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Qui a inventé l’antispécisme ?

Pas un vegan en tout cas !! Jusqu’alors, ces bouffeurs de carottes n’avaient


jamais jugé utile d’inventer une idéologie. Peinards, ils croyaient pouvoir se
passer d’une construction intellectuelle tarabiscotée. Heureusement, l’Université
est passée par là afin de théoriser leur « rebelle attitude » !

Tout part à nouveau du premier livre de Peter Singer : « Animal Liberation. A New
Ethics for our Treatment of Animals ». Peter Singer bouscule et n’en a cure car
c’est son boulot. Le métier de philosophe, c’est bien de tordre des idées. S’il est
possible de marquer son temps avec un nouveau machin, c’est encore mieux que de
rabâcher ses classiques. Au cours de ses études dans les années 70, une
conversation avec un étudiant végétarien, l’amène à s’interroger sur l’exploitation
des animaux par l’homme (celle des animaux entre eux est thème plus récent cher au
transhumanisme antispéciste). C’est ce qu’il a raconté lors d’un interview. En
fait, il a forgé sa réflexion à partir de ce qu’il a lu en 1972 : Animals, Men, and
Morals https://books.google.fr/books/about/Animals_men_and_morals.html?
id=XAq8AAAAIAAJ&redir_esc=y

C’est aussi très imprégné par le contexte de l’époque sous fond de contestation de
la guerre au Vietnam et des luttes contre le sexisme, le racisme ou l’homophobie,
qu’il s’intéresse alors au spécisme.
Après le succès de son livre et la théorisation de l’antispécisme, Peter Singer est
devenu végétarien (interview youtube). Peu importe au fond car il serait aussi
flextarien. Il est pragmatique.

Selon ses propres remarques, il ne se prive pas de manger quand on lui propose
qu’un repas classique lors de ses déplacements. Il n’a donc pas besoin d’un apport
de vitamine B12 puisqu’il se la procure en conservant quelques préjugés spécistes.
Il ne s’agit pas ici de laver plus blanc que le voisin (enfin si un peu…) mais de
rappeler un fait essentiel : l’antispéciste, n’est pas toujours végane
contrairement à ce que tous les médias laissent supposer. Profitons-en pour
préciser qu’un(e) végan(e) n’est pas obligatoirement antispéciste contrairement à
ce que tous les antispécistes croient… Ni même spéciste ! L’antispécisme est une
abstraction issue de la philosophie. Deux termes propres à une idéologie qui divise
les humains en deux catégories simplistes.
Après le racisme, le sexisme, le spécisme puis l’antispécisme qui n’est pas
forcément l’inverse du slogan inventé par Richard Ryder (ce serait trop facile),
nombre d’intellectuels sensibles à l’injustice se sont emparés de la théorie
antispéciste. Idem de certains défenseurs de la cause animale à la recherche d’une
légitimité faussement « scientifique ».

Du balai, les mémères à chats de la protection animale ou autres organisations


jugées trop compassionnelles. CQFD pas assez rationnelles ! Qui se souvient de
France Gobbe qui a fondé en 1875, la « National Anti-Vivisection Society », la
première association de ce type dans le monde ? La première loi sur la cruauté
envers les animaux fut adoptée grâce à elle en 1876. Et pourtant, on veut nous
faire croire au vide intellectuel avant l’arrivée du « père de la libération
animale » (de l’antispécisme plutôt). Le titre est ronflant !

Du balai aussi le véganisme mais seulement… jusqu’à ce qu’il soit utile de surfer
sur le mouvement afin de promouvoir la théorie de l’antispécisme ! Là, brusquement
on lance une OPA pour s’approprier tout ce qui ressemble de près ou de loin à un(e)
végan(e).

Place surtout aux raisonneurs de l’éthique animale à la mode utilitariste de type


conséquentialiste ! Laquelle se prétend morale tout en l’évacuant en réalité
puisqu’elle ne s’intéresse qu’aux conséquences bonnes ou mauvaises sous un angle
hédoniste. Excusez du peu ! Aux oubliettes notre intuition morale, place à la
superficialité ! Sûr qu’une telle éthique décoiffe avec le philosophe Peter Singer,
héritier de Bentham ! De la reconnaissance de la douleur chez certains non humains
afin de combattre celle faite sans raison valable (sic), on passe avec Peter Singer
au concept de sentience qui inclut la capacité à ressentir des désirs, des
émotions, à se projeter dans l’avenir… D’un point de vue pratique, cela
autoriserait les humains à se gaver de moules marinières mais pas de boeuf
bourguignon. En effet, les premières ne « ressentent » rien et n’ont pas d’intérêt
à vivre à l’inverse des deuxièmes avec lesquels, nous sommes si proches. D’autres
philosophes spécialisés en éthique animale proposent différents critères mais celui
sur la sensibilité fait néanmoins consensus.

