Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PDF of Pres de Toi Les Enquetes de Hailey Rock 2 1St Edition Rylie Dark Full Chapter Ebook
PDF of Pres de Toi Les Enquetes de Hailey Rock 2 1St Edition Rylie Dark Full Chapter Ebook
https://ebookstep.com/product/introuvable-les-enquetes-de-tara-
strong-2-1st-edition-rylie-dark/
https://ebookstep.com/product/avec-jalousie-maeve-sharp-2-1st-
edition-rylie-dark/
https://ebookstep.com/product/sport-pr-2-0-fabian-kautz/
https://ebookstep.com/product/dark-stranger-la-revelation-les-
enfants-des-dieux-2-1st-edition-i-t-lucas-2/
Dark Stranger La révélation Les enfants des Dieux 2 1st
Edition I T Lucas
https://ebookstep.com/product/dark-stranger-la-revelation-les-
enfants-des-dieux-2-1st-edition-i-t-lucas/
https://ebookstep.com/product/glas-mortuaire-dans-les-
profondeurs-du-bayou-3-1st-edition-hailey-edwards/
https://ebookstep.com/product/les-fiances-de-venise-alvise-
tron-2-1st-edition-nicolas-remin/
https://ebookstep.com/product/sur-les-traces-du-gangster-de-
magie-et-de-vapeur-2-1st-edition-c-s-poe/
https://ebookstep.com/product/deuses-de-neon-dark-olympus-1-1st-
edition-katee-robert/
PRÈS DE TOI
Rylie Dark
TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR SIMON ODASSO
Rylie Dark
Copyright © 2023 par Rylie Dark. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S.
Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou
transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données
ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu
uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à
d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un
exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou
qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre
propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les
noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de
l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes
réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Rob van
Hal, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.
LIVRES PAR RYLIE DARK
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
Prologue
Une épicerie à Tampa dans le sud du Missouri.
5 heures 45.
***
Cinq filles et deux garçons, tous âgés de dix-huit à vingt ans, étaient
assis dans le salon d’une modeste résidence au centre de Tampa. Celle-ci
était la propriété des parents d’une des jeunes femmes. Ces derniers se
tenaient dans l’entrebâillement, à observer la scène avec une expression
nerveuse sur le visage.
Les étudiants étaient installés sur le canapé ou des fauteuils avec
Hailey, Graham et le shérif Roper debout face à eux.
— Nous ignorons complètement qui aurait pu lui vouloir du mal, dit
l’une d’entre eux. Elle était amie avec tout le monde.
— Avait-elle des rivaux à l’université ? s’enquit Hailey. Ou même
datant du lycée.
Ils se dévisagèrent mutuellement et haussèrent les épaules.
Une nouvelle étudiante prit la parole.
— Je veux dire, elle a eu des différents classiques avec les autres
filles, mais rien de sérieux. Personne ne la détestait.
— Fréquentait-elle quelqu’un ? Ou sortait-elle d’une rupture ?
— Moi, déclara l’un des garçons.
Celui-ci était athlétique et élancé. Il donnait l’impression d’être un fils
de fermier. Hailey l’étudia du regard.
— Depuis combien de temps étiez-vous ensemble ?
Son interlocuteur fit la grimace.
— Nous avons rompu il y a un petit moment. Nous nous sommes
fréquentés durant environ trois mois. Nous nous sommes rencontrés au
bureau des élèves, elle était gentille.
Hailey remarqua l’emploi du passé.
— Pourquoi vous êtes-vous séparés ?
Il haussa les épaules et évita de la regarder dans les yeux.
— Elle m’a dit qu’elle voulait se concentrer sur son travail scolaire.
Elle était vraiment décidée à réussir. La moitié de nos rencards étaient des
sessions de révision. Mais, un jour, elle m’a balancé qu’elle « n’avait pas de
temps à consacrer à une relation ». Elle ne m’a pas envoyé beaucoup de
messages après cela. Elle ne m’évitait pas non plus, elle discutait quand je
la contactais, mais ne faisait jamais le premier pas.
— Et de quand cela date-t-il ?
— Environ un mois.
— Savez-vous si elle fréquentait quelqu’un d’autre ?
Hailey posa la question à tout le groupe, mais ce fut l’ancien petit-ami
qui répondit.
— Nan. Elle était trop concentrée sur ses études. Elle les prenait
vraiment au sérieux. Elle n’arrêtait pas de déclarer qu’elle « voulait partir de
cette ville qui ne menait nulle part ». Elle rêvait de devenir professionnelle à
Chicago ou peut-être New York.
— Donc pas d’autre relation ? répéta Hailey, en fixant une fille qui
remuait dans son siège.
Personne ne répondit, certaines étudiantes se dévisagèrent et
haussèrent les épaules. Hailey se concentra sur celle qui semblait mal à
l’aise.
