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Chapitre 02 : la prise en charge nutritionnelle des patients cancéreux durant les séances de

chimiothérapie

1- Le rôle d’un diététicien :


Le rôle d’un diététicien dans ce cas est d’aider les patients atteints d’un cancer à maintenir
des apports nutritionnels suffisant dans le but de :

- Réduire les effets secondaires de la chimiothérapie.


- Eviter la dénutrition qui se traduit par une perte de poids rapide.

Par l’établissement d’un bilan diététique personnalisé et une éducation diététique adaptée.

2- Les règles hygiéno-diététiques :


 Faire au moins 6 repas et collations par jour.

 Prendre le temps pour manger et bien mâcher.

 Limiter les aliments trop gras.

 Na pas manger trop salés ni trop sucré.

 Se maintenir à un poids de santé.

 Eviter l’alcool.

 La nutrition doit être composée de tous les groupes d’aliments (les protéines,
céréales et dérivés, fruits et légumes, produits laitiers, matières grasses, boisson).

 L’activité physique.

3- L’évaluation de l'état nutritionnel du malade cancéreux :


La prise en compte de l'état nutritionnel du malade cancéreux doit faire partie intégrante
du traitement.

L'évaluation de l'état nutritionnel d'un malade est nécessaire, elle fait appel aux méthodes
anthropométriques. Le calcul de l'index de masse corporel (IMC) dont la normalité est
comprise entre 18,5 et 25 chez l'adulte permet une première approximation de l'état
nutritionnel :

IMC = P/T2

Poids en kg, Taille en mètres

Le calcul de poids idéal : Il existe de nombreuses formules mathématiques permettant de


déterminer le poids idéal d'une personne. Les formules de Lorentz sont actuellement les
formules les plus utilisées.

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Formules de Lorentz :

• Poids idéal Homme = Taille x 100 - 100 - (Taille x 100 - 150) / 4

• Poids idéal Femme = Taille x 100 - 100 - (Taille x 100 - 150) / 2.5

Avec : poids en kilogrammes et taille en mètres.

Il est aussi très utile de calculer le pourcentage d'amaigrissement ; un amaigrissement


supérieur à 10 % traduit une dénutrition, au-dessus de 25 % le pronostic vital est engagé.

4- L’alimentation et le cancer :
L’alimentation peut avoir une influence sur le risque de développer cette pathologie. Elle
suppose, par ailleurs, un soutien au traitement par chimiothérapie. Lorsque l’on pense à une
alimentation spéciale pour les personnes atteintes d’un cancer, il est nécessaire de prendre en
compte une série de lignes directrices. Il faut restreindre ces aliments qui sont impliqués dans
la promotion tumorale.

Tout ça dans le but de renforcer l’effet de la chimiothérapie et réduire les effets secondaires
(dénutrition, perte d’appétit, perte de poids, l’anorexie…) Ce qui est expliqué dans le schéma
suivant :

Cancer

Perturbation Hyper catabolisme Diminution Perturbation Effets secondaires


métaboliques tumoral des apports du goût du traitement

Augmentation de la Carence en substances


dépense énergétique caloriques

Dénutrition
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4.1L’équilibre alimentaire chez le patient cancéreux :

Pour avoir une alimentation la plus équilibrée possible, la nutrition doit être composée de
tous les groupes d’aliments (les protéines, céréales et dérivés, fruits et légumes, produits
laitiers, matières grasses, boisson).
Divisé en trois repas par jour :
- petit déjeuner.
- Déjeuner.
- Diner.
- avec des collations (2 à 3 collations)

Fig. 10 : la pyramide alimentaire

4.1.1 La pyramide alimentaire :

1. Définition : est une structure pyramidale qui illustre par des recommandations quel
régime alimentaire doit être adopté pour avoir une alimentation équilibrée.

