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Article de Comille Lorbey

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ll foudroit toute une vie pour vroiment connoître Io Bretogne. Cette péninsule,
qui représente 6o/o du territoire fronçois, est unique por ses poysoges, so cultüre et
ses troditions. Pour commencer votre voyoge en-poys breton, nous vous proposons
de découvrir lo portie sud du déportement du Finistère.

Deux villes pour le prix d'une

« N:ï:mîriîi#Lï"u; Aujor-rrd'hui, Quirnper est Llne ville moyenne par sa taille :

otl se trolrve justement . r-rn village cl'irréductibles Gaulois,,
les Ror-nains ont fondé une colonie ar_r borcl de la rivière
Odet, sr-rr le site de I'acluel quartier cle Locmaria, à euimper.
La cité manque de disparaître complètement à la fin dr.r
rrr'siècle ap.J.-C., en raison de la crise de l,Ernpire romain
au même moment. On ne sait pas très bien ce qui s,est
passé ensuite. Mais la construction d,une cathédrale, ar.r
x'siècle, témoigne de sa renaissance. Au Moyen Âge,
Qr.rimper est Llne importante cité marchande; elle devient
la quatrièrne ville de Bretagne et la capitale cle la Cornor_raille,
l'ancien norn du Finistère.
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soixante mille habitants. On aime venir se perclre clans
ses vieilles rlres allx ntaisotts à colotttbages du xvr.- siècle.
Celles-ci sont en encorbelleruent, c'est-à-clire qr_re chaque
étage est Lln pell phrs avancé que l'étage inférieur. pratique
pour se protéger de la pluie !
ALüreJ'ois, Quimper avaitla particularité unique en Bretagne
cl'être divisée entre deux domaines : la cité épiscopale.
aLrtolrr de la cathédrale, dirigée par l,éuêque, et le fief clu
seigneur, à l'ouest. Chacun avait ses églises, son moulin er
son marché. L'actuelle place Terre-au-Duc faisait la jonction
entre les deux clomaines. C'est Lln passage incontournable
lors de votre visite.
Les esthètes feront une halte au musée des Beaux-Arts.
qui propose une prestigier-rse collection de peintures
européennes du xv. siècle à nos jours.

g Pour en savoir plus sur la vie d'autrefois, direction le

Musée départemental breton, où sont exposés des objets
dtr quotidien. On apprend ainsi comrtent vivaient les
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paysans de Cornouaille il y a cent ans.
Quimper, ploce Terre-ou-Duc

octuel current outrefois formerly, before lors de during

manquer de (here) to olmost un évêque bishop d'outrefois yesteryeor
témoigner de to beor witness to un moulin mill le quotidien everydoy life
une maison à colombages holf-timbered house ncontournable must-see

24 Bien-dire flo 129 mars-avril 2ouo

 les délicieuses
govottes

Si vous devez calmer

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Llne petite faim, goûtez
la fameuse gavotte, 7'
surnommée aussi .crêpe
dentelle". Cette crêpe
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extrêmement fine, croustillante et pliée en rouleau plal,
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aurait été inventée à Quimper à la frn du xf siècle par une .,t

cefiaine Mme Cornic : tête en l'air, elle aurait oublié sa crêpe

sur le feu et aurait décidé de la plier, inventant ainsi la
gavotte. Désormais, ces crêpes typiques sont fabriquées
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à l'échelle indr.rstrielle à Dinan. à 200 km de 1à.

