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Série

L'EGLISE
et les ministères

Les prophètes
Derek Prince
LES PROPHÈTES

Nous avons commencé par examiner ce que j’appelle les principaux ministères
dans l’Eglise, tels qu’ils sont cités dans Ephésiens 4:11, c’est-à-dire les apôtres,
les prophètes, les évangélistes, les bergers et les enseignants. Parmi ces
ministères, j’ai distingué ceux qui sont itinérants et celui qui est sédentaire. Les
ministères itinérants ne sont pas confinés à une localité particulière, mais sont
disponibles, selon la direction de l’Esprit saint, pour l’ensemble du corps de
Christ, la véritable Eglise. Le ministère sédentaire, de pasteur ou de berger, sera
étudié par la suite.

Parmi les ministères itinérants, nous avons étudié celui de l’apôtre; nous allons
maintenant aborder celui de prophète. Le ministère de prophète est un
ministère général, que l’on trouve présent dans toute l’Ecriture. La première
personne décrite comme prophète est Abraham. Le Seigneur dit à un roi païen:
"Demande-lui de prier pour toi, car il est prophète, et tes épouses seront
guéries." Bien entendu, il y a dans l’Ecriture des prophètes cités avant Abraham,
car il est dit dans l’épître de Jude que le "septième depuis Adam", c’est-à-dire la
septième génération après Adam, était prophète. Et, dans Actes 3, Pierre dit que
Dieu a eu ses saints prophètes depuis le commencement du monde.

Le ministère de prophète s’étend donc d’âge en âge, pour chaque génération


dans laquelle Dieu œuvre au sein de son peuple sur terre. Ce ministère est
vraiment différent de celui de l’apôtre qui, au contraire, n’apparaît que dans le
Nouveau Testament.
Le mot "prophète" vient du grec "prophetes" et signifie littéralement "celui qui
annonce". Le prophète parle de la part de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit
saint. On pourrait l’appeler "le porte-parole de Dieu". Bien des personnes ont
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l’impression que la prophétie contient une prédiction pour le futur; mais cela
n’est pas correct. Toute parole annoncée de la part de Dieu par l’inspiration de
l’Esprit saint est une prophétie.
Il existe des prophéties relatives au passé. Par exemple, dans les premiers
chapitres de la Genèse, Moïse décrit des événements du passé éloigné qui ne
pouvaient être connus par la compréhension naturelle. Cela ne pouvait être su
que par révélation divine, et dans ce cas précis en relation avec le passé; Moïse
parle donc en prophète. Toute parole inspirée par l’Esprit saint, annoncée de la
part de Dieu, est prophétique. Le ministère de prophète s’étend d’âge en âge,
pour toutes les générations; il est très intéressant et d’une importance capitale.

Avant d’étudier les prophètes du Nouveau Testament, je voudrais considérer le


ministère prophétique tel qu’il est présenté dans l’Ecriture; pour cela, je vais
commencer avec un grand prophète de l’Ancien Testament, Elie. Dans 1 Rois
17:1, ce personnage prend le devant de la scène dans l’histoire d’Israël. On ne
sait d’où il vient, puisqu’on le voit apparaître brusquement de manière
incroyable et puissante: "Elie, le Tichbite, l’un des habitants de Galaad, dit à
Achab (qui était à cette époque roi d’Israël et avait été séduit par l’idolâtrie et la
méchanceté de sa femme Jézabel): L’éternel est vivant, le Dieu d’Israël, devant
qui je me tiens! Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole."

Ce verset m’a vraiment coupé le souffle. J’admire le courage et l’audace d’Elie se


présentant devant le roi pour lui dire: "A partir de maintenant, la pluie et la
rosée sont sous mon contrôle, et je déciderai s’il pleuvra ou non." C’est vraiment
un acte de bravoure et de foi. La manière dont Elie se présente au roi nous révèle
la pensée du prophète: "L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël devant qui je me
tiens!" Voilà, à mon avis, la clé: "Devant qui je me tiens!" Le prophète est un
homme "qui se tient devant Dieu". On dit aussi "qui se tient dans le conseil de
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Dieu". Il se tient attentif et à l’écoute du message de Dieu, prêt à partir et à
l’annoncer dès qu’il l’entend. L’exigence essentielle propre au ministère
prophétique est de se tenir devant Dieu et de délivrer son message avec une
pleine autorité, dès sa réception. Ce n’est pas le message du prophète, mais celui
de Dieu. L’impact de cette annonce et la responsabilité de ses conséquences
incombent à Dieu et non au prophète.

Dans 1 Rois 18, nous voyons un autre incident se rapportant à Elie. A cette
époque, il n’avait pas plu depuis trois ans et demi. La déclaration d’Elie s’était
donc avérée juste: Il contrôlait bien la pluie et la rosée. Après ce temps, Elie a
reçu un ordre du Seigneur. Nous le lisons au verset 1: "Bien des jours
s’écoulèrent, et la parole de l’Eternel fut adressée à Elie la troisième année en
ces termes: Va te présenter devant Achab et j’enverrai de la pluie sur la surface
du sol."

Ces paroles m’ont impressionné; par elles, j’ai compris que le prophète ne peut
être détaché de son message. Il ne s’agit pas simplement d’un message, mais
d’un homme avec un message. Dieu a dit à Elie: "Va voir Achab, et j’enverrai la
pluie." En un certain sens, c’est Elie lui-même le message. J’ai lu un livre intitulé
"Dieu emploie des hommes et non des méthodes". Effectivement, nous
élaborons souvent des méthodes que nous nous efforçons de suivre, et nous
pouvons dire que celles de Dieu sont inutiles s’il n’a pas les hommes qui puissent
les suivre. Nous ne pouvons imaginer un autre personnage prenant la place
d’Elie. Il était caractéristique dans sa manière de représenter Dieu par son
audace, par le refus de se compromettre et de montrer un respect particulier
pour Achab en tant que roi. Il a refusé de plier le genou. Il avait un message qui
venait de Dieu et il fallait qu’il l’annonce. C’est là l’esprit du véritable prophète
selon la Bible.
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Aujourd’hui, quand vous discutez avec des prédicateurs comme je l’ai fait
durant de nombreuses années, vous constatez que lorsqu’il s’agit d’annoncer un
message de la part de Dieu, ou de suivre une action spécifique, la plupart vont
s’asseoir et s’interroger sur ce que vont dire les gens. Quelle sera leur réaction?
Que feront-ils? Mais le prophète biblique ne s’en inquiétait pas. Il avait entendu
la parole de Dieu et il devait annoncer ce qu’il avait entendu sans rien ajouter ni
retrancher. Dans l’Ancien Testament, comme dans le Nouveau, il y a de
nombreux prophètes créés par les hommes, et ce ne sont pas de vrais prophètes.

