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Le mouvement des Gilets Jaunes, débats en démocratie citoyenne.

I. Présentation du mouvement.

Le mouvement des Gilets jaunes est une série de manifestations, de grèves, de blocages
illégaux de routes et d'occupations de ronds-points en France. Ce mouvement de protestation
est toujours actif mais s'est surtout manifesté de 2018 à 2019.
Le gilet de haute visibilité, dit « gilet jaune », est utilisé comme symbole et signe de ralliement
porté par les manifestants, il est également placé par des soutiens du mouvement au-dessus
du tableau de bord ou sur la plage arrière de leur véhicule.
Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion, principalement sur les
médias sociaux (comme Twitter, Facebook…), d'appels à manifester contre l'augmentation du
prix du carburant.
Également des groupes d’individus appelés « les casseurs » s’invitent dans les manifestations.
Ces individus, généralement des jeunes, viennent dans les manifestations dont ils ne
partagent pas le projet revendicatif et commettent des délits comme la destruction de biens
privés ou publics. Ceux-ci profitent de la situation et pensent qu'il est possible d'un accord
avec le gouvernement.
Ce mouvement ne s’agit pas d’un parti politique, mais d’un ensemble de manifestant. Tout le
monde peut devenir un Gilet Jaune, car il n’y a pas une conviction unique, pas de parti
politique ou de représentant, et si les médias se moquent et décrédibilisent cette diversité,
c’est pourtant ce qui fait toute la force du mouvement.

II. Les revendications

Le samedi 17 novembre 2018, le mouvement des « gilets jaunes » sortait dans la rue pour la
première fois, envahissait les ronds-points et manifestait à travers tout le pays afin de
protester contre la hausse du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe
intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).
Il y a en réalité 4 revendications qui reviennent le plus et ce, depuis plusieurs années. Celles-
ci sont : la démission du Président de la République Emmanuel Macron, l'amélioration du
niveau de vie des classes populaires et moyennes, le rétablissement de l'impôt sur la fortune
et l’instauration du référendum d'initiative citoyenne.

Face à l'ampleur de ce mouvement, le gouvernement renonce à la hausse de la TICPE.


Emmanuel Macron annonce ensuite des mesures, entérinées par la loi portant mesures
d'urgence économiques et sociales, puis lance le grand débat national, à l'issue duquel il
annonce notamment une baisse d'impôts pour les classes moyennes et la ré-indexation des
petites retraites. Mais cette réponse ne met pas fin au mouvement : des manifestations en
régions et à Paris se poursuivent sous différentes formes le samedi.
Les porte-parole des gilets jaunes ont ainsi envoyé en décembre aux médias et aux députés
un communiqué listant leurs demandes. On y trouve des propositions sur de nombreux
domaines, du prix des péages en passant par l'éducation, les salaires, ou encore les droits de
succession. En voici quelques-unes et leurs explications données par les manifestants :
- L’entrée du référendum d’initiative citoyenne (RIC) dans la Constitution.
La création d’un site lisible et efficace encadré par un organisme indépendant de contrôle où
les gens pourront faire une proposition de loi. Si celle-ci obtient un nombre assez
conséquent de signatures, elle devra être discutée à l’Assemblée Nationale qui aura
l’obligation de la soumettre au vote des français.

- La prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés.


Invalider une élection si le vote blanc représente un pourcentage trop important des
suffrages.

- Indexation sur l’inflation.


Les salaires de tous les français ainsi que les retraites et autres allocations doivent être indexés
sur l’inflation.

- Utiliser l’argent des péages d’autoroute pour l’intérêt commun.


L’intégralité de l’argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l’entretien des
autoroutes et routes de France ainsi qu’à la Sécurité Routière.

- Zéro SDF.
Plus aucun SDF dans les rues.

- Meilleur traitement des fonctionnaires et de « ceux d’en bas


Les fonctionnaires ne sont pas uniquement des coûts pour l’État, ils font tourner les services
publics dont bénéficient les français au quotidien. Il serait donc nécessaire d’en finir avec le
gel des salaires qui dure depuis trop longtemps.

- Sortie de l’Union Européenne.


Pour que la France retrouve sa souveraineté et puisse mener la politique qu’elle souhaite
sans être empêchée par un traité que le peuple a refusé dans les urnes en 2005.

III. Bilan

1.
Né pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix des
hydrocarbures, le mouvement a connu une ascension fulgurante, avec beaucoup de
violences, avant de décliner, en partie à cause de la crise sanitaire. Depuis, une reprise de ce
mouvement menace la France, renforcée par les restrictions sanitaires et le prix de l’énergie
qui a atteint des sommets.

Des débuts marqués par la violence.


