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PDF of Objectif Olympiades de Mathematiques Tome 2 Analyse 1St Edition Mohammed Aassila Full Chapter Ebook
PDF of Objectif Olympiades de Mathematiques Tome 2 Analyse 1St Edition Mohammed Aassila Full Chapter Ebook
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OBJECTIF OLYMPIADES
DE MATHÉMATIQUES
TOME 2 : ANALYSE
Mohammed AASSILA
.
Avant propos
Le secret de la réussite dans la résolution des problèmes d’Olympiades consiste en deux
choses :
1 connaître les bonnes techniques ;
2 s’entraîner intensivement.
Petite explication :
❏ L’idée, c’est toujours de connecter quelque chose qui est inconnue à quelque chose de
connue. On « ramène » la résolution d’un problème qu’on découvre pour la première
fois à l’application d’une technique « classique » de résolution. D’où l’importance de
connaître les bonnes techniques.
❏ À partir du moment où l’on s’entraîne, et que l’on façonne notre cerveau à cette gym-
nastique durant plusieurs heures par jour, et sur une longue durée, alors ça devient
facile, et en plus vraiment marrant.
C’est ainsi que l’on devient champion olympique !
« Objectif Olympiades de Mathématiques » est une série de livres ayant pour but de mettre
entre les mains des élèves des ouvrages où tous les résultats, méthodes et techniques, qu’il est
impératif de connaître sont exposés de manière claire et précise, commentés et mis en relief
par de très nombreux exemples et exercices corrigés en détail. Le contenu de chaque livre est
conçu pour être compréhensible par un élève courageux du collège ou lycée, tous les concepts
sont abordés de façon très progressive, et toutes les notions enseignées au delà du lycée sont
introduites avant d’être utilisées.
Chaque chapitre contient une présentation complète des principaux résultats, méthodes et
techniques, à connaître, commentés et mis en relief par des exemples, des prolongements, et
des mises en garde. De très nombreux exercices, corrigés en détail, et classés en trois niveaux :
- débutant : pour assimiler et mettre en pratique les notions vues en début de chapitre ;
- intermédiaire : avec des exercices d’entraînement dont l’objectif est d’amener le lecteur à la
compréhension et à la bonne maîtrise des notions étudiées ;
- avancé : avec des exercices d’approfondissement destinés à mettre l’élève en situation de
compétition mathématique nationale ou internationale.
Merci d’avance à ceux qui voudront bien me faire part de leurs remarques, suggestions, cri-
tiques, ou autres solutions plus élégantes que celles proposées. J’accueillerai donc volontiers
les commentaires, corrections ou encouragements qui pourront m’être directement adressés à
l’adresse électronique : objectif.olympiades@gmail.com
2 Suites et séries 87
2.1 Généralités sur les suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.2 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.2.1 Testez vos connaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.3 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2.3.1 Testez vos connaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.4 Propriétés des suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
2.4.1 Suites majorées, minorées, bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
2.4.2 Suites périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
2.4.3 Suites totalement complètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
2.5 Suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
1
2 TABLE DES MATIÈRES
1
Raisonnement, et
principes de rédaction
Les valeurs de vérité de ces nouvelles assertions satisfont aux tables suivantes :
P Q P et Q P ou Q
V V V V
V F F V
F V F V
F F F F
Définition
Implication
La proposition P =⇒ Q se lit « P implique Q » ou encore « si P alors Q ».
Lorsque P =⇒ Q est vraie, on dit que P est une condition suffisante pour avoir Q, ou que Q
est une condition nécessaire pour avoir P.
5
6 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
Équivalence
La proposition P ⇐⇒ Q se lit « P si et seulement si Q ».
Lorsque P ⇐⇒ Q est vraie, P est une condition nécessaire et suffisante pour avoir Q.
Ainsi, les équivalences sont les conditions nécessaires et suffisantes.
Définition : Contraposée
Théorème
Soient P et Q deux assertions. L’implication P =⇒ Q et sa contraposée sont équivalentes.
Autrement dit :
(P =⇒ Q) ⇐⇒ (non Q =⇒ non P) .
Proposition
☞ Par définition, l’assertion P =⇒ Q est vraie dès que P est fausse. Elle peut donc être vraie
même lorsque Q est fausse, par exemple l’assertion (2 = 3) =⇒ (1 = 4) est vraie.
☞ Si P est vraie et si P =⇒ Q est vraie, alors Q est vraie.
☞ L’implication Q =⇒ P s’appelle la réciproque de l’implication P =⇒ Q.
☞ L’équivalence P ⇐⇒ Q est vraie si, et seulement si, P et Q sont logiquement équivalentes.
☞ la négation de P =⇒ Q est donnée par : Non(P =⇒ Q) ⇐⇒ (P et Non(Q)).
☞ On a également : (P =⇒ Q) ⇐⇒ (Non(Q) =⇒ Non(P)).
Exemple
On a : x2 −4x+5 = x2 −4x+4+1 = (x−2)2 +1. Comme (x−2)2 ≥ 0, et que 1 > 0, alors (x−2)2 +1 > 0,
c’est-à-dire x2 − 4x + 5 > 0.
Comment démontrer une proposition par disjonction de cas
On est parfois amené à distinguer plusieurs cas pour démontrer qu’une proposition est vraie.
C’est le principe de démonstration par disjonction de cas. En particulier, si l’on souhaite dé-
montrer qu’une proposition P(x) est vraie pour tous les éléments x d’un ensemble E, on peut
prouver la proposition pour tous les éléments d’une partie A de E, puis pour les éléments de E
n’appartenant pas à A.
Exemple
n(n + 1)
Montrer que pour tout entier naturel n, le nombre est un entier naturel.
2
Pour démontrer qu’une proposition P est vraie, on peut utiliser un raisonnement par l’ab-
surde. Pour cela, on suppose que P est fausse et on démontre que l’on aboutit alors à une
contradiction.
Exemple
Montrer qu’il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous les autres.
Supposons, par l’absurde, qu’il existe un entier naturel N0 supérieur à tous les autres. On a
alors pour tout n ∈ N : n ≤ N0 . Cette relation est donc vraie pour l’entier n = N0 + 1 en particulier,
c’est-à-dire N0 + 1 ≤ N0 , absurde. En conclusion, il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous
les autres.
Pour montrer directement l’implication P =⇒ Q, on suppose que P est vraie et on démontre que
Q est vraie. La démonstration commence par « supposons que P est vraie » et se termine par « Q
est vraie ».
Exemple
Le raisonnement par contraposition est basé sur le théorème vu ci-haut qui dit que : l’implication
P =⇒ Q est équivalente à sa contraposée non Q =⇒ non P.
Ainsi, pour montrer que l’implication P =⇒ Q est vraie, on peut prouver que l’implicaion
non Q =⇒ nonP est vraie. En pratique, on suppose donc que non Q est vraie et on montre que
non P est vraie.
Exemple
Soit n un entier naturel. Montrer que, si n2 est pair, alors n est pair.
L’implication P =⇒ Q est la proposition non P ou Q, sa négation est donc P et non Q. Pour dé-
montrer par l’absurde l’implication P =⇒ Q :
⋄ on suppose que P est vraie et que Q est fausse ;
⋄ on montre que cela aboutit à une contradiction.
Exemple
x y
Soient x et y deux réels positifs. En raisonnant par l’absurde, montrer que, si = ,
1+y 1+x
alors x = y .
x y
On raisonne par l’absurde en supposant que = et x , y (P est vraie, Q est fausse).
1+y 1+x
Il en résulte que :
x(1 + x) = y(1 + y) d’où x2 − y 2 = y − x i.e. (x − y)(x + y) = y − x.
1.2. MODES DE RAISONNEMENT 9
Comme x , y, alors par simplification on déduit que x+y = −1. Absurde vu que x et y sont positifs.
Exemple
On pose f (x) = mx + 1. Montrer que la fonction f garde un signe constant sur R si, et
seulement si, m = 0.
(=⇒) Si m = 0, f est constante égale à 1, elle garde donc un signe constant (positif) sur R.
(⇐=) Réciproquement, montrons que, si f garde un signe constant sur R, alors m = 0. Pour cela,
1
on raisonne par contraposée en supposant que m , 0, alors f (x) = m x + , et f change de signe
m
1 1 1
en − (du signe de m pour x > − , du signe de −m pour x < − ). Ainsi, si m , 0, f change de
m m m
signe sur R.
Ainsi, nous avons montré les deux implications. La fonction f garde un signe constant sur R si,
et seulement si, m = 0.
Exemple
√
Résoudre dans R l’équation : 2x = x2 + 1.
