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Il faut sauver Noël !

Du même auteur

Deviens ce que tu es. Retrouver la confiance en soi, avec Jérôme


Desbouchages, Le Passeur, 2013.
Abba, dis-moi une parole ! Un prêtre psychologue répond à vos questions,
Salvator, 2012.
Curé qui es-tu ? Plaidoyer pour un nouveau visage du prêtre, entretiens
avec Élisabeth Marshall, Presses de la Renaissance, 2010.
Quarante jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert, avec Jérôme
Desbouchages, Presses de la Renaissance, 2009.
Alcoolisme, dépression. Un autre regard, avec Jean-Louis Senon, Desclée
de Brouwer, 2009.
Le dimanche, c’est sacré, Lethielleux/Desclée de Brouwer, 2009.
Huit jours pour mieux vivre son baptême, avec Paul Gouband, Prier, 2007.
Huit jours pour dire « Notre Père », Prier, 2006.
Huit jours pour mieux vivre la Messe, avec Paul Gouband, Prier, 2005.
Lettre ouverte au prochain pape, Desclée de Brouwer, 2005.
Huit jours pour habiter son corps, avec Monique Moinard, Prier, 2004.
Huit jours pour reprendre souffle, Prier, 2003.
J’ai choisi d’être prêtre, avec Jacques Rigaud, Flammarion/Desclée de
Brouwer, 2003.
Talitha Koum, Éveille la source qui est en toi, avec Jérôme Desbouchages,
Desclée de Brouwer, 2001.
Quarante jours pour faire fondre nos graisses spirituelles, Desclée de
Brouwer, 2001.
Patrice Gourrier

Il faut sauver Noël !

Marana tha
« Viens, Seigneur ! »

À partir d’une tradition bimillénaire,


découvrez pourquoi Dieu s’est fait homme !

Desclée de Brouwer
Remerciements

Je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont accepté de relire ce


manuscrit avant sa parution. Leurs remarques, réactions, suggestions m’ont
permis d’améliorer celui-ci, et de le rendre accessible au plus grand
nombre.
N’oublions, en effet, jamais cette parole prophétique de Paul VI en
1975 :
« La rupture entre Évangélique et culture est sans doute le drame
de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques. Aussi faut-il
faire tous les efforts en vue d’une généreuse évangélisation de la
culture, plus exactement des cultures. Elles doivent être régénérées par
l’impact de la Bonne Nouvelle. Mais cet impact ne se produira pas si la
Bonne Nouvelle n’est pas proclamée1 »
… dans des termes et avec un vocabulaire compréhensible pour notre
époque, pourrait-on ajouter.
Puisse cet ouvrage participer à combler le fossé entre la culture et
l’Évangile !
Nihil obstat Imprimatur
Poitiers, le 14 juin 2002 Poitiers, le 20 juin 2002
André TALBOT, cens. dep. Mgr Albert ROUET

© Desclée de Brouwer, 2002, 2013 pour la présente édition


10, rue Mercœur, 75011 Paris
ISBN : 978-2-220-06555-7
ISBN epub : 978-2-220-07955-4
Préface

Plus de dix après sa parution, cet ouvrage intitulé désormais Il faut sauver
Noël n’a rien perdu de son actualité, malheureusement… Plus que jamais,
de par une laïcité comprise par certains, la fête de Noël, fondamentale pour
nous chrétiens, est en train de se banaliser.
Mais ne jetons pas la faute sur le « monde ». Si Noël se banalise, c’est
avant tout parce que nous, chrétiens, n’habitons plus assez cette fête.
« Comme tout le monde », nous passons plus de temps à acheter des
cadeaux pour nos proches qu’à nous préparer intérieurement à la
naissance du Fils de Dieu. « Comme tout le monde », nous offrons nos
cadeaux le 24 ou le 25 décembre, au lieu d’offrir ces derniers à l’occasion
de la Saint-Nicolas, le 6 décembre. Si, écoutant Grégoire de Nazianze au IVe
siècle, nous avions pris l’habitude de bien séparer le noël « païen » du Noël
chrétien, la fête de Noël n’aurait pas à être défendue aujourd’hui.
Alors, tout simplement, il nous appartient de nous réapproprier cette
fête en redécouvrant avec émerveillement, non seulement tous les symboles
qui entourent cette fête, mais, plus fondamentalement, le sens profond de
celle-ci.
Puisse cet ouvrage y contribuer, même modestement.

Père GOURRIER, 20 octobre 2013.


« Viens, lumière véritable,
viens, vie éternelle,
viens, mystère caché.
Viens, trésor sans nom,
viens, lumière sans crépuscule,
viens, joie éternelle,
espérance qui veut nous sauver tous.
Viens, résurrection des morts, viens.
Viens, ô toi,
toi qui as voulu que je te veuille,
toi, absolument inaccessible,
viens, souffle de ma vie,
viens, consolation de mon cœur. »
(Syméon le Nouveau Théologien2, Xe siècle)
Je dédie cet ouvrage à ma grand-mère
dont le nom de baptême est Lucie.
Comme sa sainte patronne que nous fêtons
durant l’Avent, elle a été pour moi et toute sa
famille témoin de la lumière sur le chemin.
Sommaire
Introduction

Première partie : Viens, Seigneur !

Chapitre 1 : Revenir à l’essentiel


Chapitre 2 : Pourquoi Dieu s’est fait homme ?
Conclusion

Seconde partie ; Préparons-nous !

Dans quel esprit lire cet ouvrage ?


Du 1er dimanche au 4e dimanche de l’Avent
Conclusion

Index de la rubrique : « Le saviez-vous ? »

Index des mots et des noms propres

Notes

Table des matières

La division de la Bible en chapitres et en versets

Pour retrouver aisément un passage, les Pères de l’Église ont divisé les
livres bibliques en sections. Aujourd’hui, la Bible est divisée en chapitres
et en versets. La division en chapitres date de 1203, celle en versets
n’apparaît qu’au XVIe siècle.
Dans cet ouvrage, le premier chiffre qui suit la référence du livre
biblique indique le chapitre, le second le verset.
Ainsi, « Évangile selon saint Marc, 5, 41 » se lit « Évangile selon saint
Marc, chapitre 5, verset 41 ».
De même, « Évangile selon saint Marc, 5, 41-43 » se lit « Évangile selon
saint Marc, chapitre 5, versets 41 à 43 ».
Signalons aussi que le mot « Évangile » signifie « Bonne Nouvelle ».

Remarque :
Nous avons choisi dans cet ouvrage d’utiliser la Traduction Liturgique de
la Bible, pour les extraits qui servent de base aux commentaires.
En ce qui concerne les passages qui se trouvent dans les
commentaires eux-mêmes, nous avons privilégié la Bible en Français
Fondamental.
Introduction
« Marana tha. Viens, Seigneur ! »
(Première Lettre de saint Paul aux Corinthiens, 16, 22)

« Marana tha3 », c’est par cette exclamation, qui signifie en araméena


« Viens, Seigneur ! », que saint Paul termine sa première lettre aux
habitants de Corinthe.
Si la fête de Noël constitue un moment privilégié pour nous interroger
sur le sens de cette venue du Fils de Dieu parmi les hommes, c’est à tout
moment de l’année que nous sommes invités à répondre à cette question :
Pourquoi Dieu s’est fait homme ?
De notre réponse dépend en effet notre attachement à Jésus-Christ lui-
même, et notre « zèle » à préparer sa venue au plus profond de notre cœur.
En outre, cette venue de Dieu parmi les hommes est entourée d’un
certain nombre de signes qui très concrètement nous aident à pénétrer plus
profondément dans ce « mystèreb ».
Mais en ce début de XXIe siècle, savons-nous encore lire tous ces signes,
ou leur interprétation s’est-elle peu à peu voilée ?
Savons-nous encore, par exemple, qui sont les mages et ce qu’ils
représentent ? Savons-nous pourquoi ils ont apporté de l’or, de l’encens, et
de la myrrhe à Jésus qui venait de naître ? Connaissons-nous la signification
de la couronne d’Avent ?
Si nous n’y prenons pas garde, tous ces signes perdront peu à peu leur
signification chrétienne. Le risque est alors, que la venue de Dieu parmi les
hommes perde aux yeux des croyants eux-mêmes sa nouveauté, et qu’elle
n’entraîne plus chez eux le désir de suivre celui que ses disciples appelaient
Maître.
« Rabbi – ce qui signifie Maître – où demeurestu ? »
(Évangile selon saint Jean, 1, 38)

Cet ouvrage facile à lire a pour objectif de nous « éveiller » afin de


goûter pleinement ce que cette venue a changé pour l’humanité tout entière,
ainsi que pour la vie quotidienne de chacun d’entre nous.
C’est ce qu’ensemble, nous allons découvrir.

a. La langue que parlait Jésus,


b. Contrairement à ce que l’on croit couramment, le mot mystère ne désigne
pas quelque chose d’incompréhensible… « Il désigne, pour les chrétiens, ce
qui normalement serait caché, inaccessible, mais que Dieu veut leur dire
[…] et leur faire vivre […] [Saint Paul] va môme jusqu’à dire aux
Colossiens (1, 27) : le mystère “c’est le Christ parmi vous"…
Le mystère de la foi est toujours au-delà des discours et des définitions. »
[D’après la Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, page 595]
Première partie

Viens, Seigneur !
Chapitre 1 :
Revenir à l’essentiel

Chaque année, les chrétiens du monde entier, qu’ils soient catholiques,


orthodoxes ou protestants fêtent Noël, ce qui représente au total plus d’un
milliard d’individus4.
En France, comme dans tous les pays catholiques, nous fêtons Noël le
25 décembre. Force est cependant de constater que l’on ignore le jour et
l’heure exacts de la naissance de Jésus. Ces informations ne sont, en effet,
évoquées dans aucun texte de l’Évangile.
C’est pourquoi il est important, au début de ce parcours, de nous
remettre en mémoire un certain nombre de notions de base…

D’où vient le mot Noël5 ?


Dans de nombreux pays d’Europe, le terme employé pour désigner Noël
est tiré de la lettre grecque Khi, première lettre de Christos (Christ).
L’Angleterre, les États-Unis, les Pays-Bas parlent de « messe du
Christ » (Christ-mas, Kerst-mis)…
Dans les pays de langue romane (dont la France), ce mot vient du latin
Dies Natalis Domini, qui signifie « Jour de naissance du Seigneur ». Il a
donné Natale en Italie, Nael en ancien français, et Noël aujourd’hui.

Noël a-t-il toujours été fêté le 25 décembre ?


L’histoire nous apprend que non !
« Dès le IIe siècle, on célébrait le 6 janvier le baptême du Christ et la
manifestation (en grec epiphaneia) de sa divinité, sans attribuer à cette date
aucune valeur anniversaire.
Au IVe siècle, on célébrait à cette date, à la fois la naissance de Jésus,
son baptême, et le miracle de Canaa (ses trois premières manifestations au
monde) ; mais déjà, à Bethléem, la liturgie de ce jour était centrée sur la
Nativité. Pourquoi le 6 janvier ?
… On célébrait [à cette époque] dans certaines villes d’Orient la
naissance du Dieu Aïon (parfois identifié à Hélios le soleil), enfanté d’une
vierge6. »

Alors pourquoi fête-t-on Noël le 25 décembre en Occident ?


« En Occident, on commença par suivre la coutume instaurée en Orient. Mais bientôt la
célébration se fit le 25 décembre, date qui devint officielle (pour l’Occident) en 353. Dans le
monde païen latinisé, en effet, des fêtes célébrant la remontée du soleil sur l’horizon, les
saturnales, se déroulaient du 17 au 24 décembre7 … »

Ainsi, avant le IVe siècle, c’est la fête païenne de Natalis Invicti (la
naissance du Soleil) que l’on fêtait le 25 décembre, au moment du solstice
d’hiver, à partir duquel les jours allongent de nouveau.
Les chrétiens d’Occident s’adaptèrent à cette coutume en célébrant à la
place ce qui était pour eux la vraie lumière : le Christ.

Pourquoi fêter Noël à minuit ?


La coutume se perd aujourd’hui peu à peu, et, de plus en plus, Noël est
fêté par anticipation et par commodité dès 18 h…
Mais pourquoi est-il important de célébrer la naissance de Jésus à
minuit ?
Cette heure n’a absolument pas été choisie au hasard et revêt une
signification toute particulière.
Pour chacun d’entre nous, minuit marque la fin d’un jour et le début du
jour suivant. C’est alors qu’une nouvelle journée commence, même si la
plupart du temps nous dormons…
« Minuit » possède de plus une signification spirituelle très forte,
soulignée par l’un des livres de la Bible, le livre de la Sagesse, contenu dans
le Premiera Testament.
« Un silence paisible enveloppait toutes choses, et la nuit avait déjà parcouru la moitié
de son chemin. Tout à coup, du haut du ciel ta parole toute puissante a quitté ton siège
royal, Seigneur. »
(Livre de la Sagesse, 18, 14-15)
Ainsi, minuit est l’heure où Dieu a envoyé sa Parole du haut du ciel. Or,
Jésus est aussi appelé « Parole » ou « Verbe », notamment par l’évangéliste
Jeanb.
C’est ainsi qu’à minuit nous sommes invités à accueillir Jésus lui-même
en chantant le Gloria.
En procession, et très solennellement, la figurine de 1’« enfant Jésus »
est alors déposée dans la crèche, symbolisant par là l’« Incarnation » du Fils
de Dieu parmi les hommes. Il est intéressant de remarquer que le mot
incarnation vient du latin incarnatio et désigne le fait d’« entrer dans la
chair ».
Pour les chrétiens, l’Incarnation est le fait, pour le Fils de Dieu, de
devenir homme, et de prendre chair humaine en Jésus-Christ8.

Mais attention !
Dans la plupart des cas, se dresse à quelques mètres de la crèche un
arbre de Noël associé (à tort comme nous le verrons page 89) à la venue
imminente du Père Noël lui-même. Chacun, précisément ce soir-là, dépose
au pied de celui-ci ses chaussures, attendant avec impatience le lendemain
matin, afin d’y trouver disposés les cadeaux tant désirés.
Nous nous rappelons tous ces moments de joie où, enfants, nous
attendions les jouets que nous avions commandés à ce vieil homme à la
barbe blanche.
Son sourire, sa bonhomie, son uniforme sont synonymes de joie, et
même si nous ne l’avons jamais croisé (sauf peut-être devant les grands
magasins et dans les galeries commerciales…), nous avons cru, au moins
pour un temps, qu’il existait et qu’il allait venir. Adultes, c’est avec la
même joie que nous assistons le matin de Noël à l’ouverture des cadeaux
par les plus jeunes…
Cette fête, préparée bien à l’avance, constitue ainsi pour beaucoup
d’entre nous l’occasion de nous retrouver en famille ou entre amis, afin de
déguster la traditionnelle dinde de Noël, indissociable de la bûche de Noëla.

Pourquoi mettre en parallèle ces deux événements ?


Pourquoi, en effet, parler du Père Noël après avoir parlé de Jésus ?
Tout d’abord parce que ces deux événements se déroulent le même jour.
En effet, c’est la nuit même où Dieu s’est fait homme que nous fêtons dans
une frénésie de consommation la venue du Père Noël.
Il est important de rappeler, même si cela peut sembler anecdotique, que
l’apparition de celui-ci date du début du XXe siècle, et très exactement des
années trente… C’est à cette époque en effet, que Coca-Cola inventa le
« Père Noël Coca-Cola », aux couleurs mêmes de la célèbre boisson (rouge
et blanc), afin d’accroître ses ventes !
Afin d’obtenir de plus amples renseignements sur le Père Noël, j’ai écris au siège de
Coca-Cola à Atlanta. Voici la réponse qu’ils m’ont adressée :
« Merci d’avoir contacté Coca-Cola. Vous vous interrogez sur l’histoire de Santa Claus, et
nous sommes heureux de partager quelques informations avec vous.
Représentez-vous un vieil homme jovial avec des joues rouges, une barbe blanche, et un
somptueux vêtement rouge garni de cuir et de fourrure – Le Père Noël.
C’est l’image que la plupart des gens connaissent, et aiment dans le monde entier. Il faut
cependant remonter à 1931, année où l’artiste américain, Haddon Sundblom a créé cette
image familière du Père Noël pour la compagnie Coca-Cola9 … »
[Pour en savoir plus lire la note 9 !]

Ainsi, dans l’attente de la venue du père Noël, nos rues ne cessent de se


couvrir toujours plus et toujours plus tôt d’illuminations. Les grands
magasins nous invitent à dépenser sans compter et les veilles de Noël sont
bien connues pour leur fébrile activité. Chacun s’empresse alors d’acheter
les cadeaux de dernière minute. L’aspect alimentaire lui non plus n’est pas
négligé, et chacun se prépare, dans la mesure de ses moyens, à faire la fête !
Et pourtant, Grégoire de Nazianze, au ive siècle, nous met en garde sur
notre manière de célébrer Noël, dans un texte d’une étonnante actualité !
« Ne parons pas nos entrées de guirlandes, ne formons pas de danses, ne décorons pas nos
rues ; ne flattons pas nos regards, ne charmons pas nos oreilles des jeux de la flûte, ne
régalons pas nos narines, ne gâtons pas notre goût, ne cédons pas aux plaisirs du toucher […]
ne nous amollissons pas en habits moelleux et flottants, et ces merveilles de futilité, fuyons-
les, pierreries étincelantes, or éblouissant… point d’orgies ni de beuveries 10… »

« Faire la fête ! » et/ou fêter la venue du Fils de Dieu parmi nous ?


Grégoire de Nazianze ne semble guère porté à faire la fête !
Pourtant, son propos, qui peut sembler à première vue austère, constitue
avant tout une invitation à ne pas fêter Noël comme les païens :
« Laissons ces plaisirs aux Grecs, à leurs solennités et à leurs fêtes païennes : ces gens-là
appellent dieux des êtres friands de fumées grasses et adorent la divinité avec le ventre 11… »

Joyeux, Grégoire de Nazianze invite les chrétiens qui se rendent à


l’église ce jour-là à l’être, mais en comprenant bien ce qu’ ils fêtent !
« Célébrons cette journée, pleins d’une joie non point vulgaire mais divine, non point
mondaine mais céleste. Fêtons en elle, non point nous-mêmes, mais celui qui est à nous. […]
Non point notre faiblesse, mais notre guérison ; non point notre création, mais notre
régénération 12. »

Ce texte et ceux qui précèdent ont près de 1 600 ans !


Ne résonnent-ils pas de manière toute particulière à nos oreilles ?
Ainsi, Grégoire de Nazianze n’est pas du tout opposé à ce que nous
fêtions Noël dans la joie. Mais il nous invite par ces propos (provocateurs
pour nous autres, citoyens du troisième millénaire !), à réfléchir sur la
source de notre joie.
Celle-ci doit-elle être provoquée par les décorations de Noël qui
illuminent nos villes dès le mois de novembre, et dont l’objectif est de nous
inciter à consommer toujours plus ? Ou doit-elle trouver sa source dans cet
événement fabuleux que constitue la venue en ce monde du Fils de Dieu ?
La joie dont il s’agit dans cette seconde hypothèse est céleste, et nous
illumine de l’intérieur. Nous aurons l’occasion de le dire souvent, mais
répétons-le :
« La joie est capitale pour un chrétien. »
Ainsi, la veille de Noël, le prêtre prononce la prière suivante :
« Tu nous as renouvelés, Seigneur, par cette communion,
et nous te supplions encore :
Alors que nous célébrons déjà
L’adorable naissance de ton Fils,
Donne-nous d’accueillir dans la joie
Le présent de son Royaume 13. »

N’y a-t-il pas un danger pour les chrétiens de ce début de troisième


millénaire à fêter Noël comme les païens ?
Pour nous en convaincre, regardons les gesticulations de certains contre
la fête d’Halloween qui est en train d’éclipser lentement mais sûrement la
Toussaint.
Fête de tous les saints, la Toussaint est fêtée la veille de la fête des
morts, et s’est peu à peu confondue avec elle. Ainsi, la Toussaint est
devenue une fête triste…, alors qu’elle devrait exprimer la joie !
Il n’en fut pas toujours ainsi !
« La Toussaint est la fête de tous les saints connus et inconnus. Elle a lieu le 1er
novembre. Longtemps, elle fut célébrée dans la mouvance de Pâques ou de la Pentecôte. Au
Ve siècle, en Syrie, c’était le vendredi de Pâques ; en Orient, cette fête est célébrée le
dimanche dans l’octave de la Pentecôte. Ce lien avec Pâques et la Pentecôte donne le sens
originel de la fête. Il s’agit de fêter la victoire du Christ dans la vie de beaucoup
d’hommes et de femmes14. »

Il semble que l’on en soit bien loin aujourd’hui, et beaucoup de nos


contemporains, y compris de très nombreux disciples de Jésus (les moins de
35 ans surtout), préfèrent fêter Halloween…
Il est intéressant de rappeler ici, pour la suite de notre parcours,
l’historique de cette fête :
« La fête d’Halloween, contraction de All Hallow Eve qui signifie “veille de la Toussaint",
est une fête celtique d’origine irlandaise. En celte, on l’appelle Samain (aussi Saman et
Samhain, ou encore Samonios pour les Gaulois), elle marque la fin et le début de l’année
celtique, elle annonce le début du Temps Noir. Samain n’appartient ni à l’année qui se
termine ni à celle qui commence : c’est un jour en dehors du temps qui permet aux vivants de
ce monde de rencontrer les défunts du Royaume d’Ankou (l’au-delà). Mais il permet aussi
aux défunts, non réincarnés, de passer dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et
les personnes qui leurs étaient chers. On situe ce jour au 1er novembre de notre calendrier.
Mais comme toutes les fêtes principales celtiques, Samain compte trois jours de solennités : le
premier est consacré à la mémoire des héros, le deuxième à celle de tous les défunts, et le
troisième est livré aux réjouissances populaires et familiales marquées par des réunions, des
banquets, des festins de toutes sortes qui pouvaient se prolonger pendant une semaine. Ne
parvenant pas à extirper cette fête du coutumier populaire, l’Église15 christianisa au XIe
siècle la fête de Samain : le premier jour devint la Toussaint, le deuxième jour la fête des
défunts, quant à la troisième journée, elle fut tout simplement abolie 16. »

Mais qui sait cela aujourd’hui ?


