Chapitre 2

Plateforme IoT
Idée, architecture, utilité, mise en réseau

Plan du chapitre.

1. Introduction
L'Internet des Objets (IoT) a émergé en tant qu’une extension du réseau mondial Internet.
Cette révolution technologique, a profondément transformé la manière dont les appareils et les
objets interagissent dans le monde numérique. Les plateformes IoT se situent au cœur de cette
révolution. Ceci revêt deux aspects matérialisés par des infrastructures logicielles et
matérielles sophistiquées. Celles-ci constituent la base d'un écosystème innovant dans le
domaine de l'IoT. Ces plateformes jouent un rôle crucial en facilitant la collecte, le stockage,
le traitement et l'analyse des données générées par multiples capteurs, dispositifs et systèmes
intelligents [5]. Conçues pour gérer la complexité inhérente à la connectivité des appareils et à
la gestion des données à grande échelle, les plateformes IoT facilitent les communications
entre des dispositifs souvent hétérogènes en termes de protocoles et de matériels. Le cloud est
aussi impliqué où les données sont traitées et analysées. Ce genre de communications est
essentiel pour des applications allant de la surveillance environnementale, la gestion
intelligente des bâtiments, les soins de santé et la logistique [6]. Une caractéristique
distinctive des plateformes IoT réside dans leur capacité à traiter les données à la source,
grâce à ce que l'on appelle l'Edge Computing. Cette approche de traitement, qui tient compte
du contour, permet un traitement local et en temps réel des données. Elle réduit en
conséquence la latence et diminue la dépendance vis-à-vis du cloud. Cela s'avère
particulièrement crucial pour des applications nécessitant une réponse rapide, comme
en automatisation industrielle ou les véhicules autonomes [7]. De plus, les plateformes IoT
intègrent fréquemment des capacités d'analyse avancées, allant de l'apprentissage automatique
à l'intelligence artificielle, permettant aux organisations d'extraire des informations précieuses
de leurs données IoT. Cela facilite la prise de décisions plus éclairées et la mise en œuvre de
solutions proactives. En termes de sécurité, les plateformes IoT mettent en place des
mécanismes de sécurité robustes pour garantir la confidentialité et l'intégrité des données,
incluant l'authentification des appareils, le chiffrement des données, et la surveillance
continue pour détecter les éventuelles menaces [8]. Les plateformes IoT représentent des
technologies multicouches qui fournissent un ensemble de fonctionnalités prêtes à l'emploi
pour accélérer le développement de projets IoT. Elles constituent une pièce essentielle de
l'IoT, permettant la communication entre les objets. L'architecture IoT, un système composé
de nombreux éléments, comprend généralement cinq composants : le matériel
(capteurs/dispositifs), la passerelle, le traitement des données dans le cloud, la connectivité
(protocoles de communication) et l'interface utilisateur, comme illustré dans la figure 2.1 [9].
Sans les plateformes IoT, un fossé subsisterait entre la couche matérielle et la couche
applicative, compliquant la mise en œuvre cohérente de l'ensemble. Pour résoudre cette
problématique, différentes plateformes IoT agissent comme des médiateurs entre les divers
types de matériel et les options de connectivité. Elles assistent les développeurs dans des
tâches variées, telles que la gestion de protocoles de communication divers, la sécurité et
l'authentification des appareils et des utilisateurs, ainsi que la collecte, la visualisation et
l'analyse des données des capteurs. Les plateformes IoT constituent l'épine dorsale
technologique de l'Internet des Objets, libérant le potentiel d'innovation des appareils
connectés et ouvrant la voie à des avancées majeures dans de multiples domaines, de la santé
à l'industrie en passant par la mobilité. Le choix d'une plateforme IoT appropriée dépend des
besoins spécifiques de chaque projet, des compétences disponibles, et des exigences
sectorielles [9].
 Fig. 2.1 Emplacement de la passerelle IoT et de la plateforme cloud dans l'architecture IoT.

Ce chapitre commence par décrire comment le monde réel peut être perçu. Ensuite, nous
présentons et évaluons la passerelle IoT (matériel/logiciel), le middleware IoT, et les
plateformes cloud. Les sections suivantes se pencheront sur la technologie permettant de
connecter des appareils les uns aux autres à l'aide de protocoles. De plus, nous abordons les
aspects du stockage et du traitement des données, nous introduisons la conception d'appareils
connectés, de l'électronique au micrologiciel. Enfin, nous donnons une vue sur les défis des
plateforme IoT, et concluons avec une synthèse.

2. Explorer (ou Détecter) le Monde Réel

Certaines informations du monde réel peuvent être capturées au moyen d'un dispositif
dénommé "capteur". En d'autres termes, un capteur nous offre la possibilité d'interagir avec
notre environnement immédiat. Il est capable de mesurer des paramètres physiques
spécifiques tels que la température, l'humidité, la lumière, le mouvement, la chaleur, le son,
etc., puis de les convertir en un signal affichable compréhensible par les individus. Divers
types de capteurs sont intégrés dans des objets de la vie quotidienne, et leur prolifération
s'accroît rapidement dans l'Internet des Objets (IdO). Les dispositifs intelligents, tels que les
réfrigérateurs (voir Figure 2.2), sont dotés de capteurs qui peuvent observer les événements ou
les changements dans leur environnement, collectant ainsi des données significatives. Ces
données peuvent englober, par exemple, la température, des images, des vidéos, etc. Elles
nous fournissent un flux d'informations continu, nous permettant de discerner des tendances et
d'anticiper des évolutions. Pour obtenir une vision complète de la communication entre les
capteurs et les applications, examinons l'exemple d'une maison intelligente, illustré par un
réfrigérateur intelligent équipé de divers capteurs [10].
 Fig. 2.2 Principaux capteurs du réfrigérateur [1]

