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CHAPITRE III.

LES ASSEMBLAGES

I. INTRODUCTION

II. LES ASSEMBLAGES BOULONNES


II.1. Dispositions constructives
II.2. La pression diamétrale
II.3. Dimensionnement des boulons ordinaires (non précontraints)
II.3.1. Caractéristiques géométriques et mécaniques des boulons
II.3.2. Assemblages sollicités en cisaillement
II.3.3. Assemblages sollicités en traction ou simultanément en cisaillement
et en traction
II.4. Dimensionnement des boulons précontraints
II.4.1. Caractéristiques mécaniques des boulons
II.4.2. Assemblages résistants au glissement
II.4.3. Assemblages sollicités simultanément en cisaillement et en traction
II.4.4. Assemblages par platines sollicités par un moment fléchissant et un
effort

III. LES ASSEMBLAGES SOUDES

III.1. Les types de soudures


III.2. Dimensionnement d’un assemblage soudé
III.2.1. Formule fondamentale
III.2.2. Cordons frontaux
III.2.3. Cordons latéraux
II.2.4. Cordons obliques

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CHAPITRE III. LES ASSEMBLAGES
I. INTRODUCTION

Les différents éléments d’une structure métallique sont assemblés par boulonnage ou par soudage.
La pose des boulons est relativement facile alors que la réalisation d’une soudure de bonne qualité
requiert des opérateurs expérimentés.
Il est possible de réaliser un assemblage soudé sans pièces de transfert (cornière, platine, gousset,
…) alors qu’elles sont essentielles dans un assemblage boulonné. Dans un assemblage soudé, toute
la section de la membrure est disponible pour résister aux efforts alors que dans un assemblage
boulonné, il faut tenir compte de la présence des trous surtout pour les éléments travaillant en
traction.

II. LES ASSEMBLAGES BOULONNES

Un assemblage est dit boulonné lorsque des boulons et des écrous relient entre eux les éléments
d’une structure métallique. Ils sont surtout utilisés lorsque la connexion des différentes pièces
assemblées se fait au chantier. les boulons d’un assemblage sont soumis à deux types de
sollicitations à savoir : le cisaillement et la traction.
Un boulon est soumis à un effort de cisaillement si la force produite par le transfert de l’effort d’une
membrure à une autre passe par un plan perpendiculaire à son axe longitudinal alors qu’il est tendu
lorsque cette dernière passe par son axe longitudinal.

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Les boulons sont constitués de :
• Une vis
• Un écrou hexagonal.
• Eventuellement 1 ou 2 rondelles.

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II.1. Dispositions constructives
Pour satisfaire certaines exigences pour le montage, la sécurité et la fonctionnalité d’une structure
métallique, il existe un certain nombre de dispositions constructives à respecter. C’est ainsi que les
distances entre axes des boulons d’une part et entre axes des boulons et les bords des pièces (pinces)
d’autre part sont limitées par :
- des valeurs minimales pour faciliter la mise en place des boulons, permettre le passage des clés
et éviter le déchirement des tôles ;
- des valeurs maximales pour conserver un bon contact entre les pièces assemblées (ce qui
augmente le frottement et limite les risques de corrosion) et éviter des assemblages trop longs.

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II.2. la pression diamétrale
L’effort tranchant sollicitant un assemblage est transmis par contact c-à-d que les tiges des boulons
butent contre les parois des trous et exercent ainsi une contrainte appelée pression diamétrale sur les

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pièces assemblées. Afin d’éviter de poinçonner et de déchirer l’acier des membrures, il faut limiter
la pression diamétrale p engendrée par un boulon. La résistance à la pression diamétrale est
déterminée à l’aide de la formule :

