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Il Faut Sauver Noel
Il Faut Sauver Noel
Du même auteur
Marana tha
« Viens, Seigneur ! »
Desclée de Brouwer
Remerciements
Plus de dix après sa parution, cet ouvrage intitulé désormais Il faut sauver
Noël n’a rien perdu de son actualité, malheureusement… Plus que jamais,
de par une laïcité comprise par certains, la fête de Noël, fondamentale pour
nous chrétiens, est en train de se banaliser.
Mais ne jetons pas la faute sur le « monde ». Si Noël se banalise, c’est
avant tout parce que nous, chrétiens, n’habitons plus assez cette fête.
« Comme tout le monde », nous passons plus de temps à acheter des
cadeaux pour nos proches qu’à nous préparer intérieurement à la
naissance du Fils de Dieu. « Comme tout le monde », nous offrons nos
cadeaux le 24 ou le 25 décembre, au lieu d’offrir ces derniers à l’occasion
de la Saint-Nicolas, le 6 décembre. Si, écoutant Grégoire de Nazianze au IVe
siècle, nous avions pris l’habitude de bien séparer le noël « païen » du Noël
chrétien, la fête de Noël n’aurait pas à être défendue aujourd’hui.
Alors, tout simplement, il nous appartient de nous réapproprier cette
fête en redécouvrant avec émerveillement, non seulement tous les symboles
qui entourent cette fête, mais, plus fondamentalement, le sens profond de
celle-ci.
Puisse cet ouvrage y contribuer, même modestement.
Notes
Pour retrouver aisément un passage, les Pères de l’Église ont divisé les
livres bibliques en sections. Aujourd’hui, la Bible est divisée en chapitres
et en versets. La division en chapitres date de 1203, celle en versets
n’apparaît qu’au XVIe siècle.
Dans cet ouvrage, le premier chiffre qui suit la référence du livre
biblique indique le chapitre, le second le verset.
Ainsi, « Évangile selon saint Marc, 5, 41 » se lit « Évangile selon saint
Marc, chapitre 5, verset 41 ».
De même, « Évangile selon saint Marc, 5, 41-43 » se lit « Évangile selon
saint Marc, chapitre 5, versets 41 à 43 ».
Signalons aussi que le mot « Évangile » signifie « Bonne Nouvelle ».
Remarque :
Nous avons choisi dans cet ouvrage d’utiliser la Traduction Liturgique de
la Bible, pour les extraits qui servent de base aux commentaires.
En ce qui concerne les passages qui se trouvent dans les
commentaires eux-mêmes, nous avons privilégié la Bible en Français
Fondamental.
Introduction
« Marana tha. Viens, Seigneur ! »
(Première Lettre de saint Paul aux Corinthiens, 16, 22)
Viens, Seigneur !
Chapitre 1 :
Revenir à l’essentiel
Ainsi, avant le IVe siècle, c’est la fête païenne de Natalis Invicti (la
naissance du Soleil) que l’on fêtait le 25 décembre, au moment du solstice
d’hiver, à partir duquel les jours allongent de nouveau.
Les chrétiens d’Occident s’adaptèrent à cette coutume en célébrant à la
place ce qui était pour eux la vraie lumière : le Christ.
Mais attention !
Dans la plupart des cas, se dresse à quelques mètres de la crèche un
arbre de Noël associé (à tort comme nous le verrons page 89) à la venue
imminente du Père Noël lui-même. Chacun, précisément ce soir-là, dépose
au pied de celui-ci ses chaussures, attendant avec impatience le lendemain
matin, afin d’y trouver disposés les cadeaux tant désirés.
Nous nous rappelons tous ces moments de joie où, enfants, nous
attendions les jouets que nous avions commandés à ce vieil homme à la
barbe blanche.
Son sourire, sa bonhomie, son uniforme sont synonymes de joie, et
même si nous ne l’avons jamais croisé (sauf peut-être devant les grands
magasins et dans les galeries commerciales…), nous avons cru, au moins
pour un temps, qu’il existait et qu’il allait venir. Adultes, c’est avec la
même joie que nous assistons le matin de Noël à l’ouverture des cadeaux
par les plus jeunes…
Cette fête, préparée bien à l’avance, constitue ainsi pour beaucoup
d’entre nous l’occasion de nous retrouver en famille ou entre amis, afin de
déguster la traditionnelle dinde de Noël, indissociable de la bûche de Noëla.
Revenir à l’essentiel
Si la Toussaint est en train d’être éclipsée par Halloweena, c’est sans
doute parce que cette fête chrétienne ne signifiait plus grand-chose pour nos
contemporains. N’oublions jamais cette parole prophétique de Paul VI, il y
a vingt-cinq ans :
« La rupture entre Évangile et culture est sans doute le drame de notre époque 17. »
Mais avant d’aller plus loin, prenons le temps de réfléchir sur cet
événement fondateur pour le christianisme : la venue du Fils de Dieu parmi
les hommes, encore appelée l’Incarnation.
Ainsi, c’est librement que nous sommes invités à nous mettre à l’écoute
de Jésus, afin de bien comprendre tout l’enjeu de l’Incarnation.
a. C’est à Cana que Jésus, assistant à une noce, a effectué son premier
miracle, transformant de l’eau en vin. Vous pouvez le découvrir dans
l’Évangile de Jean, chapitre 2, versets 1 à 12. [Pour la division de la Bible
en chapitres et versets, lire page 8]
a. On dit couramment désormais, Ancien Testament ou Premier Testament.
Nous préférons la seconde formulation, car Ancien, risque de « rimer »
avec « dépassé ». Or Jésus nous dit : « Je ne suis pas venu abolir mais
accomplir » (Évangile selon saint Matthieu, 5, 17). Le Premier Testament
annonce ce qui va suivre et contient une foule d’enseignements et de
renseignements, très riches pour nous aujourd’hui.
b. Lire le chapitre 1 de l’Évangile de Jean : « Au commencement la Parole
existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. […] La
Parole est la vraie lumière. En venant dans le monde, elle éclaire tous les
êtres humains. »
a. Page 107 pour l’origine de cette coutume !
a. Nous avons pris l’exemple d’Halloween, mais nous aurions pu tout aussi
bien parler de la mi-carême et des carnavals organisés par de très
nombreuses municipalités, pour la plus grande joie des grands et des petits.
Qui sait aujourd’hui que la mi-carême correspond à la moitié du carême, et
qu’avons-nous organisé dans nos communautés chrétiennes pour marquer
« chrétiennement » cette pause durant le carême ?
a. Nous vous invitons à lire l’ouvrage sur le carême du même auteur qui
s’intitule 40 jours pour faire fondre nos « graisses spirituelles ».
L’expression « graisses spirituelles », qui peut surprendre, est très ancienne.
On la trouve dans un texte d’Evagre le Pontique (IVe siècle). Elle désigne
1’« épaisseur que le mal fait prendre à l’intelligence ». Ainsi, si nous n’y
prenons garde, nous sommes peu à peu alourdis par des actes qui nous
séparent de Dieu et des autres. Ces actes créent aussi la division en nous-
mêmes, et alors nous faisons le mal que nous ne voudrions pas faire, et nous
ne faisons pas le bien que voudrions faire, comme le dit Paul dans sa lettre
aux Romains [7, 19].
a. Cette idée a déjà été abordée dans un précédent ouvrage : Talitha Koum !
Éveille la source qui est en toi, Desclée de Brouwcr/Prier, 2001, par P.
Gourrier et J. Desbouchages.
Ouvrage de développement spirituel et humain, il contient de nombreuses
citations des Pères de l’Église, et des Pères du désert, sur lesquelles il
s’appuie, ainsi que de nombreux exercices pratiques afin de trouver les
formidables ressources qui sont en nous, mais aussi de gravir qui permettra
de vivre debout au sein du monde. Le mot « ressuciter », en grec egeiro,
signifie, en effet, non seulement « ressusciter », mais aussi « être debout »,
« s’éveiller » !
Chapitre 2 :
Pourquoi Dieu s’est fait homme ?
Le mot grec Christ accolé au nom de Jésus, est le titre donné à celui-ci.
C’est la traduction grecque d’un mot hébreu, Messie, qui désigne « une
personne choisie par Dieu pour un rôle particulier ». Dans l’Ancien
Testament, c’est le cas des rois et des grands-prêtres. Pour marquer ce
choix, quelqu’un lui versait de l’huile sur la tête. Peu à peu, “Messie” a
désigné le Roi Sauveur que tout le peuple attendait25.