Alors, au lieu de condamner cette dérive (et l’on sait l’accueil réservé
aux condamnations !), il semblerait plus judicieux de proposer de fêter dans
la joie (encore la joie !) cette fête de la Toussaint, en montrant à quel point
ces saints connus et inconnus qui nous précédent, sont importants pour
notre développement spirituel et humain, et comment chacun d’entre nous
est appelé à devenir saint, invitation lancée sans cesse dans la Bible :
« Dieu vous a appelés et il est saint, alors, vous aussi, devenez saints dans toute votre
conduite. En effet, les livres saints disent :
“Soyez saints, parce que moi, je suis saint.” »
(Première lettre de saint Pierre, 1, 15-16)

Revenir à l’essentiel
Si la Toussaint est en train d’être éclipsée par Halloweena, c’est sans
doute parce que cette fête chrétienne ne signifiait plus grand-chose pour nos
contemporains. N’oublions jamais cette parole prophétique de Paul VI, il y
a vingt-cinq ans :
« La rupture entre Évangile et culture est sans doute le drame de notre époque 17. »

Alors comblons, ce fossé et veillons à ce que les fêtes chrétiennes qui


ont pris la place de cultes païens ne soient pas remplacées par de nouvelles
fêtes païennes…
Pour cela, il est urgent de revenir à 1’« essentiel » et de bien
comprendre (dans la mesure de nos possibilités face à un tel événement) ce
que signifie Noël pour un croyant.
En effet, si nous n’y prenons garde, le fossé sera encore plus grand entre
cet événement fondateur du christianisme et les disciples de Jésus eux-
mêmes.
Avons-nous vraiment conscience du bouleversement qu’il représente ?
Dieu s’est fait homme !
Se préparer à cet événement, c’est tout l’objet de la période appelée l’A
vent.

Qu’est-ce que l’Avent ?


La fête de Pâques, où tous les chrétiens fêtent la victoire de Jésus sur la
mort et sa résurrection, est précédée d’une période que l’on nomme le
carême.
Celui-ci constitue un temps de préparation avant Pâques, événement, lui
aussi, fondateur de notre foi. Durant cette période, tous les disciples de
Jésus sont invités « à faire le ménage » en eux-mêmes et à éliminer tout ce
qui les sépare de Dieu et des autresa.
Ce temps de carême est un temps de préparation qui nous invite à nous
tourner vers Dieu (à nous convertir).
Très vite, les disciples de Jésus ont senti le besoin de se préparer à Noël,
dans le cadre d’une démarche analogue. Se préparer à la venue du Seigneur,
tel a été l’objectif de cette période qui, au IVe siècle, ne comptait que vingt
et un jours. Très vite le désir d’analogie avec le carême a porté cette période
à quatre semaines. Au IVe siècle, Hilaire de Poitiers parlait d’un « carême de
Noël18 ».
Ainsi, toute personne qui désire préparer la venue de Jésus parmi nous
est invitée à se convertir (« se tourner vers » en grec), grâce aux lectures qui
sont proposées durant cette période et qui insistent plus particulièrement
sur :
La foi : « C’est sur le témoignage de Dieu qui parle dans les Écritures
saintes et la Tradition, que nous devons croire à la venue du Messie
(sauveur) promis, et professer que ce Messie est Jésus 19. »
L’espérance : « L’assurance que le Sauveur et le salut qu’il apporte
sont proches, fait naître dans l’âme une espérance toujours plus grande. Et
l’espérance c’est la marche en avant vers ce Dieu qu’on attend20. »
L’amour : « La foi et l’espérance nourrissent en nos âmes le désir
d’arriver à Dieu qui est le bien infini. “Le désir", dit saint Thomas (XIIIe
siècle), est l’amour à la poursuite de son objet21. »
L’Avent constitue donc un temps de préparation intense à cette venue de
Dieu parmi les hommes, et il s’accompagne très concrètement d’un
ensemble de gestes et de symboles que nous allons découvrir tout au long
de cet ouvrage.
Mais que signifie le mot « Avent » ?
« “Avent” est un mot chrétien d’origine profane, comme la plupart des mots chrétiens.
[…] L’adventus est la venue annuelle de la divinité dans son temple pour visiter ses fidèles ou
c’est l’arrivée d’un grand personnage. Et peu à peu, dans le langage chrétien, il en est venu à
désigner la venue du Christ22. »

Mais avant d’aller plus loin, prenons le temps de réfléchir sur cet
événement fondateur pour le christianisme : la venue du Fils de Dieu parmi
les hommes, encore appelée l’Incarnation.

Dieu s’est fait homme !


Avons-nous suffisamment conscience du bouleversement que représente
l’Incarnation dans l’histoire de l’humanité ?
Dieu a librement choisi, par amour pour l’Homme, de venir parmi nous
partager notre condition. Cet événement est à mettre en relation avec la
création du monde, où Dieu a créé la terre et le ciel et tout ce qu’ils
contiennent pour l’offrir à l’Homme.
C’est ce que nous dit Grégoire de Nysse (IVe siècle) dans le passage
suivant :
« Dieu, par sa nature, c’est tout le bien que l’on peut concevoir ; ou plutôt, il surpasse tout
ce que l’intelligence peut concevoir comme bien ; et précisément s’il crée la vie humaine,
c’est précisément parce qu’il est bon […] tirant l’homme du néant, il l’amène à l’existence,
et le comble des biens qu’il crée pour lui 23. »

Paul lui aussi a mis en parallèle ces deux événements :


« Dans les Livres saints, on lit : “Adam, le premier homme, c’est un simple être humain
qui a reçu la vie.”
Le dernier Adam [Jésus] est rempli de l’Esprit Saint qui donne la vie.
Ce qui vient d’abord, ce n’est pas l’être qui vit par l’Esprit Saint, c’est le simple être
humain.
L’être qui vit par l’Esprit Saint vient après.
Dieu a modelé le premier homme avec de la terre. Cet homme-là vient de la terre,
mais le deuxième vient du ciel. »
(Première lettre de Paul aux Corinthiens, 15, 45-46)

Ainsi, pour Paul, Jésus est le « prototype » de l’homme parfait. Il est le


nouvel Adam, il est celui qui doit nous servir de modèlea. Cette naissance à
la vie spirituelle, à la suite de Jésus, l’échelle spirituelle à la suite de Jésus,
constitue un acte libre, et pour progresser, nous devons choisir un modèle.
C’est ce que nous dit dans la citation suivante Grégoire de Nysse (IVe
siècle) :
« Ici (dans le domaine spirituel), la naissance ne vient pas d’une intervention étrangère,
comme c’est le cas pour les êtres corporels qui se reproduisent d’une manière extérieure.
Elle est le résultat d’un choix libre et nous sommes ainsi, en un sens, nos propres parents,
nous créant nous-mêmes tels que nous voulons être, et par notre liberté nous façonnant
selon le modèle que nous choisissons24. »

Ainsi, c’est librement que nous sommes invités à nous mettre à l’écoute
de Jésus, afin de bien comprendre tout l’enjeu de l’Incarnation.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement, pour chacun d’entre nous


aujourd’hui ?
Cet ouvrage n’a ni la prétention, ni l’intention de constituer un énième
traité de théologie.
L’objectif est ici beaucoup plus modeste. Il est de proposer un éclairage
simple, mais nourrissant, sur l’Incarnation, que nous célébrons plus
particulièrement chaque année à Noël.
Ce qui s’est passé, il y a 2 000 ans, dans ce minuscule petit village de
Bethléem, peut être abordé de différentes manières.
Mais il est indispensable, vital, pour la survie même de la fête de Noël,
que celui ou celle qui désire vivre ou devenir disciple de Jésus ait une idée
claire de ce qui est en jeu en ce soir du 24 décembre.
En effet, quand l’enfant Jésus sera déposé dans la crèche, que ce soit
chez nous ou dans l’église, nous ne pourrons pas poser sur lui le même
regard que celui que nous portons à un nouveau né, lors d’une visite dans
une maternité.
Car en contemplant l’enfant de Bethléem, nous contemplons celui qui
bouleverse, transforme notre vie et celle du monde. Devant nous se trouve
Jésus qui nous appelle à changer notre vie !

Mais qui est Jésus pour nous aujourd’hui ?


La réponse à cette question est intimement liée à une autre question :
Pourquoi Dieu s’est fait homme ?
De la réponse que nous apporterons dépend notre compréhension de
l’Incarnation et par là-même la survie de la fête de Noël, ainsi que toute vie
chrétienne.
En effet, si nous ne percevons pas pourquoi Dieu s’est fait homme, et
quelles conséquences cela entraîne dans nos vies de tous les jours, nous ne
pourrons pas comprendre, ni a fortiori continuer à célébrer cette venue de
Dieu parmi nous. Le risque est alors de se détacher peu à peu de Jésus lui-
même, ne retenant de Noël que les guirlandes et les paillettes…
C’est pourquoi nous allons maintenant rappeler ci-après quelques
éléments de réponse à cette question fondamentale, sans viser une
quelconque exhaustivité.

a. C’est à Cana que Jésus, assistant à une noce, a effectué son premier
miracle, transformant de l’eau en vin. Vous pouvez le découvrir dans
l’Évangile de Jean, chapitre 2, versets 1 à 12. [Pour la division de la Bible
en chapitres et versets, lire page 8]
a. On dit couramment désormais, Ancien Testament ou Premier Testament.
Nous préférons la seconde formulation, car Ancien, risque de « rimer »
avec « dépassé ». Or Jésus nous dit : « Je ne suis pas venu abolir mais
accomplir » (Évangile selon saint Matthieu, 5, 17). Le Premier Testament
annonce ce qui va suivre et contient une foule d’enseignements et de
renseignements, très riches pour nous aujourd’hui.
b. Lire le chapitre 1 de l’Évangile de Jean : « Au commencement la Parole
existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. […] La
Parole est la vraie lumière. En venant dans le monde, elle éclaire tous les
êtres humains. »
a. Page 107 pour l’origine de cette coutume !
a. Nous avons pris l’exemple d’Halloween, mais nous aurions pu tout aussi
bien parler de la mi-carême et des carnavals organisés par de très
nombreuses municipalités, pour la plus grande joie des grands et des petits.
Qui sait aujourd’hui que la mi-carême correspond à la moitié du carême, et
qu’avons-nous organisé dans nos communautés chrétiennes pour marquer
« chrétiennement » cette pause durant le carême ?
a. Nous vous invitons à lire l’ouvrage sur le carême du même auteur qui
s’intitule 40 jours pour faire fondre nos « graisses spirituelles ».
L’expression « graisses spirituelles », qui peut surprendre, est très ancienne.
On la trouve dans un texte d’Evagre le Pontique (IVe siècle). Elle désigne
1’« épaisseur que le mal fait prendre à l’intelligence ». Ainsi, si nous n’y
prenons garde, nous sommes peu à peu alourdis par des actes qui nous
séparent de Dieu et des autres. Ces actes créent aussi la division en nous-
mêmes, et alors nous faisons le mal que nous ne voudrions pas faire, et nous
ne faisons pas le bien que voudrions faire, comme le dit Paul dans sa lettre
aux Romains [7, 19].
a. Cette idée a déjà été abordée dans un précédent ouvrage : Talitha Koum !
Éveille la source qui est en toi, Desclée de Brouwcr/Prier, 2001, par P.
Gourrier et J. Desbouchages.
Ouvrage de développement spirituel et humain, il contient de nombreuses
citations des Pères de l’Église, et des Pères du désert, sur lesquelles il
s’appuie, ainsi que de nombreux exercices pratiques afin de trouver les
formidables ressources qui sont en nous, mais aussi de gravir qui permettra
de vivre debout au sein du monde. Le mot « ressuciter », en grec egeiro,
signifie, en effet, non seulement « ressusciter », mais aussi « être debout »,
« s’éveiller » !
Chapitre 2 :
Pourquoi Dieu s’est fait homme ?

Les réponses à cette question sont multiples et nous n’en retiendrons


que quelques-unes qui nous semblent plus particulièrement pertinentes.

« Dieu s’est fait homme » pour nous sauver


C’est la réponse qui vient d’emblée à l’esprit pour la plupart d’entre
nous, car, remontant du fond de notre mémoire, elle nous rappelle de
lointains souvenirs du catéchisme… En effet, il est important de le rappeler,
le nom donné au Fils de Dieu, par Joseph son père, est Jésus, ce qui signifie
« Dieu sauve ».
« Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme. Oui, l’enfant
qui est dans son ventre vient de l’Esprit Saint. Elle va mettre au monde un fils, et toi, tu
l’appelleras Jésus. En effet, c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
(Évangile selon Matthieu, 1, 20-21)

Le mot grec Christ accolé au nom de Jésus, est le titre donné à celui-ci.
C’est la traduction grecque d’un mot hébreu, Messie, qui désigne « une
personne choisie par Dieu pour un rôle particulier ». Dans l’Ancien
Testament, c’est le cas des rois et des grands-prêtres. Pour marquer ce
choix, quelqu’un lui versait de l’huile sur la tête. Peu à peu, “Messie” a
désigné le Roi Sauveur que tout le peuple attendait25.
« Simon Pierre lui répondit : “Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 16,16)

Ainsi, Dieu s’est fait homme pour nous sauver.


Mais nous sauver de quoi ?
Du péché !
Mais qu’est-ce que le péché ?
La réponse à cette question est difficile, car si le concept de péché est
très bien ancré dans notre civilisation judéo-chrétienne, son contour est
quant à lui beaucoup plus floux.
C’est pourquoi il semble intéressant de noter ici que le mot « péché » a
pour origine en grec et en hébreu un mot qui signifie « rater sa cible, rater
son but ».
On pourrait dès lors énoncer qu’est « pécheur » celui qui rate son but.
Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
Quel est ce but ?
Les réponses possibles à cette question sont là-aussi complexes et
multiples. L’une d’elles est la suivante :
« La finalité du christianisme, c’est la déification de l’homme26. »

Ainsi, « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu » !
Cette formule inspirée d’Irénée de Lyon, d’Athanase d’Alexandrie, de
Grégoire de Nazianze, de Basile de Césarée et de bien d’autres Pères de
l’Église, résume l’un des sens que l’on peut donner à l’Incarnation du
Verbe. Des livres entiers la développent et l’Interprétation de celle-ci ne
sera ici qu’effleurée…
Rappelons-nous : Dieu, par amour et gratuitement, a créé l’homme pour
que celui-ci puisse jouir des biens divins. C’est ce que nous explique
Grégoire de Nyssc (IVe siècle) dans un texte magnifique :
« Si l’homme accède à l’existence en vue de prendre part aux biens divins, il est
forcément doté d’une constitution telle qu’il soit apte à avoir part à ces biens.[…] Créé pour
jouir des biens divins, il devait avoir quelque affinité de nature avec ce à quoi il est
appelé à participer. C’est pourquoi il a été doué de vie, de raison, de sagesse et de tous les
biens dignes de la divinité, afin que chacun de ces privilèges lui fît éprouver le désir de ce qui
lui est apparenté27. »

Ainsi, Dieu nous a créés à son image afin que nous puissions lui
ressembler :
« Faisons les êtres humains à notre image et qu’ils nous ressemblent vraiment. »
(Genèse 1, 26)

Mais Dieu n’a pas voulu que nous soyons des clônes, et c’est pourquoi,
il nous a créés libres !
« C’est par cette liberté que l’homme est déiforme, car l’indépendance et l’autonomie sont
le propre de la béatitude divine. »
« C’est par la liberté que l’homme est égal à Dieu. »
(Grégoire de Nysse 28, IV siècle)

Malheureusement, l’homme, estimant qu’être libre consistait à affirmer


son autonomie vis-à-vis de Dieu, a choisi de se détourner de lui, au risque
de « rater son but » et de sombrer dans le péché.
Chacun d’entre nous vit cela très concrètement quand, dans sa vie, il ne
fait plus confiance à Dieu et désire vivre loin de lui.
C’est donc pour changer cette situation que Dieu s’est fait homme.
C’est ce que nous indique encore Grégoire de Nysse :
Dieu « s’est mélangé à notre être afin que, grâce à son mélange avec le divin, notre être
pût devenir divin29 ».

Grégoire de Nazianze (IVe siècle) est très affirmatif sur le sujet :


« Lorsque Dieu s’est fait homme, l’homme est devenu dieu30. »

Malheureusement, nous sommes peu habitués à cette notion de


divinisation de l’homme en Occident, pourtant présente dans la liturgie de
la messe.
Ainsi durant celle-ci, le prêtre, mélangeant un peu d’eau dans la coupe
de vin, prononce les paroles suivantes :
« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions-nous être
unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. »

De même, dans la préfacea de l’Ascension, le prêtre lit:


« Car il s’est manifesté après sa résurrection,
en apparaissant à tous ses disciples,
et, devant leurs yeux, il est monté au ciel
pour nous rendre participants de sa divinité. »

Ainsi, si Dieu s’est fait homme, c’est pour nous permettre « de devenir
dieu par grâce », car coupé de son origine, l’homme, tombé malade, avait
besoin d’un médecin.
C’est pourquoi Jésus est alors venu le sauver et le guérir…

« Dieu s’est fait homme » pour nous guérir


La théologie occidentale a interprété l’œuvre salvatrice du Christ en
termes essentiellement juridiques. Il est beau de découvrir qu’il existe aussi
une « image médicinale » de cette action.
« En effet, le verbe “sauver”, en grec, signifie non seulement “délivrer”
ou “tirer d’un danger”, mais aussi “guérir”, […] le mot “salut” désigne non
seulement la “délivrance", mais aussi “la guérison"31 ».
Ainsi, nous avons vu tout à l’heure que le nom de Jésus peut se traduire
par « Dieu sauve », mais il peut aussi se traduire par « Dieu guérit ». Jésus
lui-même nous dit :
« Les gens en bonne santé n’ont pas besoin de médecin. Ce sont les malades qui en ont
besoin. »
(Évangile selon Matthieu 9, 12)

Cette image de « Jésus médecin » est celle-là même que les prophètes
avaient annoncée :
« Ainsi, Jésus réalise ce que le prophète Ésaïe a annoncé : “Il a pris ce qui nous fait
souffrir et il a porté sur lui nos maladies.” »
(Évangile selon Matthieu 8, 17)

Cette image revient très souvent durant la messe. Dans la prière


pénitentielle tout d’abord, où l’une des formules proposées par la liturgie
nous invite à dire :
« Seigneur Jésus, envoyé par le Père pour guérir et sauver tous les hommes, prends pitié
de nous. »

Mais aussi avant la communion, où le prêtre prononce en s’inclinant la


formule suivante :
« Seigneur Jésus-Christ, que cette communion à ton corps et à ton sang n’entraîne pour
moi ni jugement ni condamnation ; mais qu’elle soutienne mon esprit et mon corps et me
donne la guérison. »

Enfin, tous les chrétiens avant d’aller communier disent à haute voix :
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai
guéri. »

Ils reprennent alors ce qu’un officier romain avait dit à Jésus :


« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres chez moi. Mais dis seulement un mot, et
mon serviteur sera guéri. »
(Évangile selon saint Matthieu, 8, 8)
Ainsi, Jésus est celui qui nous guérit de ce qui nous sépare de Dieu. Il
nous permet de devenir ce que nous sommes appelés à devenir, vraiment
« dieu par grâce ».
C’est ce que le prêtre énonce quand il lit la préface suivante :
« C’est par ton Fils bien-aimé
que tu as créé l’homme ;
et c’est encore par lui
que tu en fais une créature nouvelle. »

Mais s’il a fait de nous une « créature nouvelle », il nous montre aussi
un nouveau visage de Dieu,

« Dieu s’est fait homme » pour révéler aux hommes qu ’ils sont fils
de Dieu
En effet, dès le début de sa prédication, Jésus nous invite à prier Dieu
comme un Père.
« Quand vous priez, ne parlez pas sans arrêt comme ceux qui ne
connaissent pas Dieu. Ils croient que Dieu va les écouter parce qu’ils
parlent beaucoup. Ne faites pas comme eux. En effet, votre Père sait ce
qu’il vous faut, avant que vous le demandiez.
Vous devez donc prier de cette façon :
Notre Père qui es aux cieux… »
(Évangile selon Matthieu, 6, 7-9)
Avec Jésus, nous découvrons, ce qui est totalement nouveau, que Dieu
est le Père de tous les hommes, qu’ils soient juifs ou no32.C’est ce que nous
dit Tertullien au IIe siècle :
« L’expression “Dieu le Père” n’avait jamais été révélée à personne. Lorsque Moïse lui-
même demanda à Dieu qui il était, il entendit un autre nom, A nous, ce nom a été révélé dans
le Fils, car ce nom implique le nom nouveau de Père33»

« Dieu s’est fait homme » pour être, en Jésus, le premier-né de


toute créature, d’une multitude de frères, d’entre les morts…
Cette énumération, nous la trouvons dans les lettres de Paul, et c’est
Grégoire de Nysse (IVe siècle) qui nous en explique toute la portée.
« Comment le Christ devient-il le premier-né d’une multitude de frères ?
Comment devient-il premier-né d’entre les morts ?
* “Nous naissons chair et sang", dit l’Écriture. Celui qui pour nous s’est fait comme nous,
ayant participé à la chair et au sang pour nous transformer de corruptibles en incorruptibles
par la naissance d’en haut de l’eau et de l’Esprit, nous a montré le chemin d’une telle
naissance lorsqu’il a attiré par son propre baptême le Saint Esprit sur l’eau.
Il est devenu ainsi le premier-né de tous ceux qui sont régénérés spirituellement, et
tous ceux qui ont part à cette régénération par l’eau et l’Esprit sont appelés frères.
* Ayant déposé dans notre nature la puissance de la résurrection d’entre les morts, le
Christ devient aussi prémices de ceux qui se sont endormis et premier-né d’entre les
morts.
Le premier, il nous a libérés des affres de la mort et il nous a ouvert le chemin de la
régénération de la mort. Par la Résurrection du Seigneur, en effet, les liens de la mort qui nous
tenaient captifs ont été détruits.
Ainsi, il devient le premier-né de la nouvelle création. »

Le Christ est donc le nouvel homme que nous devons prendre pour
modèle afin de devenir vraiment ce à quoi nous sommes appelés.