FB = 2,5 *  * fu * d * expliquée en détail dans le paragraphe suivant

II.3. Dimensionnement des boulons ordinaires


II.3.1. Caractéristiques géométriques et mécaniques des boulons ordinaires.
Pour déterminer la résistance des boulons au cisaillement ou à la traction, il est nécessaire de
connaître certaines caractéristiques géométriques et mécaniques que sont :
- A : l’aire de la section brute du boulon
- As : l’aire de la section résistante en traction du boulon,
- fub : la contrainte à la rupture d’un boulon.
Ces différentes valeurs peuvent être obtenues à partir des tableaux suivants :

Diamètre du boulon d 14 16 18 20 22 24 27 30
(mm)
Section brute A (mm²) 154 201 254 314 380 452 572 707
Section résistante As 115 157 192 245 303 353 459 561
(mm²)

La section résistante As d’un boulon est égal : As =

ds étant le diamètre résistant étant égal à la moyenne du diamètre en fond de filet d 1 et du


diamètre nominal d2

Valeurs de la limite élastique fyb et de la contrainte de rupture fub des boulons


Classe 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9
fyb ( N/ mm²) 240 320 300 400 480 640 900
fub (N/ mm²) 400 400 500 500 600 800 1000

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II.3.2. Assemblage sollicité en cisaillement
Lorsque les boulons d’un assemblage sont sollicités en cisaillement, il faut procéder à deux
vérifications :
- celle de la résistance au cisaillement des boulons,
- celle de la résistance à la pression diamétrale des pièces.

La résistance des boulons au cisaillement par plan de cisaillement dépend à la fois de la classe du
boulon et de sa partie interceptée par le plan de cisaillement.
Elle est déterminée à partir des formules suivantes :
- pour les boulons de classes 4.6, 5.6 et 8.8 :

Fv = 0,6 fub*

- pour les boulons de classes 4.8, 5.8, 6.8, et 10.9

FV = 0,5 fub *

Où Ab = A : aire de la section brute du boulon si le plan de cisaillement passe par la partie non
filetée du boulon
Ab = As : aire de la section résistante en traction du boulon si le plan de cisaillement par la partie
filetée du boulon.
La résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées se calcule à partir de la formule
suivante :

FB = 2,5 *  * fu * d *

Où  est la plus petite des valeurs suivantes :

 = min

fub = la contrainte à la rupture du boulon,


fu = la limite ultime de l’acier des pièces assemblées,

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d = le diamètre nominal du boulon,
t = l’épaisseur de la pièce la plus chargée
Mb = le coefficient partiel de sécurité égal à 1,25.
Pour déterminer la membrure la plus chargée dans un assemblage boulonné, il faut calculer le taux
de chargement de chaque pièce de l’assemblage avec la formule suivante :

Taux de chargement = (KN/mm)

Où N est l’effort de traction pondéré sollicitant la pièce et t l’épaisseur de la pièce.


Pour éviter la rupture par pression diamétrale, il faut que la relation suivante soit respectée :
FB ≥ F où FB est la résistance à la pression diamétrale et F l’effort de cisaillement causant la
pression diamétrale
II.3.3. Assemblages sollicités en traction ou simultanément en cisaillement et en
traction.
Lorsque les boulons d’un assemblage sont sollicités en traction, il faut s’assurer qu’ils sont
suffisamment résistants pour le transfert de l’effort qui les sollicite. La résistance en traction d’un
boulon vaut :

FT = 0,9 fub

Où fub, As sont définis comme précédemment et Mb est égal à 1,50.


Dans certains cas, les boulons d’un assemblage sont soumis à des efforts combinés de cisaillement
V et traction T. Ils doivent ainsi satisfaire à la condition suivante :

Selon le type de sollicitation, la résistance de l’assemblage est assurée si :


- FV  V
- FB  F
- FT  T

- 1

II. 4. Dimensionnement des boulons précontraints.


Si Fp est l’effort de précontrainte dans un boulon et Q s l’effort de glissement transmis par
l’assemblage et sollicitant le boulon, il faut vérifier que l’interface des pièces en contact puisse
transmettre l’effort tangent sans glissement soit :
Qs ≤ .Fp. où  est le coefficient de frottement.