En fait, l’un des thèmes récurrents dans le livre du prophète Jérémie est la
présence des faux prophètes de son temps. Tout comme au temps d’Achab, les
faux prophètes étaient bien plus nombreux que les vrais. Dans Jérémie 23:15-
23, nous voyons un passage montrant le contraste entre les vrais et les faux
prophètes. Vous noterez la répétition de l’expression "assister au conseil de
l’Eternel". Cela correspond à ce que veut dire Elie quand il parle de "se tenir
devant le Seigneur". Nous lisons, dans Jérémie 23:15: "C’est pourquoi ainsi
parle l’Eternel des armées sur les prophètes (il s’agit des faux prophètes): Voici
que je vais les nourrir d’absinthe et que je leur ferai boire des eaux
empoisonnées; car c’est par les prophètes de Jérusalem que la corruption s’est
répandue dans tout le pays."

Nous voyons dans ce passage l’influence du ministère prophétique; s’il est pur,
il entraîne la pureté, et s’il est impur et profane, alors il entraîne l’impureté et la
profanation dans tout le pays. Je pense sincèrement que, lorsque nous prenons
l’exemple de l’Amérique aujourd’hui, nous voyons la profanation répandue dans
tout le pays et, derrière cela, l’œuvre des faux prophètes, ces hommes ayant mal
représenté Dieu et l’excellence de sa sainteté. Ils ont déclaré avoir d’autres
sources d’autorité que le vrai Dieu, et toute la nation a été profanée. Si nous
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examinons cela à la lumière des Ecritures, nous trouvons la réelle source de
profanation de ce pays. Lisons cela au verset 16: "Ainsi parle l’Eternel des
armées: N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent! Ils vous
illusionnent; ils racontent des visions de leur propre cœur, et non de ce qui vient
de la bouche de l’Eternel. Ils osent dire à ceux qui me méprisent: L’Eternel a dit:
Vous aurez la paix. Et ils disent à quiconque suit l’obstination de son cœur: Il ne
t’arrivera aucun malheur!"

Il y a aujourd’hui, en Amérique, de nombreux prophètes de ce genre, qui se


compromettent avec le mal et qui suggèrent que le Seigneur va tolérer le péché
et l’iniquité. Ce sont des fausses prophéties. Remarquez ce que dit le Seigneur
dans les versets 18 à 20: "Qui donc a assisté au conseil de l’Eternel, pour
percevoir, pour écouter sa parole? Qui a fait attention à sa parole, qui l’a
entendue? (C’est là le vrai prophète, qui se tient dans le conseil de Dieu et écoute
et perçoit sa parole.) Voici la tempête de l’Eternel: la fureur se déchaîne. C’est
une tornade, elle tournoie sur la tête des méchants. La colère de l’Eternel ne se
détournera pas, jusqu’à ce qu’il ait accompli, exécuté les desseins de son cœur.
A la fin des temps, vous en aurez l’intelligence."

Vous noterez que ce message s’adresse aux temps que nous sommes en train de
vivre, c’est-à-dire les derniers jours. Puis, au verset 21, Dieu reprend le thème
des faux prophètes: "Je n’ai pas envoyé ces prophètes, et ils ont couru; je ne leur
ai point parlé, et ils ont prophétisé."

Vouloir faire le bien n’est pas suffisant. Il est même extrêmement dangereux de
faire des œuvres bien intentionnées si vous n’en avez pas la commission de Dieu.
Lisons encore le verset 22: "S’ils avaient assisté à mon conseil, ils auraient dû

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faire entendre mes paroles à mon peuple et les faire revenir de leur mauvaise
voie, de la méchanceté de leurs agissements."
Nous voyons de nouveau que la marque du vrai prophète est qu’il se tient dans
le conseil de Dieu. Si les prophètes dont il est question dans ce passage s’étaient
tenus devant le conseil de Dieu, ils auraient entendu sa voix et ils auraient
entraîné le peuple à entendre sa parole. Le peuple se serait repenti et serait
retourné à Dieu. Ainsi, en un certain sens, les prophètes sont responsables de la
condition de la nation dans son ensemble. Poursuivons avec les versets 23 à 25:
"Ne suis-je un Dieu que de près, dit le Seigneur, et ne suis-je pas aussi un Dieu
de loin? Quelqu’un se cachera-t-il dans un lieu caché sans que je le voie? dit le
Seigneur. Est-ce que je ne remplis pas, moi, les cieux et la terre? dit le Seigneur.
J’ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom ce qui est
faux, en disant: J’ai fait un songe! J’ai fait un songe!"