(=⇒) Si x est solution de l’équation alors (2x)2 = x2 + 1, d’où 4x2 = x2 + 1, c’est-à-dire 3x2 = 1. On
1 1
obtient alors x = √ ou x = − √ .
3 3
1 1 1 √
(⇐=) Réciproquement, √ et − √ sont-ils solutions de l’équation ? Si x = ± √ , alors x2 + 1 =
r 3 3 3
1 1 1 1
+ 1 = 2 × √ . Donc √ est solution alors que − √ ne l’est pas.
3 3 3 3
1
En conclusion, l’unique solution de l’équation est √ .
3
Comment démontrer une équivalence par raisonnement direct
Exemple
Montrer que pour tout réels x et y : x2 + y 2 = 0 ⇐⇒ (x = y = 0).
x2 + y 2 = 0 ⇐⇒ x2 = −y 2 ⇐⇒ x = y = 0.
10 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
Corollaire
Tout sous-ensemble non vide de N admet un plus petit élément.
Exemple
n(n + 1)
1 + 2 + ··· + n = ,
2
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + · · · + n2 = ,
6
!2
n(n + 1)
13 + 23 + · · · + n3 = .
2
1 · (1 + 1)
⋄ Le résultat est vrai pour n = 1 puisque 1 = . On suppose qu’il est vrai jusqu’au rang n
2
et on le montre pour le rang n + 1. On a :
n(n + 1) (n + 1)(n + 2)
1 + 2 + · · · + n + (n + 1) = + (n + 1) = .
2 2
1 · (1 + 1)(2 · 1 + 1)
⋄ Le résultat est vrai pour n = 1 puisque 12 = . On suppose qu’il est vrai jusqu’au
6
1.3. RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 11
Exemple
Or n(n + 1) est le produit de deux entiers consécutifs, donc l’un d’eux est forcément pair, et par
suite n(n + 1) est un entier pair. D’où 3n(n + 1) est un multiple de 6.
Exemple
Si n = 2 le résultat est vrai car : x2 − y 2 = (x − y)(x + y). Supposons le résultat vrai jusqu’au rang
n, alors on a :
Exemple
Montrer que la somme des angles internes d’un polygone convexe à n ≥ 3 côtés est égale à
180◦ (n − 2).
Pour n = 3, la somme des angles internes est égale à 180◦ = 180◦ (3 − 2). On suppose que le
résultat est vrai pour un polygone convexe à n côtés, et on le montre pour un polygone convexe
A1 A2 · · ·An+1 à n + 1 côtés. La diagonale An A1 divise le polygone en un polygone convexe à n côtés
A1 A2 · · ·An et un triangle An An+1 A1 . La somme des angles internes du polygone convexe à n + 1
côtés est égale à la somme des angles internes du polygone à n côtés A1 A2 · · · An et la somme des
angles internes du triangle An An+1 A1 , c’est-à-dire :
Exemple
1 1 1 3
L’utilisation de la récurrence est compliquée dans ce cas. Si on suppose que 2 + 2 + · · · + 2 < ,
2 3 n 4
1 1 1 1 3
et qu’on veut prouver que 2 + 2 + · · · + 2 + < alors ce n’est pas très simple. Pour
2 3 n (n + 1)2 4
contourner cette difficulté, on va montrer une relation plus forte
3
Sn ≤ − an pour tout n ≥ 2,
4
1 3
où (an ) sont des nombres strictement positifs à déterminer. Pour n = 2 on doit avoir ≤ − a2 ,
4 4
1 3 3
i.e., a2 ≤ . Ensuite, on doit montrer que si Sn ≤ − an alors Sn+1 ≤ − an+1 . Comme Sn+1 =
2 4 4
1 1
Sn + , cette relation serait vraie si − a n + a n+1 ≤ 0, c’est équivalent à:
(n + 1)2 (n + 1)2
1
an − an+1 ≥ pour tout n ≥ 2.
(n + 1)2
1 1 1 1 1
Les nombres an = vérifient la relation ci-dessus car − = ≥ . De plus,
n n n+1 n(n + 1) (n + 1)2
1 1
a2 = vérifie lui aussi la condition a2 ≤ . Ainsi, on va montrer par récurrence sur n ≥ 2 que :
2 2
3 1
Sn ≤ − .
4 n
C’est vrai pour n = 2, et si le résultat est vrai jusqu’au rang n, alors :
1 3 1 1 3 1
Sn+1 = Sn + ≤ − + ≤ − .
(n + 1)2 4 n (n + 1)2 4 n+1
Exemple
Comme dans l’exemple précédent, il suffit de montrer que pour tout entier n ≥ 1 on a :
1 1 1 2
√ + √ + ··· + √ < 2− √ .
2 1 3 2 (n + 1) n n+1
1 2
Pour n = 1, on a : √ < 2 − √ , qui est vraie. On suppose que le résultat est vrai jusqu’au rang n
2 1 2
et montrons le pour le rang n + 1. Il suffit pour cela de montrer que :
1 2 2
√ < √ −√ ,
(n + 2) n + 1 n+1 n+2
1.3. RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 13
1 √ √ 2
√ < 2 n+2− n+1 = √ √ ,
n+2 n+2+ n+1
1
Soit a un réel tel que a + est un entier. Montrer que pour tout entier n ≥ 1, le nombre
a
n 1
a + n est un entier.
a
On va utiliser dans cet exemple le principe de la récurrence forte. Pour n = 1 le résultat est
1
vrai puisque a + est un entier. Pour n = 2 on a :
a
1 1 2
a2 + = a + − 2 est un entier.
a2 a
Remarquons que :
2
1 1 1 1 1 1 1 1
a+ = a+ a+ = a2 + 2 + a · + · a = a2 + 2 + a0 + 0 .
a a a a a a a a
Donc :
1 1 1 1
a2 + = a + a + − a 0
+ ,
a2 a a a0
c’est-à-dire que le cas n = 2 dépend des cas n = 1 et n = 0. On utilise cette idée pour étudier le cas
n=3:
1 1 1 1 1 1 1 1
a2 + 2 a + = a3 + 3 + a + d’où a3 + 3 = a2 + 2 a + − a+ .
a a a a a a a a
1 1 1
Comme a + et a2 + 2 sont des entiers alors on déduit que a3 + 3 est un entier. On suppose que
a a a
le résultat est vrai pour tous les k ≤ n, alors comme :
1 1 1 1
an+1 + = an + n a + − an−1 + n−1
an+1 a a a
1
on conclut que an+1 + est un entier.
an+1
Théorème (principe de récurrence de Cauchy)
x1 + x2 + · · · + xn = y1 + y2 + · · · + ym < mn.
Montrer qu’il est possible de supprimer quelques termes (mais pas tous) des deux côtés de
la relation ci-dessus tout en préservant l’inégalité.
Propriétés
❏ Pour tout entier n ≥ 0 on a :
! !
n n
=1 et = 1.
0 n
Preuve
Pour les deux premiers points il suffit d’utiliser la définition d’un coefficient binomial.
Pour montrer la formule de Pascal, observons que :
! !
n−1 n−1 (n − 1)! (n − 1)!
+ = +
m−1 m (m − 1)!(n − 1 − m + 1)! m!(n − 1 − m)!
!
m(n − 1)! + (n − m)(n − 1)! n! n
= = = .
m!(n − m)! m!(n − m)! m
!
n
Finalement, montrons que est un entier strictement positif en utilisant une récurrence
m ! ! !
0 1 1
sur n. Pour n = 0 et n = 1, le résultat est vrai puisque = 1 et = = 1. On suppose
0 0 1
16 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
!
n
que le résultat est vrai pour n−1, et montrons que est un entier pour m = 0, 1, · · · , n. On
! ! m
n n
sait que = = 1 sont des entiers. D’après la formule de Pascal, pour m = 1, · · · , n − 1,
0 !n
n
le nombre est une somme de deux entiers, et donc c’est un entier.
m
Démonstration
!