Résumé succint d’une démarche au départ intéressante mais sujette à tous les excès
de « rationalisme » pathologique, un travers utilitariste fort commun :
S’autoriser une réflexion sur ce qui différencie l’être humain par rapport aux
autres êtres, peut nous faire glisser sur la pente dangereuse des discriminations,
celle sur laquelle on patine depuis que Dieu nous a dit, le farceur, que les
animaux étaient à notre disposition. Il semble plus simple de constater ce que nous
avons en commun mais attention là encore, à ne pas tomber dans le panneau.

Alors au lieu de s’attarder dans l’impasse des capacités cognitives des uns et des
autres car elles correspondent aux besoins propres de l’espèce dans son milieu,
reconnaissons prosaïquement que la sentience (la capacité à ressentir des émotions,
des préférences, des désirs…), n’est point propre à l’humain et basta !
Il n’y a plus d’espèces que des individus, et la pratique de l’antispécisme est
encore plus rapide à mettre en oeuvre au sein d’une vaste dénonciation de
l’exploitation des uns par les autres et des discriminations subies : racisme,
sexisme…

De fait, le véganisme historique ne peut adhérer au spécisme ou à l’antispécisme,


des concepts simplistes lorsque les luttes en « isme » prétendent aussi expliquer
les relations inter-espèces. Par exemple, il suffirait de pratiquer à nouveau le
cannibalisme pour ne pas être taxé de spéciste si l’on suit à fond la démarche du
raisonneur développée par Peter Singer, le théoricien en chef de l’antispécisme.
Qu’une grande famine survienne et tous les « préjugés » tombent un à un.

Nous l’avons constaté il y a peu en Corée du Nord :


https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/05/18/des-cas-de-cannibalisme-
averes-en-coree-du-nord_1703653_3216.html

Durant la Révolution chinoise, ce n’était pas mal non plus :


https://www.youtube.com/watch?v=Tx2-QLicI6Q

Aucun pays ou culture n’est à l’abri du cannibalisme. La France peut témoigner ci-
dessous de sa contribution à l’antispécisme :
« Très souvent, montrant un fruit ou un œuf à un enfant, on l’entraînait dans un
lieu écarté pour le tuer et le manger. En beaucoup d’endroits les cadavres furent
exhumés et servirent à apaiser la faim. On en vint à un point de démence tel que le
bétail abandonné courait moins de risque d’être surpris que les hommes. Comme si
manger de l’homme était entré dans l’usage, on vit quelqu’un apporter de la chair
humaine cuite au marché de Tournus, comme s’il s’agissait de quelque animal.
Arrêté, il ne nia pas son crime et fut lié au bûcher et brûlé. On enterra la chair.
Quelqu’un vint, de nuit, l’exhumer et la manger. Il fut brûle de même. »
http://didascale.com/famines-cannibalisme-loccident-medieval/
Au fait, personne ne s’est jamais dit que les préjugés n’étaient pas forcément
négatifs ? Narquois, des véganes observent qu’est abolie la « frontière » entre les
espèces dans le seul but de sauvegarder une théorie de l’esprit. Celle-ci
conservant tout de même une séparation qui l’arrange : la barrière soi-disant
justifiée par la Science entre le végétal et l’animal.

Alors pas de chance pour l’antispécisme issu des sciences sociales et non des
sciences dures lorsque la vraie Science va plus loin encore, et anéantit la
frontière érigée entre le règne animal et végétal :
Extrait : « Pour commencer, disons qu’aucun caractère précis ne distingue,
nettement, indiscutablement et définitivement, la plante de l’animal. Les essais
tentés pour définir rigoureusement les deux règnes ont toujours échoué. Il n’est
pas une seule propriété de la vie végétale qui ne se soit retrouvée, à quelque
degré, chez certains animaux, pas un seul trait caractéristique de l’animal qu’on
n’ait pu observer chez certaines espèces, ou à certains moments, dans le monde
végétal. Il existe en effet des animaux bizarres aux allures végétales : les
éponges, les coraux, les anémones de mer, certains sénateurs… Ces animaux sont dits
« zoophytes » et leur existence même démontre que la différence entre les deux
règnes n’est pas si simple à établir.
(..) Les critères du végétal et de l’animal sont loin d’être aussi évidents qu’il y
paraît. On peut même dire qu’une expression comme « végétal » n’a pas de
signification précise au sens phylogénétique. Le fait d’avoir un ancêtre commun a
un sens. Mais ce n’est pas le seul point de l’évolution. Il peut y avoir des
croisements évolutifs dans lesquels deux espèces s’échangent des éléments
évolutifs. C’est l’évolution par fusion. Il peut y avoir transmissions de gènes
d’une espèce à une autre. Il peut y avoir absorption d’un animal par un autre. Les
frontières des espèces et des branches ne sont pas étanches…Du coup, de espèces qui
se ressemblent, on en commun des propriétés ou des modes de fonctionnement ne sont
pas nécessairement plus proches par apparentement !

Le mode de raisonnement par classification permanente, par séparation en tiroirs


doit définitivement être abandonné ». (..)
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3394

On en vient à se poser d’ailleurs des questions impensables il y a peu. L’anémone


de mer par exemple, n’est-elle pas en train de devenir un végétal ?