« Simon Pierre lui répondit : “Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 16,16)
Ainsi, « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu » !
Cette formule inspirée d’Irénée de Lyon, d’Athanase d’Alexandrie, de
Grégoire de Nazianze, de Basile de Césarée et de bien d’autres Pères de
l’Église, résume l’un des sens que l’on peut donner à l’Incarnation du
Verbe. Des livres entiers la développent et l’Interprétation de celle-ci ne
sera ici qu’effleurée…
Rappelons-nous : Dieu, par amour et gratuitement, a créé l’homme pour
que celui-ci puisse jouir des biens divins. C’est ce que nous explique
Grégoire de Nyssc (IVe siècle) dans un texte magnifique :
« Si l’homme accède à l’existence en vue de prendre part aux biens divins, il est
forcément doté d’une constitution telle qu’il soit apte à avoir part à ces biens.[…] Créé pour
jouir des biens divins, il devait avoir quelque affinité de nature avec ce à quoi il est
appelé à participer. C’est pourquoi il a été doué de vie, de raison, de sagesse et de tous les
biens dignes de la divinité, afin que chacun de ces privilèges lui fît éprouver le désir de ce qui
lui est apparenté27. »
Ainsi, Dieu nous a créés à son image afin que nous puissions lui
ressembler :
« Faisons les êtres humains à notre image et qu’ils nous ressemblent vraiment. »
(Genèse 1, 26)
Mais Dieu n’a pas voulu que nous soyons des clônes, et c’est pourquoi,
il nous a créés libres !
« C’est par cette liberté que l’homme est déiforme, car l’indépendance et l’autonomie sont
le propre de la béatitude divine. »
« C’est par la liberté que l’homme est égal à Dieu. »
(Grégoire de Nysse 28, IV siècle)
Ainsi, si Dieu s’est fait homme, c’est pour nous permettre « de devenir
dieu par grâce », car coupé de son origine, l’homme, tombé malade, avait
besoin d’un médecin.
C’est pourquoi Jésus est alors venu le sauver et le guérir…
Cette image de « Jésus médecin » est celle-là même que les prophètes
avaient annoncée :
« Ainsi, Jésus réalise ce que le prophète Ésaïe a annoncé : “Il a pris ce qui nous fait
souffrir et il a porté sur lui nos maladies.” »
(Évangile selon Matthieu 8, 17)
Enfin, tous les chrétiens avant d’aller communier disent à haute voix :
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai
guéri. »
Mais s’il a fait de nous une « créature nouvelle », il nous montre aussi
un nouveau visage de Dieu,
« Dieu s’est fait homme » pour révéler aux hommes qu ’ils sont fils
de Dieu
En effet, dès le début de sa prédication, Jésus nous invite à prier Dieu
comme un Père.
« Quand vous priez, ne parlez pas sans arrêt comme ceux qui ne
connaissent pas Dieu. Ils croient que Dieu va les écouter parce qu’ils
parlent beaucoup. Ne faites pas comme eux. En effet, votre Père sait ce
qu’il vous faut, avant que vous le demandiez.
Vous devez donc prier de cette façon :
Notre Père qui es aux cieux… »
(Évangile selon Matthieu, 6, 7-9)
Avec Jésus, nous découvrons, ce qui est totalement nouveau, que Dieu
est le Père de tous les hommes, qu’ils soient juifs ou no32.C’est ce que nous
dit Tertullien au IIe siècle :
« L’expression “Dieu le Père” n’avait jamais été révélée à personne. Lorsque Moïse lui-
même demanda à Dieu qui il était, il entendit un autre nom, A nous, ce nom a été révélé dans
le Fils, car ce nom implique le nom nouveau de Père33»
Le Christ est donc le nouvel homme que nous devons prendre pour
modèle afin de devenir vraiment ce à quoi nous sommes appelés.
a. La préface est le texte que le prêtre lit durant la messe après avoir préparé
le pain et le vin. Elle introduit la prière eucharistique elle-même.
Seconde partie
Préparons-nous !
Dans quel esprit lire cet ouvrage ?
Nos conseils
Les pages qui vont suivre sont inspirées par les lectures du temps de
l’Avent. Elles peuvent cependant être lues tout au long de l’année, dès que
vous ressentirez le besoin de vous remettre face à Jésus-Christ.
Chaque chapitre est conçu de la manière suivante :
– Une parole inspirée en général des lectures du jour. Cet extrait ne
constitue que le prétexte à une méditation sur l’Incarnation.
– Un encadré comportant :
1. Le texte d’une des lectures proposées par la liturgie pendant la
période de l’Avent.
2. Une parole des Pères de l’Église à méditer.
3. La rubrique « Le saviez-vous ? » qui nous permettra de redécouvrir
un certain nombre de symboles chrétiens, afin de nous les réapproprier.
Le présent volume n’a pas pour objectif de se substituer au Missel de
semaine, ni au Missel des Dimanches, ni même aux différentes revues qui
donnent les textes liturgiques pour chaque jour. C’est pourquoi nous ne
développerons dans cet ouvrage que la période située entre le premier
dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de l’Avent.
Nous vous invitons à vous procurer les textes de chaque jour afin
d’accompagner votre montée vers Noël.
Si vous lisez cet ouvrage en dehors de la période de Noël, ce qui est tout
à fait possible, car il a été conçu pour être lu à tout moment de l’année, il est
recommandé de lire les passages de la Bible indiqués chaque jour. Pour
cela, vous pouvez notamment utiliser la Bible en Français Courant ou en
Français Fondamental.
Dimanche 1*
Ce souci, ce désir de vivre en éveillé (le mot egeiro signifie en grec non
seulement ressusciter, mais aussi « s’éveiller, se lever ») doit être entretenu
avec soin car, n’en déplaise à tous ces esprits chagrins qui nous prédisent
régulièrement la fin du monde :
« Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où le Seigneur viendra. […] Tenez-vous
donc prêts. »
(Évangile selon saint Matthieu, 24, 42.44)
Nous ne devons pas avoir peur, car la venue de Jésus constitue pour
chacun d’entre nous promesse de bonheur :
« Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur. […] En ces jours-là, je
ferai naître chez David un germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice. »
(Livre d’isaïe, 33, 14-15)
Et n’oublions surtout jamais que l’amour constitue une voie royale pour
avancer :
« Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un
amour de plus en plus intense et débordant. »
(Première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 3,12)
A LIRE :
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 24, 37-44
Année B : Évangile selon saint Marc, 13, 33-37
Année C : Évangile selon saint Luc, 21, 25… 36
A MÉDITER : « Nous appelons Noël, ce jour où la sagesse de Dieu s’est
manifestée sous les traits d’un enfant et où le Verbe de Dieu [Jésus] vagit
sans pouvoir parler. Nous célébrons l’anniversaire solennel de ce jour
où fut accomplie la prophétie qui disait : “La vérité a germé de la terre et
des cieux s’est penchée la justice.” La Vérité qui est dans le sein du Père
a germé de la terre pour être aussi dans le sein d’une mère. La Vérité,
que le ciel ne peut contenir, s’est levée de la terre pour être déposée dans
une crèche… Éveille-toi, homme qui m’écoutes. Pour toi Dieu s’est
fait homme. “Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le
Christ t’illuminera.” Pour toi, dis-je, Dieu s’est fait homme. […] Quelle
plus grande grâce de Dieu pouvait éclater à nos yeux ? Dieu avait un fils
unique, il en a fait le fils de l’homme, pour pouvoir, en retour, faire du
fils de l’homme un fils de Dieu. » (Augustin, Ve siècle37)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi une couronne d’Avent ?
Dans les églises, ou chez soi, la coutume veut que l’on tresse une
couronne d’avent avec des branches de sapin, et que l’on y dispose
quatre bougies blanches. Chaque dimanche, une bougie est allumée afin
de marquer la progression vers Noël. Mais quelle est la signification de
ces quatre bougies ?
Ces bougies, dit-on, symbolisent les grandes étapes du salut38. Ainsi, la
première bougie symbolise le pardon d’Adam et Ève. Ils mourront sur la
terre, mais ils vivront en Dieu.