« Dieu s’est fait homme » afin de nous montrer le vrai visage de


l’homme
Jésus est ce nouvel Adam dont nous parle saint Paul (page 27).
C’est ce que nous explique ci-dessous Thomas Merton (XXe siècle),
moine bénédictin.
Nous vous invitons à lire ces quelques lignes avec la plus grande
attention, car elles constituent la synthèse de tout ce que nous venons
d’évoquer.
« Adam, destiné à vivre en Dieu, pour partager la sagesse et la paix de Dieu, a perdu la vie
divine pour laquelle il avait été créé à l’ image de Dieu.
Après la fin de cette union à Dieu, l’homme n’avait aucune possibilité de la retrouver par
ses propres forces, et cependant, abandonné à sa seule nature, il ne pouvait être entièrement
heureux puisqu’en fait cette nature, créée à l’image de Dieu, ne trouve la paix que dans la
ressemblance parfaite au Verbe divin [Jésus].
Pour retrouver Dieu, il fallait à l’homme un médiateur qui unirait en lui la nature
divine et la nature humaine, rétablissant parfaitement en Sa personne la communion de
Dieu et de l’homme.
Ce médiateur c’est Jésus-Christ34. »

Ainsi, l’homme créé à 1’image de Dieu ne peut être heureux qu’en


retrouvant la ressemblance à laquelle il a été appelé dès sa création.
C’est par le Christ, et en le prenant pour modèle, qu’il deviendra
vraiment ce nouvel homme !
Conclusion

Nous venons en quelques pages d’effectuer un parcours capital !


Nous avons découvert ? redécouvert ? que Dieu s’est fait homme pour :
– nous sauver
– que l’homme devienne Dieu !
– nous guérir
– révéler aux hommes qu’ils sont fils de Dieu
– être en Jésus le premier-né de toute créature, d’une multitude de
frères, d’entre les morts…
– nous montrer le vrai visage de l’homme.
Cette citation de Grégoire de Nysse illustre en partie notre parcours,
ajoutant un certain nombre de précisions :
« Quelle a été la cause qui a poussé la divinité à condescendre à notre faiblesse ?
Tu cherches la cause pour laquelle Dieu est né parmi les homme : Sache que ce sont les
dons qui nous font connaître la nature du donateur.
Si nous regardons ce qui est survenu, nous pouvons conjecturer la nature du bienfaiteur.
Et si l’ amour pour l’humanité est une propriété de la nature divine, tu tiens la raison que
tu cherchais, tu tiens la cause de la présence de Dieu dans l’humanité.
Il fallait, en effet, un médecin à notre nature déchue ;
il fallait quelqu’un qui relève l’homme tombé à terre ;
il fallait celui qui donne la vie auprès de celui qui avait perdu la vie ;
il fallait celui qui ramène au bien, car l’homme s’était détaché de la communion avec le
bien35. »

On comprend mieux dès lors toute 1’« importance » de l’ Incarnation.


Face à un tel événement, il est capital de ne pas tout confondre.
Bien entendu, il ne s’agit ni de supprimer le Père Noël, ni le sapin qui
l’accompagne (dont nous découvrirons l’origine plus loin), mais de
redonner, le 25 décembre, la primauté à l’événement fondateur de notre foi.
C’est tout l’objet de cet ouvrage et de ce que nous découvrirons dans les
pages à venir, en n’oubliant jamais que c’est l’amour qui a poussé le Fils de
Dieu a descendre sur terre :
« Son amour a poussé le Fils de Dieu à descendre sur terre.
Dans son amour, il s’est fait homme pour l’homme. Avec amour, la Vierge
bienheureuse a reçu le salut bienveillant de l’Ange qui l’annonçait.
Avec amour et miséricorde, le Créateur pétrit Adam.
Avec amour, il s’est joint lui-même à la famille d’Adam pour lui rendre la gloire qu’Adam
avait perdue au paradis.
L’être qui est au-dessus de tout s’est abaissé par amour, pour élever les humbles jusqu’au
degré de Dieu et pour leur ouvrir les trésors de sa sagesse, afin qu’ils s’enrichissent de ses
biens et administrent ses trésors. »
(De la Liturgie syrienne36)

a. La préface est le texte que le prêtre lit durant la messe après avoir préparé
le pain et le vin. Elle introduit la prière eucharistique elle-même.
Seconde partie

Préparons-nous !
Dans quel esprit lire cet ouvrage ?
Nos conseils

Les pages qui vont suivre sont inspirées par les lectures du temps de
l’Avent. Elles peuvent cependant être lues tout au long de l’année, dès que
vous ressentirez le besoin de vous remettre face à Jésus-Christ.
Chaque chapitre est conçu de la manière suivante :
– Une parole inspirée en général des lectures du jour. Cet extrait ne
constitue que le prétexte à une méditation sur l’Incarnation.
– Un encadré comportant :
1. Le texte d’une des lectures proposées par la liturgie pendant la
période de l’Avent.
2. Une parole des Pères de l’Église à méditer.
3. La rubrique « Le saviez-vous ? » qui nous permettra de redécouvrir
un certain nombre de symboles chrétiens, afin de nous les réapproprier.
Le présent volume n’a pas pour objectif de se substituer au Missel de
semaine, ni au Missel des Dimanches, ni même aux différentes revues qui
donnent les textes liturgiques pour chaque jour. C’est pourquoi nous ne
développerons dans cet ouvrage que la période située entre le premier
dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de l’Avent.
Nous vous invitons à vous procurer les textes de chaque jour afin
d’accompagner votre montée vers Noël.
Si vous lisez cet ouvrage en dehors de la période de Noël, ce qui est tout
à fait possible, car il a été conçu pour être lu à tout moment de l’année, il est
recommandé de lire les passages de la Bible indiqués chaque jour. Pour
cela, vous pouvez notamment utiliser la Bible en Français Courant ou en
Français Fondamental.
Dimanche 1*

« C’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil […] le


jour est tout proche. »
(Lettre de saint Paul aux Romains, 13, 11)

Sortir de notre sommeil ! Cela signifie-t-il que nous vivons en


endormis ? Peut-être !
Le quotidien des jours et des mois (métro/auto, boulot, dodo…), en
effet, peut avoir pour conséquence de nous anesthésier et de nous faire
oublier l’essentiel.
Ainsi, il nous faut sans cesse lutter afin de ne pas succomber à ce que
les mystiques appellent l’« esprit du monde ».
Contrairement à une interprétation trop rapide, cela ne signifie en rien
que le monde en lui-même est mauvais.
Ayant été créé par Dieu, comment le monde pourrait-il être mauvais ?
Cela signifie plus simplement que la vie de tous les jours peut nous
entraîner dans un tourbillon qui nous éloigne, sans que nous y prenions
garde, loin de Dieu. Il faut alors lutter pour retrouver les chemins de la
spiritualité, ce qui constitue un enjeu vital pour chacun d’entre nous. Cet
éveil spirituel dont nous parle Paul est rendu possible par notre capacité
intrinsèque à vivre de la vie que Dieu nous propose.
N’avons-nous pas, en effet, été créés à l’image de Dieu ?
Nous retrouvons là ce que nous avons déjà abordé dans l’introduction,
en particulier cette « affinité de nature » avec Dieu lui-même dont nous
parlait Grégoire de Nysse (voir supra page 26).
Cette lutte, cet entraînement correspondent à ce que nous avons déjà eu
l’occasion de voir ensemble dans l’ouvrage Talitha Koum, à savoir l’ascèse.
Celle-ci ne désigne en rien, contrairement aux idées reçues, un désir
malsain d’autopunition. Au contraire, l’ascèse désigne cette lutte qui nous
incite à nous réveiller de notre torpeur. Le mot lui-même vient d’un mot
grec (asketes) qui signifie exercice, entraînement, et sa visée est
extrêmement positive.
Cette lutte, ce combat pour vivre en éveillé, ne doit pas nous faire peur,
et nous sommes invités à demander à Dieu de nous soutenir dans cette
entreprise :
« Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. »
(Psaume 79)

Dieu nous permettra alors de tenir :


« C’est lui [Dieu] qui vous fera tenir jusqu’au bout. […] Car Dieu est fidèle. »
(Première Lettre de saint Paul aux Corinthiens, 1,8-9)

Ce souci, ce désir de vivre en éveillé (le mot egeiro signifie en grec non
seulement ressusciter, mais aussi « s’éveiller, se lever ») doit être entretenu
avec soin car, n’en déplaise à tous ces esprits chagrins qui nous prédisent
régulièrement la fin du monde :
« Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où le Seigneur viendra. […] Tenez-vous
donc prêts. »
(Évangile selon saint Matthieu, 24, 42.44)

Nous ne devons pas avoir peur, car la venue de Jésus constitue pour
chacun d’entre nous promesse de bonheur :
« Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur. […] En ces jours-là, je
ferai naître chez David un germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. »
(Livre d’isaïe, 33, 14-15)

C’est donc à la confiance et à l’écoute que nous sommes invités au


début de ce parcours.
Il n’est jamais trop tard pour se mettre en route, comme nous le dit avec
beaucoup de finesse ce Père du désert :
« Abba [ce qui signifie “Père"] Moïse demanda à abba Sylvain :
“Un homme peut-il chaque jour recommencer ?
Et l’ancien dit : “S’il est travailleur, il peut même à chaque heure recommencer.” »

Alors, à la suite de l’auteur du psaume 24, tournonsnous tout


simplement vers Dieu et demandons lui :
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. » (Psaume 24)

Et n’oublions surtout jamais que l’amour constitue une voie royale pour
avancer :
« Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un
amour de plus en plus intense et débordant. »
(Première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 3,12)

A LIRE :
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 24, 37-44
Année B : Évangile selon saint Marc, 13, 33-37
Année C : Évangile selon saint Luc, 21, 25… 36
A MÉDITER : « Nous appelons Noël, ce jour où la sagesse de Dieu s’est
manifestée sous les traits d’un enfant et où le Verbe de Dieu [Jésus] vagit
sans pouvoir parler. Nous célébrons l’anniversaire solennel de ce jour
où fut accomplie la prophétie qui disait : “La vérité a germé de la terre et
des cieux s’est penchée la justice.” La Vérité qui est dans le sein du Père
a germé de la terre pour être aussi dans le sein d’une mère. La Vérité,
que le ciel ne peut contenir, s’est levée de la terre pour être déposée dans
une crèche… Éveille-toi, homme qui m’écoutes. Pour toi Dieu s’est
fait homme. “Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le
Christ t’illuminera.” Pour toi, dis-je, Dieu s’est fait homme. […] Quelle
plus grande grâce de Dieu pouvait éclater à nos yeux ? Dieu avait un fils
unique, il en a fait le fils de l’homme, pour pouvoir, en retour, faire du
fils de l’homme un fils de Dieu. » (Augustin, Ve siècle37)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi une couronne d’Avent ?
Dans les églises, ou chez soi, la coutume veut que l’on tresse une
couronne d’avent avec des branches de sapin, et que l’on y dispose
quatre bougies blanches. Chaque dimanche, une bougie est allumée afin
de marquer la progression vers Noël. Mais quelle est la signification de
ces quatre bougies ?
Ces bougies, dit-on, symbolisent les grandes étapes du salut38. Ainsi, la
première bougie symbolise le pardon d’Adam et Ève. Ils mourront sur la
terre, mais ils vivront en Dieu.
Nous découvrirons la signification des autres bougies par la suite…

Lundi 1
« On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus à
la guerre. »
(Lecture du livre d’Isaïe 2, 5)
Ce désir de paix est omniprésent dans la Bible, et, comme l’a rappelé le
pape Jean-Paul II en ce début de XXIe siècle, il n’existe pas de guerre sainte,
mais uniquement une paix sainte. Cette paix est proclamée par les anges dès
la naissance de Jésus :
« Tout à coup, il y a avec l’ange une troupe nombreuse qui vient du ciel. Ils chantent la
louange de Dieu : “Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix à ceux que Dieu
aime.” »
(Évangile selon saint Luc, 2, 14)

Cette paix est un don de Dieu. Nous sommes invités à en devenir les
artisans. C’est ce que proclame Jésus dès le début de l’Évangile selon saint
Matthieu :
« Ils sont heureux ceux qui font la paix autour d’eux parce que Dieu les proclamera ses
fils. »
(Évangile selon saint Matthieu 5, 9)

Saint François d’Assise avait parfaitement compris cette nécessité


absolue d’œuvrer pour la paix, et vous connaissez sans doute cette
magnifique prière qui lui est attribuée :
« Seigneur, fais de moi un instrument de Ta paix, là où il y a la haine, que j’apporte l’amour,
là où il y a la discorde, que j’apporte l’union… »

A LIRE : Lecture du Livre d’Isaïe, 2, 1-5.

A MÉDITER : « Le Christ naît afin de restaurer par sa naissance notre


nature. […] Il assume les infirmités de l’enfance, supporte d’avoir besoin
de nourriture […] Il porte l’homme, pour que celui-ci ne puisse plus
tomber. Il fait habiter le ciel celui qu’il avait créé pour habiter la
terre. Il change en esprit divin celui qui est animé d’un esprit
humain. »
(Pierre Chrysologue39,Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Le premier dimanche de l’Avent 40
Traditionnellement, c’est le dimanche le plus proche de la Saint-André
qui est choisi pour être le premier dimanche de l’Avent.
André, l’un des douze apôtres, est le frère de Pierre. Disciple de Jean-
Baptiste, il fut l’un des premiers à suivre Jésus. C’est lui qui dit à son
frère :
« Nous avons trouvé le Messie. »
(Évangile selon saint Jean 1, 41)
Selon la tradition, il mourut en Grèce, à Patras, crucifié sur une croix en
forme de X. Il est le patron de l’ Église de Constantinople comme saint
Pierre l’est de celle de l’Église de Rome. Il est aussi patron de la Grèce,
de la Russie, de l’Écosse et du diocèse de Bordeaux.
Qui sont les douze apôtres de Jésus ?
Si le disciple est celui qui suit, l’apôtre est celui qui annonce.
Jésus s’est entouré de douze apôtres :
André, Jacques (le majeur), Jean, Philippe, Barthélémy, Thomas,
Matthieu, Jacques, Jude (appelé aussi Taddée), Simon (surnommé le
Zélote), Judas, Simon Pierre.
Quand après l’arrestation de Jésus, Judas se suicidera, Matthias le
remplacera.

Mardi 1

« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le
déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez
et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. »
(Évangile selon saint Luc, 10, 24)
En effet, heureux sommes-nous de contempler celui qui nous sauve,
celui qui nous guérit, celui qui nous divinise, celui qui nous révèle le vrai
visage de l’homme…
Cet enfant que nous contemplons dans la crèche le soir de Noël, ce Dieu
qui est venu partager notre condition, nous ouvre la route tout au long de
notre vie. C’est lui qui nous révèle le vrai visage du Père :
« Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. »
(Évangile selon saint Luc 10, 22)

C’est aussi lui qui nous transforme, et qui nous révèle le vrai visage de
l’homme, comme l’écrit Thomas Merton :
« Fils de Dieu, second Adam, Il [Jésus] est le Chef de toute la race humaine, et, comme
tel, le principe d’où coulent dans nos âmes la force et la lumière qui restaurent en nous la
ressemblance divine et font de nous des fils de Dieu, capables de le connaître, de L’aimer
dans la contemplation, et de Le glorifier par une charité parfaite envers nos frères les
hommes41.

A LIRE : Évangile selon saint Luc, 10, 21-24.

A MÉDITER : « Notre Seigneur Jésus-Christ, frères très chers, qui est pour
l’éternité créateur de toutes choses, en naissant d’une mère aujourd’hui,
s’est fait notre Sauveur. Il est né pour nous aujourd’hui dans le temps,
parce qu’il l’a voulu, pour nous conduire à l’éternité du Père. Dieu s’est
fait homme pour que l’homme devienne dieu : pour que l’homme
mange le pain des anges, le Seigneur des anges aujourd’hui s’est fait
homme. »
(Homélie africaine du Ve siècle42)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Le calendrier de l’Avent
D’origine germanique, ce calendrier a pour objectif de nous préparer
chaque jour à Noël, depuis le 1er dimanche de l’Avent. Véritable compte
à rebours, il permet de vivre en famille ou individuellement cette joie de
l’attente. Ainsi, chaque jour nous sommes invités à ouvrir une petite case
qui nous dévoile un élément de ce mystère de Noël.
Malheureusement, il est actuellement largement « paganisé », perdant
peu à peu son caractère chrétien. Il est donc recommandé pour bien
préparer Noël de préférer les calendriers qui représentent une scène
biblique, et de prendre le temps, chaque jour, de méditer, seul ou en
famille, sur les éléments constitutifs de cette fête de Noël.

Mercredi 1
« Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur
tous les visages… »
(Lecture d’Isaïe 25, 8)
Cette annonce du prophète Isaïe annonçant le Messie à venir prend tout
son sens pour chacun d’entre nous lors des fêtes de Pâques. Mais le soir de
Noël, contemplant l’enfant couché dans la crèche, nous sommes invités à
réaliser que c’est lui, le premier-né d’entre les morts (page 37), qui rend
l’homme vainqueur de la mort. Le départ brutal d’un proche, d’un ou d’une
amie constitue toujours pour chacun d’entre nous un drame difficile à
surmonter. Les fêtes de Noël et l’atmosphère de liesse qui les entoure,
ravivent souvent chez ceux et celles qui ont vécu un deuil, la douleur de la
séparation.
Il est capital de ne jamais oublier que nos larmes sont justifiées, et
qu’elles expriment notre douleur. Mais il est aussi capital de laisser le
Seigneur, vainqueur de la mort, les essuyer.
Comme l’explique de manière très humaine un ouvrage consacré au
deuil43, nous traversons après le départ d’un être cher une période de
déstructuration. Tous nos repères, tout ce qui faisait notre vie, semblent
soudain s’effondrer. Cependant peu à peu, la vie reprend le dessus, et nous
sommes invités à rebâtir sur de nouvelles bases pour passer alors à une
phase de restructuration. Notre foi en cet enfant de la crèche, vainqueur de
la mort, nous permet de retrouver ces forces de vie qui semblaient avoir
disparu. Faisons-lui confiance !

A LIRE : Lecture du Livre d’Isaïe, 25, 6-10.

A MÉDITER : « Si tu t’efforces de chercher comment Dieu a pu devenir


homme et comment l’homme a pu devenir Dieu, cherche d’abord, si tu le
peux, comment le monde a été fait de rien, par quelle merveille le
firmament resplendit, par quelle force subsistent l’état liquide des eaux et
la substance solide de la terre.
Et cherche encore comment l’homme est issu de la terre, la femme de
l’homme, et comment, de nouveau, F homme naît par l’intermédiaire de
la femme.
Qu’est-ce pour Dieu, après tout cela, que d’engendrer la lumière et les
ténèbres et de créer la vie et la mort ? »
(Maxime de Turin44, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Sainte Barbe
Au début du mois de décembre (le 4 décembre très exactement) l’Église
fête sainte Barbe.
« Sainte Barbe a vécu au IIIe siècle. Son père, furieux de sa conversion
[elle devint chrétienne], la fit enfermer dans une tour, la traîna devant les
tribunaux et la décapita. En signe de vengeance céleste, la foudre tomba
sur lui. Depuis le Moyen Age, on attribue à sainte Barbe le pouvoir de
protéger de la mort violente. Elle est la patronne des mineurs, des
alpinistes, des pompiers et même des prisonniers. […]
La fête de sainte Barbe est associée à des rites de fécondité. […] En
Provence, cette fête inaugure les fêtes de Noël. On met du blé ou des
lentilles à germer dans une coupelle que l’on dispose devant la crèche. Si
de jeunes pousses vertes apparaissent pour Noël, c’est le signe d’une
bonne récolte pour l’année à venir45. »

Jeudi 1

« Il ne suffit pas de me dire : “Seigneur, Seigneur !” pour entrer dans le


Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux
cieux. »
(Évangile selon saint Matthieu 7, 21)

Dans une société où chaque individu est profondément attaché à sa


liberté individuelle, cette parole de Jésus peut sembler irrecevable.
En effet, pourquoi faire la volonté d’un autre, fût-il Dieu lui-même ? Et
pourtant, c’est ce que nous demandons à Dieu à chaque fois que nous
prononçons la prière du Notre Père.
« Que ta volonté soit faite, »

Mais quelle est cette volonté qui peut sembler parachutée d’en haut ?
Avant de répondre à cette question il est capital d’affirmer avec force
que Dieu désire le bonheur de l’homme, car Dieu nous aime. C’est ce que
nous dit le psaume suivant :
« Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour ! »
(Psaume 117)

Dieu est bon, il a créé l’homme à son image, donc l’homme est bon. La
volonté de Dieu, son désir le plus profond est que l’homme retrouve cette
image inscrite au plus profond de lui-même.