« Alors que les anémones sont classées comme étant des animaux, des études
génétiques viennent de démontrer qu’elles sont en réalité moitié plante, moitié
animal. » https://dailygeekshow.com/anemones-mer-animal-plante-science/

Les antispécistes désirent tant la suppression de la souffrance chez les animaux


sentients que les humains seront peut être grâce à eux, transformés en légumes plus
tôt que prévu…

En attendant et selon la croyance propagée :


grâce à la destruction d’un classement entre les espèces animales présenté d’office
comme hiérarchique, qui ne vaudrait donc pas un clou sur le plan moral, la plupart
des animaux non humains peuvent accéder au statut de personne, c’est ce qui importe
au fond.

À terme, cela devrait permettre l’arrêt de leur exploitation.


Rien n’est moins sûr car déjà un premier écueil se profile à l’horizon :
est-ce que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » chez les
humains ?

C’est faux bien sûr. Si nous avons tous des droits, on nous oblige donc à des
devoirs les uns envers les autres pour tenter justement ce « meilleur des mondes.
Pour « notre bien », rappelons-le ! Enfin, peut être pas… Si nous avons le malheur
de faire partie de la minorité, on peut faire une croix sur notre bonheur
personnel. On se consolera en pensant que « la majorité » est heureuse…

Comme la religion aux premiers temps de l’homme, la philosophie politique, se fait


prescritive en imposant aussi des devoirs aux non humains. En effet, l’humain ne
peut être le seul antispéciste au sein de la grande famille des animaux, la théorie
serait par terre.
Pas de discrimination dans l’antispécisme dont l’objectif affiché est le « bien »
de tous les êtres dotés de sentience. Les plus virulents des antispécistes
n’hésitent plus à proclamer que le lion n’a pas « le droit »de manger une gazelle…
Certains s’indignent déjà sottement de la « cruauté » des chats à l’égard des
souris ou des oiseaux. Quelques allumés en sont déjà à séparer coq et poules afin
qu’elles ne soient pas « violées ».
Cela ne s’arrête pas là. Un esprit antispéciste peut s’autoriser d’autres « grands
écarts » de pensée. Peter Singer prétend par exemple que la zoophilie n’est pas
condamnable moralement pour peu que le non humain soit consentant. C’est là toute
la beauté de la théorie conséquentialiste ! La déraison est reine au nom de la «
rationalité ».

En effet, cher Peter Singer, pourquoi se priver ? Si un jour, il advient que


sodomiser une chèvre n’est pas répréhensible moralement puisqu’elle a bêlé (de
plaisir évidemment), ce sera la preuve d’un énorme progrès… Quelques antispécistes
pas bégueules pour un sou, s’étonnent d’ailleurs de l’effroi provoqué par cette
affirmation et n’hésitent pas à donner quelques exemples en ce sens en nous faisant
partager leurs ébats et « amour » pour leur toutou.

Ils ne devraient pas s’insurger alors contre certaines méthodes de l’élevage


moderne.
Le métier de masturbateur de dindon s’offre à eux :
« Les éleveurs portent une combinaison verte (couleur qui plait aux dindes) et
possèdent un tabouret. Quelques câlins, secousses du poignet, on récolte et au
suivant, bref on va pas voir faire un dessin! Pour les éleveurs expérimentés,
l’opération prend 30 secondes. Une autre équipe se sert de seringues afin de
féconder les dindes femelles avec la précieuse semence. C’est donc un travail à la
chaîne et difficile : les dindes pèsent plus de 20 kilos! Ce job peut également
provoquer une sorte de traumatisme sur l’éleveur et peut mener à un manque de
libido.
Et une petite info pour la fin : l’éleveur doit souffler dans la seringue pour
inséminer et il peut arriver qu’il se trompe et aspire à la place… il parait que
c’est salé, Bon appétit! »
https://www.qapa.fr/news/metier-insolite-masturbateur-de-dindons-698/

Continuons sur les contradictions du monde charmant de l’utilitarisme versus


libéralisme caché derrière l’antispécisme ! (Non ce n’est pas contradictoire car
même l’anarchisme a été avalé, digéré et transformé par l’utilitarisme)

Dans un système éthique de type conséquentialiste, n’oublions pas que la gestion du


cheptel agrandi (humains et non humains) nécessite de réfléchir au bien du plus
grand nombre donc de mettre en balance, les « projets de vie » de chacun selon leur
degré de sentience (sensibilité et conscience).
Ouille ! « Animaux libertariens, soulevez ce joug immonde préparé par les
antispécistes ! »

Au fait, est-ce pour autant l’égalité entre tous ? Non car l‘égalité de
considération n’est pas l’égalité de traitement.

