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Louis Ameglio

20242753

« Analyse courte 2 »

Dans le cadre du cours POL1000A


« Fondement de science de politique »

Enseignant : Martin Carrier & Frédéric Mérand


Correcteur : Nhoa Vazquez

Département de science politique


Université de Montréal

Mercredi 16 novembre

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Sujet : Le mouvement des gilets jaunes :

Le conflit des gilets jaunes à intéressé et a été le sujet d’étude de nombreux

chercheurs en science politique et psychologie sociale, voulant étudier et faire une

analyse scientifique du phénomène. Comme évoqué dans le travail précédent, c’est

un mouvement ayant marqué l’histoire sociale, économique et culturelle de la

France. Les gilets jaunes sont le résultat de multiples clivages inter sociétal et d’une

barrière de communication avec la classe politique. Solde de divergences profondes

amenant ce mouvement populiste émergeant à livrer des condamnations au

gouvernement d’Emmanuel Macron.

Nous avions conclu notre première analyse en comparant la structure

révolutionnaire de notre mouvement avec d’autres cas où le système représentatif

français fut remis en cause. Mais quels concepts et théories peuvent nous

permettent de comprendre et d’analyser le conflit ? Nous répondrons à cette

question en orientant notre étude sur deux axes. Dans un premier temps nous

définirons une approche scientifique et dans un deuxième temps les liens et

concepts du conflit.

La première observation à faire à propos du mouvement des gilets jaunes est la

multitude de ressemblances historiques avec des faits passés tels que la Révolution

française ou encore Mai 68 avec la révolte des étudiants. Parmi l’ensemble des

points communs que possèdent nos évènements, il est adéquat d’en déduire la

variable commune capable d’analyser ces conflits. « L’histoire de toute société

jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes » selon le philosophe

économiste Karl Marx dans son ouvrage Manifeste du parti communiste paru en

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1848. La lutte des classes décrit une situation où la société est divisée en plusieurs

catégories, celle de la bourgeoisie et celle du prolétariat. Pour Marx tout sentiment

d’appartenance à une classe marque un clivage d’opposition entre les groupes, dans

la prise de conscience des différences qui les séparent. Il résulte de cette situation

de violents conflits avec schématiquement « l’esclave » face à la toute-puissance

d’un seigneur. Il est intéressant de noter cette similarité dans chacun des

mouvements populistes ayant marqué la France, comme celui des gilets jaunes. Un

parallèle avec l’idée du peuple opprimé, ici le mouvement, face à la puissance du

dangereux seigneur, ici le gouvernement Macron.

Nous retenons avant tout l’aspect révolutionnaire qui ressort de ce mouvement

populiste, au même titre que les évènements en lien avec la lutte des classes décrite

par Karl Marx. En science politique le marxisme est une approche positionnant les

classes sociales au cœur de l’analyse. L’ensemble des similarités vues

précédemment conforte notre choix de l’approche scientifique par le marxisme pour

étudier le conflit.

A présent il est intéressant de faire appel à de différents courant de pensés utiles

en science politique. L’individualisme méthodologique par Weber, économiste et

sociologue allemand, qui focalise l’étude sur les choix et actions des individus et de

leur impact sur leur environnement et la politique. C’est dans cette configuration,

que les mouvements des gilets jaunes prend son origine ; une diminution de la

richesse nationale portant atteinte à l’environnement économique du pays. Un

sentiment d’autonomie favorisant l’initiative intellectuelle et apportant un autre

regard des individus à la société. Par son aspect inédit et sa taille, les gilets jaunes

ont gagné en crédibilité et en charisme en devenant le symbole des figures

insoumises et oubliées. Une organisation populiste nouvelle capable de faire preuve

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de pouvoir face au gouvernement dans le but d’imposer sa volonté. Du point de vue

du déterminisme social expliqué par Durkeim, l’un des fondateurs de la sociologie

moderne, c’est l’effet de l’environnement sur le comportement des individus. L’état

serait donc à l’origine de ces multiples clivages inter sociétal et de l’émergence d’un

parti populiste puissant. Conséquence d’un contexte où l’individu n’est pas

réellement libre d’agir comme il l’entend.

Dans la conception de l’idéologie politique populiste, l’intérêt du peuple est

placé en opposition avec celui d’une élite dominante apportant une menace réelle

ou non. Il y a une idéalisation culturelle nostalgique qui met sur un piédestal les

conditions et les valeurs de la nation. On rappelle la politisation du conflit par

certains mouvements conservateurs comme la droite radicale française représentée

par le Rassemblement National. Les populistes prônent un discours qui cible un ou

des groupes comme bouc émissaire et responsable des souffrances du peuple, ici

Emmanuel Macron. Le concept de politisation a en effet été beaucoup observé dans

ce conflit. Il est à l’origine de la taille du mouvement, faisant du combat des gilets

jaunes le combat de plus en plus de français. Par réunions d’opinions c’est établi un

processus de socialisation où plusieurs groupes d’individus ont été amenés à

s’intéresser à la politique et à développer une opinion réelle de la situation.

Pour terminer notre étude, il est important de souligner l’influence du

mouvement gilets jaunes sur la vie économique et sociale du pays. Ils font

désormais partis de ces références inévitables concernant l’évolution de la lutte des

classes et l’émergence des partis populistes. Le marxisme semble être l’approche

scientifique la plus adéquate pour l’étude du conflit. Nous retrouvons une structure

d’opposition entre la classe prolétaire et la bourgeoisie avec de multiples clivages

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sur les conditions de vis des citoyens. Au fur et à mesures des années, la France fut

la scène de diverses crises sociales où la légitimité du gouvernement fut remise en

cause. Les mutations du marché du travail, du secteur économique et sociétal sont

les seules variables responsables des divergences entre chacunes de ces crises. La

période gilets jaunes restera le souvenir d’une période fortement politisé où

l’intégrité économique et politique de la nation fut en danger. On retiendra

également le pouvoir de force capable d’être émis par une organisation nouvelle

comme celle du mouvement gilets jaunes. Ils apportent un soutien qui dépasse les

classes populaires et qui convergent vers les extrêmes. Les gilets jaunes sont le

résultat d’une fracture sociale nouvelle et représentative d’un style politique

populiste.

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Bibliographie

I – Livres

o FARBIAZ, P. Les Gilets Jaunes. Documents et textes, Vulaines-sur-Seine,

Éditions du Croquant, 2019

o BENDALI, Z. RUBERT, A. Les sciences sociales en gilet jaune, Politix, 2020

o MARX, K. ENGELS, F. Manifeste du parti communiste, 1848

II – Dissertation

o LEFEBVRE, R. Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique, Lille, La vie

des idées, 2019.

III – Rapport de recherche

o SEBBAH, B. SOUILLARD, N. THIONG-KAY, L. SMYRAINOS, N. Les Gilets Jaunes, des

cadrages médiatiques aux paroles citoyennes. Laboratoire d’Études et de Recherches

Appliquées en Science Sociales, Axe Médias et médiations socio-numériques Université de

Toulouse 2 Jean Jaurès, 2018.

o COSTA, O. « Gilets jaunes » : Trois visions d’une même histoire et quelques leçons, 2019

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