Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'EGLISE
et les ministères
Les prophètes
Derek Prince
LES PROPHÈTES
Nous avons commencé par examiner ce que j’appelle les principaux ministères
dans l’Eglise, tels qu’ils sont cités dans Ephésiens 4:11, c’est-à-dire les apôtres,
les prophètes, les évangélistes, les bergers et les enseignants. Parmi ces
ministères, j’ai distingué ceux qui sont itinérants et celui qui est sédentaire. Les
ministères itinérants ne sont pas confinés à une localité particulière, mais sont
disponibles, selon la direction de l’Esprit saint, pour l’ensemble du corps de
Christ, la véritable Eglise. Le ministère sédentaire, de pasteur ou de berger, sera
étudié par la suite.
Parmi les ministères itinérants, nous avons étudié celui de l’apôtre; nous allons
maintenant aborder celui de prophète. Le ministère de prophète est un
ministère général, que l’on trouve présent dans toute l’Ecriture. La première
personne décrite comme prophète est Abraham. Le Seigneur dit à un roi païen:
"Demande-lui de prier pour toi, car il est prophète, et tes épouses seront
guéries." Bien entendu, il y a dans l’Ecriture des prophètes cités avant Abraham,
car il est dit dans l’épître de Jude que le "septième depuis Adam", c’est-à-dire la
septième génération après Adam, était prophète. Et, dans Actes 3, Pierre dit que
Dieu a eu ses saints prophètes depuis le commencement du monde.
Dans 1 Rois 18, nous voyons un autre incident se rapportant à Elie. A cette
époque, il n’avait pas plu depuis trois ans et demi. La déclaration d’Elie s’était
donc avérée juste: Il contrôlait bien la pluie et la rosée. Après ce temps, Elie a
reçu un ordre du Seigneur. Nous le lisons au verset 1: "Bien des jours
s’écoulèrent, et la parole de l’Eternel fut adressée à Elie la troisième année en
ces termes: Va te présenter devant Achab et j’enverrai de la pluie sur la surface
du sol."
Ces paroles m’ont impressionné; par elles, j’ai compris que le prophète ne peut
être détaché de son message. Il ne s’agit pas simplement d’un message, mais
d’un homme avec un message. Dieu a dit à Elie: "Va voir Achab, et j’enverrai la
pluie." En un certain sens, c’est Elie lui-même le message. J’ai lu un livre intitulé
"Dieu emploie des hommes et non des méthodes". Effectivement, nous
élaborons souvent des méthodes que nous nous efforçons de suivre, et nous
pouvons dire que celles de Dieu sont inutiles s’il n’a pas les hommes qui puissent
les suivre. Nous ne pouvons imaginer un autre personnage prenant la place
d’Elie. Il était caractéristique dans sa manière de représenter Dieu par son
audace, par le refus de se compromettre et de montrer un respect particulier
pour Achab en tant que roi. Il a refusé de plier le genou. Il avait un message qui
venait de Dieu et il fallait qu’il l’annonce. C’est là l’esprit du véritable prophète
selon la Bible.
5
Aujourd’hui, quand vous discutez avec des prédicateurs comme je l’ai fait
durant de nombreuses années, vous constatez que lorsqu’il s’agit d’annoncer un
message de la part de Dieu, ou de suivre une action spécifique, la plupart vont
s’asseoir et s’interroger sur ce que vont dire les gens. Quelle sera leur réaction?
Que feront-ils? Mais le prophète biblique ne s’en inquiétait pas. Il avait entendu
la parole de Dieu et il devait annoncer ce qu’il avait entendu sans rien ajouter ni
retrancher. Dans l’Ancien Testament, comme dans le Nouveau, il y a de
nombreux prophètes créés par les hommes, et ce ne sont pas de vrais prophètes.