1. Plateformes de passerelles IoT

Une passerelle représente un mécanisme essentiel facilitant la communication entre deux

environnements distincts. Dans le contexte de l'Internet des objets (IdO), une passerelle se
matérialise sous la forme d'un dispositif physique ou d'un logiciel, agissant comme le point
d'ancrage reliant les dispositifs IdO au nuage. C'est à travers cette passerelle IdO que transite
l'ensemble des données et informations entre les dispositifs et le nuage, assurant une fluidité
dans la transmission bidirectionnelle. La passerelle IdO joue un rôle crucial en traduisant les
protocoles spécifiques de bas niveau émis par les dispositifs, permettant ainsi la transmission
et le traitement subséquents sur l'Internet. En agissant comme un pont, elle surmonte les
différences de protocoles entre les dispositifs IdO et le nuage, facilitant ainsi une
interconnexion harmonieuse. La construction de cette passerelle implique l'utilisation de
diverses plateformes matérielles et logicielles, chacune dédiée à garantir une intégration
efficace et sécurisée entre les appareils IdO et le nuage. Les sections suivantes se pencheront
sur une exploration détaillée de ces plateformes dédiées aux passerelles IdO.
a. Évaluation de la Plateforme Matérielle de la Passerelle

Les passerelles physiques IoT sont des cartes basées sur des microcontrôleurs et des
microprocesseurs. Le nombre de ces cartes est important et augmente chaque jour. Par
exemple, il existe Banana Pro, Cubietruck, Raspberry Pi, BeagleBone, Pine A64+, SparkFun,
Arduino, etc. Les paragraphes suivants décrivent brièvement certaines cartes.
- Raspberry Pi 3 Model B : Raspberry Pi 3 Model B est un ordinateur monocarte équipé
d'une puce BCM43438 qui permet les communications par Wi-Fi 802.11n et Bluetooth
Classic 4.1. L'en-tête d'extension de ce dispositif comporte 40 broches qui un connecteur
UART, un connecteur de bus I2C et deux connecteurs de bus SPI. Le Raspberry 3 Model B
possède quatre ports hôtes USB (Fig. 2.3) [11].
- Banana Pro : Banana Pro est un ordinateur monocarte équipé de la puce AP6181 qui
permet la communication Wi-Fi 802.11n. Il n'est pas équipé des modules Bluetooth et
ZigBee. L'en-tête d'expansion de Banana Pro comporte 40 broches qui sont utilisées pour
connecter trois récepteurs-émetteurs asynchrones universels (UART), deux bus I2C et un
bus SPI. et un bus SPI. Les broches 16 et 17 sont utilisées dans l'industrie et les
applications automobiles pour connecter le réseau CAN (Controller Area Network). Deux
ports hôtes USB (Universal Serial Bus) et un port USB On-The-Go (OTG) sont également
disponibles dans le Banana Pro. Fig. 2.4.[12].

Fig. 2.3 Face avant Fig. 2.4 Face avant Fig. 2.5 Face avant
du Raspberry Pi 3 de la carte Banana de la carte Pine
Modèle B carte Pro A64+

- Pine A64+ : Ordinateur monocarte Pine A64 qui prend en charge différentes versions de
l'OS Android. Android OS. La carte Pine A64 possède deux connecteurs d'extension dont
le premier est composé de 40 broches et le second de 34 broches. Se compose de 40
broches et le second de 34 broches, connu sous le nom de bus Euler. La carte Pine A64
dispose d'un autre connecteur d'extension qui permet de connecter le module sans fil
Realtek RTL8723BS qui permet la prise en charge des technologies Wi-Fi 802.11n et
Bluetooth Classic 4.0 (Fig. 2.5) [13].
- Cubietruck : L'ordinateur monocarte Cubietruck est équipé d'une puce sans fil AP6210
qui permet la prise en charge du Wi-Fi 802.11n et du Bluetooth Classic 4.0. Deux
d'extension sont présents dans le Cubietruck. 54 broches dans le Cubietruck permettent les
trois types de connexion suivants connexion de dispositif récepteur-transmetteur
asynchrone universel, un bus I2C, bus SPI.
La carte d'extension DVK570 permet de connecter différents modules au Cubietruck comme
le module Core2530 ZigBee. Comme pour la carte Banana Pro, il y a deux ports hôtes USB
séparés et un port USB OTG (Fig. 2.6) [14].
 Fig. 2.6 Face avant de Fig. 2.7 Face avant de la
la carte Cubietruck carte Intel Edison