« Raisonnablement », la sentience de la poule n’est pas celle du ver du terre. Là,


nous sommes tous d’accord mais les vers de terre sont d’une importance capitale
pour les sols, ne faut-il pas leur accorder le droit d’avoir un projet de vie peut
être supérieur à celui de la poule d’autant qu’il est prouvé qu’ils ont la capacité
de souffrir ? L’antispéciste s’intéresse aux animaux du règne animal dit supérieur
alors il s’en tape le coquillard du ver de terre. C’est bien pratique ! À la course
à l’échalotte des critères pertinents, l’écosystème n’ayant pas d’importance, le «
projet de vie » du ver de terre bien que profitable au plus grand nombre, ne marque
pas de point. De plus, si la capacité à souffrir du ver de terre peut être
reconnue, celle à prendre du plaisir pas encore. Ses tortillements n’ont pas
convaincu les experts. Si l’on commence à s’intéresser aux vers de terre, on n’en a
pas fini avec les insectes. Déjà que la fourmi se reconnaît dans un miroir… !

N’oublions pas les paroles du maître : « si un être n’est pas capable de souffrir
ni de ressentir le plaisir, il n’y a rien à prendre en compte » (Peter Singer dans
« La libération animale »). Et comme il est omnipotent : une personne humaine
handicapée qui n’est pas « capable » de souffrir, n’est pas réellement une «
personne » et peut être éliminée d’après lui. Cela relance le débat sur le coma par
exemple. Quant au statut du bébé : une persnne en devenir, non de fait, il n’existe
que sous le regard de ses géniteurs. Il faut toujours prouver quelque chose. Il y a
peu, on opérait encore les enfants jusqu’à deux ans sans anesthésie parce que l’on
considérait que leur système nerveux était immature. CQFD, ils ne pouvaient
souffrir ! En revanche, ils pouvaient hurler et pleurer mais rien n’y faisait ! On
imagine la considération à l’égard de ceux qui ne sont pas capables de faire
partager leurs émotions ou leur souffrance physique…

Questions : est-ce qu’un manuel a été joint afin de définir les notions de
souffrance et plaisir ? Faut-il vraiment chercher à supprimer la souffrance, une
sensation sans laquelle il est impossible de savoir ce qu’est le plaisir et qui est
importante pour notre intégrité physique ? Quels sont les arguments à opposer à
ceux qui répondent que des êtres vivants dénués a priori de la capacité de crier
leur souffrance ou de montrer leur plaisir ont pourtant un intérêt à vivre… et le
montrent (parfois) sans même posséder un système nerveux ?
https://www.dailymotion.com/video/x8ufgy
https://www.dailymotion.com/video/x8ufch

Comme l’écrit si bien Frédéric Côté-Boudreau dans « L’éthique végétale :


implications et limites », il n’est toujours pas démontré que les plantes sont
sentientes. On peut d’ailleurs raisonnablement en douter :
il n’est toujours pas démontré que les plantes soient sentientes, c’est-à-dire
qu’elles puissent ressentir subjectivement l’expérience du monde et, en ce sens, ce
qui leur arrive ne peut pas les affecter en tant que tel; elles peuvent réagir à ce
qui leur arrive, chercher à survivre, à se défendre, mais cela n’implique pas pour
autant qu’elles subissent quoi que ce soit sur le plan psychologique. La souffrance
n’est pas seulement une réaction, mais bien une émotion qui affecte la conscience,
une expérience ressentie.

Pour le moment, même les chercheurs en neurobiologie végétale admettent qu’on ne


peut pas démontrer la présence de sentience chez les plantes puisque l’émotion doit
se traduire d’une façon comprise par l’humain. Il n’a pas été prouvé que les arbres
rêvent. Il n’est donc pas possible de les inclure dans les préoccupations morales
de l’éthique animale. Si c’était le cas, nous serions bien embêtés pour survivre
sans nuire au végétal. Une conclusion pragmatique typiquement antispéciste mais le
pathocentrisme n’étant pas un préalable dans la réflexion végane, une telle «
découverte » ne serait toutefois pas un obstacle au véganisme, une philosophie qui
doit être comprise comme un pont entre la philosophie antispéciste et la
philosophie de l’environnement.

D’un point de vue « éthique animale », difficile aussi de déplorer la disparition


de telle ou telle espèce de baleine par exemple car l’espèce n’est pas capable de
souffrir, seul l’individu physique l’est. Si les espèces n’ont pas d’importance, la
biodiversité on s’en contrefiche aussi dans un système basé sur le principe
antispéciste. À cette annonce, cela ne peut que ruer dans les brancards en «
éthique de l’environnement ». Pourtant jusqu’alors, personne ou presque n’était
gêné par l’utilitarisme qui fait rage justement dans ce que l’on nomme sans
vergogne : « la protection de la Nature ».