Nous découvrirons la signification des autres bougies par la suite…
Lundi 1
« On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus à
la guerre. »
(Lecture du livre d’Isaïe 2, 5)
Ce désir de paix est omniprésent dans la Bible, et, comme l’a rappelé le
pape Jean-Paul II en ce début de XXIe siècle, il n’existe pas de guerre sainte,
mais uniquement une paix sainte. Cette paix est proclamée par les anges dès
la naissance de Jésus :
« Tout à coup, il y a avec l’ange une troupe nombreuse qui vient du ciel. Ils chantent la
louange de Dieu : “Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix à ceux que Dieu
aime.” »
(Évangile selon saint Luc, 2, 14)
Cette paix est un don de Dieu. Nous sommes invités à en devenir les
artisans. C’est ce que proclame Jésus dès le début de l’Évangile selon saint
Matthieu :
« Ils sont heureux ceux qui font la paix autour d’eux parce que Dieu les proclamera ses
fils. »
(Évangile selon saint Matthieu 5, 9)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le premier dimanche de l’Avent 40
Traditionnellement, c’est le dimanche le plus proche de la Saint-André
qui est choisi pour être le premier dimanche de l’Avent.
André, l’un des douze apôtres, est le frère de Pierre. Disciple de Jean-
Baptiste, il fut l’un des premiers à suivre Jésus. C’est lui qui dit à son
frère :
« Nous avons trouvé le Messie. »
(Évangile selon saint Jean 1, 41)
Selon la tradition, il mourut en Grèce, à Patras, crucifié sur une croix en
forme de X. Il est le patron de l’ Église de Constantinople comme saint
Pierre l’est de celle de l’Église de Rome. Il est aussi patron de la Grèce,
de la Russie, de l’Écosse et du diocèse de Bordeaux.
Qui sont les douze apôtres de Jésus ?
Si le disciple est celui qui suit, l’apôtre est celui qui annonce.
Jésus s’est entouré de douze apôtres :
André, Jacques (le majeur), Jean, Philippe, Barthélémy, Thomas,
Matthieu, Jacques, Jude (appelé aussi Taddée), Simon (surnommé le
Zélote), Judas, Simon Pierre.
Quand après l’arrestation de Jésus, Judas se suicidera, Matthias le
remplacera.
Mardi 1
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le
déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez
et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. »
(Évangile selon saint Luc, 10, 24)
En effet, heureux sommes-nous de contempler celui qui nous sauve,
celui qui nous guérit, celui qui nous divinise, celui qui nous révèle le vrai
visage de l’homme…
Cet enfant que nous contemplons dans la crèche le soir de Noël, ce Dieu
qui est venu partager notre condition, nous ouvre la route tout au long de
notre vie. C’est lui qui nous révèle le vrai visage du Père :
« Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. »
(Évangile selon saint Luc 10, 22)
C’est aussi lui qui nous transforme, et qui nous révèle le vrai visage de
l’homme, comme l’écrit Thomas Merton :
« Fils de Dieu, second Adam, Il [Jésus] est le Chef de toute la race humaine, et, comme
tel, le principe d’où coulent dans nos âmes la force et la lumière qui restaurent en nous la
ressemblance divine et font de nous des fils de Dieu, capables de le connaître, de L’aimer
dans la contemplation, et de Le glorifier par une charité parfaite envers nos frères les
hommes41.
A MÉDITER : « Notre Seigneur Jésus-Christ, frères très chers, qui est pour
l’éternité créateur de toutes choses, en naissant d’une mère aujourd’hui,
s’est fait notre Sauveur. Il est né pour nous aujourd’hui dans le temps,
parce qu’il l’a voulu, pour nous conduire à l’éternité du Père. Dieu s’est
fait homme pour que l’homme devienne dieu : pour que l’homme
mange le pain des anges, le Seigneur des anges aujourd’hui s’est fait
homme. »
(Homélie africaine du Ve siècle42)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le calendrier de l’Avent
D’origine germanique, ce calendrier a pour objectif de nous préparer
chaque jour à Noël, depuis le 1er dimanche de l’Avent. Véritable compte
à rebours, il permet de vivre en famille ou individuellement cette joie de
l’attente. Ainsi, chaque jour nous sommes invités à ouvrir une petite case
qui nous dévoile un élément de ce mystère de Noël.
Malheureusement, il est actuellement largement « paganisé », perdant
peu à peu son caractère chrétien. Il est donc recommandé pour bien
préparer Noël de préférer les calendriers qui représentent une scène
biblique, et de prendre le temps, chaque jour, de méditer, seul ou en
famille, sur les éléments constitutifs de cette fête de Noël.
Mercredi 1
« Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur
tous les visages… »
(Lecture d’Isaïe 25, 8)
Cette annonce du prophète Isaïe annonçant le Messie à venir prend tout
son sens pour chacun d’entre nous lors des fêtes de Pâques. Mais le soir de
Noël, contemplant l’enfant couché dans la crèche, nous sommes invités à
réaliser que c’est lui, le premier-né d’entre les morts (page 37), qui rend
l’homme vainqueur de la mort. Le départ brutal d’un proche, d’un ou d’une
amie constitue toujours pour chacun d’entre nous un drame difficile à
surmonter. Les fêtes de Noël et l’atmosphère de liesse qui les entoure,
ravivent souvent chez ceux et celles qui ont vécu un deuil, la douleur de la
séparation.
Il est capital de ne jamais oublier que nos larmes sont justifiées, et
qu’elles expriment notre douleur. Mais il est aussi capital de laisser le
Seigneur, vainqueur de la mort, les essuyer.
Comme l’explique de manière très humaine un ouvrage consacré au
deuil43, nous traversons après le départ d’un être cher une période de
déstructuration. Tous nos repères, tout ce qui faisait notre vie, semblent
soudain s’effondrer. Cependant peu à peu, la vie reprend le dessus, et nous
sommes invités à rebâtir sur de nouvelles bases pour passer alors à une
phase de restructuration. Notre foi en cet enfant de la crèche, vainqueur de
la mort, nous permet de retrouver ces forces de vie qui semblaient avoir
disparu. Faisons-lui confiance !
LE SAVIEZ-VOUS ?
Sainte Barbe
Au début du mois de décembre (le 4 décembre très exactement) l’Église
fête sainte Barbe.
« Sainte Barbe a vécu au IIIe siècle. Son père, furieux de sa conversion
[elle devint chrétienne], la fit enfermer dans une tour, la traîna devant les
tribunaux et la décapita. En signe de vengeance céleste, la foudre tomba
sur lui. Depuis le Moyen Age, on attribue à sainte Barbe le pouvoir de
protéger de la mort violente. Elle est la patronne des mineurs, des
alpinistes, des pompiers et même des prisonniers. […]
La fête de sainte Barbe est associée à des rites de fécondité. […] En
Provence, cette fête inaugure les fêtes de Noël. On met du blé ou des
lentilles à germer dans une coupelle que l’on dispose devant la crèche. Si
de jeunes pousses vertes apparaissent pour Noël, c’est le signe d’une
bonne récolte pour l’année à venir45. »
Jeudi 1
Mais quelle est cette volonté qui peut sembler parachutée d’en haut ?
Avant de répondre à cette question il est capital d’affirmer avec force
que Dieu désire le bonheur de l’homme, car Dieu nous aime. C’est ce que
nous dit le psaume suivant :
« Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour ! »
(Psaume 117)
Dieu est bon, il a créé l’homme à son image, donc l’homme est bon. La
volonté de Dieu, son désir le plus profond est que l’homme retrouve cette
image inscrite au plus profond de lui-même.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Où se trouve Bethléem ?
C’est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem. Le
prophète Michée avait annoncé dans le Premier Testament que le Messie
naîtrait à Bethléem :
« Le Seigneur dit : “Et toi, Bethléem Efrata, tu es un petit village parmi
ceux des clans de Juda. Pourtant, celui qui doit gouverner Israël, je le
ferai sortir de chez toi". »
(Livre de Michée, 5, 1)
Quand la Bible parle des « cieux », de quoi s’agit-il ?
Cette question est difficile, car très souvent on accuse les disciples de
Jésus d’attendre la vie éternelle, et de ne tenir pour rien la vie d’ici-bas.
Cette accusation est, bien entendu, mon fondée. C’est pourquoi pour
répondre à cette question complexe, nous allons laisser la parole à saint
Augustin (Ve siècle), Père et docteur de l’Église47. Cette citation est un
peu longue, n’hésitez pas à la lire plusieurs fois.