En fait, l’un des thèmes récurrents dans le livre du prophète Jérémie est la
présence des faux prophètes de son temps. Tout comme au temps d’Achab, les
faux prophètes étaient bien plus nombreux que les vrais. Dans Jérémie 23:15-
23, nous voyons un passage montrant le contraste entre les vrais et les faux
prophètes. Vous noterez la répétition de l’expression "assister au conseil de
l’Eternel". Cela correspond à ce que veut dire Elie quand il parle de "se tenir
devant le Seigneur". Nous lisons, dans Jérémie 23:15: "C’est pourquoi ainsi
parle l’Eternel des armées sur les prophètes (il s’agit des faux prophètes): Voici
que je vais les nourrir d’absinthe et que je leur ferai boire des eaux
empoisonnées; car c’est par les prophètes de Jérusalem que la corruption s’est
répandue dans tout le pays."
Nous voyons dans ce passage l’influence du ministère prophétique; s’il est pur,
il entraîne la pureté, et s’il est impur et profane, alors il entraîne l’impureté et la
profanation dans tout le pays. Je pense sincèrement que, lorsque nous prenons
l’exemple de l’Amérique aujourd’hui, nous voyons la profanation répandue dans
tout le pays et, derrière cela, l’œuvre des faux prophètes, ces hommes ayant mal
représenté Dieu et l’excellence de sa sainteté. Ils ont déclaré avoir d’autres
sources d’autorité que le vrai Dieu, et toute la nation a été profanée. Si nous
6
examinons cela à la lumière des Ecritures, nous trouvons la réelle source de
profanation de ce pays. Lisons cela au verset 16: "Ainsi parle l’Eternel des
armées: N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent! Ils vous
illusionnent; ils racontent des visions de leur propre cœur, et non de ce qui vient
de la bouche de l’Eternel. Ils osent dire à ceux qui me méprisent: L’Eternel a dit:
Vous aurez la paix. Et ils disent à quiconque suit l’obstination de son cœur: Il ne
t’arrivera aucun malheur!"
Vous noterez que ce message s’adresse aux temps que nous sommes en train de
vivre, c’est-à-dire les derniers jours. Puis, au verset 21, Dieu reprend le thème
des faux prophètes: "Je n’ai pas envoyé ces prophètes, et ils ont couru; je ne leur
ai point parlé, et ils ont prophétisé."
Vouloir faire le bien n’est pas suffisant. Il est même extrêmement dangereux de
faire des œuvres bien intentionnées si vous n’en avez pas la commission de Dieu.
Lisons encore le verset 22: "S’ils avaient assisté à mon conseil, ils auraient dû
7
faire entendre mes paroles à mon peuple et les faire revenir de leur mauvaise
voie, de la méchanceté de leurs agissements."
Nous voyons de nouveau que la marque du vrai prophète est qu’il se tient dans
le conseil de Dieu. Si les prophètes dont il est question dans ce passage s’étaient
tenus devant le conseil de Dieu, ils auraient entendu sa voix et ils auraient
entraîné le peuple à entendre sa parole. Le peuple se serait repenti et serait
retourné à Dieu. Ainsi, en un certain sens, les prophètes sont responsables de la
condition de la nation dans son ensemble. Poursuivons avec les versets 23 à 25:
"Ne suis-je un Dieu que de près, dit le Seigneur, et ne suis-je pas aussi un Dieu
de loin? Quelqu’un se cachera-t-il dans un lieu caché sans que je le voie? dit le
Seigneur. Est-ce que je ne remplis pas, moi, les cieux et la terre? dit le Seigneur.
J’ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom ce qui est
faux, en disant: J’ai fait un songe! J’ai fait un songe!"
Ce n’est pas tant la compagnie des autres qui m’offusquait, mais, en considérant
ce que Dieu m’avait montré, et ce que je connaissais à présent de lui, je ne
pouvais plus m’associer à eux avec le langage qu’ils utilisaient, avec leurs formes
de divertissement et toute leur attitude de vie. Je me souviens des nombreuses
nuits assis, solitaire, parce que la main de Dieu était sur moi. Ceux qui ne sont
pas volontaires pour faire ce chemin solitaire ne peuvent passer avec succès
l’épreuve.