Pour résumer : avec les antispécistes, nous ne sommes pas mieux lotis qu’avec les
chasseurs prétendument écolos. Le plus dérangeant dans la cause animale telle que
défendue maintenant, c’est certainement l’émergeance d’une éthique définie selon
les critères spécifiques de l’antispécisme et automatiquement considérée comme
morale universelle par ceux-là même qui l’énoncent. Et vogue la galère des
confusions dès que morale et éthique deviennent la même chose ! Quand le
conséquentialisme s’en mêle, l’apocalypse n’est pas loin…
Mieux ! Lorsqu’on lit que des grands défenseurs des espèces menacées d’extinction,
soutiennent l’antispécisme , on se dit alors qu’ils n’ont décidément rien compris à
cette théorie ! Il y a d’ailleurs de quoi se taper la tête contre un mur en
apprenant l’existence d’un « parti écologiste antispéciste ».

Pas de complot ! Les théoriciens de l’antispécisme n’avancent pas sournoisement en


cachant leur idéologie sous le manteau.

Leur discours est limpide cependant les utopistes refusent de l’entendre. Ils ne
lisent pas les signes en réalité :

« Pourquoi l’accroissement de la biodiversité serait-il positif d’un point de vue


éthique ? Un comportement est éthique s’il ne diminue pas le bien-être des êtres
sensibles et respecte leurs intérêts fondamentaux. Mais rien ne dit que
l’augmentation de la biodiversité va dans le sens de ces deux aspects de l’éthique
».
(Thomas Lepeltier dans « La révolution antispéciste »)

Monsanto et consorts ne peuvent qu’approuver chaudement cette affirmation…

Allez continuons gaiement sur cette lancée ! Et si nous parlions de sentience ? Si


décelée chez le non humain, cette capacité minimale de la conscience (ressentir la
douleur) devrait lui éviter de finir dans notre assiette. Euh non pas tout à fait
car rappelons que la sentience est une échelle avec des barreaux où les non
humains arrivent à monter avec plus ou moins de de bonheur jusqu’à nous.

On parle donc de degrés de sentience… Comment la reconnaître ? »


Fastoche… c’est lorsque« les structures cérébrales responsables des process que
génèrent la conscience chez les humains et les autres animaux sont équivalentes ».

De là, une « Déclaration » faite à Cambridge en 2012 par de nombreux scientifiques


:
« la force des preuves nous amène à conclure que les humains ne sont pas seuls à
posséder les substrats neurologiques de la conscience. Des animaux non-humains,
notamment l’ensemble des mammifères et des oiseaux ainsi que de nombreuses autres
espèces telles que les pieuvres, possèdent également ces substrats neurologiques.
»«
http://fcmconference.org/img/CambridgeDeclarationOnConsciousness.pdf

Ainsi l’antropcentrisme dénoncé par les tenants de l’antispécisme, revient par la


porte de derrière..
Au fait, chez l’humain, quel est le critère pertinent pour se voir concédé le
statut d’être sentient ?
Serait-ce la faculté de raisonner d’un nouveau-né par rapport à celle d’un adulte
bardé de diplômes tel que Peter Singer par exemple ?

On ne peut croire à la concurrence des projets de vie sans mettre en place une
échelle de valeurs quant au droit à vivre…

Et la barre est haute :


Donald M.Broom, biologiste émérite de l’Université de Cambridge, auteur en 2014 de
Sentience and Animal Welfare et en 2017 du rapport européen « Le bien-être animal
dans l’Union européenne », un être « sentient » est capable : d’évaluer les actions
des autres en relation avec les siennes et de tiers ; de se souvenir de ses actions
et de leurs conséquences ; d’en évaluer les risques et les bénéfices ; de ressentir
des sentiments ; d’avoir un degré variable de conscience.

https://www.marianne.net/debattons/idees/sentience-reconnaissons-la-conscience-et-
la-sensibilite-des-animaux

L’égalité entre tous, ne veut pas dire une égale considération pour chacun, il faut
encore accéder au statut d’individu si l’on suit le raisonnement de la philosophie
utilitariste à la mode antispéciste.

L’antispéciste aime jongler avec les mots afin d’atténuer la portée de certaines
positions.
Ainsi d’après le gourou de l’antispécisme, un bébé n’ayant pas la capacité de se
projeter dans le futur, il serait plus judicieux de remplacer le mot « infanticide
» par celui d’ « avortement » lorsque cet enfant parfois sans possibilité de «
projet de vie », fait obstacle… à celui qui en a un justement.

En général, l’adulte humain ou pourquoi pas, un cochon si l’on compare l’état de


l’un et de l’autre.
On aura compris que dans une société douée de « raison » mais où le plaisir doit
être maximisé et la souffrance supprimée, il est entendu que seulement « respirer »
ou avoir un handicap, n’est pas un projet de vie en soi évident, n’est-ce pas !

Hé oui, on en arrive là mais rappelons qu’au départ, c’était pour la « bonne cause
» ! On part d’une lutte légitime contre l’exploitation des non humains et leur vie
écourtée pour un simple plaisir gustatif, et l’on finit par justifier l’eugénisme
chez les humains. L’on se retrouve la tête à l’envers… Qui aura relevé qu’avec
l’antispécisme, on bafoue un principe moral essentiel ?