« Lève donc les yeux vers lui [Dieu] et dis : “J’ai levé mes yeux vers toi,
qui habites dans le ciel.”
Entendre le ciel, mes frères, au sens matériel, comme une chose
perceptible à nos yeux, serait une erreur aussi grossière que de
s’imaginer y monter avec des échelles ou d’autres moyens.
Puisque nous avons parlé d’ascension spirituelle, il faut entendre le ciel
dans un sens spirituel. Si l’ascension se fait par le cœur, le ciel consiste
dans la justice.
Qu’est-ce donc le ciel de Dieu ? Ce sont les âmes des saints, les âmes
des justes. Les apôtres eux-mêmes, au temps de leur vie terrestre,
dans la chair, étaient ciel.
Car Dieu habite en eux et parcourait la terre entière.
Dieu habite dans le ciel.
Comment ?
Habiter le ciel, c’est habiter un lieu sacré ; quel est ce lieu sacré
sinon le temple ? “Car ce temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est
vous*.”
Tous ceux qui vivent encore dans une chair fragile mais marchent dans la
foi sont le temple de Dieu.
Combien de temps sont-ils le temple de Dieu ?
Tant que le Christ habite en eux par la foi.
L’apôtre dit en effet : “Le Christ habite en vos cœurs par la foi.”
Il existe déjà des cieux où Dieu habite, où ceux qui le contemplent le
voient face à face48. »
Ainsi, les cieux ne sont pas à comprendre comme une réalité extérieure,
mais comme une réalité intérieure : Le Christ habite en nos cœurs…
Vendredi 1
« “Croyez-vous que je peux faire cela ?” Ils répondirent : “Oui,
Seigneur". Alors il leur toucha les yeux, en disant : “Que tout se fasse selon
votrefoi !” »
(Évangile selon saint Matthieu, 9, 29)
De même, dans la vie de tous les jours, nous savons bien que si nous
faisons confiance à quelqu’un, celui-ci donnera le meilleur de lui-même,
comme animé par cette confiance. Inversement, si nous ne savons pas
donner leur chance à ceux qui nous entourent, si nous ne valorisons pas
l’autre, celui-ci n’osera jamais se lancer, et pire encore, se trouvera comme
condamné à l’échec, la confiance étant absente.
Alors ne nous trompons pas, et n’établissons pas dans nos rapports avec
Dieu un commerce ; « Je croirai si tu exauces telle demande… »
La prière, notre prière qui selon les Pères constitue « le lien qui unit la
créature à son créateur », est l’expression de cette confiance. C’est un
« entretien », une « conversation » avec Dieu, qui traduit tout l’amour que
nous lui portons. Là encore, Jésus constitue un modèle pour chacun d’entre
nous, car jusqu’au bout, il a fait confiance à son Père.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Qui est le « concurrent » chrétien du Père Noël50 ?
Il s’appelle saint Nicolas ! Il a vécu en Asie Mineure au IVe siècle.
Évêque de Myre, c’est un homme généreux, qui aimait faire le bien. On
raconte qu’ayant appris qu’un pauvre homme n’avait pas de quoi marier
sa fille, il lança par la cheminée trois sacs d’or.
Une légende était née !
Mort le 6 décembre 343, il a été victime des persécutions des Romains
contre les chrétiens.
Il est très populaire en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en
Autriche, Et même si en France on ne le fête guère, on le trouve présent
dans l’Est et dans le Nord. Dans les boulangeries et en grandes surfaces,
on trouve des chocolats ainsi que des pains d’épice à son effigie.
Avant l’arrivée du « Père Noël Coca-Cola », c’est lui, qui dans la nuit du
5 au 6 décembre, allait de maison en maison, accompagné d’un âne,
distribuer des cadeaux par les cheminées.
Aux États-Unis, saint Nicolas se nommait Santa Claus.
A la fin du XIXe siècle, un pasteur américain, Clément Moore, le rendit
plus sympathique, en le représentant, dodu et jovial, et en remplaçant sa
mitre (le « chapeau » de l’évêque) par un bonnet, et sa crosse par un
sucre d’orge. Son âne fut quant à lui remplacé par un traîneau tiré par
huit rennes.
La voie était ouverte pour Coca-Cola. On peut regretter cette dérive, et
surtout regretter que les chrétiens n’aient pas su lui résister.
Si nous avions continué à fêter saint Nicolas le 6 décembre et la Nativité
le 25, aucun risque de confusion n’aurait vu le jour !
Il n’est peut-être pas trop tard !
Dans tous les cas, demeurons vigilants, afin de ne pas tout mélanger.
[On peut signaler que dans certains pays, Jésus lui-même apportait les
cadeaux le soir de Noël. Cette pratique certainement pleine de bonne
volonté ne témoignait pas d’une grande pédagogie de la foi, courant le
risque d’un « Jésus » qui apporte de beaux cadeaux à certains et de moins
beaux à d’autres.
Elle n’est certainement pas à retenir…
De même, le père Fouettard rendait visite aux enfants qui n’avaient pas
été sages durant l’année afin de les punir…
On peut enfin noter qu’avant saint Nicolas, on trouvait le dieu Odin, dieu
de la guerre, de la sagesse et de la poésie chez les anciens Germains, qui
donnait récompenses et punitions aux enfants51.]
Samedi 1
« Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez
les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Évangile
selon saint Matthieu, 10, 8)
Sou venez-vous de ce qui a été développé dans l’introduction. Dieu
s’est fait homme afin de nous guérir. Jésus nous ouvre le chemin, c’est lui
qui chasse loin de nous tout ce qui nous éloigne de Dieu, nous montrant la
route, et nous accompagnant sur celle-ci. Mais la voie ainsi proposée est
une invitation à faire de nous les messagers de cette bonne nouvelle, et à
faire de nous des « christs ». C’est ce que nous dit Cyrille de Jérusalem (IVe
siècle) :
« Dieu […] nous a rendus conformes au Corps Glorieux du Christ. Désormais donc,
participants du Christ, vous êtes à juste titre appelés “christs”52. »
LE SAVIEZ-VOUS ?
La symbolique des couleurs
Savez-vous que le choix des couleurs n’est pas neutre et
qu’elles expriment une réalité plus profonde ?
Ainsi :
–le jaune symbolise la foi,
–le vert symbolise l’espérance,
–le rouge symbolise l’amour.
–« Le blanc couleur initiatrice devient […] la couleur de la révélation, de
la grâce, de la transfiguration qui éblouit54.»
Ainsi, le choix des couleurs dans notre préparation de Noël possède tout
son sens. Nous sommes invités à donner du sens à ces fêtes, par tous les
signes visibles que nous utiliserons.
Dimanche 2*
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
(Évangile selon saint Matthieu, 3,2)
« Convertissez-vous », c’est par ces paroles que débute chaque année le
carême. Cet appel retentit aujourd’hui pour chacun d’entre nous et nous
invite à préparer les chemins du Seigneur, à nous convertir. Se convertir,
rappelons-le, vient d’un mot grec qui signifie se « tourner vers ». Certaines
Bibles traduisent cet appel de Jean-Baptiste par : « Changez votre vie » !
Se convertir consiste à se tourner vers cet enfant de la crèche, de qui
nous avons tant à apprendre. Ce mouvement est donc intérieur mais il se
traduit aussi concrètement par toute notre vie. C’est, en effet, une invitation
à changer notre manière de vivre, et à éliminer tout ce qui nous sépare de
Dieu.
Il ne s’agit pas uniquement de crier Maraña tha à la face du monde,
mais de vivre de cette espérance dans tous les actes de notre vie.
Saint Thomas d’Aquin invitait les chrétiens, dans un très beau texte, à
faire voir au monde ce qu’eux-mêmes avaient contemplé. Ainsi, quand nous
quittons l’église le soir de Noël après avoir fêté la naissance du Christ, notre
visage doit exprimer ce que nous avons vu. Notre transformation intérieure
doit être perceptible dans notre regard, dans nos paroles, dans nos actes.
Mais cette transformation, nous sommes invités à la vivre tous les
dimanches, jour où nous fêtons la résurrection du Christ. Ainsi, c’est tous
les dimanches que nous devrions quitter l’église transfigurés et plein de
joie… Il ne s’agit nullement en écrivant cela de se montrer « moralisateur ».
Cependant, c’est notamment par la joie qui nous habite que nous serons
témoins de Jésus qui nous dit dans l’Évangile : « Que votre joie soit
parfaite. »
Mais le jour où nous comprenons la portée de ce qui se vit le soir de
Noël n’est pas le même pour tous. Nous sommes tous des êtres en
évolution, mais nous n’évoluons pas tous de la même manière et à la même
vitesse. Notre évolution spirituelle et humaine est en effet liée à de
nombreux facteurs, à notre histoire… Chaque individu est unique.
C’est pourquoi Dieu est patient :
« C’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ;
mais il veut que tous aient le temps de se convertir. »
(Deuxième lettre de saint Pierre, 3, 9)
Oui, Dieu n’est pas le juge implacable dont certains ont peur, et que
d’autres rejettent.
Jésus lui-même nous a dit :
« Je ne suis pas venu pour condamner le monde, mais pour sauver le monde. »
(Évangile selon saint Jean, 12, 47)
A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 3, 1-12.
Année B : Évangile selon saint Marc 1, 1-18.
Année C : Évangile selon saint Luc, 3, 1-6.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’A vent (suite)
La deuxième bougie symbolise la foi des patriarches qui ont cru au don
par Dieu de la terre promise. Les patriarches sont : Abraham, Isaac et
Jacob (surnommé Israël). Abraham est appelé le père des croyants, et on
le trouve dans la tradition juive, chrétienne et musulmane. « Le Seigneur
dit à Abram : “Quitte ton pays. […] Puis va vers le pays que je vais te
montrer. Je ferai naître de toi un grand peuple, je te bénirai et je rendrai
ton nom célèbre.” » (Livre de la Genèse, 12, 1)
Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception Qu’est-ce que cela
signifie ?
« Selon la foi catholique traditionnelle, Marie, la mère de Jésus, en vertu
d’une grâce exceptionnelle, n’a jamais connu le mal, ayant été conçue
sans être marquée par le péché originel 56» (lire note 56).
Ainsi, on peut considérer que Marie a été sauvée, guérie, par
anticipation. Ce dogme fut proclamé par le pape Pie IX en 1854.
Plusieurs fêtes sont consacrées à Marie, la mère de Jésus :
– L’Annonciation : l’ange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus
(célébrée le 25 mars)
–La Visitation : Marie, enceinte de Jésus, va visiter sa cousine Élisabeth,
enceinte de Jean-Baptiste. Ce dernier tressaille dans le sein de sa mère
(cf. page 102). (Célébrée le 31 mai)
–L’Assomption : « Marie a été élevée à la fin de sa vie terrestre, en corps
et en âme à la Gloire céleste57. » (Célébrée le 15 août)
Lundi 2
LE SAVIEZ-VOUS ?
D’où vient le mot « crèche » ?
« Dans l’Évangile de Luc, l’endroit où est déposé Jésus à sa naissance est
désigné par le mot “mangeoire", qui se dit cripia en latin, et qui a donné
le mot crèche. Il ne s’agit donc littéralement que de l’auge destinée à la
nourriture des animaux. Par extension, la crèche s’apparente à l’étable
tout entière. Il semble que la naissance de Jésus ait eu lieu dans une
grotte aménagée en étable, comme il en existait beaucoup en Palestine à
cette époque59. »
Mardi 2
« Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit
perdu. »
(Évangile selon saint Matthieu, 18, 14)
Nous avons vu dans l’introduction (page 36) que l’une des raisons pour
lesquelles Dieu s’est fait homme, c’est qu’il a voulu faire de nous ses fils.
C’est pourquoi Jésus, quand ses disciples lui ont demandé « Apprends-
nous à prier », leur a répondu :
« Vous devez prier de cette façon :
“Notre Père qui es dans les cieux,
ton nom est saint.
Fais venir ton Royaume.
Fais que ta volonté se réalise
Sur la terre comme dans le ciel.
Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut.
Pardonne-nous le mal que nous avons commis,
Comme nous pardonnons
A ceux qui nous ont fait du mal.
Et ne permets pas que nous soyons tentés.
Mais libère-nous de l’esprit du mal.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 6, 9-13)
Chacun d’entre nous est aimé personnellement par Dieu, En effet, Dieu
n’aime pas 1’humanité de manière informelle, globale. Il aime chaque
homme, chaque femme d’une manière toute particulière.
Rien de ce qui nous arrive ne le laisse indifférent, et sa joie est immense
quand nous revenons près de lui. Il sait ce qui est bon pour nous et ce qui ne
l’est pas, et c’est pourquoi il nous invite sans cesse à nous tourner vers lui.
A MÉDITER :
« Viens Seigneur Jésus,
cherche ton serviteur, cherche la brebis épuisée.
Viens Pasteur !
Laisse les quatre vingt dix neuf autres
et viens chercher la seule qui est perdue.
Cherche-moi parce que je te cherche.
Cherche-moi, trouve-moi.
Viens donc, Seigneur, cherche ta brebis,
viens toi-même !
Viens, salut des errants, repos des fatigués,
vie de ceux qui meurent. »
(Ambroise de Milan60, IVe siècle)
Voir l’Évangile selon saint Luc au chapitre 15.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« On trouve très tôt des représentations picturales de la Nativité. Une des
plus anciennes date du IVe siècle, retrouvée sur un sarcophage dans le sud
de la France. Mais l’invention de la crèche est attribuée à saint François
d’Assise qui la met en scène le soir de Noël 1223, dans le petit village de
Greccio près d’Assise. Ce soir-là, les habitants du village se réunissent
dans une étable où saint François a amené un âne et un bœuf. Ni Jésus, ni
Marie, ni Joseph ne figurent dans cette représentation61. »
En effet, c’est l’autel qui est considéré comme la véritable crèche : c’est
là que Jésus se rend présent dans le pain et le vin consacrés62.
A partir du XVe siècle la Nativité sera « jouée » devant le parvis des
églises, avec cette fois la présence de Jésus, Marie et Joseph. C’est ce
que l’on appelle « les mystères ».
Mercredi 2
LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« C’est en Italie, entre le XVe et le XVIe siècle, qu’apparaissent les
premières crèches au sens moderne du terme. Leurs personnages sont des
statues colorées, le plus souvent en bois et en argile. Elles atteignent
parfois la taille humaine. Leur format presque grandeur nature donne au
spectateur l’impression de participer à la scène64. »
Des crèches permanentes ou temporaires sont alors bâties dans les
églises.
Jeudi 2
C’est pour cette raison que l’homme a été créé, capable de jouir des
biens que Dieu désire lui donner :
« Si l’homme accède à l’existence en vue de prendre part aux biens divins, il est
forcément doté d’une constitution telle qu’il soit apte à avoir part à ces biens. […] Créé
pour jouir des biens divins, il devait avoir quelque affinité de nature avec ce à quoi il est
appelé à participer. C’est pourquoi il a été doué de vie, de raison, de sagesse et de tous les
biens dignes de la divinité, afin que chacun de ces privilèges lui fît éprouver le désir de ce qui
lui est apparenté66. »
LE SAVIEZ-VOUS ?
La crèche (suite)
« Progressivement, les crèches entrent dans les maisons. Elles sont
d’abord constituées de petites figurines de verre filé de Nevers, de
porcelaine ou de cire, de mie de pain ou de bois sculpté.
En France, l’interdiction faite pendant la Révolution de présenter en
public des scènes religieuses favorise le développement de ces crèches
domestiques et du même coup, celui d’un commerce de petits
personnages. […]
A partir du XIXe siècle, la crèche provençale devient la plus populaire.
Elle finit par représenter les métiers de l’époque, en costume local des
années 1820 à 185068. » La ville de Naples est considérée comme la
capitale des crèches et, au mois de décembre, les rues de la vieille ville
foisonnent de décors et de milliers de santons.
Que signifie le mot « santon » ?
« Le nom des santons vient du provençal santoum qui signifie petit
saint69. »
Vendredi 2
« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne
suit pas le chemin des pécheurs, mais se plaît dans la loi du Seigneur et
murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en
son temps et jamais son feuillage ne meurt. »
(Psaume 1)
Nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer70 que « la loi du Seigneur »
ne constitue en rien à l’égard de chacun d’entre nous un règlement coercitif.