— Janice Murphy a disparu et pourrait avoir été enlevée. Trisha
Palmer, que nombre d’entre vous connaissaient, a été kidnappée et
assassinée. J’ai besoin de savoir toutes les informations que vous pourriez
détenir, peu importe à quel point elles peuvent paraitre gênantes ou peu
pertinentes.
La jeune femme en question leva timidement la main, comme si elle
était en cours et n’était pas certaine d’avoir la bonne réponse. Cela lui
donnait l’air encore plus juvénile.
— Janice… voyait plus ou moins quelqu’un d’autre.
L’ex-petit ami se tourna brusquement, la surprise et la peine étaient
visibles sur son visage. La colère était néanmoins absente. L’étudiante
rougit et tritura la bordure de sa jupe.
— Développe, Catherine, ordonna le shérif Roper. Tu as toujours été
une bonne fille. Tu n’as jamais eu d’ennuis et tu ne risques pas de t’en
attirer.
— Je ne sais rien, marmonna-t-elle
— Parlez-nous de ce petit-ami, insista Hailey. Est-ce qu’elle a
commencé à le fréquenter après cette autre rupture ?
Catherine acquiesça. L’ex-compagnon de la victime baissa la tête.
— Continue, Catherine, reprit le shérif.
— Eh bien, elle m’a avoué il y a environ un mois qu’elle voulait
rompre avec Greg parce qu’elle avait rencontré quelqu’un. Navrée, Greg.
Hailey se pencha en avant. La gêne de leur interlocutrice indiquait
qu’elle n’avait pas simplement peur de vexer son camarade.
— Poursuivez, la pressa Hailey.
— Elle a dit qu’il était vraiment passionnant. Qu’il n’avait rien en
commun avec ceux qu’elle avait fréquentés avant. Janice n’avait pas eu de
petit-ami sérieux au lycée ou alors seulement des types timides. Elle était
toujours concentrée sur ses études. Elle avait toujours les meilleures notes,
vous voyez le genre. Mais dernièrement, elle paraissait différente.
— Comment ça ? demanda le shérif.
— Elle était… toute excitée. Elle affirmait qu’elle aurait souhaité ne
pas avoir gâché autant de temps sur le travail scolaire, qu’elle avait
rencontré une personne qui lui donnait l’impression d’être réellement
vivante.
Greg baissa les yeux et rougit.
— Comment s’appelle-t-il ? s’enquit Roper.
Catherine haussa les épaules.
— C’est là que ça devient étrange, elle ne me l’a jamais révélé. Je
n’arrêtais pas de lui demander si c’était quelqu’un que je connaissais, et
puisque je viens de Tampa, je connais plus ou moins tout le monde, mais
elle se contentait de sourire et de me répondre qu’il s’agissait de « l’homme
auquel je m’attendrais le moins ».
— Elle a donné d’autres indices ?
— Plus ou moins. J’ai cherché à savoir pourquoi elle refusait de le
dire, à moi ou à qui que ce soit. Est-ce que l’un d’entre vous a entendu
parler de ce type ? (Elle regarda autour d’elle. Ils secouèrent tous la tête.
Greg jura dans sa barbe. Catherine se tourna à nouveau vers Hailey.) Je suis
sa meilleure amie depuis qu’Anna a déménagé, en seconde. Elle me raconte
des choses qu’elle ne révèle à personne d’autre. Donc j’ai cherché à
découvrir pourquoi elle était si mystérieuse à ce sujet et elle s’est mise
vraiment en colère. Pas contre moi, mais de manière générale, elle disait «
tout le monde me jugerait ».
— Est-ce qu’elle a développé ? s’enquit Hailey.
— Plus ou moins. Je lui ai demandé si c’était un type plus âgé,
quelqu’un de marié avec des enfants et elle a lâché quelque chose comme «
beurk, non ». J’ai ensuite voulu savoir s’il s’agissait de quelqu’un qui avait
une petite amie et elle a rétorqué : « Je ne sortirais jamais avec une personne
dans le genre ni ne pourrait tromper quelqu’un. C’est pour ça que j’ai
rompu avec Greg dès que je l’ai rencontré. » Désolée, Greg.
Ce dernier ne répondit pas. Voyant comment il se morfondait, Hailey
ne pensait pas qu’il était suspect. Ce mystérieux nouveau petit-ami, par
contre…
Catherine continua.
— Elle a dit que c’était un type que tout le monde détestait, mais qui
était vraiment gentil une fois que l’on apprenait à le connaître. Elle refusait
de développer et m’a fait jurer de n’en parler à personne, Greg en
particulier. Elle ne voulait pas être jugée et souhaitait éviter que l’on se
mette en travers de leur chemin. Elle était sincèrement amoureuse, c’était
évident.
Catherine se tut.
— Est-ce que quelqu’un d’autre était au courant pour ce type ?
demanda Roper.
Aucune réponse.
Hailey observa la pièce, tentant de regarder dans les yeux chacun des
amis proches de Janice Murphy, à la recherche du moindre signe de
dissimulation. Elle n’en vit aucun.