A LIRE : Évangile selon saint Matthieu 7, 21-27.

A MÉDITER : « Si donc le Seigneur nous enseigne à nommer Dieu dans la


prière : “Père”, il me semble vouloir essentiellement nous prescrire une
vie digne et parfaite. La vérité ne peut enseigner le mensonge, pour nous
faire passer pour ce que nous ne sommes pas, pour prendre un nom qui
ne répond pas à notre nature ; mais nous devons, en nommant “Père”
celui qui est sainteté, justice et bonté, prouver par notre vie notre
parenté avec lui. »
(Grégoire de Nysse46, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Où se trouve Bethléem ?
C’est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem. Le
prophète Michée avait annoncé dans le Premier Testament que le Messie
naîtrait à Bethléem :
« Le Seigneur dit : “Et toi, Bethléem Efrata, tu es un petit village parmi
ceux des clans de Juda. Pourtant, celui qui doit gouverner Israël, je le
ferai sortir de chez toi". »
(Livre de Michée, 5, 1)
Quand la Bible parle des « cieux », de quoi s’agit-il ?
Cette question est difficile, car très souvent on accuse les disciples de
Jésus d’attendre la vie éternelle, et de ne tenir pour rien la vie d’ici-bas.
Cette accusation est, bien entendu, mon fondée. C’est pourquoi pour
répondre à cette question complexe, nous allons laisser la parole à saint
Augustin (Ve siècle), Père et docteur de l’Église47. Cette citation est un
peu longue, n’hésitez pas à la lire plusieurs fois.
« Lève donc les yeux vers lui [Dieu] et dis : “J’ai levé mes yeux vers toi,
qui habites dans le ciel.”
Entendre le ciel, mes frères, au sens matériel, comme une chose
perceptible à nos yeux, serait une erreur aussi grossière que de
s’imaginer y monter avec des échelles ou d’autres moyens.
Puisque nous avons parlé d’ascension spirituelle, il faut entendre le ciel
dans un sens spirituel. Si l’ascension se fait par le cœur, le ciel consiste
dans la justice.
Qu’est-ce donc le ciel de Dieu ? Ce sont les âmes des saints, les âmes
des justes. Les apôtres eux-mêmes, au temps de leur vie terrestre,
dans la chair, étaient ciel.
Car Dieu habite en eux et parcourait la terre entière.
Dieu habite dans le ciel.
Comment ?
Habiter le ciel, c’est habiter un lieu sacré ; quel est ce lieu sacré
sinon le temple ? “Car ce temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est
vous*.”
Tous ceux qui vivent encore dans une chair fragile mais marchent dans la
foi sont le temple de Dieu.
Combien de temps sont-ils le temple de Dieu ?
Tant que le Christ habite en eux par la foi.
L’apôtre dit en effet : “Le Christ habite en vos cœurs par la foi.”
Il existe déjà des cieux où Dieu habite, où ceux qui le contemplent le
voient face à face48. »
Ainsi, les cieux ne sont pas à comprendre comme une réalité extérieure,
mais comme une réalité intérieure : Le Christ habite en nos cœurs…

[* Saint Paul nous dit en effet :


« Oui, le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous. »]
(Première lettre de saint Paul aux Corinthiens, 3, 17)

Vendredi 1
« “Croyez-vous que je peux faire cela ?” Ils répondirent : “Oui,
Seigneur". Alors il leur toucha les yeux, en disant : “Que tout se fasse selon
votrefoi !” »
(Évangile selon saint Matthieu, 9, 29)

Il est remarquable de constater que, dans 1’Évangile, Jésus n’accomplit


de miracles que si ses interlocuteurs croient en lui. Inversement, si la foi est
absente, il ne peut rien faire.
Ainsi, Matthieu écrit dans son Évangile :
« A Nazareth, Jésus ne peut pas faire beaucoup de miracles, parce que les gens ne croient
pas. »
(Évangile selon saint Matthieu, 13, 58)

De même, dans la vie de tous les jours, nous savons bien que si nous
faisons confiance à quelqu’un, celui-ci donnera le meilleur de lui-même,
comme animé par cette confiance. Inversement, si nous ne savons pas
donner leur chance à ceux qui nous entourent, si nous ne valorisons pas
l’autre, celui-ci n’osera jamais se lancer, et pire encore, se trouvera comme
condamné à l’échec, la confiance étant absente.
Alors ne nous trompons pas, et n’établissons pas dans nos rapports avec
Dieu un commerce ; « Je croirai si tu exauces telle demande… »
La prière, notre prière qui selon les Pères constitue « le lien qui unit la
créature à son créateur », est l’expression de cette confiance. C’est un
« entretien », une « conversation » avec Dieu, qui traduit tout l’amour que
nous lui portons. Là encore, Jésus constitue un modèle pour chacun d’entre
nous, car jusqu’au bout, il a fait confiance à son Père.

A LIRE: Évangile selon saint Matthieu 9, 27-31.

A MÉDITER : Faire confiance !


« Allons, courage, pauvre homme ! Fuis un peu tes occupations, dérobe-
toi un moment au tumulte de tes pensées. Rejette maintenant tes lourds
soucis et laisse de côté tes tracas. Donne un petit instant à Dieu et
repose-toi un peu en lui. Entre dans la chambre de ton esprit, bannis-en
tout, sauf Dieu ou ce qui peut t’aider à le chercher. Ferme la porte et
mets-toi à sa recherche.
A présent, parle, mon cœur, ouvre-toi tout entier et dis à Dieu : Je
cherche ton visage ; c’est ton visage, Seigneur, que je cherche. »
(Saint Anselme49, XIe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Qui est le « concurrent » chrétien du Père Noël50 ?
Il s’appelle saint Nicolas ! Il a vécu en Asie Mineure au IVe siècle.
Évêque de Myre, c’est un homme généreux, qui aimait faire le bien. On
raconte qu’ayant appris qu’un pauvre homme n’avait pas de quoi marier
sa fille, il lança par la cheminée trois sacs d’or.
Une légende était née !
Mort le 6 décembre 343, il a été victime des persécutions des Romains
contre les chrétiens.
Il est très populaire en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en
Autriche, Et même si en France on ne le fête guère, on le trouve présent
dans l’Est et dans le Nord. Dans les boulangeries et en grandes surfaces,
on trouve des chocolats ainsi que des pains d’épice à son effigie.
Avant l’arrivée du « Père Noël Coca-Cola », c’est lui, qui dans la nuit du
5 au 6 décembre, allait de maison en maison, accompagné d’un âne,
distribuer des cadeaux par les cheminées.
Aux États-Unis, saint Nicolas se nommait Santa Claus.
A la fin du XIXe siècle, un pasteur américain, Clément Moore, le rendit
plus sympathique, en le représentant, dodu et jovial, et en remplaçant sa
mitre (le « chapeau » de l’évêque) par un bonnet, et sa crosse par un
sucre d’orge. Son âne fut quant à lui remplacé par un traîneau tiré par
huit rennes.
La voie était ouverte pour Coca-Cola. On peut regretter cette dérive, et
surtout regretter que les chrétiens n’aient pas su lui résister.
Si nous avions continué à fêter saint Nicolas le 6 décembre et la Nativité
le 25, aucun risque de confusion n’aurait vu le jour !
Il n’est peut-être pas trop tard !
Dans tous les cas, demeurons vigilants, afin de ne pas tout mélanger.
[On peut signaler que dans certains pays, Jésus lui-même apportait les
cadeaux le soir de Noël. Cette pratique certainement pleine de bonne
volonté ne témoignait pas d’une grande pédagogie de la foi, courant le
risque d’un « Jésus » qui apporte de beaux cadeaux à certains et de moins
beaux à d’autres.
Elle n’est certainement pas à retenir…
De même, le père Fouettard rendait visite aux enfants qui n’avaient pas
été sages durant l’année afin de les punir…
On peut enfin noter qu’avant saint Nicolas, on trouvait le dieu Odin, dieu
de la guerre, de la sagesse et de la poésie chez les anciens Germains, qui
donnait récompenses et punitions aux enfants51.]

Samedi 1

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez
les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Évangile
selon saint Matthieu, 10, 8)
Sou venez-vous de ce qui a été développé dans l’introduction. Dieu
s’est fait homme afin de nous guérir. Jésus nous ouvre le chemin, c’est lui
qui chasse loin de nous tout ce qui nous éloigne de Dieu, nous montrant la
route, et nous accompagnant sur celle-ci. Mais la voie ainsi proposée est
une invitation à faire de nous les messagers de cette bonne nouvelle, et à
faire de nous des « christs ». C’est ce que nous dit Cyrille de Jérusalem (IVe
siècle) :
« Dieu […] nous a rendus conformes au Corps Glorieux du Christ. Désormais donc,
participants du Christ, vous êtes à juste titre appelés “christs”52. »

Ainsi, « re-nés », régénérés par Jésus lui-même, nous ne gardons pas


pour nous-mêmes ce trésor. C’est pourquoi, Jésus nous invite à agir à notre
tour.
Comment ?
En guérissant les malades, ceux qui ne voient pas le chemin qui leur est
proposé ;
En ressuscitant les morts, ceux qui ne croient plus en la vie ;
En chassant les démons, ceux qui nous éloignent de Dieu (l’avarice,
l’orgueil, la cupidité, la colère…).
A LIRE: Évangile selon saint Matthieu, 9, 35-10, 8.

A MÉDITER : « Si toi aussi, tu désires ardemment cette foi, si tu


l’embrasses, tu commenceras à connaître le Père.
Car Dieu a aimé les hommes :
Pour eux, il a créé le monde, il leur a soumis tout ce qui est sur la terre ; à
eux seuls, il a permis d’élever les regards vers le ciel, il les a formés à
son image ; il leur a envoyé son Fils unique, il leur a promis le Royaume
des Cieux qu’il donnera à ceux qui l’ont aimé.
Et quand tu l’auras connu, quelle joie remplira ton cœur ! Comme tu
aimeras celui qui t’a aimé le premier ! En l’aimant, tu seras un imitateur
de sa bonté ! Et ne t’étonne pas qu’un homme puisse devenir un
imitateur de Dieu : il le peut, si Dieu le veut, celui qui prend sur soi le
fardeau de son prochain, celui qui donne libéralement à ceux qui ont
besoin les biens qu’il a reçus de Dieu, devenant ainsi un dieu pour ceux
qui les reçoivent, celui-là est un imitateur de Dieu. Alors quoique
séjournant sur la terre, tu contempleras Dieu. »
(Epître à Diognète53IIe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La symbolique des couleurs
Savez-vous que le choix des couleurs n’est pas neutre et
qu’elles expriment une réalité plus profonde ?
Ainsi :
–le jaune symbolise la foi,
–le vert symbolise l’espérance,
–le rouge symbolise l’amour.
–« Le blanc couleur initiatrice devient […] la couleur de la révélation, de
la grâce, de la transfiguration qui éblouit54.»
Ainsi, le choix des couleurs dans notre préparation de Noël possède tout
son sens. Nous sommes invités à donner du sens à ces fêtes, par tous les
signes visibles que nous utiliserons.

Dimanche 2*
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
(Évangile selon saint Matthieu, 3,2)
« Convertissez-vous », c’est par ces paroles que débute chaque année le
carême. Cet appel retentit aujourd’hui pour chacun d’entre nous et nous
invite à préparer les chemins du Seigneur, à nous convertir. Se convertir,
rappelons-le, vient d’un mot grec qui signifie se « tourner vers ». Certaines
Bibles traduisent cet appel de Jean-Baptiste par : « Changez votre vie » !
Se convertir consiste à se tourner vers cet enfant de la crèche, de qui
nous avons tant à apprendre. Ce mouvement est donc intérieur mais il se
traduit aussi concrètement par toute notre vie. C’est, en effet, une invitation
à changer notre manière de vivre, et à éliminer tout ce qui nous sépare de
Dieu.
Il ne s’agit pas uniquement de crier Maraña tha à la face du monde,
mais de vivre de cette espérance dans tous les actes de notre vie.
Saint Thomas d’Aquin invitait les chrétiens, dans un très beau texte, à
faire voir au monde ce qu’eux-mêmes avaient contemplé. Ainsi, quand nous
quittons l’église le soir de Noël après avoir fêté la naissance du Christ, notre
visage doit exprimer ce que nous avons vu. Notre transformation intérieure
doit être perceptible dans notre regard, dans nos paroles, dans nos actes.
Mais cette transformation, nous sommes invités à la vivre tous les
dimanches, jour où nous fêtons la résurrection du Christ. Ainsi, c’est tous
les dimanches que nous devrions quitter l’église transfigurés et plein de
joie… Il ne s’agit nullement en écrivant cela de se montrer « moralisateur ».
Cependant, c’est notamment par la joie qui nous habite que nous serons
témoins de Jésus qui nous dit dans l’Évangile : « Que votre joie soit
parfaite. »
Mais le jour où nous comprenons la portée de ce qui se vit le soir de
Noël n’est pas le même pour tous. Nous sommes tous des êtres en
évolution, mais nous n’évoluons pas tous de la même manière et à la même
vitesse. Notre évolution spirituelle et humaine est en effet liée à de
nombreux facteurs, à notre histoire… Chaque individu est unique.
C’est pourquoi Dieu est patient :
« C’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ;
mais il veut que tous aient le temps de se convertir. »
(Deuxième lettre de saint Pierre, 3, 9)
Oui, Dieu n’est pas le juge implacable dont certains ont peur, et que
d’autres rejettent.
Jésus lui-même nous a dit :
« Je ne suis pas venu pour condamner le monde, mais pour sauver le monde. »
(Évangile selon saint Jean, 12, 47)

Une interprétation trop juridique de l’Incarnation voile la profondeur de


ce qui est en jeu quand Dieu prend notre nature humaine. Pour comprendre,
l’amour demeure la voie royale. C’est ce que nous rappelle avec vigueur
Paul :
« Et dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est le
plus important. »
(Lettre de saint Paul aux Philippiens, 1, 9)

Plus nous apprenons à connaître Jésus, plus nous comprenons pourquoi


Dieu s’est fait homme et plus nous percevons l’amour qui l’a poussé à agir
ainsi. Alors, nous l’aimons davantage.
Et plus nous l’aimons, plus nous discernons ce qui est vraiment
important. Dès lors, nous comprenons mieux le texte de Grégoire de Nysse
cité au début de cet ouvrage (page 19) et qui a pu nous sembler rude à
première lecture. Il ne s’agit en rien de diaboliser les fêtes de Noël et de
rejeter toute l’effervescence qui les entoure. Mais il s’agit pour chaque
chrétien de redécouvrir le sens profond de Noël afin de célébrer ce qui est
vraiment important.
Et qu’est-ce qui est le plus important ? Les cadeaux du Père Noël, ou le
cadeau que Dieu nous a fait en devenant homme ?
En fonction de la réponse que chacun d’entre nous donnera à cette
question, Noël restera (redeviendra ?) une fête chrétienne, ou alors sera peu
à peu transformée en une fête païenne, pour la plus grande gloire de la
société de consommation !
C’est pour cela qu’il est important de ne pas se tromper. Les cadeaux
que nous échangeons le soir de Noël, nous accueillant les uns les autres
dans une atmosphère conviviale, sont là pour signifier concrètement la joie
qui est la nôtre face à cette venue de Dieu parmi nous.
« Que le Dieu de la persévérance et du courage vous donne d’être d’accord entre vous
selon l’Esprit de Jésus-Christ. Ainsi, d’un même cœur et d’une même voix, vous rendrez
gloire à Dieu, le père de notre Seigneur Jésus-Christ. […] Accueillez-vous les uns les autres
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. »
(Lettre de saint Paul aux Romains, 15, 5-7)

N’oublions jamais en effet cette parole extraordinaire de Jésus lancée à


chacun d’entre nous :
« Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors, tout le monde saura que vous êtes mes
disciples. »
(Évangile selon saint Jean, 13, 35)

Dieu nous aime, et nous appelle à l’aimer et à aimer le monde en retour.


« Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte
sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
(Livre d’Isaïe, 40, 10)

A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 3, 1-12.
Année B : Évangile selon saint Marc 1, 1-18.
Année C : Évangile selon saint Luc, 3, 1-6.

A MÉDITER : « Toute la création est l’œuvre de Dieu, et Dieu est né de


Marie !
Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu !
Dieu qui a tout formé s’est formé lui-même du sein de Marie, et ainsi il a
refait tout ce qu’il avait fait. Lui qui a pu tout faire de rien, n’a pas voulu
refaire sans Marie sa création détruite.
Dieu est donc le Père de toutes les choses créées, et Marie, la mère de
toutes les choses recréées. »
(Prière de saint Anselme à Marie55, XIe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’A vent (suite)
La deuxième bougie symbolise la foi des patriarches qui ont cru au don
par Dieu de la terre promise. Les patriarches sont : Abraham, Isaac et
Jacob (surnommé Israël). Abraham est appelé le père des croyants, et on
le trouve dans la tradition juive, chrétienne et musulmane. « Le Seigneur
dit à Abram : “Quitte ton pays. […] Puis va vers le pays que je vais te
montrer. Je ferai naître de toi un grand peuple, je te bénirai et je rendrai
ton nom célèbre.” » (Livre de la Genèse, 12, 1)
Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception Qu’est-ce que cela
signifie ?
« Selon la foi catholique traditionnelle, Marie, la mère de Jésus, en vertu
d’une grâce exceptionnelle, n’a jamais connu le mal, ayant été conçue
sans être marquée par le péché originel 56» (lire note 56).
Ainsi, on peut considérer que Marie a été sauvée, guérie, par
anticipation. Ce dogme fut proclamé par le pape Pie IX en 1854.
Plusieurs fêtes sont consacrées à Marie, la mère de Jésus :
– L’Annonciation : l’ange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus
(célébrée le 25 mars)
–La Visitation : Marie, enceinte de Jésus, va visiter sa cousine Élisabeth,
enceinte de Jean-Baptiste. Ce dernier tressaille dans le sein de sa mère
(cf. page 102). (Célébrée le 31 mai)
–L’Assomption : « Marie a été élevée à la fin de sa vie terrestre, en corps
et en âme à la Gloire céleste57. » (Célébrée le 15 août)

Lundi 2

« Aujourd’hui nous avons vu des choses extraordinaires, »


(Évangile selon saint Luc, 5, 26)
Face à des pharisiens et des docteurs de la Loi sceptiques, Jésus vient de
guérir un homme paralysé. Devant un tel événement, tous sont saisis de
stupeur et rendent gloire à Dieu.
Face à l’enfant de la crèche, sommes-nous frappés d’émerveillement ?
Vous savez, 1’« émerveillement », cette qualité indispensable au
philosophe, qui lui permet de ne pas porter un regard blasé sur le monde, et
de se laisser toucher par les événements de la vie.
Ne nous laissons pas enfermer dans nos certitudes. Ne demeurons pas
paralysés par les peurs que nous pouvons éprouver face à l’existence.
« Prenez courage et ne craignez pas », nous dit le prophète Isaïe. En
effet, « le Seigneur vient » et, avec lui, le monde entier va être bouleversé,
Mais le monde avec ce qu’il a parfois de moins beau, ne pourra changer que
si nous-mêmes nous nous laissons transformer.
Laissons-nous régénérer par Jésus !
Alors :
« L’eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides. Le pays torride se
changera en lac, la terre de la soif en eaux jaillissantes. »
(Livre d’Isaïe, 35, 6-7)

A LIRE : Évangile selon saint Luc, 5, 17-26.