En effet, notre intuition morale du bien nous a toujours amené à nous révolter
contre l’idée terrible qu’un humain avec handicap mental, « n’est pas ou ne sera
jamais une personne » :
«C’est pourquoi nous devons rejeter la doctrine qui place la vie des membres de
notre espèce au-dessus de celle des membres d’autres espèces. Certains de ceux-ci
sont des personnes, certains membres de notre espèce n’en sont pas. (…) Il semble
donc, par exemple, que tuer un chimpanzé est pire que tuer un être humain qui, du
fait d’un handicap mental congénital, n’est pas et ne sera jamais une personne »

(Peter Singer, Questions d’éthique pratique, Paris 1997 ; version originale,


Cambridge 1993).

Ce qui a fait un scandale sous le régime nazi devient tout à coup éthique grâce à
l’antispécisme ! Une nouvelle campagne Aktion T4 nous est promise…

Soyons honnête jusqu’au bout ! À la lecture de ce qui précède, de nombreux


intellectuels s’insurgent contre ce qu’ils considérent comme une caricature de la
pensée antispéciste. Nous assurant de leur bonne foi, ils défendent Peter Singer en
expliquant que l’argumentation antispéciste consiste à démontrer le contraire en
réalité. Soit donc « puisque nous considérons qu’un humain handicapé a le droit de
vivre, il n’y a aucune raison pour contester ce même droit moral aux animaux
sentients !

Pour preuve, le magnifique plaidoyer de Tom Regan qui s’est servi de l’argumentaire
des opposants aux droits des animaux :

Est-ce que l’objection sera que, parce que les animaux ne respectent pas nos
droits, nous n’avons donc aucune obligation de respecter leurs droits? Mais il y a
beaucoup d’êtres humains qui ont des droits et qui sont incapables de respecter les
droits des autres: les jeunes enfants, les personnes qui ont des handicaps
intellectuels. Dans leurs cas, nous ne disons pas qu’il est parfaitement acceptable
de les traiter comme des outils, des modèles de recherche ou de la marchandise sous
prétexte qu’ils n’honorent pas nos droits. Au contraire, nous reconnaissons que
nous avons un devoir de les traiter avec respect. Ce qui est vrai dans ce qui
implique ces êtres humains n’est pas moins vrai lorsque cela implique d’autres
animaux. »

Tout végane sera soulagé d’entendre ce discours sauf qu’il est faux ou tout du
moins inexact puisque tous les antispécistes ne partagent pas le point de vue de
Tom Regan (en plus, il est mort).

Concernant l’euthanasie d’un nourrisson par exemple, la logique de l’utilitarisme


s’exprime ci-dessous sans confusion possible chez Peter Singer qui insiste encore
dans « Questions d’éthique pratique » (Bayard) :
« On estime généralement qu’un handicap du fœtus justifie l’avortement. » (..) « je
ne vois pas ce qui permettra de justifier que les fœtus peuvent être « remplacés »
mais pas les nouveau-nés ».
« La quantité totale de bonheur est plus grande si l’enfant handicapé est tué. La
perte de la vie du premier nourrisson est compensée par le gain d’une vie plus
heureuse pour le second. C’est pourquoi, selon le point de vue utilitariste total,
si tuer le nourrisson hémophile n’a pas d’effets néfastes sur d’autres personnes,
le tuer sera justifié. (…) L’enfant est remplaçable, comme les animaux qui ne sont
pas conscients d’eux-mêmes. »

Tom Regan a combattu ce raisonnement : L’objection sera-t-elle, finalement, que


personne n’a de droits, pas un seul être humain ni un seul autre animal, mais
plutôt que le bien et le mal concernent le fait d’agir de manière à produire les
meilleures conséquences, en étant certain de compter les intérêts de chacun et de
compter les intérêts égaux de manière égale? Cette philosophie morale,
l’utilitarisme, a une longue et vénérable histoire. Des hommes influents et des
femmes influentes, du passé et du présent, comptent parmi ses adhérents, et
pourtant, c’est une banqueroute de la philosophie morale, si tant est qu’il n’y en
ait jamais eue. Devons-nous sérieusement, sérieusement tenir compte de l’intérêt du
violeur avant de déclarer qu’il est mal de violer? Devons-nous demander à
l’agresseur d’enfants si son intérêt serait frustré avant de condamner l’agression
de notre enfant? De manière remarquable, un utilitariste cohérent exige que nous
nous posions ces questions, et ce faisant, il abandonne toute prétention à notre
assentiment rationnel.

En tout cas, les personnes hémophiles apprécieront d’être comparées par Peter
Singer, à des moules lorsqu’ils sont bébés… L’antispécisme à la façon de son
courant dominant, oblige à faire une monumentale erreur d’appréciation. Pour que la
théorie ne vacille pas, Peter Singer omet ici le potentiel en devenir de l’enfant.
Reconnaître l’individu dans celui-ci anéantirait son argumentation.

Concernant l’exploitation des non humains, le philosophe n’hésite pas moins à


assumer la véritable signification de sa théorie. Ce qui est tout à son honneur…
mais le résultat est en contradiction encore avec les valeurs attribuées au
véganisme qu’il fait mine de promouvoir pourtant dans ses nombreuses conférences.