— C’est important, les jeunes, insista le shérif. Si l’un d’entre vous
sait quoi que ce soit, dites-le maintenant. La vie de Janice Murphy pourrait
en dépendre.
— J’aimerais pouvoir vous en dire plus, désolée, répondit Catherine.
(Elle afficha alors une expression surprise.) Oh ! Elle envoyait beaucoup de
SMS ces derniers temps. Vous pourriez peut-être éplucher sa facture de
téléphone.
Le shérif acquiesça.
— Nous avons fait une demande en urgence auprès de l’entreprise et
tous les réseaux sociaux dont ses parents avaient connaissance. Nous
devrions avoir cette information dans la journée.
Dans la journée, pensa Hailey. Il pourrait être trop tard.
Il pourrait être déjà trop tard.
Chapitre 5
Pourquoi Janice se comportait-elle ainsi ? Pourquoi ne répondait-elle
pas à la question ? Pourquoi restait-elle assise, repliée sur elle-même dans
un coin de la pièce avec un air effrayé ? Pourquoi sembler avoir peur de
lui ? De lui ?
Pourquoi pleurait-elle ?
Janice Murphy était une fille tellement adorable. Il l’admirait depuis
qu’elle avait commencé à devenir une femme, à l’âge de quatorze ans.
Calme, studieuse, mais chaleureuse et gentille. Elle faisait du bénévolat au
refuge pour animaux et écrivait de jolis courts poèmes qu’elle n’osait pas
montrer aux autres.
Il avait jeté quelques coups d’œil dans son carnet et, le cœur battant à
tout rompre par peur de se faire prendre, avait photographié chacun d’entre
eux.
Il les avait ensuite appris par cœur.
Bien que Janice ait toujours été polie, respectueuse et lui ait peu parlé,
il avait remarqué ses véritables sentiments. Comme dans ce poème,
Printemps, qu’elle avait écrit à quinze ans : mon cœur germe en même
temps que les bourgeons, je suis une pousse sur le point de devenir une
fleur. Ce passage était évidemment à propos de lui. Ils s’étaient rencontrés
durant cette saison et l’une des premières choses qu’elle lui avait dites était
« il semblerait que le printemps arrive, je vais bientôt aider ma mère dans le
jardin ».
Quelle adorable étincelle de vie ! Si heureuse et joyeuse à l’idée de
voir commencer une nouvelle année et les premières éclosions de passion.
D’amour pour lui.
Alors pourquoi pleurait-elle ?
Il se tenait dans l’entrebâillement de sa pièce au sous-sol, une salle
qu’il avait nettoyée exprès pour cette réunion. Il avait chassé toutes les
araignées, repeint les murs, posé de la tapisserie et tout insonorisé.
Puis il avait meublé l’endroit avec tout ce dont elle aurait pu avoir
besoin. Un lit confortable (une place, il ne voulait pas lui mettre une
pression quelconque.), une coiffeuse antique qu’il avait payée une petite
fortune, une grande télévision, des animaux en peluche et des livres.
Mais pas internet. Son instinct lui disait de ne pas lui fournir internet
ou un téléphone. Elle avait beau l’adorer, des personnes de son ancienne vie
pourraient lui manquer. Elle était jeune, après tout, et il lui serait difficile de
s’habituer immédiatement à sa nouvelle existence.
Janice était accroupie à l’autre bout de sa jolie chambre, le plus loin
possible de la porte.
Le plus loin possible de lui.
— Tu as besoin de quoi que ce soit ? demanda-t-il.
— S’il vous plait, laissez-moi partir, bégaya-t-elle.
— Tu sais que tu ne le veux pas vraiment. Certes, tout cela est
soudain, mais ça vaut mieux.
— Ne me faites pas de mal. Permettez-moi de m’en aller et je ne
dirais rien à personne. Épargnez-moi, je vous en prie !
— J’en serais incapable, Janice. J’ai attendu que tu sois assez âgée. Je
t’ai même laissé avoir des petits amis. J’en ai souffert, je dois l’avouer, mais
je sentais que tu avais besoin de te découvrir, de déployer tes ailes avant de
pouvoir t’envoler avec moi. Tu te souviens de ce poème que tu as composé
en première ? Vole avec moi. Il était tellement beau, j’ai remarqué qu’il
parlait de nous.
Janice cligna des paupières et le regarda en face pour la première fois.
— Vous avez lu mon carnet ?
— Et j’en suis navré. Mais je devais m’assurer que tu écrivais bien à
propos de moi. Je ne voulais pas t’embêter.
— Hein ?
— Tu as faim ? Soif ? J’aurais vraiment dû installer un frigo ici. Je
m’en occuperai dès aujourd’hui.
— Comment avez-vous lu mon carnet ?
— Tu le laissais dans ton sac lorsque tu allais déjeuner.
— Où ça ?
Il éclata de rire.
— Il n’y a pas tant de lieux différents à Tampa.
Elle ne partagea pas son hilarité.
— Donc vous me harcelez depuis tout ce temps ?