Voici une catégorie de personnes avec une superrévélation


spirituelle. Ces gens ont eu des songes et des visions, ils deviennent un pôle
d’intérêt et d’attraction pour le peuple.
J’ai rencontré, je dois l’admettre, bien des personnes de ce genre ces dernières
années. Elles ont des visions et des révélations qui caressent les oreilles des gens,
mais elles n’annoncent pas un vrai message de vérité et de repentance. Lisons
encore les versets 26 à 32: "Jusqu’à quand ces prophètes auront-ils à cœur de
prophétiser la fausseté, de prophétiser la tromperie de leur cœur? Ils pensent
faire oublier mon nom à mon peuple, par leurs songes qu’ils se racontent l’un à
l’autre, comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal. Que le prophète qui
a un songe raconte ce songe, et que celui qui a ma parole rapporte fidèlement
ma parole. (C’est là l’exigence pour le prophète, celle de rapporter fidèlement la
parole du Seigneur.) Qu’a de commun la paille avec le froment? dit le Seigneur.
(La paille étant les faux prophètes et le froment les prophètes fidèles à Dieu.) Ma
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parole n’est-elle pas comme un feu? dit le Seigneur. Et comme un marteau qui
fait éclater le roc? C’est pourquoi je suis, dit le Seigneur, contre les prophètes
qui se volent mes paroles l’un à l’autre! Je suis, dit le Seigneur, contre les
prophètes qui prennent leur langue pour annoncer un oracle! Je suis, dit le
Seigneur, contre ceux qui prophétisent des songes faux, qui les racontent et qui
égarent mon peuple par leurs faussetés et leur témérité. Et moi, je ne les ai pas
envoyés, je ne leur ai pas donné d’ordre, et ils ne sont d’aucune utilité à ce
peuple, dit le Seigneur."
Si nous considérons l’ensemble du message contenu dans ce passage, ainsi que
dans d’autres textes de Jérémie et des prophètes de l’Ancien Testament, nous
voyons qu’une très grande responsabilité incombe aux prophètes vis-à-vis de la
nation et de sa totale condition, une responsabilité bien plus grande que la
plupart d’entre nous l’imagine. Le vrai prophète qui se tient dans le conseil de
Dieu, qui entend et annonce la parole de Dieu, mènera le peuple à Dieu. Lorsque
ce prophète manque, la nation est égarée et trompée par les faux prophètes, par
ces personnes qui déclarent avoir un message de Dieu, qui affirment représenter
Dieu, mais ne le font pas en réalité, qui parlent en suivant la tromperie de leur
propre cœur.
Nous allons lire à présent, dans Amos 3:7, une déclaration s’appliquant au
ministère prophétique: "Le
Seigneur, l’Eternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs, les
prophètes."
Un principe se dégage et montre que, quelle que soit l’action de Dieu parmi les
hommes, il la révèle à ceux qui se tiennent dans sa présence et partagent ses
secrets. Dieu révèle ses secrets à ses serviteurs les prophètes. Encore une fois, la
clé du ministère prophétique, c’est celui qui entend les secrets de Dieu, partage
son conseil, connaît ses raisons profondes et ses desseins. Autrement dit, ce
ministère est fondé sur une relation particulière et personnelle avec le Seigneur.
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C’est ce dont témoigne le prophète Jérémie lorsqu’il décrit son expérience de
porte-parole de Dieu. Jérémie 15:15-19 exprime l’état de disponibilité du
prophète: "Tu connais tout, ô Eternel, souviens-toi de moi, interviens pour moi,
venge-moi de mes persécuteurs! Ne m’enlève pas, toi qui es lent à la colère!
Reconnais que je supporte le déshonneur à cause de toi. (Il n’y a eu que peu de
vrais prophètes qui n’ont pas souffert la persécution pour la cause du Seigneur.)
Tes paroles se sont trouvées devant moi et je les ai dévorées. Tes paroles ont fait
l’agrément et la joie de mon cœur, car ton nom est invoqué sur moi, Eternel,
Dieu des armées."
Un autre aspect du ministère du prophète est qu’il a "digéré" le message de
Dieu. Lorsque ce dernier a envoyé le prophète Ezéchiel, il lui a remis un rouleau
écrit contenant lamentations, peine et malheur, et il a demandé au prophète de
manger ce rouleau. Ce n’est qu’après l’avoir mangé qu’Ezéchiel a pu délivrer son
message au peuple. En d’autres termes, le message annoncé par le prophète doit
d’abord imprégner son propre esprit, devenir une partie de lui-même avant qu’il
puisse l’annoncer.
Certaines personnes parlent sans réfléchir. Nous voyons que ce n’est pas valide
en ce qui concerne ce ministère. La personne doit recevoir et "digérer" le
message de Dieu, s’identifier à lui pour pouvoir ensuite l’annoncer. Cela est
véridique pour la plupart des prophètes de l’Ancien Testament. D’une manière
ou d’une autre, ils devaient "digérer", assimiler le message qu’ils devaient
ensuite annoncer. La personne s’identifie au message. Comme je l’ai dit pour
Elie, il était devenu le message qu’il devait annoncer: "Va te présenter devant
Achab!" Il y a identification avec le Seigneur et sa parole. Ceux qui ne vivent pas
de la Parole et ne se nourrissent pas d’elle ne peuvent être qualifiés pour
annoncer son message. Certains croient aujourd’hui que la prophétie tombe du
ciel par une soudaine révélation fulgurante, sans relation avec la Bible. C’est
complètement faux. Je pense que si vous étudiez les prophètes de l’Ancien
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Testament, et en fait toutes les Ecritures, vous verrez que chacun d’eux indique
par son langage, ses références et tout ce qui nous est disponible aujourd’hui
pour faire un jugement, qu’ils étaient intimement familiers avec la révélation de
la parole de Dieu, comme elle existait à leur époque. Toute personne ne
s’intéressant pas à la Parole, ne s’identifiant pas à elle, ne s’en nourrissant pas,
n’en vivant pas n’est pas qualifiée pour le ministère prophétique. Nous lisons,
dans Jérémie 15:17: "Je ne me suis pas assis dans l’intimité des rieurs, pour m’y
amuser; sous ta main puissante, je me suis assis, solitaire, car tu me remplissais
d’indignation."
Une personne prenant position pour le Seigneur devra parfois demeurer seule.
Je me souviens, lorsque j’étais dans l’armée britannique et que le Seigneur m’a
sauvé, qu’il me restait encore quatre ans et demi à passer dans ladite armée.
Demeurer assis seul a été l’une des épreuves les plus difficiles qu’il m’ait été
données, parce que je ne pouvais pas m’identifier à ce que faisaient et disaient
les autres soldats. En fait, l’endroit le plus difficile pour rester seul était dans le
désert, parce qu’il n’y a aucun choix. Vous ne pouvez aller nul part et vous ne
pouvez pas vous identifier avec ce qui s’y passe. Je ne me souviens pas avoir
passé par une épreuve plus dure que celle de me tenir assis, seul.

Ce n’est pas tant la compagnie des autres qui m’offusquait, mais, en considérant
ce que Dieu m’avait montré, et ce que je connaissais à présent de lui, je ne
pouvais plus m’associer à eux avec le langage qu’ils utilisaient, avec leurs formes
de divertissement et toute leur attitude de vie. Je me souviens des nombreuses
nuits assis, solitaire, parce que la main de Dieu était sur moi. Ceux qui ne sont
pas volontaires pour faire ce chemin solitaire ne peuvent passer avec succès
l’épreuve.
Lisons encore le verset 19, qui est vraiment le noyau de ce ministère: "C’est
pourquoi ainsi parle l’Eternel: Si tu reviens à moi, je te ferai revenir à ton poste
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devant moi. (Notez ici encore l’essence du ministère prophétique: "Je te ferai
revenir devant moi.") Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras
comme ma bouche."
La pureté et l’intégrité sont nécessaires. On ne peut mélanger le précieux et le
vil. Il faut les séparer, se débarrasser de l’impureté et de tout ce qui déplaît à
Dieu. Puis Dieu dit: "Tu seras comme ma bouche." Il affirme: "Je cherche un
porteparole, mais celui qui veut être ce porte-parole doit répondre à mes
exigences et à mes conditions."
Finalement, et c’est très important, le verset 19 ajoute: "C’est à eux de revenir à
toi, ce n’est pas à toi à revenir à eux."
Lorsque vous recevez un message ou une révélation, vous ne pouvez pas vous
compromettre avec les hommes. Vous ne pouvez pas diminuer vos exigences ou
dépasser la ligne de conduite que vous montre le Seigneur. Vous devez attendre
qu’ils reviennent à vous. Ce texte montre à quel point être le porte-parole de
Dieu exige une disponibilité rigoureuse envers Dieu.