Lisons encore le verset 19, qui est vraiment le noyau de ce ministère: "C’est
pourquoi ainsi parle l’Eternel: Si tu reviens à moi, je te ferai revenir à ton poste
11
devant moi. (Notez ici encore l’essence du ministère prophétique: "Je te ferai
revenir devant moi.") Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras
comme ma bouche."
La pureté et l’intégrité sont nécessaires. On ne peut mélanger le précieux et le
vil. Il faut les séparer, se débarrasser de l’impureté et de tout ce qui déplaît à
Dieu. Puis Dieu dit: "Tu seras comme ma bouche." Il affirme: "Je cherche un
porteparole, mais celui qui veut être ce porte-parole doit répondre à mes
exigences et à mes conditions."
Finalement, et c’est très important, le verset 19 ajoute: "C’est à eux de revenir à
toi, ce n’est pas à toi à revenir à eux."
Lorsque vous recevez un message ou une révélation, vous ne pouvez pas vous
compromettre avec les hommes. Vous ne pouvez pas diminuer vos exigences ou
dépasser la ligne de conduite que vous montre le Seigneur. Vous devez attendre
qu’ils reviennent à vous. Ce texte montre à quel point être le porte-parole de
Dieu exige une disponibilité rigoureuse envers Dieu.
Il n’y a aucune réponse, aucune réaction, rien ne se produit. Alors ils haussent
les épaules et disent: "La parole de Dieu ne revient pas à lui sans effet." Ce n’est
pas ce que dit l’Ecriture; elle affirme en effet: "La parole de Dieu qui sort de la
12
bouche de Dieu ne retourne pas à lui sans effet." Cela dépend en fait du
porteparole. Il ne s’agit pas simplement de la parole, mais aussi de la bouche
annonçant cette parole de Dieu. Je vous ai montré, dans Jérémie 15, les
conditions pour être le porte-parole de Dieu. Il y a naturellement une grande
vérité en cela. Lorsque mes paroles sortent de ma bouche, mon souffle les
accompagne. Je ne peux pas parler sans que l’air sorte de ma bouche. Lorsque
les paroles de Dieu sortent de la bouche de Dieu, son souffle, son Esprit, les
accompagne. Les paroles sans l’Esprit n’apportent pas la vie, car "la lettre tue,
mais l’Esprit vivifie". Lorsque Jérémie s’est mis à la disposition du Seigneur
pour être son porte-parole, Dieu lui a dit: "Ma parole n’est-elle pas un marteau
qui fait éclater le roc!" (Jérémie 23:29) Cette parole subsiste à jamais, elle ne
faillira jamais.
Après cette incursion dans l’Ancien Testament, nous allons nous tourner vers
des personnages du Nouveau Testament afin d’observer leur ministère
prophétique. J’ai établi une liste de dix prophètes. Vous noterez que seul l’un
d’eux est aussi un évangéliste, même si l’église moderne qualifie d’évangéliste
bien des personnes, sans songer à qualifier quiconque d’apôtre ou de prophète.
Lisons Actes 11:27-29: "En ces jours-là, des prophètes descendirent de
Jérusalem à Antioche. (Il est clair, dans ce passage de l’Ecriture, que ces
hommes étaient reconnus comme prophètes dans l’Eglise.)
L’un d’eux, du nom d’Agabus, se leva et déclara par l’Esprit qu’il y aurait une
grande famine sur la terre entière. (Nous ne savons pas exactement comment il
a fait cette déclaration, s’il était en train de prophétiser ou s’il annonçait une
révélation qu’il avait déjà reçue.) Elle eut lieu, en effet, sous Claude. Les disciples
(les chrétiens qui ont cru en cette prophétie et ont agi en conséquence)
13
décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui
habitaient la Judée."
Cette révélation prophétique a été acceptée par l’église d’Antioche et a
déterminé son action. Les gens ne se sont pas simplement dit: "Quelle
merveilleuse révélation, mon frère!" Mais ils ont agi en conséquence.
Il y avait des prophètes, et l’un d’eux était Agabus. La phrase suggère qu’il y
avait au moins deux autres prophètes en plus d’Agabus, ce qui fait, pour la liste
que j’ai établie, un minimum de trois prophètes.