— Te harceler ? Absolument pas. C’est ce que font les prédateurs. Je
tiens à toi Janice, et je sais que l’inverse est vrai.
Elle le dévisagea, brusquement furieuse.
— Je tiens à vous ? Je ne vous connais même pas !
Il fit un pas en arrière, sonné. Il se contenta de le contempler pendant
un moment. Elle détourna le regard, effrayée par son propre emportement.
Elle a peur. Ça explique tout.
— Ne dis pas des choses pareilles pour me blesser, Janice. Je sais que
tout cela est très soudain. Tu étais si terrifiée lorsque je t’ai prise dans ta
voiture. J’en suis navré, mais je pensais que tu m’avais remarqué dans la
cafétéria.
— La cafétéria ?
— Où tu étais assise et lisais ton livre de biologie. Toujours aussi
studieuse ! Bravo ma grande. Et lorsque tu t’es levée pour aller chercher des
serviettes, c’est là que j’ai mis quelque chose dans ton verre.
— C’est pour ça que je ne me souviens de rien ? J’avais l’impression
d’être saoule alors que je n’avais rien bu. Je pensais avoir attrapé la grippe.
Il sourit.
— Non, désolé d’avoir dû agir de la sorte, mais j’avais peur que tu
réagisses mal. Je voulais que tu abandonnes ton ancienne vie et te réveille
dans la nouvelle… à mes côtés. À présent, nous pouvons être ensemble,
Janice. Nous n’avons plus à nous cacher. Tu ne pouvais pas montrer ton
amour, c’est désormais possible. Juste toi et moi. Pour toujours.
Janice le dévisagea une seconde. Il sentit une sensation de malaise
l’envahir lorsqu’il vit la lueur dans ses yeux.
— Qu’est-ce que vous racontez ? Je ne sais même pas qui vous êtes.
Il eut l’impression que son cœur venait de se briser et d’être réduit en
cendres.
Pendant une seconde, il eut le sentiment que la pièce se mettait à
tourner. Il s’appuya contre l’encadrement afin de ne pas tomber. Janice se
tenait devant lui, partagée entre la colère et la peur, ne semblant
sincèrement pas le reconnaître.
Elle n’avait pas écrit ces poèmes à propos de lui. Ou si c’était le cas,
il n’avait été qu’une amourette d’adolescente rapidement oubliée. Elle était
passée à autre chose. Pas lui. Ces conversations, ces moments volés
lorsqu’elle était plus jeune, n’avaient aucune importance à ses yeux. Janice
ne s’en rappelait même pas.
C’était ce qui l’avait inquiété lorsqu’ils s’étaient croisés dans la rue
principale ou au supermarché, ces instants où elle ne lui avait pas fait signe
et qu’il avait été trop timide pour lui dire bonjour. Ce n’était pas qu’elle
était discrète, elle ne se souvenait vraiment pas de lui.
Rien de tout ça n’avait signifié quoi que ce soit pour elle.
Comment pouvait-il s’être trompé à ce point ?
Comment pouvait-il s’être trompé à ce point, deux fois ?
Il lâcha un long soupir, les larmes lui montaient aux yeux. À travers le
flou, il pouvait la voir l’observer, mais il ne pouvait distinguer l’expression
sur son visage. Il ne le voulait pas.
— Eh bien, croassa-t-il avec difficultés. Je suppose que tout ça était
une immense erreur.
Il sortit de la pièce, Janice l’appela, mais il l’ignora. C’était terminé.
Il claqua la lourde porte avec un bruit sourd puis mit le verrou. Il
s’essuya les yeux, et remonta jusqu’à la cuisine d’un pas pesant.
Il était l’heure de préparer à dîner. Il se ferait un bon ragout de bœuf.
Elle devait avoir faim. Elle n’avait quasiment rien mangé depuis le petit
déjeuner qu’elle avait à peine touché. Comme Trisha Palmer, Janice
Murphy s’était méfiée de tout ce qu’il avait tenté de lui donner. À chaque
fois, il avait dû goûter ce qui se trouvait dans leur assiette avant qu’elles
acceptent d’en prendre. Il ferait de même avec le ragout. Il en préparerait
une importante portion et son arôme riche briserait la volonté de Janice. Il
en avalerait quelques bouchées en premier et elle suivrait son exemple.
Une petite quantité ne lui ferait pas de mal. Le Flunitrazépam qu’il
mélangeait à l’intérieur lui donnerait un léger tournis, mais il assommerait
Janice. Il avait fait des recherches. Avec son poids supérieur et une dose
plus modeste, il pourrait s’occuper de la suite sans crainte de vaciller.
Ce qui signifiait lui amener son dessert. Sous l’influence de la drogue,
elle ne pourrait pas résister, elle en serait incapable. Il pourrait lui verser un
de ses milk-shakes spéciaux dans la gorge.
Un bon milk-shake à la fraise, fait-maison, avec une solide ration de
somnifères en suppléments.
