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FRACTIONS RATIONNELLES

I- Définition et propriétés des fractions rationnelles :

1- Définition :

P
Soient P et Q deux éléments de K X  , avec Q  0 . Le rapport s’appelle Fraction
Q
rationnelle.
L'ensemble des fractions rationnelles est noté K(X).
K(X)  P / Q; P K  X , Q  K X ; Q  0

2- Opération sur K(X) :

P R
Soient F  et S  3 éléments de K(X)
Q B

- Egalité :
F  S  BP  QR
- Somme :
PB  RQ
FS
QB
- Produit :
PR
FS 
QB
Cette multiplication est associative et distributive par rapport à l'addition.
P
-    K,  F 
Q

Remarque

K X   K(X )
P
P K  X , P   K(X)
1
proposition :

P
Tout élément F de K(X) peut s'écrire sous la forme F  avec P^Q=1.
Q
P
est dite fraction rationnelle irréductible.
Q

Démonstration :
R
Soit F   K(X ) avec D=R^S
S
on a: D / R  P  KX / R  DP
De même : D / S  Q  KX  / S  DQ
donc : D  R^ S  DP^ DQ  D(P^ Q)  P^ Q  1
R DP P
et on a : F    avec P^ Q  1
S DQ Q

3- Définition :

P
Soit F  avec P^Q=1
Q
KK
L'application F:   F˜ ( )  P˜ ( ) est appelée fonction rationnelle associée à F.
˜
Q˜ ( )

II Décomposition en éléments simples d'une fraction rationnelle dans C(X) et dans R(X)

1- Partie entière d'une fraction rationnelle :

proposition :

P
Pour tout élément F  K(X) , il existe un et un seul couple
Q
R
(E,R)  KX xK X  / F  E  avec d R  d Q
Q
E est appelé partie entière de la fraction rationnelle F.

Démonstration :

la division euclidienne de P par Q donne :


 R 0
E  K X  et R K X  / P  QE  R avec ou
 dR  dQ
Donc
P R  R0
F E  avec ou
Q Q  d R  d Q

Exemple :

2X 3  2 X 2  1
Déterminer la partie entière de F 
X 1
2X 3  2X 2  1X  1
2X 3  2X 2 2X 2  4X  4  E
2
 4X  1
2
4X  4X
4 X 1
4X 4
3 R

P 2 3
Donc F   2X  4X  4 
Q X 1

2X 2  4X  4
la partie entière de F  3 est nulle.
X 1
Pole d'une fraction rationnelle :

Définition :

P
Soit F   K(X); P^ Q  1
Q
Un élément a  K est dit pole de F d'ordre k  N * si a est racine de Q d'ordre k.

Exemple :

X1
F 2 2 2
(X  1)(X  1) (X  1)
les pôles de F dans R sont :

3 pole d'ordre 3
1 pole simple

les pôles de F dans C sont :

3 pole d'ordre 3
1 pole simple
i pole simple
-i pole simple

1- Décomposition en éléments simples dans C(X) :

Définition :
Les éléments simples dans C(X) sont les fractions rationnelles de la forme :
a
F n avec (a, ) CxC et n  N *
(X   )
On les appelle éléments simple de 1ère espèce.

Théorème :
P
Soit F  C( X) .
Q
Si la décomposition de Q en polynômes irréductibles dans C[X] est donnée par :
  
Q   ( x  a1 ) 1 (x  a2 ) 2 ...(x  ar ) r
alors F s'écrit d'une manière unique sous la forme :

b1,1 b1,2 b1, 1


F E   ...
(X  a1 ) (X  a1 ) 2 (X  a1 ) 1
b2,1 b2,2 b2, 2
  ...
( X  a2 ) (X  a2 ) 2 (X  a2 ) 2
 : : ::
br ,1 br,2 br, r
  ...
( X  ar ) (X  ar ) 2
(X  ar ) r
Où E est la partie entière de F et bi, j C .
C'est la décomposition en éléments simples dans C(X).

2- Décomposition en éléments simples dans R(X) :

Définition :

Les éléments simples dans R(X) sont les fractions rationnelles de la forme :
a
F n avec (a, )  RxR et n  N *
(X   )
aX  b
Et de la forme : F  2 n avec a,b,c et d  R et n  N *
(X  cX  d)
avec X2+cX+d n'admet pas de racines dans R (polynôme irréductible dans R[X])
Ces derniers éléments simples sont appelés éléments simples de 2ème espèce.