Poursuivons notre lecture avec Actes 13:1: "Il y avait, dans l’église qui était à
Antioche, des prophètes et des enseignants: Barnabas, Siméon appelé Niger,
Lucius de Cyrène, Manaën qui avait été élevé avec Hérode le Tétrarque, et Saul."
Voici cinq personnes qui étaient reconnues par leur église comme ayant le
ministère de prophètes. Deux autres sont encore mentionnées dans Actes 15:32:
"Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frères et les
affermirent par de nombreux discours."
Dans Actes 21:10 nous voyons encore une référence à Agabus, mais cela ne
change rien à notre liste qui compte à présent dix personnes appelées prophètes.
J’aimerais, à présent, que nous considérions la distinction entre les ministères
d’apôtre, de prophète et d’enseignant.
14
L’apôtre a une tâche particulière. Lorsque l’Esprit saint, dans Actes 13, a
séparé Saul et Barnabas, il a dit: "Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour
l’œuvre à laquelle je les ai appelés." Ils étaient appelés à une œuvre de fondation
et de mise en ordre des églises.
Prenons Jonas 3:4. Sans m’attarder sur le récit, je rappelle que Dieu voulait
envoyer Jonas à Ninive: "Jonas commença par faire dans la ville une journée de
marche. Il criait ces mots: Encore quarante jours, et Ninive sera bouleversée!"
Ninive avait encore quarante jours avant que Dieu fasse intervenir son
jugement. C’était une révélation spécifique donnée à une seule personne, Jonas,
au sujet d’un lieu unique, Ninive, à une époque précise.
15
Maintenant, si Jonas avait été un évangéliste, il serait allé prêcher dans cette
ville selon des termes généraux sur le péché et ses conséquences, et sur le
jugement de Dieu. Tout ce qu’il aurait dit aurait été juste, certes, mais n’aurait
pas révélé que le jugement était arrêté dans une période de quarante jours. C’est
là que réside la différence entre l’évangéliste et le prophète. S’il avait été
enseignant, Jonas aurait disserté sur les nombreux aspects des œuvres et
jugements de Dieu, mais il n’aurait pas apporté une révélation spécifique. Je
pense que les gens sont plus réceptifs lorsque, à l’exposé des vérités générales,
s’ajoute une révélation spécifique de Dieu qui éclaire au tréfonds de leur
situation particulière. C’est ce qui donne un impact particulier au ministère et
au message prophétiques.
Vous noterez de nouveau que Jean était plus qu’un simple prédicateur. Il aurait
pu prêcher sur le péché et ses conséquences, appeler les gens à la repentance et
même les baptiser. Mais il avait une révélation spécifique à une époque précise.
"Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, et il vous baptisera
d’Esprit saint." Jean n’aurait pu savoir cela sans une révélation précise
individuelle reçue directement de Dieu. C’est ce qui l’ôtait du rang de
prédicateur ou d’enseignant et le mettait au rang des prophètes.
16
Nous avons déjà lu le passage situé dans Actes 11 concernant Agabus, qui est
venu avec les autres prophètes à l’église d’Antioche, et a prédit qu’il y aurait une
famine dans un proche avenir. Cette famine a eu lieu sous l’empereur Claude.
Agabus n’aurait pu connaître cette famine à venir sans une révélation spécifique
et personnelle de Dieu.
17
un verset que nous avons déjà vu de nombreuses fois, il est dit: "C’est lui (Christ)
qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes..."
Il est clair que tous n’ont pas reçu le ministère de prophète. Nous pouvons
comparer ce texte avec celui de 1 Corinthiens 12:28-29, où Paul dit: "Dieu a
établi dans l’Eglise premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes,
troisièmement les enseignants... Tous sont-ils apôtres? (La réponse est "non",
bien entendu.) Tous sont-ils prophètes? (La réponse est "non" également)"
En d’autres termes, tous n’ont pas le ministère de prophète. D’un autre côté, en
ce qui concerne l’exercice du don de prophétie, Paul dit qu’il est ouvert à tous
les croyants. Voyons cela dans 1 Corinthiens 14:31: "Car vous pouvez tous
prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient
exhortés."