Après avoir réclamé en grandes pompes, la reconnaissance de nos droits fondamentaux


aux gorilles, chimpazés et orang-outans par l’intermédiaire du GAP (Great Ape
Project), il a indiqué qu’il était d’accord avec l’expérimentation animale lors de
tests sur des Macaques. Il expose ci-dessous ses raisons avec une grande logique :

https://www.utilitarian.net/singer/by/20061203.htm
Fine analyse de l’affaire ayant fait l’objet du scandale :

https://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2006/12/11/peter-singer-tourmente-encore-foi

Où l’on constate que la philosophie utilitariste versus antispécisme n’a pas


vocation à supprimer totalement l’exploitations des non humains ( (celle des
humains non plus). Elle permet surtout une amélioration des conditions pour
certains groupes car elle diffuse une nouvelle image des animaux destinés à nous
nourrir, à nous distraire ou à utiliser de diverses autres façons. Elle n’a
absolument rien de révolutionnaire contrairement à ce qui est répété partout. Sans
les apports de la science et ses découvertes sur les capacités cognitives des uns
et des autres sur lesquelles elle s’appuie, elle n’existerait pas contrairement au
Véganisme des origines.

De plus, l’antispécisme priviligie sous couvert de modernisme et de liberté (pour


qui ?) une vision pathétique de la société des humains qui fait insulte à celle de
nos premiers ancêtres !

« En observant les anomalies ou les traumatismes inscrits sur les ossements de


plusieurs fossiles humains du paléolithique, on constate qu’un handicapé physique
ou mental, même de naissance, n’était pas éliminé. »
https://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/PATOU_MATHIS/53204

Prétendre que la vie d’un bébé n’a d’importance que si l’adulte en éprouve du
plaisir, amène à présenter comme « éthique » son assassinat. Une telle conception
commence à être mise en pratique dans l’Etat de New York.
« une femme pourra désormais avoir recours à l’avortement jusqu’au dernier jour de
sa grossesse, si sa santé ou celle de l’enfant est en danger, ou encore si le
foetus n’est pas jugé viable ». « Le législateur a bien pris soin de ne pas définir
le terme «santé ». Sur quels critères les médecins vont-ils décider ? Vise-t-on
notamment la santé psychique ou émotionnelle de la mère ? Il semblerait que la
réponse soit positive, en l’absence d’exclusion spécifique prévue par la loi.

Ainsi, l’angoisse ou la crainte de tomber en dépression après la naissance


pourraient constituer des motifs légitimes d’un avortement tardif.
https://www.causeur.fr/avortement-new-york-etats-unis-northam-158802

Dans la continuité de l’histoire de l’homme, l’antispécisme n’est en fait qu’une


énième justification de son ingérence. Cette fois, on nous explique que « la Nature
» n’étant ni harmonieuse ni équilibrée, l’humain va y mettre bon ordre au nom de
tous les animaux (humains compris) dotés de sentience…
On imagine que le lion rugit : « foutez-moi la paix » tandis que la gazelle
applaudit des quatre sabots mais l’antispéciste se sent omnipotent, fier d’avoir
aboli la souffrance (apparente) !

C’est l’éternel débat entre ceux qui nous disent qu’il faut se soumettre à la «
fatalité de mère Nature » et ceux qui prônent l’inverse : la Nature doit être
soumise aux intérêts humains. L’antispéciste veut nous faire croire qu’il innove en
prétendant soumettre cette (maudite) Nature aux intérêts de tous les êtres
sentients. Il n’en demeure pas moins qu’il n’ a pas fait voter ces « autres » êtres
sentients.

Cela traduit une angoisse très occidentale qui se résume à une bataille entre le
petit monde de Oui Oui où les animaux offrent leur gorge au couteau de Paul Ariès
et Jocelyne Porcher parce que Dieu en a décidé ainsi et celui des « Cahiers
antispécistes » (le nid des théoriciens français) où Dieu lui-même s’est réincarné
en antispéciste parce qu’il préfère le circuit court, c’est meilleur pour la
planète.
Les non humains n’en ont rien à battre de la théorie mais concernant les humains
eux-mêmes, il est plus que temps de prendre du recul et de s’interroger sur les
préceptes véhiculés avec enthousiasme par les antispécistes. Cela même si les plus
nombreux sont de bonne foi et croient à leur démarche.

Depuis la nuit des temps modernes de la rationalité, il se trouve toujours des


individus professant des choses terribles mais pour le bien de tous évidemment. À
chaque fois, un Peter Singer « inversé » s’est certainement levé parmi nos
lointains ancêtres afin de les enjoindre à faire exactement le contraire :
« hé les gars, c’est pas bien d’…. les chèvres et de sacrifier les plus faibles de
la tribu ! En quoi cela profite à la cause animale ? »

Plutôt que de bifurquer enfin sur ce chemin escarpé où les véganes ont établi un
campement depuis Pythagore par exemple en Occident et bien plus tôt ailleurs, on
nous propose de rester sur la voie tracée d’avance par les faux prophètes. Les
couillons crient au génie en se croyant subversifs mais ils ne font que soutenir un
modèle où chacun mis en concurrence avec l’autre, est jugé à l’aune du bénéfice
apporté (rien n’a été prouvé) au plus grand nombre. Ce système de pensée ne
conforte que ceux qui échappent au sacrifice.