Théorème :

P
Soit F   R(X ) .
Q
Si la décomposition de Q en polynômes irréductibles dans R[X] est donnée par :

Q   ( X  a1 ) 1 (X  a2 ) 2 ...(X  ar ) r (X 2  q1 X  p1 )1 ...( X 2  qp X  pp ) p
avec X 2  qi X  pi n'admet pas de racine réelle.
alors F s'écrit d'une manière unique sous la forme :
b1,1 b1,2 b1, 1
F E   ... 
(X  a1 ) (X  a1 ) 2
(X  a1 ) 1
b2,1 b2,2 b2, 2
  ... 
( X  a2 ) (X  a2 ) 2
(X  a2 ) 2
 : : : :
br ,1 br,2 br, r
  2 ... r
( X  ar ) (X  ar ) (X  ar )
c1,1 X  d1,1 c1,2 X  d1,2 c1,1 X  d1,1
  ... 
( X 2  q1 X  p1 ) (X 2  q1 X  p1 )2 ( X 2  q1 X  p1 ) 1
 : : : : :
c p,1 X  dp,1 c p, 2 X  d p,2 c p, X  dp,
  ... p p
p
( X  q p X  pp ) ( X  q p X  pp )
2 2 2
( X  qp X  pp )
2

Où E est la partie entière de F et bi, j , ci , j et di , j R .


C'est la décomposition en éléments simples dans R(X).

3- Partie principale d'une fraction rationnelle relative à un pole d'ordre  :

Proposition et définition :

P
Soit F   K(X) P^Q=1.
Q
Si a est un pole d'ordre  de F alors F s'écrit d'une seule manière sous la forme :
a1 a2 a
F  2 ...  R
(X  a) (X  a) ( X  a)
où ai  K, R K( X) et a n'est pas un pole de R.
a1 a2 a
 2 ...  est appelé partie principale relative au pole a de F.
(X  a) (X  a) (X  a)

Exemple :

X4 1
F
(X  1)2 (X 2  1)
Dans R(X)
1 1 X
F 1 2   2
(X  1) ( X  1) (X  1)
Dans C(X)
1 1 1/2 1/ 2
F 1   
(X  1) ( X  1) (X  i) (X  i)
2
1 1
2  est la partie principale de F relative au pole 1.
(X  1) (X  1)

III- EXEMPLES DE DECOMPOSITION EN ELEMENTS SIMPLES DANS R(X) et C(X)


:

Exemple 1:

Décomposer en éléments simples de R(X) :

1
F
X(X  1)(X  1)

la décomposition de F dans R(X) :

a b c
F   a, b et c  R
X X 1 X 1
Pour déterminer a on procède de la manière suivante :

bX cX
XF  a  
X 1 X 1
et on calcule la valeur des deux membres de l'égalité en X=0

Donc a=-1

De même on a :

a(X  1) c(X  1)
(X  1)F  b
X X1
en X=1 donc b=1/2
a(X  1) b(X  1)
(X  1)F   c
X X 1
en X=-1 donc c=1/2
1 1 1
d'où : F    
X 2(X  1) 2(X  1)

Exemple 2:

Décomposer en éléments simples dans C(X) puis dans R(X) :

1
F 3
(X  1)
La décomposition de X 3  1 en polynômes irréductibles dans C(X) est donnée par :
3 1 3 1 3
X  1  (X  1)(X  (  i ))(X  (  i ))
2 2 2 2
1 3
J   i
2 2
On a donc :

1 a b c
F    a, b et c C
(X  1)(X  J)(X  J) X  1 X  J X  J
b c
(X  1)F X 1  a  (  )(X  1)  a  1/ 3
X J X J X 1

a c
(X  J)F X  J  b  (  )(X  J)  b  J /3
X 1 X  J X J

a b
(X  J)F X  J  c  (  )( X  J)  c  J /3
X 1 X  J X 1

D'où la décomposition dans C(X) :

1 J J
F  
3( X  1) 3(X  J ) 3(X  J )

Pour trouver la décomposition dans R(X) on procède comme suit :

1 J J
F  
3( X  1) 3(X  J ) 3(X  J )
1 (J  J )X  2J J
  2
3(X  1) 3( X  X  1)
1 X 2
 
3(X  1) 3(X 2  X  1)

Exemple 3:

Décomposer dans C(X) :


4
F
(X  1) 2
2

2 2 2 2
(X  1)  (X  i) (X  i)
a b c d
F   
X  i (X  i)2
X  i (X  i)2
a, b, c et d C
F est paire, donc :

a b c d a b c d
F(X)   2   2  F( X)    2   2
X  i (X  i) X  i (X  i) X  i ( X  i) X  i (X  i)
Comme la décomposition de F est unique on a :
a=-c et b=d

Donc il suffit de déterminer a et b :

c d
(X  i)2 F X i  b  (a   2 )(X  i)
2
 1
X  i (X  i) X i

a 1 a 1
F  2   2
X  i (X  i) X  i (X  i)
F(0)  4  ia  1 ia  1  a  i

Donc la décomposition de F dans C(X) est :

i 1 i 1
F(X)    2  
X  i (X  i) X  i ( X  i)2

Exemple 4:

Décomposer en éléments simples dans C(X) :