A MÉDITER : « L’Église nous demande encore de comprendre ceci :


De même qu’il [Dieu] est venu au monde une seule fois en s’incarnant,
de même, si nous enlevons tout obstacle de notre part, il est prêt à venir à
nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter
spirituellement dans nos cœurs avec l’abondance de ses grâces. »
(Saint Charles Borromée58, XVIe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
D’où vient le mot « crèche » ?
« Dans l’Évangile de Luc, l’endroit où est déposé Jésus à sa naissance est
désigné par le mot “mangeoire", qui se dit cripia en latin, et qui a donné
le mot crèche. Il ne s’agit donc littéralement que de l’auge destinée à la
nourriture des animaux. Par extension, la crèche s’apparente à l’étable
tout entière. Il semble que la naissance de Jésus ait eu lieu dans une
grotte aménagée en étable, comme il en existait beaucoup en Palestine à
cette époque59. »

Mardi 2

« Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit
perdu. »
(Évangile selon saint Matthieu, 18, 14)
Nous avons vu dans l’introduction (page 36) que l’une des raisons pour
lesquelles Dieu s’est fait homme, c’est qu’il a voulu faire de nous ses fils.
C’est pourquoi Jésus, quand ses disciples lui ont demandé « Apprends-
nous à prier », leur a répondu :
« Vous devez prier de cette façon :
“Notre Père qui es dans les cieux,
ton nom est saint.
Fais venir ton Royaume.
Fais que ta volonté se réalise
Sur la terre comme dans le ciel.
Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut.
Pardonne-nous le mal que nous avons commis,
Comme nous pardonnons
A ceux qui nous ont fait du mal.
Et ne permets pas que nous soyons tentés.
Mais libère-nous de l’esprit du mal.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 6, 9-13)

Chacun d’entre nous est aimé personnellement par Dieu, En effet, Dieu
n’aime pas 1’humanité de manière informelle, globale. Il aime chaque
homme, chaque femme d’une manière toute particulière.
Rien de ce qui nous arrive ne le laisse indifférent, et sa joie est immense
quand nous revenons près de lui. Il sait ce qui est bon pour nous et ce qui ne
l’est pas, et c’est pourquoi il nous invite sans cesse à nous tourner vers lui.

A LIRE: Évangile selon saint Matthieu 18, 12-14,

A MÉDITER :
« Viens Seigneur Jésus,
cherche ton serviteur, cherche la brebis épuisée.
Viens Pasteur !
Laisse les quatre vingt dix neuf autres
et viens chercher la seule qui est perdue.
Cherche-moi parce que je te cherche.
Cherche-moi, trouve-moi.
Viens donc, Seigneur, cherche ta brebis,
viens toi-même !
Viens, salut des errants, repos des fatigués,
vie de ceux qui meurent. »
(Ambroise de Milan60, IVe siècle)
Voir l’Évangile selon saint Luc au chapitre 15.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« On trouve très tôt des représentations picturales de la Nativité. Une des
plus anciennes date du IVe siècle, retrouvée sur un sarcophage dans le sud
de la France. Mais l’invention de la crèche est attribuée à saint François
d’Assise qui la met en scène le soir de Noël 1223, dans le petit village de
Greccio près d’Assise. Ce soir-là, les habitants du village se réunissent
dans une étable où saint François a amené un âne et un bœuf. Ni Jésus, ni
Marie, ni Joseph ne figurent dans cette représentation61. »
En effet, c’est l’autel qui est considéré comme la véritable crèche : c’est
là que Jésus se rend présent dans le pain et le vin consacrés62.
A partir du XVe siècle la Nativité sera « jouée » devant le parvis des
églises, avec cette fois la présence de Jésus, Marie et Joseph. C’est ce
que l’on appelle « les mystères ».

Mercredi 2

« Il rend des forces à l’homme épuisé, il développe la vigueur de ce qui


est faible. Les jeunes gens se fatiguent, se lassent, et les athlètes
s’effondrent, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur
trouvent des forces nouvelles ; ils prennent leur essor comme des aigles, ils
courent sans se lasser, ils s’avancent sans se fatiguer. »
(Livre d’Isdïe, 40, 29-31)
Contrairement à la période de carême qui connaît une pause lors de la
mi-carême (page 24), l’Avent, lui, ne connaît aucune interruption.
Il est donc normal que nous connaissions un moment de lassitude, de
découragement, dans cette attente de la venue du Seigneur.
Prenons ce moment comme une étape indispensable. En effet, beaucoup
se plaignent d’une tiédeur dans leur vie spirituelle, voire d’une nuit
spirituelle. « Je n’ai plus envie de prier, je ne sais plus quoi dire, à quoi
bon ! »
Ce phénomène est tout à fait classique dans la vie spirituelle et les
grands mystiques n’y ont pas échappé (a fortiori nous !).
Il est alors capital de témoigner de la douceur envers soi-même, et de ne
surtout pas se culpabiliser.
Une amie me racontait que lorsqu’elle n’arrivait plus à prier, elle
imaginait tout simplement la crèche où Jésus est né : cette petite étable avec
Marie, Joseph, Jésus dans la mangeoire entouré par l’âne et le bœuf. Alors
tout simplement elle s’imaginait couchée à quelques mètres de Jésus dans la
paille et restait immobile, trouvant ainsi le repos.

A LIRE : Évangile selon saint Matthieu 11, 28-30.

A MÉDITER : « Notre Seigneur et notre maître nous a donné ce


commandement pour notre salut. […]: Si vous demeurez dans ma parole,
vous serez vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité
vous rendra libres.
Il faut tenir bon, frères bien-aimés, pour obtenir l’espérance de la vérité
et de la liberté, afin de parvenir à la vérité et à la liberté elles-mêmes. Car
le fait même que nous sommes chrétiens fonde notre foi et notre
espérance. Mais, pour que l’espérance et la foi puissent porter du
fruit, la patience est nécessaire.
Il dit dans un autre passage :
Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder
l’unité dans le même Esprit en étant rassemblés dans la paix.
Il montrait ainsi que les frères ne peuvent garder ni l’unité ni la paix, s’ils
ne s’encouragent pas mutuellement en se supportant, et s’ils ne gardent
pas le lien de la concorde au moyen de la patience. »
(Saint Cyprien63, IIIesiècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« C’est en Italie, entre le XVe et le XVIe siècle, qu’apparaissent les
premières crèches au sens moderne du terme. Leurs personnages sont des
statues colorées, le plus souvent en bois et en argile. Elles atteignent
parfois la taille humaine. Leur format presque grandeur nature donne au
spectateur l’impression de participer à la scène64. »
Des crèches permanentes ou temporaires sont alors bâties dans les
églises.

Jeudi 2

« Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »


(Évangile selon saint Matthieu, 11, 15)
Par cette exclamation, Jésus nous invite à entendre la Bonne Nouvelle
(Évangile) qu’il n’a cessé d’annoncer durant sa vie.
En effet, nous savons que Dieu a créé l’homme par amour et qu’il a tout
fait pour qu’il soit heureux.
Ainsi, par exemple, en est-il de la Création, comme nous le dit Grégoire
de Nysse.
« Dieu, par sa nature, c’est tout le bien que l’on peut concevoir ; ou plutôt, il surpasse tout
ce que l’intelligence peut concevoir comme bien ; et précisément s’il crée la vie humaine,
c’est précisément parce qu’il est bon […] tirant l’homme du néant, il l’amène à l’existence, et
le comble des biens qu’il crée pour lui65. »

C’est pour cette raison que l’homme a été créé, capable de jouir des
biens que Dieu désire lui donner :
« Si l’homme accède à l’existence en vue de prendre part aux biens divins, il est
forcément doté d’une constitution telle qu’il soit apte à avoir part à ces biens. […] Créé
pour jouir des biens divins, il devait avoir quelque affinité de nature avec ce à quoi il est
appelé à participer. C’est pourquoi il a été doué de vie, de raison, de sagesse et de tous les
biens dignes de la divinité, afin que chacun de ces privilèges lui fît éprouver le désir de ce qui
lui est apparenté66. »

Mais l’homme est libre, et s’il choisit de ne rien entendre, Dieu ne le


forcera en rien, c’est pourquoi Jésus s’exclame : « Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »

A LIRE : Évangile selon saint Matthieu, 11, 11-15.


A MÉDITER : « Dieu t’a façonné à partir de la terre, afin que tu sois le
maître des réalités terrestres, tout en partageant avec elles une nature
commune. Cependant, tout terrestre que tu sois, Dieu ne t’a pas nivelé au
point que tu ne sois plus au niveau céleste. […] Et pour que tu aies en
commun avec Dieu l’intelligence, et le corps en commun avec les bêtes,
Dieu t’a fait don d’une âme céleste et d’un corps terrestre ; ainsi en toi
se noue une union permanente entre ciel et terre.
Ton Créateur cherche encore ce qu’il pourrait ajouter à ton élévation : eh
bien, “il va jusqu’à déposer en toi son image", afin que cette image rende
présent sur terre le Créateur invisible. » (Pierre Chrysologue67, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« Progressivement, les crèches entrent dans les maisons. Elles sont
d’abord constituées de petites figurines de verre filé de Nevers, de
porcelaine ou de cire, de mie de pain ou de bois sculpté.
En France, l’interdiction faite pendant la Révolution de présenter en
public des scènes religieuses favorise le développement de ces crèches
domestiques et du même coup, celui d’un commerce de petits
personnages. […]
A partir du XIXe siècle, la crèche provençale devient la plus populaire.
Elle finit par représenter les métiers de l’époque, en costume local des
années 1820 à 185068. » La ville de Naples est considérée comme la
capitale des crèches et, au mois de décembre, les rues de la vieille ville
foisonnent de décors et de milliers de santons.
Que signifie le mot « santon » ?
« Le nom des santons vient du provençal santoum qui signifie petit
saint69. »

Vendredi 2

« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne
suit pas le chemin des pécheurs, mais se plaît dans la loi du Seigneur et
murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en
son temps et jamais son feuillage ne meurt. »
(Psaume 1)
Nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer70 que « la loi du Seigneur »
ne constitue en rien à l’égard de chacun d’entre nous un règlement coercitif.
Les expressions « loi, précepte, commandement », désignent dans la Bible
autant de « chemins de vie » que nous propose le Seigneur. Prenons une
image. Quand vous voyez un enfant commencer à faire une bêtise qui
risque de provoquer un accident pouvant le laisser lourdement handicapé,
vous allez lui interdire de continuer. Lui ne comprend pas pourquoi (par
exemple mettre ses doigts mouillés dans une prise électrique), mais vous,
vous savez que cela risque de lui coûter la vie.
Ainsi en est-il de la « loi du Seigneur ». Dieu qui nous a créés sait ce
qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi, tout au long de
la Bible, Dieu s’adresse à nous en s’écriant « Heureux » suivi d’un conseil.
Se complaire avec les « méchants », ceux qui disent et font le mal, ne nous
aide en rien à grandir, que ce soit dans le domaine humain ou spirituel.
Alors ayons la simplicité d’entendre, d’écouter et de suivre ce que Dieu
nous dit !

A LIRE : Psaume 1.

A MÉDITER : « Dieu se fait homme et s’unit de substances contraires, la


chair et l’esprit. L’esprit divinise, la chair est divinisée. Étrange union,
étonnant mélange ! Il est et il vient à naître. Il n’est pas créé et il se fait
créature. […] Il enrichit et il devient pauvre. Il prend la misère de ma
chair afin de m’enrichir de sa divinité. Il est plein, mais il s’épuise : il
anéantit pour un temps sa gloire, afin que j’accède à la plénitude.
Pourquoi cette profusion de bonté ? Quel mystère m’environne ? J’ai
reçu l’image et je ne l’ai pas gardée. Mais il prend ma chair afin de
sauver l’Image et d’immortaliser la chair. »
(Grégoire de Nazianze 71, IVe siècle)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le 13 décembre, les chrétiens fêtent sainte Lucie72 ! Lucie est
originaire de Syracuse. Elle vécut en Sicile au IVe siècle. Le soir, Lucie
va régulièrement porter de la nourriture aux chrétiens, qui se cachent afín
d’éviter des persécutions. Elle porte sur sa tête une couronne de bougies
allumées, comme cela se faisait à son époque. Sur le chemin, un jeune
païen tombe amoureux d’elle. Celui-ci fut repoussé par Lucie et pour se
venger il la dénonça aux Romains, Comme elle continuait à témoigner de
sa foi sous la torture, ils lui arrachèrent les yeux et la tuèrent.
Le corps de sainte Lucie se trouve actuellement à Venise dans l’Église
Santa Maria (près de la gare).
Lucie (dont le nom vient du latin Lux, qui signifie lumière) témoignait de
la lumière (Jésus) et fut privée de la lumière au nom de sa foi. C’est
pourquoi elle est particulièrement vénérée en Suède où, le 12 décembre,
le jour ne dure que quatre heures. Elle annonce la lumière à venir.

Samedi 2

« Jamais plus nous n’irons loin de toi. Fais-nous vivre et invoquer ton
nom. »
(Psaume 79)
Depuis plus de 1 600 ans, il existe une très ancienne prière qui consiste
à invoquer le nom de Jésus, On appelle cette prière, la « prière du cœur » ou
la « prière de Jésus73 ».
Cette prière très simple (il suffît de dire « Jésus » ou « Seigneur Jésus,
viens à notre aide74 »), possède, par sa simplicité, le grand avantage de
répondre aux deux objections que nous faisons par rapport à la prière : « Je
ne sais pas prier », « Je n’ai pas le temps de prier ».
De plus, elle constitue pour les Pères une voie royale pour s’adresser à
Dieu. En effet, nous avons vu que le mot « Jésus » désigne non seulement le
nom de la personne même de Jésus, mais aussi sa mission : « Dieu sauve ».
Ainsi, en invoquant le nom de Jésus nous faisons acte :
–de foi : Nous croyons que Dieu va nous sauver, nous guérir ;
–d’espérance : Nous mettons notre espoir en lui ;
–d’amour : Notre amour répond à son amour.
Cette prière, qui peut se pratiquer n’importe où et à
tout moment, constitue pour chacun de nous une magnifique préparation
aux fêtes de Noël. Elle constitue une réponse à l’appel de saint Paul :
« Priez sans cesse. »
(Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 5, 17)

A LIRE: Psaume 79

A MÉDITER : « Honorez ce petit Bethléem qui vous a ramenés au Paradis.


Adorez la crèche : grâce à elle, vous avez été nourris par le Verbe, au
temps où vous n’aviez point conscience. Connaissez, comme le bœuf,
votre bouvier, Isaïe vous l’ordonne, et comme l’âne, l’établc de votre
maître. » [voir ci-dessous]
(Grégoire de Nazianze 75, IVe siècle)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi un âne et un bœuf dans la crèche76 ?
On doit tout de suite faire remarquer que dans aucun des passages
d’Évangile on ne parle d’un âne ou d’un bœuf, présents lors de la
naissance de Jésus !
C’est dans un évangile apocryphe* (non reconnu par l’Église comme
source authentique de la foi) que l’on parle de ces deux animaux :
« Le troisième jour après la naissance du Seigneur, Marie sortit de la
grotte, entra dans une étable, et elle déposa l’enfant dans la crèche, et le
bœuf et l’âne l’adorèrent. Ainsi s’accomplit ce qu’avait dit le prophète
Isaïe : “Le bœuf a connu son maître et l’âne la crèche de son maître.” »
(Pseudo-Matthieu)
Il est intéressant de noter que dans la mystique juive, « monter un âne »
signifie maîtriser la dépendance de la matière.
Le Pseudo-Denys l’Aéropagite (Ve-VIe- siècle) résume quant à lui la
symbolique mystique du bœuf en disant :
« La figure du bœuf marque la force et la puissance, le pouvoir de
creuser des sillons intellectuels pour recevoir les fécondes pluies du ciel,
tandis que les cornes symbolisent la force conservatrice et invincible. »
[* Comme évangile apocryphe, on peut signaler notamment l’Évangile
selon saint Thomas, ou le Pseudo-Matthieu dont le passage ei-dessus est
extrait,]

Dimanche 3*

« Frères, soyez dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire :


soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes, le
Seigneur est proche. »
(Lettre de saint Paul aux Philippiens, 4, 4)
La joie ! Il est important d’insister à nouveau sur celle-ci, car d’aucuns
pourraient croire que cet ouvrage est opposé à la joie des fêtes de Noël.
Ce serait engager un mauvais procès !
C’est dans la joie que chacun d’entre nous est invité à se préparer et à
fêter Noël. C’est ce que vient de dire saint Paul dans sa lettre aux
Philippiens, et c’est ce qu’il affirme avec force aux Thessaloniciens :
« Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute
circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit,
ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien,
gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte trace du mal. »
(Première Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens 5, 16-21)

Ainsi, cette joie est fondée sur l’essentiel : la naissance de Jésus, et non
pas sur l’accessoire, le déferlement de guirlandes et la course aux achats.
La tentation de s’éloigner de cet essentiel a toujours été forte, et saint
Bernard (XIIe siècle), dans une homélie de l’Avent, nous mettait déjà en
garde, il y a huit cents ans :
« Je pense souvent au brûlant désir avec lequel les patriarches attendaient l’Incarnation du
Christ et j’en ressens une tristesse et une confusion profondes : auquel d’entre nous la
manifestation de la grâce inspire-t-elle une joie aussi vive que le désir qu’allumait sa
promesse au cœur de nos vieux saints ? Nombreux serez-vous sans doute à vous réjouir de
cette naissance que nous allons célébrer : Dieu veuille que notre joie se propose la Nativité et
non la vanité77 ! »
Et pourtant le Père Noël n’existait pas !
Cette joie, basée sur l’essentiel, nous la retrouvons chez Marie :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu mon sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante,
désormais tous les âges me diront bienheureuse. »
(Cantique de Marie)

C’est elle qu’Isaïe chantait :


« Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance,
je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
Il est pour moi le salut. » (Cantique d’Isaïe)

Alors, c’est dans la joie et la patience que nous sommes invités à


attendre cette venue de Dieu parmi nous :
« Frères, en attendant la venue du Seigneur ayez de la patience. Voyez le cultivateur ; il
attend les produits précieux de la terre avec patience. »
(Lettre de saint Jacques, 5, 7)

Cette joie, cette patience, s’expriment concrètement :


« Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin. » (Psaume 145)

Ce soin, cette attention portés à l’étranger, aux veuves et aux orphelins,


constituent trois grandes vertus bibliques dont nous, chrétiens, sommes
désormais les dépositaires. Ne l’oublions pas dans nos engagements pour un
monde meilleur !
Car notre attente n’est pas passive, elle est au contraire active comme
nous y invite Jean-Baptiste :
« Je suis la voie qui crie dans le désert : Aplanissez les chemins du Seigneur. »
(Évangile selon saint Jean 1, 23)

Aplanir les chemins du Seigneur constitue concrètement pour chacun


d’entre nous une invitation à préparer, dans nos cœurs et autour de nous,
cette venue de Dieu. Nous avons vu en effet dans l’introduction que Dieu
s’est fait homme pour faire de nous ses fils. Cette affirmation entraîne un
certain nombre de conséquences :
« Il faut nous souvenir, quand nous nommons Dieu “Notre Père", que nous devons nous
comporter en fils de Dieu. » (Cyprien de Carthage78, IIIe siècle)
« Vous ne pouvez appeler votre Père le Dieu de toute bonté si vous gardez un cœur cruel
et inhumain. » (Jean Chrysostome79, IVe siècle)

Alors écoutons Jean-Baptiste, qui déclare :


« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je
ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint
et le feu. »
(Évangile selon saint Luc, 3, 16)

A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 11,2-11.
Année B : Évangile selon saint Jean, 1,6… 28.
Année C : Évangile selon saint Luc, 3, 10-18.

A MÉDITER ; « Avant la naissance du Christ, il n’était pas pour


l’homme de joie certaine, sinon dans la connaissance et l’espérance de ce
jour. Aujourd’hui, il vous est dit : ne craignez pas, aimez ; ne soyez pas
dans la tristesse : réjouissez-vous.
Un ange descend du ciel et il vous annonce une grande joie. Réjouissez-
vous pour vous, réjouissez-vous aussi pour les autres, car cette joie n’est
pas pour vous seul, elle est pour tout le peuple, »
(Aelred de Rievaulx80, XIIe siècle)
« Aujourd’hui, Jean nous crie : “Préparez les voies du Seigneur.” Il
nous demande de préparer la route du Seigneur, non pas en traçant un
chemin, mais par la pureté de notre foi.
Le Seigneur ne prend pas les chemins de la terre mais pénètre dans le
secret du cœur. Si cette route présente quelque chose de rugueux dans les
mœurs, de dur dans notre cruauté, de souillé dans notre conduite, il nous
est demandé de le nettoyer, de l’aplanir, de le niveler.
(Maxime de Turin81, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’A vent (suite)
La troisième bougie symbolise la joie de David*, Elle célèbre l’alliance
et sa pérennité.
« Tu diras encore de ma part à mon serviteur David : “Moi, le Seigneur
de l’univers, je t’ai pris au pâturage, derrière tes moutons. J’ai voulu que
tu deviennes le chef d’Israël mon peuple. Je vais donner un lieu à Israël
mon peuple. Je l’installerai là, il y restera sans avoir peur.” »
(Deuxième livre de Samuel, 7, 8-10)

[* David : Roi prophète qui fut le second souverain d’Israël. Son nom
signifierait le « bien-aimé »82.]

Lundi 3*

« Il voit ce que le Tout-Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses


yeux s’ouvrent. »
(Livre des Nombres 24, 4)

« Que nos yeux s’ouvrent », c’est la prière la plus puissante que nous
pouvons adresser à Dieu afin de préparer la venue de son Fils !
Face à nous, dans la crèche, Dieu lui-même vient nous rejoindre. Il vient
illuminer, transformer, transfigurer nos vies. Le rappel de cette fête est là
pour nous permettre chaque année de « remettre les pendules à l’heure », et
de ne pas devenir aveugles. Le quotidien, nos préoccupations peuvent, en
effet, sans que nous y prenions garde, voiler notre regard et nous faire
oublier l’essentiel.
La nuit de Noël constitue donc en quelque sorte un « réveil » pour
chacun d’entre nous, un « anniversaire » nous dira saint Léon le Grand (voir
page 87).
C’est pourquoi, avec l’auteur du psaume suivant, nous pouvons nous
écrier :
« Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
Car tu es le Dieu qui me sauve. (Psaume 24)

Non, Dieu ne nous oublie pas. Il est là, il s’est fait homme !
A LIRE : Psaume 24.

