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Louis Ameglio

20242753

« Analyse courte 3 »

Dans le cadre du cours POL1000A


« Fondement de science de politique »

Enseignant : Martin Carrier & Frédéric Mérand


Correcteur : Nhoa Vazquez

Département de science politique


Université de Montréal

Mercredi 7 décembre

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Sujet : Le mouvement des gilets jaunes :

Tout au cours de notre analyse sur le mouvement des gilets jaunes, nous avons

retracé et étudié son histoire méthodologiquement. Nous avons souligné

l’importance de son impact sur le paysage français, définit ses acteurs et

revue différents concepts et théories pour approcher le conflit. L’approche

scientifique par le marxisme nous semble être l’option la plus adéquate pour

comprendre le sujet en s’appuyant sur notre raisonnement de l’évolution de la lutte

des classes et l’émergence des partis populistes. Nous avons conclu les travaux

précédents en notifiant la structure révolutionnaire de notre mouvement et de son

effet sur la légitimité du système représentatif français. Nous construirons donc

notre dernière analyse autour des évènements ayant marqué l’après du phénomène

gilets jaunes et ainsi connaître la solde des enjeux.

Afin d’organiser notre développement, nous orienterons notre étude sur deux

axes. Dans un premier temps nous aborderons les effets de la crise de la COVID-

19 sur notre mouvement et dans un deuxième temps l’impact des gilets jaunes sur

les élans populistes d’aujourd’hui.

Tout d’abord, il est important de rappeler le caractère inédit de ce mouvement.

Les gilets jaunes représentent les figures oubliées et insoumises, victimes des

clivages inter sociétaux. Avec le soutien d’un très grand nombre de manifestants,

ils deviennent le symbole du populisme face aux gouvernement d’Emmanuel

Macron. Leur principale source de pouvoir se traduit par leur effectif, donnant de

la crédibilité au mouvement et à leurs revendications. Face à cette crise sans

précédent et à la pression sociale, le Président de la République met alors en place

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le principe du grand débat. Un tour de France dans lequel Macron s’entretient avec

l’ensemble des maires du territoire dans l’unique but de débattre sur les questions

essentielles. Les gilets jaunes revendiquent la hausse du pouvoir d’achat et accusent

une mise à l’écart des plus modestes sur le plan économique. Afin d’apaiser les

tensions et en réponse à la ténacité du mouvement, plusieurs milliards d’euros sont

alors injectés dans le cadre de l’urgence économique. Des mesures prisent sous la

pression exercée par un mouvement populiste émergeant et hors de tout cadre

organisationnel. Une crédibilité également gagnée par la politisation du phénomène

par certains partis conservateurs, faisant de ce conflit celui de beaucoup de français.

Cependant à partir de l’année 2019, l’épidémie mondiale de COVID-19 amène

Emmanuel Macron à confiner le pays pendant plusieurs semaines, plongeant la

nation dans un profond sommeil économique. Les manifestions sur les ponts, les

routes et le ronds-points sont terminées et le mouvement des gilets jaunes perd alors

son intérêt médiatique et sa véritable force physique. Les questions économiques

deviennent alors différentes ; avec une quasi-totalité du chômage partiel sur

l’ensemble des travailleurs, les priorités des Français changent. Les plus modestes

d’hier qui souhaitaient l’égalité économique et la chute des classes rêvent désormais

de maisons et appartements à grands espaces pour sortir de la réalité du

confinement. Une situation bien nouvelle où le président doit redorer son image de

chef, passer du méchant seigneur au bon protecteur. Une période de creux où

l’idéologie populiste, racine du mouvement, prend tout de même en maturité.

En effet, la vague de COVID-19 mets sur la table de nouveaux enjeux et amène

le gouvernement à de nouvelles stratégies économiques. Alors que le président

appelle à l’effort de guerre, les restrictions économiques des Français n’évoluent

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pas et beaucoup se retrouvent en difficultés financières. Sans se manifester, le

sentiment gilets jaunes murie pendant l’ensemble du confinement. Même s’il ne

porte plus le gilet, le mouvement n’est pas véritablement éteint. Les Français sont

en colère de la mauvaise gestion de la crise sanitaire sur le plan économique, et au

moment où l’inflation ne cesse d’augmenter, une guerre éclate sur le sol européen.

