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Rappels sur
la décomposition en éléments simples
Cette note propose de faire un rappel sommaire sur le principe de la décomposition en éléments simples
d’une fraction rationnelle. Ce document est organisé sous forme de fiche pratique, construite autour de
nombreux exemples. Aucun développement théorique n’est introduit et tous les résultats seront admis.
La décomposition en éléments simples est très utilisée pour la résolution d’équations différentielles
linéaires à l’aide de la transformée de Laplace, ou encore, dans le calcul intégral pour faciliter la recherche
de primitives de fonctions rationnelles.
1 Principe
L’objectif de la décomposition en éléments simples, ou en fractions partielles, d’une fraction rationnelle
est d’exprimer celle-ci sous la forme d’une somme de fractions élémentaires ayant pour dénominateur des
puissances de polynômes irréductibles. Nous considèrerons dans cette note seulement le cas des fractions
rationnelles strictement propres 1 et à coefficients dans R.
Considérons une fraction rationnelle sous la forme
B(x) bm xm + bm−1 xm−1 + . . . + b2 x2 + b1 x + b0
f (x) = = , avec n > m. (1)
A(x) an xn + an−1 xn−1 + . . . + a2 x2 + a1 x + a0
Notons que dans le cas où n ≤ m (cas non propre), une division euclidienne devrait être effectuée au
préalable pour séparer la partie entière de la partie à décomposer. Le polynôme A(x) du dénominateur de
(1) peut s’écrire de manière unique sous la forme factorisée
où les αi sont les racines distinctes de A de multiplicité mi et les trinômes (βi ,γi ) sont les racines complexes
conjuguées de multiplicité ri (avec ∆ = βi2 − 4γi < 0). Un polynôme de dégrée n ayant n racines, on a
m1 + . . . + mp + r1 + . . . + rq = n.
P1 (x) = x2 − 2x + 1,
P2 (x) = x3 − 6x2 + 11x − 6,
P3 (x) = x3 + 8x2 − 18x + 20,
P4 (x) = 4x2 − x,
P1 (x) = (x − 1)2 ,
P2 (x) = (x − 1)(x − 2)(x − 3),
P3 (x) = (x + 10)(x2 − 2x + 2),
1
P4 (x) = 4x(x − ).
4
1. Une fraction rationnelle est dite strictement propre si le degré de son dénominateur est strictement supérieur au degré
du numérateur.
On suppose que le numérateur n’a pas de facteur commun avec le dénominateur, auquel cas une
simplification peut être faite. Notre fonction f (x) s’exprime donc de manière équivalente par :
bm xm + bm−1 xm−1 + . . . + b2 x2 + b1 x + b0
f (x) = . (2)
an (x − α1 )m1 (x − α2 )m2 . . . (x − αp )mp (x2 + β1 x + γ1 )r1 . . . (x2 + βq x + γq )rq
Chaque binôme (x−αi ) et trinôme (x2 +βi x+γi ) sont des polynômes irréductibles (sur R) ; la décomposition
en éléments simples consiste à transformer f (x) en une somme de fractions rationnelles dont les dénominateurs
sont des puissances d’un des polynômes irréductibles et les numérateurs sont des polynômes de degré
inférieur au polynôme irréductible du dénominateur associé.
On en déduit ainsi la valeur numérique de Ai . Cette opération doit donc être effectuée n fois (pour
A1 , . . . , An ) pour réaliser la décomposition en éléments simples de f (x) (3).
2x + 1 10 + 1 11
A2 = (x − 5) = =
(x + 1)(x − 5) x=5 5+1 6
1/6 11/6
f (x) = + .
x+1 x−5
Celle-ci possède deux racines réelles : −1/3 et 0. Formulons sa décomposition en éléments simples :
5/3 A1 A2
g(x) = = + .
(x − 31 )x x + 13 x
Par application de la formule (5), nous pouvons directement calculer les résidus
1 5/3
A1 = (x + ) = −5
3 (x − 13 )x x=−1/3
5/3
A2 = x = 5
(x − 13 )x x=0
bm xm + bm−1 xm−1 + . . . + b2 x2 + b1 x + b0
f (x) = .
an (x − α1 )(x − α2 ) . . . (x − αn−2 )(x2 + βx + γ)
Concernant les éléments associés aux racines distinctes la formulation et la détermination des Ai restent
inchangées. Le numérateur du nouvel élément est un polynôme d’ordre 1 pour lequel il faut déterminer
les paramètres (B, C). Ceux-ci sont obtenus à partir du même raisonnement que précédemment :
où x0 est racine 3 de x2 + βx + γ (l’autre étant son conjugué x̄0 ). Cette formule fournit alors une égalité
entre deux nombres complexes, soit deux équations (entre les parties réelles/imaginaires) à deux inconnues
(B et C).
2. Afin d’alléger les notations, nous considérerons qu’un seul terme d’ordre 2. La méthode reste identique s’il y en a
plusieurs.
3. N’importe laquelle des deux peut être choisie, le résultat sera le même.
1
B i + C = (x2 + 1) = −i
(x2 + 1)x x=i
x2 + x + 1 4+2+1 7
A = (x − 2) = =
(x − 2)(x2 − 2x + 5) x=2 4−4+5 5
x2 + x + 1 1 + 4i − 4 + 1 + 2i + 1
B(1 + 2i) + C = (x2 − 2x + 5) =
(x − 2)(x2 − 2x + 5) x=1+2i 1 + 2i − 2
13 − 4i
B + C + i2B =
5
En égalisant les parties réelles et imaginaires de chaque membre, on trouve B = −2/5 et C = 3. Ainsi, la
fraction g(x) peut donc s’écrire
7/5 −2x + 3
g(x) = + 2 5 .
x − 2 x − 2x + 5
d
Ar−1 = [(x − α)r f (x)] ,
dx x=α
1 d2
Ar−2 = [(x − α)r f (x)] , (7)
2! dx2 x=α
1 d3
Ar−3 = [(x − α)r f (x)] ,
3! dx3 x=α
..
.
x+1 1
A2 = (x + 2)2 =
x(x + 2)2 x=−2 2
d 2 x+1 d x+1 x − (x + 1) 1
A1 = (x + 2) = = =−
dx x(x + 2)2 x=−2 dx x x=−2 x2 x=−2 4
8
A3 = x 3 = 2
(x + 4)x3 x=0
d 3 8 d 8 8 1
A2 = x = =− =−
dx (x + 4)x3 x=0 dx x + 4 x=0 (x + 4)2 x=0 2
1 d2
3 8 1 8(2x + 8) 1
A1 = x = =
2! dx2 (x + 4)x3 x=0 2 (x + 4)4 x=0 8