— Ne t’en fais pas, Janice, chuchota-t-il en découpant les légumes
dans sa cuisine moderne tout équipée. Tu ne souffriras pas. Tu ne m’aimes
peut-être pas, mais moi si. Je te protègerai de la douleur du monde. Tu ne
sentiras rien. Tu t’endormiras et ne te réveilleras jamais. Ça vaut mieux que
d’être éveillé, crois-moi. Je t’épargnerai d’avoir à éprouver ce que je
ressens actuellement.
Chapitre 6
— Nous les avons, dit Bud Roper en levant la tête de son ordinateur
dans le petit commissariat de Tampa.
Hailey se redressa à son tour, abandonnant sa fouille des anciens
rapports de police afin de découvrir des crimes similaires dans la région.
Graham, qui partageait un bureau avec elle et effectuait un travail tout aussi
ennuyeux pour la même absence de résultat, l’imita.
— Tu as les relevés téléphoniques ?
— Ouaip, ses messages. Nous avons également l’autorisation
d’accéder à son Snapchat, quoi que ça puisse être.
— C’est un réseau social, expliqua Hailey. Mes nièces l’utilisent.
Elle sentit les filles lui manquer à nouveau. Une fois que tout cela
serait terminé, elle se fit la promesse de souffrir en silence et d’aller leur
rendre visite à Pleasant. Peut-être n’aurait-elle pas à passer trop de temps
avec Alice, Bob et sa mère.
Hailey et Graham se dirigèrent vers le shérif et regardèrent par-dessus
son épaule alors qu’il épluchait les messages de Janice Murphy.
Ils tombèrent sur quelque chose d’intéressant presque
immédiatement. Ses deux dernières conversations étaient avec les filles
qu’ils avaient interrogées aujourd’hui. La précédente avec un dénommé
Will Fisher. Le contenu était long, il s’agissait d’un vrai échange, très
intime, rempli d’émoticônes en forme de cœurs ou en train de s’embrasser.
Roper grommela.
— Hum. Une fille bien comme Janice qui traîne avec Will Fisher ? Je
n’y aurai jamais cru.
— Qui est-ce ? demanda Hailey.
— Un jeune. La vingtaine, il me semble. Il vit ici à Tama et n’a
jamais accompli grand-chose. Je l’ai arrêté plusieurs fois pour
consommation d’alcool par un mineur et je l’ai pris avec de l’herbe. Il avait
quinze ans à l’époque, donc ça n’a rien donné.
— A-t-il commis des crimes dernièrement ?
— Une échauffourée. Lui et deux autres types buvaient près de la
retenue d’eau et se sont disputés. Ils se sont lancés dans une bagarre à trois.
J’y effectue régulièrement un saut la nuit pour vérifier qu’il ne se passe rien
de trop grave. Il faut bien laisser les jeunes s’amuser un peu, afin qu’ils ne
fassent pas pire. Mais je ne tolère pas les pugilats. Je leur suis tombé dessus
alors que la situation commençait à dégénérer. Je les ai séparés, leur ai pris
leurs bières, les ai fouillés, mais je n’ai rien trouvé. Ils ne sont jamais passés
devant un juge, aucun n’a porté plainte. On pourrait dire que Will Fisher l’a
emporté, ceci dit, les deux autres étaient dans un sale état.
— Un vrai citoyen modèle, lâcha Hailey.
Roper acquiesça et projeta du tabac à chiquer dans le crachoir prévu à
cet effet avec un ding puissant. Graham fit la grimace.
— Excusez-moi, dit le shérif. Vous savez, quelque chose me titille
depuis un moment. Je vais passer quelques coups de fil. Pourquoi ne
fouillez-vous pas ce Snapchat pour voir ce que vous pouvez y trouver ? Ils
ont envoyé un truc qu’ils appellent une interface. Apparemment, vous
pouvez l’utiliser pour faire comme si vous étiez sur son compte. Vous
n’avez même pas besoin de télécharger le logiciel.
Le shérif traversa la pièce et sortit son téléphone. Hailey et Graham
passèrent sur Snapchat. Hailey n’était pas vraiment familière avec
l’application, elle ne s’en servait que pour discuter avec ses nièces, mais
elle était assez simple d’emploi. Elle trouva rapidement les conversations
avec Will Fisher et les afficha à l’écran.
Ces discussions et images partagées n’étaient stockées que durant
vingt-quatre heures avant d’être automatiquement effacées, mais les
utilisateurs pouvaient enregistrer tout ce qu’ils voulaient.
Les sauvegardes contenaient des phrases éparses de Will, datant de
ces derniers mois.
« Tu es tellement sauvage. Qui l’eût cru ? »
« Je suis tellement content que tu montres ta vraie personnalité. »
« C’était GÉNIAL, hier soir. »
« Tu devrais me présenter à tes amis, les secouer un peu. »
« Je pense à toi, ma belle. »
Il y avait également une série de clichés, tellement que Hailey eut
l’impression que Janice les avait tous gardés.