Je pense donc que nous pouvons établir une distinction entre prophétiser, c’est-
à-dire exercer le don spirituel, et avoir un ministère prophétique qui, lui, est
bien plus qu’exercer le don spirituel, puisque c’est un ministère impliquant
l’homme tout entier. Le prophète lui-même est son message. Un ministère est
donc bien plus qu’un don spirituel; c’est un mode de vie entièrement consacré.
Le don spirituel est exercé un bref moment en vue d’une manifestation
surnaturelle. Ainsi, selon la compréhension que j’ai du don spirituel de
prophétie dans le Nouveau Testament, il est accordé par la parole de Dieu à tout
croyant qui le recherche et le reçoit. Mais le ministère prophétique n’est pas
donné à tout croyant.
Cela peut vous troubler, mais Paul parle des langues comme étant un signe non
pour l’édification de soi-même, mais comme signe surnaturel destiné aux non-
croyants. C’est ce qui est arrivé à la Pentecôte. Les personnes sur lesquelles est
descendu l’Esprit saint ont parlé en des langues qu’elles ne connaissaient pas,
mais que les non-croyants ont comprises, et cela est devenu un signe pour les
non-croyants. Cela se produit parfois encore aujourd’hui. Ce n’est pas l’emploi
commun des langues aujourd’hui, mais c’est, encore actuellement, un signe
surnaturel pour atteindre les non-croyants. Un croyant peut, sous l’action de
l’Esprit saint, parler une langue qu’il ne comprend pas, et qui est comprise par
le non-croyant qui est présent et qui l’entend. J’ai vu cela se produire et j’ai vu
la puissance de conviction qu’apporte cet acte.
Lisons la deuxième partie du verset 22: "La prophétie, au contraire, est un signe
non pour les non-croyants, mais pour les croyants."
La prophétie dans le Nouveau Testament est conçue pour les croyants. Il est
important de s’en souvenir, parce qu’il en est autrement de la prophétie sous
l’Ancienne Alliance. Dans 1 Corinthiens 14:29, nous trouvons un autre aspect
très important du ministère prophétique ainsi que de la prophétie dans le
Nouveau Testament: "Pour les prophètes, que deux ou trois parlent, et que les
autres jugent."
19
Dans le modèle de l’Eglise du Nouveau Testament, ce n’est pas une seule
personne qui prophétise et que tous écoutent, mais c’est un groupe de personnes
qui prophétisent. Quand l’un prophétise, ou partage une révélation, le devoir du
groupe est d’examiner la prophétie et le prophète. De cette manière, nul, par
don de prophétie ou ministère prophétique, ne peut devenir dictateur du groupe
ni de l’église.
Cela n’est pas scripturaire dans l’Eglise du Nouveau Testament. Un seul homme
ne remplit pas tous les rôles, ne doit pas devenir le chef ou le dictateur, ou encore
ne doit pas être le seul porte-parole de Dieu. Les prophètes font partie d'un
groupe. Normalement le Nouveau Testament les mentionne toujours au pluriel.
Lorsque l’un prophétise, les autres jugent cette prophétie. A nulle occasion il
n’est mentionné un homme seul déclarant: "Voici ce que Dieu dit, et vous devez
tous me croire!" Les prophètes s’adressent à des croyants, membres du Corps et
fonctionnant ensemble, l’un examinant l’autre. Il n’est pas scripturaire de
trouver dans l’église un ministère prophétique sans qu’il soit soumis à l’examen
des autres membres. Il est bien trop dangereux de permettre cela. Au fil des ans,
j’ai vu bien des désastres se produire dans les communautés à cause de cela.
Parce que les autres membres avaient autorisé une personne à exercer seule son
20
don prophétique ou son ministère prophétique, elle était devenue un dictateur
qui les avait tous dominés et dirigés par la suite. Et ceux qui sont dominés et
dirigés pensent qu’ils ne peuvent résister ou s’opposer à cette personne et à son
ministère sans avoir le sentiment de s’opposer aussi à Dieu. Cette situation, qui
est malsaine, ne devrait jamais être autorisée dans l’église. On ne devrait jamais
permettre qu’elle se crée.
