Les valeurs du présent de l'indicatif (1bis)

Exercice 2 : Après les avoir surlignés, réécrivez au passé (imparfait, passé simple) les passages
écrits au présent de narration qui concernent les souvenirs du narrateur (ceux auxquels il
faudrait appliquer le filtre sépia).

Les flaques de neige barrent les trottoirs de la grande ville. En les enjambant j’espère des flammes,
mon esprit fomente un autre ciel.
Louise coiffe ses cheveux longuement. Silencieuse, elle étend ses membres, les draps de bain ont la
dureté du carton, je regarde la vespa de Gilles, le pare choc esquinté, les braises du campement, la
spirale des cendres. Au large du Cap Camarat, quelques hors-bords filent vers les fêtes tropéziennes,
l’obscurité fragilise les contours.

Une année sur deux, au moment de Pâques, je partage avec mes parents une semaine au camp. C’est
la fin de l’adolescence, la dernière année de lycée, l’année des retranchements. Où sont passés les
carnets sur lesquels j’écrivais le soir dans la voiture, en écoutant de la musique pas comme les
autres.

Le vent soulève le sable et le gravier du stade de football, balaie les lignes blanches, freine les
transmissions de balle. Les habitants de La Londe occupent notre moitié de terrain, ils monopolisent
le cuir et l’espace. Mon grand-père garde les buts, visière sur le crâne, il résiste au vent et aux
frappes pleines de sable. Je reste pendu aux grillages, j’encourage les dribbles de mon grand oncle,
mon âge, ma corpulence me donnent le statut de spectateur, j’enrage de ne pouvoir jouer. Avec les
années, ma mémoire confond le score des matchs. Zéro défaite clame mon grand-père.