X4 1 P
F 2 2 
(X  1) (X  1) Q
On a :

a b c d
FE   2   a, b, c et d C
X  1 (X  1) Xi Xi

En effectuant la division euclidienne de P par Q on obtient E=1, donc :

a b c d
F 1  2   a, b, c et d C
X  1 (X  1) X i Xi
Et puisque F  R(X ) on a alors d  c
donc il suffit de déterminer a, b, et d.

c d
(X  1) 2 F  (1 a 
 )(X  1)2  b  1  b  1
X 1 Xi X i
a b d
(X  i)F X i  (1   2  )(X  i)  c  1 / 2  c  1 / 2  d
X  1 (X  1) Xi
1 1
F(0)  1  1 a  1    a  1
2i 2i

La décomposition de F en éléments simples dans C(X) est :

1 1 1 1
F 1  2  
X  1 (X  1) 2(X  i) 2(X  i)
Exemple 5 :

Décomposer en éléments simples dans R(X) :

X 1
F 4
X 1
On a :
X 4  1  X 4  2X 2  1  2X 2  (X 2  1)2  2X 2
2 2
 ( X  2 X  1)(X  2X  1)
aX  b cX  d
Donc : F  2  2 a, b, c et d  R
X  2X  1 X  2X  1
d'où :
X 1 aX  b cX  d
F 4  2  2
X  1 X  2X  1 X  2 X  1
(aX  b)(X 2  2X  1)  (cX  d)(X 2  2X  1)
 4
X 1
3 2
(a  c)X  (a 2  b  c 2  d)X  (a  b 2  c  d 2)X  b  d

X4  1
Par identification on obtient :
 2
a  c  0 c  a
 4
a 2  b  c 2  d  0  1
  b  (2  2 )
a  b 2  c  d 2 1 4
 
b  d  1 1
d  (2  2)
 4

Exemple 6:

Décomposer dans R(X) :

X
F 2
(X  1)
La décomposition dans R(X) donne :

a b
F 
(X  1) ( X  1)2
(X  1) 2 F X 1  a(X  1)  b x 1  1 b  1
aX bX
lim XF  1  lim  a
  X  1 ( X  1)2
Donc :
1 1
F  2
(X  1) ( X  1)

Exemple 7:

Décomposer en éléments simples dans R(X) :

X5
F 2 3
(X  X  1)
aX  b cX  d eX  f
FE  2  2  2
X  X  1 ( X  X  1) 2
(X  X  1)3
5 2
E=0, on effectue la division euclidienne de X par X  X  1
X5 X2  X  1
X5  X 4  X3 X 3  X2  1
 X 4  X3
 X 4  X3  X2
X2
X2  X  1
 X 1

5 2 3 2
X  ( X  X  1)(X  X  1)  (X  1)
donc
X 1 X3  X2  1
F 2 3  2 2
(X  X  1) (X  X  1)
on effectue une seconde fois la division euclidienne de X 3  X 2  1 par X 2  X  1

X3  X 2  1 X2  X  1
X3  X 2  X X 2
2
 2 X  X 1
2X 2  2X  2
X 3
3 2 2
X  X  1  ( X  X  1)( X  2)  (X  3)
donc
X 1 X 3 X 2
F 2 3  2 2  2
(X  X  1) (X  X  1) X  X 1

Exemple 8: Théorème de Bezout

Décomposer en éléments simples dans R(X)


2
F 4
X 1
on a :
2 2 2
F 4 2  2 2
X  1 (X  1)( X  1)(X  1) ( X  1)(X  1)
a b cX  d
   2
X 1 X 1 X 1
2 2
X  1 et X  1 sont premiers entre eux donc :
U et V  R(X) / U( X 2  1)  V( X 2  1)  1
X2  1 X2  1
X2  1 1
2
1 2 1
X 2  1  ( X 2  1)  2  (X  1)  (X 2  1)  1
2 2
Donc
2 X 2  1 (X 2  1)
F 
(X 2  1)(X 2  1) ( X 2  1)(X 2  1)
1 1
 2  2
( X  1) (X  1)

1 1 1
2  
X  1 2(X  1) 2(X  1)

1 1 1
Par conséquent : F    2
2(X  1) 2(X  1) (X  1)

Exemple 9: pôle d'ordre élevé

Décomposer en éléments simples dans R(X)

X
F
(X  2)5 (X  1)
La décomposition dans R(X) est donnée par :

a b c d f e
F  2  3  4  5 
X  2 (X  2) (X  2) (X  2) (X  2) (X  1)

On effectue le changement de variable


X 2Y  X Y 2
Y 2
F 5
Y (Y  1)
La division suivant les puissances croissantes à l'ordre 4 de Y+2 par Y+1 donne :
2 3 4 5
2  Y  (1  Y )(2  Y  Y  Y  Y )  Y
Donc :
2 1 1 1 1 1
F 5  4  3  2  
Y Y Y Y Y 1 Y
2 1 1 1 1 1
 5  4  3  2  
( X  2) (X  2) ( X  2) (X  2) ( X  2) X  1

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