Nous allons lire maintenant Esaïe 55:11; c’est la promesse merveilleuse de ce


qui se passe lorsque la parole de Dieu sort de la bouche de Dieu: "Ainsi en est-il
de ma parole qui sort de ma bouche: elle ne retourne pas à moi sans effet, sans
avoir exécuté ma volonté et accompli avec succès ce pour quoi je l’ai envoyée."
Il est clair pour moi que, depuis de nombreuses années, beaucoup de personnes
citent incorrectement ce verset en disant: "La parole de Dieu ne revient pas à lui
sans effet." Ils se lèvent et prêchent un message qui n’est pas inspiré divinement
et qui s’adresse à une congrégation endormie.

Il n’y a aucune réponse, aucune réaction, rien ne se produit. Alors ils haussent
les épaules et disent: "La parole de Dieu ne revient pas à lui sans effet." Ce n’est
pas ce que dit l’Ecriture; elle affirme en effet: "La parole de Dieu qui sort de la
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bouche de Dieu ne retourne pas à lui sans effet." Cela dépend en fait du
porteparole. Il ne s’agit pas simplement de la parole, mais aussi de la bouche
annonçant cette parole de Dieu. Je vous ai montré, dans Jérémie 15, les
conditions pour être le porte-parole de Dieu. Il y a naturellement une grande
vérité en cela. Lorsque mes paroles sortent de ma bouche, mon souffle les
accompagne. Je ne peux pas parler sans que l’air sorte de ma bouche. Lorsque
les paroles de Dieu sortent de la bouche de Dieu, son souffle, son Esprit, les
accompagne. Les paroles sans l’Esprit n’apportent pas la vie, car "la lettre tue,
mais l’Esprit vivifie". Lorsque Jérémie s’est mis à la disposition du Seigneur
pour être son porte-parole, Dieu lui a dit: "Ma parole n’est-elle pas un marteau
qui fait éclater le roc!" (Jérémie 23:29) Cette parole subsiste à jamais, elle ne
faillira jamais.

Après cette incursion dans l’Ancien Testament, nous allons nous tourner vers
des personnages du Nouveau Testament afin d’observer leur ministère
prophétique. J’ai établi une liste de dix prophètes. Vous noterez que seul l’un
d’eux est aussi un évangéliste, même si l’église moderne qualifie d’évangéliste
bien des personnes, sans songer à qualifier quiconque d’apôtre ou de prophète.
Lisons Actes 11:27-29: "En ces jours-là, des prophètes descendirent de
Jérusalem à Antioche. (Il est clair, dans ce passage de l’Ecriture, que ces
hommes étaient reconnus comme prophètes dans l’Eglise.)

L’un d’eux, du nom d’Agabus, se leva et déclara par l’Esprit qu’il y aurait une
grande famine sur la terre entière. (Nous ne savons pas exactement comment il
a fait cette déclaration, s’il était en train de prophétiser ou s’il annonçait une
révélation qu’il avait déjà reçue.) Elle eut lieu, en effet, sous Claude. Les disciples
(les chrétiens qui ont cru en cette prophétie et ont agi en conséquence)

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décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui
habitaient la Judée."
Cette révélation prophétique a été acceptée par l’église d’Antioche et a
déterminé son action. Les gens ne se sont pas simplement dit: "Quelle
merveilleuse révélation, mon frère!" Mais ils ont agi en conséquence.
Il y avait des prophètes, et l’un d’eux était Agabus. La phrase suggère qu’il y
avait au moins deux autres prophètes en plus d’Agabus, ce qui fait, pour la liste
que j’ai établie, un minimum de trois prophètes.
Poursuivons notre lecture avec Actes 13:1: "Il y avait, dans l’église qui était à
Antioche, des prophètes et des enseignants: Barnabas, Siméon appelé Niger,
Lucius de Cyrène, Manaën qui avait été élevé avec Hérode le Tétrarque, et Saul."
Voici cinq personnes qui étaient reconnues par leur église comme ayant le
ministère de prophètes. Deux autres sont encore mentionnées dans Actes 15:32:
"Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frères et les
affermirent par de nombreux discours."

Notons que le ministère d’exhortation est compris dans le ministère


prophétique. De plus, Silas est appelé aussi prophète. Nous avons vu, dans une
étude sur les apôtres, en lisant le passage de 1 Thessaloniciens 1, qu’il est appelé
apôtre. En d’autres termes, c’est l’exemple d’un homme qui a été promu du
ministère de prophète à celui d’apôtre, ce qui montre une fois encore qu’il existe
une promotion dans l’Eglise.

Dans Actes 21:10 nous voyons encore une référence à Agabus, mais cela ne
change rien à notre liste qui compte à présent dix personnes appelées prophètes.
J’aimerais, à présent, que nous considérions la distinction entre les ministères
d’apôtre, de prophète et d’enseignant.

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L’apôtre a une tâche particulière. Lorsque l’Esprit saint, dans Actes 13, a
séparé Saul et Barnabas, il a dit: "Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour
l’œuvre à laquelle je les ai appelés." Ils étaient appelés à une œuvre de fondation
et de mise en ordre des églises.

Je dirais que le prophète a un message particulier à annoncer à une heure et en


un lieu précis. Ce message est reçu individuellement et il vient de Dieu; c’est la
raison pour laquelle j’émets des réserves quant aux traductions modernes qui
appellent "messager" la personne ayant le ministère d’apôtre. A mon sens, s’il
est une personne qu’il faut appeler ainsi, c’est plutôt celle ayant le ministère
prophétique. Le prophète a un message, l’apôtre a une tâche. Le message d’un
prophète n’est pas un message général adressé à tout le monde; c’est un message
particulier venant de Dieu, adressé en un lieu et en un temps précis.

