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Au lendemain de la mobilisation des « gilets jaunes », qui a rassemblé près de 288 000 personnes

dans toute la France et se poursuivait par endroits, dimanche 18 novembre, tous les regards sont
tournés vers l’Elysée et Matignon.

Emmanuel Macron, dont la cote de popularité est au plus bas, ne s’est pas exprimé. En déplacement
dimanche à Berlin, le chef de l’Etat ne prendra pas la parole sur le sujet, a confirmé l’Elysée :

« Ce jour du 18 novembre est un jour de deuil national en Allemagne. Le président de la République


doit en tenir compte. Il y a un devoir de décence qui s’impose. »

Le premier ministre Edouard Philippe s’exprimera, lui, dimanche soir, au journal de 20 heures de
France 2, dont il sera l’invité.

« Chacun était à sa place hier, j’étais en lien permanent avec le président de la République et avec le
premier ministre pour les informer des questions de sécurité », a affirmé dimanche le ministre de
l’intérieur Christophe Castaner, déplorant qu’en face, « personne n’a[it] voulu discuter, négocier ».

Le maire de Lyon, Gérard Collomb, qui a quitté le ministère de l’intérieur il y a un mois et demi, a
commenté la mobilisation, en appelant dimanche à « être à l’écoute de nos territoires » face au
mouvement des « gilets jaunes ».

Lire le récit de la journée : « La mèche est allumée… On attend la relève »

« Poursuivre leur action »

Les manifestants, qui protestent contre la hausse des taxes sur le carburant et la baisse du pouvoir
d’achat, ont bloqué samedi autoroutes, ronds-points, hypermarchés ou organisé des opérations de
péage gratuit.

« Les “gilets jaunes” doivent poursuivre leur action tant que le gouvernement poursuit la sienne » a
déclaré sur France Inter Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains. Le « message
d’alerte » est « extraordinairement profond » et « il faut une initiative sur la fiscalité », a plaidé
François Baroin, président (LR) de l’Association des maires de France, sur BFMTV.

La mobilisation des « gilets jaunes » a été « un très grand succès », a estimé sur RTL la dirigeante du
Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, appelant à « des prises de décisions politiques rapides
». « J’encourage le gouvernement à dire qu’il a entendu le message et donner les décisions qui vont
ramener la paix. Et pour l’instant je n’entends rien », a-t-elle affirmé après une question sur l’appel à
la poursuite du mouvement, dénonçant « le mépris » de l’exécutif qui maintient son projet
d’augmenter la taxe carbone au 1er janvier. Plus tôt dans la journée, le porte-parole RN Sébastien
Chenu avait prévenu : « Je crains que le gouvernement n’ait pas compris, les choses vont s’aggraver
pour lui ».

Le président des Patriotes, Florian Philippot, a même appelé sur Cnews « à la dissolution de
l’Assemblée nationale ».

A l’autre bout de l’échiquier politique, le Nouveau Parti anticapitaliste estime qu’il « va falloir mettre
en mouvement le mouvement social, syndicats, associations et partis politiques, pour qu’ils donnent
des prolongements à cette colère ». « C’est une politique de classe, une politique au service des
riches, qui a été dénoncée aujourd’hui », a dénoncé le parti dans un communiqué.

Pour Ian Brossat, « chef de file » du PCF aux élections européennes, le « rôle des forces politiques »
est de « proposer des alternatives » : « on peut faire de l’écologie sociale et non pas de l’écologie
punitive », a-t-il assuré à BFMTV.

Côté syndical, le patron de la CFDT, Laurent Berger, a appelé Emmanuel Macron à « réunir très
rapidement » syndicats, patronat et associations « pour construire un pacte social de la conversion
écologique ».

Certains élus en gilet jaune

De l’extrême droite à l’extrême gauche, des élus, parfois vêtus de gilets jaunes, s’étaient rendus
samedi auprès de manifestants. La plupart l’ont fait discrètement pour ne pas prêter le flanc aux
accusations de récupération.

Laurent Wauquiez, patron de LR, était au Puy-en-Velay, d’où il a appelé le président à « corriger ses
erreurs ».

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