0 0 0
On fait une preuve par récurrence sur n. Si n = 0, alors (a + b)0 = 1 et a b = 1. Supposons que le
0
résultat est vrai pour n − 1, alors :
n−1
X !
n−1 n − 1 n−1−k k
(a + b) = a b ,
k
k=0
et par suite :
n−1
X !
n n−1 n − 1 n−1−k k
(a + b) = (a + b)(a + b) = (a + b) a b
k
k=0
! n−1 ! n−1 ! !
n − 1 n X n − 1 n−k k X n − 1 n−k k n − 1 0 n
= a + a b + a b + a b
0 k k−1 n−1
k=1 k=1
! n−1 " ! !# !
n n X n−1 n − 1 n−k k n − 1 n
= a + + a b + b
0 k k−1 n−1
k=1
! n−1 ! ! n !
n n X n n−k k n n X n n−k k
= a + a b + b = a b
0 k n k
k=1 k=0
Corollaire
Soit n un entier strictement positif, alors :
n
X ! n
X ! n
X !
k n n n k
(−1) =0 = 2n 2 = 3n .
k k k
k=0 k=0 k=0
Exemple
Exemple
On considère l’équation n n 2n n
! (1 + x) (1 + x) = (1 + x) , alors le coefficient du terme x dans le
2n
membre de droite est . En développant le membre de gauche de l’équation le terme xn appa-
n ! !
n k n j
raît lorsqu’on multiplie x et x avec j + k = n. D’où :
k j
X ! ! !
n n 2n
= .
j k n
0≤j,k≤n
j+k=n
! !
n n
Or, comme = , on déduit que :
j n−j
X ! ! n
X ! ! n
X !2
n n n n n
= = .
j k j n−j j
0≤j,k≤n j=0 j=0
j+k=n
X ! ! ! r
X ! ! !
n m n+m n m n+m
= donc = .
k j r k r −k r
0≤j,k≤r k=0
j+k=r
Exemple
! !
m m+1
Pour montrer la seconde identité, on échange par dans le membre de gauche et on
m m+1
applique la formule de Pascal, on obtient :
! ! ! ! ! ! !
m+1 m+1 m+2 n m+2 m+2 n
+ + + ··· + = + + ··· +
m+1 m m m m+1 m m
! ! !
m+3 m+3 n
= + + ··· + = ······
m+1 m m
! ! !
n n n+1
= + = .
m+1 m m+1
Exemple
! ! ! !
n n n−1 n n−1
1. On sait (voir exemples précédents) que = , donc j =n et par suite :
m m m−1 j j −1
n
X ! n
X ! n
X ! n−1
X !
n n−1 n−1 n−1
j = n = n = n = n · 2n−1 .
j j −1 j −1 j
j=1 j=1 j=1 j=0
! ! ! ! ! !
n m n n−r n+1 n+1 n
2. On sait (voir exemples précédents) que = , par suite = , et
m r r m−r j +1 j +1 j
! !
1 n 1 n+1
donc = . D’où :
j +1 j n+1 j +1
Xn ! Xn ! n ! n+1 !
1 n 1 n+1 1 X n+1 1 X n+1
= = =
j +1 j n+1 j +1 n+1 j +1 n+1 j
j=0 j=0 j=0 j=1
! !
n+1
1 X n + 1 n + 1 1 n+1
= − = · 2 −1 .
n + 1 j 0 n+1
j=0
1.4. COEFFICIENTS BINOMIAUX 19
Exemple
Montrer que :
n
X !
(−1)j+1 n 1 1 1
= 1 + + + ··· + .
j j 2 3 n
j=1
! !
n n n−1
En utilisant de façon répétée la formule de Pascal et l’identité = vue dans un
m m m−1
exemple précédent, on obtient :
! " ! !# ! !
1 n 1 n−1 n−1 1 n−1 1 n
= + = +
j j j j j −1 j j n j
" ! !# ! ! ! !
1 n−2 n−2 1 n 1 n−2 1 n−1 1 n
= + + = + + ,
j j j −1 n j j j n−1 j n j
Par conséquent :
! n−j
n
X n
X X 1 n − i !
j+1 1 n j+1
(−1) = (−1) .
j j n − i j
j=1 j=1 i=0
Exemple
Montrer que :
n
X !
(−1)j n 1 1 1 1
= 1 + + + · · · + .
(j + 1)2 j n+1 2 3 n
j=1
Montrer que :
n
X ! n
X !
k n k 2 n
(−1) k = 0 (−1) k = 0.
k k
k=1 k=1
! !
n n n−1
1. En utilisant l’égalité = , alors on déduit que :
m m m−1
n−1
X ! Xn ! n
X ! n−1
X !
k n k n−1 k n−1 k+1 n − 1
(−1) k = (−1) n =n (−1) =n (−1) = n · 0 = 0.
k k−1 k−1 k
k=1 k=1 k=1 k=0
! !
n n n−1
2. De même, en utilisant l’identité = on obtient :
m m m−1
Xn ! Xn ! X n !
k 2 n n−1 k n−1
(−1) k = nk = n (−1) k
k k−1 k−1
k=1 k=1 k=1
Xn ! Xn !
n−1 n−1
= n (−1)k (k − 1) +n (−1)k
k−1 k−1
k=1 k=1
Xn ! Xn !
n − 1 n−1
= n (−1)k (k − 1) +n (−1)k = n · 0 + n · 0 = 0.
k−1 k−1
k=2 k=1
Exemple
!
2p − 1
Pour tout nombre premier p ≥ 3, montrer que le nombre − 1 est divisible par p 2 .
p−1
X n !2 !
p 2p
La démonstration utilise l’identité = déjà vue dans les exemples précédents.
k p
k=0
! n
X !2
p p
Puisque est divisible par p pour tout k = 1, 2, · · · , p −1, alors chaque terme de la somme
k k
k=0
est divisible par p 2 !à l’exception du premier et du dernier terme qui sont égaux à 1. Par consé-
2p
quent, p 2 divise − 2. Pour terminer la preuve, il suffit de remarquer que :
p
! " ! #
2p − 1 1 2p
−1 = −2 .
p−1 2 p
1.5. DESCENTE INFINIE 21
En effet, en itérant alors ce procédé, on pourrait construire une chaîne infinie d’entiers stricte-
ment décroissante telle que P(n) soit vraie, ce qui est impossible d’après la propriété fondamen-
tale de N, ce qui amène la contradiction recherchée.
Exemple
√
Montrer que 2 est un nombre irrationnel
√ √ m
3 Première solution : supposons que 2 est un nombre rationnel, alors 2 = 1 , avec m1 et n1
n1
√ 1
entiers strictement positifs. Comme 2 + 1 = √ , alors on a :
2−1
√ 1 n1 √ n1 2n − m1
2+1 = m1 = donc 2= −1= 1 .
n1 − 1 m1 − n1 m1 − n1 m1 − n1
√ m1
Puisque 1 < 2 < 2, alors 1 < < 2, donc n1 < m1 < 2n1 . De là on a donc 2n1 − m1 > 0 et
n1
m1 − n1 > 0. Ainsi, si on définit m2 = 2n1 − m1 et n2 = m1 − n1 , on a m2 < m1 et n2 < n1 , car n1 < m1
√ m m
et m1 < 2n1 , respectivement. Donc, 2 = 1 = 2 , avec m2 < m1 et n2 < n1 . En continuant ce
n1 n2
procédé, on construit de proche en proche une infinité d’entiers strictement positifs mi et ni tels
que :
√ m m m
2 = 1 = 2 = 3 = ······ ,
n1 n2 n3
√
avec m1 > m2 > m3 > · · · et n1 > n2 > n3 > · · · , or ceci est impossible. En conclusion, 2 n’est pas un
nombre rationnel. √
3 Deuxième solution : c’est une méthode géométrique pour montrer que 2 < Q.
√ √ m
supposons que 2 ∈ Q, alors 2 = avec
∗ ∗
n
(m, n) ∈ N × N et m, n premiers entre eux. Il
existe un triangle rectangle isocèle ABC de cô-
tés de longueur n et d’hypoténuse de longueur
m. En dessinant deux arcs comme indiqué sur la
figure ci-contre, nous pouvons immédiatement
établir que le triangle FDC est un triangle rec-
tangle isocèle avec des côtés de mesure m − n et
d’hypoténuse de longueur 2n − m. Les côtés du
triangle FDC sont plus petits que ceux du tri-
angle ABC. On peut continuer ce procédé de fa-
çon infinie. Grâce à la descente√infinie, on abou-
tit à une contradiction. Donc 2 < Q.
22 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
√ √ p
3 Troisième solution : si 2 ∈ Q alors x0 = 2 + 1 ∈ Q, d’où x0 = avec (p, q) ∈ N∗ × N∗ et q est le
q
plus petit possible. On a :
√
1 < 2 < 2 =⇒ 2 < x0 < 3 =⇒ 2q < p < 3q.
1 p p − 2q q
Or, x0 (x0 − 2) = 1, d’où = x0 − 2 = − 2 = , donc x0 = . La relation p − 2q < q est en
x0 q q p − 2q
contradiction avec la minimalité de q. √ √
Autre formulation√ de √cette solution
√ : supposons √ que 2 ∈ Q, alors k = min{n ∈ N : 2 · n ∈ N}
existe. Or, k · ( 2 −√1) · 2 = 2k − k 2 ∈ N avec k · ( 2 − 1) < k, contradiction avec la minimalité de
k. En conclusion, 2 < Q.