A MÉDITER : « … la fête d’aujourd’hui renouvelle pour nous les premiers


instants de Jésus, né de la Vierge Marie. Et lorsque nous adorons la
naissance de notre Sauveur, il se trouve que nous célébrons notre propre
origine.
En effet, lorsque le Christ vient au monde, le peuple chrétien
commence : l’anniversaire de la tête [Jésus], c’est l’anniversaire du
corps [L’Église]. »
(Saint Léon le Grand 83,Ve siècle)

LE SAVIEZ VOUS ?
Qui est Jean-Baptiste ?
« Ce prophète, contemporain et cousin de Jésus, a joué un rôle de
premier plan dans l’éclosion du christianisme. Comme plusieurs de ses
contemporains, il portait le nom de Jean, en hébreu Yohanan, ce qui veut
dire “Le Seigneur fait grâce”. Selon l’évangile de Luc, il était le fils du
prêtre Zacharie et de sa femme Elisabeth longtemps stérile. Après une
longue préparation ascétique au désert, il commença à annoncer la venue
imminente du Messie et l’urgence de la conversion. Les foules venaient
au bord du Jourdain se plonger dans le fleuve en signe de repentir
[conversion, se tourner vers…], et Jésus lui-même fut baptisé par lui.
Mais Jean-Baptiste ne devait pas voir l’avènement du Royaume annoncé
par lui. Jeté en prison par Hérode Antipas, à qui il reprochait d’avoir
épousé Hérodiade la femme de son frère, le prophète fut, à l’occasion
d’une orgie royale, décapité84. »
« Dieu a envoyé un homme qui s’appelait Jean. Il est venu comme
témoin, pour être le témoin de la lumière, afin que tous croient par lui. Il
n’était pas la lumière, mais il était témoin de la lumière. »
(Évangile selon saint Jean, 17-8)

Mardi 3
« Les publicains et les prostituées vous précédent dans le Royaume de
Dieu. Car Jean-Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous
n’avez pas cru à sa parole, tandis que les publicains et les prostituées y ont
cru. »
(Évangile selon saint Matthieu, 21, 31-32)
Du temps de Jésus, les publicains étaient des juifs « collecteurs
d’impôts », méprisés par leurs compatriotes en raison de leurs liens avec
l’occupant païen, Et pourtant c’est parmi eux que Jésus appela l’un de ses
disciples :
« Jésus s’en va. En passant, il voit un homme appelé Matthieu assis au bureau des impôts.
Jésus lui dit : “Suis-moi !” Matthieu se leva et il suivit Jésus. Ensuite, Jésus prend un repas
dans la maison de Matthieu, Beaucoup d’employés des impôts viennent manger avec Jésus et
ses disciples. En voyant cela, les pharisiens [des juifs qui obéissaient à la Loi de Moïse] disent
aux disciples de Jésus : “Votre maître mange avec les employés des impôts et les pécheurs.
Pourquoi donc ?”
Jésus les a entendus et il dit : “Les gens en bonne santé n’ont pas besoin de médecin. Ce
sont les malades qui en ont besoin.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 9, 9-12)

Ainsi, Jésus est libre, et il dépasse les « convenances » de son époque. Il


ne s’arrête jamais aux apparences. Ce qui lui importe, ce n’est pas de juger
mais de guérir. Chacun d’entre nous est appelé à faire de même.

A LIRE : Évangile selon saint Matthieu 21, 28-32 ou « Feries de


l’Avent », si ce jour tombe le 17 décembre.

A MÉDITER : « Quelle joie : grande, remplissant le cœur de douceur !


Quelle joie désirable ! […] maintenant vous êtes dans la joie, car la
vie est venue pour que vous viviez. Il vous est né, le Miséricordieux,
le Compatissant, pour que vous ayez accès à la béatitude. »
(Aelred de Rievaulx 85, XIIe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi un sapin pour Noël ?
« Parmi les divers mystères (représentations religieuses) donnés dans les
églises ou sur les parvis à partir du XIe siècle, l’un d’entre eux évoquait,
pendant l’Avent, le paradis terrestre, la création, le péché d’Adam et Eve,
leur expulsion, pour se conclure par la promesse du Sauveur, dont on
s’apprêtait à fêter la Nativité à Noël. Le paradis était figuré par un arbre
chargé de fruits, placé au centre de la scène. Après la disparition des
mystères, l’arbre du paradis resta un des symboles des festivités de
Noël : on établissait une correspondance entre la création de l’humanité,
en Adam et Éve, et le nouvel Adam venu régénérer l’humanité86. »
Le sapin, en effet, symbolise la victoire de la vie sur la mort. Il est
toujours vert en plein hiver alors que tous les autres arbres ont perdu
leurs feuilles.
« La première fois qu’il est vraiment question d’arbre de Noël c’est à
Sélestat (Alsace) en 1546, quand la ville autorise à couper “des arbres
verts pour Noël", au cours de la nuit de saint Thomas, le 21 décembre.
Plus tard, au moment de la Réforme, vers 1560, les protestants se
refusent à représenter la Nativité par une crèche comme les catholiques.
Ils préfèrent développer la tradition du sapin de Noël, arbre qui
symbolise pour eux celui du Paradis d’Adam et Éve, l’arbre de la
connaissance du Bien et du Mal87.»

Mercredi 3

« Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles


voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent,
les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »
(Évangile selon saint Luc, 7, 23)
La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ! Faut-il donc être pauvre
(ou publicain ou prostituée) pour avoir le droit d’entendre la Bonne
Nouvelle de Dieu ? Bien sûr que non ! La pauvreté dont on parle ici est
avant tout intérieure. Il s’agit pour chacun d’entre nous de reconnaître que,
sans Dieu, nous ne pouvons acquérir la ressemblance à laquelle nous
sommes appelés. Les mots sont souvent piégés, et les « pauvres » dont il est
question sont ce que Ton appelle les anawins, c’est-à-dire les « pauvres de
Dieu ». Cette pauvreté est toute spirituelle et c’est d’elle dont parle Jésus
dans les Béatitudes :
« Ils sont heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, parce que le Royaume des Cieux est à
eux ! »
(Évangile selon saint Matthieu, 5, 3)

Comment le Royaume des Cieux (la présence même de Dieu dans la


Bible) pourrait-elle s’établir en nous, si nous nous estimons autosuffisant, si
nous n’avons aucun désir de Dieu ?
Dieu est là, ayons la simplicité de lui ouvrir notre porte afin de
l’accueillir !
« Voilà, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,
j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et lui avec moi. »
(Livre de l’Apocalypse 3, 20)

A LIRE: Évangile selon saint Luc, 7, 18-23, ou « Feries de l’Avent », si ce


jour tombe le 17 décembre.

A MÉDITER : « Aujourd’hui, par le chemin des hommes, le Fils de Dieu


est entré dans le monde, alors que sa main avait fait le monde, avant
l’apparition de l’homme. Aujourd’hui, celui qui réside aux cieux est
venu sur la terre pour inviter au ciel les habitants de la terre. »
(Maxime de Turin88 Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi décorer nos maisons avec du gui et du houx ?
« Le symbolisme de l’un et de l’autre est antérieur au christianisme.
* Le gui était, on le sait, une plante sacrée chez les Gaulois, cueillie par
les druides. On lui attribuait des pouvoirs de guérison de maladies et de
protection contre les sorts. Quand deux ennemis se rencontraient sous du
gui, ils devaient observer une trêve jusqu’au lendemain, c’est l’origine du
gui placé sur les portes ou au milieu d’une pièce comme signe de paix et
d’hospitalité. Le baiser sous le gui était promesse de mariage et présage
de bonheur.
* Il en est de même pour le houx, auquel étaient, là encore, attribués des
pouvoirs contre la foudre et contre les sorts. Dans l’Europe du Nord, le
christianisme donna un symbolisme religieux à cette plante, dans
laquelle on vit l’évocation du buisson ardent de Moïse, de l’amour de
Dieu dans le cœur de Marie, de la couronne d’épine de Jésus89. »
Ainsi, encore une fois et au-delà des apparences et d’un souci esthétique,
il est important pour les chrétiens de redécouvrir le sens des symboles !

Jeudi 3

« Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé. Quand j’ai crié vers toi, tu m’as
guéri. »
(Psaume 29)
Nous avons vu dans l’introduction que le mot grec que nous traduisons
par « sauver » signifiait aussi « guérir ». Il est intéressant de noter aussi que
le mot grec que nous traduisons par ressusciter possède plusieurs autres
sens. Ainsi, selon le dictionnaire Grec/Français du Nouveau Testament, il
signifie :
– éveiller, réveiller, s’éveiller ;
– faire se lever, mettre sur pied, ériger, dresser…
On comprend mieux ainsi les paroles de Jésus :
« Lève-toi… et rentre chez toi ! »
(Évangile selon saint Marc, 2, 1 1)

Cette injonction de Jésus se traduit non seulement sur le plan physique,


mais aussi sur le plan intérieur. Jésus n’a jamais cessé de mettre debout ses
interlocuteurs, préférant les guérir (les sauver) plutôt que les condamner.
Ainsi en est-il par exemple de la femme adultère à qui Jésus s’est adressé :
« Moi non plus je ne te condamne pas. »
(Évangile selon saint Jean, 8, II)

Ces paroles de Jésus, la richesse du mot « ressusciter », sont là pour


nous inviter nous aussi dans nos vies, à ne pas condamner les autres, même
si leur attitude ou leurs choix de vie nous déplaisent. Jésus nous invite, à sa
suite, à les aider à se mettre debout, à s’éveiller à la vie de Dieu.

A LIRE: Psaume 29, ou « Feries de l’Avent », si ce jour tombe le 17


décembre.
A MÉDITER : « “Il y avait dans la même contrée des bergers qui
veillaient.” Ils ne trouvent le Christ qu’en veillant. Veiller est le rôle des
bergers. Le Christ ne se découvre qu’à des bergers qui veillent… »
(Saint Jérôme90, IVe siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi des bergers sont-ils représentés dans la crèche ?
Tout d’abord parce que dans l’Évangile selon saint Luc, c’est à des
bergers que la bonne nouvelle de la naissance de Jésus est annoncée en
premier :
« Un ange du Seigneur se présente devant eux [les bergers]. […] L’ange
leur dit : “N’ayez pas peur. Oui, je viens vous annoncer une bonne
nouvelle qui sera une grande joie pour tout votre peuple. Aujourd’hui
dans la ville de David, un Sauveur est né pour vous.” »
(Evangile selon saint Luc, 2, 8-10)
Ainsi, c’est à des gens simples, et non aux docteurs de la Loi, que la
naissance de Jésus a été annoncée immédiatement. Mais l’image du
berger connaît aussi d’autres développements dans la Bible. Ainsi, c’est
Dieu qui est le berger d’Israël :
« Comme un berger, il garde son troupeau, il le rassemble d’un geste de
la main, il porte les agneaux dans ses bras. »
(Livre d’Isaïe, 40, 11)
Jésus lui-même se présente comme le bon pasteur.
« Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses moutons. »
(Évangile selon saint Jean, 10, 11)
Jésus reprendra cette image quand il confiera sa mission à Pierre :
« Sois le berger de mes moutons. »
(Évangile selon saint Jean, 21,17)
C’est cette image du « Bon Pasteur » que l’on retrouve représentée
dans les catacombes des premiers siècles chrétiens.

Vendredi 3
« Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage
s’illumine pour nous ; et son chemin sera connu sur toute la terre, son salut
parmi toutes les nations. » (Psaume 66)
Ce psaume nous rappelle le jour où nous fêtons la Transfiguration de
Jésus :
« Sous leurs yeux, Jésus change d’aspect. Son visage brille comme le soleil et ses
vêtements deviennent blancs comme la lumière. »
(Évangile selon saint Matthieu, 17, 2)

Cette transfiguration ne constitue pas pour nous une « anecdote », Elle


nous concerne directement dans notre vie quotidienne. Le pape Jean-Paul
II, recevant des dominicains, rappelait une phrase de saint Thomas
d’Aquin :
« Donnez à voir au monde ce que vous avez contemplé ! »

Le soir de Noël, nous contemplons le Fils de Dieu, le Nouvel Homme,


l’homme parfait. En sortant de l’église, notre visage témoigne-t-il de cet
émerveillement ? Nous savons tous, en effet, qu’un visage émerveillé
illumine, rayonne !
Nous l’avons déjà dit, mais cette question, nous sommes invités à nous
la poser, non seulement le soir de Noël, mais aussi à chaque fois que nous
participons à l’eucharistie (notamment le dimanche, où nous célébrons la
résurrection de Jésus).
Nos visages en sortant de l’église sont-ils rayonnants ?
Nos visages en sortant de l’église sont-ils emplis de joie ?
Si tel est le cas, alors nous serons vraiment des témoins !

A LIRE: Psaume 66, ou « Feries de l’Avent », si ce jour tombe le 17


décembre.

A MÉDITER : « Le Christ, jour éternel, est Dieu, né de Dieu son Père ; le


Christ au jour du temps, est Dieu-Homme, né d’une mère vierge. […] Le
Christ, jour d’éternité, a créé les anges ; le Christ, au jour du temps,
sauve les hommes. Le Christ, jour d’éternité, rassasie les saints anges au
ciel ; le Christ, jour du temps, refait les hommes sur la terre. Le
créateur des anges s’est fait homme pour que l’homme mange le pain des
anges. » (Fulgence de Ruspe91, Ve siècle)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi des anges sont-ils représentés dans la crèche ?
Dans l’Évangile selon saint Luc (28-15), c’est un ange qui annonce aux
bergers la bonne nouvelle de la naissance de Jésus. Ce sont aussi des
anges qui chantent la Gloire de Dieu.
« Tout à coup, il y a avec l’ange une troupe nombreuse qui vient du ciel.
Ils chantent la louange de Dieu : “Gloire à Dieu au plus haut des deux, et
sur la terre paix à ceux que Dieu aime.” »
(Évangile selon saint Luc, 2, 13)
Mais qu’est-ce qu’un ange ?
Le mot ange vient d’un mot grec qui signifie messager. Ainsi, les anges
sont les messagers de Dieu.
L’Église vénère plus particulièrement trois anges, dont les noms
signifient (EL veut dire Dieu en hébreux) :
– Saint Michel : Celui qui est comme Dieu.
– Saint Gabriel : Le porte-parole de Dieu.
– Saint Raphaël : Dieu guérit.
Il existe aussi pour l’Église celui que l’on appelle l’Ange gardien ;
« Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour
le conduire à la vie92. »
(Basile, IVe siècle)

Samedi 3*

« Voici la table des origines de Jésus-Christ, fils de David, fils


d’Abraham : Abraham engendra… »
(Évangile selon saint Matthieu, 1, 1-17)
Ce passage de saint Matthieu, qui reprend la généalogie de Jésus, nous
apparaît le plus souvent ardu, voire indigeste.
Et pourtant, comme nous l’indique Mgr Jounel :
« La généalogie qui ouvre l’évangile de saint Matthieu montre F enracinement historique
de Jésus dans le peuple d’Israël. Fils d’Abraham, il est l’héritier des promesses divines ; fils
de David, il est le Roi Messie promis93. »

On trouve aussi dans saint Luc une généalogie (3, 23-38). Mais les deux
ne correspondent pas en tous points !
« Pour Matthieu, le but est avant tout de montrer aux juifs que Jésus descendant de David,
est bien le Messie attendu par eux ; quant à Luc, tout en partageant le même souci, il s’attache
à souligner auprès des non juifs, l’appartenance de Jésus, “fils d’Adam", à l’humanité94. »

C’est ainsi que Luc nous dit :


« On pense qu’il est fils de Joseph, […] fils d’Adam, fils de Dieu. »
(Évangile selon saint Luc, 3, 23)

Ce qui compte pour nous aujourd’hui, ce n’est pas de privilégier l’une


ou l’autre généalogie, mais de bien comprendre l’enracinement de Jésus, à
la fois dans l’histoire d’un peuple (les Hébreux) et dans l’histoire de
l’humanité (Adam)

A LIRE: Si ce jour tombe le 17 décembre, Évangile selon saint Matthieu


1,1-7. Sinon se référer aux lectures proposés durant les fériés de l’Avent,
qui tiennent compte de la date.

A MÉDITER : « Aujourd’hui, les mages, cherchant celui qui brillerait


parmi les étoiles, le trouvent vagissant dans un berceau. Aujourd’hui, les
mages s’étonnent de découvrir glorieux dans ses langes celui qui s’était
longtemps dissimulé dans le ciel où il demeurait obscur. Aujourd’hui, les
mages considèrent avec stupeur ce qu’ils voient ici : le ciel sur la terre, la
terre dans le ciel ; l’homme en Dieu, Dieu en l’homme et celui que le
monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d’un tout petit.
Et dès qu’ils le voient, ils proclament qu’ils croient sans discuter, en
offrant leurs dons symboliques ;
– par l’encens, ils confessent Dieu ;
– par l’or, le roi ;
– par la myrrhe, sa mort future.
C’est ainsi que les païens, qui étaient les derniers, deviennent premiers ;
car c’est alors que la venue des païens à la croyance est inaugurée par la
foi des mages, » (Pierre Chrysologue95, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi des mages autour de la crèche ?
Nous fêtons le 6 janvier la fête de l’Épiphanie qui marque l’arrivée des
mages dont nous parle l’Évangile selon saint Matthieu :
« Jésus naît à Bethléem, en Judée, au moment où Hérode le Grand est
roi. Alors, des mages viennent de l’Est et arrivent à Jérusalem.
Ils demandent :’Où est le roi des juifs qui vient de naître. Nous avons vu
son étoile se lever à l’est, et nous sommes venus l’adorer. »
(Evangile selon saint Matthieu, 2, 1-2)
« Le nom de mages, donné aux prêtres perses, pouvait aussi bien
désigner savants, astrologues ou devins, étrangers au monde juif. […]
L’imagination populaire se référant au psaume 70 en a fait des rois,
fixant même leur nombre à trois à cause des présents mentionnés (or,
encens, myrrhe).
“Les rois de Tarsis et des îles lui apporteront des cadeaux, les rois de
Saba et de Séba et des îles lointaines lui paieront l’impôt.
Tous les rois se mettront à genoux devant lui, tous les peuples le
serviront.” (Psaume 70, 10-11)
A partir du VIIIe siècle, on leur donne un nom : Melchior, Balthazar,
Gaspard, puis on précise que l’un d’eux était de race noire.
Le tout s’est amalgamé en une fête folklorique des rois mages
prolongeant la fête liturgique de l’épiphanie : galette, fève et couronne.
La liturgie chrétienne a gardé à la fête de l’Épiphanie (en grec
manifestation) son sens originel : le Christ sauveur se manifeste aux
nations païennes96. »
Pourquoi les mages offrent-ils à Jésus de l’or, de l’encens et de la
myrrhe ?
Pierre Chrysologue vient de nous répondre en partie dans la citation que
nous venons de voir :
Or : C’est le plus précieux des métaux et le plus parfait. Il est associé à
la lumière, à la connaissance et à l’immortalité.
Encens : C’est l’hommage du mortel à l’immortel, du fini à l’infini.
Myrrhe : C’est une résine odorante, fournie par un arbre d’Arabie, dont
on se servait en Orient pour embaumer les cadavres. Elle est associée à
l’immortalité.
« Ainsi, toute la tradition patristique [des Pères de l’Eglise] est unanime
pour voir dans cette offrande la triple confession [reconnaissance] de la
Royauté, de la Divinité et de l’Humanité vouée à la mort, du Christ97. »
= Pourquoi une étoile au-dessus de la crèche ? Celle-ci est souvent
placée au sommet du sapin de Noël lui-même, et on en comprend
désormais mieux la raison. Elle n’est pas là pour décorer mais rappelle
l’étoile qui a guidé les mages vers Jésus. Ainsi se réalisait la prophétie de
Baalaam, un prophète que l’on trouve dans le Livre des Nombres
(Premier Testament) :
« Une étoile se lève parmi ceux qui sont nés de Jacob. »
(Livre des Nombres, 24, 17)

Dimanche 4*

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée
Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la
maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie : “Je
te salue Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.” »
(Évangile selon saint Luc, I, 26-28)
Les textes de ce quatrième dimanche de l’A vent nous invitent à méditer
sur la naissance même de Jésus, et sur sa mère, Marie.
L’ange Gabriel, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, est apparu
à Marie, et lui a annoncé ce qui allait arriver.
Marie n’a pas peur, et se demande tout simplement comment cela est
possible puisqu’elle est vierge. L’ange lui explique alors que l’Esprit Saint
viendra sur elle, et Marie répond :
« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe selon ta parole. » (Évangile selon saint
Luc, 1, 38)