- Intel Edison. Le module Intel Edison est un système sur puce proposé par Intel pour
produire des appareils IoT et wearables. Ce module permet la communication par Wi-Fi et
Bluetooth 4.0 LE (Fig. 2.7) [15].
- ESP8266. L'ESP8266 est une puce Wi-Fi à faible consommation d'énergie, dotée d'une
pile TCP/IP complète et d'une capacité de microcontrôleur.
La série ESP8266 WROOM comprend l'ESP-WROOM-02(D/U) et l'ESP-WROOM-S2.
L'ESP-WROOM-02(D/U) est un module Wi-Fi MCU 32 bits à faible consommation basé sur
la puce ESP8266. Cette puce intègre les piles de réseaux TCP/IP et offre une compatibilité
avec CAN 10 bits, ainsi que des interfaces HSPI/UART/PWM/I2C/I2S. Quant à l'ESP-
WROOM-S2, il utilise une flash SPI de 2MB connectée à HSPI, agissant comme esclave
SDIO/SPI, avec une vitesse SPI atteignant jusqu'à 8 Mbps. Grâce à ses dimensions compactes
de 18 mm × 20 mm (ESP-WROOM-02) et 16 mm × 23 mm (ESP-WROOM-S2), le module
ESP8266 peut être intégré dans des dispositifs à encombrement limité [16].
- L'Arduino Uno Wi-Fi. Offre des fonctionnalités équivalentes à l'Arduino Uno Rev3, mais
avec une convivialité accrue par rapport à son prédécesseur. Basée sur l'ATmega328P, la
carte Arduino Uno Rev3 est améliorée avec une connectivité Wi-Fi. Elle intègre un
microprocesseur 8 bits de Microchip et est dotée d'une unité de mesure inertielle (IMU)
embarquée. Un appareil équipé de l'Arduino Uno Wi-Fi peut se connecter à un réseau Wi-
Fi en utilisant la puce cryptographique sécurisée ECC608. Le module Wi-Fi est un système
sur puce (SoC) autonome comprenant une pile de protocoles TCP/IP intégrée.
TCP/IP intégré qui peut se connecter à un réseau Wi-Fi ou agir en tant que point d'accès.
L'Arduino Uno Wi-Fi dispose de 14 broches d'entrée/sortie numériques - 5 peuvent être
utilisées comme sorties PWM 6 entrées analogiques, une connexion USB, une prise
d'alimentation, un en-tête ICSP et un bouton de réinitialisation [17].
- La BeagleBoard. offre une gamme d'ordinateurs monocartes à coût abordable, tous basés
sur les processeurs Texas Instruments à faible consommation d'énergie, dotés d'un cœur
 ARM Cortex-A. Ces conceptions sont distribuées en open source, permettant l'accès aux
composants nécessaires pour construire du matériel compatible. BeagleBoard propose des
produits de qualité tels que le PocketBeagle, le BeagleBone, le BeagleBone AI et le
BeagleBoard [18].
- SODAQ. De son côté, propose une variété de produits matériels, notamment l'Autonomo,
le SODAQ SARA AFF N211 et le Mbili. Les projets basés sur les cartes SODAQ peuvent
être alimentés par de petites piles au lithium et des panneaux solaires, éliminant ainsi la
nécessité de brancher les appareils sur le secteur. La carte SODAQ SARA AFF N211, en
particulier, se distingue par sa faible consommation d'énergie et sa compatibilité avec NB-
IoT et Arduino. De plus, elle intègre divers modules, tels qu'un microcontrôleur intégré
(Microchip Atmel SAMD21), un récepteur GPS (u-Blox M8Q offrant une prise en charge
de GPS, Galileo, GLONASS et BeiDou), ainsi que des capteurs tels qu'un magnétomètre et
un accéléromètre numériques LSM303AGR [19].
-
b. Évaluation de la plate-forme logicielle de la passerelle
Comme indiqué dans les sections antérieures, il est important de noter que l'éventail des
options pour construire des passerelles IoT ne se limite pas seulement aux plates-formes
matérielles, mais englobe également les plates-formes logicielles. Cette section recense
plusieurs plates-formes logicielles qui se révèlent pertinentes dans la construction de
passerelles IoT.
 Plate-forme OpenHAB
L'une des solutions les plus prisées pour les maisons intelligentes est la plateforme OpenHAB
(Open Home Automation Bus). Conçue comme une plateforme Java, son objectif initial était
de simplifier la domotique, mais ses caractéristiques étendues la rendent également
exceptionnellement adaptée à la création de passerelles IoT. OpenHAB opère de manière
autonome sur le matériel, éliminant ainsi le besoin d'un service en nuage pour son
fonctionnement. De plus, il garantit la confidentialité des données en les conservant
localement à domicile, interagissant directement avec les appareils locaux dès qu'une question
de sécurité se pose. Le logiciel, basé sur OSGi (Open Services Gateway Initiative), est
déployé sur un runtime Equinox, offrant une flexibilité et une extensibilité considérables. La
Figure 2.8 offre une vision globale de l'architecture d'OpenHAB, soulignant sa structure
robuste et son orientation vers la sécurité et la confidentialité des données [20].
 Fig. 2.8 Architecture OpenHAB [20]

 Plateforme DeviceHive
DeviceHive représente une plateforme open-source dédiée à la communication machine à
machine (M2M), offrant tous les outils nécessaires à la construction de l'Internet des Objets
(IdO), avec un accent particulier sur les passerelles IdO. À la différence d'OpenHAB,
DeviceHive n'adopte pas OSGi, et son architecture repose sur D-BUS, comme illustré dans la
Figure 2.9. Cette plateforme se distingue par sa nature évolutive, sa dépendance
microservices, son agnosticisme vis-à-vis du cloud, et sa base matérielle. Elle offre une
gestion agile des appareils, prenant en charge divers protocoles, facilitant ainsi la
configuration, la surveillance de la connectivité des appareils, le contrôle, ainsi que l'analyse
approfondie de leurs comportements [21].