3 Quatrième solution : on suppose qu’il existe (m, n) ∈ N∗ × N∗ tel que m2 = 2n2 , on montre que
2 divise m, puis que 2 divise n, d’où une contradiction si on suppose pgcd(m, n) = 1. En effet, 2
divise 2n2 = m2 et 2 est premier, donc 2 divise m. Il existe m′ ∈ N∗ tel que m = 2m′ , d’où n2 = 2m′2 .
Pour les mêmes raisons, 2 divise alors n.
3 Cinquième solution : on suppose qu’il existe (m, n) ∈ N∗ × N∗ tel que m2 = 2n2 , on suppose que
pgcd(m, n) = 1, on montre que n divise (m−n)(m+n), et d’autre part pgcd(n, m−n) = pgcd(n, m+n) =
1, d’où la contradiction. En effet, n divise n2 = m2 −n2 . D’autre part, si un entier d divise n et m−n,
alors il divise aussi m car m = (m−n)+n ; d’où pgcd(n, n+m) = 1. Il s’ensuit pgcd(n, (m−n)(m+n)) =
1, n = 1, m2 = 2, contradiction.
3 Sixième solution : on suppose qu’il existe (m, n) ∈ N∗ × N∗ tel que m2 = 2n2 , on suppose que m
et n sont premiers entre eux, on montre que m2 . 2n2 (mod 3), d’où la contradiction. En effet, on
a : m2 ≡ 0 ou 1 (mod 3) et 2n2 ≡ 0 ou 2 (mod 3), donc m2 = 2n2 ≡ 0 (mod 3). Il en résulte que 3,
qui est premier, divise m et n. Contradiction.
Exemple
Déterminer toutes les paires (a, b) d’entiers strictement positifs telles que :
a2 − 2b 2 = 0.
Supposons qu’il existe des entiers strictement positifs a1 , b1 tels que : a21 − 2b12 = 0. Alors a1 est
un nombre pair, d’où a1 = 2a2 avec a2 > 0 entier naturel. Ainsi :
Donc, b1 est pair, i.e., b1 = 2b2 avec b2 > 0 entier naturel. L’équation devient alors :
Par suite, (a2 , b2 ) est une nouvelle paire d’entiers strictement positifs solution de l’équation. On a,
de plus, a1 > a2 . Les équations impliquent que a1 > b1 > a2 > b2 . En répétant ce procédé on obtient
une suite infinie strictement décroissante d’entiers strictement positifs et qui sont solutions de
l’équation : a1 > b1 > a2 > b2 > a3 > b3 > · · · · · · C’est impossible, donc l’équation a2 − 2b 2 = 0
n’admet pas de solutions entières strictement positives.
Autre façon pour l’utilisation de la méthode de descente infinie
On souhaite montrer qu’une série de propositions P(a) sont vraies, où a ∈ A ⊂ N. Pour cela on
utilise l’argument suivant : supposons que P(a) n’est pas vraie pour un élément a ∈ A et posons
B = {a ∈ A : P(a) n’est pas vraie}. Comme B , ∅, il y a dans B un plus petit élément, appelons
le b. Maintenant, en utilisant l’hypothèse du problème, on peut trouver un entier strictement
positif c < b tel que P(c) n’est pas vraie. Ceci donne lieu à une contradiction car b est le plus petit
élément de B. Par conséquent, P(a) est vraie pour tout a ∈ A.
1.5. DESCENTE INFINIE 23
Exemple (Putnam)
Soient a1 , a2 , · · · , a2n+1 des entiers tels que : si on supprime l’un d’eux alors les 2n nombres
restants peuvent être divisés en deux ensembles de n entiers et qui ont la même somme
des éléments. Montrer que : a1 = a2 = · · · = a2n+1 .
a1 ≡ a2 ≡ · · · ≡ a2n+1 ≡ 0 (mod 22 ).
a1 ≡ a2 ≡ · · · ≡ a2n+1 ≡ 0 (mod 2k )
pour tout entier k ≥ 1, or ceci n’est possible que si tous les nombres sont égaux à zéro, et par
conséquent les nombres ai , 1 ≤ i ≤ 2n + 1, sont tous égaux.
Exemple (Hongrie)
Déterminer les nombres premiers p pour lesquels il est impossible de trouver des entiers
a ∈ Z, b ∈ Z et n ∈ N∗ vérifiant :
p n = a3 + b 3 .
⋄ Pour p = 2 on a : 21 = 13 + 13 .
⋄ Pour p = 3 on a : 32 = 13 + 23 .
⋄ Montrons qu’il n’existe aucun nombre premier p ≥ 5 pour lequel on peut trouver des entiers
a, b et n avec p n = a3 + b 3 . Supposons, par l’absurde, que de tels entiers existent, et soit n le plus
petit d’entre eux. Comme p ≥ 5, alors un des entiers a ou b est plus grand que 1, donc a3 + b 3 ≥ 5.
Comme :
a3 + b 3 = (a + b)(a2 + ab + b 2 ) et a2 − ab + b 2 = (a − b)2 + ab ≥ 2,
alors p doit diviser a + b et a2 − ab + b 2 . Mais alors p divise (a + b)2 − (a2 − ab + b 2 ) = 3ab. Puisque
p ≥ 5 alors p doit diviser a ou b. Or comme p divise a + b, alors p divise a et divise aussi b. Donc,
a3 + b 3 ≥ 2p 3 , d’où n > 3. Comme
!3 !3
n−3 pn a3 + b 3 a b
p = 3 = 3
= + ,
p p p p
il s’ensuit que n − 3 vérifie aussi la condition de l’exercice, ce qui est en contradiction avec la
minimalité de n.
Exemple
L’expression x2 + y 2 + z2 possède exactement un terme pair ou bien les trois termes sont tous
pairs. Si, exactement, un seul terme est pair, alors l’expression 2xyz est divisible par 4 et l’expres-
sion x2 + y 2 + z2 est divisible seulement par 2, on a donc une contradiction. Donc les trois termes
de l’expression x2 + y 2 + z2 sont tous pairs, c’est-à-dire x = 2x1 , y = 2y1 et z = 2z1 , et ainsi :
x = 2x1 = 22 x2 = 23 x3 = · · · = 2n xn = · · ·
y = 2y1 = 22 y2 = 23 y3 = · · · = 2n yn = · · ·
z = 2z1 = 22 z2 = 23 z3 = · · · = 2n zn = · · ·
donc si (x, y, z) est une solution alors x, y et z sont divisibles par 2n pour tout entier n ≥ 1. Ceci est
impossible à moins que (x, y, z) = (0, 0, 0).
Exemple
Déterminer toutes les paires (a, b) d’entiers strictement positifs telles que :
ab + a + b divise a2 + b 2 + 1.
k(ab + a + b) = a2 + b 2 + 1. (1)
Par suite a = b = 1.
⋄ Si k = 2, alors l’équation (1) devient :
4a = (b − a − 1)2 .
Donc, a est un carré parfait, a = d 2 , et alors b = ±(d ±1)2 , c’est-à-dire a et b sont deux carrés parfaits
consécutifs.
⋄ Supposons maintenant que k ≥ 3, et soit (a, b) une solution avec a minimal et a ≤ b. On écrit
l’équation (1) sous forme d’une équation de degré 2 :
Comme la racine b est un entier, alors l’autre racine r vérifie b + r = k(a + 1) et c’est aussi un entier.
L’équation (1) doit être vraie si on remplace b par r. Notons que k(ar + a + r) = a2 + r 2 + 1 implique
que ar + a + r > 0, et donc r > 0. Comme a ≤ b et le produit des racines br = a2 − ka + 1 est plus petit
que a2 , alors r < a. La paire (r, a) est une solution de l’équation (1), contradiction avec a minimal.
Exemple
Montrer que pour tout entier n , 4, il n’existe pas un polygone régulier à n côtés tel que
ses sommets soient des points à coordonnées entières.
⋄ Si n = 3, on montre qu’il n’existe pas un triangle équilatéral dont les 3 sommets sont des points
à coordonnées entières. Supposons, par l’absurde, qu’un tel triangle équilatéral existe, et soit a
1.6. UTILISATION DU RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 25
√
3 2
le côté du triangle, alors l’aire du triangle est égale à : · a qui est un nombre irrationnel car
4
a2 est un nombre entier. D’autre part, on sait que l’aire d’un polygone dont les sommets sont
des points à coordonnées entières est un nombre rationnel (voir par exemple le livre de l’auteur
« 1000 challenges mathématiques : géométrie »). Donc, le cas n = 3 est résolu.
⋄ Si n = 6, les sommets de l’hexagone P1 P2 P3 P4 P5 P6 ne peuvent pas être à coordonnées entières car
alors P1 P3 P5 serait un triangle équilatéral avec des sommets à coordonnées entières, absurde.
