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_ au niveau du traitement de
l’information, les processus collaboratifs
peuvent s’appliquer à :
• l’analyse des contenus issus de la
veille par l’intervention d’experts et
spécialistes métier qui peuvent qualifier
et annoter les contenus par rapport
Source : Christian Langevin, Qwam Content Intelligence
— au niveau de la diffusion et du
partage de l’information, les proces-
Les processus collaboratifs au sein du cycle de l’information : schéma fonctionnel. sus collaboratifs permettent de :
Outils de veille et processus collaboratifs : une itération continue et évolutive Christian Langevin
Directeur des Opérations, Qwam
• créer des produits d’information performance de chaque collaborateur, Content Intelligence, membre du groupe
à destination de populations contribue à une amélioration collective de travail du GFII
“Intelligence Economique et Economie
d’utilisateurs ciblés substantielle et donc à une bien
de la Connaissance”, intervenant à l’Ecole
• diffuser les contenus de façon meilleure performance globale. Les
Européenne d’Intelligence Economique
transversale au sein des communautés solutions de veille les plus évoluées
d’utilisateurs commencent à intégrer des fonctions
collaboratives. Une illustration est
Cette logique collaborative est un axe fournie ci-dessous avec un processus
majeur des solutions de veille et collaboratif concernant la validation
d’intelligence économique sachant et la diffusion d’informations scienti-
qu’à l’heure de l’économie de la fiques et techniques au sein d’une
connaissance, l’augmentation, même direction R&D.
minime, des connaissances et donc de la
Optimiser le cycle de Faut-il voir dans cette rupture dans la éléments collectés, mais aussi dans
chaîne de fourniture des matières leur analyse, qu’il s’agisse a minima
l’information premières entrant dans la production d’une annotation, de commentaires et
en stimulant les pratiques de l’entreprise visée une logique de de notes plus élaborées, mais aussi
collaboratives déstabilisation ? Probablement. Mais d’un croisement des divers signaux
l’analyse des inputs dont disposait qui mis en commun produiront du
l’entreprise visée révèle que l’infor- sens.
Une entreprise du quart nord ouest mation était présente en son sein. Elle
développe des composants plastiques était dans l’entreprise, mais éclatée Alors, si le socle technologique est
pour la sous-traitance industrielle. sur une multitude d’acteurs dont les nécessaire, mais non suffisant, il
Les relations commerciales qu’elle commerciaux et vendeurs, qui de par convient de s’interroger sur les stimuli
entretient avec ses fournisseurs de la relation client qu’ils entretiennent qui vont favoriser dans l’entreprise
matières plastiques lui remontent des avec les donneurs d’ordre avaient – l’intermédiation et l’échange entre les
données sur l’évolution des cours par intuition – émis l’hypothèse de divers utilisateurs de l’information et
pour l’achat des matières premières. l’arrivée d’un nouvel entrant. l’impact du cycle de l’information sur
Le responsable achat en relation avec Cependant, le lien n’avait pas été fait les divers métiers dans l’entreprise.
les fournisseurs note sur une durée avec l’évolution sur le cours des
donnée des fluctuations « anormales » matières premières nécessaires au Ces stimuli sont d’autant plus
des prix ou tout du moins non justifiées processus de production. nécessaires que les nouvelles (web)
par la conjoncture du moment. applications émergentes répondent
L’information remonte jusqu’à la Des signaux identifiés de plus en plus à des principes
DG qui demande d’organiser une d’organisation dont l’objectif est de
surveillance sur ces fluctuations mais non partagés gérer à l’avenir davantage de flux que
constatées. Les prix étant orientés à la de stocks (d’information). Cette
baisse, le département achat ne juge Il est facile de constater a posteriori les nouvelle dynamique de l’information
pas prioritaire de formaliser cette dysfonctionnements qui ont conduit permet aux individus dans les organi-
surveillance. C’est une erreur qui va au scénario tel que décrit ci-dessus. On sations de développer des stratégies
s’avérer fatale pour l’entreprise en peut cependant, penser que nombre de collecte de données, de traitement
question. d’entreprises ont repensé leur mode et de diffusion de l’information. Il
d’organisation pour y injecter des devient donc déterminant pour
Explication : un nouvel entrant sur le pratiques collaboratives de gestion de l’entreprise d’organiser la stimulation
marché de l’entreprise visée a pour l’information. On voit dans le cas de collective de l’intelligence individuelle.
stratégie de pénétration de ce marché cette entreprise que la résolution
de développer une nouvelle norme individuelle du problème était vaine, Il convient donc dès lors de resituer la
qualité sur les matières produites. si tant est qu’il y ait eu perception du question des pratiques collaboratives
Cette norme – bien sûr – est supposée problème. Les signaux existaient dans en matière d’intelligence économique
donner un avantage concurrentiel l’entreprise, mais ils étaient stockés dans un contexte dynamique soumis
décisif à ce nouvel entrant qui seul sur une multitude de capteurs sans à l’évolution des métiers et des
dispose du savoir faire pour y répondre. que ceux-ci n’interagissent. publics qui manipulent (utilisent)
Cette stratégie est complétée par une l’information, à l’excroissance des
action auprès des principaux donneurs Le cas exposé révèle que l’entreprise données disponibles, au développement
d’ordre pour leur faire adopter la doit probablement se repenser dans d’outils et applications qui optimisent
norme en question. Lorsqu’un de ces ses modalités d’organisation, mais l’action des « travailleurs du savoir »
donneurs d’ordre adopte cette nouvelle aussi dans les outils qui permettront tout au long du cycle de l’information.