Nous avons ensuite le ministère d’enseignant. Je dirais que l’enseignant


explique les vérités concernant Dieu d’une manière générale, et qu’il n’a pas de
message spécifique reçu individuellement. Il n’y a pas de révélation spécifique
qui lui soit donnée en tant qu’enseignant. Je vais donner un exemple de l’Ancien
Testament, puis un autre du Nouveau avant la fondation de l’église, puis un
troisième dans l’église.

Prenons Jonas 3:4. Sans m’attarder sur le récit, je rappelle que Dieu voulait
envoyer Jonas à Ninive: "Jonas commença par faire dans la ville une journée de
marche. Il criait ces mots: Encore quarante jours, et Ninive sera bouleversée!"
Ninive avait encore quarante jours avant que Dieu fasse intervenir son
jugement. C’était une révélation spécifique donnée à une seule personne, Jonas,
au sujet d’un lieu unique, Ninive, à une époque précise.

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Maintenant, si Jonas avait été un évangéliste, il serait allé prêcher dans cette
ville selon des termes généraux sur le péché et ses conséquences, et sur le
jugement de Dieu. Tout ce qu’il aurait dit aurait été juste, certes, mais n’aurait
pas révélé que le jugement était arrêté dans une période de quarante jours. C’est
là que réside la différence entre l’évangéliste et le prophète. S’il avait été
enseignant, Jonas aurait disserté sur les nombreux aspects des œuvres et
jugements de Dieu, mais il n’aurait pas apporté une révélation spécifique. Je
pense que les gens sont plus réceptifs lorsque, à l’exposé des vérités générales,
s’ajoute une révélation spécifique de Dieu qui éclaire au tréfonds de leur
situation particulière. C’est ce qui donne un impact particulier au ministère et
au message prophétiques.

Lisons maintenant Marc 1:6-8; cela concerne le ministère de Jean-Baptiste:


"Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des
reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il prêchait: Il vient après
moi, celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier, en me
baissant, la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisé d’eau; mais lui vous
baptisera d’Esprit saint."

Vous noterez de nouveau que Jean était plus qu’un simple prédicateur. Il aurait
pu prêcher sur le péché et ses conséquences, appeler les gens à la repentance et
même les baptiser. Mais il avait une révélation spécifique à une époque précise.
"Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, et il vous baptisera
d’Esprit saint." Jean n’aurait pu savoir cela sans une révélation précise
individuelle reçue directement de Dieu. C’est ce qui l’ôtait du rang de
prédicateur ou d’enseignant et le mettait au rang des prophètes.

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Nous avons déjà lu le passage situé dans Actes 11 concernant Agabus, qui est
venu avec les autres prophètes à l’église d’Antioche, et a prédit qu’il y aurait une
famine dans un proche avenir. Cette famine a eu lieu sous l’empereur Claude.
Agabus n’aurait pu connaître cette famine à venir sans une révélation spécifique
et personnelle de Dieu.

Nous trouvons un autre exemple de révélation spécifique surnaturelle donnée


à Agabus dans Actes 21:10-11. Cela s’est produit dans la ville de Césarée, où Paul
et ses compagnons font halte, au retour d’un voyage missionnaire: "Comme
nous étions là (à Césarée) depuis plusieurs jours, un prophète, du nom
d’Agabus, descendit de la Judée et vint chez nous. Il prit la ceinture de Paul, se
lia les pieds et les mains et dit: Voici ce que déclare le Saint-Esprit: L’homme à
qui cette ceinture appartient, les juifs le lieront de cette manière à
Jérusalem et le livreront entre les mains des païens."

A cette occasion, de nouveau, Agabus en savait plus qu’un prédicateur ou qu’un


enseignant. Il avait une révélation spécifique de ce qui allait arriver à Paul, et il
avait une commission particulière de la part de Dieu, l’Esprit saint. Il devait aller
dire à Paul ce qui l’attendait à Jérusalem. Il a annoncé son message d’une
manière dramatique en prenant la ceinture de Paul pour se lier les mains et les
pieds. Il est vrai qu’en maintes occasions, les prophètes devaient plus
qu’annoncer simplement le message; souvent ils devaient aussi en faire une
sorte de démonstration pour l’illustrer.

Il est nécessaire de distinguer le ministère prophétique du don spirituel de


prophétie. Il est important de le faire pour éviter la confusion. Deux exemples
pris dans le Nouveau Testament vont nous y aider. Dans Ephésiens 4:11, qui est

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un verset que nous avons déjà vu de nombreuses fois, il est dit: "C’est lui (Christ)
qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes..."
Il est clair que tous n’ont pas reçu le ministère de prophète. Nous pouvons
comparer ce texte avec celui de 1 Corinthiens 12:28-29, où Paul dit: "Dieu a
établi dans l’Eglise premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes,
troisièmement les enseignants... Tous sont-ils apôtres? (La réponse est "non",
bien entendu.) Tous sont-ils prophètes? (La réponse est "non" également)"
En d’autres termes, tous n’ont pas le ministère de prophète. D’un autre côté, en
ce qui concerne l’exercice du don de prophétie, Paul dit qu’il est ouvert à tous
les croyants. Voyons cela dans 1 Corinthiens 14:31: "Car vous pouvez tous
prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient
exhortés."

Je pense donc que nous pouvons établir une distinction entre prophétiser, c’est-
à-dire exercer le don spirituel, et avoir un ministère prophétique qui, lui, est
bien plus qu’exercer le don spirituel, puisque c’est un ministère impliquant
l’homme tout entier. Le prophète lui-même est son message. Un ministère est
donc bien plus qu’un don spirituel; c’est un mode de vie entièrement consacré.
Le don spirituel est exercé un bref moment en vue d’une manifestation
surnaturelle. Ainsi, selon la compréhension que j’ai du don spirituel de
prophétie dans le Nouveau Testament, il est accordé par la parole de Dieu à tout
croyant qui le recherche et le reçoit. Mais le ministère prophétique n’est pas
donné à tout croyant.