La foilencequimpéroise : g [Odet,
à Quimper
trois cents ons de trodition o

Durant votre promenade quimpéroise, vous remarqllerez Jordins exceptionnels

sans doute les assiettes, carreaux, statuettes et autres obiets
en faïence accrocbés allx mllrs des maisons. Rien d'éton-
nant à cela : la ville est spécialisée depuis trois siècles dans
ce savoir-faire. En 1708, Pierre Bousquet, maître faiencier
originaire de Marseille, s'installe à Quimper. La région
offre tous les ingrédients nécessaires à la production de
faïence : de I'eau douce, de l'argile, du bois pour char,rffer
les fours. Grâce à L'Odet, la rivière qui relie Quimper à
l'océan Atlantiqr.re, les bateaux peuvent facilement exporter
la marchandise. Rapidement, les faïences de Quimper
deviennent célèbres dans le monde entier. Le musée de
la Faïence présente aujourd'hr-ri deux mille pièces r.rniques,
la plupart datant de cette époque.
Au li,r' siècle, le développement du train et les congés
pa.y,éserùraîrtent I'arrivée de nombrer.rx touristes dans le
Finistère. Le c:rde:ru souvenir est tout trouvé : le fameux
" bol breton " ou . bol prénom , - Lln bol en faïence avec
votre prénom écrit desuls. Cet objet a fait la renommée
de la faïencerie Henriot. Sitr-rée
dans le qLlartier de Locmaria
elle est la dernière faïence-
a
rie encore en activité à
,' Qr-rimper. Elle propose
7' maintenant des objets
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plus modernes, comme
o de petites statLles
de bigoudènes
La Bretagne est Llne région de France répr.rtée pour son
hr"rmidité. "En Bretagne, il ne pleut que sr.rr les se
"on5",
défendent les Bretons. Il existe une autre version de ce
dicton: "En Bretagne, il ne pleut que sur les Parisiens.,
Cette humidité demeure une chance pour la végétation.
Ainsi, Quirnper est répr-rtée pour ses jardins. Dans le
qllartier de Locmaria, le jardin du Prieuré, situé le long
de l'Odet, se vellt une reproduction du jardin cultivé au
Moyen Âge. On y trouve de nombreuses plantes aroma-
tiques et médiévales à l'usage oublié. Le symbolisme
religieux y est bien présent, avec notamment un kiosque
et sa fontaine à eau, symbole de la vie et de la purification,
et des allées en forme de croix. Le jardin de la Retraite,
protégé par les remparts de la ville, offre des plantes et
des arbres venus des quatre coins du monde. Citons
aussi le jardin du théâtre Max-Jacob, all romantisme très
anglais, et le parc du châtear.r de Lanniron, sur les rives
de I'Odet, merveilleux mélange de jardins à la française

5 ow avec non pas la

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mais une crête de punkl

Jordin du Prieuré, ù Quimper

lo dentelle loce occroché honging entroîner to leod to

croustillant crisp l'eou douce freshwoter dessus on it
plié folded l'orqile (fém.) cloy une bigoudène Breton womon weoring
un rouleou plot flottened tube le bois wood the typicol locol heoddress
être tête en l'oir to be scotter-broined grôce à thonks to une coiffe heoddress
la fai'ence eorthenwore relier to connect une créte mohicon (UK), Mohowk (US)
sans doute probobly les congés poyés poid holidoy un con (très fomilier) idiot

Bien-dire flo 129 mars-avrit 2020 25

 À m DÉcouuERTE DE...

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[e port de pêche de Concorneou

Concorneou : ville d'ort et d'histoire

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.Maigret traversa le pont-leuis, francbit la ligne des rem-
parts, s'engageal dans une rue irrégulière et mal éclairée.
Ce que les Concarnois appellent la Ville close, c,est-à-clire
le vieux quartier encore entouré de ses murailles, est une
des parties les plus populeuses de la cité., Le romancier
Georges Simenon, maître du polar, a choisi Concarneau
et ses remparts du xrv. siècle comme décor de deux .L
aventures du commissaireMaigret: Ln CriraNleunr (1931) et
['eou turquoise de l'orchipel des Glénon
Lrs DplrorsrI-rss or CoNcenNuau (1936). Rien n,a changé ou
presque depuis. La Ville close abrite les habitations les Mais la ville est aussi une cité de pêcbeurs qui vit encore
plus anciennes de la cité. Mieux uaur eufier de se promener aujourd'htri de la mer, corrme le prouvent les conserueries
l'été dans ces ntelles si vous voulez un peLl de tranquillité, installées depr"ris le xx" siècle. Le porT cle plaisance s'est
car l'endroit est noir de monde. Néanmoins, ce patrimoine aussi développé et participe au développement local.
architectural conservé a permis à Concarneau cl,obtenir
l'un des huit labels "Ville d'art et d'histoire, atrribués en À côté de Concarneau se dresse le châtear.r de Keriolet.
Bretagne. Ce manoir néogothique du xrx'siècle semble tout droit
sorti d'un conte deJées. Il a d'ailleurs été habité par une
[e chûteou de Keriolet véritable princesse : Zénaide Narischkine Youssor-rpoff.
parente du tsar Nicolas II.

tes ploges porodisioques des GIénon

Le Finistère est 1à où se frnit la terre:.Finis-tère,. Pourtant.

au large des côtes, un petit bout de paradis attend le
E voyageLlr : l'archipel des Glénan. Eau tr-rrquoise, sable
blanc : on se croirail sous les tropiqr.res. Il n'y a aucun
habitant à l'année, seulement quelques restaLlrants ouverts
.E l'été. On y accède par bateau d'avril à septernbre, au
o
départ de Concalneau, par exemple. C'est une magnifique
I Les trois verbes de cette phrase
sont au passé simple, le temps excursion, à faire à la journée, car le carnpinÉa y est interdit.
littéraire du passé.