Ils montraient un jeune homme musclé avec une tignasse blonde
bouclée soigneusement décoiffée. Il portait un débardeur qui laissait
paraitre un tatouage de crâne sur son biceps droit. Sur la plupart des photos,
son visage arborait une expression langoureuse, les autres étaient des gros
plans sur de grands yeux marron chaleureux lançant un regard brûlant à
l’objectif.
Si Hailey avait été beaucoup plus naïve, elle aurait pu s’imaginer
tomber sous le charme d’un type comme lui. Au moins jusqu’au moment où
elle aurait découvert sa personnalité. Pour une élève modèle telle que Janice
Murphy, son comportement de mauvais garçon de la minuscule ville était
probablement un attrait supplémentaire.
Ils continuèrent à faire défiler les images avant de lâcher tous les deux
un petit cri de surprise.
Il s’agissait d’une photo de Janice, dans ce que Hailey supposait être
sa chambre. Seins nus.
— Elle a gardé son propre selfie coquin ? lança Graham.
Il avait détourné le regard. Dans son travail, il lui arrivait souvent de
tomber sur des clichés privés, régulièrement compromettants. Il n’avait
jamais été à l’aise avec ça, ce qui était l’un de ses nombreux traits positifs.
— Un souvenir de sa période rebelle ? se demanda Hailey à voix
haute.
— Peut-être, il n’y a pas de discussion sauvegardée de ce jour-là.
— Il a dû dire quelque chose. Pourquoi ne l’a-t-elle pas conservé
alors qu’elle a préservé tant d’autres choses.
— Peut-être n’a-t-elle pas apprécié ce qu’il a écrit ?
— Ce cliché a été envoyé il y a deux semaines. Voyons ce que les
SMS qu’elle lui a adressés à cette date nous disent.
Ils les affichèrent à l’écran et les firent défiler jusqu’à la période en
question.
Janice : Tu l’as effacé, comme je te l’ai demandé ?
Will : Pourquoi ferais-je une chose pareille ?
Janice : C’est gênant. Je n’aurais jamais dû le faire.
Will : Il n’y a pas de quoi être gênée. Tu es très belle.
Janice : Efface-la, c’est tout. D’accord ?
Will : Pourquoi ???
Janice : Je ne veux pas que quelqu’un d’autre la voie.
Will : Je ne la montrerai à personne.
Janice : Ces images finissent toujours par fuiter. Tu te souviens de ce
que je t’ai raconté à propos de cette fille en seconde ?
Will : Ce type était un enfoiré, je ne ferais jamais une chose pareille.
Janice : S’il te plait ?
Will : Tu as réfléchi à ma question ?
Janice : Je ne veux pas faire ça. C’est humiliant. Pourquoi ne peut-on
pas faire l’amour normalement ?
Will : Pas ça ! lol. J’ai laissé tomber cette histoire. Je te demande si
tu envisagerais de venir vivre avec moi.
Janice : Oh. (Rougit.) Mes parents me tueraient.
Will : Tu es une adulte. Ce n’est pas à eux de décider.
Janice : Je vais continuer à y penser.
Will : Allez. Viens habiter avec moi !!!
Janice : Peut-être.
Will : J’effacerais cette photo si tu acceptes.
Janice : Supprime-la, et j’y réfléchirai.
Will : Nan. Tu dois d’abord dire oui. 😊
Janice avait sauvegardé toute la conversation. Pourquoi ?
— Il la manipule, déclara Graham. C’est un séducteur et elle est hors
de son domaine de compétence. Une jeune fille timide, subjuguée par un
beau parleur.
Hailey acquiesça. Elle n’avait pas besoin qu’on lui explique, mais elle
était contente qu’il s’en soit rendu compte seul. Pour la centième fois,
Hailey se demanda comment Jennifer avait pu envisager de quitter cet
homme doux et sensible, mais fort.
Le shérif Roper revint et rangea son téléphone.
— Il s’avère que ma mémoire est bonne. Je viens de discuter avec la
mère de Trisha Palmer. Sa fille a fréquenté Will Fisher il y a un an. Elle
prétend qu’elle a rompu avec lui, qu’elle était vraiment contrariée par
quelque chose qu’il avait fait ou dit, mais sans avouer quoi.
— Will a poussé Janice à prendre une photo nue et a ensuite refusé de
l’effacer, indiqua Hailey.
Roper cracha à nouveau du tabac.
— Il semblerait que nous allons devoir lui rendre une petite visite. Sa
caravane est à deux rues d’ici. Je vais vous envoyer l’adresse. Donnez-moi
cinq minutes d’avance et je me posterai à l’arrière au cas où il tente de fuir.
Puis vous pourrez aller frapper gentiment.
Hailey posa sa main sur la crosse de son pistolet rangé dans son étui
sous sa veste.
— Est-ce qu’il est armé ?
— Oui, mais c’est le cas de tout le monde dans le coin.