Un autre fait important concernant la prophétie dans le Nouveau Testament est


qu’elle est destinée à tous les croyants. Dans l’Ancien Testament, Dieu a envoyé
bien des fois des prophètes à des peuples qui n’étaient pas croyants. Par
exemple, plusieurs messages donnés au prophète Jérémie étaient destinés aux
18
nations païennes qui entouraient Israël, qui ne connaissaient pas le Dieu
d’Israël et ne reconnaissaient pas nécessairement Jérémie comme prophète. Ces
peuples étaient non croyants. Dans le Nouveau Testament, dans l’Eglise, le don
de prophétie et le ministère prophétique sont pour l’Eglise, pour ceux qui
croient. Voyons 1 Corinthiens 14:22: "Par conséquent, les langues sont un signe
non pour les croyants, mais pour les noncroyants..."

Cela peut vous troubler, mais Paul parle des langues comme étant un signe non
pour l’édification de soi-même, mais comme signe surnaturel destiné aux non-
croyants. C’est ce qui est arrivé à la Pentecôte. Les personnes sur lesquelles est
descendu l’Esprit saint ont parlé en des langues qu’elles ne connaissaient pas,
mais que les non-croyants ont comprises, et cela est devenu un signe pour les
non-croyants. Cela se produit parfois encore aujourd’hui. Ce n’est pas l’emploi
commun des langues aujourd’hui, mais c’est, encore actuellement, un signe
surnaturel pour atteindre les non-croyants. Un croyant peut, sous l’action de
l’Esprit saint, parler une langue qu’il ne comprend pas, et qui est comprise par
le non-croyant qui est présent et qui l’entend. J’ai vu cela se produire et j’ai vu
la puissance de conviction qu’apporte cet acte.

Lisons la deuxième partie du verset 22: "La prophétie, au contraire, est un signe
non pour les non-croyants, mais pour les croyants."

La prophétie dans le Nouveau Testament est conçue pour les croyants. Il est
important de s’en souvenir, parce qu’il en est autrement de la prophétie sous
l’Ancienne Alliance. Dans 1 Corinthiens 14:29, nous trouvons un autre aspect
très important du ministère prophétique ainsi que de la prophétie dans le
Nouveau Testament: "Pour les prophètes, que deux ou trois parlent, et que les
autres jugent."
19
Dans le modèle de l’Eglise du Nouveau Testament, ce n’est pas une seule
personne qui prophétise et que tous écoutent, mais c’est un groupe de personnes
qui prophétisent. Quand l’un prophétise, ou partage une révélation, le devoir du
groupe est d’examiner la prophétie et le prophète. De cette manière, nul, par
don de prophétie ou ministère prophétique, ne peut devenir dictateur du groupe
ni de l’église.

Dans certaines branches du pentecôtisme, cette grave erreur s’est produite.


Certaines églises apostoliques avaient un prophète reconnu dans leur
congrégation, et tout le monde obéissait à cet homme. C’est lui qui nommait les
apôtres de la congrégation. Il annonçait même les mariages entre membres de
l’église. J’ai rencontré le cas d’une jeune femme à qui l’on avait annoncé par
prophétie qu’elle devait épouser un jeune homme, bien qu’elle n’eût aucun désir
de le faire. Cependant, parce que le prophète l’avait annoncé, elle craignait de
désobéir à Dieu lui-même en désobéissant au prophète attitré de l’église.

Cela n’est pas scripturaire dans l’Eglise du Nouveau Testament. Un seul homme
ne remplit pas tous les rôles, ne doit pas devenir le chef ou le dictateur, ou encore
ne doit pas être le seul porte-parole de Dieu. Les prophètes font partie d'un
groupe. Normalement le Nouveau Testament les mentionne toujours au pluriel.
Lorsque l’un prophétise, les autres jugent cette prophétie. A nulle occasion il
n’est mentionné un homme seul déclarant: "Voici ce que Dieu dit, et vous devez
tous me croire!" Les prophètes s’adressent à des croyants, membres du Corps et
fonctionnant ensemble, l’un examinant l’autre. Il n’est pas scripturaire de
trouver dans l’église un ministère prophétique sans qu’il soit soumis à l’examen
des autres membres. Il est bien trop dangereux de permettre cela. Au fil des ans,
j’ai vu bien des désastres se produire dans les communautés à cause de cela.
Parce que les autres membres avaient autorisé une personne à exercer seule son
20
don prophétique ou son ministère prophétique, elle était devenue un dictateur
qui les avait tous dominés et dirigés par la suite. Et ceux qui sont dominés et
dirigés pensent qu’ils ne peuvent résister ou s’opposer à cette personne et à son
ministère sans avoir le sentiment de s’opposer aussi à Dieu. Cette situation, qui
est malsaine, ne devrait jamais être autorisée dans l’église. On ne devrait jamais
permettre qu’elle se crée.

Je dis toujours que, si vous voulez encourager les gens à chercher les dons
spirituels, à prophétiser et à entrer dans les divers ministères, vous avez donc
l’obligation biblique de ne pas simplement les encourager à prophétiser, mais
qu’il est nécessaire d’assurer un moyen d’examiner scripturairement cette
prophétie. Je crois que, si cette condition n’est pas respectée, il vaut mieux ne
pas s’impliquer dans la prophétie. C’est trop puissant et dangereux. Au fil des
ans, j’ai constaté à quel point la prophétie est un instrument puissant,
comparable à une voiture très puissante dont il vaut mieux vérifier les freins et
la direction avant de la conduire. Je vais vous donner un exemple.

Il y a quelques années, un couple américain de chrétiens pentecôtistes faisait


une œuvre excellente à Jérusalem. Une Suédoise s’est instaurée comme
prophétesse, et elle a commencé à prophétiser à ce charmant couple qu’il ne
devait plus vivre désormais ensemble, comme mari et femme, et que chacun
était fait pour vivre une vie hors du commun. A la fin, le mari a fini ses jours
dans un hôpital psychiatrique, de même que son épouse. Tel a été le résultat de
la pression que leur a fait subir cette fausse prophétesse, contre laquelle ils n’ont
pas su résister parce qu’ils craignaient, en s’y opposant, d’aller contre la volonté
de Dieu.

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J’insiste sur ce point, car il existe une tendance, dans le mouvement
charismatique en particulier, de dire: "Allons-y, entrons ensemble, passons un
bon moment, parlons en langues et prophétisons..." Mais il existe un garde-fou,
que nous trouvons dans le modèle de l’Eglise du Nouveau Testament, et les
limites que Dieu y a établies.