⋄ Si n , 3, 4, 6, supposons que le polygone P1 P2 · · · Pn est régulier et ses sommets sont des points à
coordonnées entières. On trace alors les n droites suivantes :
la droite passant par P1 et parallèle à (P2 P3 ),
la droite passant par P2 et parallèle à (P3 P4 ),
.. .. ..
. . .
la droite passant par Pn et parallèle à (P1 P2 ).
P1
P2
P5
P3 P4
Les n points d’intersection de ces droites forment un polygone régulier à n côtés et situé à l’in-
térieur de P1 P2 · · · Pn , et dont les sommets sont des points à coordonnées entières. De proche en
proche, on obtient une infinité de polygones à n côtés et dont les sommets sont des points à
coordonnées entières. Le carré des longueurs des côtés de ces polygones sont des entiers qui dé-
croissent à chaque étape, or ceci est impossible.
Exemple
Pour n = 1 le résultat est clair. On suppose qu’il est vrai au rang n, alors au rang n + 1 on a :
Pour n = 1 le résultat est clair. On suppose qu’il est vrai au rang n, alors au rang n + 1 on a :
n+1
X n
X n(n + 1) (n + 1)(n + 2)
(−1)k−1 k 2 = (−1)k−1 k 2 +(−1)n (n +1)2 = (−1)n−1 · +(−1)n (n +1)2 = (−1)n · .
2 2
k=1 k=1
Exemple
Le résultat est clair pour n = 1 car a31 ≥ a21 . On suppose le résultat vrai au rang n, alors au rang
n + 1 on veut montrer que :
2n + 3
a21 + a22 + · · · + a2n + a2n+1 ≥ · (a1 + a2 + · · · + an + an+1 ) .
3
Grâce à la symétrie, on peut supposer que a1 < a2 < · · · < an < an+1 . Par hypothèse de récurrence
on sait que :
2n + 1
a21 + a22 + · · · + a2n ≥ · (a1 + a2 + · · · + an ) .
3
Il suffit de montrer que pour a1 < a2 < · · · < an on a :
2 2n + 3
a2n+1 ≥ · (a1 + a2 + · · · + an ) + an+1
3 3
pour conclure. Comme il s’agit d’entiers, alors on peut écrire an+1 ≥ an +1, an+1 ≥ an−1 +2 et jusqu’à
an+1 ≥ a1 + n. Par conséquent :
2 2n + 3 2 2n + 3
(a1 + a2 + · · · + an ) + an+1 ≤ (an+1 − n + an+1 − (n − 1) + · · · + an+1 − 1) + an+1
3 3 3 ! 3
2 n(n + 1) 2n + 3
= nan+1 − + an+1 .
3 2 3
1.6. UTILISATION DU RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 27
!
2 n(n + 1) n+3
Maintenant, on a : nan+1 − + a ≤ a2n+1 car c’est équivalent à :
3 2 3 n+1
n
(an+1 − (n + 1)) an+1 − ≥ 0,
3
qui est vraie puisque an+1 ≥ a1 + n ≥ n + 1. La preuve par récurrence est donc terminée.
Remarque : on peut montrer, de même, que pour les entiers strictement positifs et distincts
a1 , a2 , · · · , an on a :
n(n + 1)
a31 + a32 + · · · + a3n ≥ · (a1 + a2 + · · · + an ) .
2
Exemple
Montrer que pour tout réel x ∈ ]0, +∞[, et pour tout entier n ≥ 1, on a l’inégalité :
xn − nx + n − 1 ≥ 0.
On montre que
(1 + a1 )(1 + a2 ) · · · (1 + an ) ≥ 1 + a1 + a2 + · · · + an
pour tous réels a1 , a2 , · · · , an éléments de ] − 1, +∞[ et ayant tous le même signe (avec éventuelle-
ment certains d’entre eux qui sont nuls). Le cas n = 1 est clair. On suppose le résultat vrai au rang
n, c’est-à-dire :
(1 + a1 )(1 + a2 ) · · · (1 + an ) ≥ 1 + a1 + a2 + · · · + an ,
en multipliant les deux membres de l’inégalité ci-dessus par 1 + an+1 on déduit que :
(1 + a1 )(1 + a2 ) · · · (1 + an )(1 + an+1 ) ≥ (1 + a1 + a2 + · · · + an )(1 + an+1 )
= 1 + a1 + a2 + · · · + an + an+1 + an+1 (a1 + a2 + · · · + an ).
Puisque les nombres a1 , a2 , · · · , an+1 ont le même signe alors an+1 (a1 +a2 +· · ·+an ) ≥ 0, ce qui permet
de conclure le raisonnement par récurrence.
Maintenant, soit x > 0, et considérons a1 = a2 = · · · = an = x − 1, alors on a d’après ce qu’on vient de
voir :
(1 + x − 1)n ≥ 1 + n(x − 1) ⇐⇒ xn − nx + n − 1 ≥ 0.
Exemple
En prenant m = 1, n = 2 dans la condition (2), on obtient f (2) = f (1) · f (2), ce qui donne
avec la condition (1) le résultat f (1) = 1. En prenant m = n = 2 on trouve f (4) = 4, et comme
f (2) < f (3) < f (4) par la condition (3) on déduit que 2 < f (3) < 4, ce qui implique f (3) = 3. Le
résultat est donc vrai pour les petites valeurs de n ∈ N∗ . On suppose que le résultat est vrai pour
tous les k ≤ 2n, avec n ≥ 2. D’après la condition (2) on a :
f (2n + 2) = f (2(n + 1)) = f (2)f (n + 1) = 2n + 2.
On a aussi, f (2n) < f (2n + 1) < f (2n + 2), d’où 2n < f (2n + 1) < 2n + 2. Par suite, f (2n + 1) = 2n + 1.
On a ainsi montré par récurrence que f (n) = n pour tout n ∈ N∗ .
28 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
Exemple
Il est naturel de penser que f (n) = n est l’unique solution. Soit E(n) la relation f (f (n)) + f (n) =
2n pour tout n ∈ N∗ . On montre par récurrence forte que f (n) = n pour tout n ∈ N∗ .
Pour n = 1, E(1) donne f (f (1)) + f (1) = 2. Comme f (f (1)) ≥ 1 et f (1) ≥ 1, alors forcément f (1) =
1, f (f (1)) = 1. On suppose que f (n) = n pour les n < k avec k ≥ 2. Montrons que f (k) = k.
Avec n = k, E(k) donne f (f (k)) + f (k) = 2k.
3 Si f (k) < k : alors f (f (k)) = f (k) par hypothèse de récurrence, et alors f (f (k))+f (k) = 2f (k) < 2k,
ce qui est une contradiction.
3 Si f (k) > k : alors f (f (k)) = 2k −f (k) < k, et alors E(f (k)) nous donne f (f (f (k)))+f (f (k)) = 2f (k).
Puisque f (f (k)) < k, on a f (f (f (k))) = f (f (k)) < k par hypothèse de récurrence, donc le membre
de gauche est < 2k. Or f (k) > k, donc le membre de droite est > 2k, une contradiction.
En conclusion, f (k) = k, ce qui termine la preuve par récurrence.
Exemple (Canada)
On montre par récurrence que f (n) = n pour tout n ∈ N∗ . Pour n = 1, on a par hypothèse
0 < f (1) · f (f (1)) < 2, donc nécessairement f (1) = 1. Supposons maintenant que f (k) = k pour
k < n (avec n ≥ 2), et supposons, par l’absurde, que f (n) , n.
3 Si f (n) ≤ n−1 : alors f (f (n)) = f (n) par hypothèse de récurrence et f (n)·f (f (n)) = f (n)2 ≤ (n−1)2 ,
contradiction.
3 Si f (n) = M ≥ n + 1 : alors (n + 1)f (M) ≤ f (n) · f (f (n)) < n2 + n. D’où, f (M) < n et ainsi f (f (M)) =
f (M) et :
f (M) · f (f (M)) = f (M)2 < n2 ≤ (M − 1)2 ,
qui est une contradiction. La preuve par récurrence est ainsi terminée.
1.6.3 Inégalités
Soient x1 , x2 , · · · , xn des nombres réels de même signe (c’est-à-dire tous positifs ou tous
négatifs), et qui sont tous strictement plus grands que −1. Montrer que :
(1 + x1 )(1 + x2 ) · · · (1 + xn ) ≥ 1 + x1 + x2 + · · · + xn .
a21 a22 (a + a2 )2
+ ≥ 1 .
b1 b2 b1 + b2
En multipliant cette inégalité par b1 b2 (b1 + b2 ), elle est équivalente à :
a21 b2 + a22 b1 (b1 + b2 ) ≥ (a1 + a2 )2 b1 b2 .
qui est vraie, puisque a21 b22 + a22 b12 ≥ 2a1 b1 a2 b2 est vraie, car équivalente à (a1 b2 − a2 b1 )2 ≥ 0.