— Vous croyez qu’il pourrait être dangereux ? s’enquit Graham.
Le shérif prit une expression sombre.
— Je pensais qu’il n’était qu’un délinquant immature. À présent, je
n’en suis plus aussi sûr.
Hailey et Graham sortirent. L’obscurité de la nuit tombait sur la ville,
et ils purent apercevoir les camionnettes des chaînes d’informations
s’éloigner de la modeste mairie où Ogilvie venait de donner une conférence
de presse. Une petite foule d’habitants se trouvait encore sur place. Hailey
les étudia à distance lorsqu’ils passèrent devant eux, mais ne vit pas Will
Fisher.
Ils atteignirent le coin et arrivèrent devant une étroite rue bordée de
préfabriqués ainsi que le camping résidentiel où vivait Fischer au fond.
— Gerard ! Rentre !
Le cri de la femme les poussa tous les deux à se retourner. Un garçon,
la quinzaine, faisait une roue arrière avec son vélo un peu plus loin. Celle-ci
était sans doute sa mère, et lui faisait de grands signes depuis le porche.
— Oh ! S’il te plait ! Juste quelques minutes de plus !
— TOUT DE SUITE. J’ai quelque chose à te dire.
Elle repéra alors Hailey et Graham, deux étrangers, vêtus
différemment des locaux et se précipita dans la rue à la poursuite de
l’adolescent.
— D’accord, maman, ne sois pas si relou.
Celle-ci ramena son fils dans la maison en lançant un regard effrayé
par-dessus son épaule.
Exactement comme à Pleasant, pensa amèrement Hailey. Une ville où
les enfants pouvaient faire du vélo en toute sécurité la nuit est désormais
teintée. Ils vivront dans la peur à présent. Même si Fischer s’avère être le
tueur et que nous le capturons, même si nous l’empêchons de faire une
seconde victime, Tampa cessera d’être une petite municipalité tranquille et
connaître la paranoïa des vastes métropoles.
Ils atteignirent le camping au bout de la rue, une propriété couverte de
graviers, où cinq modestes caravanes étaient ordonnées en ligne. Aucune
n’était grande ni bien entretenue. Des emballages et des canettes de bière
vides étaient étalés dans l’herbe.
Peut-être est-ce la raison qui la poussait à refuser d’emménager.
Ils arrivèrent devant le numéro trois, la résidence de Fischer, et ne
virent aucune lumière allumée. Un bruit de pas les fit se retourner, et ils
croisèrent Roper.
— Sa voiture n’est pas là, lança-t-il. Essayons au Swill Saloon.
— Le Suisse Saloon ?
Le shérif lâcha un éclat de rire.
— Non, le Swill Saloon. Ils servent également les mineurs. Je les ai
pris plusieurs fois sur le fait. Je les ai forcé à mettre fin à leur activité l’an
dernier, mais ils ont rouvert, sous un nouveau propriétaire, et ont repris
leurs mauvaises habitudes.
Hailey en avait entendu parler. Elle s’était imaginé que ce dépotoir
ferait faillite il y a des années. Des nombreux établissements peu
fréquentables du Missouri rural étaient possédés par des organisations
louches qui se contentaient de changer le nom du détenteur pour contourner
les ordonnances de fermeture. Les « salons de massage » situés à côté des
aires routières fonctionnaient également de la même façon.
— Et il se rend là-bas ? s’enquit-elle.
— Il aime boire et il n’a pas l’âge légal, donc je suppose qu’il y sera.
Ce n’est pas comme s’il travaillait de nuit, il en fait le moins possible. Son
père qui réside à Saint Louis l’entretient.
— Allons-y, lança Hailey.
— Je vais rester à nouveau en retrait, afin de ne pas les effrayer. Je me
garerai un peu plus loin dans la rue, si je le vois arriver ou partir, je
l’intercepterai. Vous, entrez et arrêtez-le.
***
Ils trouvèrent le Swill Saloon (domicile du pichet à 5 $) sur
l’autoroute d’État du Missouri 181, quelques kilomètres après le lycée. La
vitrine était nue, sans fenêtre, faisant ressembler l’endroit à un entrepôt
reconverti, implanté tout au fond d’une allée couverte de graviers. Une
douzaine de voitures et de pick-up étaient stationnés dans un ordre relatif
sur la propriété, leur position dépendant de la bonne volonté des
conducteurs. Hailey secoua la tête pendant que Graham traversait le
labyrinthe de véhicules pour y dénicher une place disponible.
Ils s’installèrent et sortirent. Un duo d’adolescente était assis à
l’arrière d’une immense automobile et discutait avec un fermier vêtu d’une
salopette devant avoir deux fois leur âge.
Le pick-up n’était pas vert, mais noir. Hailey avait inspecté la couleur
de tous ceux qu’elle avait croisés depuis qu’elle avait entendu l’histoire des
derniers jours de Mindy.