Abreuvons-nous de science-fiction ! Le détournement des idées d’Adam Smith dans le


capitalisme versus mondialisation ainsi que l’utilisation abusive et contrefaite de
la théorie de Darwin, amènent à penser qu’une philosophie utilitariste menant
tambour battant la défense des animaux non humains sentients, peut pareillement
servir l’ultra libéralisme au vu des enjeux à venir.

À force d’écrire systématiquement « animaux humains et non humains » pour bien nous
enfoncer dans le crâne que les humains sont des animaux comme les autres, cela peut
renforcer l’opinion de certains « dominants » à l’égard des faibles et le
traitement infligé à ceux qui n’ont rien ou presque par ceux qui ont tout ou
presque.
Terry Gou, PDG de Foxconn (fabrication de Iphones) : « les êtres humains sont aussi
des animaux, et gérer un millions d’animaux me donne le tournis. » Cela avait été
dit avec « humour » (anecdote sortie d’un livre de Jérémie Rifkin) mais le fait est
que beaucoup d’entreprises préfèrent des automates et robots divers, eux ne
suicident pas à cause des cadences infernales. Problème, seuls les animaux humains
apprécient les iPhones…

Dans l’absolu, rien n’empêche de mettre en concurrence plus tard les projets de vie
des humains soi-disant normaux. Il suffirait de se pencher sur les critères
rationnels permettant de traiter celui qui sera « raisonnablement » supérieur donc
impossible à bloquer par un projet de vie de moindre importance.
Quelqu’un a dit que la vie ne méritait pas d’être vécue si à cinquante ans, on
n’avait pas une Rolex au poignet. Ce serait un bon début…

En bref, si l’état de bonheur se traduit en langue antispéciste par l’absence de


souffrance au sein des individus composant aussi l’ espèce humaine. C’est bien
réducteur… et contradictoire à la fois.

En effet, d‘ un côté, on comptabilise ceux qui sont capables de souffrir, ils sont
reconnus comme individus parce que leur intérêt, est justement de ne pas souffrir.
De l’autre, on justifie l’eugénisme au prétexte qu’un individu qui ne souffre pas…
n’en est pas un ! Le but final étant que personne ne souffre, c’est absurde car
dans l’histoire, il y en a au moins un qui ne « souffre » pas dès le départ et tous
les antispécistes devraient s’en réjouir ! Malgré tout, Peter Singer prétend que
l’existence de l’un pouvant gêner l’intérêt à vivre de l’autre considéré comme «
capable de souffrir », l’eugénisme est donc justifié si c’est réclamé par le/la
deuxième. Oui mais comme l’intérêt à vivre se définit par l’intérêt à ne pas
souffrir encore une fois… cette deuxième personne capable de souffrir en théorie
mais qui le refuse obstinément, sommes-nous sûrs qu’elle est vraiment ce qu’elle
prétend être : un individu capable de souffrir ?

Une petite idée du casse-tête de la définition du bonheur ici :


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=263709.html

Concernant les animaux non humains, après avoir applaudi à la « découverte » de la


sentience, il serait bon aussi de s’interroger sur ses « vices de forme » c’est à
dire ses critères pertinents définis d’après nos connaissances limitées. Certes, on
peut douter de la mémoire ou de la sensibilité par exemple d’une coquille Saint
Jacques mais si on ne prend en compte que le critère de la capacité à fuir le
danger, elle-même n’hésite pas à sauter quand un plongeur la poursuit. « L’éthique
animale » devrait alors lui accorder « miséricorde » au vu de ses réactions, et
d’autres bivalves le « mériteraient aussi.
Quant aux éponges considérées sans « intérêt à vivre », on en apprend de belles :
Le séquençage du génome des éponges effectué par des chercheurs du UCSB’s
Institute for Collaborative Biotechnologies a d’abord révélé que beaucoup des gènes
impliqués dans le fonctionnement des synapses étaient déjà présents dans le
patrimoine génétique des éponges. (..)

La seconde surprise, bien plus étonnante, est que la structure des protéines des
éponges suggère de probables interactions entre elles, très similaires à celles qui
se produisent dans les protéines intervenant au niveau des synapses humaines et
même celles des souris.
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/genetique-origine-cerveau-
eponges-mer-12023/

Antispécisme ? Est-ce que ce « isme » supplémentaire est un atout pour améliorer


notre compréhension de la terre et de ses habitants ou seulement l’occasion d’une
migraine ? C’est la conclusion facile alors il faut s’en méfier. Dès que le langage
est utilisé pour nous empêche de penser, c’est une façon de nous mettre en cage !

Autrice Corinne Colas


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