2. Les 7 groupes d’aliments :


Intérêt nutritionnel Aliments concernés Recommandation
Les boissons : hydratation Eaux plates, gazeuses, de L’eau : de 1.5 à 2L par jour
Apport de minéraux source, minérales, de ville, (2 verres au moins à chaque
tisanes….. repas)
Les produits céréaliers : Céréales et dérives : pain, à chaque repas selon l’âge et
riches en vitamines B, riches blé, riz, pâtes, semoule, l’activité physique
en glucides, minéraux (fer, graines,
potassium, magnésium…) Grains et tubercules :
Haricot rouge, pois du cap,

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lentilles, pomme de terre…


Les légumes et les fruits : Tous les légumes, sauf les Au moins 5 par jour :
Vitamine c (pour les légumes légumes secs. (400g)
et fruits crus). Riches en Frais, crus (crudités), 2 crus pour vitamine c
glucides simples. Riches en surgelés, cuit (cupidités) ou Une portion = 80 g
fibre. transformes (soupes) tous les
fruits crus, cuits ou
transformes (salades de
fruits, compotes)
Les produits laitiers : Lait 3 portions par jour
Apport en calcium Dérives du lait (yaourt, Une portion = 30g de
Vitamine A et D fromages, des petits fromage = 1 yaourt = 200 ml
Protéines animales de lait.
suisses…)
Lipides.
Viandes, poissons, œufs : Volaille, bœuf, œufs, viande 1 à 2 fois par jour selon l’âge
Protéines animales blanc, poisson, coquillages, et l’activité physique.
Apport de fer (poisson) crustacés Poisson : 2 à 3 fois par
Riches en oméga 3 semaine.
Acides gras surtout satures 100 g viande = 100 g
poisson, 100 g de volaille =
2 œufs.

Les matières grasses : Beurre, margarine, huiles, Limiter la consommation


Lipides d’origine végétale crème. 1 à 2 portions de gras
(oméga 3 et oméga 6) d’origine animale maximum.
Les vitamines solubles dans 3 à 4 portions de gras
les graisses. (vitamine E, A, d’origine végétale maximum
D). Une portion = 10 g.
Lipides d’origine animale :
source de cholestérol.
Les produits sucrés : Sucre, confitures, miel, Limiter la consommation
Source d’énergie (glucides chocolat, sodas, sirop… 1 portion par repas
simples) 1 canette de soda = 8 sucres. maximum.
1 sucres = 5 g. 1 portion = 10 g.

4.2 Répartition des repas ( exemple de menu) :


 Petit déjeuner : Il doit être copieux et contenir si possible :
- Une boisson : thé, café, chocolat, lait…
- Du pain ou des biscottes et/ou céréales
- Du beurre ou fromage.
- De la confiture, des gelées, ou du miel
- Des fruits ou des jus de fruit
 Déjeuner : Même si une alimentation variée est toujours recommandée, il ne faut pas
hésiter à refaire plusieurs fois les mêmes plats s’ils ont connu du succès. Le déjeuner
devrait idéalement contenir :

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- Des crudités assaisonnées

- De la viande ou du poisson ou des œufs

- Des légumes verts cuits en béchamel, gratin…Et/ou féculents : pâtes, riz, pomme
de terre…et/ou pain ou biscottes

- Des fruits crus, cuits, en compote

 Diner : Il est important d’entretenir l’aspect plaisir de l’alimentation, en évitant


éventuellement de consommer les « reste » du déjeuner. Le dîner pourra contenir :

- Du potage enrichi avec du jaune d’œuf, du fromage, du lait en poudre

- Une entrée, un plat et un dessert en suivant le modèle du déjeuner

 Les collations ; Elles seront positionnées idéalement entre les repas, c’est-à-dire à 10h
et vers 16h, et contenir éventuellement des aliments « plaisirs ». ou encore être
composées de compléments alimentaires hypercaloriques.
4.2Rôle des nutriments :

Macro nutriments :

Glucides : apport d’énergie.

Lipides : stockage d’énergie + constituant des parois des cellules.

Protéines : construction et maintien des muscles.

Micro nutriments :
Vitamine (B, D, C, E…)

Minéraux ou éléments traces ou oligoéléments (fer, calcium, zinc, magnésium, potassium…)

Vitalité en participant à l’utilisation des glucides, lipides et protéines par le corps.

4.3Recommandations :
Glucides 50 à 55 %

Lipides 30 à 35 %

Protéines 11 à 15 %

5- Besoins nutritionnels et énergétiques :


Les besoins nutritionnels sont les quantités de nutriments nécessaires pour maintenir un
état nutritionnel stable. Le patient cancéreux a besoin d’un apport énergétique suffisant par
une alimentation variée et équilibrée (qualité et quantité) car la bonne nutrition permet
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d’apporter toute l’énergie nécessaire à l’organisme. Théoriquement, cela correspond à un


équilibre entre les apports énergétiques et protéique.

