Vous êtes sur la page 1sur 2

La voiture claxonnait, et je me réveillais en sursaut.

Il m'a fallu une minute pour


me rapeller que maman et moi étions en route pour le lycée et que j'ai dû
m'endormir à cause des embouteillages. Et, oh mon dieu! De la bave coulait de ma
bouche. J'attrapai la première chose que je touchais et m'effaçais la figure avec.
Je fus propre, mais dans le rétroviseur, je vis que maman n'était pas du tout
contente de l'état de son mouchoir. Oups, désolé maman. Je détournai le regard et
fis semblant de regarder dehors. J'observai les voitures, les vélos, les gens, les
maisons, les centres commerciaux. Et je fus surprise de voir qu'il y avait un
nouveau supermarché dans le quartier de _Shirk 21_. Il était plutôt pas mal
extérieurement. Très beau même. Très bien décorer, avec autant de touche féminine
que masculine. Ça devait être un couple qui l'entretenait.

Après quelques minutes, nous arrivions enfin devant le portail du lycée. Je fis une
bise à maman et je m'en allai. Je regardais un peu partout pour voir si il y avait
du changement, mais non, toujours le même vieux bâtiment pourri qu'avant. Bon, je
suppose qu'ils n'ont même pas encore réparé les toilettes des filles. Bah, tant
pis.

Je me rendis en classe, la classe de première A. Il y avait 4 classe, A-B-C-D, et


plus on était doué, plus on se rapprochait de A. C'est pour cela que certains
changeaient de classe trimestriellement, car la classe dépendait des notes
trimestrielles. Même moi, depuis la seconde, je variais entre A et B.

Je vis ma place préférée, à côté de la fenêtre, au fond, inoccupée heureusement, je


m'y assis et je sortis mes livres et mes cahiers. La sonnerie retentit et tout le
monde prit place, comme le prof arrivait. La longue journée allait commencer.

Le cours d'histoire était incroyablement ennuyeux. Le prof, Monsieur Thurner,


expliquait les différentes étapes de la fabrication d'une pyramide au temps
égyptien. Je regardais autour de moi, mes camarades de classe bavardaient tous.
Pauvre monsieur Thurner, il semblait si sérieux dans ses explications. En même
temps, je comprenais très bien les autres. Personne n'aurait envie d'écouter tout
son charabia. Il traduisait un piège ancien, quand on frappa à la porte. Les
murmures et discussions prirent de suite fin et ils se concentrèrent tous sur le
nouveau venu.

À l'ouverture de la porte, on vit un garçon s'y tenir maladroitement . Il portait


l'uniforme du lycée, mais en plus... humide, il était mouillé de la tête au pied.
Ça avait l'air un peu trop propre et n'était pas assez parfumé pour être de la
transpiration. Mais quand-même, quel courage! Arriver en cours mouillé de la tête
au pied. C'était impressionnant pour certains, mais honteux pour d'autres sans
doute; d'ailleurs, Monsieur Thurner était d'accord avec la deuxième idée. Il
toisait celui-ci avec dédain.
-" Monsieur Harisson je suppose, gronda-t-il, je pense devoir vous rappeler
certaines règles de l'établissement, dont la plus importante est d'arriver en cours
à l'heure, et...( il fit mine de l'examiner ) la prochaine fois, essayer de
survivre à l'inondation de votre résidence."

La classe entière éclata de rire. Monsieur Thurner avait beau faire un cours
ennuyant, il avait tout de même le sens de l'humour. Moi aussi, j'aurai certainment
ri, si...cet étrange garçon n'avait pas les yeux rivés vers moi.
Levé, là, au pas de la porte, ses pupilles se posaient sur moi. En réalité, ce
n'était pas moi qu'il fixait en particulier; il regardait les filles de la classe
une par une. Mais, lorsque ses quinquets portaient sur moi, j'eus l'impression de
me faire pétrifier. Et bien plus encore, c'est comme si il lisait à travers mon âme
à la recherche de qui j'étais. C'est étrange non? Penser ce genre de chose? Mais
maman a toujours dit que j'étais un petit peu folle alors je ne m'étonnais plus. Je
défiai donc son regard sans sourciller; mais il se désinteressa vite de moi pour
mirer une autre de mes camarades de classe, ce qui, incompréhensiblement, ne me
plut guère. Ce type est ce qu'on appelait un voyeur.
À mon tour, je me désintéressai de lui, mécontente.
Monsieur Thurner le demanda à entrer, et il dut arrêter son "observation". Étant la
seule place libre, il s'assit dans la dernière rangée, à trois chaises à ma droite.
Il allait calmement sortir ses cahiers et ses livres, lorsque l'un des élèves cria
que notre nouveau venu devait se présenter. Sous l'insistance des filles de la
classe, visiblement attirées par le physique musculeux de ce garçon, notre
professeur finit par lui céder la parole.

-" Je suis Lans Harisson, commença-t-il, et je viens de San Francisco. Merci. "
C'est tout? Hé ben oui je suppose, puisqu'il se rasseyait. Sa présentation était
des plus insatisfaisantes, néanmoins personne ne commenta.
En s'étant rassis, ce dernier recroisa mon regard, alors que je me retournais pour
l'accompagner s'asseoir, des yeux évidemment. Mais à nouveau il s'en détourna. Et
encore une fois, j'eus honte d'avoir espéré le sien. Le cours continua ensuite sans
encombre, à part peut-être les admirations indiscrètes sur Lans de la part des
autres filles de la classe.

Vous aimerez peut-être aussi