un pont-levis drowbridge mieux vout it is better se dresser (here) to stond

fronchir to cross éviter de to ovoid tout droit sorti de stroight out of
populeux populoted une ruelle norrow street un conte de fées foiry tole
un polar (fomilier) detective novel noir de monde crowded dhilleurs incidentolly
un commissoire superintendent (UK), un pêcheur fishermon pourtdnt yet
police chief (US) une conserverie connery au large de off the
obriter (here) to be home to un port de ploisonce morino on se croirait it's like, one would think

26 Bien-dire fl"129 mars-awirzozo

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9 Moison bretonne typique
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ldentité culturelle très forte

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Le Festivol des Cornouqille de
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euimper
Depuis 1947, 1'archipel accueille 1'école cle r.oile
Glénans2. C'est actuellement le centre de forr.nation cle
voile le plus important cl'Er_rrope : chaque année. quatorze
rnille enfants, adolescents et adultes viennent y apprenclre
à devenir de parfaits marins. On dit qr.re si on sait naviguer
aux Glénan, on sait naviguer sur tolltes les mers du globe.
L'archipel abrite également un trésor : le narcisse des
Glénan. Découvert en 1803 par Lln botaniste qr_rirnpérois,
celui-ci est Llniqlle au monde ! Il est donc strictement
interdit de le cueillir.
Fest-noz3 et musique
Les Bretons sont répr,rtés ponr leur sens de la fête. Celle_ci
porte Lln norn : le fest-noz. Chaque école, association,
paroisse ou éqr-ripe sportive aime en organiser un durant
l'année. C'est alors I'occasion de manger des spécialités
du coitt. de boire du ciclre. de sortir les costumes d,autre-
fois et de pratiquer les danses bretonnes.
"Ils ont des chapeaux roncls, vive la Bretagne!Ils ont des
chapeaux ronds, vive les Bretons !, dit une célèbre chanson
poptrlaire. À moins d'assisTer à un fèst-noz, volls ne verrez
Les pas de chapeau rond, mais vous rellarqr-rerez vite que
l'iclentité régionale est très forte. Ici, les gens sont Êers
cl'être bretons. Les chapeaux roncls, les bigouclènes, les
crêpes, le binior,r ou les fest-noz, ce n'est que le fblklore.
Votrs le verrez en étant présent la troisièn-re semaine cle
juillet au Festival de Cornouaille de
euirr-rper et à la mi_août
attx Filets bleus à Concarneau - une fête centenaire.
Le véritable ciment de cette culture, c,est le breton, troi_
sième langr-re celtiqr-re la plus parlée au monde, après /e
gallois et f irlandais. Il y a cent ans, il était interclit cle parler
breton à l'école. Aujourd'hui, de plus en ph_rs de classes
bilingues français-breton oLrvrentl. Chaque semaine, sur la
radio publique régionale France Bleu, une vingtaine d,heures
de programme sont diffr_rsées en lanp;r_re bretonne. Le
mot breton qLle toLls les autres Français connaissent est
certainernent .kenavo"; il signifie .au revoir,. Mais pas
" adier-r,, car on finit tor.rjor,rrs par revenir en Bretagne ! I

La r.nusique est assr.rrée par

tT-fi (l
I-
, les bagadoùr. groupes de
rlusique aux instrurnents
rr )rtl
aa
{ l (l
traditionnels. Les plus célè- t a
bres sont la bornbarde (une
sorte de clarinette) et le biniou (petite
cornemuse). Depuis les années 1970,
-üTf lt
hr
\a musique bretonne connaît un
grand succès. Actuellement, ph.rsieurs
;::tJ.
r' '-i:
artistes bretons la rnélangent avec .\: ,
des influences modernes : le chanteur
bretons
Yann-Fanch Kemener collabore avec
des jazzmen, Denez prigent mixe r.l.'archipel cles Glénan s'écrit
sans "s,. L'école Les Glénans,
chants bretons et musiqlle électro- elle, prend un.s, frnal. Voir. l'article p.20 sur cette école.
3 .Fête de
nique, et David Pasquet réactualise la nuit", en ltreton.
tlt\*l\r yüulrrNr
la bombarde.
' Dans Ies écoles Diuan. l cnseigltrnl(nt (st LtniqLlctnent en
breton. En 2019, elles accr.reillaiènt plus cle ,i000 élèves.

un morin soilor une cornemuse bogpipe assister ù to ottend

une paroisse porish réactuoliser to bring up to dote un filet (here) fishing net
du coin (familier) locol ù moins de unless le gallois Welsh

Bien<lire flo 129 mars-avril 2o2o Zt