1- Besoin énergétique :
En fait, les patients atteints de cancer ont besoin de plus d’énergie que les gens normaux pour
combattre contre les effets secondaires de la chimiothérapie et éviter la diminution des apports
caloriques.

1.1 Dépense énergétique de base : (le besoin énergétique de chaque patient selon l’âge, le
poids et la taille).

Mesurée Calorimétrie indirecte

Calculée Équations de Harris et Benedict

HOMME = 66.5 + 13.8 P + 5 T – 6.8 A

FEMME = 655.1 + 9.6 P + 1.9 T – 4.7 A

Estimée

HOMME = 30 kcal / kg / 24 h

FEMME = 25 kcal / kg / 24 h

Où P est le poids (en kg), T la taille (en cm) et l’âge (en années).

Remarque : pour le poids on peut calculer avec le poids idéal si le patient n’est pas dans le
poids parfait.

2- Besoin en protéines :
L’alimentation doit impérativement être riche en protéines : d'origine animale (viandes,
poissons, œufs), végétales ou par le biais de compléments alimentaires.

En effet, la sensation de fatigue étant liée à la perte de poids en termes de masse musculaire,
il est indispensable de reconstruire ses muscles à l'aide de protéines. Seul un apport protéique
suffisant peut redonner de la force aux malades et protéger leur système immunitaire.

Les besoins en protéines sont de 1,2 à 1,5 g.kg-1 de protéines par jour pour le patient
cancéreux. (Selon le poids du patient).

En péri-opératoire En oncologie médicale

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Besoins protéino- 20 à 30 kcal/kg/j 30 à 35 kcal/kg/j


énergétiques
Besoins en protéines 1,2 à 1,5 g/kg/j

La viande rouge est déconseillée aux cancéreux, elle constitue également un facteur de risque
majeur pour le développement de certains types de cancers (du sein surtout).

Il n'est absolument pas interdit en nutrition de manger de la viande rouge, mais il faut faire
attention à ne pas en abuser (une par semaine).

3- Besoin en vitamines et oligo-éléments :


Sont indispensables à l’organisme, une alimentation normalement équilibrée apporte la dose
suffisante de vitamine et minéraux.

3.1 Les vitamines : des types de vitamines nécessaires pour le patient cancéreux :
 Vitamine B17 :

La vitamine B17 est un remède naturel pour le cancer et a des propriétés anticancéreuses,
détruirait les cellules cancéreuses sans affecter les cellules en santé. Si cette vitamine était
développée, le cancer qui touchera bientôt une personne sur deux, ne serait pas un problème

Elle n'est pas disponible sous forme de supplément, vous pouvez le trouver dans plusieurs
aliments de tous les jours : l’orge, l’amande (celle qui est amère et non sucrée), le pois chiche,
l’herbe (blé et plusieurs autres), la lentille, le maïs….

 Vitamine E :

La vitamine E est l’un des compléments les plus utilisés en cas de cancer. Cette vitamine
semble renforcer l’effet de la chimiothérapie. Elle joue un rôle important en tant
qu’antioxydant, c’est-à-dire comme substance agissant contre l’oxydation (protection des
tissus).

On trouve la vitamine E principalement dans les huiles végétales, les noix, les œufs, le foie,
les produits à base de céréales complètes et les légumes-feuilles. (Recommandation : 15 mg).

 Vitamine B9 (acide folique) :

Essentielle à la production des nouvelles cellules. Elle se concentre dans les légumes de
couleur verte (brocolis, épinards, salades…), les fruits secs oléagineux (amandes,
noisettes…), les fromages, les œufs. (Recommandation 0.4 g)

 Vitamine B12 :

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Fabrication de globules rouges et cellules nerveuses. Elle est surtout présente dans les abats
(foie, rognons), dans certains poissons et crustacés (hareng, huîtres), dans les œufs et dans les
algues.

(Recommandation : 2.4 mcg = 0.0024mg)

 Vitamine C :

Stimulation du système immunitaire, il permet aussi l’immobilisation du fer par l’organisme.


