commune ou commutateur + négatif


positif Dans le cas des anodes communes c'est la
Dans le cas de cathode commune, c'est la diode Di qui conduit si vi est la plus négative.
diode Di qui conduit si vi est la plus positive.

II. Schéma de principe :


Le montage redresseur P3 à diodes est constitué de trois diodes, connectées chacune à une phase du secondaire
d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires du transformateur sièges des 3 tensions à redresser
sont groupés en étoile.
Grâce à 3 diodes formant par exemple un commutateur "plus positif", à chaque instant, la borne M est reliée à la
plus positive des tensions 1, 2 et 3. La tension redressée uc est recueillie entre M et le point neutre N.
Dans ce type de redresseur, les diodes effectuent un seul choix. Nous utilisons l'adjectif "parallèle" (P) pour ce type
de montage car entre les deux bornes de sortie, on trouve en parallèle les 3 voies formées chacune par un
enroulement et une diode.
La figure suivante représente le montage P3, avec le commutateur à trois diodes. Seul le secondaire en étoile du
transformateur est représenté.
VS1 D1
ID1

VS2 D2
ID2

VS3 D3
ID3
uc IC

Montage P3 à diodes

III. Étude du fonctionnement :

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A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
(Vs1, Vs2, Vs3) appelées simples qui sont déphasées de 2 / 3 (120°), qu'on notera :
 vs1  VMAX sin(t )
 vs 2  VMAX sin(t  2 / 3)
 vs 3  VMAX sin(t  4 / 3)

Seule la diode dont l'anode est au plus haut potentiel peut conduire.

Tension au
Diode Tensions aux bornes des diodes
Intervalles plus haut Tension redressée
passante bloquées
potentiel
 5 VD 2  VD1  VS1  VS 2  VS 2  VS1
 t  V1  V2 et V3 D1 U c  VS1  VD1  VS1
6 6 VD 3  VD1  VS1  VS 3  VS 3  VS1
5 3 VD1  VD 2  VS 2  VS1  VS1  VS 2
 t  V2  V3 et V1 D2 U c  VS 2  VD 2  VS 2
6 2 VD 3  VD 2  VS 2  VS 3  VS 3  VS 2
3 13 VD1  VD 3  VS 3  VS1  VS1  VS 3
 t  V3  V1 et V2 D3 U c  VS 3  VD3  VS 3
2 6 VD 2  VD 3  VS 3  VS 2  VS 2  VS 3

Les trois diodes forment un redresseur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des tensions,
soit :

Tension redressée et aux borne de la diode D1

IV. Étude des tensions :


IV-1. Valeur moyenne de la tension redressée :

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La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:

5 / 6
1 3 3 3
T T 
U cmoy  U (t ) dt  Vmax sin  d  Vmax
2 2
c
 /6

IV-2. Facteur d'ondulation :


Nous rappelons la formule du facteur d'ondulation par:

U cMAX  U c min
KO 
2U cmoy

Dans l'intervalle  / 6  t  5 / 6 , la tension redressée a pour expression :

U c  v1  VMAX sin(t )

Alors les valeurs extrêmes de la tension redressée sont :


 U cMAX  U c (t   / 2)  V1 (t   / 2)  VMAX

 U c min  U c (t   / 6)  V1 (t   / 6)  Vmax sin( / 6)  VMAX / 2

D’où le facteur d'ondulation sera :

U cMAX  U c min 
KO    0,30
2U cmoy 6 3

IV-3. Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées :


Lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de Dj bloquée (j = 1, 2, 3) est :

VDj  VDi - Vsi  Vsj  Vsj - Vsi i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3

Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:

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Tension aux borne de la diode D2

Dans l'intervalle  / 6  t  5 / 6

VD 2  VS 2  VS1  VMAX sin(t  2 / 3)  sin(t )

dVD 2 d (VS 2  VS1 )


  VMAX cos(t  2 / 3)  cos(t )  0
dt dt

Seule la racine ( t   / 3 ) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale :

VDMAX  VD 2 (t   / 3)   3 VMAX

On obtiendrait par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes des autres diodes.

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V. Étude des courants :
V-1. Courant dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c , et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières:

Allure des courants dans les diodes

i1 , i2 , i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.