Si maintenant on suppose le résultat vrai au rang n − 1, alors au rang n on a :
Exemple
a1 + a2 + · · · + an−1 + an an+1 ≥ n.
a1 + a2 + · · · + an + an+1 ≥ n + 1,
a1 b1 + a2 b2 + · · · + an bn ≥ a1 c1 + a2 c2 + · · · + an cn ≥ a1 bn + a2 bn−1 + · · · + an b1 .
Posons pour n ∈ N∗ :
Pour n = 1, on a S(1) = P(1) = R(1). On suppose maintenant que S(n) ≥ P(n) pour des réels
a1 ≤ a2 ≤ · · · ≤ an et b1 ≤ b2 ≤ · · · ≤ bn et on montre que S(n + 1) ≥ P(n + 1) pour des réels a1 ≤
a2 ≤ · · · ≤ an+1 et b1 ≤ b2 ≤ · · · ≤ bn+1 , où n ≥ 1. Comme c1 , c2 , · · · , cn+1 est une permutation de
b1 , b2 , . . . , bn+1 , il existe i tel que bn+1 = ci et cn+1 = bj . D’après les inégalités a1 ≤ a2 ≤ · · · ≤ an+1 et
b1 ≤ b2 ≤ · · · ≤ bn+1 on a :
(an+1 − ai ) bn+1 − bj ≥ 0.
Ceci donne ai bj + an+1 bn+1 ≥ ai bn+1 + an+1 bj , d’où :
Ceci implique que dans la somme P(n+1), si on échange ci et cn+1 on obtient une somme au moins
aussi grande que celle de départ. Mais une fois on a échangé ci et cn+1 , on réduit le problème à
montrer que S(n) ≥ P(n), qui est notre hypothèse de récurrence. On a ainsi montré que S(n + 1) ≥
P(n + 1), et en conclusion S(n) ≥ P(n) pour tout n ∈ N∗ .
L’inégalité P(n) ≥ R(n) découle facilement de S(n) ≥ P(n) en remplaçant b1 ≤ b2 ≤ · · · ≤ bn par
−bn ≤ −bn−1 ≤ · · · ≤ −b1 .
Exemple (inégalité de Cauchy-Schwarz)
On va utiliser le
principe
de récurrence
de Cauchy. Pour n = 1 le résultat est clair. Pour n = 2 on
doit montrer que a1 + a2 b1 + b2 ≥ (a1 b1 + a2 b2 )2 , ceci revient à montrer, après développement
2 2 2 2
et réduction, que :
On suppose que le résultat est vrai au rang n, et montrons le au rang 2n. On doit montrer que :
a21 + a22 + · · · + a22n b12 + b22 + · · · + b2n
2
≥ (a1 b1 + a2 b2 + · · · + a2n b2n )2 .
Posons x12 = a21 + a22 + · · · +a2n ≥ 0, x22 = a2n+1+ · · · + a22n , y12 = b12 + · · · + bn2 , y22 = bn+1
2 2
+ · · · + b2n . On sait
2 2 2 2 2
d’après le cas n = 2 que : x1 + x2 y1 + y2 ≥ (x1 y1 + x2 y2 ) . De plus, l’hypothèse de récurrence au
rang n nous donne :
q
x1 y1 = a21 + · · · + a2n b12 + · · · + bn2 ≥ (a1 b1 + · · · + an bn ) et x2 y2 ≥ (an+1 bn+1 + · · · + a2n b2n ) .
1.6.4 Suites
Exemple
a + a2m
On commence par calculer la valeur de a2 . En prenant m = n on obtient a2m + a0 = 2m ,
2
a2 + a0
ce qui donne a0 = 0. Maintenant, comme a1+0 + a1−0 = , alors on conclut que a2 = 4. On
2
32 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
montre, par récurrence forte, que ak = k 2 pour tout k ∈ N. Les cas k = 0, 2 sont déjà vus, et on a
par hypothèse a1 = 1. En prenant n = 0, m = k dans la relation vérifiée par la suite on déduit que :
a +0
ak + ak = 2k , ce qui donne a2k = 4ak . En prenant m = 2k, n = 1, et en utilisant cette dernière
2
relation, on obtient :
a4k + a2 4a2k + a2
a2k+1 + a2k−1 = = et par suite a2k+1 + a2k−1 = 2a2k − a2k−1 + 2.
2 2
Supposons maintenant que aj = j 2 pour tous 2 ≤ j < n. Si n = 2k est pair on obtient an = 4ak =
(2k)2 . Si n = 2k + 1 est impair, on obtient :
On considère les suites (un )n≥1 et (vn )n≥1 définies par u1 = 3, v1 = 2, et pour tout n ≥ 1 :
On montre par récurrence sur n ≥ 1 que un2 − 2vn2 = 1. Pour n = 1 le résultat est clair. On
suppose le résultat vrai au rang n, alors au rang n + 1 on a :
2
un+1 2
− 2vn+1 = (3un + 4vn )2 − 2 (2un + 3vn )2 = un2 − 2vn2 = 1.
Ainsi, un2 − 2vn2 = 1 pour tout n ∈ N∗ . On montre maintenant que 2xn2 − yn2 = 1 pour tout n ∈ N∗ . En
effet, on a :
2xn2 − yn2 = 2 (un + vn )2 − (un + 2vn )2 = un2 − 2vn2 = 1.
Par conséquent, il s’ensuit que pour tout n ≥ 1 :
√ √
xn 2 − yn xn 2 + yn = 1.
√
Notons que xn 2 + yn > 1, d’où, pour tout n ∈ N∗ :
√
0 < xn 2 − yn < 1.
j √ k
En conclusion, yn = xn 2 .
Exemple
2 1
⋄ Première solution : La condition xi−1 + = 2xi + est équivalente à (2xi − xi−1 ) (xi xi−1 − 1) =
xi−1 xi
xi−1 1
0, donc xi = ou bien xi = . On va montrer, par récurrence sur n ∈ N, que :
2 xi−1
e
xn = 2kn x0n pour un entier kn avec |kn | ≤ n et en = (−1)n−kn .
1.6. UTILISATION DU RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 33
V 2 = Id, V H = DV , V D = HV , D −1 = H.
Dans ce jeu, et après n étapes, on arrive à : D α V β où β ∈ {0, 1} et |α| + β ≤ n. C’est une simple
conséquene de V D α V β = D −α V β+1 et HD α V β = D α−1 V β .
Après 1995 étapes on a : D α V β x0 = x0 où β ∈ {0, 1} et |α| + β ≤ 1995. On considère deux cas :
• β = 0 : alors D α x0 = x0 , et ainsi 2α x0 = x0 , i.e. x0 = 1.
1 α
• β = 1 : alors D α = x0 , et ainsi 2α = x02 , i.e. 2 2 = x0 .
x0
x0 est maximale lorsque α est maximal, et comme α ≤ 1994 par hypothèse, alors α = 1994 donne
la valeur maximale de x0 , et qui est égale à x0 = 2997 .
Finalement, comme V H 1994 2997 = 2997 , alors ce max est atteint.
Montrer que, pour tout n ∈ N, le nombre 25n+3 + 5n · 3n+2 est divisible par 17.
Pour n = 0, on a : 23 + 50 · 32 = 17, donc le résultat P(0) est vrai. On suppose que le résultat
est vrai au rang n, et on se propose de montrer que 17 divise 25n+8 + 5n+1 · 3n+3 . On va utiliser
quelques manipulations algébriques :
On montre le résultat par récurrence sur n ∈ N∗ . Le cas n = 1 est vrai car p | (1p − 1) = 0. On
suppose le résultat vrai au rang n, c’est-à-dire p | (np − n). Alors, au rang n + 1 on a :
! ! p−1
X !
p pp p−1 p p p p−i
(n + 1) − (n + 1) = n + n + ··· + n + 1 − (n + 1) = n − n + n .
1 p−1 i
i=1
! !
p p! p
On sait que = , et pour i ∈ ~1, p − 1, p ne peut pas diviser i! ou (p − i)!. Donc, est
i (p − i)!i! i
p
divisible par p pour i ∈ ~1, p − 1. Par hypothèse de récurrence on sait que n − n est divisible par
p, donc on conclut que p divise (n + 1)p − (n + 1), et la preuve par récurrence est alors terminée.