Fig. 2.9 Aperçu de l’architecture DeviceHive [21]

 Plateforme OpenRemote
OpenRemote se présente comme une plateforme open-source créée en 2009 dans le but de
résoudre les défis engendrés par les tentatives d'intégration entre divers protocoles et solutions
existantes de communication machine à machine (M2M). Cette plateforme englobe une
variété de protocoles et de solutions dédiés à l'automatisation des bâtiments et des villes
intelligentes, tout en offrant une fonctionnalité de visualisation. L'architecture d'OpenRemote,
illustrée dans la Figure 2.10, peut être subdivisée en trois composants clés : les Outils de
Configuration basés sur le cloud, connus sous le nom d'OpenRemote Designer, le Contrôleur
d'Exécution Local, et enfin les Panneaux de Contrôle (applications) [22].

Fig. 2.10 Architecture OpenRemote [22]

 Plateforme AllJoyn
AllJoyn, instaurée en 2013 en tant que plateforme open-source, vise à établir une
interopérabilité fluide entre les divers appareils. AllJoyn représente un cadre logiciel open-
source qui facilite la découverte et la communication entre les appareils et les applications.
Les développeurs ont la possibilité de concevoir des applications pour une interopérabilité
sans contraintes liées à la couche de transport, au fabricant, et ce, sans dépendre d'une
connexion Internet. Ce cadre s'adapte à tous les systèmes d'exploitation modernes, offrant une
couche d'abstraction pour Android, iOS, Linux et Windows [8]. Notablement, la connexion au
cloud reste facultative pour AllJoyn, qui se caractérise par sa flexibilité et sa propension à
favoriser les réseaux de proximité. L'architecture détaillée de l'écosystème AllJoyn est
illustrée à la Figure 2.11[23].
 Fig. 2.11 Architecture AllJoyn [23]

 Plateforme IoTivity
IoTivity, un cadre logiciel open-source inauguré en 2015, s'érige dans le dessein d'établir une
connectivité transparente entre les dispositifs, répondant ainsi aux impératifs émergents de
l'Internet des Objets (IdO). "Le projet IoTivity a été instigué pour mobiliser la communauté
open source, catalysant ainsi le développement rapide du cadre et des services nécessaires à la
connexion de ces innombrables appareils [11]". L'architecture élaborée par IoTivity a établi
une nouvelle norme qui autorise une gamme variée d'appareils, qu'ils soient câblés ou sans fil,
à s'interconnecter aussi bien entre eux qu'à l'internet. Elle propose une architecture résiliente
spécifiquement conçue pour les dispositifs intelligents. Les éléments clés de cette architecture
IoTivity sont explicitement détaillés dans la Figure 2.12 [24].

Fig. 2.12 Architecture IoTivity [24]

 Plateforme Eclipse Kura
Eclipse Kura se positionne en tant que projet au sein de l'écosystème Eclipse IoT, proposant
une plateforme de pointe fondée sur Java/OSGi (Open Services Gateway Initiative) destinée à
la conception d'applications dans le domaine de l'Internet des Objets (IoT). Structurée pour la
réalisation de passerelles IoT, cette plateforme s'exécute au sein de la machine virtuelle Java
(JVM) et tire profit de l'OSGi, un composant dynamique incontournable dans le contexte des
passerelles IoT basées sur Java. Les bénéfices offerts par Kura sont multiples :
- Il simplifie le processus de création de composants logiciels réutilisables.
- Il facilite la gestion des configurations réseau, la communication avec les serveurs IoT, ainsi
que la supervision à distance de la passerelle.
- Kura offre un accès API aux interfaces matérielles des passerelles, incluant GPIO, I2C, ports
série, etc. Il propose également des API pour MODBUS, CAN bus, et d'autres protocoles.
La Figure 2.13 fournit une vue d'ensemble de la plateforme Eclipse Kura [25].

Fig. 2.13 Aperçu de l’architecture Eclipse Kura [25]