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Le coefficient de frottement dépend du type de surface et vaut :
- 0,50 pour les surfaces de classe A,
- 0,40 pour les surfaces de classe B,
- 0,30 pour les surfaces de classe C,
- 0,20 pour les surfaces de classe D.
La classe A comprend :
-les surfaces décapées par grenaillage ou sablage, avec enlèvement de toutes les plaques de rouille
non adhérentes et sans piqûre de corrosion
-les surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection d’aluminium
- les surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection d’un revêtement à
base de zinc garanti d’assurer un coefficient de frottement > 0,5.
La classe B regroupe les surfaces décapées par grenaillage ou sablage et recouvertes d’une couche
de peinture au silicate de zinc alcalin de 50 à 80 μm d’épaisseur.
La classe C comprend les surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme avec
enlèvement de toutes les plaques de rouille non adhérentes alors que la classe D regroupe les
surfaces non traitées.
II.4.1. Caractéristiques mécaniques des boulons HR
On distingue deux classes de boulons HR définies en fonction de leur limite élastique f yb et de leur
contrainte ultime fub :
- les boulons HR1 ou HR 10.9
- les boulons HR2 ou HR 8.8
Le premier chiffre correspond à fub / 100 et le second à 10 fyb / fub.
Le tableau suivant donne les caractéristiques des boulons HR
Repère Appellation fub (Mpa) fyb (Mpa) L / L (%)
HR1 HR 10.9 1000 900 8
HR2 HR 8.8 800 640  12

II.4.2. Assemblages résistant au glissement.

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La résistance au glissement Fs d’un boulon HR est déterminée à l’aide de l’équation suivante :
Fs = Ks. m.. Fp / MS. où
Fp est la force de précontrainte,
 le coefficient de frottement,
m le nombre d’interfaces de frottement,
Ks est un coefficient fonction de la dimension des trous de perçage qui vaut :
-1 pour les trous à tolérance normale ( 1mm pour les boulons Φ 12 et Φ 14, 2 mm pour les
boulons Φ 16 à Φ 24 et 3 mm pour les boulons Φ 27 et plus)
-0,85 pour les trous circulaires surdimensionnés et les trous oblongs courts
-0,7 pour les trous oblongs longs
MS est le coefficient partiel de sécurité qui vaut :
-à l’E.L.U soit 1,25 pour les trous à tolérance normale et les trous oblongs dont le grand axe est
perpendiculaire à l’axe de l’effort,
soit 1,40 pour les trous agrandis et les trous oblongs dont le grand axe est parallèle à l’axe de
l’effort
- à l’E.L.S 1,10 pour les trous à tolérances normales et les trous oblongs dont le grand axe est
perpendiculaire à l’axe de l’effort.
L’effort de précontrainte maximale dans un boulon est déterminé avec la formule suivante :
Fp = 0,7 fub As.
Le tableau suivant donne les valeurs en mm du jeu a des trous agrandis, oblongs long et courts.

Type de trou 12 16 20 24 27
Agrandi 3 4 4 6 8
Oblong court 4 6 6 8 10
Oblong long 18 24 30 36 43

II.4.3. Assemblages sollicités simultanément en cisaillement et en traction .


Lorsqu’un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction T concomitant avec
un effort de cisaillement V qui tend à provoquer le glissement, la résistance au glissement par
boulon doit être calculée avec la formule ci-après :
Fs = Ks.m. (Fp – 0,8.T) / MS
Pour assurer la résistance de l’assemblage, il faut que :
Fs ≥ Qs. où

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Fs = résistance au glissement
Qs = effort de glissement sollicitant l’assemblage.
L’effort de traction diminue la résistance au glissement de l’assemblage puisqu’il tend à séparer les
surfaces en contact.
II.4.4. Assemblages par platines sollicités par un Moment fléchissant et un Effort
tranchant

1) Résistance de l’assemblage à l’effort tranchant V


Dans ce type d’assemblage, il faut vérifier que l’effort de cisaillement V 1 par boulon est tel que :

V1 =  Fs = Ks. m.