Je dis toujours que, si vous voulez encourager les gens à chercher les dons
spirituels, à prophétiser et à entrer dans les divers ministères, vous avez donc
l’obligation biblique de ne pas simplement les encourager à prophétiser, mais
qu’il est nécessaire d’assurer un moyen d’examiner scripturairement cette
prophétie. Je crois que, si cette condition n’est pas respectée, il vaut mieux ne
pas s’impliquer dans la prophétie. C’est trop puissant et dangereux. Au fil des
ans, j’ai constaté à quel point la prophétie est un instrument puissant,
comparable à une voiture très puissante dont il vaut mieux vérifier les freins et
la direction avant de la conduire. Je vais vous donner un exemple.
21
J’insiste sur ce point, car il existe une tendance, dans le mouvement
charismatique en particulier, de dire: "Allons-y, entrons ensemble, passons un
bon moment, parlons en langues et prophétisons..." Mais il existe un garde-fou,
que nous trouvons dans le modèle de l’Eglise du Nouveau Testament, et les
limites que Dieu y a établies.
Lorsque j’étais en Afrique, j’ai souvent répété quelque chose aux Africains, et je
pense qu’ils doivent toujours s’en souvenir. Cette chose m’avait été répétée bien
souvent à moi aussi: "Il faut se souvenir que tout ce que les missionnaires ont
apporté n’est pas obligatoirement bon. Certaines choses ont été bonnes et
d’autres non. Certaines des choses que vous avez sont mieux que ce que les
missionnaires vous ont apportées." Ils me regardaient donc avec surprise, parce
que j’étais missionnaire. Je leur ai souvent répété ceci: "Vous savez vous-mêmes
comment agir. Lorsque vous mangez du poisson, vous mangez la chair et vous
laissez de côté les arêtes. Faites de même avec les missionnaires. Ne vous
étouffez pas avec les arêtes qu’un missionnaire vous aurait données."
22
Cette vérité est bonne pour l’Eglise aujourd’hui. Lorsque quelqu’un se lève pour
annoncer ce qu’il a reçu de Dieu, une prophétie ou une révélation, je décide en
mon fort intérieur s’il s’agit de chair ou d’arête. Si c’est de la chair, je l’avale et
je suis fortifié; si c’est une arête, je ne l’avale pas afin de ne pas étouffer. Je la
laisse de côté. C’est ce que Dieu nous enjoint de faire avec toute chose.
Zacharie n’a pas immédiatement reçu de réponse. D’abord, l’ange lui a donné
d’autres instructions, qui sont résumées au verset 6: "Ce n’est ni par la puissance
ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées." Ce verset
nous est familier. Il est le thème essentiel du chapitre quatre qui affirme que
Dieu va accomplir ses desseins dans le monde non par la puissance ou par la
force, la puissance énorme qu’il pourrait exercer, mais par son Esprit saint. C’est
l’image de ce chandelier d’or avec ses sept branches et un vase au sommet. Le
chandelier représente toujours l’Eglise dans l’Ecriture, l’huile qui l’alimente
23
représente l’Esprit saint. De chaque côté de ce chandelier, Zacharie a vu un
olivier. Il y avait un canal par lequel l’huile passait de l’olivier au chandelier.
L’huile était donc gardée pure et fraîche, et par conséquent la lumière qu’il
donnait était claire et pure. Mais Zacharie n’a pas encore reçu de réponse à sa
question et, dans les versets 11 à 13, il demande de nouveau à l’ange: "Que sont
ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche? Je pris une seconde
fois la parole et lui dis: Que sont les deux rameaux d’olivier, qui sont près des
deux tubes d’or d’où découle l’or? Et il me répondit: Ne reconnais-tu pas ce qu’ils
sont? Je dis: Non, mon seigneur."