D'où les expressions de I MAX , I moy et I eff , les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:

1 I 1 2 I
I MAX  Ic I moy 
TT ii (t )dt  c
3
I eff  
TT
ii (t )dt  c ; (i = 1, 2, 3)
3

V-2. Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur :


Dans le cas du montage P3 le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du transformateur est le même que
celui circulant dans la diode de même indice, les valeurs moyenne et efficace seront donc les mêmes que dans les
diodes.
Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent, la puissance fournie par
le secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit :

1 I
P
TT U c (t ) I c dt  c  U c (t )dt  U cmoy I c
TT

La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,

VMax I c 3
Ss  3Veff I seff  3  VMax I c
2 3 2

D’où le facteur de puissance s’exprime :


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3 3
Vmax I c
 2
P U cmoy 3
Fs     0.675
Ss 3 3  2
Vmax I c Vmax I c
2 2

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REDRESSEMENT TRIPHASE DOUBLE ALTERNANCE EN MODES PARALLELE :
MONTAGE « PD3 » NON COMMANDE

VI. Schéma de principe :


Le montage redresseur PD3 à diodes est constitué de six diodes, connectées deux par deux en inverse, à chacune
des phases du secondaire d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont groupés en étoile.
Deux schémas de représentation de ce montage redresseur PD3 qui sont les suivants :
VD1
IC
V1 IC
A A
VD’1

VD3
VD1

VD2
VD2 V1
V2
VD’2 V2
uc uc
VD3
V3
V3
VD’3

VD’1
N

VD’2

VD’3
B

N B

Montage PD3 à diodes


Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en général présent
pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage. Les enroulements primaires ne sont pas représentés sur
le schéma.

VII. Étude du fonctionnement :


A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
(Vs1, Vs2, Vs3) appelées simples qui sont déphasées de 2 / 3 (120°), qu'on notera :
 vs1  VMAX sin(t )
 vs 2  VMAX sin(t  2 / 3)
 vs 3  VMAX sin(t  4 / 3)

Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:.
Tension au Tension au
Intervalles plus haut potentiel le Diodes passantes Tension redressée
potentiel plus bas
  U c  VS1  VD1  VS 2  VD ' 2
 t  V1 V2 D1 et D’2
6 2  VS1  VS 2

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 5 U c  VS1  VD1  VS 3  VD '3
 t  V1 V3 D1 et D’3
2 6  VS1  VS 3
5 7 U c  VS 2  VD 2  VS 3  VD '3
 t  V2 V3 D2 et D’3
6 6  VS 2  VS 3
7 3 U c  VS 2  VD 2  VS1  VD '1
 t  V2 V1 D2 et D’1
6 2  VS 2  VS1
3 11 U c  VS 3  VD 3  VS1  VD '1
 t  V3 V1 D3 et D’1
2 6  VS 3  VS1
11 13 U c  VS 3  VD 3  VS 2  VD ' 2
 t 
6 6 V3 V2 D3 et D’2
 VS 3  VS 2

Les trois diodes D1, D2, D3 forment un commutateur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des
tensions, et les diodes D'1, D'2, D'3 forment un commutateur plus négatif, qui laisse passer la plus négative des
tensions. La tension redressée est à tout instant la différence entre ces deux tensions, soit :

Les trois diodes forment un redresseur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des tensions,
soit :

Tension redressée pour un montage à commutation parallèle double (Montage PD3 à diodes)

VIII. Étude des tensions :


III-1. Valeur moyenne de la tension redressée :
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:

 /2
1 3  2  3 3
U cmoy   U c (t )dt   Vmax sin(t )  sin(t  )  d (t )  V
TT   /6  3   max

III-2. Facteur d'ondulation :


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Dans l'intervalle  / 6  t   / 2 , la tension redressée a pour expression :

 2 
U c  v1  v2  VMAX sin(t )  sin(t  ) 
 3 

Alors les valeurs extrêmes de la tension redressée sont :


 Pour U cMAX nous calculons d’abord la dérivée et voir pour quel angle t cette dérivée est nulle :

dU c d (VS1  VS 2 )
  VMAX cos(t )  cos(t  2 / 3)  0
dt dt
Seule la valeur t   / 3 appartient à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors :

U cMAX  U c (t   / 3)  (V1  V2 )(t   / 3)  3 VMAX


 La valeur minimale U c min est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel
l'expression de la tension redressée change. Elle doit se déduire de la courbe U c :

U c min  U c (t   / 6)  (V1  V2 )(t   / 6)  3VMAX / 2

D’où le facteur d'ondulation sera :

U cMAX  U c min  3
KO   (1  )  0,07
2U cmoy 6 2

III-3. Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées :


D'après l'étude du fonctionnement, lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de Dj
bloquée (j = 1, 2, 3) est :