Le 22 février 2022, Vladimir Poutine lance une attaque militaire sur l’Ukraine

entrainant alors un embargo économique important contre la Russie.

Alors que l’inflation est au plus haut, c’est le retour de la question sur le pouvoir

d’achat, les plaies des précédant conflits sont toujours présentes. Au lendemain

d’une guerre sanitaire et aux portes d’une guerre démocratique, les Français tendent

vers une forme de nationalisme avec la création de nouveau partis politiques.

Exemple du parti d’extrême droite Reconquête! de Éric Zemmour. Un nationalisme

amenant les extrêmes tel que le Rassemblement National, au second tour de la

présidentielle. Sans même manifester ou porter un gilet jaune, la vague populiste de

notre mouvement fut le point de départ d’un sentiment de colère générale toujours

pas soldé aux yeux des Français. L’influence des gilets jaunes c’est aussi le souvenir

d’un symbole et d’un mouvement puissant, qui peut à tout moment recommencer.

Son influence se traduit également par la prise d’engagement citoyenne avec la

création de la Convention Citoyenne pour le Climat par le gouvernement, à

l’initiative de Mathilde Zimmer une ex-gilet jaune.

Pour conclure notre analyse, il est important de rappeler que le conflit des gilets

jaunes existe toujours. La crise du COVID-19 à profondément participé à sa

dépolitisation ces dernières années. Même si son importance physique et beaucoup

moins grande, le mouvement est tout de même source de plusieurs revendications

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actuelles. Il est simplement le point de départ d’un mécontentement national

générationnel. Il rappelle la nécessité à un gouvernement de ne jamais oublier son

peuple. Les actuels gilets jaunes encore présents sur le territoire appellent à une

reprise des contestations aux lendemains économiques désastreux de la crise

sanitaire. Par cette mobilisation historique, les gilets jaunes restent aujourd’hui le

totem d’élan populistes. C’est aussi une forme d’individualisme commun aux

nations où la légitimité du gouvernement fut remise en cause. Les mutations

économiques et environnementales qui affectent notre nation sont en majorités

responsables de ces conflits. Elles sont une étape inévitable, dans la limite où

chaque camp œuvre dans le but de l’intérêt général et du bien commun. Sans sortir

de gagnant ou de perdant à ce conflit non résolu, les gilets jaunes resteront à jamais

gravés dans l’histoire de France pour leur style politique populiste et leur longévité.

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Bibliographie

I - Livres

o Farbiaz, P. Les Gilets Jaunes. Documents et textes, Vulaines-sur-Seine, Éditions du

Croquant, 2019

o Bendali, Z. Rubert, A. Les sciences sociales en gilet jaune, Politix, 2020

o Denquin, JM. Faut-il craindre le référendum d’initiative citoyenne ? , Commentaire,

2019

o Perrineau, P. Le grand débat national : la démocratie participative à grande échelle,

Pouvoir, 2020

o Marlière, E. Le mouvement des « gilets jaunes » vu par les habitants des quartiers

populaires, 2020

II - Dissertation

o Lefebvre, R. Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique, Lille, La

vie des idées, 2019.

III - Rapport de recherche

o Sebbah, B. Souillard, N. Thiong-Kay, L. Smyrnaios, N. Les Gilets Jaunes, des cadrages

médiatiques aux paroles citoyennes. Laboratoire d'Études et de Recherches Appliquées

en Sciences Sociales, Axe Mediaş et médiations socio- numériques Université́ de

Toulouse 2 Jean Jaurès, 2018.

o Costa, O. « Gilets jaunes » : Trois visions d’une même histoire et quelques leçons, 2019

o Tavoillot, P. « La démocratie française par gros temps. Des Gilets jaunes à la Covid-

19 », Constructif, vol. 61, no. 1, 2022, pp. 41-44.

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