Je peux déceler une certaine ironie dans la réponse de l’ange, parce que, si mon
interprétation est juste, Zacharie était l’un des deux oliviers. S’il ne le réalisait
pas, l’ange, en un certain sens, s’en amusait. Alors l’ange lui répond au verset
suivant: "Ce sont les deux oints (littéralement en hébreu: "les deux fils de
l’huile") qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre."
Vous remarquerez que nous retrouvons ici la définition du ministère
prophétique qui est "de se tenir debout devant le Seigneur, assister au conseil
du Seigneur, rester là auprès du Seigneur de toute la terre".
Nous trouvons la référence à ces deux oliviers dans le livre de l’Apocalypse 11:3-
4 où, concernant des événements qui, je le crois fermement, appartiennent au
futur, le Seigneur dit: "J’accorderai à mes deux témoins le don de prophétiser,
revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. Ce sont là les deux
oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre."
A ce sujet, le verset 10 dit: "... parce que ces deux prophètes ont tourmenté les
habitants de la terre."
24
Les oliviers sont donc des prophètes; dans ce chapitre de l’Apocalypse, ce
sont deux personnes particulières appartenant au futur. Nous avons maintenant
une image de la relation entre le ministère prophétique et l’église. Les prophètes
sont comme l’olivier se tenant de chaque côté du chandelier qui est l’Eglise. De
ces oliviers, l’huile pure et fraîche est canalisée en direction du chandelier,
permettant à ce dernier de remplir sa fonction, qui est d’éclairer d’une lumière
claire et pure grâce à l’huile. Si la source d’huile est coupée, alors la lumière du
chandelier s’éteint. Pour fonctionner efficacement, et apporter la lumière au
monde, l’Eglise de Jésus-Christ doit avoir une provision continuelle d’huile
fraîche. Si elle tarit, l’Eglise ne fonctionne plus. Cette provision d’huile, dans la
vision de Zacharie, vient de la source qui est l’olivier. Ce dernier représente le
ministère prophétique. C’est pourquoi je pense que nous avons ici une image
claire de la relation entre le ministère prophétique et l’Eglise. Cette dernière ne
peut fonctionner sans cette huile pure et fraîche, sans la révélation et
l’inspiration pure et claire du Saint-Esprit qui la nourrit continuellement. Cette
huile vient du ministère prophétique.
Je crois, et cela est confirmé par d’autres passages de l’Ecriture, que l’Eglise a
besoin continuellement du ministère prophétique. Ce n’est pas un recours
d’extrême urgence ou un événement se produisant une ou deux fois chaque
siècle. Elle doit avoir continuellement cette provision d’huile, une révélation et
une inspiration fraîches qui la nourrissent, afin de répandre la lumière divine à
tous.
La déclaration faite dans Proverbes 29:18 rejoint ce propos: "Quand il n’y a pas
de vision, le peuple est sans frein."
Certaines versions disent "le peuple périt" ou "le peuple est dénudé". Le mot
hébreu prête à ces interprétations diverses. Mais on peut affirmer ceci: le peuple
25
de Dieu est dans une terrible condition s’il n’y a pas de vision. Il ne peut vivre et
fonctionner comme Dieu le voudrait.
A une autre époque, il a été nécessaire à Israël de savoir que le Messie était sur
le point de venir. Pour Paul aussi, il lui a été nécessaire de savoir
personnellement ce qu’il lui adviendrait à Jérusalem. Cela ne pouvait être donné
par une révélation générale au travers de l’Ecriture, mais nécessitait une
révélation particulière par le ministère prophétique à un moment spécifique.
Ma conviction personnelle est que nous vivons à une époque de crises, de
bouleversements et de dangers, où tout change à une rapidité vertigineuse.
Aucune homme, dans sa pensée naturelle, ne peut dans ces conditions, se forger
une opinion fiable sur ce qui se produira dans cinq ans dans les domaines
financier, économique, militaire et social. S’il existe une période où le peuple de
26
Dieu a besoin d’une huile fraîche, d’une révélation divine directe qui nourrisse
l’Eglise, assurément, je crois que c’est maintenant.