2. Intergiciels IoT
L'intergiciel IoT opère en tant que passerelle pour interconnecter des composants hétérogènes,
simplifiant ainsi des aspects tels que l'adaptation, l'identification et la gestion des ressources,
la manipulation des données, l'extraction des connaissances, et en assurant la protection de la
vie privée et la sécurité. Cette section répertorie quelques intergiciels dédiés à l'Internet des
Objets (IdO).
 Hydra. Le projet Hydra, orienté vers le middleware des systèmes embarqués en réseau
pour des composants hétérogènes au sein d'une architecture distribuée, a donné naissance à
 un middleware dédié à l'Internet des Objets (IoT). Cette initiative a permis au réseau P2P
de garantir l'interopérabilité et la sécurité des applications IoT. Les développeurs peuvent
aisément interconnecter divers types de dispositifs physiques dans leurs applications en
utilisant le middleware Hydra, offrant ainsi des interfaces de services web pour contrôler
des objets physiques hétérogènes, indépendamment de leurs technologies de réseau telles
que Zwave, Wi-Fi, ZigBee, LoRaWAN, etc. Hydra intègre des mécanismes de découverte
de dispositifs et de services, une architecture sémantique pilotée par modèle, une
communication P2P, ainsi que des fonctions de diagnostic. Les objets physiques et les
services basés sur Hydra bénéficient d'une sécurité accrue et d'une fiabilité renforcée grâce
aux fonctionnalités de sécurité distribuée et aux composants de confiance sociale intégrés
dans l'intergiciel. À la suite du projet Hydra, le middleware Hydra prend le nouveau nom
d'intergiciel "LinkSmart"[26,27].
 Ubiware. Ubiware représente un middleware basé sur des agents, assignant un agent
proactif à chaque ressource. L'architecture de l'agent Ubiware se structure en trois couches
distinctes. Une couche dédiée au moteur de comportement, une couche intermédiaire, et une
couche d'agents proactifs, tous conçus comme des composants Java [28].
Ubiware exploite les technologies de l'intelligence artificielle distribuée, du Web sémantique
et de l'informatique centrée sur l'homme dans le domaine de l'informatique ubiquitaire. Les
développeurs sont ainsi capables de concevoir des systèmes industriels complexes autogérés,
composés d'éléments mobiles, distribués, hétérogènes, partagés et réutilisables de différentes
natures. Ubiware se positionne comme une plateforme intergicielle agnostique du domaine,
offrant un support complet pour l'interconnexion, l'interopérabilité, la communication,
l'interaction, la conscience de soi et la planification, adapté à une variété de ressources et de
systèmes [29].
 OpenIoT. L'infrastructure intergicielle OpenIoT prend en charge une configuration et un
déploiement souples d'algorithmes de collecte, d'analyse et de traitement des données, tout
en orchestrant le transfert et le filtrage des flux d'informations provenant des composants
connectés à l'internet. Ce processus génère et traite des événements commerciaux/applicatifs
de valeur. OpenIoT ouvre la voie à une nouvelle série d'applications IoT intelligentes à
grande échelle, en adoptant un modèle de fourniture d'informatique en nuage pour les
services publics. OpenIoT offre l'accès à des ressources et à des technologies
supplémentaires et cumulatives fondées sur l'Internet des objets (IdO). Parmi ses nombreux
aspects, OpenIoT se penche sur la formulation et la gestion d'environnements incluant des
 ressources IdO, facilitant ainsi la prestation de services IoT utilitaires à la demande, tels que
la détection en tant que service [30].
 FIWARE. FIWARE est une architecture ouverte accompagnée d'un logiciel opérationnel,
dédiée à la génération et à la prestation de services en lien avec les systèmes de sécurité et de
protection de la vie privée, alignée sur les divers domaines du programme FI-PPP (Future
Internet Public-Private Partnership). L'objectif de la plateforme FIWARE est d'établir un
écosystème ouvert et pérenne autour de normes de plates-formes logicielles publiques, sans
redevances, centrées sur la mise en œuvre. Ces normes ont pour vocation de faciliter le
développement d'applications intelligentes innovantes dans divers secteurs [31].
La communauté FIWARE, regroupant tous ceux qui soutiennent cette plateforme par le biais
de la Fondation FIWARE, joue un rôle central dans le soutien et le développement continu
de FIWARE. La Fondation FIWARE, en tant qu'entité juridique, assume la responsabilité de
soutenir la communauté FIWARE et œuvre à la promotion des initiatives liées à cette
plateforme [20].

3. Plates-formes IoT en nuage

Les principaux prestataires de services cloud étendent leurs activités dans le domaine de
l'Internet des Objets (IdO). Diverses solutions ont émergé, notamment l'Infrastructure en tant
que Service (IAAS: Infrastructure-As-A-Service), qui met à disposition un espace
d'hébergement et des capacités de traitement pour les services et applications liés à l'IdO. Le
backend de ces solutions est rationalisé pour s'adapter aux applications qui sont constamment
mises à jour et intégrées dans des plateformes IdO telles que VICINITY, Amazon Web
Services, Microsoft Azure et Google Cloud IoT. Bien que ces plateformes partagent des
caractéristiques similaires, leurs distinctions spécifiques les maintiennent compétitives sur le
marché.
 Plate-forme VICINITY
Le projet VICINITY, financé par la Direction Générale de la Recherche et de l'Innovation (DG
RTD) de la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon 2020 (H2020), a
débuté en 2016. La plateforme VICINITY se présente comme un réseau de voisinage virtuel
ouvert visant à connecter les infrastructures de l'Internet des Objets (IoT) et les objets
intelligents [32]. Cette plateforme décentralisée, qui adopte une structure similaire à un "réseau
social" (appelé "quartier virtuel" dans le contexte de VICINITY), offre une "interopérabilité en
tant que service" pour les infrastructures liées à l'Internet des Objets. Elle facilite
l'interconnexion de divers écosystèmes de l'IoT, permettant ainsi aux utilisateurs d'interagir
avec des dispositifs intelligents provenant d'autres écosystèmes comme s'ils faisaient partie des
leurs. L'utilisateur conserve un contrôle sur les dispositifs intelligents et les données qu'il
partage en définissant des droits d'accès au niveau du gestionnaire de quartier. La polyvalence
de la plateforme VICINITY se reflète dans ses multiples domaines d'application, couvrant des
secteurs tels que la maison intelligente, l'énergie intelligente, le transport intelligent, ainsi que
la santé en ligne (Fig. 2.14).