Les expressions « loi, précepte, commandement », désignent dans la Bible
autant de « chemins de vie » que nous propose le Seigneur. Prenons une
image. Quand vous voyez un enfant commencer à faire une bêtise qui
risque de provoquer un accident pouvant le laisser lourdement handicapé,
vous allez lui interdire de continuer. Lui ne comprend pas pourquoi (par
exemple mettre ses doigts mouillés dans une prise électrique), mais vous,
vous savez que cela risque de lui coûter la vie.
Ainsi en est-il de la « loi du Seigneur ». Dieu qui nous a créés sait ce
qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi, tout au long de
la Bible, Dieu s’adresse à nous en s’écriant « Heureux » suivi d’un conseil.
Se complaire avec les « méchants », ceux qui disent et font le mal, ne nous
aide en rien à grandir, que ce soit dans le domaine humain ou spirituel.
Alors ayons la simplicité d’entendre, d’écouter et de suivre ce que Dieu
nous dit !
A LIRE : Psaume 1.
Samedi 2
« Jamais plus nous n’irons loin de toi. Fais-nous vivre et invoquer ton
nom. »
(Psaume 79)
Depuis plus de 1 600 ans, il existe une très ancienne prière qui consiste
à invoquer le nom de Jésus, On appelle cette prière, la « prière du cœur » ou
la « prière de Jésus73 ».
Cette prière très simple (il suffît de dire « Jésus » ou « Seigneur Jésus,
viens à notre aide74 »), possède, par sa simplicité, le grand avantage de
répondre aux deux objections que nous faisons par rapport à la prière : « Je
ne sais pas prier », « Je n’ai pas le temps de prier ».
De plus, elle constitue pour les Pères une voie royale pour s’adresser à
Dieu. En effet, nous avons vu que le mot « Jésus » désigne non seulement le
nom de la personne même de Jésus, mais aussi sa mission : « Dieu sauve ».
Ainsi, en invoquant le nom de Jésus nous faisons acte :
–de foi : Nous croyons que Dieu va nous sauver, nous guérir ;
–d’espérance : Nous mettons notre espoir en lui ;
–d’amour : Notre amour répond à son amour.
Cette prière, qui peut se pratiquer n’importe où et à
tout moment, constitue pour chacun de nous une magnifique préparation
aux fêtes de Noël. Elle constitue une réponse à l’appel de saint Paul :
« Priez sans cesse. »
(Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, 5, 17)
A LIRE: Psaume 79
Dimanche 3*
Ainsi, cette joie est fondée sur l’essentiel : la naissance de Jésus, et non
pas sur l’accessoire, le déferlement de guirlandes et la course aux achats.
La tentation de s’éloigner de cet essentiel a toujours été forte, et saint
Bernard (XIIe siècle), dans une homélie de l’Avent, nous mettait déjà en
garde, il y a huit cents ans :
« Je pense souvent au brûlant désir avec lequel les patriarches attendaient l’Incarnation du
Christ et j’en ressens une tristesse et une confusion profondes : auquel d’entre nous la
manifestation de la grâce inspire-t-elle une joie aussi vive que le désir qu’allumait sa
promesse au cœur de nos vieux saints ? Nombreux serez-vous sans doute à vous réjouir de
cette naissance que nous allons célébrer : Dieu veuille que notre joie se propose la Nativité et
non la vanité77 ! »
Et pourtant le Père Noël n’existait pas !
Cette joie, basée sur l’essentiel, nous la retrouvons chez Marie :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu mon sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante,
désormais tous les âges me diront bienheureuse. »
(Cantique de Marie)
A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 11,2-11.
Année B : Évangile selon saint Jean, 1,6… 28.
Année C : Évangile selon saint Luc, 3, 10-18.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’A vent (suite)
La troisième bougie symbolise la joie de David*, Elle célèbre l’alliance
et sa pérennité.
« Tu diras encore de ma part à mon serviteur David : “Moi, le Seigneur
de l’univers, je t’ai pris au pâturage, derrière tes moutons. J’ai voulu que
tu deviennes le chef d’Israël mon peuple. Je vais donner un lieu à Israël
mon peuple. Je l’installerai là, il y restera sans avoir peur.” »
(Deuxième livre de Samuel, 7, 8-10)
[* David : Roi prophète qui fut le second souverain d’Israël. Son nom
signifierait le « bien-aimé »82.]
Lundi 3*
« Que nos yeux s’ouvrent », c’est la prière la plus puissante que nous
pouvons adresser à Dieu afin de préparer la venue de son Fils !
Face à nous, dans la crèche, Dieu lui-même vient nous rejoindre. Il vient
illuminer, transformer, transfigurer nos vies. Le rappel de cette fête est là
pour nous permettre chaque année de « remettre les pendules à l’heure », et
de ne pas devenir aveugles. Le quotidien, nos préoccupations peuvent, en
effet, sans que nous y prenions garde, voiler notre regard et nous faire
oublier l’essentiel.
La nuit de Noël constitue donc en quelque sorte un « réveil » pour
chacun d’entre nous, un « anniversaire » nous dira saint Léon le Grand (voir
page 87).
C’est pourquoi, avec l’auteur du psaume suivant, nous pouvons nous
écrier :
« Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
Car tu es le Dieu qui me sauve. (Psaume 24)
Non, Dieu ne nous oublie pas. Il est là, il s’est fait homme !
A LIRE : Psaume 24.
LE SAVIEZ VOUS ?
Qui est Jean-Baptiste ?
« Ce prophète, contemporain et cousin de Jésus, a joué un rôle de
premier plan dans l’éclosion du christianisme. Comme plusieurs de ses
contemporains, il portait le nom de Jean, en hébreu Yohanan, ce qui veut
dire “Le Seigneur fait grâce”. Selon l’évangile de Luc, il était le fils du
prêtre Zacharie et de sa femme Elisabeth longtemps stérile. Après une
longue préparation ascétique au désert, il commença à annoncer la venue
imminente du Messie et l’urgence de la conversion. Les foules venaient
au bord du Jourdain se plonger dans le fleuve en signe de repentir
[conversion, se tourner vers…], et Jésus lui-même fut baptisé par lui.
Mais Jean-Baptiste ne devait pas voir l’avènement du Royaume annoncé
par lui. Jeté en prison par Hérode Antipas, à qui il reprochait d’avoir
épousé Hérodiade la femme de son frère, le prophète fut, à l’occasion
d’une orgie royale, décapité84. »
« Dieu a envoyé un homme qui s’appelait Jean. Il est venu comme
témoin, pour être le témoin de la lumière, afin que tous croient par lui. Il
n’était pas la lumière, mais il était témoin de la lumière. »
(Évangile selon saint Jean, 17-8)
Mardi 3
« Les publicains et les prostituées vous précédent dans le Royaume de
Dieu. Car Jean-Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous
n’avez pas cru à sa parole, tandis que les publicains et les prostituées y ont
cru. »
(Évangile selon saint Matthieu, 21, 31-32)
Du temps de Jésus, les publicains étaient des juifs « collecteurs
d’impôts », méprisés par leurs compatriotes en raison de leurs liens avec
l’occupant païen, Et pourtant c’est parmi eux que Jésus appela l’un de ses
disciples :
« Jésus s’en va. En passant, il voit un homme appelé Matthieu assis au bureau des impôts.
Jésus lui dit : “Suis-moi !” Matthieu se leva et il suivit Jésus. Ensuite, Jésus prend un repas
dans la maison de Matthieu, Beaucoup d’employés des impôts viennent manger avec Jésus et
ses disciples. En voyant cela, les pharisiens [des juifs qui obéissaient à la Loi de Moïse] disent
aux disciples de Jésus : “Votre maître mange avec les employés des impôts et les pécheurs.
Pourquoi donc ?”
Jésus les a entendus et il dit : “Les gens en bonne santé n’ont pas besoin de médecin. Ce
sont les malades qui en ont besoin.” »
(Évangile selon saint Matthieu, 9, 9-12)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi un sapin pour Noël ?
« Parmi les divers mystères (représentations religieuses) donnés dans les
églises ou sur les parvis à partir du XIe siècle, l’un d’entre eux évoquait,
pendant l’Avent, le paradis terrestre, la création, le péché d’Adam et Eve,
leur expulsion, pour se conclure par la promesse du Sauveur, dont on
s’apprêtait à fêter la Nativité à Noël. Le paradis était figuré par un arbre
chargé de fruits, placé au centre de la scène. Après la disparition des
mystères, l’arbre du paradis resta un des symboles des festivités de
Noël : on établissait une correspondance entre la création de l’humanité,
en Adam et Éve, et le nouvel Adam venu régénérer l’humanité86. »
Le sapin, en effet, symbolise la victoire de la vie sur la mort. Il est
toujours vert en plein hiver alors que tous les autres arbres ont perdu
leurs feuilles.