Nous ne pouvons donc pas nous passer du ministère prophétique en nous
disant: "C’était bon pour autrefois, pour l’époque apostolique ou même pour
celle de l’Ancien Testament!" Le ministère prophétique est peut-être plus
nécessaire aujourd’hui qu’à toute autre période de l’histoire de l’Eglise. Nous
avons besoin de connaître ce que l’enseignement doctrinal ne peut nous
apprendre et ce que les sources d’information courantes ne peuvent nous
apporter. Dieu est prêt à nous le révéler.
A ce sujet, je suis frappé par la similitude de notre époque avec celle de Noé.
Evoquant la fin des temps, Jésus dit, dans Matthieu 24:37: "Comme aux jours
de Noé ainsi en sera-til à l’avènement du Fils de l’homme."
Je songe au mal qui s’était répandu sur la terre à l’époque de Noé. Celle-ci était
remplie de violence, toutes les pensées et imaginations conçues dans le cœur de
l’homme étaient continuellement mauvaises. Toute chair avait corrompu sa
voie. Nous pouvons aujourd’hui constater les mêmes effets dans nos sociétés
modernes, comme à l’époque de Noé. Le mal, la corruption et la méchanceté
règnent dans notre société aujourd’hui comme au temps de Noé.
Pourtant, dans Hébreux 11:7, un autre aspect nous est montré: "C’est par la foi
que Noé, divinement averti de ce qu’on ne voyait pas encore et saisi d’une pieuse
crainte, construisit une arche pour sauver sa famille..."
De même que Noé a reçu une révélation divine de ce qui allait se produire sur
la terre, et les instructions nécessaires pour être préservé de la destruction, lui
et sa famille, de même je suis persuadé qu’en ces derniers jours, semblables à
ceux de Noé, qui étaient plein de méchanceté, nous devons agir comme l’a fait
27
cet homme. Nous devons rester ouverts aux révélations divines spécifiques pour
nous guider et nous montrer ce que nous ne pouvons appréhender par la
connaissance seule de la doctrine biblique et les médias mis à notre disposition.
Je crois que si, comme Dieu le demande, l’Eglise doit éclairer le monde à la fin
de cet âge, où les ténèbres couvrent la terre et les hommes, le message divin
qu’elle doit percevoir est celui d’Esaïe 60:1: "Lève-toi, éclaire et brille, car la
lumière vient!" La partie essentielle de ce message est la pleine restauration du
ministère prophétique, comparable aux oliviers approvisionnant d’huile le
chandelier, qui est l'Eglise.
28
Cessez de vous trouver des excuses et faîtes en sorte que
votre désir d’étudier la parole de Dieu devienne une
réalité !
Cours biblique par correspondance:
‘Les fondations chrétiennes’ par Derek Prince
La plupart des chrétiens ont un désir sincère d’une meilleure connaissance de la Bible. Ils savent qu’une étude
suivie et approfondie de la parole de Dieu est indispensable pour mûrir et vivre une vie chrétienne efficace.
Malheureusement, la plupart manquent aussi de discipline, de direction et de motivation pour réussir une telle
étude. Par conséquent, ils passent à coté des nombreux avantages obtenus par la connaissance et l’application
de la Parole. Afin de fournir une direction et une discipline systématique dans l’étude de la Bible, Derek Prince
a développé le cours par correspondance ‘Les fondations chrétiennes’. Cette étude par correspondance vous
permet de travailler à votre propre rythme, tout en offrant l’avantage d’un contact direct avec un coordinateur
biblique qui peut vous fournir une direction ou de l’aide. Le cours est conçu autour de techniques
d’enseignements établies et efficaces et est méthodique, avec des fondements bibliques et pratiques. Si vous
souhaitez obtenir une brochure gratuit vous donnant plus d’informations sur le cours et comment vous inscrire
(Europe et DOM/TOM seulement), merci de contacter:
Derek Prince Ministries France, B.P 31, 34210 Olonzac Tel 04 68 91 38 72, fax 04 68 91 38 63
Email: info@derekprince.fr
29