VDj  VDi - Vsi  Vsj  Vsj - Vsi i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3

De même, lorsque la diode D'i (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de D'j bloquée (j = 1, 2, 3) est :

VD'j  Vsi - Vsj  VDi'  Vsi - Vsj i = 1, 2, 3 j = 1, 2, 3

Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:

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Tension aux borne de la diode D2

La tension maximale à supporter par les diodes en inverse est obtenue en déterminant les valeurs de t qui
annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour VD2, dans l'intervalle  / 6  t  5 / 6

VD 2  VS 2  VS1  VMAX sin(t  2 / 3)  sin(t )

dVD 2 d (VS 2  VS1 )


  VMAX cos(t  2 / 3)  cos(t )  0
dt dt

Seule la racine ( t   / 3 ) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale :

VDMAX  VD 2 (t   / 3)   3 VMAX

La même valeur maximale de tension aux bornes des autres diodes est obtenue par un calcul similaire.

IX. Étude des courants :


V-1. Courant dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c , et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières:

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Allure des courants dans les diodes

i1 , i2 , i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
'
i1' , i 2 , i3' sont respectivement les courants dans les diodes D'1, D'2, D'3.

D'où les expressions de I MAX , I moy et I eff , les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:

1 I 1 2 I
I MAX  Ic I moy 
TT ii (t )dt  c
3
I eff  
TT
ii (t )dt  c ; (i = 1, 2, 3)
3

V-2. Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur :


Dans le cas du montage PD3, avec l'orientation suivante des courants dans le secondaire d'indice i et les diodes Di
et D'i,
ii Di

Vi isi
on a : isi  ii  ii'
D’i
i’i

D'où les formes d'ondes des courants dans les secondaires du transformateur :

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et leurs valeurs moyenne et efficace :

1 1 2 2
I Smoy 
T T
iS (t )dt  0 I Seff  
TT
is (t )dt  I c
3

Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent, la puissance fournie par
le secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit :

1 I
P
TT U c (t ) I c dt  c  U c (t )dt  U cmoy I c
TT

La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,

VMax 2
Ss  3Veff I seff  3 Ic  3 VMax I c
2 3

D’où le facteur de puissance s’exprime :

3 3
VMax I c
Fs 
P
  
U cmoy I c 3
  0.955
Ss 3 VMax I c 3 VMax I c 

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REDRESSEMENT TRIPHASE SIMPLE ALTERNANCE EN MODES PARALLELE :
MONTAGE « P3 » COMMANDE A THYRISTORS

X. Généralités
 Ce type de redresseur permet d'obtenir en sortie une tension redressée dont la valeur moyenne est réglable
(non fixée). Ce dispositif est réalisé à partir de thyristors.
 Condition de deux thyristors à électrode commune :
Deux conditions peuvent se présenter.
 1er cas: Aucun thyristor ne conduit, n'importe lequel peut s'amorcer à condition que Vi>U.
 2ème cas: Un thyristor conduit, par exemple th1: V=U. On peut amorcer th2 si V2>U dans ce cas
U=V2 et th1 se désamorce. (VAK négatif)

th1
V1
i U
th2
V2

XI. Schéma de principe :


Le montage redresseur P3 à thyristors est constitué de trois thyristors, connectés chacun à une phase du secondaire
d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires sièges des 3 tensions à redresser sont groupés en
étoile.
La figure suivante représente le montage à commutation parallèle P3 à thyristors, seul le secondaire en étoile du
transformateur est représenté.
Vth1
VS1

Ith1
VS2 Vth2

Ith2
VS3 Vth3

uc IC
Ith3

Montage P3 à thyristors

XII. Étude du fonctionnement :


A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
(Vs1, Vs2, Vs3) appelées simples qui sont déphasées de 2 / 3 (120°), qu'on notera :
 vs1  VMAX sin(t )
 vs 2  VMAX sin(t  2 / 3)

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 vs 3  VMAX sin(t  4 / 3)

Les thyristors sont débloqués avec un retard en angle de α, c'est à dire que des impulsions de déblocage sont
envoyées sur les gâchettes des thyristors respectivement aux angles :