« La première fois qu’il est vraiment question d’arbre de Noël c’est à
Sélestat (Alsace) en 1546, quand la ville autorise à couper “des arbres
verts pour Noël", au cours de la nuit de saint Thomas, le 21 décembre.
Plus tard, au moment de la Réforme, vers 1560, les protestants se
refusent à représenter la Nativité par une crèche comme les catholiques.
Ils préfèrent développer la tradition du sapin de Noël, arbre qui
symbolise pour eux celui du Paradis d’Adam et Éve, l’arbre de la
connaissance du Bien et du Mal87.»
Mercredi 3
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi décorer nos maisons avec du gui et du houx ?
« Le symbolisme de l’un et de l’autre est antérieur au christianisme.
* Le gui était, on le sait, une plante sacrée chez les Gaulois, cueillie par
les druides. On lui attribuait des pouvoirs de guérison de maladies et de
protection contre les sorts. Quand deux ennemis se rencontraient sous du
gui, ils devaient observer une trêve jusqu’au lendemain, c’est l’origine du
gui placé sur les portes ou au milieu d’une pièce comme signe de paix et
d’hospitalité. Le baiser sous le gui était promesse de mariage et présage
de bonheur.
* Il en est de même pour le houx, auquel étaient, là encore, attribués des
pouvoirs contre la foudre et contre les sorts. Dans l’Europe du Nord, le
christianisme donna un symbolisme religieux à cette plante, dans
laquelle on vit l’évocation du buisson ardent de Moïse, de l’amour de
Dieu dans le cœur de Marie, de la couronne d’épine de Jésus89. »
Ainsi, encore une fois et au-delà des apparences et d’un souci esthétique,
il est important pour les chrétiens de redécouvrir le sens des symboles !
Jeudi 3
« Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé. Quand j’ai crié vers toi, tu m’as
guéri. »
(Psaume 29)
Nous avons vu dans l’introduction que le mot grec que nous traduisons
par « sauver » signifiait aussi « guérir ». Il est intéressant de noter aussi que
le mot grec que nous traduisons par ressusciter possède plusieurs autres
sens. Ainsi, selon le dictionnaire Grec/Français du Nouveau Testament, il
signifie :
– éveiller, réveiller, s’éveiller ;
– faire se lever, mettre sur pied, ériger, dresser…
On comprend mieux ainsi les paroles de Jésus :
« Lève-toi… et rentre chez toi ! »
(Évangile selon saint Marc, 2, 1 1)
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi des bergers sont-ils représentés dans la crèche ?
Tout d’abord parce que dans l’Évangile selon saint Luc, c’est à des
bergers que la bonne nouvelle de la naissance de Jésus est annoncée en
premier :
« Un ange du Seigneur se présente devant eux [les bergers]. […] L’ange
leur dit : “N’ayez pas peur. Oui, je viens vous annoncer une bonne
nouvelle qui sera une grande joie pour tout votre peuple. Aujourd’hui
dans la ville de David, un Sauveur est né pour vous.” »
(Evangile selon saint Luc, 2, 8-10)
Ainsi, c’est à des gens simples, et non aux docteurs de la Loi, que la
naissance de Jésus a été annoncée immédiatement. Mais l’image du
berger connaît aussi d’autres développements dans la Bible. Ainsi, c’est
Dieu qui est le berger d’Israël :
« Comme un berger, il garde son troupeau, il le rassemble d’un geste de
la main, il porte les agneaux dans ses bras. »
(Livre d’Isaïe, 40, 11)
Jésus lui-même se présente comme le bon pasteur.
« Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses moutons. »
(Évangile selon saint Jean, 10, 11)
Jésus reprendra cette image quand il confiera sa mission à Pierre :
« Sois le berger de mes moutons. »
(Évangile selon saint Jean, 21,17)
C’est cette image du « Bon Pasteur » que l’on retrouve représentée
dans les catacombes des premiers siècles chrétiens.
Vendredi 3
« Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage
s’illumine pour nous ; et son chemin sera connu sur toute la terre, son salut
parmi toutes les nations. » (Psaume 66)
Ce psaume nous rappelle le jour où nous fêtons la Transfiguration de
Jésus :
« Sous leurs yeux, Jésus change d’aspect. Son visage brille comme le soleil et ses
vêtements deviennent blancs comme la lumière. »
(Évangile selon saint Matthieu, 17, 2)
Samedi 3*
On trouve aussi dans saint Luc une généalogie (3, 23-38). Mais les deux
ne correspondent pas en tous points !
« Pour Matthieu, le but est avant tout de montrer aux juifs que Jésus descendant de David,
est bien le Messie attendu par eux ; quant à Luc, tout en partageant le même souci, il s’attache
à souligner auprès des non juifs, l’appartenance de Jésus, “fils d’Adam", à l’humanité94. »
LE SAVIEZ-VOUS ?
Pourquoi des mages autour de la crèche ?
Nous fêtons le 6 janvier la fête de l’Épiphanie qui marque l’arrivée des
mages dont nous parle l’Évangile selon saint Matthieu :
« Jésus naît à Bethléem, en Judée, au moment où Hérode le Grand est
roi. Alors, des mages viennent de l’Est et arrivent à Jérusalem.
Ils demandent :’Où est le roi des juifs qui vient de naître. Nous avons vu
son étoile se lever à l’est, et nous sommes venus l’adorer. »
(Evangile selon saint Matthieu, 2, 1-2)
« Le nom de mages, donné aux prêtres perses, pouvait aussi bien
désigner savants, astrologues ou devins, étrangers au monde juif. […]
L’imagination populaire se référant au psaume 70 en a fait des rois,
fixant même leur nombre à trois à cause des présents mentionnés (or,
encens, myrrhe).
“Les rois de Tarsis et des îles lui apporteront des cadeaux, les rois de
Saba et de Séba et des îles lointaines lui paieront l’impôt.
Tous les rois se mettront à genoux devant lui, tous les peuples le
serviront.” (Psaume 70, 10-11)
A partir du VIIIe siècle, on leur donne un nom : Melchior, Balthazar,
Gaspard, puis on précise que l’un d’eux était de race noire.
Le tout s’est amalgamé en une fête folklorique des rois mages
prolongeant la fête liturgique de l’épiphanie : galette, fève et couronne.
La liturgie chrétienne a gardé à la fête de l’Épiphanie (en grec
manifestation) son sens originel : le Christ sauveur se manifeste aux
nations païennes96. »
Pourquoi les mages offrent-ils à Jésus de l’or, de l’encens et de la
myrrhe ?
Pierre Chrysologue vient de nous répondre en partie dans la citation que
nous venons de voir :
Or : C’est le plus précieux des métaux et le plus parfait. Il est associé à
la lumière, à la connaissance et à l’immortalité.
Encens : C’est l’hommage du mortel à l’immortel, du fini à l’infini.
Myrrhe : C’est une résine odorante, fournie par un arbre d’Arabie, dont
on se servait en Orient pour embaumer les cadavres. Elle est associée à
l’immortalité.
« Ainsi, toute la tradition patristique [des Pères de l’Eglise] est unanime
pour voir dans cette offrande la triple confession [reconnaissance] de la
Royauté, de la Divinité et de l’Humanité vouée à la mort, du Christ97. »
= Pourquoi une étoile au-dessus de la crèche ? Celle-ci est souvent
placée au sommet du sapin de Noël lui-même, et on en comprend
désormais mieux la raison. Elle n’est pas là pour décorer mais rappelle
l’étoile qui a guidé les mages vers Jésus. Ainsi se réalisait la prophétie de
Baalaam, un prophète que l’on trouve dans le Livre des Nombres
(Premier Testament) :
« Une étoile se lève parmi ceux qui sont nés de Jacob. »
(Livre des Nombres, 24, 17)
Dimanche 4*
« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée
Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la
maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie : “Je
te salue Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.” »
(Évangile selon saint Luc, I, 26-28)
Les textes de ce quatrième dimanche de l’A vent nous invitent à méditer
sur la naissance même de Jésus, et sur sa mère, Marie.