Exemple
1.6.6 Combinatoire
On montre le résultat par récurrence sur n ≥ 1. Le cas n = 1 est clair car on a un seul tiroir
contenant k+1 objets. Supposons le résultat vrai au rang n, et considérons (n+1)k+1 objets répartis
dans n+1 tiroirs T1 , T2 , · · · , Tn+1 . Si Tn+1 contient au moins k+1 objets alors c’est fini. Sinon, il y a au
plus k objets dans Tn+1 , donc les tiroirs A1 , A2 , · · · , An contiennent au moins (n + 1)k + 1 − k = nk + 1
objets. Par l’hypothèse de récurrence, au moins un des tiroirs T1 , T2 , · · · , Tn doit contenir k + 1
objets, ce qui termine la preuve par récurrence.
Exemple (Principe d’inclusion-exclusion)
Si P(n) est la relation à prouver, alors P(1) est claire. La relation P(2) est aussi vraie car on sait que
|A1 ∪A2 | = |A1 |+|A2 |−|A1 ∩A2 |. On suppose maintenant que le résultat est vrai pour tous les entiers
strictement positifs plus petits ou égaux à n ≥ 2. On se donne A1 , A2 , · · · , An+1 tiroirs, et posons
Bi = Ai ∩ An+1 pour i ∈ ~1, n. Remarquons que Bi ∩ Bj = Ai ∩ Aj ∩ An+1 . De même, Bi ∩ Bj ∩ Bk =
Ai ∩ Aj ∩ Ak ∩ An+1 . D’après l’hypothèse de récurrence appliquée à 2 et à n respectivement on
obtient :
n+1
[ n
[ n
[ n
[ n
[
Ai = Ai + |An+1 | − Ai ∩ An+1 = Ai + |An+1 | − Bi
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1
X X X X
= |Ai | − |Ai ∩ Aj | + · · · + |An+1 | − |Bi | + |Bi ∩ Bj | − · · · (1)
i≤n i<j≤n i≤n i<j≤n
X X
Notons que |Bi | = |Ai ∩ An+1 |, d’où :
i≤n i≤n
X X X
|Ai ∩ Aj | + |Bi | = |Ai ∩ Aj |,
i<j≤n i≤n i<j≤n+1
et de même pour les autres intersections. En substituant dans (1) on conclut que :
n+1
[ X X
Ai = |Ai | − |Ai ∩ Aj | + · · ·
i=1 i≤n+1 i<j≤n+1
Exemple
Pour n ≥ 1, soit In le nombre des 2n-uplets (x1 , · · · , xn , y1 , · · · , yn ) avec tous les éléments
égaux à 0 ou à 1 et pour lesquels la somme x1 y1 + x2 y2 + · · · + xn yn est impaire, et soit Pn le
nombre des 2n-uplets du même type et pour lesquels la somme est paire. Montrer que :
In 2n − 1
= n .
Pn 2 +1
1 + 3 PIn
n
In+1 P + 3In 1 + 3 · 22n −1
+1 2n+1 − 1
= n = n
= 2 n −1 = n+1 .
Pn+1 3Pn + In I
3 + Pnn 3 + 2n +1 2 +1
Exemple
On considère un polygone convexe à n côtés tel que 3 diagonales quelconques ne sont pas
concourantes. Montrer que les diagonales partagent ce polygone convexe en :
(n − 1)(n − 2) n2 − 3n + 12
24
régions différentes.
Le cas n = 3 est clair car on a une seule région à l’intérieur du triangle. On suppose le résultat
vrai au rang n et on se propose de le montrer pour le rang n + 1. Considérons le polygone convexe
A1 A2 · · ·An An+1 , il est divisé par la diagonale A1 An en un polygone à n côtés A1 A2 · · · An , et le tri-
angle A1 An An+1 . Les diagonales dans A1 A2 . . . An le divise en F(n) régions différentes. Quand on
ajoute le triangle A1 An An+1 on gagne une nouvelle région. Pensez maintenant à ajouter les diago-
nales Ak An+1 pour k ∈ ~2, n − 1 une à la fois. Si nous ajoutons une diagonale qui est coupée par
m autres diagonales, cela signifie qu’elle divise m + 1 régions. Comme Ak An+1 rencontre chaque
diagonale Ai Aj , avec 1 ≤ i < k et k < j ≤ n, on voit que Ak An+1 coupe (k −1)(n−k) autres diagonales
et donc ajoute (k −1)(n −k)+1 régions. Pour le triangle A1 An An+1 et ces n −2 diagonales on obtient
un total de n − 1 fois +1, donc on a la formule récursive :
F(n + 1) = F(n) + (n − 1) + 1 · (n − 2) + 2 · (n − 3) + · · · + (n − 3) · 2 + (n − 2) · 1,
c’est-à-dire :
n3 n2 4n (n − 1)(n − 2) n2 − 3n + 12 n3 n2 4n
F(n + 1) = F(n) + − + −1 = + − + −1
6 2 3 24 6 2 3
n(n − 1) (n + 1)2 − 3(n + 1) + 12
= .
24
1.6. UTILISATION DU RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 37
Exemple
On considère le jeu (à deux joueurs) suivant : il y a 56 bonbons sur la table. Les joueurs
jouent à tour de rôle (l’un après l’autre). À chaque tour, il est permis de prendre un, trois ou
cinq bonbons. Le gagnant est la personne qui prend la dernière série de bonbons. Compte
tenu du jeu parfait des deux côtés, qui va gagner ?
On va montrer, par récurrence sur n ∈ N∗ , que si le nombre de bonbons est égal à 6n − 4 alors
c’est le second joueur qui gagne. Si n = 1, alors le premier joueur prend un bonbon, et le second
joueur prend le bonbon qui reste. Supposons que le résultat est vrai au rang n avec 6n−4 bonbons,
on va le montrer au rang n + 1. On a cette fois ci 6(n + 1) − 4 = 6n + 2 bonbons. Si le premier joueur
prend a bonbons, alors le second joueur prend 6 − a bonbons. Donc, il reste 6n − 4 bonbons. Par
hypothèse de récurrence, le second joueur gagne. La preuve par récurrence est alors terminée.
Finalement, comme 56 = 6 · 10 − 4, alors c’est le second joueur qui gagne le jeu.
Exemple
Trois joueurs jouent au jeu suivant. Il y a 54 bonbons sur la table. Les joueurs jouent à tour
de rôle (l’un après l’autre). À chaque tour, il est permis de prendre un, trois ou cinq bon-
bons, de sorte que le même nombre de bonbons ne peut pas être pris en deux tours consé-
cutifs. Le gagnant est la personne qui prend la dernière série de bonbons. Étant donné le
jeu parfait de tous les joueurs, qui gagnera le jeu ?
On va montrer, par récurrence sur n ∈ N∗ , que si le nombre de bonbons est de la forme 9n, avec
n ∈ N∗ , alors c’est le troisième joueur qui gagne. Si n = 1, alors le troisième joueur peut prendre
tous les bonbons restants et il gagne alors. On suppose le résultat vrai au rang n avec 9n bonbons,
et on va le montrer au rang n + 1 avec 9(n + 1) = 9n + 9 bonbons. Si le premier joueur prend a
bonbons, le deuxième joueur prend b bonbons, alors le troisième joueur prend 9 − a − b bonbons
(ce n’est pas égal ni à a ni à b). Il nous reste alors 9n + 9 − a − b − 9 + a + b = 9n bonbons, et par
hypothèse de récurrence on sait que c’est le troisième joueur qui va gagner. Finalement, comme
54 = 9 · 6, alors c’est le troisième joueur qui va gagner ce jeu avec 54 bonbons.
Exemple
Sur un échiquier infini composé de carrés unités (x, y) avec x, y ≥ 0 deux joueurs jouent au
jeu suivant : initialement un roi est placé quelque part sur l’échiquier, mais pas sur (0, 0),
et ils le déplacent à tour de rôle vers le bas, vers la gauche ou vers le bas à gauche, c’est-à-
dire si le roi est placé dans le carré (x, y), alors on peut le déplacer vers (x − 1, y), (x, y − 1)
ou (x − 1, y − 1). Le joueur qui gagne est celui qui déplace le roi dans le carré (0, 0).
Trouvez les positions initiales (x, y) du roi pour lesquelles le premier joueur gagne.
On montre par récurrence sur x +y ≥ 1 que le premier joueur gagne si, et seulement si, le carré
de départ (x, y) ne vérifie pas 2|x et 2|y, c’est-à-dire n’est pas de la forme (pair, pair). En effet :
⋄ Pour x + y = 1 ou x = y = 1, le premier joueur peut déplacer directement le roi dans le carré
(0, 0), et donc gagne.
⋄ Pour x + y > 1, si 2|x et 2|y, le premier joueur peut déplacer le roi vers (x − 1, y), (x − 1, y − 1) ou
(x, y − 1), et aucun d’eux n’a les deux coordonnées paires. Donc, par hypothèse de récurrence, le
second joueur a une stratégie gagnante.