Fig. 2.14 Aperçu de VICINITY [8]

 Plateforme Amazon Web Services

Amazon Web Services (AWS), plus couramment connu sous le nom d'AWS, représente une
plateforme cloud lancée en 2006 par Amazon. Cette plateforme permet la communication entre
les appareils, aussi bien de dispositif à dispositif que de dispositif au cloud. AWS prend en
charge divers protocoles tels que HTTP, MQTT, et WebSocket, offrant également une
authentification et un cryptage robustes pour assurer la sécurité des données. La Figure 2.15
illustre les caractéristiques clés de la plateforme AWS, comprenant l'AWS IoT Device SDK, le
Device Gateway, l'authentification et l'autorisation, le registre, les Device Shadows, ainsi que le
moteur de règles. Les caractéristiques principales de la plateforme AWS, comme détaillé par la
référence [33], comprennent :
- Évolutivité
- Confidentialité et sécurité
- Modèle de paiement à l'utilisation
- Haute disponibilité et flexibilité
- Analyse des données et stockage de gros volumes de données
- Offre de services à la demande, à l'instar d'autres plateformes
 - Fourniture de ressources matérielles
 Plateforme Microsoft Azure
Microsoft Azure, créé par Microsoft en 2010, représente une plateforme de cloud computing
offrant une gamme complète de services allant de la gestion des services à l'hébergement et au
stockage des données, ainsi que le développement. Elle se décline en trois catégories
principales de services cloud, visibles dans la Figure 2.16 : IaaS (Infrastructure as a Service),
PaaS (Platform as a Service) et SaaS (Software as a Service).

Fig. 2.15 Aperçu des services web d'Amazon [34]

 Fig. 2.16 Présentation de Microsoft Azure [35]

4. Connecter des appareils.

Étant donné que l'IoT repose sur la connectivité, les protocoles de communication jouent un
rôle essentiel en permettant aux objets intelligents d'envoyer et de recevoir des données. La
connectivité gère le mouvement des données entre les points de terminaison de l'IoT (capteurs
et passerelles) et le cloud. Il existe une variété de protocoles IoT, non seulement pour les
protocoles de communication filaire, mais aussi pour les protocoles de communication sans fil.
Les paragraphes suivants en présentent quelques-uns.
a. Les Protocoles de Connectivité des Dispositifs.
Un aperçu des protocoles des dispositifs et applications IoT permettra de clarifier la pile
technologique des couches de l'IoT [36]. L'IoT englobe une vaste gamme d'industries qui vont
d'un seul dispositif à une mise en œuvre transversale abondante de technologies embarquées,
avec des systèmes cloud communiquant en temps réel. La liste des protocoles et normes qui
contribuent à alimenter les dispositifs et applications IoT se concentre sur des couches
spécifiques. Au lieu d'essayer d'adapter tous les protocoles IoT au modèle OSI, ils peuvent être
répartis entre les couches suivantes pour fournir un certain niveau d'organisation : Infrastructure
(ex : 6LowPAN, IPv4/IPv6, RPL), Identification (ex : EPC, uCode, IPv6, URIs),
Communications/Transport (ex : Wi-Fi, Bluetooth, LPWAN), Découverte (ex : Physical Web,
mDNS, DNS-SD), Protocoles de Données (ex : MQTT, CoAP, AMQP, Websocket, Node),
Gestion des Dispositifs (ex : TR-069, OMA-DM), Sémantique (ex : JSON-LD, Modèle Web
des Choses), Cadres Multi-couches (ex : AllJoyn, IoTivity, Weave, HomeKit).
Protocoles Génériques : Wi-Fi, Cellulaire, Ethernet : La norme IEEE 802 regroupe un
ensemble de normes de réseau qui englobent les spécifications de la couche physique des
technologies allant de l'Ethernet sans fil. La norme IEEE 802 a été divisée en 22 parties qui
englobent les aspects physiques et de liaison de la mise en réseau. Les spécifications connues
incluent l'Ethernet 802.3, le Wi-Fi 802.11, le Bluetooth/ZigBee 802.15 et le 802.16.
Les spécifications du 802.11 utilisent le protocole Ethernet et l'accès multiple avec détection de
porteuse et évitement de collision (CSMA/CA) pour le partage du chemin. La modulation de
décalage de phase (PSK : Phase- Shift Keying ) était la modulation originale utilisée dans le
802.11. La modulation par codage de séquence complémentaire (CCK : Complementary Code
Keying ) est utilisée dans certaines spécifications plus récentes. Des méthodes de modulation
sont utilisées pour fournir une vitesse de données plus élevée et une réduction de la
vulnérabilité aux interférences [36].
Le réseau cellulaire est un réseau de communication dans lequel le dernier lien est sans fil. Le
réseau est réparti sur des zones terrestres appelées « cellules », où chaque cellule est desservie
par au moins un émetteur-récepteur à emplacement fixe, également appelé station de base, qui
assure la couverture réseau utilisée pour la transmission de la voix, des données et d'autres
types de contenu. La cellule utilise généralement des ensembles de fréquences variables des
cellules voisines pour éviter les interférences et fournit également une qualité de service
garantie dans chaque cellule.
Lorsque les cellules sont combinées, elles fournissent une couverture radio sur une vaste zone
géographique. Cela permet à de nombreux émetteurs-récepteurs portables (par exemple, des
téléphones mobiles équipés de modems haut débit mobiles) de communiquer avec chaque
appareil dans le réseau, via des stations de base, bien que les émetteurs-récepteurs se déplacent
à travers plusieurs cellules pendant la transmission.
b. Technologies d'accès au réseau IoT
 LoRaWAN. Est un réseau étendu à faible consommation d'énergie (LPWAN) basé sur des
techniques de modulation à spectre étalé. Il est mis en œuvre dans les réseaux Internet des
objets (IoT) du monde entier pour la gestion de l'énergie, la réduction des ressources
naturelles, le contrôle de la pollution, l'efficacité des infrastructures, la prévention des
catastrophes, etc.
 Bluetooth. Il s'agit d'une technologie sans fil utilisée pour transférer des données entre des
dispositifs fixes et mobiles sur de courtes distances via des ondes radio UHF à courte
longueur d'onde dans les bandes radio industrielles pour créer des réseaux personnels (PAN).
Il est conçu comme une alternative sans fil aux câbles de données RS-232. Bluetooth utilise
la technique de saut de fréquence et divise les données transmises en paquets. Chaque
paquet est transmis sur l'une des 79 fréquences Bluetooth désignées. Chaque canal possède
une largeur de bande de 1 MHz. 1600 sauts sont effectués par seconde, avec le saut de
fréquence adaptatif activé.
 Zigbee est un protocole de communication de haut niveau utilisé pour créer des réseaux
personnels, tels que l'automatisation domestique, la collecte de données sur les dispositifs
médicaux et d'autres besoins à faible puissance et à faible bande passante. La technologie de
spécification Zigbee est plus simple et moins coûteuse que d'autres réseaux personnels sans
fil tels que Bluetooth et Wi-Fi. Les applications Zigbee comprennent les interrupteurs
d'éclairage sans fil, les moniteurs d'énergie domestique, les systèmes de gestion du trafic et
d'autres équipements grand public et industriels. Zigbee est utilisé dans des applications à
 faible débit nécessitant une longue durée de vie de la batterie et un réseau sécurisé, destiné
aux transmissions intermittentes de données à partir d'un capteur ou d'un dispositif d'entrée.
 LTE-M NgIoT. Qui est une Communication Machine-Type améliorée, est un type de réseau
étendu à faible consommation d'énergie conçu pour les applications machine à machine et
IoT. Le LTE-M offre un débit de données plus élevé, une mobilité et une voix sur Internet
par rapport au réseau NB-IoT. NGIoT : Next Generation IoT fournira une transformation
numérique centrée sur l'humain, tant dans le secteur privé que public, en incluant des
domaines tels que l'informatique décentralisée, la 5G, l'intelligence artificielle et l'analyse, la
réalité augmentée et l'Internet tactile, le jumeau numérique et les registres distribués.
 Narrowband IoT (NB-IoT). Les protocoles de téléphonie mobile NB-IoT ont été
développés par le projet 3rd Génération Partnership Project (3GPP) [37]. Une plus large
gamme de services cellulaires a été activée par le 3GPP. Le 3GPP a développé l'Internet des
objets à bande étroite (NB-IoT). NB-IoT est une norme de technologie radio à faible
consommation d'énergie et à large bande passante. eMTC (Communication machine
améliorée) et EC-GSM-IoT ont également été développés par le 3GPP. La couverture
intérieure et la longue durée de vie de la batterie étaient au cœur du NB-IoT. Une largeur de
bande de 200 kHz est utilisée par le NB-IoT. Le NB-IoT utilise OFDM pour la
communication en liaison descendante et SC-FDMA pour la communication en liaison
montante.
c. Technologies de réseau Plate-forme IoT
 Couche Réseau
Les technologies de couche réseau (couche 3 de l'OSI) concernent l'identification et le
routage des paquets de données. Les technologies couramment adoptées pour l'IoT et liées
à cette couche incluent IPv6, 6LoWPAN et RPL [38].

