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ECONOMIES
• Plan du chapitre :
- L’organisation multilatérale des échanges
depuis la seconde guerre mondiale et les
difficultés de la mise en œuvre de cette logique.
- L’émergence d’accords commerciaux régionaux
et leurs enjeux au regard du multilatéralisme.
- Les étapes de la construction européenne, union
la plus aboutie à ce jour.
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
1. L’essor du multilatéralisme depuis la fin des
années 1940.
1.1. Un cadre institutionnel établi au lendemain de la seconde
guerre mondiale : la création du GATT.
1.1.1. Les accords de Bretton Woods (Juillet 1944, New Hampshire, USA).
• Objectifs :
• Mettre en place un système monétaire cohérent et stable, susceptible de
garantir la stabilité des équilibres internationaux ;
• Restaurer la liberté du commerce international ;
• Défendre et promouvoir la croissance et le développement économiques.
• Réalisations :
• Création du Fonds Monétaire International (F.M.I) et la Banque internationale
pour la reconstruction et le développement (B.I.R.D) lors de la réunion de
Savannah en 1946.;
• Adhésion au Gold exchange standard (changes fixes mais ajustables)
• Les accords prévoient un organisme de surveillance du commerce mondial,
l’Organisation Internationale du Commerce.
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
1. L’essor du multilatéralisme depuis la fin
des années 1940.
1.1.2. La mise en place du GATT.
• L’Organisation Internationale du Commerce ne sera pas
créée à l’issu de la Conférence de la Havane (1948).
• L’accord du GATT signé en 1947 par 23 pays (80% du
commerce international), supposé provisoire, deviendra
peu à peu une institution internationale :
- Dès l’origine, deux logiques contradictoires : libre-échange et
acceptation du principe d’accords régionaux.
- Les principes fondamentaux (non-discrimination / transparence /
réciprocité) et des exceptions.
- Des cycles de négociations basés sur la recherche du consensus
(principe d’unanimité).
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
1. L’essor du multilatéralisme depuis la fin
des années 1940.
1.2. Une nouvelle coopération internationale avec la création de
l’OMC.
Accords de Marrakech (15 Avril 1994) marquent la fin de l’Uruguay
Round et posent les bases de la création de l’OMC au 1e janvier 1995.
Plusieurs différences par rapport au GATT :
• Une extension de la régulation multilatérale :
- Libéralisation des échanges s’étend aux produits agricoles, aux
produits textiles et à certains services ;
- Suppression des barrières non tarifaires et des restrictions
volontaires à l’exportation.
• Une réforme profonde du système de négociation commerciale :
- Les arbitrages rendus doivent être rejetés à l’unanimité.
- Possibilités de sanctions en cas de non respect des règles au
sein de l’Organe de Règlement des Différents (ORD).
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
1. L’essor du multilatéralisme depuis la fin
des années 1940.
• L’OMC doit faire face à quatre types de difficultés :
- L’accroissement des domaines concernés et du nombre de
membres concernés par les négociations.
- Assurer une équité entre pays membres en rendant l’ORD
efficace face aux Etats qui pourraient imposer leurs vues.
- Tenir compte des différences de développement entre pays et
aider les pays en développement à se doter d’une capacité
d’expertise pour peser dans les négociations face aux pays
industrialisés.
- Faire face aux mouvements sociaux qui contestent les effets de
la mondialisation et du libre-échange.
• Des tensions persistantes lors des conférences
ministérielles de l’OMC (Seattle en 1999, Doha dès 2001.)
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
2. Les obstacles au multilatéralisme.
2.1. La participation du GATT n’induit pas d’avantages particuliers.
Le GATT n’induit pas d’accroissement du volume échangé pour les pays
membres. Etude d’Andrew K.Rose (UC Berkeley).
2.2. Les principes du multilatéralisme énoncés par le GATT et l’OMC ne
s’appliquent pas systématiquement.
• Certains produits bénéficient de règles exceptionnelles.
• La clause de la nation la plus favorisée n’est pas toujours appliquée
(exemple du système généralisé de préférence de promu par la CNUCED ou des
accords régionaux).
• L’acceptation d’un recours au protectionnisme temporaire.
• La persistance de pratiques protectionnistes (dumping monétaire ou social).
I) UNE ORGANISATION MULTILATERALE DES
ECHANGES.
2. Les obstacles au multilatéralisme.
2.3. Un paradoxe: depuis les années 1940, l’extension du
libre-échange résulterait d’une « mercantilisme
éclairé ».
• Selon Paul Krugman, le GATT constitue une forme de
« mercantilisme éclairé »: si les pays ont intérêt à
promouvoir leurs exportations et à limiter leurs importations,
la coopération entre Etat est indispensable pour éviter la
généralisation du protectionnisme.
• Pour Jean-Marc Siröen, risque « d’ultramercantilisme »
depuis la fin des années 1990, car toute mesure faisant
obstacle aux exportation est considérée comme
protectionniste (exemple du bœuf aux hormones).
Paradoxale convergence entre « ultralibéralisme » et
« ultramercantilisme ».
II) LA CONSTITUTION D’ESPACES
REGIONAUX.
1.La régionalisation des échanges s’amplifie
depuis les années 1960.
• Coexistence de deux phénomènes qui semblent contradictoires :
- La poursuite de négociations multilatérales au sein de l’OMC ;
- La multiplication d’accords commerciaux régionaux (ACR) par nature contraire à « la
clause de la nation la plus favorisée ».
1.1. La progression et la mesure du phénomène.
1.1.1. Une multiplication des accords.
Plusieurs vagues de régionalisation. 200 accords depuis 1948.
1.1.2. Une intensification des échanges intra et extrazone.
On observe que les grands ensembles régionaux participent d’autant plus aux échanges
mondiaux (échanges extrarégionaux) qu’ils échangent beaucoup au sein de leurs zone
d’accord régional (échanges intrarégionaux).
II) LA CONSTITUTION D’ESPACES REGIONAUX.
1.La régionalisation des échanges s’amplifie
depuis les années 1960.