Sinon, i.e., si 2 ∤ x ou si 2 ∤ y, alors l’un parmi (x−1, y), (x−1, y−1) ou (x, y−1) a ses deux coordonnées
paires, donc le premier joueur peut déplacer le roi vers ce carré, et ainsi il a une stratégie gagnante
par l’hypothèse de récurrence.
38 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
Exemple
Sur un échiquier infini composé de carrés unité (x, y) avec x, y ≥ 0 deux joueurs jouent au
jeu suivant : initialement un roi est placé quelque part sur l’échiquier, mais pas sur (0, 0),
et ils le déplacent à tour de rôle vers le bas, vers la gauche ou vers le bas à gauche, c’est-à-
dire si le roi est placé dans le carré (x, y), alors on peut le déplacer vers (x − 1, y), (x, y − 1)
ou (x − 1, y − 1). Le joueur qui perd est celui qui déplace le roi dans le carré (0, 0).
Trouvez les positions initiales (x, y) du roi pour lesquelles le premier joueur gagne.
On se propose de montrer, par récurrence sur x + y ≥ 1, que le premier joueur a une stratégie
gagnante si, et seulement si :
(x = 0, y pair); ou (x pair, y = 0); ou (x, y ≥ 1 mais pas tous les deux pairs).
Il est clair que pour x + y = 1, le premier joueur est forcé de déplacer le roi dans le carré (0, 0),
et il perd alors. Comme les paires (0, 1) et (1, 0) ne sont pas de la forme ci-dessus, alors notre
affirmation est vraie pour la première valeur de n.
⋄ Pour x + y > 1, si l’un de x et y est égal à 0, disons x = 0 sans perte de généralité, le premier
joueur est alors forcé de déplacer le roi vers (0, y − 1), donc par hypothèse de récurrence il gagne
si, et seulement si, y est pair.
⋄ Si x = 1 ou y = 1, disons x = 1 sans perte de généralité, alors le premier joueur peut déplacer le
roi vers (0, y) ou (0, y − 1) ce qui lui donne une stratégie gagnante.
⋄ Supposons x, y ≥ 2. Si x et y sont tous les deux pairs, le premier joueur doit déplacer le roi
vers (x − 1, y), (x − 1, y − 1) ou (x, y − 1), qui ont tous des coordonnées strictement positives et qui
ne sont pas toutes les deux paires, donc, par hypothèse de récurrence, il perd. Sinon, l’un de
(x − 1, y), (x − 1, y − 1) et (x, y − 1) a des coordonnées positives et paires, donc il peut déplacer le roi
vers celui-ci, et il va donc gagner d’après l’hypothèse de récurrence.
1.6.8 Géométrie
Exemple
Soit A1 A2 · · ·An un polygone convexe inscrit dans un cercle et tel que, parmi ses sommets,
il n’y a pas deux qui forment un diamètre du cercle. Montrer que si, parmi les triangles
Ap Aq Ar avec p, q, r ∈ ~1, n, il y a au moins un triangle acutangle, alors il y a en fait au
moins n − 2 triangles acutangles.
On montre le résultat par récurrence sur n ≥ 3. Pour n = 3 le résultat est clair. Supposons
maintenant que n ≥ 4. Fixons un triangle acutangle Ap Aq Ar , et enlèvons du polygone A1 A2 · · · An
un sommet Ak différent de Ap , Aq et Ar . L’hypothèse de récurrence s’applique alors pour le po-
lygone à n − 1 côtés ainsi obtenu. De plus, si le point Ak appartient par exemple à l’arc A p Aq
\ \ \ \ \
et Ak Ap Ar ≤ Ak Aq Ar , alors le triangle Ak Ap Ar est acutangle car Ap Ak Ar = Ap Aq Ar , Ap Ar Ak <
A\ \ ◦ \ ◦
p Ar Aq et Ak Ap Ar ≤ 90 (et donc Ak Ap Ar < 90 ).
Exemple
# » # » # »
Soit O un point appartenant à une droite (d), et OP 1 , OP 2 , · · · , OP n des vecteurs unitaires
tels que les points P1 , P2 , · · · , Pn appartiennent à un plan contenant (d) et soient situés d’un
même côté de (d). Montrer que si n est impair, alors :
# » # » # »
OP 1 + OP 2 + · · · + OP n ≥ 1,
# » # »
où OM désigne la norme du vecteur OM . (OIM, 1973)
1.6. UTILISATION DU RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE 39
Les points P1 , P2 , · · · , Pn appartiennent au demi-cercle dont le diamètre est porté par (d), de
centre O, situé dans le demi-plan contenant P1 . Nous supposons que sur le demi-cercle les points
P1 , P2 , · · · , Pn sont rangés dans cet ordre.
La propriété est évidemment vérifiée pour n = 1. Supposons-la vérifiée pour tout nombre impair
k < n. Posons :
# » # » # » # »
OS = OP 2 + OP 3 + · · · + OP n−1 .
# »
On a kOSk ≥ 1, donc S est extérieur au demi-cercle ou sur le demi-cercle. La droite (OS) coupe le
# » # » # » # »
demi-cercle en un point qui appartient à l’arc P 2 Pn−1 . Soit
# »OU# =» OP
1 + OP n ; le vecteur OU n’est
pas nul, le point U appartient à la bissectrice de l’angle OP 1 , OP n ; il en résulte que l’angle UOS [
# » # » # »
est aigu ; donc si OT = OU + OS, le point T est extérieur au demi-cercle ; on a donc :
# » # » # »
OP 1 + OP 2 + · · · + OP n ≥ 1.
Exemple
L’espace est rapporté à un repère orthonormé (Oxyz) et S est un ensemble fini de points
de cet espace. On désigne respectivement par Sx , Sy , Sz les ensembles constitués par les
projections orthogonales des points de S sur les trois plans (Oyz), (Ozx), (Oxy). Montrer
que :
|S|2 ≤ |Sx | |Sy | |Sz |,
où |A| désigne le cardinal d’un ensemble fini A. (OIM, 1992)
On fait un raisonnement par récurrence sur |S|. Le résultat est clair lorsque S est réduit à un
point. On suppose, dans la suite, que |S| > 1, et la propriété vraie jusqu’au rang |S| − 1. Comme
|S| > 1, on peut séparer S en deux parties disjointes non vides, T et U, par un plan parallèle à
(Oyz), (Ozx) ou (Oxy). On peut le supposer parallèle à (Oyz). Alors on a :
|Tx | ≤ |Sx | et |Ux | ≤ |Sx |; |Ty | + |Uy | = |Sy |; |Tz | + |Uz | = |Sz |.
1.6.9 Polynômes
Exemple (Russie)
Soit P un polynôme de degré n ≥ 1, à coefficients réels, et tel que |P(x)| ≤ 1 pour tout
x ∈ [0, 1]. Montrer que :
1
P − ≤ 2n+1 − 1.
n
x
Posons f (x) = P , donc le problème est équivalent à montrer que si |f (x)| ≤ 1 pour x ∈ [0, n],
n
alors |f (−1)| ≤ 2n+1 − 1. On va utiliser pour cela un raisonnement par récurrence sur n ∈ N∗ . Pour
40 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT, ET PRINCIPES DE RÉDACTION
On sait que :
On utilise l’identité
Exemple
Montrer qu’il n’existe aucun polynôme P ∈ R[X] de degré n ≥ 1 tel que P(x) ∈ Q pour tout
x ∈ R \ Q.
P(x) − b
Donc, x = ∈ Q contradiction avec x ∈ R \ Q.
a
Si n ≥ 2, on suppose que le résultat est vrai pour les polynômes de degré m ∈ {1, 2, . . . , n − 1}, et
on veut montrer qu’il n’existe aucun polynôme P ∈ R[X], de degré n, tel que P(x) ∈ Q pour tout
x ∈ R \ Q. Supposons, par l’absurde, qu’un tel polynôme P(x) = a0 xn + a1 xn−1 + · · · + an−1 x + an
existe avec a0 , 0. Comme x + 1 ∈ R \ Q, alors P(x + 1) ∈ Q. On pose P1 (x) = P(x + 1) − P(x), alors
deg(P1 ) = n − 1 < n et P1 (x) ∈ Q pour tout x ∈ R \ Q. Donc, on a une contradiction avec l’hypothèse
de récurrence. La preuve est ainsi terminée.
1.7 Exercices
Exercice 1 K
Déterminer la valeur de :
! ! ! ! ! !
n n n n n n
+ + + ··· et + + + ···
0 2 4 1 3 5
Exercice 2 K
Soient m et n deux entiers naturels. Montrer que :
m
X ! !
k n m n−1
(−1) = (−1) .
k m
k=0
Exercice 3 K