 IPv6 : Au niveau de la couche réseau, les périphériques sont identifiés par des adresses IP.
IPv6 est généralement utilisé pour les applications IdO sur un adressage IPv4 hérité. IPv4
est limité aux adresses 32 bits, ce qui ne fournit qu’environ 4,3 milliards d’adresses, ce qui
est inférieur au nombre actuel de périphériques IoT connectés, tandis que IPv6 utilise 128
bits et fournit ainsi 2128 adresses (environ 3,4 × 1038 ou plus). 340 milliards de milliards
de milliards) d’adresses. En pratique, tous les appareils IoT n'ont pas besoin d'adresses
publiques.
 6LoWPAN : La norme 6 LoWPAN (Low Power Wireless Personal Area Network) à
faible consommation d'énergie IPv6 permet à IPv6 d'être utilisé sur des réseaux sans fil
 802.15.4. 6LoWPAN est souvent utilisé pour les réseaux de capteurs sans fil, et le
protocole Thread pour les appareils domotiques fonctionne également sur 6LoWPAN.
 RPL : Le protocole de routage IPv6 pour les réseaux à faible consommation et à perte
(RPL) est conçu pour le routage du trafic IPv6 sur des réseaux à faible puissance, tels que
ceux mis en œuvre sur 6LoWPAN. RPL (prononcé "ondulation") est conçu pour le routage
de paquets dans des réseaux soumis à des contraintes, tels que des réseaux de capteurs sans
fil, où tous les périphériques ne sont pas accessibles à tout moment et où les pertes de
paquets sont importantes ou imprévisibles.
 Couche application
HTTP et HTTPS sont omniprésents dans les applications Internet, ce qui est également vrai
dans l'IdO, avec des interfaces HTTP et HTTPS RESTful largement déployées. CoAP
(Constrained Application Protocol) est comme un HTTP léger souvent utilisé en
combinaison avec 6LoWPAN sur UDP. Les protocoles de messagerie tels que MQTT,
AMQP et XMPP sont également fréquemment utilisés dans les applications IoT [39] :
 MQTT : (Message Queue Telemetry Transport) est un protocole de messagerie basé sur
la publication / l'abonnement conçu pour être utilisé dans des situations de bande passante
réduite, en particulier pour les capteurs et les appareils mobiles sur des réseaux peu
fiables.
 AMQP : (Advanced Message Queuing Protocol) est un protocole de messagerie standard
ouvert utilisé pour les intergiciels orientés message. Plus particulièrement, AMQP est mis
en œuvre par RabbitMQ.
 XMPP : (Extensible Messaging and Presence Protocol) a été conçu à l’origine pour la
communication entre humains en temps réel, y compris la messagerie instantanée. Ce
protocole a été adapté pour la communication de machine à machine (M2M) afin de
mettre en œuvre un middleware léger et de router des données XML. XMPP est
principalement utilisé avec les appliances intelligentes.
 CoAP : est un protocole de couche application destiné à être utilisé dans des
périphériques Internet à ressources limitées, tels que les nœuds WSN. CoAP est conçu
pour être facilement converti au format HTTP pour une intégration simplifiée au Web,
tout en répondant à des exigences spécifiques telles que la prise en charge de la
multidiffusion. Faible coût et simplicité. Le groupe CoRE a proposé les fonctionnalités
suivantes pour CoAP: conception de protocole RESTful minimisant la complexité du
mappage avec HTTP, faible coût du traitement d'en-tête et de la complexité d'analyse,
 prise en charge des types de contenu URI et contenu, prise en charge de la découverte de
ressources fournie par services CoAP connus.
5. Défis des plateformes IoT (Internet des Objets)
L'évolution rapide de l'Internet des Objets (IoT) a introduit une myriade de possibilités
transformantes, mais elle a également engendré des défis complexes pour les plateformes IoT
contemporaines. Ces plates-formes, conçues pour faciliter la connectivité, la gestion et
l'interaction entre des milliards d'objets intelligents, sont confrontées à des enjeux cruciaux qui
nécessitent des solutions innovantes et robustes [40,41].