Les sources naturelles : poivron, orange, kiwi, brocoli, épinard, pois cultivé…
(Recommandation 80 mg).

 Vitamine D :

Permet l’utilisation du calcium par l’organisme. Elle se trouve dans : j’aune d’œuf, les
poissons (flet, morue, sardine, hareng frais…) recommandation : 200 μl.

3.2 Les minéraux :


 Le zinc :

Le zinc ralentit les signaux de calcium hyperactif des cellules cancéreuses, qui sont absentes
des cellules normales, c'est pourquoi le zinc inhibe de manière sélective le développement des
cellules cancéreuses. Il renforce aussi le fonctionnement du système immunitaire.

Les apports journaliers recommandés en Zinc (AJR) sont de 15mg par jour pour un adulte.
Néanmoins, cet apport doit être adapté en fonction de votre âge et de votre activité.

Les aliments les plus riches en zinc : la viande, les crustacés et les œufs, le pain complet, les
céréales.

 Magnésium :

Réduit l’anxiété et le stress chez le patient cancéreux (équilibre le système nerveux). Cette
famille d’aliments fait partie des meilleures sources de magnésium. On y trouve :

Les graines de lin, les graines de tournesol, les amandes, les noix de cajou, les cacahuètes, les
noisettes, les noix.

 Le fer :

Lutte contre l’anémie par la fabrication d’éléments (hémoglobines et myoglobine). Il se


trouve dans : Le gigot d’agneau, foie de poulet cuit, thym, les œufs, les poissons, graine de
cumin, épinard...

 Calcium : Construction et maintient osseux. La consommation doit être modérée pour


éviter l’hypercalcémie.

Remarque :
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Une alimentation variée et équilibrée est censée fournir tous les micronutriments nécessaires à
l’organisme. Le patient ne doit prendre aucune initiative pendant le traitement sans en parler
au préalable avec son médecin oncologue.

6- Les compléments nutritionnels oraux (CNO) :


Les CNO font partis des aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales. Il s’agit
de compléments hyperénergétiques ou hyperprotidiques, leur composition en protéines et
calories est très variable. Certains compléments ont une composition spécifique en
macronutriments, micronutriments et en fibre, en lactose.

Ils se déclinent en une grande variété d’arômes et de textures, permettant de s’adapter à vos
goûts, de limiter la lassitude et d’en faciliter la consommation.

6.1 A quel moment les consommer ?


Les compléments nutritionnels oraux ne se substituent pas à un repas, ils sont en
compléments, ils sont à prendre à distance des repas (2 heures avant ou après) en tant que
collation. Ils peuvent être pris au moment d’un repas si cela s’ajoute au repas et ne le
remplace pas.

6.2 Les différents produits :


Actuellement, il existe une grande variété de produits chaque produit, de part sa composition
ou sa texture. Des exemples dans le tableau suivant :

PRODUITS HYPERCALORIQUE/ ENERGIE / INDICATIONS


(Contenance) HYPERPROTÉIQUE PROTÉINES

CRÈMES Hypercalorique 400 Kcal Tout type de


(200g) Hyperprotéique 20 g dénutrition

BOISSONS Hypercalorique 400 Kcal Tout type de


LACTÉES Hyperprotéique 20 g dénutrition
(200ml)

SOUPES Hypercalorique 300 Kcal Déshydratation


(200ml) Hyperprotéique 14 g

DESSERTS Hypercalorique 200 Kcal Troubles de la


FRUITÉS Source de protéines 8,75 g déglutition
(125g)

PLATS MIXÉS Hypercalorique 450-480 Kcal Troubles de la


(300g) Hyperprotéique 23,4-27 g déglutition

Ils peuvent être également intégrés dans des recettes :

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- CNO lacté chocolat pour la préparation de muffins.


- Lacté neutre à la place du lait pour une béchamel ou une purée.
- Une boule de glace mixée avec un CNO lacté pour un Milk Shake.
- Un CNO jus de fruit au congélateur pour un sorbet.

7- Les conséquences d’une alimentation déséquilibrée sur l’état de santé


du patient cancéreux :
7.1 La dénutrition :
La dénutrition cancéreuse est causée par différents facteurs, dont principalement :

 Une réduction des apports alimentaires.