L’ange Gabriel, dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, est apparu
à Marie, et lui a annoncé ce qui allait arriver.
Marie n’a pas peur, et se demande tout simplement comment cela est
possible puisqu’elle est vierge. L’ange lui explique alors que l’Esprit Saint
viendra sur elle, et Marie répond :
« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe selon ta parole. » (Évangile selon saint
Luc, 1, 38)
Jean-Baptiste, le fils d’Élisabeth que l’on appelait la stérile, fut l’un des
premiers à “sentir” ce qui se passait en Marie :
« Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, renfant tressaillit en elle. Alors,
Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voie forte : “Tu es bénie entre toutes
les femmes et le fruit de tes entrailles est béni.” »
(Évangile selon saint Luc 1, 41)
C’est à tressaillir de joie devant la crèche que nous sommes appelés, le
soir de Noël.
Ne l’oublions jamais…
A LIRE:
Année A : Évangile selon saint Matthieu, 1, 18-24.
Année B : Évangile selon saint Luc, 1, 26-38.
Année C : Évangile selon saint Luc, 1, 39-45.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La couronne d’Avent (suite et fin)
La quatrième bougie symbolise l’enseignement des prophètes. Ils
annoncent un règne de paix et de justice.
« Dans la Bible, les prophètes de Dieu sont ses porteparole. Ils
communiquent des messages de sa part. »
On distingue dans le premier Testament deux groupes de prophètes :
– Les « grands » prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel.
– Les « petits » prophètes : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée,
Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.
Durant ce quatrième dimanche de l’Avent, les premières lectures des
années A, B et C, nous proposent des textes des prophètes :
* Isaïe (Année A) : qui annonce que « le Seigneur lui-même vous
donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera
un fils, et on l’appellera Emmanuel (ce qui signifie “Dieu avec nous”).
De crème et de miel, il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le
bien. »
* Samuel (Année B) : qui annonce à David sa succession à venir :
« Quand ta succession sera achevée et que tu reposeras auprès de tes
pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance. […] Je serai
pour lui un père et il sera pour moi un fils. »
* Michée (Année C) : qui annonce à Bethléem : « Tu es un petit village
parmi ceux des clans de Juda. Pourtant, celui qui doit gouverner Israël, je
le ferai sortir de chez toi ».
On comprend dès lors l’importance des prophètes et l’intérêt de bien
connaître le Premier Testament.
Ainsi :
« La célébration de Noël renouvelle au niveau de chaque chrétien ce qui s’est effectué une
fois pour toutes dans l’histoire de l’humanité : la naissance du Sauveur ; la naissance du
Christ se reproduit en chacun des membres du Christ [les chrétiens] dans la célébration
de Noël et grâce à elle103. »
LE SAVIEZ-VOUS ? :
Pourquoi mange-t-on une bûche de Noël ?
« La bûche de Noël était une coutume rurale qui consistait à mettre au
feu la plus belle bûche que l’on avait gardée pour la veillée de la nuit de
Noël. Les visites entre voisins dans les campagnes le jour de Noël
s’accompagnaient du rite de la bûche que l’on apportait pour la mettre au
feu ensemble.
Cette bûche a quitté Pâtre pour la table, où elle est devenue pâtisserie de
circonstance pour les citadins qui n’ont plus de cheminée 105 ! »
Pourquoi mange-t-on une dinde le jour de Noël ?
« La dinde, baptisée “poule d’Inde” par les conquérants espagnols, qui se
croyant aux Indes lorsqu’ils découvrirent le Mexique, au tout début du
XVIe siècle, ne fit son apparition sur une table française qu’en 1570 lors
du mariage de Charles IX, mais son emploi devint courant vers 1630. En
Angleterre, elle finit même par détrôner l’oie de Noël. Brillat-Savarin qui
se disait “dindonophile", a consacré de longues lignes au coq d’Inde. On
y apprend que “le dindon” est apparu en Europe vers la fin du XVIe
siècle ; qu’il a été importé par les jésuites, qui en élevaient une grande
quantité dans des fermes qu’ils possédaient aux environs de Bourges,
[…] C’est ce qui fait que dans beaucoup d’endroits, et dans le langage
familier, on disait autrefois et on dit encore, un “jésuite” pour désigner
un dindon…
Aux États-Unis, la dinde est le mets traditionnel du Thanks Giving
depuis l’arrivée des premiers colons qui furent sauvés de la famine par le
dindon sauvage 106. »
Le saviez-vous ?
Déification, 32
Dieu, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 31, 32, 33, 34, 35, 36,
37, 38, 39, 41, 42, 46, 47, 48, 49, 50, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 62,
63, 65, 66, 67, 68, 70, 71, 72, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 86, 87, 88,
90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 107, 109
Dimanche, 22, 45, 49, 51, 53, 94, 100, 103, 110
Disciples, 22, 24, 25, 34, 57, 67, 72, 75, 88
Divinisation, 34
Divinité, 16, 20, 33, 34, 41, 76, 79, 101, 102
E
Église, 21, 51, 55, 57, 71, 79, 81,95, 101
Élisabeth, 87, 102
Encens, 98
Épiphanie, 97, 98
Épître à Diognètc, 63
Espérance, 7, 26, 63, 64, 74, 75, 80, 85, 103
Esprit Saint, 27, 31, 84, 100, 102
Eucharistie, 94
Évangile, 8, 15, 24, 31, 32, 35, 36, 48, 49, 50, 50, 51, 52, 53, 56, 57, 59,
60, 62, 63, 64, 67, 68, 70, 71, 72, 73, 75, 76, 77, 81, 84, 85, 87, 88, 89,
90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 100, 102, 103
Ève, 49, 89, 103
Éveil, 47
Éveillé, 47
Foi, 25, 26, 42, 54, 58, 59, 61, 63, 68, 75, 79, 80, 81, 85, 97, 100
Naissance, 15, 16, 17, 22, 27, 28, 37, 50, 51, 64, 71, 81, 82, 83, 85, 87, 93,
95, 100
Nativité, 16, 73, 89
Noël, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 24, 25, 28, 29, 42, 45, 49, 53, 54, 55,
60, 61, 63, 64, 65, 66, 73, 80, 82, 83, 86, 89, 94, 102, 105, 109, 110,
111
Or, 17, 98
Terre, 27, 41, 42, 49, 50, 51, 55, 58, 63, 68, 70, 72, 77, 83, 85, 91, 94, 95,
97, 105, 107
Tertullien, 37
Thomas Merton, 38, 52
Toussaint, 22, 23, 24
Transfiguration, 94
Vie, 7, 22, 27, 29, 33, 38, 41, 46, 54, 55, 57, 58, 59, 62, 64, 70, 73, 74, 76,
78, 89, 92, 93, 95, 103
Visitation, 69
Vivant, 56
Volonté, 56, 61, 72
Z
Zacharie, 87, 103
Notes
Introduction
« Faire fondre nos graisses spirituelles… » Ces quelques mots ont attiré
votre attention. Mais savez-vous que cette expression « graisses
spirituelles » est très ancienne et qu’elle remonte à Évagre le Pontique au
ive siècle ? Pour lui, la « graisse spirituelle » désignait « 1’épaisseur que le
mal fait contracter à l’intelligence ». Il est donc capital de se libérer
régulièrement de cette pesanteur qui, au fil des jours, nous alourdit et nous
éloigne de Dieu et des autres.
Ainsi, le parcours que propose cet ouvrage constitue une invitation à
croître spirituellement et humainement à la suite de Jésus. En avançant avec
Lui durant quarante jours et en écoutant son enseignement, nous ferons peu
à peu disparaître de notre vie tout ce qui nous freine dans notre croissance
spirituelle.
Cet ouvrage est à lire plus particulièrement durant le Carême, période
qui, loin d’être triste, est un temps merveilleux pour faire le point sur nos
vies et prendre un nouveau départ.
Mais il peut être lu sans aucune contre-indication à tout moment de
1’année, dès que vous constaterez dans vos vies des difficultés à demeurer
« éveillé » et à suivre Jésus. Ces symptômes sont l’expression la plus
visible des « graisses spirituelles » qui nous encombrent et nous étouffent si
nous n’y prenons pas garde !
Achevé d’imprimer le 13 novembre 2013
sur les presses de
La Manufacture - Imprimeur – 52200 Langres
Tél. : (33) 325 845 892