Cette réponse est extraordinaire. Elle traduit toute la confiance, toute la


foi de Marie.
Ce « Oui » de Marie constitue pour chacun d’entre nous une invitation à
vivre la même confiance, à nous remettre totalement à Dieu, et à lâcher
prise par rapport à tout ce qui nous retient loin de Dieu.
Ce lâcher-prise n’est pas un acte de lâcheté, il consiste à reconnaître que
seuls nous ne pouvons pas tout, et que c’est avec Dieu, en union avec Dieu,
que nous pourrons progresser.
Ce « Oui » de Marie a été repris, commenté, par de nombreux
mystiques, et nous savons tous que le culte marial est très développé dans
l’Église catholique. Ce culte agace, irrite certains. Pourtant, il possède toute
sa valeur et sa raison d’être. Pour nous en persuader, nous allons faire appel
à saint Louis Marie Grignon de Montfort (XVIIIe siècle). Celui-ci, dans un
magnifique ouvrage, compare Marie à un moule, et nous invite à nous
glisser en elle, afin d’accueillir et de ressembler à Jésus lui-même. Le
passage que nous allons citer est un peu long mais résume parfaitement ce
que doit être une bonne compréhension du rôle concret dans nos vies de
Marie, la Mère de Dieu.
« Marie est appelée par saint Augustin, et est, en effet, le moule vivant de Dieu, c’est-à-
dire que c’est en elle seule que Dieu [fait homme] a été formé au naturel sans qu’il lui
manque aucun trait de la divinité, et c’est aussi en elle seule que l’homme peut être formé en
Dieu au naturel, autant que la nature humaine en est capable, par la grâce de Jésus-Christ.
Un sculpteur peut faire une figure ou un portrait au naturel en deux manières :
Se servir de son industrie, de sa force, de sa science et de la bonté de ses instruments
pour faire cette figure en une matière dure et informe.
Il peut la jeter en moule.
La première est longue et difficile et sujette à beaucoup d’accidents : il ne faut souvent
qu’un coup de ciseau ou de marteau donné mal à propos pour gâter l’ouvrage.
La seconde est prompte, facile et douce, presque sans peine et sans coûtage, pourvu que le
moule soit parfait et qu’il représente au naturel ; pourvu que la matière dont il se sert soit
maniable, ne résistant aucunement à la main.
Marie est le grand moule de Dieu, fait par le Saint Esprit, pour former au naturel un
Homme Dieu par l’union hypostatique [union de la nature humaine et de la nature divine en
Jésus], et pour former un homme dieu par la grâce.
Il ne manque à ce moule aucun trait de la divinité ; quiconque y est jeté et se laisse manier
aussi, y reçoit tous les traits de Jésus-Christ, vrai Dieu, d’une manière douce et proportionnée
à la faiblesse humaine. […] ; d’une manière sûre, sans crainte d’illusion, car le démon n’a
point eu et n’aura point d’accès à Marie, sainte et immaculée, sans ombre de la moindre tache
de péché98. »

Jean-Baptiste, le fils d’Élisabeth que l’on appelait la stérile, fut l’un des
premiers à “sentir” ce qui se passait en Marie :
« Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, renfant tressaillit en elle. Alors,
Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voie forte : “Tu es bénie entre toutes
les femmes et le fruit de tes entrailles est béni.” »
(Évangile selon saint Luc 1, 41)
C’est à tressaillir de joie devant la crèche que nous sommes appelés, le
soir de Noël.
Ne l’oublions jamais…

A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 1, 18-24.
Année B : Évangile selon saint Luc, 1, 26-38.
Année C : Évangile selon saint Luc, 1, 39-45.

A MÉDITER : « L’ange lui dit : “Rassure-toi, Marie.” Tu n’as pas trébuché


comme Ève : d’elle la mort, de toi la vie éternelle.
D’elle le fruit qui tue, de toi le fruit qui vivifie ; d’elle la fourberie, de toi
l’amour. D’elle la rupture de Dieu et des hommes, de toi la mystérieuse
intimité de Dieu et de la chair. D’elle le ténébreux sommeil de l’enfer, de
toi la bénédiction […] ; d’elle la souffrance, de toi l’espérance ; d’elle les
larmes, de toi les flots d’eau vive. D’elle la sueur, de toi le repos ; d’elle
l’ancienne blessure, de toi l’amour parmi les hommes. D’elle le déluge,
de toi le bain d’immortalité ; d’elle le meurtre, de toi la résurrection des
morts. »
(Proclus de Constantinople99)

LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’Avent (suite et fin)
La quatrième bougie symbolise l’enseignement des prophètes. Ils
annoncent un règne de paix et de justice.
« Dans la Bible, les prophètes de Dieu sont ses porteparole. Ils
communiquent des messages de sa part. »
On distingue dans le premier Testament deux groupes de prophètes :
– Les « grands » prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel.
– Les « petits » prophètes : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée,
Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.
Durant ce quatrième dimanche de l’Avent, les premières lectures des
années A, B et C, nous proposent des textes des prophètes :
* Isaïe (Année A) : qui annonce que « le Seigneur lui-même vous
donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera
un fils, et on l’appellera Emmanuel (ce qui signifie “Dieu avec nous”).
De crème et de miel, il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le
bien. »
* Samuel (Année B) : qui annonce à David sa succession à venir :
« Quand ta succession sera achevée et que tu reposeras auprès de tes
pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance. […] Je serai
pour lui un père et il sera pour moi un fils. »
* Michée (Année C) : qui annonce à Bethléem : « Tu es un petit village
parmi ceux des clans de Juda. Pourtant, celui qui doit gouverner Israël, je
le ferai sortir de chez toi ».
On comprend dès lors l’importance des prophètes et l’intérêt de bien
connaître le Premier Testament.

* Cette première journée correspond au premier dimanche de l’Avent. Les


commentaires qui suivent sont inspirées des lectures des années A, B, et C.
En effet, les années ont été réparties en trois cycles. Ainsi, en 2002 nous
sommes en année A, en 2003 en année B, en année 2004 en année C, en
2005 en année A…
Les textes commentés en semaine sont quant à eux communs aux années A,
B et C.
* Cette journée correspond durant l’Avent au deuxième dimanche de
l’Avent. Les commentaires qui suivent sont inspirés en partie des lectures
des années A, B, et C.
* Cette journée correspond durant l’Avent au troisième dimanche de
l’Avent. Les commentaires qui suivent sont inspirés en partie des lectures
des années A, B, et C.
* Si ce jour tombe le 17 décembre, d’autres textes vous sont proposés à
la messe. Commencent alors les « Ferics de l’Avent » (du latin Feriae, fêtes)
qui vont du 17 au 24 décembre. Se référer à vos missels.
* La date la plus tardive du triosième samedi est le 17 décembre. C’est
pourquoi nous prenons ici les textes de la « Ferie de l’Avent » déjà signalés
plus haut.
* Cette journée correspond durant l’Avent au quatrième dimanche de
l’Avent. Les commentaires qui suivent sont inspirés en partie des lectures
des années A, B, et C.
Conclusion

« Nous appelons “Noël” ce jour où la sagesse de Dieu s’est manifestée


sous les traits d’un enfant et où le Verbe de Dieu vagit sans pouvoir parler.
Nous célébrons l’anniversaire solennel de ce jour où fut accomplie la
prophétie qui disait :
“La Vérité a germé de la terre et des cieux s’est penchée la justice.”
La vérité qui est dans le sein du Père a germé de la terre pour être aussi
dans le sein d’une mère.
La vérité que le ciel ne peut contenir, s’est levée de la terre pour être
déposée dans une crèche…
Éveille-toi, homme qui m’écoutes !
Pour toi Dieu s’est fait homme.
“Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ
t’illuminera.”
Pour toi, dis-je, Dieu s’est fait homme.
Tu serais mort à jamais si, un jour, pour toi, il n’était né…
Quelle plus grande grâce de Dieu pouvait éclater à nos yeux ?
Dieu avait un fils unique, il en a fait le fils de l’homme, pour
pouvoir, en retour, faire du fils de l’homme un fils de Dieu. »
(Saint Augustin 100, Ve siècle)
« Éveille-toi, homme qui m’écoute ! Pour toi Dieu s’est fait homme. »
C’est sur cette invitation de saint Augustin à contempler le mystère de
l’incarnation, que nous terminons notre parcours.
Comme ce Père de l’Église nous le fait remarquer, le jour de Noël
constitue pour chaque chrétien un jour anniversaire tout à fait particulier,
puisque nous fêtons aussi notre propre naissance à la vie chrétienne.
« En effet, lorsque le Christ vient au monde, le peuple chrétien commence ;
l’anniversaire de la tête [Jésus], c’est l’anniversaire du corps [l’Église]. »
(Saint Léon le Grand101, Ve siècle)

Face à l’enfant de la crèche, nous ne pouvons qu’être émerveillés par ce


Dieu qui nous a tant aimés qu’il a accepté de partager notre condition et de
se rendre vulnérable :
« Il [Jésus, Fils de Dieu et Dieu lui-même] a été petit, il a été enfant pour que vous
puissiez, vous, être hommes achevés ; il est, lui, enveloppé de langes, pour que vous soyez,
vous, dégagés des liens de la mort. Lui qui était riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, afin
que sa pauvreté vous enrichisse. »
(Saint Léon le Grand 102, Ve siècle)

Ainsi :
« La célébration de Noël renouvelle au niveau de chaque chrétien ce qui s’est effectué une
fois pour toutes dans l’histoire de l’humanité : la naissance du Sauveur ; la naissance du
Christ se reproduit en chacun des membres du Christ [les chrétiens] dans la célébration
de Noël et grâce à elle103. »

En ce soir de Noël, laissons Dieu naître en nous !

N’hésitez pas à me faire part de vos réactions sur le site :


www.talithakoum.asso.fr

A MÉDITER : « Aujourd’hui, par le chemin des hommes, le Fils de


Dieu est entré dans le monde, alors que sa main avait fait le monde, avant
l’apparition de 1*homme. Aujourd’hui, celui qui réside aux Cieux est
venu sur la terre pour inviter au ciel tous les habitants de la terre. »
(Maxime de Turin 104, Ve siècle)

LE SAVIEZ-VOUS ? :
Pourquoi mange-t-on une bûche de Noël ?
« La bûche de Noël était une coutume rurale qui consistait à mettre au
feu la plus belle bûche que l’on avait gardée pour la veillée de la nuit de
Noël. Les visites entre voisins dans les campagnes le jour de Noël
s’accompagnaient du rite de la bûche que l’on apportait pour la mettre au
feu ensemble.
Cette bûche a quitté Pâtre pour la table, où elle est devenue pâtisserie de
circonstance pour les citadins qui n’ont plus de cheminée 105 ! »
Pourquoi mange-t-on une dinde le jour de Noël ?
« La dinde, baptisée “poule d’Inde” par les conquérants espagnols, qui se
croyant aux Indes lorsqu’ils découvrirent le Mexique, au tout début du
XVIe siècle, ne fit son apparition sur une table française qu’en 1570 lors
du mariage de Charles IX, mais son emploi devint courant vers 1630. En
Angleterre, elle finit même par détrôner l’oie de Noël. Brillat-Savarin qui
se disait “dindonophile", a consacré de longues lignes au coq d’Inde. On
y apprend que “le dindon” est apparu en Europe vers la fin du XVIe
siècle ; qu’il a été importé par les jésuites, qui en élevaient une grande
quantité dans des fermes qu’ils possédaient aux environs de Bourges,
[…] C’est ce qui fait que dans beaucoup d’endroits, et dans le langage
familier, on disait autrefois et on dit encore, un “jésuite” pour désigner
un dindon…
Aux États-Unis, la dinde est le mets traditionnel du Thanks Giving
depuis l’arrivée des premiers colons qui furent sauvés de la famine par le
dindon sauvage 106. »
Le saviez-vous ?

* Depuis quand la Bible est-elle divisée en chapitres et en versets ?


Voir page 10
* Que signifie le mot Évangile ?
Voir page 10
* Que désigne l’expression « mystère de la foi » ?
Voir page 11
* Combien de chrétiens fêtent Noël chaque année ?
Voir page 117, note 1
* D’où vient le mot « Noël » ?
Voir page 15
* Noël a-t-il toujours été fêté le 25 décembre ?
Voir page 15
* Pourquoi Noël est-il fêté le 25 décembre ?
Voir page 16
* Pourquoi la messe de Noël est-elle à minuit ?
Voir page 17
* Que signifie le mot « Incarnation » ?
Voir page 18
* Qui a inventé le Père Noël ?
Voir page 19
* Qu’est-ce que l’Avent ?
Voir page 25
* Que signifie « se convertir » ?
Voir page 25
* Que signifie le mot « Avent » ?
Voir page 26
* Pourquoi Dieu s’est fait homme ?
Voir page 31
* Que signifie le nom « Jésus » ?
Voir page 31
* Que signifient le mot « Christ », le mot « Messie » ?
Voir page 31
* Qu’est-ce que le péché ?
Voir page 32
* Qu’entendre par « divinisation de l’homme » ?
Voir page 32
* Qu’est-ce que l’ascèse ?
Voir page 47
* Pourquoi une couronne d’Avent ?
Voir page 49
* Signification des quatre bougies de l’Avent.
Voir pages 49, 68, 85, 103
* Comment est fixé le premier dimanche de l’Avent ?
Voir page 51
* Qui sont les douze apôtres de Jésus ?
Voir page 51
* D’où vient le calendrier de l’Avent ?
Voir page 53
* Pourquoi fêter sainte Barbe durant l’Avent ?
Voir page 55
* Où se trouve Bethléem ?
Voir page 57
* Quand la Bible parle des « cieux », de quoi s’agit-il ?
Voir page 57
* Qui est le « concurrent » chrétien du Père Noël ?
Voir page 60
* La symbolique des couleurs
Voir page 63
* Qu’est-ce que l’Immaculée Conception ?
Voir page 68
* Quelle différence entre « Annonciation, Visitation, Assomption » ?
Voir page 69
* D’où vient le mot « crèche » ?
Voir page 71
* Qu’est-ce qu’un mystère au Moyen Age ?
Voir page 73
* Saint François et la crèche.
Voir page 73
* Les crèches dans nos églises ?
Voir page 75
* Les crèches dans nos maisons ?
Voir page 77
* Que signifie le mot « santon » ?
Voir page 77
* Pourquoi fêter sainte Lucie durant l’Avent ?
Voir page 79
* Pourquoi un âne et un bœuf dans la crèche ?
Voir page 81
* Qu’est-ce qu’un Évangile apocryphe ?
Voir page 81
* Qui est Jean-Baptiste ?
Voir page 87
* Pourquoi un sapin de Noël ?
Voir page 89
* Qui sont les « pauvres de Dieu » ?
Voir page 90
* Pourquoi décorer nos maisons avec du gui et du houx ?
Voir page 91
* Pourquoi des bergers sont-ils représentés dans la crèche ?
Voir page 93
* Pourquoi des anges sont-ils représentés dans la crèche ?
Voir page 95
* Qu’est-ce qu’un ange ?
Voir page 95
* Que signifient Gabriel, Michel, Raphaël ?
Voir page 95
* Qu’est-ce qu’un ange gardien ?
Voir page 95
* Pourquoi des mages autour de la crèche ?
Voir page 97
* Que signifie le mot Épiphanie ?
Voir page 98
* Pourquoi les mages apportent-ils de l’or, de l’encens et de la myrrhe ?
Voir page 98
* Pourquoi une étoile a-t-elle guidé les mages vers Jésus ?
Voir page 100
* Pourquoi une bûche et une dinde pour Noël ?
Voir page 107
INDEX

Adam, 27, 38, 42, 49, 52, 89, 97


Aelred de Rievaulx, 85, 89
Ambroise de Milan, 73
Amour, 26, 32, 41, 42, 48, 50, 56, 59, 63, 65, 66, 67, 75, 76, 80, 91, 103
Ane, 61, 73, 74,81, 111
Ange, 50, 85, 93, 95, 100, 103, 112
Ange gardien, 95
Anges, 50, 53, 95, 112
Anniversaire, 16, 49, 86, 87, 105,106
Annonciation, 69
Apôtres, 51, 58, 110
Ascension, 34
Assomption, 69
Athanase d’Alexandrie, 32
Augustin, 49, 57, 101, 105
Avent, 24, 26, 45, 49, 51, 53, 68, 74, 83, 85, 89, 91, 93, 95, 103, 109, 110,
111

Baptême, 15, 16, 37


Basile, 32, 95
Basile de Césarée, 32
Berger, 67, 93
Bergers, 93, 95
Bethléem, 16, 28, 29, 57, 81, 96, 104, 110
Bible, 8, 17, 23, 50, 57, 78, 90, 93, 103
Bœuf, 81
Bon, 27, 56, 72, 74, 75, 76, 78, 93
Bonheur, 48, 56, 91
Bonne Nouvelle, 8, 76, 90
Bon Pasteur, 93
Bougie, 49, 68, 85, 103

Calendrier, 53, 110


Carême, 24, 25, 64, 74
Chrétien, 21, 53, 66, 87, 106
Chrétiens, 15, 16, 21, 22, 24, 45, 60, 61, 64, 75, 79, 84, 91, 93, 109
Christ, 15, 16, 22, 31, 35, 37, 38, 39, 45, 49, 51, 53, 58, 62, 64, 67, 82, 83,
85, 87, 93, 95, 96, 98, 101, 102, 105, 106, 110
Ciel, 17, 27, 34, 49, 50, 51, 57, 58, 63, 72, 77, 81, 85, 91, 95, 97, 105, 107
Conseils, 45
Conversion, 55, 64, 87
Couleurs, 19, 63, 110
Couronne, 49, 68, 79, 85, 91, 98, 103, 110
Créateur, 53, 59, 95
Création, 21, 26, 38, 39, 68, 89
Créature, 36, 37, 41, 59, 79
Crèche, 18, 29, 49, 52, 54, 55,
64, 70, 71, 73, 74, 75, 77, 81, 86, 89, 93, 95, 97, 102, 105, 111, 112
Cyrille de Jérusalem, 62

Déification, 32
Dieu, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 31, 32, 33, 34, 35, 36,
37, 38, 39, 41, 42, 46, 47, 48, 49, 50, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 62,
63, 65, 66, 67, 68, 70, 71, 72, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 86, 87, 88,
90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 107, 109
Dimanche, 22, 45, 49, 51, 53, 94, 100, 103, 110
Disciples, 22, 24, 25, 34, 57, 67, 72, 75, 88
Divinisation, 34
Divinité, 16, 20, 33, 34, 41, 76, 79, 101, 102

E
Église, 21, 51, 55, 57, 71, 79, 81,95, 101
Élisabeth, 87, 102
Encens, 98
Épiphanie, 97, 98
Épître à Diognètc, 63
Espérance, 7, 26, 63, 64, 74, 75, 80, 85, 103
Esprit Saint, 27, 31, 84, 100, 102
Eucharistie, 94
Évangile, 8, 15, 24, 31, 32, 35, 36, 48, 49, 50, 50, 51, 52, 53, 56, 57, 59,
60, 62, 63, 64, 67, 68, 70, 71, 72, 73, 75, 76, 77, 81, 84, 85, 87, 88, 89,
90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 100, 102, 103
Ève, 49, 89, 103
Éveil, 47
Éveillé, 47

Foi, 25, 26, 42, 54, 58, 59, 61, 63, 68, 75, 79, 80, 81, 85, 97, 100

Grégoire de Nazianzc, 20, 21, 32, 34, 79, 81


Grégoire de Nysse, 27, 28, 33, 37, 41, 47, 57, 66, 76
Guérir, 34, 35, 41, 62, 70, 80, 88 92
Guérison, 21, 35, 91
Gui, 91, 111

Heureux, 38, 39, 50, 52, 76, 90


Homme, 18, 19, 24, 26, 27, 29, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 41, 42,
47, 48, 49, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 60, 62, 63, 66, 70, 72, 74, 76, 78, 79,
84, 85, 86, 87, 88, 91, 94, 95, 97, 100, 101, 102, 105, 107, 109
Houx, 91, 111

immaculée Conception, 68, 110


Image, 33, 35, 38, 39, 47, 56, 63, 77, 78, 79, 93
Incarnation, 18, 26, 32, 65
Iréoée de Lyon, 32

Jean-Baptiste, 84, 87, 102, 111


Jean Chrysostome, 84
Jean-Paul II, 94
Jésus, 15, 16, 17, 18, 19, 22, 24, 25, 27, 28, 29, 31, 34, 35, 36, 37, 38, 45,
48, 49, 50, 51, 52, 53, 56, 57, 59, 60, 61, 62, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71,
72, 73, 74, 76, 79, 80, 82, 87, 88, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98,
100, 101, 102, 110
Joie, 7, 18, 21, 22, 23, 53, 63, 72, 82, 83, 84, 85, 89, 93, 94, 102
Joseph, 31, 73, 74, 96, 100
Juger, 65, 88

Liberté, 28, 33, 56, 75

Mages, 97, 98, 112


Marana tha, 64
Marie, 31, 68, 69, 73, 74, 81, 83, 87, 91, 100, 101, 102, 103
Maxime de Turin, 55, 85, 91, 107
Médecin, 34, 35, 41, 88
Messie, 25, 31, 32, 51, 54, 57, 87, 96, 110
Minuit, 17, 18, 109
Mort, 24, 38, 54, 55, 89, 97, 103, 105
Myrrhe, 99