Lorsque nous rencontrons des hommes ayant un ministère prophétique, ou le


don de prophétie, rappelons-nous qu’ils doivent se soumettre au jugement.
L’une de nos responsabilités est d’apprendre comment juger. C’est ce que dit
Paul dans 1 Thessaloniciens 5:19-21: "N’éteignez pas l’Esprit; ne méprisez pas
les prophéties, mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon."
Il y a deux attitudes dangereuses. La première est d’éteindre l’Esprit en refusant
le don de prophétie, les dons spirituel en général et les manifestations. La
seconde est au contraire de tout accepter, d’accepter toute interprétation, toute
prophétie ou toute révélation sans l’examiner. Paul dit de ne pas agir ainsi, mais
d’examiner toute chose et de retenir ce qui est bon.

Lorsque j’étais en Afrique, j’ai souvent répété quelque chose aux Africains, et je
pense qu’ils doivent toujours s’en souvenir. Cette chose m’avait été répétée bien
souvent à moi aussi: "Il faut se souvenir que tout ce que les missionnaires ont
apporté n’est pas obligatoirement bon. Certaines choses ont été bonnes et
d’autres non. Certaines des choses que vous avez sont mieux que ce que les
missionnaires vous ont apportées." Ils me regardaient donc avec surprise, parce
que j’étais missionnaire. Je leur ai souvent répété ceci: "Vous savez vous-mêmes
comment agir. Lorsque vous mangez du poisson, vous mangez la chair et vous
laissez de côté les arêtes. Faites de même avec les missionnaires. Ne vous
étouffez pas avec les arêtes qu’un missionnaire vous aurait données."

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Cette vérité est bonne pour l’Eglise aujourd’hui. Lorsque quelqu’un se lève pour
annoncer ce qu’il a reçu de Dieu, une prophétie ou une révélation, je décide en
mon fort intérieur s’il s’agit de chair ou d’arête. Si c’est de la chair, je l’avale et
je suis fortifié; si c’est une arête, je ne l’avale pas afin de ne pas étouffer. Je la
laisse de côté. C’est ce que Dieu nous enjoint de faire avec toute chose.

Pour terminer, récapitulons la place du ministère prophétique dans l’église.


Cette personne est membre du Corps; elle fonctionne avec les autres membres
et est soumise à l’examen et la discipline du Corps dans son ensemble. Elle n’est
ni autocrate ni despote, et n’opère pas hors du cadre de l’église. Je vous propose
une image, belle et rafraîchissante, de la relation entre le ministère prophétique
et l’église dans son ensemble. Elle se trouve dans Zacharie 4:1-4. Le prophète a
reçu une vision qu’il décrit: "L’ange qui parlait avec moi revint et me réveilla
comme un homme que l’on réveille de son sommeil. Il me dit : Que vois-tu? Je
répondis: Ce que je vois, c’est un chandelier tout en or, avec un vase à son
sommet et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au
sommet du chandelier; le surplombant, deux oliviers, l’un à la droite du vase et
l’autre à sa gauche. Reprenant la parole, je dis à l’ange qui parlait avec moi:
Qu’est-ce que cela, mon seigneur?"

Zacharie n’a pas immédiatement reçu de réponse. D’abord, l’ange lui a donné
d’autres instructions, qui sont résumées au verset 6: "Ce n’est ni par la puissance
ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées." Ce verset
nous est familier. Il est le thème essentiel du chapitre quatre qui affirme que
Dieu va accomplir ses desseins dans le monde non par la puissance ou par la
force, la puissance énorme qu’il pourrait exercer, mais par son Esprit saint. C’est
l’image de ce chandelier d’or avec ses sept branches et un vase au sommet. Le
chandelier représente toujours l’Eglise dans l’Ecriture, l’huile qui l’alimente
23
représente l’Esprit saint. De chaque côté de ce chandelier, Zacharie a vu un
olivier. Il y avait un canal par lequel l’huile passait de l’olivier au chandelier.
L’huile était donc gardée pure et fraîche, et par conséquent la lumière qu’il
donnait était claire et pure. Mais Zacharie n’a pas encore reçu de réponse à sa
question et, dans les versets 11 à 13, il demande de nouveau à l’ange: "Que sont
ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche? Je pris une seconde
fois la parole et lui dis: Que sont les deux rameaux d’olivier, qui sont près des
deux tubes d’or d’où découle l’or? Et il me répondit: Ne reconnais-tu pas ce qu’ils
sont? Je dis: Non, mon seigneur."

Je peux déceler une certaine ironie dans la réponse de l’ange, parce que, si mon
interprétation est juste, Zacharie était l’un des deux oliviers. S’il ne le réalisait
pas, l’ange, en un certain sens, s’en amusait. Alors l’ange lui répond au verset
suivant: "Ce sont les deux oints (littéralement en hébreu: "les deux fils de
l’huile") qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre."
Vous remarquerez que nous retrouvons ici la définition du ministère
prophétique qui est "de se tenir debout devant le Seigneur, assister au conseil
du Seigneur, rester là auprès du Seigneur de toute la terre".

Nous trouvons la référence à ces deux oliviers dans le livre de l’Apocalypse 11:3-
4 où, concernant des événements qui, je le crois fermement, appartiennent au
futur, le Seigneur dit: "J’accorderai à mes deux témoins le don de prophétiser,
revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. Ce sont là les deux
oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre."
A ce sujet, le verset 10 dit: "... parce que ces deux prophètes ont tourmenté les
habitants de la terre."

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Les oliviers sont donc des prophètes; dans ce chapitre de l’Apocalypse, ce
sont deux personnes particulières appartenant au futur. Nous avons maintenant
une image de la relation entre le ministère prophétique et l’église. Les prophètes
sont comme l’olivier se tenant de chaque côté du chandelier qui est l’Eglise. De
ces oliviers, l’huile pure et fraîche est canalisée en direction du chandelier,
permettant à ce dernier de remplir sa fonction, qui est d’éclairer d’une lumière
claire et pure grâce à l’huile. Si la source d’huile est coupée, alors la lumière du
chandelier s’éteint. Pour fonctionner efficacement, et apporter la lumière au
monde, l’Eglise de Jésus-Christ doit avoir une provision continuelle d’huile
fraîche. Si elle tarit, l’Eglise ne fonctionne plus. Cette provision d’huile, dans la
vision de Zacharie, vient de la source qui est l’olivier. Ce dernier représente le
ministère prophétique. C’est pourquoi je pense que nous avons ici une image
claire de la relation entre le ministère prophétique et l’Eglise. Cette dernière ne
peut fonctionner sans cette huile pure et fraîche, sans la révélation et
l’inspiration pure et claire du Saint-Esprit qui la nourrit continuellement. Cette
huile vient du ministère prophétique.