2) Résistance de l’assemblage au moment fléchissant

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Le moment résistant MR de l’assemblage est obtenu en faisant la somme des produits des efforts de
traction dans les rangées de boulons situées dans la zone tendue par leurs distances respectives au
centre de résistance de la zone comprimée c’est-à-dire l’axe neutre de la semelle comprimée.
MR = N1.d1 + N2. d2 + ….= Nidi
L’effort Ni dans les boulons est égale à :

Ni = où Ab est la section du boulon.

d’où

De plus MR = N1d1 + N2d2 + N3d3 +….

En factorisant par , on obtient :

MR =

Puisque d2 = alors

MR =

d’où N1 = soit Ni =  n Fp. où

n = nombre de boulons par rangée.

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III. LES ASSEMBLAGES SOUDES

On appelle assemblage soudé l’union par une opération de soudage de deux ou plusieurs éléments
structuraux.
III.1.Les types de soudures
En charpente métallique, on utilise principalement deux types de soudures à savoir la soudure bout
à bout et la soudure d’angle.

La soudure bout à bout ne nécessite aucun calcul puisqu’on admet qu’il y a une continuité de la
matière donc des pièces assemblées à condition que l’épaisseur de la soudure soit au moins égale à
celle de la pièce la plus mince et que le métal d’apport ait des caractéristiques mécaniques au moins
égales à celle du métal de base.
III.2. Dimensionnement d’un assemblage soudé.
Les méthodes de calcul suivantes s’appliquent aux soudures d’angle puisque les soudures bout à
bout ne se calculent pas.
III.2.1 Formule fondamentale
Elle stipule que les composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge al du
cordon de soudure doivent satisfaire la condition suivante :

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w 

où et // sont les composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge al (a=


épaisseur utile ou gorge, distance minimale de la racine à la surface du cordon et l = longueur utile
du cordon) soit :
= composante perpendiculaire à la section,
= composante dans le plan de la section perpendiculaire à l’axe longitudinal du cordon
// = composante dans le plan parallèle à l’axe longitudinal du cordon
fu= limite ultime de l’acier
w et MW sont des coefficients variables selon la nuance d’acier

Nuances d’acier MW W W. MW


fy fu
235 360 1,25 0,80 1,00
275 430 1,30 0,85 1,10
355 510 1,35 0,90 1,20

La résistance d’un cordon de soudure varie selon l’orientation de la charge par rapport à son axe.
Un cordon est dit frontal si son axe est perpendiculaire à la ligne d’action de la force qui le sollicite
et latérale si son axe est parallèle à ladite ligne d’action.

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III.2.2. Cordons frontaux

La force N peut être décomposée en trois composantes Nn, N  et N// respectivement parallèles à ,
 et // .

Nn=N*cos45°=N

N=

N// =0 puis N est perpendiculaire à l’axe du cordon


Ainsi on peut dire que :

 =

// =0
La formule fondamentale devient :

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w

d’où

III.2.3 Cordons latéraux

Dans le cas de cordons latéraux,  = 0 puisque la force N est parallèle à l’axe longitudinal du

cordon de soudure. Ainsi // =

La formule fondamentale devient : w

d’où

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III.2.4 Cordons obliques

Un cordon est dit oblique si son axe fait un angle < 90° avec l’axe de la force qui le sollicite.
Dans ce cas, on décompose la force N en une composante parallèle au cordon et une autre qui lui est
perpendiculaire valant respectivement N cos  et N sin .
On obtient ainsi un cordon latéral par rapport à N cos  et frontal par rapport à N sin . En
appliquant les équations vues précédemment dans ces deux cas on obtient :

-dans le cas du cordon frontal :

-dans le cas du cordon latéral :

La formule fondamentale devient :

w

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d’où

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