Dès le premier samedi, dit « l’acte I » du mouvement, plus de 2 200 manifestations sont
recensées sur l’ensemble du pays et les manifestants parviennent à bloquer le périphérique
en région parisienne et la majorité des axes routiers stratégiques.
Ce 17 novembre 2018, marque également le premier jour d’un bilan humain qui ne cessera
de s’alourdir au fil des semaines, avec un décès, plus de 400 blessés, et plusieurs dizaines
d’interpellations.
Le 1er décembre, pour « l’acte III », la situation prend un tournant particulièrement inquiétant
avec le saccage de la capitale. Plus de 400 personnes, dont 133 manifestants, sont interpellées,
soupçonnés de s’être livrés à des violences ou d’avoir incendié des commerces, des banques.
L’Arc de Triomphe sera même tagué.

Une réponse politique sous-calibrée.


Face à l’ampleur du mouvement et à la détermination de ses manifestants à faire poursuivre
ces occupations de ronds-points stratégiques sur l’ensemble du territoire, l’Exécutif est très
rapidement forcé à réagir. Alors, le Président Emmanuel Macron prend la parole début
décembre 2018, pour annoncer plusieurs mesures destinées à augmenter le pouvoir d’achat
des Français.
Au cours d’une allocution de 13 minutes tenue depuis l’Élysée, il annonce l’instauration de «
l’état d’urgence économique et social ». Il annonce également que les salariés au SMIC (salaire
minimum) vont être augmentés de 100€ mensuels à compter du 1er janvier.
Concernant cette augmentation, l’Élysée a ensuite précisé qu’elle ne sera pas versée comme
salaire mais comme prime d’activité par la caisse d’allocation familiale.
Le chef de l’État annule parallèlement la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée)
pour les retraités qui touchent moins de 2000€.
Les heures supplémentaires sont également défiscalisées et Emmanuel Macron invite les
patrons à verser des primes de fin d’année à leurs salariés.
Des gestes dont la facture s’élève entre 8 et 10 milliards selon une estimation directement
fournie par le gouvernement.

Mais malgré les gestes, le mouvement se renforce.


« Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République, ses gardiens, ses
représentants, ses symboles », dénonce Emmanuel Macron dans une publication sur le réseau
social Twitter début janvier 2019. Il estime que « ceux qui commettent ces actes oublient le
cœur de notre pacte civique » et affirme que « justice sera faite. »

Mais au-delà des manifestants ayant choisi la violence comme mode d’expression, au fil des
semaines, des violences policières sont dénoncées de toutes parts.
Selon le décompte effectué par le journaliste David Dufresne, ce ne sont pas moins de 353
manifestants qui ont été gravement blessés durant ces manifestations. Parmi eux, figurent
une trentaine d’éborgnés et Zineb Rédouane, une octogénaire algérienne, décédée à l’hôpital
à Marseille après avoir été touchée par un tir policier.
Ces événements de violences policières, ont accentué la défiance envers l’Exécutif, qui a choisi
la voie répressive pour tenter de stopper ces occupations.

La mobilisation éteinte par la crise sanitaire.


S’ils sont encore une poignée d’irréductibles, parfois visibles avec des gilets jaunes dans
diverses manifestations, il ne reste aujourd’hui que très peu d’engouement autour de ce
mouvement. Les groupes créés sur les réseaux sociaux sont toujours forts de plusieurs
centaines de milliers d’abonnés mais concrètement, sur le terrain, rien de bien important.

C’est bien la crise sanitaire, marquée par les confinements et autres couvre-feux, qui est venue
mettre un coup fatal à un élan populaire déjà en déclin. Pendant plusieurs mois, les préfets,
ont interdit les rassemblements, soumis les sorties à des attestations, et restreint l’accès à
certaines zones urbaines, empêchant la formation de manifestations ou de rassemblements.

Mais en France, depuis la rentrée 2022, les prix des hydrocarbures atteignent des niveaux
records, au moment où l’inflation se fait clairement ressentir sur le budget.
C’est précisément pour éviter toute résurrection d’une vague populaire de contestation, que
le chef du gouvernement, Jean Castex, a annoncé fin octobre, le blocage des prix du gaz sur
toute l’année 2022. Il a également accordé une « indemnité inflation » d’un montant de « 100
euros (…) aux Français qui gagnent moins de 2 mille euros nets par mois ».

En conclusion, on peut dire que ce mouvement de manifestations est permis en France car
nous sommes en démocratie et avons le droit d’expression. Ces manifestations faites par les
Gilets Jaunes ont pris une grande ampleur, en effet ils essayent de se faire entendre auprès
du gouvernement pour revendiquer les choses qui ne leur plaisent pas et ce, en utilisant leurs
droits. En revanche nous ne pouvons pas dire que les casseurs qui s’immiscent dans les
manifestations afin de profiter de la situation sont eux dans les « règles » de la démocratie.

Lauryne Barriere
Anaïs Villard
Sofia Queffelec

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