Je crois, et cela est confirmé par d’autres passages de l’Ecriture, que l’Eglise a
besoin continuellement du ministère prophétique. Ce n’est pas un recours
d’extrême urgence ou un événement se produisant une ou deux fois chaque
siècle. Elle doit avoir continuellement cette provision d’huile, une révélation et
une inspiration fraîches qui la nourrissent, afin de répandre la lumière divine à
tous.
La déclaration faite dans Proverbes 29:18 rejoint ce propos: "Quand il n’y a pas
de vision, le peuple est sans frein."
Certaines versions disent "le peuple périt" ou "le peuple est dénudé". Le mot
hébreu prête à ces interprétations diverses. Mais on peut affirmer ceci: le peuple

25
de Dieu est dans une terrible condition s’il n’y a pas de vision. Il ne peut vivre et
fonctionner comme Dieu le voudrait.

Le mot "vision" signifie "une révélation fraîche et directe". Ce n’est pas


simplement le fait d’avoir la Bible et de la lire, ni d’en enseigner la doctrine, mais
c’est d'avoir une vision fraîche et immédiate. Il est dit de l’époque où Elie était
souverain sacrificateur et où Samuel entrait dans le ministère prophétique qu’il
n’y avait pas de vision en ces jours-là, et que le peuple de Dieu s’égarait. Les gens
vivaient dans les ténèbres et le péché parce qu’il n’y avait pas de révélation claire
et fraîche du Seigneur pour nourrir le peuple de Dieu.
Je crois que c’est absolument vrai aujourd’hui. Si nous n’avons pas de vision, le
peuple de Dieu périt. Connaître simplement la doctrine, tout en étant juste dans
tout ce que nous croyons, n’est pas un substitut à la révélation directe de Dieu.
Dieu a non seulement mis à notre disposition l’Ecriture pour nous enseigner
d’une manière générale, mais il a une parole spécifique pour notre temps, tout
comme il a été nécessaire à Ninive de savoir qu’il ne lui restait que quarante
jours avant le jugement.

A une autre époque, il a été nécessaire à Israël de savoir que le Messie était sur
le point de venir. Pour Paul aussi, il lui a été nécessaire de savoir
personnellement ce qu’il lui adviendrait à Jérusalem. Cela ne pouvait être donné
par une révélation générale au travers de l’Ecriture, mais nécessitait une
révélation particulière par le ministère prophétique à un moment spécifique.
Ma conviction personnelle est que nous vivons à une époque de crises, de
bouleversements et de dangers, où tout change à une rapidité vertigineuse.
Aucune homme, dans sa pensée naturelle, ne peut dans ces conditions, se forger
une opinion fiable sur ce qui se produira dans cinq ans dans les domaines
financier, économique, militaire et social. S’il existe une période où le peuple de
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Dieu a besoin d’une huile fraîche, d’une révélation divine directe qui nourrisse
l’Eglise, assurément, je crois que c’est maintenant.
Nous ne pouvons donc pas nous passer du ministère prophétique en nous
disant: "C’était bon pour autrefois, pour l’époque apostolique ou même pour
celle de l’Ancien Testament!" Le ministère prophétique est peut-être plus
nécessaire aujourd’hui qu’à toute autre période de l’histoire de l’Eglise. Nous
avons besoin de connaître ce que l’enseignement doctrinal ne peut nous
apprendre et ce que les sources d’information courantes ne peuvent nous
apporter. Dieu est prêt à nous le révéler.

A ce sujet, je suis frappé par la similitude de notre époque avec celle de Noé.
Evoquant la fin des temps, Jésus dit, dans Matthieu 24:37: "Comme aux jours
de Noé ainsi en sera-til à l’avènement du Fils de l’homme."
Je songe au mal qui s’était répandu sur la terre à l’époque de Noé. Celle-ci était
remplie de violence, toutes les pensées et imaginations conçues dans le cœur de
l’homme étaient continuellement mauvaises. Toute chair avait corrompu sa
voie. Nous pouvons aujourd’hui constater les mêmes effets dans nos sociétés
modernes, comme à l’époque de Noé. Le mal, la corruption et la méchanceté
règnent dans notre société aujourd’hui comme au temps de Noé.

Pourtant, dans Hébreux 11:7, un autre aspect nous est montré: "C’est par la foi
que Noé, divinement averti de ce qu’on ne voyait pas encore et saisi d’une pieuse
crainte, construisit une arche pour sauver sa famille..."

De même que Noé a reçu une révélation divine de ce qui allait se produire sur
la terre, et les instructions nécessaires pour être préservé de la destruction, lui
et sa famille, de même je suis persuadé qu’en ces derniers jours, semblables à
ceux de Noé, qui étaient plein de méchanceté, nous devons agir comme l’a fait
27
cet homme. Nous devons rester ouverts aux révélations divines spécifiques pour
nous guider et nous montrer ce que nous ne pouvons appréhender par la
connaissance seule de la doctrine biblique et les médias mis à notre disposition.
Je crois que si, comme Dieu le demande, l’Eglise doit éclairer le monde à la fin
de cet âge, où les ténèbres couvrent la terre et les hommes, le message divin
qu’elle doit percevoir est celui d’Esaïe 60:1: "Lève-toi, éclaire et brille, car la
lumière vient!" La partie essentielle de ce message est la pleine restauration du
ministère prophétique, comparable aux oliviers approvisionnant d’huile le
chandelier, qui est l'Eglise.

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Cessez de vous trouver des excuses et faîtes en sorte que
votre désir d’étudier la parole de Dieu devienne une
réalité !
Cours biblique par correspondance:
‘Les fondations chrétiennes’ par Derek Prince
La plupart des chrétiens ont un désir sincère d’une meilleure connaissance de la Bible. Ils savent qu’une étude
suivie et approfondie de la parole de Dieu est indispensable pour mûrir et vivre une vie chrétienne efficace.
Malheureusement, la plupart manquent aussi de discipline, de direction et de motivation pour réussir une telle
étude. Par conséquent, ils passent à coté des nombreux avantages obtenus par la connaissance et l’application
de la Parole. Afin de fournir une direction et une discipline systématique dans l’étude de la Bible, Derek Prince
a développé le cours par correspondance ‘Les fondations chrétiennes’. Cette étude par correspondance vous
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