 Une perte énergétique lorsque les apports énergétiques fournis par l’alimentation ne
parviennent plus à couvrir les besoins énergétiques de l’organisme.
 Un déséquilibre du métabolisme des acides aminés.
 Des carences en micronutriments aboutissant du contrôle de l'appétit chez le malade
cancéreux.

7.1.1Diagnostic de la dénutrition :
Plusieurs paramètres permettent d’en faire le diagnostic, parmi eux, la perte de poids ou un
indice de masse corporelle (IMC) inférieur à un seuil donné.

Il existe un état de dénutrition chez une personne si :

• elle a perdu au moins 5% de son poids en 1 mois

• elle a perdu au moins 10% de son poids en 6 mois

• son IMC est ≤ 18,5 (si elle est âgée de moins de 70 ans)

• son IMC est ≤ 21 (si elle est âgée de plus de 70 ans)

- Le Nutritionnel Risk Index (NRI) est actuellement recommandé :

NRI = (1.519 ×Albumine g/l) + 41.7 (Poids actuel / Poids habituel)

>97.5 : non dénutri

97.5-83.5 : dénutrition

<83.5 : dénutrition sévère

- L’albuminémie est un marqueur de dénutrition aussi :


 Moyenne : albuminémie entre 30 et 35 g/l.
 Sévère : albuminémie < 30 g/l.

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7.1.2 Les conséquences de la dénutrition :


Elle a des conséquences importantes pour la personne malade :

- En effet, indépendamment du type de cancer, une perte de poids supérieure à 15 %


- La dénutrition multiplie par 4 le risque de développer une infection nosocomiale.
- Un patient dénutri va moins bien tolérer le traitement.
- Elle a pour conséquence d’augmenter le risque des complications mineures et
majeures après un traitement de chimiothérapie.

7.1.3 Des solutions pour une prise en charge nutritionnelle adaptée (lutte
contre la dénutrition) :
 L’enrichissement des repas : l’enrichissement de l’alimentation consiste à ajouter
aux plats des ingrédients riches en protéines et en lipides dans les soupes et les
purées : beurre, crème, huile, fromage râpé, viande ou jambon haché, jaune d’œuf, etc.
 Les compléments nutritionnels oraux : les compléments nutritionnels oraux (CNO)
peuvent permettre de compenser des apports énergétiques insuffisants (hyperprotéinés
ou hyperénergétiques).
 La nutrition artificielle : Parfois, en raison de la maladie et de ses traitements, il
arrive que les personnes malades ne puissent plus répondre seuls, par l’alimentation
orale, à leurs besoins énergétiques. Le recours à un mode de nutrition dit « artificiel »
s’avère alors nécessaire.
Il existe deux modes de nutrition artificielle : la nutrition entérale et la nutrition
parentérale :

- La nutrition entérale :

Elle consiste à apporter un mélange nutritif directement dans le tube digestif par
l’intermédiaire d’une sonde. Les solutions nutritives sont un mélange de lipides, de
glucides, de protéines, de minéraux et de vitamines, adapté à chaque situation et
contenu dans des poches souples.

Le mélange de nutriments peut être apporté de plusieurs manières :

Une sonde naso-gastrique, une gastrostomie, d’autres techniques telles que la


duodénostomie, la jéjunostomie ou la gastro-jéjunos-tomie permettent d’apporter
la solution nutritive directement dans l’intestin grêle.

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Chapitre 02 : la prise en charge nutritionnelle des patients cancéreux durant les séances de
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Fig.11 : la nutrition entérale.

- La nutrition parentérale : Dans les cas où la nutrition entérale est impossible


à appliquer, par exemple dans les cas où le tube digestif ne fonctionne plus
normalement, il est nécessaire d’avoir recours à la nutrition parentérale.
Elle consiste à apporter le mélange nutritif non pas dans le tube digestif mais
directement dans le sang.

Si le tube digestif fonctionne et permet d’absorber des nutriments, c’est toujours la nutrition
entérale qui est proposée en premier aux patients.

7.1 Perte de poids rapide :


Perte de poids et le traitement du cancer (la chimiothérapie surtout) va souvent main dans la
main surtout avec une alimentation déséquilibrée.

La perte de poids avec le traitement du cancer est une indication que le corps ne reçoit pas
suffisamment de nutriments. Il est important de surveiller de près l'alimentation pour s'assurer
que le corps affaibli d'un patient atteint de cancer reçoit une bonne nutrition.

7.2 Déshydratation :
Les patients cancéreux sous chimiothérapie devraient consommer au moins 2 L de liquides
chaque jour. La déshydratation peut causer la bouche sèche, difficulté à avaler la nourriture,
de la fatigue, des étourdissements, la faiblesse et la constipation, qui peuvent tous faire
manger difficile et peut affecter l'appétit.

Le manque des aliments liquides (l’eau, le jus, les soupes..) cela peut entraîner une
déshydratation.

7.3 L’anémie :
L’anémie est une complication courante chez les patients atteints de cancer, est une baisse de
qualité et de quantité des globules rouges, une carence en hémoglobine qui cause des fatigues
subites, des étourdissements, une pâleur pouvant être très prononcée.

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La principale cause d’anémie chez les patients cancéreux est double: le cancer lui-même et
son traitement et l’alimentation déséquilibrée qui entraîne des carences nutritionnelles.

La production et la survie des globules rouges dépendent aussi d’un bon apport en
nutriments, en particulier en fer (le principal constituant de l’hémoglobine), en acide folique
(ou vitamine B 9) et en vitamine B 12.

Si vous suivez un régime sain et équilibré, vous aurez en effet plus de chance d’échapper à
l’anémie. Pour favoriser la production de globules rouges :

 Misez sur les aliments riches en fer, en acide folique et en vitamine B12 (les œufs, les
poissons, la viande, le foie et les céréales entières. le riz complet, les dattes, les pois
cassés, le saumon, les fromages, les légumes secs, les volailles et les épinards).

8- Type de régime conseillé pour les patients cancéreux:

 Régime cétogène (keto) :

Le régime cétogène est un régime pauvre en glucides qui met l’accent sur une
consommation élevée de graisses saines, ainsi que des protéines modérées pour aider le
corps à entrer dans un état de cétose.

Fig.12 : régime cétogène.


Il est également utile pour les patients cancéreux. Les cellules cancéreuses utilisent le
sucre comme principale source d’énergie. Un régime pauvre en glucides, riche en bonnes
graisses et modéré en protéines a montré qu’il améliorait la santé même de ceux qui sont
au stade avancé du cancer.

Dans ce menu régime cétogène, lorsque l’on réduit fortement la consommation d’aliments
glucidiques que ce soit :

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– glucide industriel.
– glucose.
– fructose.
– sucre cristallisé.
– l’amidon contenu dans les pommes de terre.
– les pâtes ou le pain.

Le foie se met alors à utiliser les autres sources d’énergie, à part les glucides et produit
des cétones à partir des matières grasses.

Les cellules saines utilisent normalement les cétones, par contre les cellules cancéreuses
ne peuvent pratiquement rien profiter des cétones pour leurs bienfaits ou leurs sources
d’énergie, d’où l’intérêt de suivre le régime cétogène.

Recommandation :

Glucides : 5 %

Protéines : 20 %

Lipides : 75 %

Fig.13 : répartition des macronutriments en cétogène


Pour rappel : 1g de lipide = 9 kcal

 Quelle matière grasse choisir, pour son régime cétogène ?


Choisir un large éventail de matières grasses, dans le cadre de régime bruleur de graisse
cétogène (saturées, I monoinsaturées, polyinsaturées).

Voici une liste des matières grasses hautement adaptées à la nutrition cétogène:

– L’huile de coco : La grande favorite, elle est facilement transformée en cétones par le
foie. L’huile de coco est également très efficace pour les personnes qui ne parviennent pas
à passer en cétose, il faut prévoir l’utilisation de quelques semaines.

– Le beurre : Riche en acides gras saturés et insaturés.

– L’huile d’olive : C’est une des matières grasses incontournables de la diète cétogène.
Elle se compose principalement d’acides gras oléiques mono-insaturés.

–Fruits à coque et graines : sont à la fois riches en matières grasses et en protides.

– Fromage, yaourt : Le fromage a déjà été mentionné en tant que source de matières
grasses et faible en glucides, mais comme d’autres laitages, il contient également
d’importantes quantités de protides de qualité.

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– Les poissons de mer : Les poissons de mer sont une source de matières graisseuses.
Leur chair est également très riche en protides.de qualité.

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