Naissance, 15, 16, 17, 22, 27, 28, 37, 50, 51, 64, 71, 81, 82, 83, 85, 87, 93,
95, 100
Nativité, 16, 73, 89
Noël, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 24, 25, 28, 29, 42, 45, 49, 53, 54, 55,
60, 61, 63, 64, 65, 66, 73, 80, 82, 83, 86, 89, 94, 102, 105, 109, 110,
111

Or, 17, 98

Paix, 38, 50, 75, 91, 95, 103


Pâques, 22, 24, 54
pardon, 49
Paul VI, 24
Péché, 32, 33, 68, 89, 102
Pentecôte, 22
Père, 18, 19, 35, 36, 37, 42, 49, 52, 53, 56, 57, 60, 63, 66, 68, 72, 83, 84,
95, 105, 110
père Fouettard, 61
Père Noël, 18, 19
Pères de l’Église, 8, 32, 45
Pierre Chrysologue, 51, 77, 97, 98
Prière, 21, 50, 56, 57, 59, 66, 72, 80, 86
prière du cœur, 80
Prophètes, 35, 52, 82, 103, 104
Pseudo-Denys l’Aéropagite, 81

Régénération, 21, 37, 38


Ressusciter, 47, 92
Résurrection, 7, 24, 34, 37, 94, 103
Royaume, 22, 56, 62, 63, 64, 72, 87, 88, 90

Sagesse, 33, 38, 42, 49, 76, 105


Saint Anselme, 60
Saint Bernard, 83
Saint Charles Borromée, 71
Saint Cyprien, 75
Sainte Barbe, 55
Sainte Lucie, 79
Saint François d’Assise, 50, 73
Saint Gabriel, 95
Saint Jérôme, 93
Saint Léon le Grand, 86, 87, 106
Saint Louis Marie Grignon de Montfort, 101
Saint Michel, 95 Saint Nicolas, 60
Saint Raphaël, 95
Saint Thomas d’Aquin, 64, 94
Salut, 26, 35, 42, 49, 73, 75, 83, 94
Santons, 77
Sapin, 42, 49, 89, 111
Sauver, 7, 31, 32, 34, 35, 41, 65, 79, 80, 92
Sauveur, 25, 26, 31, 53, 83, 87, 89, 93, 98
Sommeil, 46, 103

Terre, 27, 41, 42, 49, 50, 51, 55, 58, 63, 68, 70, 72, 77, 83, 85, 91, 94, 95,
97, 105, 107
Tertullien, 37
Thomas Merton, 38, 52
Toussaint, 22, 23, 24
Transfiguration, 94

Vie, 7, 22, 27, 29, 33, 38, 41, 46, 54, 55, 57, 58, 59, 62, 64, 70, 73, 74, 76,
78, 89, 92, 93, 95, 103
Visitation, 69
Vivant, 56
Volonté, 56, 61, 72

Z
Zacharie, 87, 103
Notes

1. Paul VI, L’évangélisation dans le monde moderne, Téqui, 1975, p.


24.
2. Syméon le Nouveau Théologien, in « 2000 ans de prière », hors série
n° 57 de la revue Prier, p. 21.
3. « Expression araméenne signifiant : Notre Seigneur, viens, et passée
dans la liturgie eucharistique primitive. […] On peut aussi lire Maran atha,
le Seigneur vient. » [Note de la Traduction Œcuménique de la Bible
(TOB)].
4. Plus d’un milliard de chrétiens fêtent Noël le 25 décembre : environ
un milliard de catholiques, plus de 400 millions de protestants, 250 millions
d’orthodoxes (à L’exception des Églises de Jérusalem, de Russie, de
Géorgie et de Serbie qui, adoptant le calendrier Julien, ne fêtent Noël que le
6 janvier), et 70 millions d’Anglicans. [Source 1998 : Site des Évêques de
France, www.cef.fr]
5. Sources : Le plus beau livre de Noël, Fleurus/Mame, 1999, p. 50 et
Dictionnaire Historique de la langue française, tome 2, Éditions Robert,
1993.
6. Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, Droguet et Ardant, 1989, p.
928.
7. Théo, op. cit., p. 928.
8. d’après la Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 681.
9. « Le premier père Noël de Sundblom apparut dans une publicité de
magazine, le Saturday Evening Post en 1931, Pendant les trente-trois
années qui suivirent, Sundblom créa de nouveaux scénarios pour Coca-Cola
et le Père Noël. La Compagnie continue à exalter les images classiques du
Père Noël pour ses publicités et emballages de fêtes. Le Père Noël de
Sundblom est remarquable pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il a
su capter L’essence de saint Nicolas. Sundblom a créé un symbole durable
que Coca-Cola partage avec le monde entier lors de la période des fêtes.
Le modèle de Sundblom fut L’un de ses amis, un représentant de
commerce à la retraite qui s’appelait Lou Prentice. L’artiste trouvait que
Prentice était le symbole du Père Noël, par les traits et la personnalité. Son
visage était parfait pour le rôle : doux L’air d’un bon grand père, des rides
qui souriaient et riaient avec lui. Quand Lou Prentice mourut, Sundblom
chercha un nouveau modèle ; c’est alors qu’un de ses amis lui suggéra de se
regarder dans une glace. Ce qu’il fit ; il trouva que son visage ressemblait à
celui de Lou. A partir de ce moment-là, il se prit lui-même comme
modèle…
Sundblom Américano-Suédois, né dans le Michigan et élevé à Chicago,
acquit la célébrité pour son génie artistique. Il ouvrit son propre studio au
milieu des années 1920 avec la firme Coca-Cola parmi ses premiers clients.
Bref, Sundblom cré plus de quarante versions du Père Noël pour Coca-
Cola. En 1964, peignit son dernier portrait 33 ans après que la tradition
s’établit. Il mourut en 1976 mais L’image qu’il a créé continue à vivre… »
L’auteur remercie la compagnie Coca-Cola de lui avoir adressé des
renseignements aussi précis, ainsi que Madame Geneviève Gourrier qui a
traduit le texte.
10. Grégoire de Nazianze, La théophanie ou la Nativité, in « L’année en
Fêtes », Migne, 2000, p. 64.
11. Grégoire de Nazianze, op. cit., p. 65.
12. Grégoire de Nazianze, ibid., p. 64.
13. Missel Romain, Oraison après la communion de la messe du 24
décembre au matin.
14. Théo, op. cit., p. 921.
15. C’est le pape Grégoire IV qui au IXe siècle prit cette décision.
16. Source : perso.wanadoo.fr/omls/prog/actman6.htm
17. Paul VI, op. cit., p. 24.
18. J. Chélini, Le Calendrier chrétien, Picard, 1999, p. 45.
19. « Dictionnaire de Spiritualité », article Avent, colonne 1170.
20. « Dictionnaire de Spiritualité », article Avent, colonne 1171.
21. « Dictionnaire de Spiritualité », article Avent, colonne 1172.
22. J. Chélini, op. cit., p. 45.
23. Grégoire de Nysse, La création de L’homme, Les Pères dans la foi,
Desclée de Brouwer, 1982, p. 97.
24. Grégoire de Nysse, Vie de Moïse (PG 44, 328 C), cité par O.
Clément.
25. Source : La Bible en français fondamental, Alliance Biblique
Universelle, 2000, p. 363.
26. J.-Cl. Larehet, Thérapeutique des maladies spirituelles, Cerf, 2000,
p. 7.
27. Grégoire de Nysse, Discours catéchétique, cité par M.-A. Vannier,
in « Connaissance des Pères de L’Église », n° 84, décembre 2001, p. 8.
28. Grégoire de Nysse, Discours sur la mort (PG 46, 524 A), cité par J.-
Cl. Larehet, op. cit., p. 93.
29. Grégoire de Nysse, cité par J.-Cl. Larehet dans La divinisation de
L’homme selon Maxime le Confesseur, Cerf, 1996, p. 44.
30. Grégoire de Nazianze, cité par J.-CL. Larehet dans La divinisation
de L’homme selon Maxime le Confesseur, Cerf, 1996, p. 42.
31. J.-Cl. Larehet, Thérapeutique des maladies spirituelles, Cerf, 2000,
p. 9.
32. « Vocabulaire de Théologie Biblique », article Père, Cerf, 1981, p.
968.
33. Tertullien, cité par le Catéchisme de L’Église Catholique,
Centurion/Cerf/Fleurus-Mame, 1998, p. 567.
34. Thomas Merton, Le Nouvel Homme, Seuil, 1969, p. 105.
35. Grégoire de Nysse, Sermon, in « Lectionnaire pour les dimanches et
fêtes », Cerf, 1994, p, 30.
36. De la Liturgie Syrienne, in « Lectionnaire pour les dimanches et
fêtes », Cerf, 1994, p. 40.
37. Augustin, Sermon, in « Lectionnaire pour les dimanches et fêtes »,
Cerf, 1994, p. 64.
38. Ce qui suit est en partie inspiré de la Nouvelle encyclopédie
catholique Théo citée plus haut.
39. Pierre Chrysologue, L’Incarnation, in « L’année en Fêtes », Migne,
2000, p. 53.
40. Ce qui suit est en partie inspiré de la Nouvelle encyclopédie
catholique Théo citée plus haut.
41. Thomas Merton, op. cit., p. 127.
42. Homélie africaine du Ve siècle, in « Prière du Temps Présent »,
Cerf/Desclée/Desclée de Brouwer/Mame, t. I, 1980, p. 333.
43. Ch. Fauré, Vivre te deuil au jour le jour. Réapprendre à vivre après
la mort d’un proche, « J’ai Lu », 1998.
44. Maxime de Turin, La naissance du Seigneur, in « L’année en
Fêtes », Migne, 2000, p. 79.
45. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., 1999, p. 31.
46. Grégoire de Nysse, Homélie 2, in Le Notre Père dans L’Église
ancienne, par A. G, Hamman, Éditions franciscaines, 1995, p. 74.
47. « On appelle Pères de L’Église ceux qui parmi les écrivains
chrétiens, en raison de L’orthodoxie de leur doctrine et de la sainteté de leur
vie, jouissent d’une autorité particulière dans L’Église.
Pourquoi les appelle-t-on Pères ?
Le mot évoque L’idée d’ancêtres, de ceux qui sont à L’origine… liste
est close en Occident avec la mort d’Isidore de Séville (636) et en Orient
avec celle de Jean Damascène (749).
A ne pas confondre avec le titre de docteur qui est attribue par L’Église
et qui n’est soumis à aucune limite de temps. »
In Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, Droguet et Ardant, 1989, p.
314.
48. Augustin, Le ciel de Dieu, in « L’année en Fêtes », Migne, 2000, p.
27-28.
49. Saint Anselme, Entretien sur L’existence de Dieu, in « Prière du
Temps Présent », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, 1.1, 1980, p. 50.
50. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., p. 31, 32, 108, 109.
51. Xavier Renard, Les mots de la religion chrétienne, Belin, 1993, p.
319.
52. Cyrille de Jérusalem, Catéchèse mystagogique, cité par le
« Catéchisme de L’Église Catholique », op. cit., p. 568,
53. Épître à Diognète, in « Lectionnaire pour les dimanches et fêtes »,
Cerf, 1994, p. 48.
54. J. Chevalier/A. Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Laffont,
1969, p. 127.
55. Saint Anselme de Cantorbery, Prière à Marie, in « La liturgie des
Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, t. 1, 1980, p. 1296.
56. Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 898.
« Les Pères de la tradition orientale appellent la mère de Dieu “La Toute
Sainte", ils la célèbrent comme ‘indemne de toute trace de péché, ayant été
pétrie par L’Esprit, et formée comme une nouvelle créature". Par la grâce de
Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie. »
(Source : Catéchisme de L’Église catholique, Centurion,
Cerf/Fleurus/Mame, Paris, 1998, p. 109).
57. Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 908.
58. Saint Charles Borroméc, Lettre pastorale sur le sens de V Avent, in
« La liturgie des Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Marne, t. 1, 1980, p.
26.
59. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., 1999, p. 62.
60. Ambroise de Milan, prière, in « 2 000 ans de prière », hors série n°
57 de la revue Prier, p. 14.
61. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., 1999, p. 64.
62. Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 927.
63. Saint Cyprien, Homélie sur la patience, in « La liturgie des
Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, t. 1, 1980, p. 56-57.
64. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., 1999, p. 66.
65. Grégoire de Nysse, La création de L’homme, Les Pères dans la foi,
Dcsclée de Brouwer, 1982, p. 97.
66. Grégoire de Nysse, Discours catéchêtique, cité par M.-A. Vannier,
in « Connaissance des Pères de L’Église », n° 84, décembre 2001, p. 8.
67. Pierre Chrysologue, L’Incarnation, in « L’année en Fêtes », Migne,
2000, p. 51.
68. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., 1999, p. 68.
69. Sources : ibid., p. 69.
70. Voir notre ouvrage Quarante jours pour faire fondre nos graisses
spirituelles.
71. 71. Grégoire de Nazianze, La Théophanie ou la Nativité, in
« L’année en Fêtes », Migne, 2000, p. 69.
72. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., p. 68.
73. Pour aller plus loin dans la connaissance de cette prière, je vous
invite à lire L’ouvrage Talitha Koum, où vous découvrirez un enseignement
sur la prière, à partir notamment des Pères de L’Eglise et des Pères du
désert.
74. La formule « historique » et complète de la prière du cœur est :
« Seigneur Jésus, fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
75. Grégoire de Nazianze, La Théophanie ou la Nativité, in « L’année
en Fêtes », Migne, 2000, p. 75.
76. Sources : Nouvelle. Encyclopédie Catholique Théo, op. cit, p. 927
ainsi que le Dictionnaire des Symboles, Collection Bouquins, Robert
Laffont, 1969.
77. Sermon de saint Bernard abbé, in « Lectionnaire pour les dimanches
et fêtes », Cerf, 1994, p. 13.
78. Cyprien de Carthagc, cité par le Catéchisme de L’Église Catholique,
op. ait p. 569.
79. Jean Chrysostome, cité par le Catéchisme de L’Église Catholique,
op. cit., p. 569.
80. Aelred de Rielvaux, Sermon, in « Lectionnaire pour les dimanches
et fêtes », op. cit., p. 74.
81. Maxime de Turin, Jean le Précurseur, in « L’année en Fêtes »,
Migne, 2000, p. 38.
82. André Marie Gérard, Dictionnaire de la Bible, Collection Bouquins,
Laffont, 1989, p. 250.
83. Saint Léon le Grand, Sermon pour Noël, in « La liturgie des
Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, t. 1, 1980, p. 289.
84. Sources : Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p.270.
85. Aelred de Rielvaux, Sermon, in « Lectionnairc pour les dimanches
et fêtes », op. cit p. 74.
86. Sources : Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 928.
87. Sources : Le plus beau livre de Noël, op. cit., p. 92-93.
88. Maxime de Turin, La naissance du Seigneur, in « L’année en
Fêtes », Migne, 2000, p. 77.
89. Sources : Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 929.
90. Jérôme, La Nativité du Seigneur, in « L’année en Fêtes », Migne,
2000, p. 56.
91. Fulgence de Ruspe, La double naissance du Christ, in « L’année en
Fêtes », Migne, 2000, p. 89.
92. Basile, cité par le Catéchisme de L’Église Catholique, op. cit., p. 78.
93. Missel de semaine, Mgr Jounel, Desclée, 2001, p. 62.
94. Sources : Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 270.
95. Pierre Chrysologue, Sermon pour L’Epiphanie, in « La liturgie des
Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, t. 1, 1980, p. 365.
96. Sources ; Nouvelle Encyclopédie Catholique Théo, op. cit., p. 270.
97. « Dictionnaire de Spiritualité », article Épiphanie, colonne 869.
98. Saint Louis Marie Grignon de Montfort, Le secret de Marie,
Médiaspaul, 1991, p. 21-23.
99. Proclus de Constantinople, La Nativité de Jésus-Christ, in « L’année
en Fêtes », Migne, 2000, p. 83-84.
100. Saint Augustin, Sermon, in « Lectionnaire pour les dimanches et
fêtes », op. cit., p. 64-65.
101. Saint Léon le Grand, Sermon pour Noël, in « La liturgie des
Heures », Cerf/Desclée de Brouwer/Mame, t. 1, 1980, p. 289.
102. Saint Léon le Grand, Traité sur L’Évangile de saint Luc, cité par le
« Dictionnaire de Spiritualité », article Noël, colonne 389.
103. « Dictionnaire de Spiritualité », article Noël, colonne 389.
104. Maxime de Turin, La naissance du Seigneur, in « L’année en
Fêtes », Migne, 2000, p. 77.
105. Xavier Renard, Les mots de la religion chrétienne, Belin, 1993, p.
319.
106. D’après le Dictionnaire Larousse de la Gastronomie,
Larousse/Bordas, 2000, p. 400.
Table des matières

Introduction

Première partie : Viens, Seigneur !

Chapitre 1 : Revenir à l’essentiel


D’où vient le mot Noël ?
Noël a-t-il toujours été fêté le 25 décembre ?
Alors pourquoi fête-t-on Noël le 25 décembre en Occident ?
Pourquoi fêter Noël à minuit ?
Mais attention !
Pourquoi mettre en parallèle ces deux événements ?
« Faire la fête ! » et/ou fêter la venue du Fils de Dieu parmi
nous ?
N’y a-t-il pas un danger pour les chrétiens de ce début de
troisième millénaire à fêter Noël comme les païens ?
Revenir à l’essentiel
Qu’est-ce que l’Avent ?
Dieu s’est fait homme !
Qu’est-ce que cela signifie concrètement, pour chacun d’entre
nous aujourd’hui ?
Mais qui est Jésus pour nous aujourd’hui ?

Chapitre 2 : Pourquoi Dieu s’est fait homme ?


Pour nous sauver
« Pour que l’homme devienne dieu » !
Pour nous guérir
Pour révéler aux hommes qu’ils sont fils de Dieu
Pour être le premier-né de toute créature, d’une multitude de
frères, d’entre les morts
Pour nous montrer le vrai visage de l’homme
Conclusion.

Seconde partie : Préparons-nous !

Dans quel esprit lire cet ouvrage ?


Du 1er Dimanche au 4e Dimanche de l’Avent
Conclusion
Index de la rubrique « Le saviez-vous ? »
Index
Notes
Talitha Kouin !
Éveille la source qui est en toi
par Patrice Gourrier et Jérôme Desbouchages
Éditions Desclée de Brouwer/Prier, 2001

Talitha Koum ! Ces mots n’ont rien d’une formule magique ou


ésotérique, et reprennent ceux que prononce Jésus dans 1’Évangile de Marc
en ressuscitant une petite fille : « Eveille-toi ! ».
Après la vague du développement personnel, l’homme est de plus en
plus attiré par le spirituel. Mais les deux sont-ils compatibles ? Ne risque-t-
on pas d’enfermer la personne dans une recherche égoïste de soi-même ?
Pourtant, comment croître humainement, en ignorant cette dimension
spirituelle de l’Homme, présente depuis ses origines ? De même, comment
croître spirituellement si 1’homme ne devient pas pleinement Homme ? A
travers une démarche extrêmement pédagogique, ce livre offre la possibilité
de trouver les formidables ressources qui sont en nous ; mais aussi de gravir
l’échelle spirituelle qui permettra de vivre debout au sein du monde.
S’appuyant sur la tradition chrétienne bimillénaire et plus particulièrement
sur les textes du Nouveau Testament et des Pères du désert, il deviendra
l’instrument indispensable du développement spirituel et humain.
Structuré en deux parties, « Éveille ton corps ! » et « Éveille tes
sens ! », le livre de Jérôme Desbouchages et Patrice Gourrier offre de
nombreux conseils pratiques et exercices pour trouver un authentique art de
vivre : respiration, silence, détente, bien du corps et de l’esprit…
Jérôme Desbouchages est infirmier diplômé d’État, Il exerce dans un
service de psychiatrie. Patrice Gourrier est prêtre.
40 JOURS
pour faire fondre
nos « graisses spirituelles »
par Patrice Gourrier
Éditions Desclée de Brouwer, 2002

« Faire fondre nos graisses spirituelles… » Ces quelques mots ont attiré
votre attention. Mais savez-vous que cette expression « graisses
spirituelles » est très ancienne et qu’elle remonte à Évagre le Pontique au
ive siècle ? Pour lui, la « graisse spirituelle » désignait « 1’épaisseur que le
mal fait contracter à l’intelligence ». Il est donc capital de se libérer
régulièrement de cette pesanteur qui, au fil des jours, nous alourdit et nous
éloigne de Dieu et des autres.
Ainsi, le parcours que propose cet ouvrage constitue une invitation à
croître spirituellement et humainement à la suite de Jésus. En avançant avec
Lui durant quarante jours et en écoutant son enseignement, nous ferons peu
à peu disparaître de notre vie tout ce qui nous freine dans notre croissance
spirituelle.
Cet ouvrage est à lire plus particulièrement durant le Carême, période
qui, loin d’être triste, est un temps merveilleux pour faire le point sur nos
vies et prendre un nouveau départ.
Mais il peut être lu sans aucune contre-indication à tout moment de
1’année, dès que vous constaterez dans vos vies des difficultés à demeurer
« éveillé » et à suivre Jésus. Ces symptômes sont l’expression la plus
visible des « graisses spirituelles » qui nous encombrent et nous étouffent si
nous n’y prenons pas garde !
Achevé d’imprimer le 13 novembre 2013
sur les presses de
La Manufacture - Imprimeur – 52200 Langres
Tél. : (33) 325 845 892

N° imprimeur : 13867 - Dépôt légal : novembre 2013


Imprimé en France

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