 La sécurité des données et de l'appareil. C’est le premier défi majeur, c'est qu’avec
une prolifération croissante d'appareils connectés, la vulnérabilité aux attaques
cybernétiques s'intensifie. Les données sensibles collectées par les objets IoT, qu'il
s'agisse de dispositifs médicaux intelligents, de systèmes de surveillance industrielle ou
d'appareils domestiques connectés, nécessitent une protection rigoureuse contre les
menaces malveillantes. La sécurité des identités, le chiffrement des données et la mise
en œuvre de protocoles de sécurité robustes sont essentiels pour garantir l'intégrité et la
confidentialité des informations.
 La gestion du cycle de vie des appareils IoT. C'est un autre défi crucial c'est que dans
La diversité des dispositifs, des fabricants et des technologies crée une complexité
opérationnelle. La maintenance, les mises à jour logicielles, et la gestion des versions
deviennent des tâches complexes, nécessitant une approche holistique pour garantir que
les appareils demeurent à jour, sécurisés et compatibles avec les évolutions
technologiques.
 La norme d'interopérabilité. Les plateformes IoT doivent être capables de fonctionner
de manière transparente avec divers protocoles de communication et de s'adapter à la
diversité des appareils connectés. L'absence d'une norme universelle peut entraver
l'échange d'informations entre différents écosystèmes IoT, compromettant ainsi
l'efficacité globale.
 La gestion de la consommation énergétique. Représente également un défi
significatif. De nombreux appareils IoT sont alimentés par des sources d'énergie
limitées, comme des batteries, et une gestion inefficace de la consommation énergétique
peut entraîner une durée de vie limitée des appareils et une augmentation des coûts
opérationnels.
  La confidentialité des données et les préoccupations liées à la vie privée. Sont des
défis éthiques majeurs. La collecte massive de données personnelles par les objets
connectés soulève des inquiétudes quant à la manière dont ces informations sont
stockées, partagées et exploitées. Des normes strictes et transparentes sont nécessaires
pour garantir que les utilisateurs conservent le contrôle sur leurs données et que la
confiance dans l'écosystème IoT est maintenue.
6. Conclusion.

Ce chapitre a tracé un panorama exhaustif des plateformes IoT existantes, couvrant une
gamme variée d'industries. Nous avons examiné en détail les architectures, les protocoles,
ainsi que les composants matériels et logiciels qui façonnent ces systèmes. Cependant, il est
essentiel de reconnaître que les défis subsistent, et que l'application de ces plateformes dans
des domaines spécifiques, tels que l'agriculture, nécessite une adaptation et une
spécialisation.
Le prochain chapitre constitue une plongée profonde dans l'application pratique de ces
concepts, en particulier dans le domaine de l'agriculture. En prenant en compte les
spécificités de ce secteur, nous explorerons le développement d'une nouvelle plateforme IoT
basée sur des protocoles plus sécurisés et la fourniture de réponses en temps réel. En
intégrant les enseignements tirés des expériences de recherche dans le domaine agricole,
nous chercherons à répondre aux défis uniques auxquels font face les agriculteurs et les
gestionnaires de terres agricoles. Le passage de la théorie à la pratique, de la généralité à la
spécificité, sera le fil conducteur de notre exploration dans le prochain chapitre, témoignant
de l'application concrète et pertinente des plateformes IoT dans le contexte agricole. Ce
faisant, nous ouvrons la voie à une agriculture intelligente, durable et résiliente aux défis.

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