Another random document with
no related content on Scribd:
an uncouth figure was seen to move slowly down the marble steps
and then pass out into the centre of the arena. A hush fell upon the
multitude, as the hermit was recognised and dragged before the
tribunal of the Governor. “I have come,” he said, “to shew how little I
think of your edicts and to confess my faith in Jesus Christ, and I
have chosen this moment, O Governor, because I know your cruelty,
which surpasses that of all other men.” They put him to the torture:
he delighted in his pain. “The more you torture me,” he said, “the
greater will be my reward. There is a bargain between God and us.
Each pang and torment that we suffer here will be rewarded there by
increased glory and happiness.”
Licinius had thus, like Maximin, made himself the champion of the
old religion and the religious reactionaries. When in 323 war again
broke out between himself and Constantine, it was as the professed
enemy of Christianity and its God that he took the field. The war was
a war of ambition on both sides, but it was also a war between the
two religions. We have mentioned elsewhere the oath which Licinius
took before the battle, when he vowed that if the gods gave him the
victory he would extirpate root and branch the Christian religion. Fate
gave him no opportunity to fulfil his promise. Defeated at Adrianople
and at Chrysopolis, and then exiled to Thessalonica, Licinius had not
many months to live. Before he died he saw his pagan councillors
pay for their folly with their lives and heard the rejoicings of the
Christians of the East at the fall of the last of their pagan
persecutors. The Church at last had won her freedom and was to
suffer at the hands of the State no more. Eusebius has fortunately
preserved for us the text of the edict addressed by Constantine after
his victory to the inhabitants of Palestine, recalling from exile, from
the mines, and from servitude the Christian victims of the recent
persecution, restoring their property to those who had suffered
confiscation, offering to soldiers who had been expelled in disgrace
from the army either a return to their old rank or the certificate of
honourable discharge, and giving back to the churches without
diminution the corporate possessions of which they had been
robbed. Constantine not merely passed the sponge over the
administrative acts of Licinius: he granted large subsidies to the
bishops who had suffered at the hands of “the dragon,” and himself
wrote to “his dearest beloved brother,” Eusebius of Cæsarea, urging
him to see that the bishops, elders, and deacons in his
neighbourhood were “active and enthusiastic in the work of the
Church.”[78]
CHAPTER IX
CONSTANTINE AND THE DONATISTS
These are two remarkable letters. They clearly prove that the
schism in the African Church was making a stir outside Africa, and
that the Emperor had been instructed in the main points at issue.
The new convert had cast his all-powerful influence upon the
Catholic side—an Emperor would naturally be biassed against
schism—and he was prepared to utilise the civil power in order to
compel the return of the schismatics to obedience. So little observant
was he of his own edict of toleration that he was prepared to use
force to secure uniformity within the Church! Constantine, indeed,
reveals himself not merely as a Christian, but as a Catholic Christian;
his bounty is reserved for the Catholic clergy, and the immunity from
public duties involving heavy expense is reserved similarly for them
alone. Nevertheless, the party of Majorinus petitioned the Emperor to
appoint a commission of Gallican bishops to enquire into and report
upon their quarrel with the Bishop of Carthage.
Not only did Constantine write in this evidently sincere strain to the
proconsul of Africa; he also sent personal letters to the bishops
whose presence he desired. Eusebius has preserved the text of one
of these, which was addressed to Chrestus, Bishop of Syracuse, in
which the Emperor instructs him not to fail to reach Arles by August
1st, and bids him secure a public vehicle from Latronianus, the
Governor of Sicily, and bring with him two presbyters of the second
rank and three personal servants. In obedience to Constantine’s
wishes the bishops assembled at Arles by the appointed day. It is not
known how many were present. On the fullest list of those who
signed the canons there agreed to are found the names of thirty-
three bishops, thirteen presbyters, twenty-three deacons, two
readers, seven exorcists, and four representatives of the Bishop of
Rome. But from the extreme importance attached to the council in
later times it is certain that many more attended, and the numbers
have been variously estimated at from two to six hundred. Not a
single Eastern bishop was present. It was a council of the West,
representing the various provinces of Africa and Gaul, Spain, Britain,
Italy, Sicily, and Sardinia. From Britain came Eborius of York,
Restitutus of London, and Adelfius, the Bishop of a diocese which
has been variously interpreted as that of Colchester, Lincoln, and
Caerleon on Usk, with a presbyter named Sacerdos and a deacon
called Arminius. The Bishop of Rome, Sylvester, sent two presbyters
and two deacons.
The Council investigated with great minuteness the points raised
by the Donatists, but it is clear from the report sent to Sylvester that
the Donatists were no better supplied with evidence than they had
been at Rome. They simply repeated the old, unsubstantiated
charge against Cæcilianus that, as deacon, he had forcibly
prevented the members of the Church of Carthage from succouring
their brethren in prison during the persecution of Diocletian, and the
disproved accusation against the bishop who consecrated him that
he had been a traditor. In a word, they had absolutely no case and
the Council of Arles endorsed the verdict of the Council of Rome.
The synodal letter to Sylvester began as follows: