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"L'essor de l'Internet des objets:


comment notre monde est devenu
connecté"
Created by: Kara
Created on: December 21, 2023
Chapter 1: Les débuts de l'interconnexion

Chapitre 1: Les débuts de l'interconnexion

Dès les années 1960, des chercheurs visionnaires commençaient

à imaginer un avenir où les machines pourraient communiquer


entre elles de manière autonome. À la Rand Corporation, un

think tank californien financé par l'armée américaine, Paul

Baran développait le concept de réseau distribué pouvant


survivre à une attaque nucléaire. Plutôt que d'avoir un seul

réseau centralisé, il proposait de diviser les informations en

petits paquets pouvant emprunter des chemins variés au sein

d'un maillage de nœuds.

Cette idée allait révolutionner les télécommunications. À la fin

des années 1960, un autre pionnier, Leonard Kleinrock, et ses

étudiants du Massachusetts Institute of Technology réalisèrent

la première transmission de données sur le prototype de

l'Advanced Research Projects Agency Network (ARPANET),


ancêtre d'Internet. Le message transmis entre les ordinateurs de

l'université UCLA et du SRI International était le tout premier

envoi de paquets sur un réseau informatique.

Dans les années 1970, l'ARPANET ne cessait de s'étendre pour


relier de plus en plus d'institutions de recherche américaines.

Parallèlement, les technologies de communication par paquets

continuaient de progresser. En 1973, le scientifique britannique

Donald Davies mit au point l'expression "réseau local" pour

décrire le concept des réseaux informatiques à petite échelle


reliant des ordinateurs au sein d'un même bâtiment ou campus.

Ces avancées ouvraient la voie à l'interconnexion bien au-delà

des ordinateurs. En 1975, le professeur Norman Abramson

conçut l'un des premiers réseaux locaux sans fil au sein de


l'université d'Hawaii, permettant à des terminaux fixes et
portables de communiquer. La même année, le chercheur

français Jean-Pierre Courtois imagina le premier "réseau

domestique" connectant les appareils électroménagers d'un


foyer.

Au début des années 1980, le développement des

microprocesseurs rendit possible l'intégration de capacités de

communication dans une multitude d'objets. À l'université de


Carnegie Mellon, le professeur Richard Brooks mit au point l'un

des tout premiers réseaux de capteurs sans fil pour le suivi de

paramètres environnementaux. Ses nœuds autonomes dotés de

capteurs météorologiques ouvraient la voie à l'Internet des

Objets tel que nous le connaissons.

C'est également dans les années 1980 que Tim Berners-Lee, alors

ingénieur au CERN, conceptualisa pour la première fois l'idée

d'un "système hypertexte mondial" permettant de relier entre

eux des documents de toutes sortes. Son World Wide Web, lancé
en 1991, allait fournir la pierre angulaire manquante pour faire

de l'interconnexion une réalité à l'échelle planétaire. Dès lors, le

développement d'Internet ne fit que s'accélérer, jetant les bases

du monde connecté d'aujourd'hui.

Ainsi, dès les années 1960, visionnaires et ingénieurs avaient

commencé à explorer le potentiel révolutionnaire de

l'interconnexion entre machines de toutes natures. Grâce aux

progrès des technologies réseau et sans fil, leurs intuitions sur

une communication autonome au-delà des ordinateurs se


concrétisaient peu à peu dans les décennies suivantes. Bien que
cantonnées à des expérimentations de laboratoire, leurs

innovations jetaient les fondations techniques de l'Internet des

Objets tel que nous le connaissons aujourd'hui.


Chapter 2: L'essor de l'IoT dans les foyers et les
villes

Chapitre 2: L'essor de l'IoT dans les foyers et les villes

Dans les années 1990, les progrès de l'informatique embarquée


permirent l'intégration de la connectivité dans les appareils

électroménagers. Pionnier en la matière, le fabricant suédois

Electrolux présenta en 1993 son premier réfrigérateur connecté,


capable de transmettre des alertes à distance en cas de

problème. Cependant, faute d'infrastructures réseau adaptées,

cette « maison connectée » restait encore à l'état de concept.

Il fallut attendre le tournant des années 2000 pour voir émerger


les premiers écosystèmes domotiques grand public. En 1999, la

start-up américaine X10 lança sa gamme de prises et variateurs

compatibles avec des commandes par ondes radio. Cette norme

ouvrit la voie à l'automatisation simple des appareils du foyer.

Parallèlement, la démocratisation d'Internet dans les foyers


permit l'essor des box multimédia et des passerelles

domotiques.

Pionnier en la matière, le français Somfy présenta en 2001 sa

première télécommande sans fil permettant de commander


volets roulants et stores depuis son smartphone. « Nous visions

à simplifier la vie des gens et à leur offrir plus de confort chez

eux, explique Pierre Ribeiro, directeur de l'innovation chez

Somfy. Mais la connectivité était encore balbutiante à l'époque,

il a fallu surmonter de nombreux défis techniques. »

Avec la généralisation du Wi-Fi et des smartphones à partir des

années 2010, l'Internet des Objets domestique connut un

véritable essor. De grandes entreprises comme Samsung, LG,

Philips ou Ikea intégrèrent la connectivité à leurs gammes


d'appareils. Réfrigérateurs, fours, lave-linge, aspirateurs robots,
caméras de surveillance: des millions d'objets du quotidien se

mirent à dialoguer entre eux et avec le cloud.

Cette démocratisation s'accompagna d'innovations majeures en

termes d'interfaces. Pionnière en la matière, la start-up

américaine Nest Labs révolutionna le marché du thermostat

connecté avec son produit lancé en 2011. « Plutôt qu'une simple

programmation, nous voulions proposer une expérience


intuitive permettant de piloter le chauffage à distance depuis

son smartphone, explique Maxime Veron, Country Manager

France de Nest. Cela a demandé beaucoup de travail

ergonomique pour simplifier au maximum l'usage. »

Dans le même temps, les villes se mirent à adopter massivement

les technologies connectées pour améliorer la gestion de leurs

infrastructures. Dès 2008, la ville de Santander en Espagne

déploya 30 000 capteurs pour collecter des données en temps

réel sur le trafic, la pollution, le niveau sonore ou la


consommation d'eau. Objectif: optimiser la maintenance des

réseaux, fluidifier la circulation, mieux gérer les ressources.

En France, la ville de Lyon fut pionnière dès 2009 avec son

projet d'« éclairage intelligent ». Plus de 4500 lampadaires furent


équipés de détecteurs de présence, de luminosité et de capteurs

de qualité de l'air, permettant d'ajuster automatiquement

l'éclairage en fonction des besoins et des conditions. « Cela a

permis une économie d'énergie de 30% tout en améliorant le

confort et la sécurité des citoyens », souligne Stéphane Degeilh,


responsable du projet à la métropole de Lyon.
Ainsi, dans les foyers comme dans les villes, l'Internet des

Objets connut au cours des années 2000-2010 une


démocratisation fulgurante, grâce aux progrès des technologies

sans fil et des interfaces. Des millions d'objets du quotidien se

mirent à dialoguer pour simplifier la vie des citoyens et

optimiser la gestion des infrastructures urbaines. Néanmoins,

de nombreux défis techniques restaient encore à surmonter


pour faire de l'interconnexion une réalité fiable et sécurisée à

grande échelle.
Chapter 3: L'Internet industriel et la révolution
des usines intelligentes

Chapitre 3: L'Internet industriel et la révolution des usines

intelligentes
Dès les années 1990, certaines entreprises pionnières

commencèrent à explorer le potentiel des technologies de

communication sans fil au sein de leurs chaînes de production.


C'est le cas du géant automobile Toyota, qui déploya dès cette

époque ses premiers réseaux locaux sans fil pour suivre en

temps réel le flux des pièces détachées sur ses lignes

d'assemblage.

Mais c'est véritablement dans les années 2010 que l'Internet

industriel connut un essor fulgurant, porté par la convergence

de plusieurs facteurs clés. Tout d'abord, l'avènement de l'IoT

grand public généralisa l'usage des capteurs et protocoles de

communication sans fil. Parallèlement, les progrès de


l'informatique dématérialisée, du cloud computing et de

l'analyse de données massives ouvrirent la voie à l'usine du

futur.

Pionnière en la matière, l'entreprise allemande Bosch implanta


dès 2012 un réseau de capteurs sans fil au sein de son usine de

production de Stuttgart. « Nous visions à optimiser nos

processus industriels en temps réel grâce à la collecte et

l'analyse en continu de données machines », explique Thomas

Feldmann, directeur de l'usine. Désormais, chaque étape clé de


la production (déplacement des palettes, fonctionnement des

machines, qualité des produits...) fait l'objet d'un suivi précis.

Ces données massives sont agrégées dans le cloud puis traitées

par des algorithmes d'intelligence artificielle afin de détecter


les dysfonctionnements, anticiper les pannes et optimiser les
rendements. « Cela nous a permis d'augmenter notre

productivité de 15% tout en améliorant la qualité et en réduisant

les gaspillages », souligne Thomas Feldmann. L'usine Bosch est


ainsi devenue un modèle de l'usine 4.0, entièrement pilotée par

des flux d'informations en temps réel.

D'autres secteurs industriels ont également été révolutionnés

par l'Internet des Objets, à l'image de l'agroalimentaire. Depuis


2015, le groupe Lactalis équipe ses élevages laitiers de capteurs

sans fil permettant un suivi individuel du comportement et de

la santé de chaque vache. « Cela nous aide à détecter très tôt

tout problème de santé animal et à optimiser les rendements de

production », explique Stéphane Rouzière, directeur de la filière


production.

Grâce aux données collectées, l'alimentation et les soins

prodigués aux troupeaux peuvent être personnalisés. L'analyse

prédictive permet également d'anticiper les pannes de matériel


et d'optimiser les tournées de maintenance. Ainsi, l'Internet

industriel a-t-il ouvert la voie à une production plus

respectueuse du bien-être animal comme des impératifs

économiques.

Partout dans le monde, l'industrie 4.0 est en marche grâce aux

technologies de l'Internet des Objets. Capteurs, cloud,

intelligence artificielle: tous les maillons de la chaîne de valeur

sont aujourd'hui interconnectés pour gagner en efficacité,

flexibilité et durabilité. Néanmoins, de nombreux défis restent à


relever en termes de normalisation, de gestion des flux de

données et de cybersécurité industrielle.

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