norme, la demande en matière plastique d’optimiser le partage et la gestion des
initiale diminue et donc le prix flux d’information et plus en amont Il ne s’agit pas – dans cette tribune -
d’achat de la matière première. C’est de capture et de collecte. Car pour d’ouvrir le champ des possibles qu’offre
ainsi que l’approvisionnement en reprendre le cycle de l’information, la les nouvelles applications réputées
matière première de l’entreprise s’est collaboration débute dans le choix sociales ou dans la mouvance du web
éteint sous l’action d’un nouvel des axes de surveillance, se poursuit 2.0. Mais force est de constater que du
entrant qui a « asséché » l’offre des dans la répartition de la collecte, dans fait des interactions qui se construisent
fournisseurs de l’entreprise. l’organisation et la catégorisation des entre les acteurs (permises par les
nouvelles fonctionnalités qu’offrent d’annotation et de mots clés attachés stratégiques pour l’entreprise est déjà
ces outils) les consommateurs de puis rediffusés dans l’organisation présente à l’intérieur de l’entreprise et
l’information ont la capacité à deve- pour traitement sous forme de rapport qu’un cadre passe environ un tiers de
nir acteurs. D’un rôle de récepteur, ils d’étonnement, synthèse, relevé pour son temps à rechercher de l’informa-
deviennent émetteurs. Ce changement prise de décision, revue de presse. tion. La veille collaborative (bien qu’il
radical de paradigme qui se diffuse faille étendre la collaboration à
dans les entreprises et les organisations Favoriser les stimuli l’ensemble du cycle de l’information)
ne peut être ignoré. Il convient d’avoir vise ni plus ni moins à optimiser
aujourd’hui une approche attentive L’intérêt de ces « nouveaux outils » l’ensemble des tâches qui consiste à
pour ne pas dire attentionnée sur ces tient aussi à ce qu’ils distillent auprès gérer l’information pour au final,
tendances. On assiste – dans une des utilisateurs de nouveaux compor- apporter la bonne information au
certaine mesure - à une injection tements. On parlera de sérendipité ou bon moment au bon destinataire.
régulière et continue de fonctionnalités processus cognitif qui développe la Cette tendance au développement des
réputées « sociales » dans les appli- capacité à trouver quelque chose que pratiques collaboratives ne peut que
cations de recherche d’information et l’on ne cherche pas. On passe de la s’accentuer avec l’hypertrophie des
de catégorisation. Où l’on parle de consommation d’une information données disponibles et l’hétérogénéité
folksonomies comme processus escomptée à un contenu suggéré. des ces sources qui obligent les
d’indexation, de système de notation Les modèles de l’innovation sont travailleurs du savoir à s’organiser
pour qualifier la pertinence de certaines réactualisés. Il s’agit dès lors de stimuler davantage entre données structurées et
informations, de moteurs sociaux, de la créativité et révéler les idées et non structurées. Les outils deviennent
favoris partagés, etc. concepts novateurs dans les organisa- alors essentiels dans cette organisation
tions et les entreprises susceptibles de toute orientée vers le collaboratif.
La liste de ces applications dédiées à conférer un avantage compétitif. Reste à définir pour les organisations
l’optimisation du cycle de l’information les modalités de la stimulation des
s’allonge quotidiennement ; il serait En tout état de cause, nous sommes à pratiques collaboratives en leur sein.
vain de vouloir la dresser. On ne une étape charnière des modalités
retiendra qu’à titre illustratif pour d’accès à la connaissance. On assiste à Dans ce contexte de mutation, le GFII
envisager cette convergence entre les une inversion du modèle d’innovation (Groupement Français de l’Industrie
pratiques collaboratives dans le dans le secteur de l’information de l’Information) au sein de ses groupes
traitement de l’information et professionnelle : un avant où l’initiative de travail, mène des réflexions pour
l’environnement des outils réputés des évolutions technologiques était le éclairer les divers acteurs du secteur de
web 2.0 : fait de groupes industriels et de groupes l’information numérique (utilisateurs,
de presse en particulier ; un demain prestataires, fournisseurs de contenus
1) le projet OpenCalais qui permet dans lequel on assiste à l’émergence et de solutions).
d’appliquer à un texte donné des d’un modèle où les applications
métadonnées catégorisées automati- grand public innervent le secteur de
quement. Cette plateforme d’indexation l’information professionnelle. C’est une Ludovic Bour
automatique est développée sur l’outil logique de production collaborative qui Responsable du Département Intelligence
d’analyse sémantique ClearForest. se diffuse chez les éditeurs et diffuseurs Economique & Innovation, Assemblée
L’initiative est menée par Reuters : de contenus à partir d’outils grand des Chambres Françaises de Commerce
et d’Industrie, membre du groupe de
acteur majeur s’il en est dans le public tels les weblogs, les wikis, soit
travail du GFII “ Intelligence
domaine de la production de contenu un ensemble d’espaces collaboratifs Economique et Economie de la
à usage professionnel. Un indice qui qui favorisent l’échange et la production Connaissance”, administrateur du GFII
laisse apprécier la convergence en cours de connaissance. Les entreprises sont
entre les producteurs de contenus et les aujourd’hui confrontées au risque de
fournisseurs de solutions de recherche voir les collaborateurs utiliser leurs
propres outils dont l’efficacité peut
2) XWiki Watch qui permet d’organiser dépasser celle que propose le système
une veille collaborative sur la base de d’information de l’entreprise et dont
flux RSS. Les flux ainsi surveillés au la gratuité renforce l’adoption.
niveau d’une communauté dans l’entre- En conclusion, il est opportun de rap-
prise sont enrichis de commentaires, peler que la plupart des informations