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pour th1 t  ( / 6   )  2k
pour th2 t  (5 / 6   )  2k
pour th3 t  (3 / 2   )  2k
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant :
Thyristor Tensions aux bornes des
Intervalles Tension redressée
passant thyristors bloqués
 5 Vth 2  Vth1  VS 1  VS 2  VS 2  VS1
   t   th1 U c  VS1  Vth1  VS1
6 6 Vth3  Vth1  VS1  VS 3  VS 3  VS1
5 3 Vth1  Vth 2  VS 2  VS1  VS1  VS 2
   t   th2 U c  VS 2  Vth 2  VS 2
6 2 Vth3  Vth 2  VS 2  VS 3  VS 3  VS 2
3 13 Vth1  Vth3  VS 3  VS1  VS1  VS 3
   t   th3 U c  VS 3  Vth3  VS 3
2 6 Vth 2  Vth 3  VS 3  VS 2  VS 2  VS 3

D'après le tableau ci-dessus, la forme d'onde de la tension redressée est :

 
Tension redressée pour   Tension redressée pour  
2 2

XIII. Étude des tensions :


IV-4. Valeur moyenne de la tension redressée :
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :

5 / 6 
1 3 3 3
T T 
U cmoy  U (t ) dt  Vmax sin  d  Vmax cos 
2 2
c
 / 6

U cmoy  U cmoy (  0)cos 

L’évolution de la tension moyenne en fonction de l’angle  est représentée par la figure suivante :

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U cmoy
3 3
Vmax
2

 

2

3 3
Vmax
2

Rappelons que le retard à l'amorçage  est compris dans l'intervalle  0,   . Deux cas sont à considérer :

a.    / 2 , la valeur moyenne de la tension redressée est positive, il en est donc de même pour la puissance
active fournie par le réseau au récepteur ( P  U cmoy I c ; le transfert de puissance se fait du coté alternatif
vers le coté continu, le système fonctionne en redresseur.
b.    / 2 , la valeur moyenne de la tension redressée est négative ainsi donc que la puissance active; le
transfert de puissance se fait du coté continu vers le coté alternatif, le système fonctionne en onduleur ou
redresseur inversé. Le réseau continu néanmoins à imposer la fréquence et à fournir de la puissance
réactive, d'où la précision parfois ajoutée dans la dénomination d'onduleur non-autonome.

IV-5. Tensions maximales aux bornes des thyristors bloqués :


Lorsque la diode thi (i = 1, 2, 3) est passant, la tension aux bornes de thj bloqué (j = 1, 2, 3) est :

Vthj  Vthi - Vsi  Vsj  Vsj - Vsi i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3

Si on considère, par exemple, la diode th2, la tension à ses bornes a l'allure suivante :

 
Tensions du thyristor th2 pour   Tensions du thyristor th2 pour  
2 2

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La tension maximale à supporter par les thyristors est obtenue en déterminant les valeurs de t qui annulent la
dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour Vth2, dans l'intervalle  / 6    t  5 / 6   ,

dVth 2 d (VS 2  VS1 )


  VMAX cos(t  2 / 3)  cos(t )   0
dt dt

Pour t   / 3  k avec k entier

L'angle  pouvant varier de 0 à  , les 2 premières racines, à savoir  / 3 et 4 / 3 peuvent être atteintes durant
le blocage du thyristor. Elles correspondent respectivement à des tensions aux bornes du thyristor.

Vth 2 (t   / 3)   3VMAX Vth 2 (t  4 / 3)  3VMAX

Les thyristors devront donc supporter les tensions maximales :

VthMax   3VMAX

On obtiendrait par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes des autres thyristors.

XIV. Étude des courants :


V-1. Courant dans les thyristors :
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c , et les thyristors parfaits, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces derniers :

Allure des courants dans les thyristors

i1 , i2 , i3 sont respectivement les courants dans les thyristors th1, th2, th3.

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D'où les expressions de I MAX , I moy et I eff , les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants :

1 I 1 2 I
I MAX  Ic I moy 
TT ii (t )dt  c
3
I eff  
TT
ii (t )dt  c ; (i = 1, 2, 3)
3

V-2. Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur :


Dans le cas du montage P3 commandé, le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du transformateur est le
même que celui circulant dans le thyristor de même indice, les valeurs moyenne et efficace seront donc les mêmes
que dans les thyristors.
Les thyristors étant supposés parfaits, ils ne dissipent pas de puissance. Par conséquent, la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit :

1 I 3 3
P
TT U c (t ) I c dt  c  U c (t )dt  U cmoy I c 
TT 2
VMax cos  . I c

La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,

VMax I c 3
Ss  3Veff I seff  3  VMax I c
2 3 2

D’où le facteur de puissance s’exprime :

3 3
Vmax cos  I c
Fs 
P

U cmoy
 2 
3
cos 
Ss 3 3  2
Vmax I c Vmax I c
2 2

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